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Paddington jeunesse

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Pléiades

Romans et récits

Rassembler, pour la première fois, les ouvres narratives de Bataille en un volume, c'est leur donner une nouvelle chance d'exercer toute leur force - de scandale, de libération, de désorientation. Mais ranger, avec ce que cela suppose d'ordre et de clarté, les écrits de Bataille dans des catégories « conventionnelles » n'est pas un exercice innocent. Ses textes échappent aux genres traditionnels. Bataille, pourtant, emploie lui-même ces termes, roman, récit, et il s'interroge en ouverture du Bleu du ciel sur « ce qu'un roman peut être ». Il y définit la fiction par ses fonctions : exprimer la rage de l'auteur, faire franchir au lecteur les « limites imposées par les conventions », dire l'excès, provoquer la transe. Chaque roman, chaque récit de Bataille est « un don de fièvre » (Ma mère). Ces romans et récits - érotiques, bien sûr, mais « il n'y a pas de mur entre érotisme et mystique » (Sur Nietzsche) -, sont ici « au complet ». Quand il existe plusieurs versions d'une même ouvre, on trouve en appendice au texte définitif la version originelle : notamment celle de l'Histoire de l'oil publiée en 1928, ou celle, manuscrite et inédite, du Bleu du ciel de 1935. Le projet Divinus Deus, vaste ensemble inachevé, a été réexaminé. Au corpus, enfin, s'ajoutent trois récits de jeunesse inédits. Et les illustrations d'André Masson, Pierre Klossowski et Hans Bellmer sont reproduites dans le texte lui-même, ou dans ses appendices.

11/2004

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Religion

Comme un feu dévorant - La sagesse

" A toute personne qui ouvre ce livre, je souhaite la curiosité et l'audace nécessaires pour entreprendre un pèlerinage intérieur qui la conduira de sa tête à son coeur. Ce sera le plus long parcours jamais entrepris, l'aventure la plus exaltante jamais vécue. La destination est sûre, mais le chemin pour y parvenir semble imprévisible : le pays visité est hors carte, hors circuit, hors frontière. Ce pays, c'est l'histoire que Dieu tisse avec chaque être humain de la terre ; une histoire d'amour unique qui se développe à une époque, dans une famille particulière, dans un peuple donné, à travers une éducation et une culture originales ainsi que dans un contexte précis. (...) Pour s'engager sur ce chemin spirituel, nous avons grand besoin d'un guide. Ce sera l'adorable Jésus, Sagesse éternelle et incarnée. En sa présence, nous marcherons avec assurance et espérance tout le temps que durera notre pèlerinage. Puisse ce voyage intérieur conduire chaque pèlerin à une rencontre lumineuse et intime avec la Sagesse. Qu'il lui soit donné de vivre l'expérience de Salomon afin de pouvoir dire avec lui : "Plus que santé et beauté je l'ai aimée, je l'ai préférée à la lumière ... C'est elle que j'ai chérie et recherchée dès ma jeunesse ; je me suis efforcé de l'avoir pour épouse et suis devenu l'amant de sa beauté" " [p. 13-14].

07/2002

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Littérature française

La tentation d'Ibiza

Pour Benoît, largué par son dernier amour et en rupture avec son milieu, La tentation d Ibiza est tout autant une dérobade que l'appel d'une terre " chaude " vouée au plaisir depuis l'Antiquité. L'Ibiza d'aujourd'hui n'est pas en reste puisqu'au milieu des effluves de menthe poivrée et d'acacia en fleur, se côtoient les VIP (Nina Hagen ou le roi d'Espagne qui, dans sa jeunesse, fréquentait Chez Lola) et les marginaux qui ont décidé de vivre à leur diapason jusqu'à l'épuisement des sens. Benoît, flanqué d'un cicérone accort, traverse, plus en voyeur qu'en " consommateur ", night-clubs et " afters " comme cet Angelo où, sur un escalier, des garçons pomponnés, bodybuildés s'offrent comme dans un comice agricole. Au Christo, hanté par les adeptes des nuits fauves, la formule de Xénophon est de rigueur " (Ici) courent les bêtes sauvages... ", car dans ce monde percent en fait les valeurs de la Grande Homosexualité vécue par Platon ou le poète Pindare : bravoure dont s'honora La Légion de Thèbes, et fidélité ainsi que le démontra Montaigne pleurant La Boétie. Si Benoît vit trois idylles successives, cette Tentation, au-delà du roman sur la planète gay, est un guide jusqu'alors inédit d'un pays où se croisent, hauts en couleur, Néfertitine l'exubérante, Cameron " effusion vivante des arômes du Sud ", Gabriella personnage d'Almodovar, l'incontournable marquis de Meilleros, sous l'œil impavide de saint Chiriac (!) (Pierre G. Bréant)

05/2004

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Romans historiques

Suzanne Valadon Tome 2 : Le temps des ivresses

En 1900, quand s'ouvre le nouveau siècle, Suzanne Valadon a trente-cinq ans. Le temps des folles de jeunesse s'éloigne, mais sa maîtrise en peinture s'affirme : elle n'est pas passée pour rien entre les mains de Puvis de Chavannes, de Renoir, de Lautrec, de Degas. Cette "môme de la Butte" commence à tracer son chemin vers la célébrité. Elle se marie, s'installe en banlieue. Mais comment vivre et travailler longtemps loin du "maquis" montmartrois ? D'autant plus qu'un nouveau foyer d'extravagance et de création s'est mis à flamber autour du Bateau-Lavoir, qui retentit des éclats de la "bande à Picasso". Là est sa vie. Et son souci. Maurice Utrillo, son fils, a sombré très jeune dans l'alcoolisme : les bistrots de la Butte regorgent des toiles, souvent bâclées, qu'il laisse en gage pour régler les litres de rouge qu'il absorbe chaque jour. Plusieurs fois, il faudra l'interner. Pour le plaisir et pour l'amour, Suzanne épouse un très jeune peintre, ami de son fils, André Utter. Et voici la "trinité infernale" constituée, chacun exploitant l'autre quand le succès vient... C'est, tout à la fois, l'enfer et la gloire. Une passion - la peinture - et toutes les passions auront fait de la vie de la gamine qui dessinait sur les trottoirs de Montmartre un roman passionné dans un temps légendaire : quand le feu d'artifice lancé de la Butte éblouissait le monde entier.

