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tribunal procès Quinzaine

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Critique littéraire

J.-M.G. Le Clézio. Avec 1 CD audio

Sorti de sa chambre d'adolescence, revenu de ses incursions chez les Indiens, de ses recherches de signes codés, de ses combats pour l'homme, J.-M.G Le Clézio sait que depuis Le Procès verbal, son premier livre publié en 1963, et pour lequel il reçut le prix Renaudot, il a mis en marche une machine littéraire qui ne cesse de creuser dans la direction de Valmy, village que son ancêtre François Alexis Le Clézio a quitté pour prendre la mer. C'est là, pour lui, que le magnétisme de l'île Maurice commence. Divisé en sept chapitres, accompagné d'une anthologie, d'une chronologie, d'une bibliographie et d'un cahier iconographique, l'essai de Gérard de Cortanze aborde les grands thèmes de l'oeuvre de Le Clézio : l'appréhension sensuelle du monde, l'exploration de l'enfance et de l'histoire familiale, le voyage et les peuples amérindiens, la nostalgie des mondes premiers. Il nous dit pourquoi le prix Nobel de littérature 2008 sait, plus que nul autre, nous faire éprouver le désir du réel, nous donner à voir ce qui existe. En un mot : nous offrir un savoir acquis non avec l'abstraite intelligence, mais avec les sens, mais avec la vie. CD audio INA inclus : trois entretiens avec J.-M.G. Le Clézio où il est successivement question du désert et des Gens des nuages, du Mexique, et de l'Afrique et de son père : " Carnet nomade " (avec Jemia Le Clézio, France Culture, 1997), " Mexique, dernier : soleil " (France Culture, 1998), tous deux par Colette Fellous, et " Cosmopolitaine " (France Culture, 1998) par Paula Jacques. Des enregistrements des archives de l'Ina, l'Institut national de l'audiovisuel.

06/2009

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Histoire internationale

Mémoires d'un révolutionnaire et autres écrits politiques 1908-1947

Affamé de fraternité et de justice sociale, Victor Serge (Bruxelles, 1890-Mexico, 1947) devient, à vingt ans, l'un des fers de lance du mouvement anarchiste français. Injustement condamné à cinq ans de prison et cinq ans d'interdiction de séjour, il rejoint la Révolution russe en janvier 1919. Membre de l'Exécutif de l'Internationale communiste, avocat du bolchevisme en une période cruciale où l'écrasement menace de toutes parts, ce fils d'émigrés anti-tsaristes qui défend corps et âme les acquis d'Octobre 1917 ne tarde pas à dénoncer le sanglant Thermidor orchestré par Staline, Passé à l'opposition incarnée par Trotski, incarcéré, condamné, déporté dans l'Oural, il doit son salut au seul acharnement d'une poignée d'amis français et belges. Expulsé en 1936, déchu de la nationalité soviétique, dépouillé de ses manuscrits, Serge revient à Bruxelles pour y devenir aussitôt la cible d'une féroce campagne de dénigrement répercutée par les fidèles du Komintern. Cet acharnement ne l'empêche pas de rendre compte, jour après jour, des purges et procès qui voient tomber, en URSS, aux côtés de centaines de milliers d'innocents, la vieille garde révolutionnaire. Il dénonce également les attaques de Staline contre anarchistes et partisans du POUM qui se battent en Espagne. En 1937, exaspéré par l'intransigeance de Trotski, il rompt avec le fondateur de la IVe Internationale. Contraint à l'exil par la Seconde Guerre mondiale, il parvient au Mexique. Indigent, esseulé, il y poursuit jusqu'à son dernier souffle son combat pour un renouvellement du socialisme. Ecartant la volumineuse œuvre romanesque et critique de Victor Serge, le présent ouvrage offre un témoignage incandescent sur le naufrage politique que fut le bolchevisme. Mais aussi et surtout il retrace la trajectoire d'un écrivain majeur qui sut dire non en écoutant sa seule conscience d'homme. JIL SILBERSTEIN

10/2001

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Montagne

La philosophie du Mont Blanc. De l'alpinisme à l'économie immatérielle

Au milieu du XVIIIe siècle, lorsqu'il surgit dans un paysage où nul ne l'avait jamais repéré, si ce n'est, vaguement, comme " montagne Maudite ", le mont Blanc symbolise un nouveau regard porté sur la nature, celui de la science, si différent du regard religieux qui tendait à diaboliser le relief. Le XIXe siècle amplifie cette réhabilitation. Les écrivains romantiques se pressent à Chamonix et dans l'Oberland bernois érigés en temples de la nature. L'alpinisme fascine. On y voit la synthèse du progrès scientifique, du sentiment esthétique et de l'exploit individuel. Ainsi, sur les pentes du mont Blanc, naît une épopée positive, vérifiable, qui délivre le sentiment épique des mythes chevaleresques. Jeune, rationnelle, pacifique, sportive, l'aventure alpine découvre expérimentalement le cadre conceptuel qui inspirera le nouvel olympisme. Premiers héros " démocratiques ", les grands alpinistes victoriens - Whimper, Croz, Mummery... - préfigurent les stars du sport moderne. Dans une civilisation hantée par la violence et le sacré, cette apparition d'un enthousiasme ludique et profane suscite d'inévitables résistances. Séduisant, dynamique, médiatique, le " laboratoire alpin " promeut une vision décontractée du temps libre qui heurte ceux qui associent l'oisiveté à une faute qu'il faut racheter par la pénitence ou transcender par la guerre. A la fin du me siècle, quand la fièvre nationaliste fragilise la paix européenne, les imprécations fusent contre les Alpes " dégradées " par une mode " superficielle " et " cosmopolite ". Ce premier procès cristallise déjà les éloges et les anathèmes qui vont rythmer l'ascension irrésistible des loisirs de plein air dans le monde contemporain. Rompant avec les chroniques traditionnelles de l'aventure alpine, La Philosophie du mont Blanc restitue les Alpes parmi les " lieux de mémoire " qui ont façonné la civilisation.

