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Généralités

Civilisations. Actes du colloque des Treilles. Chaire d'histoire contemporaine du monde arabe, collège de France 24-29 sptembre 2018

Nos principaux instruments de compréhension de l'histoire datent d'un long XIX&esup : siècle allant de la fin des Lumières à la Grande Guerre. C'est dans cette période qu'ont été élaborés les concepts de civilisation et d'empire. Le premier a eu différentes acceptions selon les époques et les préoccupations des sociétés qui y avaient recours, décrivant tantôt un processus d'amélioration orienté vers le futur, tantôt de grands ensembles humains passés ou présents, définis par des traits linguistiques, religieux, culturels communs. L'étude comparative des civilisations qui apparaît au XX ? siècle comme la clef d'interprétation de l'histoire universelle a, quant à elle, mis en avant le concept d'empire, c'est-à-dire un système de domination opposant un centre culturellement homogène à une pluralité de marges culturellement diverses. Elle a conduit à une vision inégalitaire des civilisations et à une conception téléologique de l'histoire, dans laquelle l'Europe-Occident se représente comme la civilisation par excellence, dotée d'une mission civilisatrice sur le reste du monde. Cette vision a été battue en brèche par les grandes tragédies humaines de la première moitié du XX ? siècle. Les décolonisations, la fin de la guerre froide, la montée des nouvelles puissances industrielles d'Asie ont abouti à l'opposition entre une mondialisation qui rapprocherait inexorablement les modes de vie et un "conflit des civilisations", puisque ces dernières peuvent désormais être considérées comme des acteurs politiques. Dans ces conditions, une histoire universelle des sociétés est-elle encore possible ? C'est l'objet de ce recueil, réunissant les contributions d'historiens, d'anthropologues et de philosophes.

06/2022

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Littérature étrangère

Paris-Orphée. Carnet d'un poète américain à Paris

Ce livre, publié simultanément aux Etats-Unis par les éditions de la New York Review of Books, rassemble des chroniques parisiennes par le poète américain Henri Cole données au New Yorker. Il y mêle autobiographie, journal, essai et poésie en prose à des photographies, composant une sorte de "journal d'un poète américain" à Paris d'un genre nouveau, qu'il qualifie lui-même d'"élégiaque". La magie de ce livre, placé sous l'ombre tutélaire d'Orphée, figure du poète mystique, oraculaire, enchanteur, c'est qu'il parvient à renouveler la vision que l'on peut avoir de la ville-lumière non parce qu'il chercherait à nous faire découvrir un Paris secret ou méconnu mais au contraire parce qu'il parvient à réenchanter les lieux, les clichés les plus "communs" de la capitale. Dans la préface à Terre médiane, le premier recueil traduit en français à nos éditions, Claire Malroux parlait de l'"innocence retrouvée" et même de la "candeur" qui se dégage de ces poèmes. Ce sont ces mêmes qualités qui permettent à Henri Cole de nous émouvoir à la lecture de ces croquis parisiens où les souvenirs de lecture (Rilke, Elisabeth Bishop, Dickinson), les évocations d'oeuvres admirées surgissent sans cesse des lieux visités ou des personnes rencontrées (notamment son ami James Lord), donnant lieu à des rêveries, à des méditations où il s'interroge en poète, avec l'acuité sensible qui lui est propre (à la fois pleine de fraîcheur et pénétrante), sur ses liens amicaux et familiaux, sur la nature de la poésie et son rapport à la solitude, à son moi profond et à la liberté.

06/2018

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Gestion

Genèse des innovations. Les biographies comme vecteur de connaissances du processus d'innovation

L'innovation est incontestablement l'un des mots-clés de ces dernières années. Facteur de croissance et source d'espoir, elle ne cesse de susciter l'intérêt des entreprises, associations ou collectivités. Les contributions rassemblées dans cet ouvrage visent ainsi à mettre à jour le "mode d'existence des innovations" pour reprendre l'expression du philosophe Gilbert Simondon, dont la pensée féconde nous aide à penser la technique et à en faire un élément de culture. Ce livre a donc pour vocation d'éclairer notre compréhension du processus d'innovation en nous posant les questions suivantes : quel est le rôle de l'innovateur ? Dans quelle mesure l'environnement social, culturel, politique etc. , influe-t-il la genèse de l'innovation ? Repère-t-on la mise en oeuvre de la rationalité créative durant le processus de conception ? Pour y répondre nous proposons au lecteur une approche historique et originale, celle des biographies qui de fait, incluent l'environnement d'action. Nous faisons le pari que la biographie d'innovation constitue un vecteur d'intelligibilité de la genèse des innovations. Les sept chapitres de cet ouvrage constituent un matériau utile qui met en lumière les individus impliqués dans le processus d'innovation tout en mettant également en évidence les conditions dans lesquelles ces innovations peuvent voir le jour. Les biographies d'innovations au coeur de cet ouvrage nous permettront de voyager dans le temps (du XVe siècle à aujourd'hui) et dans des univers techniques et scientifiques variés : de la céramique commune au rivet hydraulique en passant par l'imprimerie, l'horlogerie ou l'industrie automobile jusqu'à la chimie et l'instrumentation scientifique.