04/2001

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Actualité et médias

Je m'évade, je m'explique

J'ai voulu profiter des élections pour expliquer, à toutes fins utiles, le fond de ma pensée. Cela fait plusieurs années que j'ai la chance de participer au débat public à travers les médias. Mais j'ai voulu en dire plus, prendre quelques mètres de recul, m'éloigner pour mieux voir. J'ai essayé de raconter ce qu'on vit aujourd'hui en France collectivement, mais aussi individuellement, ce que peut vivre un jeune homme comme moi à l'orée de l'âge adulte. Peu de choses m'apaisent autant que la lecture de journaux d'écrivains, de Mémoires, d'autofictions, parce que l'auteur et le lecteur sont les mêmes gens soumis aux mêmes tourments. Donc j'ai livré un peu des miens ici, pour aider, quoi, commencez pas !" C. C. Pourfendeur des idées en vogue, de droite comme de gauche, Charles Consigny témoigne ici du désarroi et des espoirs de sa génération et fustige les totems et gourous du moment : le fanatisme égalitaire et le culte de la diversité, mais aussi les réactionnaires ou les sécuritaires obsessionnels. Réquisitoire contre toutes les forces d'inertie, son livre est d'abord un appel à laisser se déployer l'énergie d'une jeunesse qui veut se battre, qui veut réussir, et n'a renoncé à rien. Entre rage et mélancolie, tendresse et impertinence, l'auteur, en parlant de son époque, livre aussi beaucoup de lui-même.

03/2017

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Sciences historiques

Les mots des mères. Du XVIIe siècle à nos jours, histoire et anthologie

Longtemps, les hommes ont défini la maternité à leur manière : succédant aux prêtres, les philosophes, les médecins, les politiques ont prescrit des règles de conduite aux "filles d'Eve". Les femmes n'avaient pas leur mot à dire, à l'exception des mieux nanties ou des plus combatives. Progressivement, l'instruction des filles s'est généralisée, les femmes ont osé revendiquer leurs droits. Puis, grâce aux progrès scientifiques, elles ont pu limiter leur fécondité, devenir mères selon leur volonté et non plus selon leur "nature". Et en gagnant leur vie, en accédant à l'espace public, elles ont pris la parole de plus en plus librement. Que disent les femmes, qu'écrivent-elles sur la maternité, sur la relation entre mère et enfant ? En leur donnant ici la parole, en mettant en valeur leurs dits et leurs écrits, présentés dans leur contexte historique et social, cet ouvrage, qui inclut une anthologie littéraire — du XVIIe siècle à nos jours —, offre une histoire passionnante et originale. D'une grande diversité (lettres, billets d'abandon, conseils de nourrices, traités d'éducation, poèmes, journaux, romans, autofictions, écrits pour la jeunesse, bandes dessinées, blogs...), les textes proposés émanent d'écrivaines célèbres ou d'anonymes. En abordant des thèmes aussi divers que le déni de grossesse, les nouvelles configurations familiales, la transmission maternelle ou la conciliation maternité-travail, ils illustrent des évolutions de la société contemporaine et les nouvelles façons d'être mère.

04/2016

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Littérature française

Paris. Suivi de Notes sur l'amour

On ne présente pas le grand Parisien qu'était Cocteau : né dans une famille de la bourgeoisie parisienne, il a grandi entre l'hôtel familial de la rue La Bruyère et le lycée Condorcet où il était élève, et habita plus tard un minuscule appartement du Palais-Royal. Personnalité capitale des arts et des lettres de sa jeunesse à sa mort, il a si bien côtoyé la mythologie parisienne qu'il en est devenu une des figures. Il a fait de Paris le cadre et le sujet de nombre de ses livres (Les Enfants terribles, L'Impromptu du Palais-Royal.). Dans ces textes écrits avant et pendant la Seconde Guerre mondiale, qu'il n'avait publiés que dans des revues très confidentielles, éclate la passion parfois moqueuse que Cocteau éprouve à l'égard de sa ville. Le Paris qu'il évoque et dont il s'enchante est une ville tantôt pittoresque, tantôt fantasmatique, toujours poétique. Pour tenter de "déchiffre(r) l'intrigue interminable de son drame", Cocteau s'en remet aux puissances du rêve et de la poésie : "Comme les poètes, Paris est de toutes les villes du monde la plus voyante et la plus invisible". Ce recueil est suivi de Notes sur l'amour, ensemble de remarques manuscrites jamais publiées à ce jour, consacrées à ce sentiment à propos duquel Cocteau demande : "A-t-on besoin de respirer quand on aime ?". Illustration de couverture inédite de Jean Cocteau.