02/2000

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Philosophie

Le pervertissement totalitaire. La banalité du mal selon Hannah Arendt

Depuis le cinquantenaire du procès Eichmann, nombreuses sont les publications qui réaniment la polémique de 1963. On suppose, par exemple, qu'Arendt, trompée par l'apparence qu'Eichmann a voulu donner de lui, même pour se défendre, aurait dressé le portrait d'un terne bureaucrate se contentant d'obéir aux ordres. Cet ouvrage se propose d'examiner ce genre d'arguments ainsi que les faux débats que ces publications ont réouverts autour de la notion de banalité du mal, constamment banalisée tant par ses détracteurs que par ceux qui pensent la reprendre à leur compte. L'expression oxymorique de "banalité du mal" n'indique pas une banalisation du mal que fut le génocide des Juifs par les nazis, mais sa neutralisation par le banal, cette déréalisation du mal, par ses auteurs, se révélant une dimension constitutive de sa monstruosité criminelle. Pour en saisir l'enjeu et le caractère sans précédent, il est nécessaire d'en contextualiser l'efficacité meurtrière par rapport à ce que nous appelons le pervertissement totalitaire. Fondé sur un dispositif de perversion de la dimension même de la loi au sens politique, juridique et moral du terme, le totalitarisme pervertit l'aspiration éthique elle-même et produit cet autre oxymore qu'est la spontanéité organisée, faisant apparaître des criminels sans culpabilité, dont le dés-intéressement idéologique, qui leur tient lieu d'intimité, s'exprime comme jusqu'au-boutisme meurtrier, ces criminels revendiquant, pour s'en glorifier, leur criminalité extrême comme un sublime devoir. Telle est la force de la réflexion d'Arendt : ne renonçant pas au postulat de la liberté humaine et à l'exigence adressée à chacun de répondre de ses paroles et de ses actes, c'est toujours la question de la nature et des conditions de la responsabilité qu'elle veut élaborer jusque dans les situations où celle-ci semble disparaître.

02/2017

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Histoire de France

Je veux la tourmente

L'auteur, chef de la branche Renseignements Opérations de l'OAS en Métropole, puis co-fondateur du Conseil National de la Révolution, s'explique sur son rôle exact dans la clandestinité. Du début à la fin. Cela nous vaut d'étonnantes révélations. Sur la préparation des putschs de décembre 1960 et d'avril 1961 dans le Sud-Ouest. Sur le rôle joué par certains responsables UNEF dans le combat pour l'Algérie Française. Sur la naissance de l'OAS en Métropole, sur les dessous de la guérilla urbaine à Paris en 1961-1962 et sur l'implantation des commandos OAS en Belgique au cours de l'été 1962. Sur l'enlèvement manqué du président Bidault à Munich comme sur les véritables responsables de celui du colonel Argoud, etc. Tout au long de son récit, avec ce ton direct et percutant qui lui est propre, Jean Curutchet nous fait revivre de l'intérieur les enthousiasmes et les déceptions (et aussi les illusions) de la poignée d'officiers clandestins, de jeunes militants et d'hommes politiques qui se battirent " à force ouverte " pour le maintien de l'Algérie dans la République. Depuis le 11 septembre 2001, la véritable nature de la guerre d'Algérie ne peut plus être niée. Quoiqu'en disent encore la plupart des historiens officiels, cette guerre apparaît de plus en plus comme un épisode avant-coureur du choc qui met actuellement l'Occident aux prises avec le terrorisme islamique. Aussi relira-t-on avec intérêt la description détaillée des objectifs politico-militaires qu'une poignée de jeunes officiers et de jeunes universitaires lucides avaient fixés à leur combat pour l'Algérie française, tels qu'ils ressortent par exemple de la déclaration liminaire faite par l'auteur lors de son procès devant la Cour de sûreté de l'Etat.

05/2019

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Critique littéraire

Saint-John Perse intime. Journal inédit d’une amie américaine (1940-1970)

Le journal intime qui est présenté ici pour la première fois offre de nombreuses révélations sur Alexis Leger / Saint-John Perse (1887-1975) ainsi que sur la vie littéraire et politique internationale entre 1940 et 1970. Il nous offre la chance inouïe de pénétrer plus avant dans l’intimité quotidienne de cet homme fascinant pendant son exil américain et au-delà. Nous y rencontrons les grands personnages de l’époque avec des éclairages précis sur la diplomatie et la vie artistique pendant la guerre et l’après-guerre, ce qui suscitera l’intérêt d’un large public cultivé. Son auteur, Katherine Biddle (1890-1977), poète et critique, fut pendant trente ans la mécène, l’amie et la confidente de Saint-John Perse. Épouse de Francis Biddle, ministre de la Justice (« Attorney General ») sous Roosevelt et juge au procès de Nuremberg, elle naviguait avec une égale aisance dans les milieux culturels et politiques de son temps. Cette Madame de Sévigné américaine notait, en une quarantaine de cahiers, ce qui se passait autour d’elle. Le présent volume rassemble surtout les pages qui concernent Saint-John Perse. Il révèle les confidences qu’il fît à une femme qui était amoureuse de lui et pour qui il avait, lui aussi, des sentiments plus qu’amicaux. Katherine Biddle raconte leurs conversations en tête-à-tête ou avec des personnalités de passage ; elle relate les commentaires du poète sur son enfance et ses amours ; sur la littérature, les arts et la politique de l’époque et, bien sûr, sur son oeuvre poétique. Avec une admirable lucidité, elle examine les multiples facettes de cet étonnant personnage, tour à tour profond et naïf, sérieux et espiègle, séducteur et distant, solitaire et mondain, expatrié mais toujours patriote.

03/2011

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Policiers

La peine capitale

La dernière fois que Joaquín était venu le voir, le vendredi, Chacaltana l'avait trouvé un peu pâle. " Prends soin de toi. Tout ira bien ", lui avait-il dit. Apparemment, il avait tort. Félix Chacaltana Saldívar est assistant archiviste au Palais de Justice de Lima. Fonctionnaire tâtillon, il vit sous la coupe de sa mère, une veuve austère, bigote et mal embouchée. Il aime l'ordre, le code pénal, le bouillon de poulet et sa fiancée Cécilia, qu'il essaye en vain d'embrasser. Jusqu'au jour où il tombe sur un procès-verbal rédigé à la hâte et qu'il ne sait pas où classer. Profondément incommodé par cette mystérieuse " irrégularité administrative migratoire mineure ", il découvre dans la foulée que son seul ami, le professeur Joaquín, a disparu. Au coeur de la coupe du monde de 1978, au rythme des matchs qui paralysent la ville (et dont Chacaltana semble se moquer éperdument), notre parfait Candide se lance bien malgré lui dans une enquête sordide sur fond d'opération Condor, mettant à jour les basses oeuvres des services secrets latino-américains cornaqués par la CIA. Jamais à court de naïveté, il promène sa bonne foi sans faille dans un Pérou en plein renouveau démocratique, et croise tour à tour des activistes méfiants, un amiral de l'Intelligence navale, une belle blonde mystérieuse et un vétéran de la guerre d'Espagne, tous plus rompus que lui aux secrets du monde. Roncagliolo raconte les années de formation de l'anti-héros d'Avril rouge avec un incroyable talent. On passe sans crier gare de la parodie au pur roman noir, sans jamais perdre l'humour ni le plaisir. Finalement, la naïveté est peut-être aussi une forme de courage...

