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Littérature française

Moi et diderot (et sophie)

Moi et Diderot (et Sophie) Quel titre ! Quelle audace ! Quelle ambition ! Ecrire sur Diderot, ou plutôt écrire avec Diderot, tutoyer Diderot, s'immiscer dans sa correspondance, intervenir dans ses dialogues, fréquenter ses amis, commenter ses commentaires ! Il fallait oser ! Henri Lhéritier l'a fait et c'est tant mieux. Il nous fait partager l'intimité du grand philosophe en le suivant tout au long des 186 lettres qu'il a adressées pendant 15 ans à Sophie Voilant, son "amie". On y découvre un Diderot inhabituel, profondément humain amoureux ? homme d'affaire ? contestataire ? opportuniste ? avec quelques faiblesses et de belles fulgurances ? On y découvre un XVIIIe siècle intellectuel, libertin, transgresseur, lumineux, bouillonnant, novateur, généreux. Alors l'auteur se prend au jeu, il se prend aussi parfois pour Diderot, et entraîne le lecteur dans un vagabondage littéraire échevelé où il n'est pas toujours facile de démêler le tien du mien. Et c'est tant mieux, encore une fois, parce qu'Henri Lhéritier manie fort bien le langage, les dialogues, les digressions, les concepts philosophiques et l'humour. On s'amuse beaucoup à la lecture de ce texte audacieux, esthétique et ludique ... On s'arrête aussi sur quelques belles formules et on se laisse séduire par le pouvoir des mots. A coup sûr, Diderot aurait beaucoup aimé ! [Ed Trabucaire].

03/2013

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Sciences politiques

Le siècle des chefs. Une histoire transnationale du commendement et de l'autorité (1890-1940)

Les foules se déclarant "sans leader" qui émergent aujourd'hui en de nombreux points du monde sont en rupture complète avec l'idée qui a dominé le XXe siècle, selon laquelle "les hommes en foule ne sauraient se passer de maître" (Gustave Le Bon, 1895). Pourquoi "le besoin de chef" a-t-il pris une telle ampleur à partir de la fin du XIXe siècle ? Comment la préoccupation pour le commandement a-t-elle circulé d'un domaine à l'autre, de la guerre à la politique et de la politique à l'industrie ? Comment les formes et le langage du commandement sont-ils devenus transnationaux ? Quel rôle ont joué les sciences sociales, en particulier la psychologie et la sociologie, dans l'affirmation du chef ? C'est à ce type de questions que s'intéresse Yves Cohen dans Le Siècle des chefs. En articulant une étude des littératures profanes et spécialisées sur le commandement jusqu'à la Seconde Guerre mondiale et une analyse des pratiques des chefs, il nous invite à suivre à la trace les actions des ingénieurs et directeurs d'usine et l'exercice du commandement par Roosevelt, Hitler, et surtout Staline. Le Siècle des chefs offre ainsi une vaste fresque transversale et internationale de la montée de la figure du chef, fondamentale pour comprendre les spécificités de l'histoire du XXe siècle.

01/2013

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Théâtre

Restoroute ou L'école des amants, comédie. Animaux

Créée en 1994 à Vienne, Restoroute est la huitième pièce d'Elfriede Jelinek qui la définit comme sa " première véritable comédie ". Le sous-titre, L'école des amants, indique la filiation de cette oeuvre avec le Cosi fan tutte de Mozart et Da Ponte, dont elle est la réécriture burlesque et grinçante. Pour l'écrivain qui se définit comme " une incurable moraliste ", l'échangisme apparaît comme l'illustration de " la terreur de la liberté " : une sexualité sans frein où le désir féminin qui se donne prétendument libre cours n'aboutit qu'à une ritualisation grotesque de la performance sexuelle et se mue en une servitude terrifiante. Animaux, pièce créée à Vienne en zoos, se compose de deux monologues. Dans le premier, une femme bourgeoise mélancolique exprime sa soumission à son amant et aspire à ce que celui-ci use d'elle selon son bon plaisir. Dans la deuxième partie qui, selon les termes de l'auteur, " efface et ridiculise la première ", ce désir se trouve pris au pied de la lettre: la prostitution érige l'homme en seigneur et maître, pour qui les femmes ne sont que du bétail. Dans ces deux pièces violemment satiriques, le jeu théâtral repose sur la puissance subversive du langage qui passe au premier plan et met en évidence la monstruosité du monde contemporain.

04/2012

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Littérature étrangère

L'obscure ennemie

De sa jeunesse d'aspirante actrice, avant guerre, madame B. a gardé une grâce que ses amours contrariées et les difficultés n'ont jamais altérée; et quand elle arpente de son pas léger les rues de Rome le matin de bonne heure, on pourrait la croire éternelle. Aussi la radio des poumons qu'elle mentionne au détour de la conversation n'alarme-t-elle en rien sa fille, la narratrice, qui ne l'a jamais vue vieillir. Un simple examen de routine, que justifie une ancienne tuberculose. Mais il en va tout autrement. C'est le début d'un douloureux voyage à travers le monde hostile de la maladie, où tout, vocabulaire, codes, relations humaines, est à apprendre. La narratrice voudrait accompagner sa mère le long de ce chemin, mais elle ne sait comment s'y prendre, elle a peur, elle se perd. Et, peu à peu, un silence maladroit s'installe entre les deux femmes pourtant profondément liées. Car madame B. a également entrepris un voyage intérieur, parmi les souvenirs et au fond de son âme, où elle aimerait entraîner sa fille. Une fille écrivain à laquelle le langage fait soudain défaut. Elisabetta Rasy brosse avec pudeur le portrait d'une mère insoumise confrontée à la mort et aux fantômes de son histoire, et celui d'une fille, spectatrice épouvantée.