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Critique littéraire

Notre cher Péguy

"Péguy, c'est ma jeunesse. Je revois, à Sainte-Barbe, une cour aux murs peints en rose, pour nous faire oublier sans doute l'ennui de notre vie cloîtrée. C'est là que Péguy est tombé, un jour, au milieu de notre petit groupe qui préparait l'Ecole normale. Singulier camarade ! Il venait de faire à Orléans son année de service militaire. Cela lui donnait à nos yeux la physionomie de quelqu'un qui déjà n'appartenait plus à notre espèce collégienne. Il y a quelque trente ans, dans ce petit désert où se dresse toujours le même arbre défeuillé dont j'ignore l'espèce et le nom, nous bâtissions ensemble, avec le cher Péguy, la Cité harmonieuse". Il ne faut pas attendre de cette biographie qu'elle se substitue à l'oeuvre de Péguy, qui attend qu'on commence par elle et par elle seule. Les frères Tharaud restent au seuil et la laissent intacte, reconnaissent d'ailleurs qu'ils n'ont pas su toujours la comprendre. Mais il faut volontiers considérer leur livre comme une oeuvre à part. En 1926, le public lisait les Tharaud et l'occasion s'offrait à lui de découvrir Péguy. Combien ne l'ont connu alors que par eux ? Cent ans après la mort de Péguy, quand "chacun hésite (encore) à l'ouvrir" seul, cette réédition de Notre cher Péguy voudrait inviter à l'ouvrir pour de bon, mais pas seulement, à redécouvrir aussi la prose artiste des Tharaud.

10/2014

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Critique littéraire

Albert Camus ou la fatalité des natures

Camus l'Algérois, donc. L'enfant pauvre des faubourgs qui séduit, conquiert, fait des petits métiers, du théâtre, de la politique, du journalisme, agite le secteur, règne sur une jeunesse, organise son œuvre comme un général d'empire, monte à Paris et se place au premier rang. Il ne lui faut pas cinq ans pour publier " L'Étranger " et " Le Mythe de Sisyphe ", faire jouer " Le Malentendu " et " Caligula ", animer le prestigieux " Combat ", diriger la collection " Espoir " chez Gallimard... Peu d'écrivains ont pris autant de coups. " J'ai toujours eu l'impression d'être en haute mer : menacé au cœur d'un bonheur royal. " Nul camp où se retrancher : " Je suis né dans une famille, la gauche, où je mourrai, mais dont il m'est difficile de ne pas voir la déchéance. " Il se range alors dans le camp des " artistes incertains de l'être mais sûrs de ne pas être autre chose ", Molière, Tolstoï, Nietzsche et Melville. A force de lectures, son œuvre s'est chargée des concrétions de l'interprétation. Et si " L'Étranger " n'était qu'un beau roman, " Noces " un poème, dans le présent desquels il faut tout humblement s'installer pour leur rendre l'éclat des origines ? " Un arbre devrait redevenir un arbre, dit Paul Celan, et sa branche, à laquelle au cours de cent guerres on avait pendu les révoltés, une branche en fleur quand viendrait le printemps. " Voici Camus rendu à ses saisons.

11/2006

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Musique, danse

Oeuvres. Tome 6, Jazz 1

Boris Vian (1920-1959) passa comme un météore au milieu de notre siècle, laissant une trace éblouissante, énigmatique et inspiratrice. Dressé dans sa jeunesse insolente et éternelle, chantre des délires et des merveilles, alchimiste fécond du langage et des formes, messager audacieux de l'imaginaire, il nous offre des milliers de pages (roman, poésie, théâtre, critique, etc...) inspirées par la poésie des extrêmes et témoignant d'une volonté farouche de créer et de partager. Cette oeuvre énorme, méconnue ou mal jugée du vivant de l'auteur, mais consacrée désormais par la gloire populaire, la voici pour la première fois rassemblée en quinze volumes, en un ordre à la fois générique et chronologique, avec un texte plus fidèle à l'écriture originelle. Cette collection, hommage éclatant à un écrivain majeur, propose aux lecteurs d'entrer dans le XXIe siècle avec des rires et des larmes, la conscience d'une apocalypse intime démentie par l'opiniâtre joie de vivre. Jazz 1 Ce premier volume des chroniques de jazz de Boris Vian réunit les articles et les revues de presse qu'il écrivit pour Jazz Hot de 1946 à 1958, sa plus longue et plus fidèle contribution à une revue. Sous une forme tantôt légère et tantôt sérieuse, tantôt sarcastique et tantôt enthousiaste, c'est le brillant témoignage de sa passion pour le jazz, de sa science de cette musique et de sa confiance dans l'éducation et la culture musicales. Gilbert Pestureau Chroniques de Jazz Hot

10/2019

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Poésie

Margeries. Poèmes inédits 1910-1985

""Margeries, mot inventé", écrit Tardieu en "Note liminaire". Mais l'auteur d'Un mot pour un autre et d'Une voix sans personne est-il si sûr de ce qui est réel et de ce qui ne l'est pas ? Prendre appui sur les marges de l'ici pour s'aventurer aux bords de l'ailleurs, telle est bien au fond pour lui l'activité poétique, et l'essentiel est peut-être cette désinence en "-ries", "dont la gentillesse un peu archaïque, un peu paysanne, rappelle l'ancien terme danceries". Elle évoque aussi broderies, et l'amateur de fantaisies et de variations - sur le modèle de la musique - ne pouvait qu'en être satisfait. Mais il y a aussi un sous-titre, "Poèmes inédits 1910-1985". Proche du terme de sa carrière d'écrivain, Jean Tardieu éprouve le besoin non pas de constituer une somme, ou un bilan, mais au contraire de la réinventer, d'en faire jouer autrement les articulations. "Peut-être est-ce là le privilège exorbitant de la longévité", écrit-il dans l'"Avant-propos", "que de donner un sens, plus ou moins imaginaire, à notre passé, comme si nous inventions notre vie au moment de la perdre". A cette tâche, il va s'adonner avec un plaisir évident et d'une jeunesse retrouvée, celle d'"un enfant qui parle déjà de sa vieillesse, ou d'un vieillard qui parle encore de son enfance"". Jean-Yves Debreuille.