04/2016

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Sciences historiques

Jeunes résistants en Loire-Atlantique

En remettant officiellement à la Ville de Nantes la Croix de compagnon de la Libération, le 14 janvier 1945, le général De Gaulle salue l'engagement de la ville dans la lutte pour la Libération. Plus que le nombre de Résistants, infime rapporté à la population, les événements qui s'y sont déroulés font de Nantes et plus largement du département l'un des carrefours de la Résistance : qu'il s'agisse de la mobilisation des étudiants le 11 Novembre 1940, de la première liaison radio entre la France occupée et Londres la nuit de Noël 1940, de la première exécution massive d'otages en octobre 1941, des procès et des exécutions en série de militants communistes en 1943, de la mobilisation des maquisards en juin 1944 ou de la reddition de la Poche de Saint-Nazaire en mai 1945 qui marque la fin de la guerre en Europe. Les jeunes y ont pris toute leur place. Dans tout le département, comme d'ailleurs dans d'autres régions de France occupée, de 1940 à 1945, des hommes et des femmes, certains à peine sortis de l'adolescence, ont refusé le joug hitlérien et pétainiste : ils sont des centaines à l'avoir payé de leur vie, fusillés, massacrés dans une cave ou une forêt, morts exténués ou bien exécutés dans un camp de concentration. Les plus jeunes avaient 15 ou 16 ans, tels Claude Leguiader fusillé alors que son oncle était en train de mourir en camp, ou Francis Guibert mort à Sandbostel en mai 1945. Le Nazairien André Le Moal, otage fusillé en octobre 1941, avait 17 ans, tout comme Robert Geffriaud, abattu en forêt de Saffré le 28 juin 1944. Et comment ne pas rappeler le sacrifice de toutes ces jeunes Nantaises déportées à Ravensbrück.

05/2014

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Histoire de France

HISTOIRE DE CHARLES VII. 1, 1407-1445

Composée de cinq livres, l'Histoire de Charles VII a été écrite par Thomas Basin après la mort du roi, pendant le règne de son fils Louis XI, certainement dans les années 1471-1472. Il ne s'agit ici ni d'une histoire officielle, ni d'un recueil de note annalistiques prises au jour le jour. Familier des historiens de Rome, Basin a eu l'ambition d'écrire l'histoire à la manière antique, et d'être, sinon le Tite-Live, du moins le Salluste ou le Suétone de son temps. Il ne se contente pas de raconter les faits ; il en dégage l'enseignement moral et politique, il veut que l'histoire soit une école et qu'elle serve d'exemple aux générations. Thomas Basin a connu de près Charles VII, il a vécu par lui et par les siens nombre d'années de l'occupation anglaise, il a eu en main toutes les pièces du procès de Jeanne d'Arc et les a étudiées de très près. Il a pris, comme évêque de Lisieux, une part personnelle importante au recouvrement de la Normandie et, sur ce qu'il n'a pas vu lui-même, il a pu se documenter plus facilement et plus sûrement que beaucoup d'autres, si bien que les chapitres sur l'occupation anglaise en Normandie et sur la vie du menu peuple à cette époque sont parmi les plus vivants et les plus dignes de foi. Cependant, d'autres chapitres relèvent davantage d'un mélange de souvenirs personnels, de renseignements de première main, d'utilisation plus ou moins libre de chroniques et de documents d'archives, de relations écrites et de correspondances personnelles. Ecrivant loin de France, Basin était mal placé pour contrôler et compléter la qualité inégale de sa documentation. De là, sans doute, certains anachronismes ou lacunes.

01/1994

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Sciences historiques

Cens et rentes à Paris au Moyen Age. Documents et méthodes de gestion domaniale, Pack en 2 volumes

L'étude des documents et méthodes de gestion domaniale à Paris au Moyen Âge fait ressortir le particularisme de la capitale. Dans un espace géographique constitué surtout de seigneuries ecclésiastiques, la typologie des sources foncières souligne une évolution de plus en plus marquée des censiers vers les comptes de censive et ne correspond pas à la répartition classiquement observée par les historiens : l'étude des textes remet en cause la notion même de valeur juridique qui distingue les censiers des polyptyques et des terriers, la valeur probatoire pouvant s'étendre à des documents non authentifiés comme les censiers et comptes de censive. L'état des sources reflète peu les puissances foncières et, malgré un corpus important, fait apparaître une destruction massive, soulignée par la subsistance lacunaire de minutes et de doubles mises au net. Chaque institution choisit en son sein un receveur chargé de la gestion du temporel, le recrutement soulignant la longévité des fonctions, les passerelles entre certaines d'entre elles, les liens de parentés entre les différents personnages, ainsi que la présence limitée des notaires, compensée par celle des juristes. Cens portés, grand format et caractère soigné des manuscrits montrent que chaque registre est établi sur le modèle du précédent et qu'ils ne sont pas destinés à être déplacés. L'étude des mises à jour met en évidence des codes propres à chaque institution. Si les censives sont stables, les comptabilités varient selon les établissements. Les budgets, positifs jusqu'au XIVe siècle, sont plus contrastés au XVe où criées et procès abondent, les modérations et les impayés étant très diversement comptabilisés. Paris se démarque ainsi, sur la période étudiée, par son caractère nettement urbain et par l'absence de terrier, l'intervention des notaires au milieu du XVIe siècle scellant l'apparition d'un nouveau type de registres inconnu de la période médiévale.

01/2009

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Sociologie

Pour une socio-anthropologie du texte littéraire. Approche sociologique du texte-acteur chez Julio Cortazar

Appréhender le texte littéraire comme étant en soi un fait social, le lieu même où se joue une certaine socialisation, où s'élabore la réaction de l'Homme à ses conditions réelles d'existence, c'est le postuler comme discours anthropophanique, c'est-à-dire comme représentation de l'Homme sur lui-même parmi les êtres, les choses et les événements. Comment dés lors saisir le texte comme objet d'une recherche scientifique, et surtout comment partir du texte lui-même pour alimenter la réflexion en sociologie de l'art ? L'auteur tente de répondre à ces questions en considérant qu'une sociologie de l'art tenant compte du procès de création est un aspect régional d'une sociologie de la connaissance. Le va-et-vient entre plaisir esthétique et réflexion scientifique emprunte ici la voie d'une dialectique entre réflexion esthétique et plaisir scientifique. Plaisir spéculatif et gai savoir sont alors à l'oeuvre conjointement dans une sociologie de la littérature recouvrant un espace particulier de la sociologie de l'art. Au-delà du simple commentaire de l'oeuvre ou de la seule analyse des enjeux sociaux de la pratique artistique, l'objet "texte" est repensé dans une perspective sociologique à la fois stricte et ouverte, en particulier à partir de la question du texte créant son lecteur (à commencer en l'occurrence par son lecteur sociologue). A partir de la relation entre le mouvement de pensée de Julio Cortázar écrivain et le mouvement de pensée de diverses théories critiques composant aujourd'hui le champ de la recherche en sciences humaines et sociales autour de la littérature, l'auteur construit une lecture spécifique du texte comme sujet structurant et signifiant de la réalité sociale : le Texte comme acteur.