01/2010

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Poésie

Poétique N° 161, Février 2010

La vocation du roman est de donner à penser. Prodigue en détails qui laissent songeur, il en dit à la fois trop et trop peu : il esquisse et esquive la pensée. Son langage consiste en idées esthétiques, non en concepts : suggestives, impossibles à circonscrire, comme ouvertes sur l'incertain. La fiction se méfie du discours de la vérité. Le XIXe siècle français représente de ce point de vue un tournant dans l'histoire du genre, le moment où se manifeste son essence : le romancier, bon gré mal gré, renonce à la pensée catégorique. Alors que, dans un tourbillon d'idéologies en concurrence, s'édifie le monde nouveau de la société démocratique, le roman explore " le présent qui marche ", comme dit Balzac. Il s'interroge sur la place de l'homme dans cette société mouvante, sur ses désirs et ses angoisses. Pour ce faire, il se renouvelle lui-même : apparaissent le roman intime, le roman historique, le roman réaliste. Face au discours spécialisé du savant, du psychologue, du sociologue, de l'historien (de Maine de Biran, de Tocqueville, de Michelet, par exemple), le romancier se pose en " docteur ès sciences sociales ", cherchant à saisir le réel dans sa complexité - et avouant sa perplexité. Le roman donne à penser, mais ne prétend plus instruire. Tel est le paradoxe de la pensée romanesque : à la fois prolixe et sceptique.

03/2010

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Poésie

Poétique N° 163, Septembre 2010

La vocation du roman est de donner à penser. Prodigue en détails qui laissent songeur, il en dit à la fois trop et trop peu : il esquisse et esquive la pensée. Son langage consiste en idées esthétiques, non en concepts : suggestives, impossibles à circonscrire, comme ouvertes sur l'incertain. La fiction se méfie du discours de la vérité. Le XIXe siècle français représente de ce point de vue un tournant dans l'histoire du genre, le moment où se manifeste son essence : le romancier, bon gré mal gré, renonce à la pensée catégorique. Alors que, dans un tourbillon d'idéologies en concurrence, s'édifie le monde nouveau de la société démocratique, le roman explore " le présent qui marche ", comme dit Balzac. II s'interroge sur la place de l'homme dans cette société mouvante, sur ses désirs et ses angoisses. Pour ce faire, il se renouvelle lui-même : apparaissent le roman intime, le roman historique, le roman réaliste. Face au discours spécialisé du savant, du psychologue, du sociologue, de l'historien (de Maine de Biran, de Tocqueville, de Michelet, par exemple), le romancier se pose en " docteur ès sciences sociales ", cherchant à saisir le réel dans sa complexité - et avouant sa perplexité. Le roman donne à penser, mais ne prétend plus instruire. Tel est le paradoxe de la pensée romanesque : à la fois prolixe et sceptique.

09/2010

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Littérature étrangère

Une lampe à ténèbres

" Un homme parle d'un camp, situé quelque part en Europe, l'époque est un avenir figé. L'homme a grandi dans le camp comme petit-enfant de celui qui l'a fondé. Dès le début, c'était une sorte de colonie pour jeunes puis l'horizon s'est assombri et l'idéalisme a pris de plus en plus des traits fascistes. Puis le camp est tombé dans l'oubli, seul le gamin et sa famille sont restés. Les baraquements se sont effondrés. Mais soudain une nouvelle époque trouve de nouvelles tâches pour ce camp. Un grand groupe de fugitifs s'y réfugient, une maladie mystérieuse se répand, la menace grandit, tout comme la violence. " Ainsi Per Odensten parle-t-il d'Une lampe à ténèbres, roman saisissant et déroutant, véritable expérience littéraire d'une grande richesse thématique et philosophique qui n'hésite pas à jouer avec les règles du langage. Le narrateur, un homme sans pouce. témoigne d'événements qui se sont déroulés dans ce camp, des manipulations qui font écho à la fois aux régimes totalitaires du vingtième siècle et à des crimes de guerre contemporains tels que l'Europe croyait sans doute ne plus jamais en connaître. Une méditation brillante et sensible sur la liberté et son prix, sur la responsabilité collective et la manière dont le pouvoir déforme les hommes.

02/2010

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Poésie

Poétique N° 164, Novembre 2010

La vocation du roman est de donner à penser. Prodigue en détails qui laissent songeur, il en dit à la fois trop et trop peu : il esquisse et esquive la pensée. Son langage consiste en idées esthétiques, non en concepts : suggestives, impossibles à circonscrire, comme ouvertes sur l'incertain. La fiction se méfie du discours de la vérité. Le XIXe siècle français représente de ce point de vue un tournant dans l'histoire du genre, le moment où se manifeste son essence : le romancier, bon gré mal gré, renonce à la pensée catégorique. Alors que, dans un tourbillon d'idéologies en concurrence, s'édifie le monde nouveau de la société démocratique, le roman explore " le présent qui marche ", comme dit Balzac. Il s'interroge sur la place de l'homme dans cette société mouvante, sur ses désirs et ses angoisses. Pour ce faire, il se renouvelle lui-même: apparaissent le roman intime, le roman historique, le roman réaliste. Face au discours spécialisé du savant, du psychologue, du sociologue, de l'historien (de Maine de Biran, de Tocqueville, de Michelet, par exemple), le romancier se pose en " docteur ès sciences sociales ", cherchant à saisir le réel dans sa complexité - et avouant sa perplexité. Le roman donne à penser, mais ne prétend plus instruire. Tel est le paradoxe de la pensée romanesque : à la fois prolixe et sceptique.