03/2009

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Beaux arts

Biographie au pas de course

En ce début d'année 1985, Jean Dubuffet, qui a cessé de peindre, partage désormais son temps entre le dessin et l'écriture. Du 12 février au 25 mars, il se consacre à la rédaction de son autobiographie, qui sera son dernier écrit. Il meurt chez lui à Paris, le 12 mai, à l'âge de quatre-vingt-trois ans. Rédigée "au pas de course", ce dont témoignent à la fois sa forme et son style, cette biographie nous raconte les années de jeunesse de l'auteur passées au Havre, son éducation, son amitié pour Georges Limbour, ses hésitations de jeune homme, ses allées et venues entre activités artistiques et activités commerciales, entre passion et raison. La rencontre avec Jean Paulmhan, en 1943, sera décisive. Eluard, Guillevic, Ponge, Fautrier et Queneau fréquentent tour à tour son atelier. Jean Dubuffet fait soudain l'objet d'une notoriété dans les cénacles littéraires puis bientôt dans le milieu artistique : sa première exposition à la Galerie Drouin fait l'effet d'une bombe ! Il se lie avec Henri Michaux, participe au comité de soutien pour Antonin Artaud, fonde la Compagnie de l'Art brut avec André Breton, défend Louis-Ferdinand Céline lors de son procès. Ce récit intime et passionnant est celui d'un "homme du commun" devenu artiste qui, arrivé au soir de sa vie, nous raconte son parcours atypique et les anecdotes qui ont peuplé son aventure pendant plus de quatre-vingt ans.

10/2001

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Critique littéraire

Marcel Proust. Une vie à s'écrire

Comment devient-on Marcel Proust ? De sa plus tendre enfance jusqu'au seuil de la mort, l'auteur d'A la recherche du temps perdu l'a écrit dans des milliers de lettres, qui sont autant d'autoportraits où l'homme, jour après jour, reconstruit l'histoire de ses origines, de sa jeunesse exposée dans les salons, de son âge mûr nimbé de mystères, et qui composent un personnage multiple, à la fois héros et chroniqueur de sa propre vie. Tel est le pari audacieux de cette biographie : derrière la multitude des masques, capturer un Proust qui ne dissimule plus son identité troublée, son corps torturé, usé, et néanmoins intact, son homo-sexualité radicale ou palliative, ses fidélités opportunes – humaines et religieuses –, ses repères sociaux crispés et sa vision du moderne, ses amours éperdues et calculées, ses finances florissantes et catastrophiques, son apathie et ses ambitions artistiques immenses. Car la voix qui s'exprime dans ces lettres raconte un quotidien de travail et de dîners mondains, de souffrances et de projets, d'idées, d'images et de croisements d'images, comme l'indispensable nourriture du manuscrit où grandit le roman à venir. S'appuyant sur de précieuses pages inédites, lettres, brouillons et notes, Jérôme Picon réussit le tour de force de rassembler les innombrables fragments d'un Proust intime plus vivant que jamais, écrivain de l'instant et créateur d'une oeuvre inachevée.

02/2016

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Actualité et médias

L'étoile noire. Un aventurier au coeur de la Russie souterraine

Connaît-on vraiment la Russie ? Les confessions de ce Français de bonne famille, expatrié dès sa jeunesse au pays des anciens soviets, nous fait découvrir une Russie méconnue. Commandant d'un groupe d'intervention rapide russe dédié à la sécurité, son amour du risque et de l'aventure l'ont entraîné au coeur d'un pays secret, d'une Russie souterraine, faite d'hommes et de femmes réagissant à l'opposé de nos repères occidentaux. Embarqué dans le flot des conflits intérieurs et extérieurs, Paul-Henri Guiter va se confronter au monde de la nuit moscovite, avant de s'embarquer librement pour l'Ukraine. Ses aventures en disent beaucoup sur les structures de la société russe, sur son fonctionnement et sur les piliers qui régissent les rapports des uns et des autres. Une plongée dans le ventre d'un pays qui fascine, où l'on rencontre, au fil de ses évocations, les hommes qui ont été et sont les artisans d'une nation abolie par le désastre soviétique, et désireuse de conserver son patrimoine spirituel, contre vents et marées, contre l'Occident. Au fil du récit, l'auteur passe en revue les origines et les turpitudes de la mafia russe, les motivations qui animent les récents conflits avec l'Ukraine, et ceux plus anciens, avec la Tchétchénie. Son expérience extraordinaire se situe dans la lignée des aventures d'Henri de Monfreid et de Joseph Kessel.

01/2017

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Littérature française

La douceur d'une larme

Dans une ambiance crépusculaire et attachante franco-américaine, La douceur d'une larme raconte ce que traversent les adolescents, la jeunesse des lycées, avec un caractère poétique et valsant entre les rires des soirées et les leçons de vie. Ce roman, écrit par un jeune adulte, ajoute une touche de poésie aux aventures et aux épreuves que les jeunes traversent, celles que les adultes ne voient pas ou ne peuvent pas comprendre, ces problèmes, ces histoires dont on n'entend pas parler, tout ce qui se cache et se trame dans l'ombre et qui pourtant leur façonne le coeur et leur apprend ce qui est bon quand on mûrit. Ce que La douceur d'une larme transmet, ce sont des émotions fortes, des histoires et des évènements dans lesquels tous les adolescents se reconnaîtront. Plus qu'une fiction qui arpente ce que vivent les adultes en devenir, ce roman peut se lire en musique avec toute une série de morceaux délicatement cités tout au long du roman, donnant vie à l'histoire. L'auteur y livre donc de véritables leçons de vie sur la sensibilité, le harcèlement, l'amour ou bien la peine et offre un regard qui vise à aider, à accompagner ou à faire comprendre à la lectrice et au lecteur qu'il n'est pas seul à se poser des questions, qu'il est possible de trouver des solutions et que mille chemins sont accessibles pour grandir et avancer.