10/1997

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Histoire de France

HISTOIRE DE CHARLES VII. 2, 1445-1450

Composée de cinq livres, l'Histoire de Charles VII a été écrite par Thomas Basin après la mort du roi, pendant le règne de son fils Louis XI, certainement dans les années 1471-1472. Il ne s'agit ici ni d'une histoire officielle, ni d'un recueil de note annalistiques prises au jour le jour. Familier des historiens de Rome, Basin a eu l'ambition d'écrire l'histoire à la manière antique, et d'être, sinon le Tite-Live, du moins le Salluste ou le Suétone de son temps. Il ne se contente pas de raconter les faits ; il en dégage l'enseignement moral et politique, il veut que l'histoire soit une école et qu'elle serve d'exemple aux générations. Thomas Basin a connu de près Charles VII, il a vécu par lui et par les siens nombre d'années de l'occupation anglaise, il a eu en main toutes les pièces du procès de Jeanne d'Arc et les a étudiées de très près. Il a pris, comme évêque de Lisieux, une part personnelle importante au recouvrement de la Normandie et, sur ce qu'il n'a pas vu lui-même, il a pu se documenter plus facilement et plus sûrement que beaucoup d'autres, si bien que les chapitres sur l'occupation anglaise en Normandie et sur la vie du menu peuple à cette époque sont parmi les plus vivants et les plus dignes de foi. Cependant, d'autres chapitres relèvent davantage d'un mélange de souvenirs personnels, de renseignements de première main, d'utilisation plus ou moins libre de chroniques et de documents d'archives, de relations écrites et de correspondances personnelles. Ecrivant loin de France, Basin était mal placé pour contrôler et compléter la qualité inégale de sa documentation. De là, sans doute, certains anachronismes ou lacunes.

01/1994

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Faits de société

Histoire commune

Même nom, même prénom, même famille. Et même destin : Daniel Legrand père et Daniel Legrand fils sont arrêtés le 14 novembre 2001. Soupçonnés de pédophilie dans l'affaire d'Outreau, ils passent trois ans en prison. En attendant leur procès, ils vivent les mêmes tourments : angoisse, désespoir, humiliations, stupeur face à ce qui leur arrive. Et inquiétude permanente de l'un pour l'autre. Histoire commune est leur récit. Un récit à deux voix, sans haine ni pathos, où le père, ouvrier du Nord au caractère entier et pudique, raconte comment les épreuves traversées n'ont pas suffi à le faire plier face aux pressions d'un juge convaincu de sa culpabilité. Où le fils, vingt ans à l'époque, nous fait partager avec sensibilité les raisons qui l'ont poussé, lui, à courber l'échine : à bout de nerfs, séparé de sa famille, totalement perdu, le jeune homme décide de faire de faux aveux. Avant de se rétracter, il va jusqu'à inventer le meurtre d'une petite fille, mensonge qui fera définitivement basculer le dossier dans une hystérie médiatique et judiciaire. Aujourd'hui l'histoire n'est pas terminée. Après l'acquittement, la reconstruction ne se fait pas sans mal. Médicaments, angoisse, et même drogue pendant quelque temps : le fils ne va pas toujours bien. Alors le père s'inquiète. Histoire commune en devenir, donc. Avec, en filigrane de ces témoignages, les sentiments profonds qui unissent les deux Daniel Legrand et qui, sans mots ni grandes déclarations, les ont maintenus à flot pendant le voyage. Sans oublier le soutien sans faille de leur famille qui a permis de garder la lumière au fond des cachots. L'affaire d'Outreau est aussi, pour eux, une histoire d'amour.

10/2008

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Beaux arts

Jean Dubuffet et la besogne de l'Art Brut. Critique du primitivisme

Tordre le cou au primitivisme : voilà l'un des enjeux du travail de Jean Dubuffet (1901-1985). Le lecteur pourra trouver l'affirmation paradoxale tant l'artiste semble être le parangon du primitivisme artistique dans la seconde moitié du XXe siècle. Tout pourtant dans son travail concourt à récuser l'existence d'un art supposé "primitif", pierre de touche d'une conception européenne et raciste de l'art, repliée sur elle-même et ébranlée au sortir de la Seconde Guerre mondiale. En poussant à l'excès les codes du primitivisme de son temps, le peintre en dévoile lucidement les ressorts et les présupposés. Considérant ensemble les trois activités de Dubuffet — la peinture, l'écriture et les prospections qu'il mène pour son entreprise de l'Art Brut — ce livre cherche à mieux comprendre cet activisme critique initié au début de la reconnaissance professionnelle de l'artiste. Mois après mois, année après année, l'auteur retrace le cheminement intellectuel et la pratique maniaque de celui qui défendra et promouvra l'invention artistique dans tous ses états. Chemin faisant s'esquisse un portrait de l'art parisien d'après-guerre à l'heure de l'institutionnalisation de l'avant-garde : celui d'une vaste redistribution des rôles qui affecte les mondes de l'art, de la littérature, de la critique, mais aussi de l'ethnologie et de la psychiatrie. Célébrant l'opération artistique en partant de l'informe, Dubuffet cherche alors à déjouer les procès de catégorisation qui sévissent dans le champ de la création, tout comme dans celui des sciences humaines et sociales. Là est la pointe de la critique de Jean Dubuffet, là est la besogne de l'Art Brut.

04/2019

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Littérature étrangère

Les cercueils de zinc

Les Cercueils de zinc, publié en 1989, est "un livre sur une guerre ignorée et cachée à son propre peuple - un livre sur la guerre des Soviétiques en Afghanistan. Les gens ne devinaient ce qui se passait qu'en voyant arriver, d'un pays inconnu, des cercueils de zinc..." Pour l'écrire, Svetlana Alexievitch s'était rendue sur place avant d'enquêter pendant quatre ans dans ce qui s'appelait encore l'Union soviétique. Ce sont les dernières années de cette guerre de dix ans qui sont ici évoquées. L'auteure donne à entendre la douleur des mères devant ces cercueils contenant les restes de leurs fils, parfois trop grands pour entrer dans leur appartement, parfois lestés de terre pour faire le poids d'un corps sans membres. Svetlana Alexievitch a recueilli les témoignages des soldats, des épouses, des amies des soldats, des médecins, des infirmières, des pilotes d'hélicoptère... Le livre paru, on ne lui pardonna pas d'avoir démoli le mythe du soldat soviétique accomplissant son devoir internationaliste - la télévision le présentait en train de planter des pommiers alors qu'en réalité il lançait des grenades dans des maisons où s'étaient réfugiés des femmes et des enfants ou bombardait un village. Après une campagne orchestrée pour gêner la diffusion de l'ouvrage, un procès fut intenté à l'auteure, à Minsk, en 1992, où des témoins cités dans le livre furent obligés de se récuser. II reste que cette guerre déclenchée par Leonid Brejnev a été le tombeau de l'Union soviétique, et a fait de l'Afghanistan le futur berceau d'Al-Qaida. Les Cercueils de zinc, troisième opus du cycle Les Voix de l'utopie, est un témoignage capital qui se hisse à la hauteur des grands livres sur la guerre dans une nouvelle édition entièrement revue par l'écrivain.