11/2010

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Poésie

Poétique N° 162

La vocation du roman est de donner à penser. Prodigue en détails qui laissent songeur, Il en dit à la fois trop et trop peu : il esquisse et esquive la pensée. Son langage consiste en idées esthétiques, non en concepts : suggestives, impossibles à circonscrire, comme ouvertes sur l'incertain. La fiction se méfie du discours de la vérité. Le XIXe siècle français représente de ce point de vue un tournant dans l'histoire du genre, le moment où se manifeste son essence: le romancier, bon gré mal gré, renonce à la pensée catégorique. Alors que, dans un tourbillon d'idéologies en concurrence, s'édifie le monde nouveau de la société démocratique, le roman explore "le présent qui marche", comme dit Balzac. II s'interroge sur la place de l'homme dans cette société mouvante, sur ses désirs et ses angoisses. Pour ce faire, il se renouvelle lui-même: apparaissent le roman intime, le roman historique, le roman réaliste. Face au discours spécialisé du savant, du psychologue, du sociologue, de l'historien (de Maine de Biran, de Tocqueville, de Michelet, par exemple), le romancier se pose en "docteur ès sciences sociales", cherchant à saisir le réel dans sa complexité - et avouant sa perplexité. Le roman donne à penser, mais ne prétend plus instruire. Tel est le paradoxe de la pensée romanesque: à la fois prolixe et sceptique.

05/2010

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Critique littéraire

Nervaliennes

Nerval m'est un vieil ami. Peu enclin au romantisme, je me suis souvent demandé ce qui me liait à lui. J'étais, je suis toujours fasciné par les sonnets des Chimères, bien sûr : leur énigme et leur limpidité tout à la fois. Mais c'est surtout dans Sylvie et ses autres récits du Valois que je me promenais ; j'y retrouvais un peu de mes paysages dans une contrée proche. Je me suis mis à écrire avec lui. J'ai emprunté la trame d'un de ses contes pour un livret d'opéra dont le style, certes, est aux antipodes du sien. Plus tard, j'ai retracé sa vie dans la bouche d'un enfant. Entre temps, je lisais et relisais Sylvie, Aurélia, et ses autres textes. Plus j'allais, plus son écriture acquérait une vie autonome, détachée de sa biographie et des paysages qu'il a parcourus, pour s'engager avec une incroyable lucidité dans la folle aventure des signes. Comme l'a senti Proust, il est l'anti-Saine-Beuve : sa vie l'explique peu. Son oeuvre montre avec douceur qu'un être humain vient moins au monde qu'il ne tombe dans un langage : une mise en forme de la réalité dont les bases culturelles, toujours un peu mythiques, recèlent désirs et dangers. Nerval ne m'en est devenu qu'un ami plus intime.

02/2010

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Littérature étrangère

Les aventures du capitaine Alatriste Tome 6 : Corsaires du Levant

En ce mois de mai 1627, le capitaine Alatriste et Inigo Balboa, qui a maintenant dix-sept ans, naviguent toutes voiles dehors sur la Mulâtre, une galère espagnole servant d'escorte à des navires marchands. Ils sont à la poursuite d'une galiote barbaresque. Le capitaine donne ses ordres et le comite, fouet à la main, " dessine un pourpoint de rouges coquelicots " sur le dos des rameurs. L'abordage est sanglant et plante le décor historique de ce sixième tome des Aventures du capitaine Alatriste : la turbulente frontière méditerranéenne, croisement de races, de langues et de vieilles haines. Parce qu'ils doivent gagner leur vie, le capitaine et son page feront escale à Oran, où les troupes espagnoles soumettent sans pitié les populations maures, à Malte, à Naples, où règnent des ruffians en tous genres, et surtout, ils livreront de mémorables combats navals dont le plus spectaculaire est celui que la Mulâtre engage, sur les côtes d'Anatolie, contre cinq galères turques en un, bataille digne de celle de Lépante. Mais, dans cette reconstitution historique magnifique et cruelle, la bataille majeure est celle que livre Arturo Pérez-Reverte avec le langage. En redonnant à la langue de Cervantes une extraordinaire modernité, l'auteur a doté les récits de la vie d'Alatriste d'une langue qui leur est propre et élève la série au rang de grande littérature.

