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Ruskin

Extraits

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Epistémologie

Le goût de l'histoire

"Invention" des anciens Grecs au V ? siècle av. J. -C. , l'Histoire est une discipline à la recherche d'un passé qu'elle tente de reconstituer grâce à des témoignages et aux travaux des historiens successifs. Voici d'abord les portraits de quelques grands personnages, vus par des écrivains non moins considérables : Robespierre par Lamartine, Louis XIV par Voltaire, ou Clovis par Ruskin, entre autres. Vient ensuite l'Histoire dans toute sa diversité : les angles les plus inattendus sont souvent les plus riches en enseignement. Ce sont toutes les histoires (celle du tabac, de la sexualité, du poil, du rock'n'roll...) qui forment l'Histoire. Et pour finir, quelques questions concernant l'écriture de l'Histoire, et de sa transmission. Exploration en compagnie de Jules César, Victor Hugo, Jules Michelet, Pierre Grimal, Charles de Gaulle, Georges Duby, André Malraux, Francis Fukuyama, et bien d'autres...

01/2023

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Art contemporain

Figurations. Un autre art d'ajourd'hui

Depuis les années 1950, un pan figuratif de l'art contemporain s'est développé à l'ombre des avant-gardes. Négligé par les institutions muséales, il a néanmoins été défendu par des galeristes exigeants et a séduit un public de collectionneurs avertis et internationaux. Ce travail du trait, de l'expression, de l'humain demande à être regardé désormais à l'aune du retour de la figuration que l'on peut constater actuellement. Accrochées dans la Ferme Ornée, une centaine d'oeuvres choisies par le critique d'art Guy Boyer permettent de retrouver 35 artistes qui n'ont pas la place qu'ils méritent, comme Dado, Jean Rustin, Gilles Aillaud et Dominique Renson, ou qui ont été récemment remis en avant par des musées comme Sam Szafran, Susanne Hay et Pierre Skira. A l'Orangerie, une exposition contemporaine présente les nouvelles tendances de la figuration en France aujourd'hui avec douze artistes (six femmes et six hommes), exposés trois par trois pendant toute la durée de l'exposition principale. Artistes exposés : Andrew Wyeth, Jacques Truphémus, Pierre Lesieur, Tibor Csernus, Jean Rustin, Leonardo Cremonini, Dado, Avigdor Arikha, Jurg Kreienbuhl, Gilles Aillaud, Sam Szafran, Susanne Hay, Erik Desmazières, Pierre Skira, Astrid de La Forest, Malgorzata Pasko, Anna Metz, Marian Plug, Frans Pannekoek, Charles Donker, Dominique Renson, Olivier Masmonteil, François Bard, Jérôme Borel, Mouna Rebeiz, Romain Bernini, Gaël Davrinche, Youcef Korichi, Stéphane Belzère, Anahita Masoudi, Raymond Mason, Siemen Dijkstra, Gérard Schlosser, Bernard Rancillac, Catherine Viollet.

05/2023

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Critique littéraire

L'art de la préface

Du plus loin qu'il m'en souvienne, j'ai toujours aimé les préfaces. La première que j'ai lue est celle de Mérimée pour Mademoiselle de Maupin. Elle n'est pas dans ce livre parce qu'elle serait trop longue, mais je ne l'ai pas oubliée. C'était la première fois que j'étais confronté à cette idée de l'art pour l'art qui devait depuis me poursuivre. Je peux dire la même chose et pour les mêmes raisons de la préface de Marcel Proust à La Bible d'. Amiens de Ruskin. Si j'ai choisi d'intituler cette anthologie L'art de la préface, c'est bien pour montrer qu'une préface n'est pas un texte ordinaire : hommage d'admiration à l'auteur, explication de texte, recherche attentive du détail. C'est tout cela à la fois et beaucoup plus encore. L'expression "c'est tout un art !" trouve ici sa place.

10/2008

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Suspense romantique

Une alliance dangereuse ; Une enfant à protéger

Une alliance dangereuse, Carol Ericson Série "Les filles disparues" - Tome 3/4 Il n'y a pas le désir qui soit explosif... Tim Ruskin, agent du FBI, sait parfaitement que jamais Jane ne lui pardonnera. La belle détective de Los Angeles lui a fait confiance une fois, s'est retrouvée le coeur brisé, et est déterminée à le tenir à distance. Pourtant, ils ont besoin l'un de l'autre : un odieux trafic d'êtres humains sévit dans les rues, et le danger est bien trop grand pour se méfier de ses alliés... Une enfant à protéger, Justine Davis Jolie Peters est prête à tout pour protéger sa fille, Emma. Même à reprendre contact avec son ex, T. C. Colton, qui doit pourtant la haïr. Après tout, elle a fui quatre ans auparavant, acceptant l'argent de ses parents fortunés pour rompre avec lui... Pourtant, la vérité est plus complexe qu'il y paraît. Et surtout, ses sentiments pour lui n'ont jamais disparu...