02/2018

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Histoire internationale

Les armoires du temps

Archéologue de la mémoire, l'auteur tente de reconstituer l'histoire de deux familles, l'une grecque, l'autre roumaine. Dans ce texte hybride mêlant souvenirs, correspondances et recherches historiques, c'est une véritable enquête de détective qui est menée, à partir de fragments d'informations. S'inspirant des cahiers secrets de sa grand-mère, elle évoque la Transylvanie au tout début du Xe siècle, un arrière-grand-père d'une violence extrême, un jeune couple - ses grands-parents - qui, pour échapper à la pauvreté, s'exile en France et participe à la Résistance. La Résistance caractérise aussi la famille grecque pendant la guerre contre les Italiens et les Allemands, puis tout au long de la guerre civile qui a suivi, mal connue en France. A travers les lettres - pour la plupart censurées - et les témoignages des rares survivants d'une famille déchirée, est décrite la vie des détenus - en prison ou en déportation dans les îles, sacrifiés au nom de la peur du communisme et jugés dans des procès montés de toutes pièces - et celle de leur famille, restée à Athènes, qui souffre, mais ne peut accepter les choix des prisonniers, à qui il aurait suffi, parfois, de signer l'abjuration de leurs idées pour être libérés. Messagère de la mémoire, Anguéliki Garidis, fille de l'un de ces jeunes gens prisonniers pendant de longues années, mêle ses souvenirs d'enfant pendant la dictature des Colonels (1967-1974) et l'exil à Paris, à sa quête pour comprendre notamment les destins dramatiques de son père, de ses tantes et de leurs amis, écartelés entre leur idéal et leurs doutes. Ces voix multiples font naître une interrogation sur la notion même de mémoire et au travers de la "petite" histoire de ces familles, c'est la grande Histoire qui est en jeu.

05/2016

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Histoire internationale

Joseph Roth, journaliste. Une anthologie (1919-1926)

Avant d'être célébré comme écrivain, Joseph Roth fut un journaliste vedette de la presse écrite. Reportages de guerre, articles politiques ou chroniques judiciaires, les textes sélectionnés dans cette anthologie entretiennent une étroite correspondance avec son oeuvre littéraire. Ils empruntent volontiers aux codes de la nouvelle et, dans le même style acéré, certains personnages ont directement inspiré leurs homologues romanesques. La littérature n'est jamais loin, mais l'intention est celle d'un témoin direct : il s'agit de " dessiner le visage du temps " , de rendre compte d'une époque et de la dénoncer. Au fil des articles présentés dans l'ordre chronologique, on chemine avec Roth à travers les régions ébranlées par la défaite de 1918 : guerre russo-polonaise, troubles politiques en Hongrie, en Silésie, en Rhénanie. S'il affiche un parti pris, c'est celui des républiques, d'Autriche puis de Weimar, contre les tentations autoritaires. C'est aussi celui des victimes, des réfugiés, des déplacés, des expulsés, en particulier des juifs de l'Est menacés par l'antisémitisme. On découvre un Roth engagé qui mène par l'écriture un combat de plus en plus désabusé contre le nationalisme identitaire et la violence xénophobe. Il assiste au procès des assassins du ministre Rathenau, à celui de Hitler après le putsch raté de 1923. Il scrute les faits divers, les affaires de moeurs, comme des révélateurs de leur temps. Exercice obligé pour les journalistes de langue allemande, son récit de voyage en URSS, intégralement traduit, témoigne d'un regard singulier. Roth s'y montre sans illusion sur l'Union soviétique juste avant la terreur stalinienne mais aussi curieux et impressionné, non sans réserves, par l'effort de modernisation de la Russie. Sélection, traduction et commentaire de Hugues Van Besien.

09/2016

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Policiers

Révolution Tome 1 : Le coeur du roi

Voici donc le retour de Viravolta, dit l'Orchidée Noire, espion du roi et "James Bond du XVIIIe siècle", pour deux tomes qui viennent conclure la saga entamée avec "Le Piège de Dante", traduit dans le monde entier. Après avoir sauvé Venise et la France de Louis XV, puis aidé Washington et La Fayette à conquérir l'indépendance des Etats Unis, Viravolta se retrouve plongé dans la tempête de la Révolution française. Chargé par le roi et Necker d'assurer la sécurité des Etats généraux, il est victime d'une tentative d'assassinat et laissé pour mort. Mais, revenu pour ainsi dire d'outre-tombe, il va devoir démêler les fils d'une mystérieuse conspiration qui met en péril la royauté finissante autant que la République en gestation. Viravolta lui-même, proche de la Cour mais sensible aux idées nouvelles, ami des philosophes et des Lumières, devra faire sa révolution intérieure. Mais cette fois, le prix à payer sera atroce et foudroyant. Avec Viravolta, nous participons aux Etats généraux, à la prise de la Bastille, au Serment du jeu de paume, à la Déclaration des Droits de l'Homme, la fête de la Fédération, la fuite de Varennes, la chute de la monarchie, aux massacres de septembre, à la bataille de Valmy, la mort de Louis XVI, au procès de Marie Antoinette, à la déferlante de la Terreur ! L'idée, c'est de revivre l'Histoire caméra à l'épaule. En cette période troublée, il est nécessaire et passionnant de se replonger dans cette époque vibrante, insensée, que fut la naissance tumultueuse de la démocratie en France. Roman historique et policier, fresque de cape et d'épée, oui - mais surtout, plongée dans un siècle en marche : on s'amuse, on s'étonne, on est emporté dans ce tourbillon.

03/2017

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Histoire internationale

Journal politique 1937-1943. Coffret 2 tomes

Gendre (il est marié avec sa fille chérie Edda) et favori de Mussollini, Galezzo Ciano a été son ministre des Affaires étrangères de juin 1936 à janvier 1943. A ce titre, il a joué un rôle déterminant dans le rapprochement avec l'Allemagne nazie (l'Axe Rome-Berlin) avant de s'en mordre les doigts. L'invasion de la Tchécoslovaque par le IIIe Reich au printemps 1939, en violation des accords de Munich signés quelques mois auparavant, lui ouvre les yeux sur la violence d'Hitler et le caractère unilatéral d'une alliance qui va précipiter l'Italie dans la guerre et Mussollini à sa perte. Dès lors, il va faire ce qu'il peut pour s'en détacher… en vain. Devenu la bête noire des nazis, il est “remercié” par Mussollini juste après Stalingrad. Cheville ouvrière du renversement du Duce en juillet 1943, Ciano est remis par les nazis à la République de Salò, qui l'exécute après une parodie de procès en janvier 1944. En dépit des supplications de sa fille, Mussollini a laissé faire. Ciano est mort mais ses notes quotidiennes, prises au jour le jour, sont sauvées miraculeuseument. Voici leur première édition intégrale en français. Ciano y raconte les événements et y dépeint les hommes d'une plume de maître ; non seulement Mussollini sur lequel son témoignage est incomparable mais aussi sur les hiérarques du fascisme -dévorés par leurs rivalités - et ses interlocuteurs nazis à commencer par Hitler - qu'il redoute - Ribbentropp qu'il hait - sans oublier Goering qu'il méprise. Défilent aussi Goebbels, Goering ; Pétain et Laval ; Franco et Horthy ; le cruel Ante Pavelic… Un témoignage sincère et terrible qui évoque “les damnés” de Visconti ; une des meilleures sources sur la descente aux enfers du fascisme ; doté d'un appareil critique de premier ordre et d'une présentation substantielle de Maurizio Serra.