04/2008

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Musique, danse

Libera me. partition pour chœur mixte (SSAATTBB)

Le Libera me pour choeur mixte fut écrit en 2006 à la demande du chef de choeur Lionel Sow, dédicataire de l'oeuvre. Quelques années auparavant, j'avais été profondément touché par les merveilleux Sonnets de la Gélodacrye du méconnu Jacques Grévin. Ce médecin poète, ami de Ronsard, s'est ensuite éloigné de lui en affichant ses convictions protestantes et dut quitter la France pour l'Angleterre puis la cour de Savoie, où il devint médecin de la ? lle de François Ier. Ayant trouvé chez Grévin une écriture certes proche du style de la Pléiade, mais aussi marquée par des accents religieux tout à fait singuliers (comme dans le sonnet "Délivre-moi, Seigneur, de cette mer profonde où je vogue incertain"), j'ai voulu, sur ce texte profane à consonances sacrées, écrire une oeuvre dans laquelle l'incipit grégorien Libera me, Domine, de morte aeterna entrerait en "résonance naturelle" avec lui sur les plans musical, littéraire et dramatique. Sans renier - loin de là - des éléments de langage personnels, j'ai essayé dans ce Libera me de me plonger dans l'atmosphère si singulière des oeuvres de certains musiciens français de la Renaissance (comme Paschal de l'Estocart et ses splendides Octonaires de la vanité du monde) et d'orienter plus particulièrement mon travail autour d'un "contrepoint enluminant le texte" . Benoît Menut

06/2007

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Histoire de France

La politique de la Terreur. Essai sur la violence révolutionnaire, 1789-1794

On n'écrit plus guère sur la Terreur. Cet épisode central de la Révolution française, l'un des plus mystérieux et des plus controversés, n'a cessé de hanter notre histoire contemporaine. II a prêté à des interprétations nombreuses, inconciliables, souvent polémiques, rarement impartiales. Aucune, à ce jour, n'a pu en épuiser le sens et la portée. Cet ouvrage veut éclairer l'histoire de la Terreur en interrogeant ses origines, ses ressorts, ses modalités et la rhétorique qui lui tenait lieu de légitimité. II décrit ce que doit la violence révolutionnaire à l'héritage de l'Ancien Régime. II tente d'élucider la relation complexe entre Terreur et violence, entre idéologie et Terreur. II clôt le débat sur la part des circonstances dans la dérive terroriste de l'an II. Instrument de la politique révolutionnaire, la Terreur ne se laisse pas enfermer dans des bornes chronologiques, écrit Patrice Gueniffey. Elle fait irruption dans le discours comme dans les pratiques dès 1789 : elle apparaît avec la Révolution pour ne disparaître qu'avec elle. Pourtant, on ne peut confondre les deux histoires. C'est en montrant ce qui les sépare qu'on découvre leur secrète parenté. Livre d'histoire politique, attentif aux événements, aux idées, aux passions comme aux destins individuels, cet essai invite à relire l'histoire de la Terreur dans le langage serein de la vérité.

10/2003

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Littérature étrangère

Un mensonge sur mon père

Mon père a passé sa vie a dire des mensonges et, parce que je ne savais pas faire autrement, je les ai répétés. Mon monde était un tissu de mensonges, grands et petits, sur tout. L'infarctus qui l'a emporté l'a surpris au pub à Corby entre le bar et le distributeur de cigarettes. C'était un enfant trouvé, un fabulateur, un buveur morose et menaçant à la main leste, il n'avait pas revu son fils depuis des années. L'extraordinaire histoire de cette relation manquée est aussi l'évocation d'une enfance perdue et saccagée. C'est aussi l'histoire du monde du père, un monde où les hommes se définissaient par les quantités d'alcool qu'ils pouvaient boire et le degré de souffrance auquel ils pouvaient résister. Des hommes construits sur la culpabilité et le machisme. Symbole de tout ce qui n'allait pas, John était devenu le destinataire de la haine de soi paternelle sous la forme d'une violence furieuse et, pire, d'une humiliation mesquine et cruelle. Il a appris à mentir à son père, puis plus tard sur son père. Poussant le langage à ses limites, voici un texte inoubliable sur deux hommes perdus: le père et le fils. Sur la façon de pardonner sans rien oublier.

01/2009

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Généralités médicales

La politique de santé mentale en France. Acteurs, instruments, controverses

Les débats sur la politique de santé mentale se déploient en tous sens : sur la "sécurité", sur l'insuffisante prévention de la récidive, sur le manque d'accès au soin, sur les dérives technocratiques, sur les atteintes à la dignité de la personne humaine, sur les soins les plus efficaces. Plus généralement, le langage de la santé mentale et de la souffrance psychique est devenu un des vecteurs les plus habituels pour parler des tensions sociales ou des troubles existentiels. Enfin, la question du soin est instrumentalisée dans le cadre d'une pratique émotionnelle de la politique. En même temps, la psychiatrie comme discipline médicale est confrontée aux impératifs gestionnaires de la rigueur budgétaire. Face à l'extension de diverses formes de souffrance psychique, la psychiatrie est appelée à devenir l'acteur central d'une politique de " santé mentale ", dont les tentatives de rationalisation ne sont pas sans susciter de multiples débats. Ces questions ont été jusqu'ici peu étudiées par les sociologues. Le présent ouvrage en propose une description et une analyse synthétique. Comment se construit une politique de santé mentale? Quels en sont les acteurs? Les outils? Les enjeux ? Les connaissances ? Quelles controverses traversent aujourd'hui son champ? Ces différents angles d'analyse mettent en évidence les incertitudes propres à notre modernité tant sur la construction des subjectivités que sur les conceptions politiques et éthiques du lien social.