04/2024

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Développement durable-Ecologie

La santé de la terre. Essais agrariens

"Notre santé se détériore - créant ainsi des maladies et des dépendances fort rentables -, parce que nous sommes incapables de percevoir les liens directs qui unissent la vie à l'alimentation, l'alimentation au travail, et le travail à l'amour. C'est seulement en rénovant les liens qui ont été rompus que nous pourrons guérir. La santé, ce sont les liens." La terre en tant que communauté vivante : Berry a placé cette réalité au centre de sa vie de paysan et d'écrivain. Articulant les questions de nourriture et de sexualité, de vie familiale et de racisme structurel, de critique de la religion et d'économie, l'oeuvre de Berry tourne autour de ta question de la "santé de la terre". Ancré dans Homère, Dante et Shakespeare, dialoguant avec Ivan Illich, Masanobu Fukuoka, Sir Albert Howard, William Blake, Wes Jackson, John Ruskin..., Wendell Berry est, parmi les fondateurs de la pensée écologiste, l'un des rares qui soit un agriculteur.

10/2018

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Critique littéraire

Souvenirs sur Marcel Proust. Accompagnés de lettres inédites

Parus en 1926, ces Souvenirs sur Marcel Proust réunissent des lettres de Marcel Proust à Robert Dreyfus. La correspondance commence lorsque le premier a 17 ans, en 1888, et se termine en 1920, deux ans avant sa mort. Nous suivons l'écrivain à chaque époque de sa vie : du lycée Condorcet aux années d'écriture d"'À la recherche du temps perdu", en passant par ses premières mondanités. Proust y parle d'amitié, de salons mais aussi de littérature. Il évoque Gobineau, Ruskin. Robert Dreyfus encadre ces courriers de notations autobiographiques, de portraits et de rapprochements critiques entre la vie et l'ouvre de son ami. La nouvelle présentation de l'ouvrage révèle aussi quelques mystères. Dreyfus a censuré certaines expressions de Proust en les remplaçant par des mots qu'il jugeait plus convenables. Les "affectueusement" de Marcel Proust deviennent "bien à toi", par exemple. Bienséance, quand tu nous tiens. Une promenade dans l'intimité d'un des plus grands romanciers français du XXe siècle.

10/2013

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Critique littéraire

Sur Proust. Remarques sur A la recherche du temps perdu

L'originalité de l'essai de Jean-François Revel consiste à juger le roman de Proust en " lecture directe " et non pas à travers les idées esthétiques professées par l'auteur et reprises par ses commentateurs. La théorie bergsonienne de la " double mémoire ", postulat philosophique de l'œuvre, est, littérairement, son apport le plus faible. Quant à la célèbre " continuité proustienne ", quant au sens aigu du déroulement temporel, ils n'existent pas. Le génie de Proust est non pas d'avoir révolutionné la forme du roman mais d'avoir inventé un roman sans forme, une nouvelle matière romanesque. Proust a fait sien l'axiome de Ruskin pour qui " le devoir de l'écrivain est de percevoir la réalité " et, dans son œuvre, il a porté cette exigence à sa plus haute expression, de telle manière que l'art et la vie s'y trouvent indissolublement liés. Il n'est pas pour autant un écrivain naturaliste. C'est un visionnaire : mais, comme Saint-Simon ou Tacite, un visionnaire du vécu.

09/2004

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Montagne

Montagne. Les plus belles pages, de l'Antiquité à nos jours

La montagne est un monde à part, un monde au-dessus des vivants, la dernière frontière, conquise bien après les autres. Comme la mer, la montagne fascine. Les "cathédrales de la terre" sont, depuis Pétrarque, une source d'inspiration inépuisable pour les écrivains, les poètes, les romanciers, les scientifiques, les philosophes ou plus simplement les randonneurs et alpinistes, qui répondaient au XVIIIe siècle au joli nom de "voyageurs". Montagne se veut un florilège des plus belles déclarations d'amour aux montagnes. Son propos est d'accompagner le lecteur dans un vagabondage autour des plus belles pages de la littérature de montagne (Rousseau, Goethe, Schiller, Lord Byron, Vigny, Musset, Hugo, Sand, Samivel, Buzzati, De Luca mais aussi Ruskin, Whymper, Mummery, Rébuffat, Terray, Herzog, Lachenal, Desmaison, Mazeaud et Bonatti. Il croisera aussi Rodolphe Toppfer, Eugène Labiche, Charles Ramuz, Alexandra David-Neel, Roger Frison-Roche, Bernard Clavel, Sylvain Tesson, Amélie Nothomb et bien d'autres). Les choix de textes effectués par Frédéric Thiriez pour cette anthologie expriment bien toutes les fascinations qu'exerce la montagne sur les hommes.

10/2020

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Romans historiques

Les Romans de Venise

La plume trempée dans l'encre du canal, Gonzague Saint Bris retrace l'histoire de la Sérénissime. Suite à sa nomination en 1980 par Gaston Palewski, président des Amis de la Sauvegarde, il a parcouru pendant plus de vingt ans cette cité des Doges, où les pigeons vont à pied et où les lions ont des ailes. Ce livre, rare par la cadence du style et la beauté des images, rassemble une série de petits romans étincelants, à travers des anecdotes savoureuses et des portraits saisissants : de Goldoni à Wagner, en passant par Byron, Musset et George Sand, Ruskin ou François Mitterrand. Venise, cent fois recommencée, fascine le monde depuis plus de dix siècles. Son destin se reflète dans l'eau porteuse de mémoire, tandis qu'on se demande si cette mer qui l'a créée ne la détruira pas un jour... Historien, romancier, essayiste, journaliste, homme de radio et de télévision, Gonzague Saint Bris, tragiquement disparu en 2017, est l'auteur d'une quarantaine d'ouvrages traduits en plusieurs langues, dont beaucoup furent des best-sellers.