04/2015

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Actualité politique France

Surf

Journal de crises au coeur du pouvoir. " En cette nuit du 14 mars 2020, veille du confinement général, dans la salle Jean-Dausset du ministère, les fortes personnalités et les gros caractères qui se font face n'ont pas tous basculé, pas encore. Si chacun a compris qu'il est vain de livrer une bataille dont l'issue vient d'être rendue publique par le chef du gouvernement, je perçois le malaise, voire la colère monter chez certains. Au cours d'une pause, je m'approche de l'un d'eux, que je connais bien, qui travaille sous ma direction. Je le sens particulièrement tendu, effaré. Lui ne comprend pas. La seule bascule qu'il pressent est celle de notre pays dans le chaos. "Mais enfin, c'est du délire, ce qui se passe, vous devenez tous dingues et toi, tu en rajoutes, tu les pousses au crime ! Vous vous rendez compte de ce que vous êtes en train de faire ? me dit-il. - ; Nous n'avons pas le choix. J'ai vu ce qui se passe en Italie, je vois ce qui monte de nos hôpitaux. Nous n'avons pas le choix. ' " Des Conseils de défense et de sécurité nationale aux rencontres avec les familles des victimes, du personnage Didier Raoult à la campagne de vaccination, des antivax aux centaines d'heures de débat parlementaire, Olivier Véran témoigne, avec réalisme et humilité, de ses victoires et de ses doutes, de ses fiertés et de ses remises en question. Son récit révèle en détail le quotidien d'un ministre de la Santé devenu porte-parole du gouvernement et de ses équipes au coeur de la gestion des crises, dans l'ombre des fureurs médiatiques et loin des procès d'intention. Il témoigne par-dessus tout des combats d'une vie, conjugués à ceux de tout un pays.

09/2022

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Faits de société

Affaire Mis et Thiennot. La contre-enquête

Qui a assassiné le garde-chasse Louis Boistard, dont le corps criblé de quatre coups de fusil est retrouvé, le 31 décembre 1946, dans un étang de la Brenne, à l'ouest de l'Indre ? Selon la police, la culpabilité de Raymond Mis et Gabriel Thiennot, deux jeunes paysans chassant dans les environs au moment du crime, est une certitude. Après plusieurs jours de garde à vue, ces derniers confessent le meurtre, avant de se rétracter, alléguant des tortures policières. Dès lors, le doute plane, alimenté par les carences lourdes d'une enquête menée tambour battant. Les deux chasseurs auraient-ils été, comme le prétend le journal La Marseillaise, choisis comme boucs émissaires en raison de l'engagement communiste de l'un et des origines polonaises de l'autre ? Au terme de trois procès à couteaux tirés, sur fond de sombres tentatives d'intimidation de témoin et de rumeurs impliquant une conspiration ourdie par un riche propriétaire terrien de la région, Mis et Thiennot seront condamnés aux travaux forcés, avant d'être graciés en 1954. Tout au long de cette saga judiciaire, l'une des plus célèbres du XXe siècle, hommes politiques, avocats, membres de la société civile se déchirent autour de la culpabilité des deux hommes, dans une France rurale minée par les rancoeurs et les rivalités d'après-guerre. Aujourd'hui encore, soixante-quinze ans après les faits, la validité de leur condamnation reste un sujet de débat brûlant, et une énigme sur laquelle Jean-Louis Vincent, ancien commissaire, mène la contre-enquête. Jean-Louis Vincent, ancien commissaire de police, a consacré une part importante de son activité ces dernières années à reconstituer des affaires criminelles célèbres. Il est l'auteur d'Affaire Dominici. La contre enquête (Vendémiaire, 2016) et d'Affaire Ranucci, du doute à la vérité (François Bourin, 2018).

03/2022

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Biographies

L'ivresse artiste. Double portrait Baudelaire - Flaubert

Baudelaire et Flaubert : sous forme de " double portrait " autour de leur oeuvre comme de leur vie, ce livre nous offre une lecture croisée (sur les plans biographique, littéraire, poétique, philosophique, psychologique, artistique, historique, sociologique, politique...), une étude comparée de leurs nombreux points communs, sinon de ce qui les lie intellectuellement. Parmi ces points : leur scepticisme philosophique (Montaigne, La Boétie...) et leur pessimisme existentiel (Schopenhauer, Nietzsche...), leur rapport critique avec le romantisme (même s'ils apprécient tout particulièrement Byron, Goethe et Chateaubriand), leur vision politique et sociale (rebelle, anti-bourgeoise et anticonformiste, voire "anti-démocratique", par leur côté "conservateur" et même "élitiste"), leur procès pour outrage aux moeurs (Les Fleurs du Mal et Madame Bovary, publiés la même année, en 1857), leur réflexion critique concernant la religion (leur anticléricalisme, bien que tous deux catholiques), leur relation à la fois conflictuelle et passionnée avec leur mère (Flaubert, à ce propos, a rencontré, lors d'un dîner, celle de Baudelaire, Madame Aupick, veuve du détesté Général), leur vision du rapport amoureux, leurs multiples et féconds échanges épistolaires, leur conception de l'art et même certaines "critiques d'art" (dont un élogieux article de Baudelaire, dans une revue appelée "L'Artiste", consacré à Madame Bovary, alors cloué au pilori), leur culte du beau (dans l'écriture, le style et la recherche de perfection formelle), leur dandysme (l'aspect théorique, dans un texte tel que Le Peintre de la vie moderne, chez Baudelaire, et l'aspect pratique, chez certains héros des romans,comme L'Education sentimentale ou Salammbô, de Flaubert). Ainsi, ce livre original, sérieux, riche et rigoureux à la fois, s'avère fascinant à plus d'un titre. Il paraît, en 2021, à l'occasion de l'anniversaire des 200 ans de la naissance de ces deux géants de la littérature française, sinon universelle, du XIXe siècle. Ils demeurent plus actuels que jamais...