06/2012

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Histoire de France

La Commune de Paris. 1871

Voici une histoire nouvelle de la commune. Elle raconte et explique sans fard ni parti pris la tragédie qui ensanglanta la capitale en 1871. Une tragédie dont l'acteur principal est le petit peuple de Paris, poussé à l'insurrection par la misère et par les souffrances du siège, par l'ardeur d'un patriotisme déçu et par la vigueur de traditions révolutionnaires presque séculaires, par la politique intransigeante d'une Assemblée réactionnaire et par le rêve (fou ?) d'un monde meilleur. Malgré la confusion de leurs idées, la faiblesse de leurs sens politique, la violence de leur langage ou de certains de leurs actes, les communards nous émeuvent par leur désespoir et par la sincérité de leurs cris. Comment rester insensible aux appels et aux revendications de ces hommes, de ces femmes, et de ces enfants, qui réclamaient avec tant de véhémence et de maladresse l'avènement de la République démocratique et sociale ? Leur vocabulaire et leurs références passéistes peuvent irriter les doctrinaires, les amateurs de systèmes et les contre-révolutionnaires. Mais leur programme ne semble guère démodé aux républicains de toutes nuances. Car que demandent-ils au fond ? La République et la victoire sur l'envahisseur, du pain et un toit pour tous, la justice et la solidarité sociale, la reconnaissance de leurs droits et de leur dignité, et, couronnant le tout, la liberté.

04/1996

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Policiers

La langue chienne

Le plus souvent le crime est affaire d'abrutis, de bestiaux. L'homme est un chien pour l'homme. Chienne de vie. Tintin aime Gina, et Gina aime Tintin. Ils croient qu'ils se valent, mais ils n'ont pas les mêmes valeurs. Il vient de la classe moyenne - la langue française est son identité - et elle est de la classe tous risques. Elle lui dit merde, à la langue française. Ils se mettent en ménage chez elle, dans le Nord: lecture pour lui, manucure pour elle. Factures. Chômage. Feuilletons télé. Ils n'ont rien à se dire. C'est d'abord ça, la paupérisation, l'appauvrissement du langage. Franck s'installe dans ce chaos. Franck, c'est le vide parfait, Gina en a le vertige, et Tintin ne sait plus qui est chien, qui est chienne. Il assiste aux accouplements. Il fait leur lit, leur sert des bières. Il pense tout haut, tout seul, tout le temps. Son humiliation consentie, sa présence soumise, sa différence deviennent une gêne, puis une menace et un danger. Un chien qui a la rage, on sait ce qu'il veut. Il veut vous tuer. Mais un chien battu, qui ne se respecte pas lui-même? Tintin tente un baroud d'honneur, mais le mot honneur n'existe pas dans la langue chienne.

10/2008

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Philosophie

Le crépuscule des idoles progressistes

"Cet essai est né d'une impatience, d'une colère même. Depuis bientôt quarante-cinq ans, les besoins fondamentaux de l'être humain sont non seulement méprisés mais disqualifiés, diabolisés par l'idéologie progressiste. Le besoin de racines, d'identité nationale, de frontière, le besoin d'un passé et d'une histoire : toutes ces constantes anthropologiques sont traitées par les idéologues contemporains comme de la frilosité, de la crispation sur soi, comme un repli identitaire et xénophobe. Jusqu'à quand allons-nous continuer de flétrir ces aspirations sans être un instant effleuré par la question de savoir si ce ne sont pas des besoins normaux, liés au fait que nous sommes des êtres humains qui ne créent pas le monde dans lequel ils arrivent. Nous en héritons, avec notre langage et l'histoire qu'il charrie. J'ai choisi d'ouvrir cet essai par le récit de mon propre parcours, car il me fortifie dans cette défense du besoin d'identité nationale, d'inscription dans une histoire. Née au début des années soixante-dix, j'appartiens à cette génération qui a été le laboratoire de l'idéologie de la désidentification qui continue de nous gouverner. Avec notre liberté pour alibi, les adultes ont renoncé à nous transmettre le vieux monde. Nous formerons bientôt la génération Mitterrand, celle de la jeunesse flagornée", B. L.

02/2017

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Sociologie

Les formes sociales de la pensée. La sociologie après Wittgenstein

L'œuvre de Wittgenstein ne vise pas - c'est vraiment le moins qu'on puisse dire - à proposer un modèle pour les sciences sociales. Or, curieusement, Wittgenstein figure parmi les auteurs que les sociologues aiment aujourd'hui invoquer pour justifier le bien-fondé de leurs analyses. Les notions de " forme de vie ", de " jeu de langage ", de " suivre une règle " et de " grammaire " ont pris place dans leur lexique ; et le fameux " esprit " de la " pensée Wittgenstein " souffle sur les sciences sociales... Plutôt que de s'appesantir sur le caractère forcé, voire un peu absurde de cette invocation, il convient de le considérer comme un symptôme : celui de l'évolution d'une discipline qui en est venue à prendre en considération la signification, l'ordre des pratiques, et la nature intentionnelle des faits sociaux. Mêlant étroitement et de façon exemplaire histoire des idées et réflexion méthodologique, ce livre explore trois thèmes sociologiques liés au problème de la signification et de ses usages : la connaissance ordinaire, l'interprétation objective et l'accord dans la coordination. Ce faisant, il aidera les sociologues qui veulent réfléchir à la méthode et à l'objet de leur discipline à se mesurer à un problème très actuel : comment faire une sociologie qui ne se pose pas des questions aussi illusoires que celles dont Wittgenstein entendait délivrer la philosophie ?