05/2019

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Récits de montagne

La montagne inutile. Du Cervin et d'autres sommets

Zermatt, 14 juillet 1865, première ascension du Cervin. Edward Whymper célèbre sa victoire, mais à la descente, quatre alpinistes tombent dans le vide, trois gentlemen anglais et leur guide. Les mystères entourant cet accident (la faute à une bottine, à un mauvais choix de corde – rompue ou coupée ? ), continuent encore aujourd'hui à alimenter des débats passionnés. Et une question revient à l'infini : est-il bien utile d'escalader des sommets au péril de sa vie ? Jean-Michel Wissmer revient aux sources et donne la parole à toutes les parties. Dans cet essai, il fait également le portrait de ces alpinistes, hommes et femmes, qui ont bravé tous les dangers pour conquérir le Cervin et d'autres sommets. Il nous parle aussi de ceux – comme l'historien d'art anglais John Ruskin – qui ont rendu un culte à la montagne, car pas d'ascension (ou de chute) sans qu'intervienne un sentiment religieux. L'auteur élargit encore le débat à la littérature et à la peinture qui ont célébré les sommets.

04/2022

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Contes et nouvelles

Portraits imaginaires

Eminent critique littéraire et historien de l'art admirateur de John Ruskin, Walter Pater publie entre 1885 et 1887 dans le "Macmillan's Magazine" quatre essais d'une élégance de style annonçant déjà Marcel Proust : "Un prince des peintres de cour" (sur Antoine Watteau et Jean-Baptiste Pater), "Denys L'Auxerrois" (sur le retour du paganisme au Moyen Age), "Sebastien van Storck" (sur la peinture hollandaise du XVIIe siècle et la philosophie de Baruch Spinoza), et "Le duc Carl de Rosenmold" (sur la renaissance allemande au XVIIIe siècle). S'élevant de la critique d'art au "portrait imaginaire" , ces quatre textes témoignent de l'idéal de vie de l'auteur qui influença entre autres Oscar Wilde, W. B. Yeats, James Joyce et Ezra Pound : un épicurisme exaltant le culte de la Beauté, non pas orienté vers une application facile et des plaisirs vulgaires, mais vers de nobles et profondes émotions afin que la vie devienne elle-même un chef-d'oeuvre aussi parfait qu'une oeuvre d'art.

05/2023

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Critique littéraire

Correspondance

Marcel Proust fut un correspondant maniaque. Dès l'enfance, puis dans le monde, à l'époque du Santeuil et de Ruskin, pendant la genèse du Contre Sainte-Beuve et de la Recherche, au cœur même de la Grande Guerre, jusqu'à sa mort en 1922, sans trêve, il a écrit : à ses proches, à sa famille, à ses amis, aux défenseurs de ses livres, à ses ennemis et aux indifférents, à toute une foule d'experts de choses d'art et d'amour, de coquetterie et de finance... Les milliers de lettres qu'il a laissées traitent des sujets les plus variés - souvenirs et confidences intimes, impressions de lectures, négociations avec les éditeurs, commentaires de l'actualité politique ; elles contiennent aussi, à l'état d'esquisses, nombre d'épisodes et de motifs qui alimentent la Recherche. Cette édition rassemble une centaine de lettres écrites par Proust de l'âge de quinze ans à ses derniers jours ; par la diversité du ton, des formes et des postures qu'il y adopte, elles offrent un éclairage irremplaçable sur celui qui, à l'en croire, était moins écrivain qu'" écriveur ".

10/2007

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Beaux arts

Le voyage de l'architecte

Filippo Brunelleschi, John Ruskin, Le Corbusier, Louis Kahn, Robert Venturi, Aldo Rossi, Rem Koolhaas, Daniel Libeskind : chacune de ces figures emblématiques de l'architecture, théoriciens et constructeurs, a célébré la valeur initiatique du voyage. Comment s'est déroulée leur découverte de Rome, Venise, Istanbul ou Las Vegas ? Quels mécanismes émotionnels et intellectuels s'y sont déployés ? Cet ouvrage propose de découvrir en quoi le voyage révèle chez ces grands maîtres une langue première et maternelle ; une langue archaïque, par laquelle ils s'emparent d'un espace-temps dont les tonalités leur permettent d'affirmer une contemporanéité. La révélation intime de ce langage originel s'articule sur trois moments : une ouverture sur un monde extérieur ; un isolement dans un espace imaginaire délimité ; et, enfin, une descente aux sources du vivant, que suit une remontée élégiaque vers de nouveaux paysages. L'observation de ces créateurs en apprentissage, de leurs cheminements intellectuels après s'être confrontés aux ambiances, aux lumières, aux différences des cultures, laisse percer l'inspiration, l'émotion, l'émerveillement, et permet du même coup au contemporain d'appréhender leurs oeuvres avec un regard renouvelé.

06/2018

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Histoire d'entreprises

Les entrepreneuses de légende

Les entrepreneuses de légende : parties de rien, elles ont fondé des empires. Lorsqu'on pense aux entrepreneurs les plus emblématiques, les noms qui viennent spontanément à l'esprit sont tous masculins. Pourtant, il existe un grand nombre d'entrepreneuses dont le succès reste parfois trop oublié. Nous avons choisi de vous raconter l'histoire des entrepreneuses les plus emblématiques, les obstacles qu'elles ont affrontés et l'étendue de leur génie, sans oublier leurs zones d'ombre. Vous découvrirez le parcours de Madam CJ Walker, Helena Rubinstein, Elizabeth Arden, Estée Lauder, Anita Roddick, Jeanne Lanvin, Gabrielle Chanel, Sonia Rykiel, Agnès b, Sonia Amuroso, Margueritte Boucicaut, Ruth Handler, Rosalia Mera, Zhong Huijuan, Margaret Rudkin, Beate Ushe, Oprah Winfrey et Joy Mangano.