06/2020

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Sports

Ma petite étoile

A trente-trois ans, Sébastien Chabal est le rugbyman le plus célèbre de France. Mais qui le connaît vraiment? A quoi ressemble l'homme qui se cache derrière le mythe façonné par les médias et la publicité ? Ma petite étoile, c'est l'histoire d'un ouvrier venu au rugby par hasard. Celle d'un jeune homme qui va peu à peu s'imposer et dont les valeurs familiales générosité, simplicité, honnêteté - se confondent avec celles de ce sport. Sébastien Chabal raconte ses années à l'usine, ses bêtises de jeunesse, ses virées sur les routes ardéchoises dans le camion de son grand-père, mais aussi sa vie d'homme, de mari amoureux et de père de famille comblé. Il revient sur son parcours en club et en équipe de France, n'hésitant pas, au passage, à donner son avis sur le rugby d'aujourd'hui. Ma petite étoile révèle un Sébastien Chabal inattendu, tour à tour drôle et sensible, timide et amoureux, à des années-lumière de son image d'icône intouchable. Ce livre ressemble à son auteur: pudique et généreux, simple et optimiste, ponctué de ses éclats de rire contagieux. Un homme bien dans sa peau et bien dans sa vie qui, à travers ce recueil de souvenirs, rend au rugby tout ce que le rugby lui a apporté. Pour la première fois, le rugbyman préféré des Français se livre dans une autobiographie qui retrace sa trajectoire hors du commun.

04/2011

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Sports

Le guide de la Renault 4l

Indissociable de l'histoire du XXe siècle, le phénomène 4L prend racine dans celle de la jeune Régie Renault de l'immédiat après guerre. Nouvelle, moderne, intelligente, la Renault 4 va prendre une place particulière dans le paysage automobile français. Tour à tour bête de somme ou bête de course, elle saura charmer aussi bien l'administration que la jeunesse contestataire. Savoir différentier chaque modèle, année par année. Connaître les évolutions apportées, millésime par millésime, les options, les teintes et les particularité de chaque type de Renault 4. Afin de dissocier le "vrai du faux", le Guide de la Renault 4 est un outil indispensable pour qui veut s'assurer de l'intégrité et de l'historique de sa voiture. Qui veut voyager loin, ménage sa monture. Alors, avant de prendre la route, prenez le temps de lire le chapitre consacré à la conduite de votre 4L. Ce guide présente un chapitre dédié à la prise en main des principaux modèles de Renault 4. Faire de la mécanique sur sa voiture, assurer l'entretien soi-même est, à n'en pas douter, une part essentielle du plaisir que distille l'automobile ancienne. Un chapitre complet est consacré aux premiers soins à porter à votre 4L. Les opérations décrites n'imposent pas de compétences particulière et même si il est souvent préférable de s'assurer le concours d'un professionnel, elles peuvent être assumées par un amateur.

01/2013

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Histoire internationale

Un regard calme sur l'Algérie

Meurtrie par une décennie sanglante faite d'affrontements entre " pouvoir " et islamistes armés mais aussi de terrorisme à grande échelle, de destruction, de massacres et d'enlèvements de civils, l'Algérie tente désormais de panser ses plaies. Pourtant, ce retour à la paix civile, elle-même fragile, ne résout aucun des grands maux qui ont failli précipiter ce pays dans l'abîme. Tout ce passe comme si les dirigeants algériens entendaient oublier au plus vite les " années noires ", sans chercher à en tirer des enseignements pour prévenir un nouvel embrasement. En s'efforçant d'éviter les raisonnements manichéens, ce livre propose une réflexion apaisée qui entend rompre avec les habituelles grilles d'analyse de la crise algérienne. Sans perdre de vue la nature manipulatrice et incompétente du " pouvoir " et sans oublier l'écrasante responsabilité des islamistes, il aborde plusieurs questions dont dépend l'avenir de l'Algérie : régionalisme, identité, langue, rapport à la religion et à la modernité, liens avec le Maghreb et la France, de même que les égarements d'une " réconciliation " trop vite décrétée, le rôle de l'armée, le statut de la femme, le sacrifice de la jeunesse et les dégâts sociaux provoqués par l'ouverture économique. Les tabous de l'Histoire ne sont pas éludés. L'ouvrage met aussi en avant l'existence d'une culture de glorification de la violence et revient sur la difficulté des Algériens à explorer la mémoire de la guerre d'indépendance.

02/2005

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Histoire internationale

Pékin confidentiel

En 1972, Jan Wong, étudiante canadienne d'origine chinoise, est " évidemment maoïste. Elle part en Chine et obtient une des premières bourses accordées par le gouvernement à la fin de la Révolution culturelle : cours de langue, d'idéologie et séjours en usine ou aux champs... La jeune fille, " fanatique et ignare ", comme elle se décrira plus tard, va jusqu'à dénoncer une étudiante qu'elle connaissait à peine, la camarade Yin, coupable de vouloir partir en Amérique ! Vingt-cinq ans ont passé, Jan Wong est devenue une journaliste célèbre au Canada. elle a couvert les événements de juin 1989 place Tiananmen, et elle a perdu ses illusions de jeunesse sur le régime. C'est alors qu'elle retrouve ses carnets de l'époque où elle avait consigné cette " trahison " qui. depuis, la hante. Qu'est-il advenu de Yin ?. En 2006, elle se décide enfin à partir à Pékin, accompagnée de son mari et de ses deux fils adolescents, pour une mission impossible : retrouver Yin. Dans une ville méconnaissable, trouée d'immenses chantiers, la famille déniche un à un, au fil d'une enquête à rebondissements, les protagonistes de l'époque. On apprend alors les histoires improbables qui les ont conduits de villages isolés en centres de recherche, de misère noire en fortune inattendue, de puritanisme militant en corruption notoire ou en philosophie hédoniste. Un portrait extraordinaire de la Chine en mutation. Et Yin est au coin de la rue...