03/2007

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Philosophie

Protagoras

La culture grecque des sophistes avait pris naissance dans tous les instincts grecs ; elle faisait partie de la culture de l'époque de Périclès aussi nécessairement que Platon n'en faisait pas partie : elle a ses précurseurs en Héraclite, en Démocrite, dans les types scientifiques de l'ancienne philosophie [...]. Elle a fini par avoir raison : tout progrès de la connaissance psychologique ou morale a restitué les sophistes... Notre esprit d'aujourd'hui est au plus haut point celui d'Héraclite, de Démocrite et de Protagoras... Il suffit même de dire qu'elle est protagorique, parce que Protagoras résuma en lui les deux hommes, Héraclite et Démocrite. Friedrich Nietzsche. Le Protagoras est l'un des premiers dialogues socratiques. Tableau théâtral de la vie intellectuelle athénienne, il développe aussi une réflexion approfondie sur la vertu politique. Deux méthodes et deux conceptions s'affrontent. Celle des sophistes d'abord, représentée par Protagoras, où le brio, le lustre et la séduction du langage dominent, et dont les thèses épousent la pensée de l'époque. La dialectique ensuite, avec Socrate, où la rigueur du raisonnement et du questionnement enserre l'interlocuteur dans un épais réseau de contradictions, et qui suscite la quête d'un morale nouvelle fondée dans la connaissance. En annexe, un dossier reprend les fragments de l'œuvre de Protagoras et les témoignages qui s'y rapportent, également proposés dans une traduction nouvelle.

06/2006

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Sciences historiques

Petit dictionnaire des phrases qui ont fait l'histoire

Souviens-toi du vase de Soissons ; Qui m'aime me suive ; L'Etat, c'est moi ; Messieurs les Anglais, tirez les premiers ; De l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace ; Nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts ; Je vous ai compris. Recensant près de quatre cents phrases célèbres, prononcées par des rois, des courtisanes ou des poètes, le Petit Dictionnaire des phrases qui ont fait l'histoire ressuscite une foule de personnages et fait revivre des centaines d'épisodes de notre histoire. Comment verrions-nous les Gaulois s'ils n'avaient répété à l'envi que leur unique crainte était " que le ciel leur tombe sur la tête " ? De Gaulle n'est-il pas plus que jamais lui-même lorsque, en mai 1968, il tonne : " La réforme, oui, la chienlit, non " ? La bataille de Fontenoy serait-elle restée dans les annales si on n'y avait dit le fameux : " Messieurs les Anglais, tirez les premiers " ? Prétexte à nous peindre un trait de caractère, le récit d'une grande journée, ces phrases peuvent être le moteur d'évènements ou le témoin des comportements de nos ancêtres. Livre d'histoire et d'histoire du langage, ce dictionnaire pas comme les autres associe au savoir le plus documenté tous les attraits d'un petit précis à l'usage des curieux.

05/2005

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Critique littéraire

Ionesco

Auteur dramatique et écrivain français d'origine roumaine, Eugène Ionesco (1909-1994) est, avec Samuel Beckett, le fondateur de ce que l'on a appelé le "théâtre de l'absurde". Ses pièces, dépourvues d'action, s'attachent à déstructurer le langage, symbole de l'aliénation, voire de l'exclusion. Elles sont l'expression de la solitude de l'homme et de l'insignifiance de son existence. Chez Ionesco, l'humour se mêle de manière très subtile à une profonde désespérance, et son utilisation du non-sens et du grotesque aboutissent au fantastique.
Après des débuts difficiles, vient la reconnaissance internationale. Son théâtre, et en particulier La Cantatrice chauve, Les Chaises, Rhinocéros et Le Roi se meurt, est traduit dans toutes les langues. Très impliqué dans la lutte pour les droits de l'homme, il publie des chroniques et parcourt le monde. Pendant les années 1980 et 1990, il s'adonne à la peinture, thérapie contre la dépression. Avant-gardiste mais publié de son vivant dans la Bibliotèque de la Pléiade, Satrape du Collège de 'Pataphysique et membre de l'Académie française, clown et mandarin, Ionesco aimait à déstabiliser et demeure une personnalité complexe à l'image de son oeuvre.
Les documents présentés dans cet ouvrage sont en majeure partie inédits, provenant des archives personnelles de Ionesco désormais conservées à la Bibliothèque nationale de France.

10/2009

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Religion

La Mère de Dieu. Joyau terrestre, Icône de l'humanité nouvelle

Poètes, écrivains, peintres, sculpteurs, artistes en tous genres ont à la fois magnifié au fil des siècles celle qui reflète la lumière de la Lumière portée en son sein et tenté d'exprimer sa beauté humano-divine. Plus pur joyau de l'humanité, sa grandeur, sa beauté et son amour pour les hommes dépasse l'entendement et échappe aussi bien au rationalisme froid qu'au sentimentalisme réducteur et à une piété teintée d'ésotérisme. Reflet des textes liturgiques de l'Église orthodoxe qu'elle précède parfois, et appelée pour cela image liturgique, l'icône reflète également la pensée des Pères et cristallise l'hymnographie. Dans l'impossibilité d'écrire une vie de celle que la tradition désigne du nom de Mère de Dieu, parce qu'elle a enfanté Celui qui est " pleinement Dieu et pleinement homme ", il nous reste à contempler son visage, à découvrir le lien profond entre le Dieu-homme et la première des créatures parvenue à sa ressemblance. En peu de mots et dans un langage simple, l'auteur restitue avec ferveur la grandeur de cette créature unique chantée par toute la création. Fort du lien indéfectible entre la vision du Dieu-homme et de sa Mère, il montre enfin son importance et sa place dans la vie de l'Église, du monde d'aujourd'hui et de chaque chrétien.