11/2022

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Littérature étrangère

La princesse légère et autres contes

Auteur reconnu à l'époque victorienne, ami de John Ruskin et de Lewis Carroll, George MacDonald semble s'être évanoui dans les vapeurs épaisses de la révolution industrielle. "La Princesse légère" fait néanmoins partie des récits de cet écrivain écossais qui ont traversé le temps - et la Manche - avec succès. Cette histoire morale d'une princesse sans gravité enthousiasme encore les petits britanniques lesquels n'ont pas toujours un accès direct au texte, puisqu'ils se contentent d'explorer le royaume de Lagobel en empruntant d'autres chemins médiatiques, comme ceux de l'album, du film (BBC, 1985) ou de la comédie musicale. Or même s'il reste peu connu Outre-Manche, George MacDonald n'en demeure pas moins une des grandes figures du patrimoine littéraire anglais. Ses contes merveilleux, dont il renouvelle la forme et les enjeux, fondent le genre de la fantasy moderne et ont inspiré des auteurs de premier ordre, tels C. S. Lewis, J. R. R. Tolkien ou Madeleine L'Engle. Pour autant, la dernière traduction française de son best-seller, "La Princesse légère" remonte à 1981, et d'autres récits de MacDonald sont encore aujourd'hui introuvables, même en langue anglaise. En rassemblant une sélection de contes, cette nouvelle traduction, qui réunit plusieurs études critiques, cherche à pallier ce manque.

10/2019

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Critique

Notes sur la lecture. Sur la lecture, suivi de Journées de Lecture

Ces deux textes peu connus de Marcel Proust sont deux véritables clés pour lire et comprendre A la recherche du temps perdu. "Sur la lecture" est dédié à son amie la Princesse de Caraman-Chimay (1860-1952), issue d'une famille d'aristocrates qui fascinait tant Proust, et figure qui inspira à l'écrivain le personnage de la duchesse de Guermantes dans A la recherche du temps perdu. Marcel Proust se souvient avec délectation, mais sans sensiblerie, de ses lectures d'enfant, en famille, le soir au coin du feu, et de ses héros imaginaires. il fut écrit pour servir de préface à la traduction d'un recueil de John Ruskin (Sésame et les lys, traduit par Proust) quand Proust, âgé de trente-cinq ans, est encore inconnu. Proust y met déjà en place ce qui deviendra plus tard la poétique proustienne d'où l'intérêt de se replonger sans cet écrit de jeunesse. "Journées de lecture" fut un texte longtemps oublié de Proust. Redécouvert récemment, il y est aussi question de la pratique de la lecture vue par Marcel Proust, c'est-à-dire avec son style déjà reconnaissable entre mille, fait de longues phrases au rythme envoûtant, de réflexions diverses et d'introspection.

01/2022

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Littérature étrangère

La terre vaine

" Avril est le plus cruel des mois, il engendre Des lilas qui jaillissent de la terre morte, il mêle Souvenance et désir, il réveille Par ses pluies de printemps les racines inertes. L'hiver nous tient chaud, de sa neige oublieuse Couvrant la terre, entretenant De tubercules secs une petite vie. L'été nous surprit, porté par l'averse Sur le Starnbergersee ; nous fîmes halte sous les portiques Et poussâmes, l'éclaircie venue, dans le Hofgarten, Et puis nous prîmes du café, et nous causâmes, Bin gar keine Russin, stamm'aus Litauen, fecht deutsch. Et lorsque nous étions enfants, en visite chez l'archiduc Mon cousin, il m'emmena sur son traîneau Et je pris peur. Marie, dit-il, Marie, cramponne-toi. Et nous voilà partis ! Dans les montagnes, c'est là qu'on se sent libre. Je lis, presque toute la nuit, et l'hiver je gagne le sud. "

10/1995

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Critique littéraire

Madame Proust

A la question : " Quel serait votre plus grand malheur ? ", Marcel Proust avait répondu : " Etre séparé de maman, " Jeanne Proust, née Weil en 1849 dans une famille juive venue d'Alsace et d'Allemagne, est la mère d'un des écrivains français les plus célèbres. Possessive, aimante, omniprésente même après sa mort dans l'œuvre de son fils, elle l'a protégé, éduqué, influencé, bien au-delà de l'image pieuse du baiser nocturne dans A la recherche du temps perdu. Jeanne demeure, à bien des égards, un mystère. Pourquoi cette héritière d'une bourgeoisie juive éclairée épouse-t-elle Adrien Proust, fils d'épicier catholique sans fortune ? Comment cette polyglotte, pianiste, amoureuse des livres, va-t-elle encourager la vocation de son fils ? Sait-on qu'elle traduisit Ruskin pour lui ? Comment accepte-t-elle les ruses et les foucades d'un enfant malade et gâté qui dort le jour et travaille la nuit ? Faut-il admettre les amitiés d'un garçon qu'on devine peu attiré par les femmes ? Cette première biographie de " la maman du petit Marcel " reconstitue la vie d'une mère muée en vestale, en collaboratrice, en gouvernante, à travers les centaines de lettres qu'échangent deux êtres que rien ni personne ne sépare. C'est une histoire d'amour autant qu'une visite intime chez les Proust.