03/2021

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Criminalité

Mis et Thiennot. Une vie de combat

C'est un dossier hors-norme, qui hante la justice française depuis trois quarts de siècle : l'une des erreurs judiciaires les plus retentissantes de l'après-guerre. L'affaire Mis et Thiennot débute un jour de décembre 1946, en Brenne, région de landes et d'étangs du centre de la France, quand on découvre le corps sans vie d'un garde-chasse de la propriété Lebaudy. Huit jeunes chasseurs sont suspectés, puis interrogés, une semaine durant, dans la mairie de Mézières. Sous les coups et les sévices infligés par les enquêteurs, à bout de forces, ils avouent le meurtre. Et se rétractent dès leur arrivée à la prison de Châteauroux. Condamnés à quinze ans de travaux forcés, ils ne cesseront jamais de clamer leur innocence. En 1980, Léandre Boizeau publie Ils sont Innocents, une contre-enquête fondée sur le témoignage de nombreux protagonistes et l'examen minutieux du dossier d'instruction. Toutes les preuves sont là pour les disculper. Depuis lors, avec le Comité de soutien pour la révision du procès, il se bat pour que l'institution reconnaisse enfin son erreur. Cette lutte acharnée doit beaucoup à l'intolérance viscérale à l'injustice qui est la sienne et aux personnalités hors du commun de Raymond Mis et Gabriel Thiennot, combattants jusqu'à leur dernier souffle. Ensemble, ils ont bouleversé la France. C'est cette bataille que Léandre Boizeau nous conte dans ce récit qui n'oublie rien, ni les faits, ni les femmes, ni les hommes qui ont refusé de se soumettre, pour qu'enfin justice soit rendue. Une bataille qui a permis d'obtenir de l'Assemblée Nationale, en 2021, une modification de la loi ouvrant la voie pour une septième requête en révision. Plus de 75 ans après les faits !

03/2022

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Droits de l'homme

Vulnérabilités et accès au juge. 35

Le droit à l'accès au juge bénéficie de longue date de solides fondements textuels. Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales consacrent ce droit et en font un principe directeur du procès équitable. Il en est de même à l'échelle nationale. Pourtant, en dépit de cette reconnaissance, la mise en oeuvre effective du droit d'accès au juge peut parfois être limitée pour les sujets vulnérables et se heurter à certains obstacles, alors même que la situation de vulnérabilité devrait précisément conduire à renforcer la protection de ces sujets, au besoin par un recours au juge. Mais alors, encore faut-il envisager les diverses formes et sources de cette vulnérabilité. Le juriste n'ignore en effet pas que cette notion, loin d'être unitaire et uniforme, se conjugue aujourd'hui au pluriel. Dans cette perspective, l'ouvrage a pour ambition de dresser non seulement un bilan, mais aussi un examen prospectif, des diverses vulnérabilités en les confrontant chacune à l'effectivité du droit d'accès au juge du sujet vulnérable. La vulnérabilité s'entend-elle de la même façon selon les différentes branches du droit et situations juridiques envisagées ? L'accès au juge du sujet vulnérable est-il restreint ou facilité dans les mêmes termes en matière civile, administrative ou pénale ? L'accès du sujet vulnérable au juge national est-il affirmé dans des termes similaires que pour le juge européen ou international ? L'ouvrage se propose de répondre à ces quelques questions, et à bien d'autres encore, par une étude thématique qui témoigne de la richesse de la matière et de l'intérêt d'y consacrer une réflexion juridique approfondie.

04/2023

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Actualité médiatique France

Noyade d'état. La mort de Philippe de Dieuleveult

Cet été 1985, alors qu'il participait à une expédition traversant l'Afrique d'est en ouest, Philippe de Dieuleveult – bien connu des français pour son émission La Chasse aux trésors dans les années 80 – disparaît mystérieusement avec ses six compagnons au moment de franchir les rapides d'Inga du fleuve Zaïre... Si l'aventure s'annonçait périlleuse, les détails troublants s'accumulent, mettant à mal la thèse de l'accident par noyade que les gouvernements français et zaïrois s'empressent de défendre. Des témoins qui se taisent ou disparaissent... Des corps introuvables ou faussement identifiés... De mensonges en manipulations... Tout porte à croire que ce qui s'est réellement passé ce jour-là à Inga ne correspond pas au discours officiel. Qu'est-il arrivé à l'expédition Arica-Raft ce 6 août 1985 ? Et pourquoi ? Pendant trente ans, un des frères de Philippe, Jean de Dieuleveult, s'est battu pour connaître la vérité. A sa mort, c'est Alexis – son fils et filleul de Philippe – qui tient à rendre hommage au combat de son père Jean et crier des vérités sur la mort de son parrain Philippe. Il dévoile ainsi les coulisses – méconnues du grand public – de cette troublante affaire que la famille Dieuleveult considère être un véritable scandale d'Etat. NOUVELLE EDITION "Depuis la sortie du livre, il s'est passé beaucoup d'évènements (rencontres, entretiens, découvertes d'archives...) que j'ai mis par écrits. 60 pages complémentaires "Partie inédite 2022 - Je ne veux pas me taire" à l'occasion de la sortie d'un documentaire de 95mn sur France TV. Cette partie inédite apporte des éléments nouveaux, jamais publiés (procès-verbaux et télégrammes diplomatiques de l'époque) qui éclairent la vérité sur cette histoire."

10/2022

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Littérature étrangère

Un maire en sursis

Igor Louchtchenko, maire d’une grande ville qui pourrait bien être Moscou, vit en concubinage avec Aliona Sabourova, la femme la plus riche de Russie. Heureux de sa réussite, il l’est jusqu’au jour où, six mois après son élection, il décide de supprimer une grande partie des kiosques commerciaux de la ville pour des raisons sanitaires et esthétiques. La date de fermeture doit coïncider avec l’ouverture d’un hypermarché construit par son épouse. Tout irait bien si, ayant décidé de construire un hypermarché concurrent, l’entrepreneur Piotr Kozine, propriétaire d’une grande partie de ces kiosques très rentables, ne tentait pas de résister. Entre les deux s’engage une lutte pour les parts de marché. Sabourova est une adversaire rusée : elle parvient à faire bloquer le chantier pour non-respect de normes sanitaires… La guerre est immédiatement déclarée. Campagne de calomnies, meurtres et procès, tout est bon pour faire tomber le maire. L’avocat Artiom Pavlov réussira-t-il à empêcher ce véritable assassinat politique ? Toute la question est là, et la réponse donnée par l’auteur n’est guère rassurante.   Deuxième roman d’Astakhov, Incitation au meurtre éclaire de nombreuses affaires qui ont défrayé la chronique moscovite et révèle un monde dont même les spécialistes étrangers de la politique intérieure russe ne soupçonnent pas tous les dessous. Le personnage principal du roman, Igor Louchtchenko, est ainsi inspiré de l’ancien maire de Volgograd, Evgueni Ichtchenko, qu’Astakhov a eu l’occasion de défendre avec succès devant la justice. Mais Louchtchenko évoque aussi par beaucoup d’aspects, y compris son nom, le maire de Moscou, Iouri Loujkov, limogé en septembre dernier par un président Medvedev qui disait « n’avoir plus confiance en lui ».