11/2006

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Philosophie

Les Mots et les choses. Une archéologie des sciences humaines

Les sciences humaines d'aujourd'hui sont plus que du domaine du savoir : déjà des pratiques, déjà des institutions. Michel Foucault analyse leur apparition, leurs liens réciproques et la philosophie qui les supporte. C'est tout récemment que l'«homme» a fait son apparition dans notre savoir. Erreur de croire qu'il était objet de curiosité depuis des millénaires : il est né d'une mutation de notre culture. Cette mutation, Michel Foucault l'étudie, à partir du XVIIe siècle, dans les trois domaines où le langage classique - qui s'identifiait au Discours - avait le privilège de pouvoir représenter l'ordre des choses : grammaire générale, analyse des richesses, histoire naturelle. Au début du XIXe siècle, une philologie se constitue, une biologie également, une économie politique. Les choses y obéissent aux lois de leur propre devenir et non plus à celles de la représentation. Le règne du Discours s'achève et, à la place qu'il laisse vide, l'«homme» apparaît - un homme qui parle, vit, travaille, et devient ainsi objet d'un savoir possible.Il ne s'agit pas là d'une «histoire» des sciences humaines, mais d'une archéologie de ce qui nous est contemporain. Et d'une conscience critique : car le jour, prochain peut-être, où ces conditions changeront derechef, l'«homme» disparaîtra, libérant la possibilité d'une pensée nouvelle.

09/2008

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Religion

Le fait religieux. Tome 1, Le christianisme

La religion de demain sera-t-elle l'agnosticisme ? Jamais, en Occident, la foi traditionnelle, n'a été tant remise en cause. La tendance au syncrétisme fait fortune, les sectes ont chaque jour de nouveaux adeptes et, partout, le repli sur des intégrismes agressifs semble s'accentuer. Ce sont là les aspects les plus visibles du fait religieux aujourd'hui. Il en est beaucoup d'autres de par le monde, plus difficiles à saisir, car ce que représente la religion pour des millions de croyants nous échappe souvent. Cette série, qui reprend les divers chapitres d'un ouvrage paru en 1993, a une ambition : faire découvrir la diversité du patrimoine spirituel de l'humanité et montrer l'esprit de chaque confession - christianisme, judaïsme, islam, mais aussi hindouisme, bouddhisme, taoïsme, confucianisme, shintô, religions d'Afrique. Au-delà de la diversité des croyances qui y sont décrites, cette encyclopédie des grandes religions - à laquelle ont participé des représentants de chaque confession, des historiens et des sociologues - nous invite à réfléchir sur l'homme religieux de tous les temps. L'homme a besoin de rites et de sacré pour retrouver à la fois l'ordre universel et des raisons de vivre. Toutes les religions, dans le langage qui leur est propre, exaltent la sagesse et la compassion, la sincérité et l'humanité.

11/2004

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Critique littéraire

La dérision comme stratégie d'écriture. L'exemple des littératures africaines et antillaises de langue française

Les textes retenus dans cette étude procèdent à la fois d'un désir de mettre en question le langage de l'imaginaire et d'une volonté de s'opposer à tout ce qui fait obstacle à une (re)conquête active du sentiment de l'humain, par le biais du "parler-dérision". Après avoir scruté le paratexte des oeuvres, l'auteure étudie la façon dont la dérision se manifeste dans l'écriture par les jeux du double et du dédoublement. Puis, elle met au jour les apparentements intertextuels qui sont une des constantes des procédés de dérision : lieu du "faire comme si", du jeu ésotérique, mythique, érotique. donjuanesque des écritures. L'éventail des auteurs abordés est très large. Pour les Antilles, il va d'Aimé Césaire à Daniel Boukman, en passant par René Depestre, Max Jeanne et Simone Schwarz-Bart. Pour le Maghreb, ont été retenus des oeuvres de Kateb Yacine, Boualem Sansal, Tahar Ben Jelloun, Mouloud Mammeri, Yasmina Khadra, etc. Pour l'Afrique subsaharienne, Ferdinand Oyono, Ahmadou Kourouma, Sony Labou Tansi, Werewere Liking, Ousmane Sembène. Williams Sassine... Ce choix d'aires culturelles variées autorise le rapprochement de visions du monde opposées qui se jouent des vérités instituées grâce au mouvement des écritures et à leurs modalités d'énonciation qui rusent avec les turbulences du vécu et avec toutes les censures.

03/2016

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Beaux arts

Aux origines de l'art

Depuis 50000 ans, la création artistique est une caractéristique humaine universelle. Pourquoi, où et comment l'art est-il né ? Qu'est-il censé nous dire ? Quels messages, quelles visions du monde les représentations de l'art préhistorique véhiculent-elles ? On compte environ 100000 statuettes et autres objets d'art mobilier âgés d'au moins 10000 ans, surtout concentrés sur les trois continents de l'Ancien Monde (Afrique, Asie, Europe). Mais les vestiges, pour leur plus grande part, consistent en œuvres d'art rupestre. A ce jour, 70000 sites sont répertoriés sur les cinq continents, et environ 45 millions de peintures et de gravures, situées dans des grottes ou sur des roches à l'air libre, ont été mises au jour. C'est au déchiffrement de ce formidable héritage, légué par des sociétés humaines qui ne connaissaient pas l'écriture et de ce fait, selon les canons occidentaux, n'avaient pas d'histoire, que nous invite le professeur Emmanuel Anati. En s'appuyant sur le matériau remarquable et inédit que constituent les images tirées des archives mondiales d'art rupestre - des photos et des relevés des plus beaux sites du monde -, en privilégiant les études comparatives et en nous dévoilant les mécanismes de ce langage primordial que représentait la création artistique, il nous offre l'inventaire le plus complet jamais réalisé de ces précieux témoignages de nos origines.