03/2006

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Littérature française

A la recherche du temps perdu : Le côté de Guermantes, Sodome et Gomorrhe

Héritier de Racine, de Saint-Simon et de Mme de Sévigné, Proust intègre aussi tout le XIXe siècle. Comme dans les Illusions perdues ou dans l'Education sentimentale, il y a dans la Recherche un roman de Paris qui côtoie un roman de la province ; de même, Combray est une métamorphose de Combourg, Charlus, la dernière incarnation de Vautrin, le catleya d'Odette, une autre fleur du mal, et les rêves du Narrateur prolongent ceux d'Aurélia. Mais si on peut lire Proust comme un résumé de la littérature, son projet parvient aussi à transfigurer la matière et la perspective de ses prédécesseurs illustres. Son œuvre se veut à la fois le livre du savoir total et le livre qui rassemble tous les livres : il y a un Proust de la biologie, un Proust de la médecine, un Proust de la mode, un Proust de la peinture, un Proust de la musique ; on peut découvrir aussi dans la Recherche un traité de psychologie, un essai philosophique, une quête initiatique, l'histoire d'une passion, un " nouveau roman ", la seconde Bible de l'humanité. Car, bien plus que la religion de la Beauté dont Ruskin fut le prophète, Proust célèbre la religion de la littérature et vient annoncer aux hommes la bonne nouvelle : grâce à la littérature, nous pourrons échapper au temps et à la mort. " Elle est retrouvée ! Quoi ? l'éternité ".

04/2001

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Jazz, Blues, Soul, Rap, Reggae

Steve Lacy (unfinished)

A l'approche du vingtième anniversaire de sa disparition (ou du quatre-vingt-dixième anniversaire de sa naissance), écouter Steve Lacy (1934-2004) c'est observer diversement la silhouette du sopraniste s'éloigner : pour les uns, une chambre sourde l'enserre dorénavant, étouffant la résonance ; pour les autres, son écho nous parvient encore, grâce à ses continuateurs ou par sa seule force. Et vous, comment l'entendez-vous ? Guillaume Tarche a posé la question - en anglais, en français, en italien - à Steve Adams, Irene Aebi, Guillaume Belhomme, Etienne Brunet, Frank Carlberg, Kent Carter, Andrea Centazzo, Allan Chase, Alvin Curran, Martin Davidson, Jean Derome, Jorrit Dijkstra, Jean-Marc Foussat, Christoph Gallio, Ben Goldberg, Guillermo Gregorio, Phillip Johnston, Peter Katz, Suzanna Klintcharova, Gilles Laheurte, Vincent Lainé, Pablo Ledesma, Urs Leimgruber, Dave Liebman, James Lindbloom, Giancarlo nino Locatelli, Michala Marcus, Gianni Mimmo, Uwe Oberg, Roberto Ottaviano, Evan Parker, Jacques Ponzio, Jon Raskin, P. -L. Renou, Patrice Roussel, Bill Shoemaker, Josh Sinton, Bruno Tocanne, Jason Weiss, Elsa Wolliaston, Seymour Wright.

06/2021

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Critique littéraire

Guillaume Tell. Résistant et citoyen du monde

Un nom si bref et si vibrant qu'il se fixe dans la mémoire comme la flèche dans la cible. Une apparition - à l'automne du Moyen Âge -, ou plutôt la fixation soudaine d'une image jusque-là errante. Un thème à la fois local et universel, bien plus complexe qu'il n'apparaît au premier regard. Une aventure poursuivie sur un demi-millénaire, portée par les poètes, les artistes, les hôtes de la Suisse, accueillie par les nations, diffusée au-delà des Océans, en dépit des perplexités, des réserves des érudits. Une méditation cent fois reprise sur l'imbrication des thèmes de la violence et de la liberté. Voilà ce que voudrait montrer ce livre qui propose aux lecteurs bien des itinéraires, européens d'abord mais aussi intercontinentaux, de Turquie en Chine et au Japon, des États-Unis au Paraguay, des Philippines à Cuba. Plaisir d'entendre s'exprimer à propos de Tell des hommes aussi différents que Chateaubriand et Victor Hugo, Ruskin et Petöfi, Tartarin de Tarascon et Mark Twain, Mazzini et Engels, Bakounine et Clemenceau, voire Trotzki, sans parler des champions de la Révolution française et, bien sûr, du poète au rôle déterminant, Friedrich Schiller, mis sur la piste par Goethe. L'apologie est sans cesse confrontée aux propos critiques et les voix du monde n'empêchent pas le débat interhelvétique de se poursuivre d'une génération à l'autre.