06/2011

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Restauration

Dominique-François-Marie de Bastard d'Estang. Un idéal de justice (1783-1844)

Le comte de Bastard est un oublié de l'Histoire. Pourtant, durant la Restauration et la monarchie de Juillet, il a contribué à la construction de l'histoire politique et sociale de la France. Il a oeuvré comme haut magistrat et pair de France pendant une période agitée et turbulente, héritière des soubresauts du plus formidable emballement de l'Histoire que la Révolution et l'Empire ont provoqué. Ses décisions comme juge et ses prises de position comme législateur permettent de découvrir des événements méconnus ou mal connus telles les conspirations bonapartistes en Lyonnais et en Dauphiné, de connaître autrement des événements célèbres, tels l'assassinat du duc de Berry, héritier du trône en 1820, ou le procès des ministres de Charles X en 1830, de décrypter les enjeux et débats sociétaux et politiques autour de la presse, de la justice, de la religion et aussi du duel, de percevoir des fractures territoriales notamment entre Paris et la province et de mesurer les évolutions de la société sur les questions des agressions sexuelles et de l'esclavage. Parce que sa carrière dévoile un large éventail d'aff aires judiciaires et de débats politiques, le comte de Bastard nous présente le panorama de la société française sur un quart de siècle et il nous fait assister à la naissance de la France moderne. Il off re aussi une autre manière de raconter l'Histoire de France, entre grande histoire et petite histoire, entre histoire nationale et micro-histoire. Marie-Claude Revol est née le 9 juin 1955. Docteur en droit, elle est retraitée de la magistrature judiciaire. Elle a déjà publié aux éditions Persée Histoire politique et sociale de Briançon XVIIe-XVIIIe siècles.

02/2023

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Architectes

Antoni Gaudi. L'architecte de Dieu

L'architecte Antoni Gaudí est mondialement connu et sa production d'une originalité inégalée. Son oeuvre, unique en son genre, constitue l'un des pôles d'attraction de Barcelone. Il est vrai que son art ne se comprend qu'au regard de la foi, lui qui a conçu la Sagrada Familia, son chef-d'oeuvre, comme une bible de pierre, une "forêt de symboles" pour élever l'âme vers Dieu. L'Église a d'ailleurs initié son procès de béatification, ce qui ferait de lui le premier architecte laïc reconnu bienheureux. Si tous ont entendu parler de l'architecte, qui connaît l'homme ? Cette biographie en français, parmi les toutes premières, sonde le mystère de ce génie, incompréhensible sans le cheminement intérieur de celui qui fut d'abord un jeune dandy avant de renoncer au tourbillon barcelonais.  Les péripéties et rebondissements sont absents de la vie sociale de Gaudí. L'architecte catalan n'est pas un héros, mais un aventurier de Dieu, à tel point qu'il finira sa vie dans la solitude et la pauvreté. Son parcours de marginalité et d'humilité n'est pas sans soulever beaucoup de questions abordées ici : était-ce un génie ou un fou ? A-t-il été influencé par la franc-maçonnerie ? Quels sont ses liens avec la terre et la culture catalanes ? À quoi ressemblait le quotidien de ce moine architecte ? À l'ombre de la cathédrale se dessine alors le portrait d'un homme à la dimension de son oeuvre ! Patrick Sbalchiero est docteur en histoire (EPHE), journaliste, et auteur d'une vingtaine d'ouvrages dont certains traduits en plusieurs langues. Il est l'un des spécialistes reconnus de l'histoire des expériences mystiques et des faits non élucidés.

05/2022

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Romans policiers

Total Kaos

Le premier volume, TOXIQUE, paru sur Amazon sous mon nom d'auteur, Dominic Courcy, , relate le parcours sanglant d'un serial-killer charismatique, Max Roarsky, accompagnée de son apprentie, Angeline. Cet opus passe de sa capture par la police à son procès, puis finalement son évasion grâce à l'aide d'une ex-flic, Marion Stoken, qui, après l'avoir pourchassé, décide de le rejoindre dans son parcours obscur. Lors de cette épopée, un seul flic, François Péqueur, a vu clair dans son jeu et se lance à sa poursuite. TOTAL KAOS prolonge son histoire par l'opération complexe que monte Max avec l'appui de son organisation, La Légion, pour tenter de renverser la société. Après avoir élaboré, depuis sa planque dans la profonde forêt alsacienne, un plan de grande envergure avec ses lieutenants, l'heure est maintenant venue de passer à l'action. Une équipe de policiers de la Brigade de Recherche et d'Intervention Nationale dirigée par Péqueur, parviendra à retrouver sa trace. Ce sont des petits cailloux qui vont les guider, semés, entre autres, par l'évasion sanglante de son ancienne complice, Angeline, mais aussi grâce aux indices laissés par l'ex-flic, Marion Stoken, qui poursuit en parallèle sa vengeance en éliminant tous ceux qui ont provoqué son renvoi. Après une opération commando de grande ampleur, les membres de La Légion se trouveront face à face avec les forces de police dans la forêt vosgienne. Au sortir de cet affrontement meurtrier, Max parviendra à s'échapper avec certains de ses lieutenants. Péqueur, dans une soif de vengeance, va démissionner pour poursuivre ce tueur qui a provoqué la mort de sa compagne ainsi que celle d'un des membres de son équipe. La traque continue dans un troisième volume en cours d'écriture où elle trouvera son épilogue

03/2023

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Littérature Italienne

Gênes 2001 suivi de Gênes 2021

Journal des "événements" tragiques survenus à Gênes en juillet 2001 lors du sommet du G8, Gênes 01 retrace la violente répression des manifestations altermondialistes par la police et les carabiniers italiens. Proche de l'asphyxie et rythmé de jets de balles lacrymogènes, cet oratorio politique donne la parole aux acteurs de la tragédie. Au terme de trois jours d'émeute et de répression sanglante, le bilan est lourd : 600 blessés du côté des manifestants, près de 200 voitures brûlées, et un mort, Carlo Giuliani, 23 ans, militant "no global" tué par balles à la tête par un policier. L'acmé de la tragédie composée par Paravidino évoque le dernier jour du sommet : l'assaut de l'école Diaz où s'étaient réfugiés des militants issus de médias alternatifs, détenant des preuves de violences policières. Séquestrés pendant trois jours à la caserne de Bolzaneto, ils subissent de nombreux sévices, violences et humiliations. Ce qu'Amnesty International qualifia de "plus grande violation des droits humains et démocratiques dans un pays occidental depuis la Seconde Guerre mondiale" donna lieu à un acquittement des forces de l'ordre, accusées d'abus de pouvoir, de violences, d'injures et de coups, et de "falsification de preuves" , lors de leur procès en mars 2008, en vertu d'une loi d'amnistie instaurée en 2006. Les tortures ne seront officiellement reconnues par les autorités policières italiennes qu'en 2017. L'appendice Gênes 2021 revient sur le chemin politique et social parcouru depuis le G8. y Passant au crible le système idéologique de l'économie libérale, Fausto Paravidino souligne, de sa plume ironique, les dérives de plus en plus grossières d'un système capitaliste au service des puissants.

05/2022