05/2009

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Littérature française

Noces vénitiennes

Pour un événement au sein d'une entreprise vénitienne renommée, le tableau de Véronèse, Les Noces de Cana, reviendra à Venise et reprendra sa place d'origine au réfectoire du monastère bénédictin de l'Ile de San Giorgio Maggiore. Fascinés par la symbolique de l'oeuvre, les organisateurs de la fête s'en laissent pénétrer. Une coupe de mariage identique à celle figurant sur le tableau a été découverte chez un antiquaire ; elle sera copiée pour être remise à chaque invité. Mais quel miracle Flore Bazincourt, décoratrice événementielle, et Charles Senart Tancy, oenologue de renom, son ex-mari, déchiré entre son fils de huit ans et son épouse s'attardant au coeur de la forêt amazonienne, attendent-ils de ces "Noces vénitiennes" ? Trouvera-t-il le vin de l'époque du tableau, le vin des Noces de Cana ou le vin de l'amour éternel ? Un beau roman sur le mariage, l'engagement et la fidélité, qui nous emmène flâner à Venise au rythme des vaporetti et des motoscafi. A propos de l'auteur : Noëlle Dedeyan est historienne. Après une thèse consacrée aux chanoinesses de Lorraine au XVIIIe siècle, suivie de quelques romans pour adultes et jeunesse faisant revivre leur vie étonnante, elle se penche sur l'histoire de Venise où elle puise aussi ses racines en incitant le lecteur à y cheminer aux côtés de Marie qui reste la principale protectrice de la ville.

11/2020

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Histoire internationale

L'Egypte au présent. Inventaire d'une société avant révolution

La "révolution du 25 janvier" ébranle un régime despotique qui domine depuis plusieurs décennies l'Egypte et annonce sûrement une nouvelle ère pour tous les peuples de la région. Il n'existait cependant en France aucun ouvrage de référence examinant à la fois les transformations profondes de la société égyptienne et les blocages institutionnels et politiques propres au régime de l'ex-président Moubarak. Pour combler cette lacune, quarante chercheurs et universitaires, qui comptent parmi les meilleurs spécialistes de l'Egypte, se proposent dans la présente somme d'analyser tous les aspects de la vie économique, sociale, politique et culturelle du pays et de tracer des pistes de réflexion permettant d'aborder les derniers événements dans leur véritable contexte, au-delà des préjugés et des clichés. On trouvera ainsi des chapitres substantiels sur les tensions démographiques et leur impact sur l'aménagement du territoire et l'environnement ; la situation politique et les mécanismes qui permirent le maintien, durant trente ans, du régime de Moubarak : les "réformes" économiques néolibérales qui ont contribué, entre autres effets, à l'institutionnalisation de la corruption et à l'exacerbation des inégalités sociales ; la vie sociale au quotidien (la santé, l'éducation, l'emploi, les modes de consommation, les conditions des femmes et de la jeunesse, la justice) ; la place de la religion dans la société ; les médias, anciens et nouveaux ; enfin, la culture dans ses diverses expressions ainsi que la vie et les débats intellectuels.

05/2011

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Histoire internationale

L'enfance nazie. Une analyse de manuels scolaires (1933-1945)

Après L'Intoxication nazie de la jeunesse allemande (L'Harmattan, 2011) et Der Stürmer, instrument de l'idéologie nazie (L'Harmattan, 2012), voici le troisième volet de la vaste entreprise conduite par Ralph Keysers pour disséquer les mécanismes par le biais desquels les nazis ont fait germer le fanatisme et la haine dans les cerveaux de la population allemande. Basé sur l'étude de manuels pour l'apprentissage de la lecture dans les écoles élémentaires, ce nouveau travail, illustré de documents originaux, est articulé sur six thématiques dont les enfants étaient abreuvés par leurs maîtres afin qu'ils suivent le Führer dans ses fantasmes et projets les plus fous. On découvrira dans ces pages comment, par l'intermédiaire de l'enseignement, le régime pratiquait une redoutable déshumanisation, condamnant les jeunes à devenir des adultes destinés à tuer et à être tués. En complément, Ralph Keysers a eu l'heureuse idée d'évoquer les manuels spécifiques utilisés dans les "écoles juives" du troisième Reich et dans le territoire de Dantzig, ainsi que - à titre comparatif et en prenant soin de se démarquer de la théorie dénaturante du "totalitarisme" - ceux qui avaient cours en URSS et en RDA. Du corpus informatif parfaitement maîtrisé et magistralement présenté par Ralph Keysers, le lecteur sortira non seulement considérablement enrichi sur le plan historique, mais aussi prévenu du danger qu'il y a pour l'éducation à s'écarter des valeurs rationalistes et humanistes.