01/2005

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Imprimerie, reliure, typograph

Cathédrales de poche. William Morris et l'art du livre

Comment réenchanter le livre au royaume de l'industrie ? En créant des livres inactuels, néogothiques, inspirés par les manuscrits médiévaux et les premiers incunables, répond William Morris. Scandalisé par la laideur des livres de l'époque victorienne, il a pour ambition de changer la société et le quotidien par la dissémination d'une beauté propagandiste. Entouré de sa magnifique collection de livres anciens, il admire les théories de l'esthète et critique d'art John Ruskin. Sous son influence, il défend l'idée que le livre doit tendre vers la perfection, être l'expression de l'amour de l'homme pour la Création, diffuser le Verbe divin, incarner l'idéal, être une "cathédrale de poche" selon l'expression du peintre préraphaélite, illustrateur et ami de toujours Edward Burne-Jones. Dans le chapitre de Notre-Dame de Paris "Ceci tuera cela" , Hugo avait prophétisé l'avènement du livre de papier condamnant le livre de pierre. La cathédrale et l'imprimé fusionnent au contraire chez Morris, dans une conception architecturale du livre composé comme un tout harmonieux, alignement de l'oeil, de la main et du coeur. S'il l'évoque parfois avec légèreté, la "petite aventure typographique" s'est ainsi transformée en un projet de plus grande envergure jusqu'à former une enclave possible contre les conventions de la modernité : "Je voulais imprimer quelques beaux livres. Et je voulais m'amuser. Et je peux dire que j'ai fait les deux".

02/2024

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Critique littéraire

Proust entre deux siècles

Marcel Proust a trente ans en 1901. Il meurt en 1922. C'est dire qu'il a plus vécu au XIXe qu'au XXe siècle. Son oeuvre puise ses affinités esthétiques dans le siècle de Baudelaire, de Wagner et de Ruskin, mais lui échappe cependant. Comme elle échappe au XXe siècle. Sans doute ce partage n'a-t-il pas de sens en soi ; mais toute grande oeuvre manque d'aplomb : les oeuvres assurées passent de mode, celles qui deviennent classiques sont ambiguës. C'est parce que la Recherche du temps perdu est irréductible aux deux siècles, qu'elle continue de fasciner. Ce livre essaie de comprendre la puissance paradoxale du roman de Proust en le confrontant à quelques lieux communs fin de siècle : le débat entre les conceptions organique ou fragmentaire de l'oeuvre d'art, la sexualité décadente, la science psychiatrique ou étymologique, l'idée de progrès en art, la naissance du mythe de l'avant-garde, etc. Comment Proust les a-t-il côtoyés et de quelle façon les a-t-il transformés ? Par quels retours à d'autres siècles aussi ? Deux ombres ne quittent jamais Proust : Racine et Baudelaire, dont les destins critiques se croisent étrangement avant 1900. On découvre alors la violence chez le dramaturge et le classicisme chez le poète maudit. Ils deviennent frères, et Proust entre deux siècles, c'est aussi Proust entre ces deux poètes. Antoine Compagnon Professeur au Collège de France et à Columbia University, New York. A établi l'édition de Sodome et Gomorrhe dans la " Pléiade " (Gallimard, 1988).

03/2013

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Beaux arts

Promenades au Louvre. En compagnie d'écrivains, d'artistes et de critiques d'art

Ce volume propose sur le palais et le musée du Louvre un large éventail de témoignages, parfois savants, souvent enthousiastes ou fervents, quelquefois acerbes. Comment ce géant (ou ce monstre) est-il devenu ce qu'il est ? Comment ses visiteurs l'ont-ils perçu au fil du temps et quels usages en ont-ils fait ? Pour sa plus grande partie, ce recueil se donne aussi pour objectif d'offrir, sur sept cents oeuvres de tous les départements, des textes clairs et éclairants, attachants, surprenants, d'orientations variées, voire adverses, savoureux par leur ton et leurs qualités d'écriture. Les passages retenus sont de ceux qui montrent les oeuvres en renouvelant à leur propos la perception, la sensibilité, la réflexion. Près de cinq cents auteurs prennent ici la parole : écrivains célèbres ou méconnus, artistes, historiens, critiques d'art, poètes, philosophes. Parmi eux : l'inévitable Diderot, l'indispensable Baudelaire, le stupéfiant Huysmans, Gautier l'enchanteur, et Claudel, bien sûr, et Ruskin, Rodin, Rilke, Milosz, Ramuz, mais aussi, dans un rare et nécessaire désordre, Gaston Maspero, Antonin Artaud, Jacques Lacarrière, Jacques Prévert, Daniel Arasse, Yves Bonnefoy... Ils font voir les peintures et les sculptures devant lesquelles ils s'arrêtent. Sous l'effet de leur talent, celles-ci apparaissent de manière inhabituelle. Non pas, une fois de plus, par l'évidence étale des reproductions. Mais grâce à l'art des mots qui, exercé avec ingéniosité, avec acuité et passion, a le pouvoir de révéler ce qu'il décrit, en stimulant l'imagination et en mettant l'esprit en joie.

03/2010

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Beaux arts

L'art et la vie. Comment les artistes rêvent de changer le monde, XIXe-XXIe siècle

Concilier l'art et la vie, tel est le projet de nombreux artistes depuis le XIXe siècle. Enrichir l'existence par de nouveaux apports artistiques ou faire se confondre art et vie est au coeur de la réflexion et de la pratique de nombreux mouvements de l'époque moderne et contemporaine. Ainsi, les protagonistes d'Arts & Crafts et les autres artistes influencés par la pensée de John Ruskin travaillent au décloisonnement des pratiques artistiques. Les dadaïstes critiquent les valeurs établies et remettent en cause la notion même d'art, rejetant une activité pour eux dépassée. D'autres mouvements d'avant-garde comme le néoplasticisme, le suprématisme, le constructivisme, le productivisme..., en phase parfois avec les mouvements révolutionnaires naissants, visent eux aussi à accorder l'art et la vie Après la seconde guerre mondiale, et sans doute parce que jamais autant la personne humaine et son existence même ont été niées, le rapport de l'art et de la vie revient au centre de tous les questionnements. Les lettristes révolutionnaires engagent une réflexion que les situationnistes vont poursuivre et développer de manière exemplaire. Au même moment, en Europe, aux Etats-Unis, en Amérique du Sud, en Asie, des mouvements se constituent avec comme objectif de dépasser la pratique artistique en la transformant en autant de séquences de vie. Les propositions de Gutaï ; de Fluxus, du groupe Ecart, du groupe Untel, comme celles de créateurs plus individuels, Trouvent aujourd'hui encore à résonner dans l'oeuvre de jeunes artistes qui, renonçant à produire de nouveaux objets, privilégient la richesse des échanges et la qualité de la relation.