10/2003

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Religion

Cheminer avec saint Bonaventure. Une introduction à sa vie, sa pensée et ses écrits

"Dans ce livre, j'ai surtout concentré mon attention sur la pensée de Bonaventure, en insistant davantage sur celle-ci que sur sa théologie ou ses écrits, afin de tenter de répondre à la question suivante : "Qu'est-ce que Bonaventure a vraiment dit ?" J'ai tenté un survol synthétique de la pensée de Bonaventure en m'appuyant sur la structure de sa métaphysique : émanation, exemplarité, consommation. Le schéma de pensée de Bonaventure est ''circulaire'' - nous venons de Dieu, nous existons en relation à Dieu et nous devons revenir à Dieu. La base de ce "cercle", c'est la Trinité dans laquelle le Père, plénitude de la bonté, communique celle-ci au Fils qui, en retour, aime le Père dans l'Esprit. Pour Bonaventure, Dieu est le mystère primordial et infini d'un amour autocommunicatif. Ce Père qui est la source et le but des émanations immanentes de la Trinité, est aussi la source et le but de toute réalité créée. Toute chose émane donc du Père (émanation) et retourne finalement au Père (consommation). Bonaventure se sert souvent de l'image de l'eau pour décrire ce Dieu débordant d'amour comme une vaste fontaine de vie." Elia Delio, dans un langage toujours limpide, amène ainsi le lecteur à entrer de l'intérieur dans la pensée de Bonaventure afin de s'y nourrir.

06/2015

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Histoire de France

La Politique de la Terreur. Essai sur la violence révolutionnaire, 1789-1794

On n'écrit plus guère sur la Terreur. Cet épisode central de la Révolution française, l'un des plus mystérieux et des plus controversés, n'a cessé de hanter notre histoire contemporaine. Il a prêté à des interprétations nombreuses, inconciliables, souvent polémiques, rarement impartiales. Aucune, à ce jour, n'a pu en épuiser le sens et la portée. Cet ouvrage veut éclairer l'histoire de la Terreur en interrogeant ses origines, ses ressorts, ses modalités et la rhétorique qui lui tenait lieu de légitimité. Il décrit ce que doit la violence révolutionnaire à l'héritage de l'Ancien Régime. Il tente d'élucider la relation complexe entre Terreur et violence, entre idéologie et Terreur. Il clôt le débat sur la part des circonstances dans la dérive terroriste de l'an II. Instrument de la politique révolutionnaire, la Terreur ne se laisse pas enfermer dans des bornes chronologiques, écrit Patrice Gueniffey. Elle fait irruption dans le discours comme dans les pratiques dès 1789 : elle apparaît avec la Révolution pour ne disparaître qu'avec elle. Pourtant, on ne peut confondre les deux histoires. C'est en montrant ce qui les sépare qu'on découvre leur secrète parenté. Livre d'histoire politique, attentif aux événements, aux idées, aux passions comme aux destins individuels, cet essai invite à relire l'histoire de la Terreur dans le langage serein de la vérité.

01/2000

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Actualité et médias

Ah, que la politique était jolie !

" De Gaulle avait son style, à périodes raciniennes. Georges Pompidou caressait Balzac, Valéry Giscard d'Estaing rêvait de Maupassant, François Mitterrand châtiait son langage en songeant à Chateaubriand. Jacques Chirac fréquentait plutôt Henry Bordeaux. Nicolas Sarkozy côtoie, lui, Frédéric Dard ". (Extrait de " Eloquence "). " Que la France était gauloise, jadis ! Alex Alégrier, qui fut propriétaire du restaurant réputé Lucas Carton, m'a raconté que, dans les années trente, deux vedettes de la politique, Aristide Briand et Léon Bérard, faisaient après un déjeuner en tête à tête quelques pas sur le trottoir. Passa une très belle femme. Briand : "Je la baiserais bien." Bérard : "Dites : volontiers." Même les pensées salaces, alors, exigeaient d'être exprimées dans une langue correcte ". (Extrait de " Sexe "). " Je n'aurais jamais imaginé, me confiait Raymond Barre, que la vie politique soit aussi répugnante ". (Extrait de " Haine "). De 1945 à la fin des années 1980, de " De Gaulle, Charles " à " Mitterrand, François ", d' " Antisémitisme " à " Justice ", d' " Argent " à " Eloquence ", de "Bouffe" à "Sexe " et "Whisky" en passant par "Armée ", Jean Ferniot revisite en un brillant abécédaire plus de cinquante ans de politique française, dont il fut, au cours de sa longue carrière de journaliste, l'un des témoins privilégiés. Traits et portraits, aphorismes, confidences inédites, réflexions singulières ressuscitent librement les hommes, les événements, et une époque qui fait dire, avec l'auteur : "Ah, que la politique était jolie ".

02/2010