09/2013

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Histoire internationale

Au service du Congo. Tome 1, Mon témoignage

Témoigner pour le passé et prendre position pour le redressement du Congo-Brazzaville qui a connu et connaît de continuelles dérives, tel est le double souci de cet ouvrage. Ouvrage d'une vie, d'une époque, d'un long parcours de services rendus à la nation, de l'officier de gendarmerie au chef des services spéciaux. Cet ouvrage est aussi un livre qui ouvre des perspectives. Celle de la nécessité d'un sursaut national qui interpelle aussi bien le premier que le dernier des citoyens congolais. Le général Emmanuel Ngouélondélé Mongo, dans un entretien à bâtons rompus, sans tabou ni faux fuyant, a songé pour la première fois à tout évoquer. Des péripéties de sa jeunesse à son expérience d'homme d'Etat puis d'homme politique. La vraie nature de sa passion pour l'ordre, la nation et la République. Ce qu'il a vécu comme aide de camp et officier d'ordonnance du président Marien Ngouabi. Comment, sous le président Joachim Yhombi Opango et son successeur Dénis Sassou Nguesso, il a organisé et tenu la Direction générale de la sécurité d'Etat pendant douze ans, jusqu'à la dissolution de cette institution. Chef d'état-major particulier sous Pascal Lissouba, pourquoi démissionne-t-il et comment à partir de sa lettre d'août 2003 au président Dénis Sassou Nguesso, entre-t-il en résistance puis dans l'opposition. Ses espoirs et ses déceptions au sein du Front des partis politiques de l'opposition congolaise.

12/2012

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Romans historiques

La couronne

" Monseigneur Tagliaferri était très ennuyé. Il était près de minuit, et il allait devoir déranger Jean-Paul II, à quelques heures de l'ouverture des Journées Mondiales de la Jeunesse... Mais comment faire autrement ? Le chef du Service de Sécurité avait été clair : il n'avait aucun moyen d'empêcher cet individu étrange de continuer à faire le siège de la Nonciature sans faire appel à la Police Nationale française. Trois jours déjà que ce cirque s'éternisait ! Evidemment, depuis que le Saint Père était arrivé de Rome, toute une foule de badauds se pressait en journée devant le bâtiment de la Nonciature dans l'espoir d'apercevoir le Pape. Mais ils se dispersaient le soir venu, sachant bien qu'il était peu probable que Jean-Paul II sorte au balcon prendre l'air de la nuit parisienne... Tous, sauf cet homme. " Et si le monde n'était pas aussi désenchanté que nous le supposons ? François Dubreuil a imaginé ici une aventure secrète s'étendant sur plus de deux siècles, de la Révolution Française à nos jours en passant par les deux Guerres Mondiales, dans laquelle les ressorts de l'Histoire se jouent autour de la promesse d'un pouvoir absolu et de la quête d'une Relique extraordinaire... " La Couronne " est le récit de cette aventure, mêlant une trame historique authentique et des personnages fictifs. Un roman historique, mais aussi une réflexion sur le sens de l'engagement et la place du spirituel dans le monde.

03/2018

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Littérature étrangère

La colonie

Elspeth Baillie, jeune actrice écossaise, est choisie par Lord Coak, un énigmatique imprésario, pour jouer dans la troupe de théâtre qu'il veut créer dans l'île de la Barbade. Après un accueil flatteur de la part de l'aristocratie coloniale, sa vie dans les Caraïbes est bouleversée par le passage meurtrier d'un ouragan. Elspeth est contrainte d'endosser un rôle ambigu et temporaire dans le monde fermé d'une lointaine plantation de sucre. Elle devient prisonnière de La Colonie, une entreprise dont le principe fondateur est la domination blanche. Le capitaine Shaw, l'intendant, s'emploie à construire une nouvelle Calédonie, peuplée d'émigrés écossais fuyant la misère du pays natal. Elspeth et ses compatriotes n'y trouvent qu'un sentiment de perte et d'intemporalité. Elle essaie de donner un sens à sa vie et à ses ambitions de jeunesse au milieu d'un peuple de naufragés rêvant de leur foyer. Ses espoirs d'un nouveau monde, plein de théâtre et de passion, entrent en collision avec les drames trop réels et les amours illusoires de la vie coloniale. Une série d'événements catastrophiques et de brutales erreurs historiques briseront ce cycle. Avec sa richesse linguistique et sa narration hypnotique pleine de retournements, ses personnages pleins de désir de vivre et de croire, le roman de Dolan interroge sur ce qui fait une Nation. Les lignées ? Le langage ? L'Histoire ? Ou un idéal pour l'avenir ?

04/2016

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Littérature française

Ces voix qui m'assiègent. ...en marge de ma francophonie

Etre femme d'éducation musulmane et écrire, c'est déjà braver les interdits du regard et du savoir, mais qui plus est dans la langue de l'Autre, le français, c'est risquer de casser le lien avec la lignée des femmes. Assia Djebar, qui a écrit son premier roman à vingt ans, en pleine guerre d'indépendance, explore ici ce qui a nourri son oeuvre et la nourrit toujours, toutes ces voix de femmes en arabe dialectal et en berbère qu'elle ramène à la vie dans son français à elle, tissé de toutes ces langues, de ce marmonnement multilingue, de ce chant qui ne doit pas être d'oubli. Elle évoque son enfance, sa jeunesse, ses quatre premiers romans, suivis d'un long silence de dix ans, et puis, à quarante ans, l'impérieuse nécessité de l'acte autobiographique avec L'amour, la fantasia, premier tome du quatuor d'Alger qui marque son nouveau départ. Ces voix qui m'assiègent témoigne du parcours d'une femme en écriture, pour qui l'identité n'est pas seulement d'hérédité mais de langue. Mosaïque autant que polyphonie, on y sent, par ce devoir impérieux de transmission, ce qui se joue dans l'acte d'écrire de grave et de léger, de sensuel. et de tragique, de l'histoire collective et de l'histoire individuelle, du rapport obscur entre le " devoir dire "et le " ne jamais pouvoir dire ".