04/2019

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Ouvrages généraux

Imaginer son futur

Imaginer son futur est l'engagement que nous devons prendre si nous voulons envisager un monde meilleur, pour soi, comme pour les autres. Il est même du ressort de chacun de s'engager à inventer ce monde à venir, si nous ne voulons pas qu'un autre le fasse à notre place. Cet ouvrage rassemble un grand nombre de personnalités qui ont cherché à imaginer différemment, à penser autrement le futur et à dessiner leur propre avenir de manière singulière. Qu'ils soient philosophes, activistes, scientifiques, artistes, politiques, architectes ou artisans, chacun a cherché à modifier les lignes de son existence, si ce n'est de son domaine. Car l'imagination se trouve en tout lieu, à chaque instant, dans notre quotidien si l'on veut se donner la peine de s'en approcher. Et c'est de cette imagination que l'on pourra bâtir un monde nouveau. Les témoignages exceptionnels de personnalités aux nationalités multiples, aux savoirs divers, à l'expérience riche, réunies pour la première fois dans un ouvrage ne peuvent nous laisser indifférents. Ils nous inspirent, nous poussent à réfléchir autrement, montrent qu'il existe une multitude d'options possibles pour façonner un monde à venir plus innovant, plus responsable, pour soi comme pour les autres. Avec les contributions de : André Chiang, Cyrille de Lasteyrie, Janas Devan, Seah Chee Huang, Tan Ying Hsien, Nilushika Jayaweera, Nathalie Joffre, Kathirasan K, Peter Lee, Philippe Lemoine, Dave Lim, Eunice Lim, Madame, Moon Ribas, Jens Naumann, King Wang Poon, Nazhath Faheema, Jérôme Ruskin, Harry Seah, Speak Cryptic, Walter Tay, Andrew Tan, Maria Tan, Paul Valin.

04/2021

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Philosophie

L'esthétisme britannique (1860-1900). Peinture, littérature et critique d'art

Corps sensuels et alanguis, harmonie des formes et des couleurs, culte de la beauté et de la sensation : c'est au Royaume-Uni, au cours du dernier tiers du règne de Victoria (1837-1901), que naît l'esthétisme, sur lequel cet ouvrage a l'ambition d'offrir un éclairage pour un public francophone. Courant artistique et littéraire multiple et contradictoire, associé à des peintres tels que Burne-Jones, Leighton, ou Whistler, à des écrivains comme Pater, Ruskin, Swinburne ou Wilde, l'esthétisme est à la fois intrinsèquement britannique - fondé sur un prolongement de l'art préraphaélite et le rejet d'une industrialisation qui a radicalement transformé les paysages et les modes de vie du Royaume-Uni au fil du xixe siècle - et résolument européen, puisant ses sources dans la philosophie allemande et chez des écrivains français comme Baudelaire ou Gautier. Le mouvement esthétique est également trans-artistique et ne saurait se saisir qu'à travers la mise en regard du texte et de l'image - l'étude de l'influence réciproque de la peinture et de la littérature et l'examen d'une critique d'art subjective et créatrice. Ce volume se propose de cerner les contours de ce mouvement polymorphe, qui trouble les genres et les catégories, à travers la traduction richement annotée de quelques-uns des écrits critiques clefs qui en définissent ou en illustrent les principes. La seconde partie de l'ouvrage réunit quatre études rédigées par des spécialistes du champ. Elles portent sur les motifs fondateurs de l'esthétisme et interrogent les rapports inter-artistiques au coeur d'un mouvement qui se situe au seuil de la modernité et dont l'influence excède les frontières strictes du Royaume-Uni.

01/2021

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Essais

La photographie est-elle un art ?

"Et s'il est arrivé que cette image est belle, de quel nom l'appellerons- nous ? Dirons-nous que ce n'est pas là une oeuvre d'art, parce que le vocabulaire la nomme photographie au lieu de la qualifier fusain, lithographie ou sanguine, et parce qu'au lieu de tenir entre ses doigts un petit morceau de bois carbonisé, l'artiste a en quelque sorte manié un rayon de soleil ? " Critique d'art célèbre, Robert de la Sizeranne (1866-1932) a publié ses articles dès 1893 dans La Revue des deux mondes. Comme historien de l'art, il s'est particulièrement intéressé à la peinture anglaise du XIXe siècle dont il devint un spécialiste reconnu. Il fit également connaître Ruskin au public français en supervisant la traduction de ses écrits. Les textes de Robert de la Sizeranne sur la photographie ont contribué au développement d'une interrogation sur sa qualité d'oeuvre d'art. Jusqu'en 1880 la photographie jouit d'une indétermination de fonction. Comment évaluer ses qualités et ses défauts ? Si la peinture ne doit pas copier le réalisme photographique, la photographie, quant à elle, peut-elle à l'inverse "s'artistiser" ? C'est la question que développera le mouvement pictorialiste qui ambitionne d'instaurer la légitimité artistique de la photographie en la rapprochant du fusain, de la lithographie ou de la sanguine... Le pictorialisme n'eut qu'une existence assez brève (1890-1914), mais il traduisit le vif questionnement qui tournait autour du statut de la photographie. Sizeranne sut pointer que son destin n'était pas entièrement captif de son dispositif. Chaque cliché, par essence singulier, disposait de ses propres ressources et témoignait de la place décisive du geste de l'artiste dans sa production.

11/2023

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Thèmes photo

Campagne anglaise

Jean-Pierre Gilson a sillonné l'Angleterre sur les traces des grands écrivains et peintre de et 19e siècles. Du Devon au Yorkshire et la Cornouaille sur les lieux même des Hauts du Hurlevent des soeurs Brontë, Les chiens de Baskerville de Conan Doyle, L'Auberge de la Jamaïque de Daphné du Mourier, les paysages de Constable, de Gainsborough ou de Ruskin, le photographe s'attache, dans la morte saison, aux paysages qui fondent la culture anglaise. Ce livre s'inscrit dans la veine de ses chefs d'oeuvre noir et blanc, notamment Scotland (1991, 2004 , 2019), Ireland (1998), ou Somme (2016) Texte de Willam Boyd [extraits] Quelques observations sur Campagne anglaise de Jean-Pierre Gilson Je l'ai déjà dit, mais cela mérite d'être répétéA : la photographie de paysage est un aspect extrêmement difficile de la forme d'art qu'est la photographie [... ] En regardant les photographies exceptionnelles de paysages anglais de Jean-Pierre Gilson, on constate, de manière presque subliminale, qu'elles contrastent puissamment et dramatiquement avec ce que nous pouvons voir de nos propres yeux. Ce simple fait est ce qui rend une photographie d'une vallée du Yorkshire différente et mémorable. [... ] Quand je regarde la photographie de Jean-Pierre Gilson prise à Modbury, Devon - une allée bordée d'arbres qui sépare une sorte de petit bâtiment en blocs recouvert de lierre - pourquoi cela me reste-t-il à l'espritA ? Pourquoi est-ce que je l'admire ? Pour le dire simplement, cette photographie est presque parfaitement composée. La plupart des paysages présentés ici me paraissent typiquement anglais. Quiconque a survolé l'Europe continentale puis au-dessus de l'Angleterre aura enregistré la différence dans la configuration du paysage ci-dessous. La campagne anglaise cultivée est un patchwork de champs clos - des haies, pour l'essentiel, des murs sans mortier faits de pierre et de roche. Ces superbes photographies nous rappellent que la " photographie de paysage " - ce sous-genre de l'art - est, paradoxalement, et dans de nombreux cas, une forme de portrait indirect.

06/2023

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Beaux arts

Dante Gabriel Rossetti

Fils d'un carbonaro italien réfugié en Angleterre, Dante Gabriel Rossetti étudie la peinture à la Royal Academy de Londres lorsqu'il rencontre ceux qui, avec lui, vont former la Confrérie préraphaélite : William Holman Hunt et John Everett Millais. Grâce à Coventry Patmore, ces "jeunes gens en colère", en rébellion contre les valeurs établies, reçoivent le soutien inattendu de John Ruskin qui, à trente-deux ans, est déjà le plus grand critique d'art de son époque. Au fil des ans, le groupe ne cessera de se renouveler, accueillant de nouveaux membres (Edward Burne-Jones, William Morris), des sympathisants (Swinburne, Meredith, Whistler), suscitant des admirations (Lewis Carroll, Oscar Wilde). Au centre de ce groupe dont il est le "patron" incontesté, Rossetti apparaît comme un être tourmenté, animé par une fièvre créatrice intense et fasciné par la mort. Le pur amour qui l'unit à sa compagne, Elizabeth Siddal, ne l'empêche pas de goûter à des passions plus chamelles : avec Fanny Cornforth et Jane Morris, ses modèles ; mais aussi avec les prostituées de l'East End. Lorsqu'il se résout à épouser "Lizzie " Siddal, il est déjà trop tard. Minée par les soucis matériels du couple, rongée par la tuberculose, l'alcool et le laudanum, la jeune femme se suicide. Rossetti ne se remettra jamais de ce suicide dont il s'attribue la responsabilité. Les excès de toutes sortes ruinent sa santé. En 1870, la publication de ses poèmes lui vaut les plus vifs éloges, en même temps que les attaques féroces d'un establishment victorien qui lui reproche sa vie scandaleuse. Mais son déclin a déjà commencé. Lorsqu'il meurt, à cinquante-quatre ans, en pleine gloire, il n'est plus qu'une ombre à qui le chloral apporte un bref réconfort. Sa vie durant, il n'aura cessé d'osciller entre les tentations les plus extrêmes : le goût de l'absolu et l'attrait des bas-fonds, l'amour platonique et la déchéance sexuelle, le culte de l'amitié et la solitude la plus hautaine. Un siècle après sa mort, les troublants visages de femmes qu'il peignait et les transports mystiques qu'il confiait à l'écriture n'ont rien perdu de leur mystère.

12/1985