08/2020

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Poches Littérature internation

Avant-mémoire N° 1 : D'une minute à l'autre, Paris, 1555-1736

L'histoire sociale d'une famille, suivie à Paris pendant trois siècles dans ses rapports avec son temps, forme l'objet de ces avant mémoire. Elle commence au Paris des derniers Valois et finit au Paris d'Haussmann. Remontant le cours du passé, l'auteur a retrouvé dans la capitale la présence de sa lignée matrenelle pendant dix générations successives. La première partie, qui comprend deux volumes, a pour titre D'une minute à l'autre parce que les recherches ont eu pour base le Minutier central de la rue Vieille-du-Temple. Mais un acte notarié reste lettre morte s'il n'est intégré dans son contexte local, social, historique. C'est en retrouvant à travers mémoires, chroniques, journaux, correspondances, archives publiques et privées, la vie du quartier, du métier, de la maison, la trame des événements quotidiens dont est tissée l'histoire, que ces textes inanimés deviennent les jalons d'une quête. L'intérêt historique d'une monographie familiale de longue durée est de rencontrer une suite de témoins des temps révolus. Les exemples réunis montrent la mobilité sociale d'un échantillon de population parisienne plongeant ses racines dans le peuple et accédant à différents niveaux de la bourgeoisie. C'est ici une socio-biographie, complémentaire par son objet et ses méthodes de la psycho-biographie telle que Jean Delay l'avait précédemment définie dans son étude sur La Jeunesse d'André Gide.

01/1992

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Poésie

Manon la souricière. Contes et nouvelles

""Margeries, mot inventé", écrit Tardieu en "Note liminaire". Mais l'auteur d'Un mot pour un autre et d'Une voix sans personne est-il si sûr de ce qui est réel et de ce qui ne l'est pas ? Prendre appui sur les marges de l'ici pour s'aventurer aux bords de l'ailleurs, telle est bien au fond pour lui l'activité poétique, et l'essentiel est peut-être cette désinence en "-ries", "dont la gentillesse un peu archaïque, un peu paysanne, rappelle l'ancien terme danceries". Elle évoque aussi broderies, et l'amateur de fantaisies et de variations - sur le modèle de la musique - ne pouvait qu'en être satisfait. Mais il y a aussi un sous-titre, "Poèmes inédits 1910-1985". Proche du terme de sa carrière d'écrivain, Jean Tardieu éprouve le besoin non pas de constituer une somme, ou un bilan, mais au contraire de la réinventer, d'en faire jouer autrement les articulations. "Peut-être est-ce là le privilège exorbitant de la longévité", écrit-il dans l'"Avant-propos", "que de donner un sens, plus ou moins imaginaire, à notre passé, comme si nous inventions notre vie au moment de la perdre". A cette tâche, il va s'adonner avec un plaisir évident et d'une jeunesse retrouvée, celle d'"un enfant qui parle déjà de sa vieillesse, ou d'un vieillard qui parle encore de son enfance"". Jean-Yves Debreuille.

03/1986

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Littérature française (poches)

L'escalier des heures glissantes

L'escalier des heures glissantes est l'histoire d'un banquier français, bon chic, bon genre, plongé soudain dans les plaisirs sans complexe de la jeunesse romaine. Roman au ton taquin, moqueur et divertissant, c'est un cousin issu de germain, façon XXe siècle, des contes libertins du XVIIIe siècle. L'allégresse y a droit de cité, et la satire. Sous son ton frivole et désinvolte, c'est aussi un conte philosophique dans la tradition, développant, avec légèreté et mine de rien, une théorie de la bisexualité (quasi universelle). C'est également un reportage vécu par un promeneur amoureux inlassablement de Rome et de sa vraie vie, hors des sentiers battus par le tourisme pressé. C'est pourquoi l'auteur dit que L'escalier des heures glissantes est un roman-reportage. Un duc français, un garçon des rues romaines découvrent ou révèlent secrets et mystères vieux comme le monde antique, scandaleux ou attendrissants, incroyables ou poétiques... Ceux qui aiment l'Italie ne seront pas forcément d'accord. Ceux qui s'entendent vraiment avec les Italiens auront un sourire complice. Quant aux pharisiens... Eric. Olivier cite volontiers cette phrase d'Alba de Cespedes : " Les hommes qui s'acharnent dans l'absurde de tentative de moraliser la vie ne sont pas portés à en jouir : la morale est un châtiment qu'ils veulent imposer aux autres pour les punir d'un plaisir qu'eux-mêmes ne savent pas saisir...

05/1993

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Littérature étrangère

LANCE PIERRES

Ce roman d'Ernst Jünger raconte la jeunesse d'un jeune villageois de Basse-Saxe, Clamor Ebling, qui, à treize ans, quitte l'univers paisible et rêveur de sa campagne pour entrer comme interne dans le lycée d'une grande ville du Harz où il accomplira le dur apprentissage qui doit le mener au seuil de la vie adulte. Dès les premières pages, le lecteur se sent transporté dans le monde de l'enfance, d'une enfance mélancolique et inquiète. Pour le jeune Clamor, l'école, la pension, la ville elle-même, avec ses venelles et les secrets de ses jardins, deviendront les lieux de perpétuels combats contre la brutalité et l'absurdité d'un univers dont les clés lui échappent encore. Avec Le lance-pierres, Ernst Jünger nous livre une nouvelle facette de son immense talent. Cette fois, le symbolisme des Falaises de marbre, d'Héliopolis et des Abeilles de verre a cédé la place à un récit empreint d'une prenante nostalgie. Dans Le lance-pierres, l'auteur a recréé l'Allemagne d'avant la guerre de 14 dans une petite ville de garnison où le XIXe siècle n'en finit plus de mourir. Dans ce monde à la veille de s'écrouler, un enfant cherche le visage de celui qu'il sera demain. Pour nous parler de lui, la voix d'Ernst Jünger s'est voilée parfois jusqu'au murmure de la confidence.

09/1974