04/2018

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Sciences de la terre et de la

Bêtes et Hommes

Les animaux ont bien changé. Bien sûr on pourrait penser que ce sont nos façons de les voir qui changent. Ce qui voudrait dire qu'il n'y a que nous qui changeons : nous serions les seuls à avoir une histoire, les animaux n'y seraient que les figurants. Or, une autre version semble aujourd'hui pouvoir compliquer cette manière de raconter, une version qui suggère que les animaux changent comme nous et parfois avec nous. Selon qu'elles sont protégées ou chassées, les loutres peuvent être diurnes ou nocturnes. Selon qu'ils entretiennent ou non des relations de paix avec les humains, les corbeaux sont anthropophiles ou très sauvages. Le chien peut se transformer en une sorte de jouet à ressort dans l'expérience de Pavlov ou devenir le compagnon le plus inventif dans une relation qui fait le pari de son intelligence. Selon les situations qu'on leur propose, voire les questions qu'on leur adresse, les animaux pourront ou non déployer certaines compétences. De même qu'ils pourront ou non obtenir que l'on prenne en compte ce qui importe pour eux. Ces situations dans lesquelles humains et animaux entrent en relation sont multiples. Elles vont des pratiques des éleveurs à celles des scientifiques, du vivre ensemble avec les animaux familiers aux difficultés de cohabitation avec les espèces protégées. Chacune d'elles décline des interrogations, des exigences et des difficultés particulières. Mais une question commune les traverse : avec qui voulons-nous vivre et comment ? Les illustrations de ce livre, oeuvres de plasticiens, photographes et vidéastes, témoignent des multiples manières qu'ont les artistes contemporains d'entrer en relation avec les animaux.

08/2007

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Renaissance

Bianca, l'âme damnée des Médicis

Le 5 juin 1578, Francesco Ier de Médicis, grand-duc de Toscane, épouse son amour de jeunesse et sa maîtresse de toujours, l'audacieuse Bianca Capello, aussi admirée que détestée. Volontaire, indépendante et opiniâtre, Bianca défie les époques par son courage, sa combativité et son ambition. La noble et toute-puissante famille Médicis, elle, outragée par cette union avec celle que l'on dépeint alors comme une favorite sans scrupules et une intrigante volage, use de mille stratagèmes pour séparer les deux amants, faisant courir les pires médisances à son égard. Contre vents et marées, Francesco, et l'amour qu'il porte à Bianca, la protègent. Dix ans plus tard, alors que rien ne semble pouvoir troubler leur bonheur, Francesco et Bianca s'éteignent à deux jours d'intervalle entre les murs de leur villa toscane. Très vite, la rumeur d'un empoisonnement à l'arsenic enflamme les cours italiennes, et bientôt le bruit se répand que le corps de Bianca aurait été vulgairement jeté dans la fosse commune par le cardinal Ferdinand, le frère de Francesco... Pourquoi Bianca suscite-elle cette rage chez le clan Médicis qui la surnommait alors Pessima Bianca - " l'exécrable Bianca " ? Carol Ann et Patrick de Carolis remontent des siècles d'histoire et réécrivent le destin incroyablement romanesque de celle qui fut vilipendée et sacrifiée par cette fratrie médicéenne avide de puissance et d'argent. A travers leur plume, Bianca de Médicis revient à la vie et se révèle une héroïne à la modernité frappante et fascinante : une jeune femme libre et affranchie de la morale étouffante de l'époque, mais aussi une amoureuse passionnée et une figure aussi ensorcelante qu'inspirante.

10/2021

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Grammaire

Grammaire discursive du français. Etude des marqueurs discursifs en -ment

Le présent volume s'inscrit dans un projet global de grammaire des marqueurs discursifs du français. Le terme de grammaire signifie que les marqueurs discursifs constituent une classe d'unités de la langue : ils se caractérisent par un ensemble de propriétés formelles (une syntaxe) et une sémantique. Il est possible de distinguer plusieurs sous-classes, chacune se définissant par des propriétés et une sémantique particulières. Cet ouvrage est consacré à l'étude de la sous-classe de marqueurs discursifs que constitue trente formes en -ment, qui, par ailleurs, sont des adverbes : précisément, forcément, vraiment, etc. Leur sémantique est décrite sur deux plans. Ils partagent une sémantique commune : la séquence correspondant à leur portée est définie comme une manifestation singulière d'une catégorie ou propriété correspondant à la base : le 'simple', le 'probable', le 'visible', etc. D'où leur définition comme marqueurs discursifs "catégorisants" . Quant à l'identité discursive de chaque marqueur, elle est définie compte tenu de la sémantique de la base. Ces marqueurs sont regroupés en sept groupes en fonction de leur proximité sémantique. Cette identité sémantique est redéployée sur quatre plans de variation qui rendent compte de la diversité de leurs emplois et valeurs. La portée du marqueur est soit globale (énoncé), soit locale (incise et parenthèse). Son point d'incidence par rapport à sa portée varie : position initiale, médiane et finale. Il peut être détaché ou non-détaché de sa portée. Enfin, la séquence correspondant à sa portée entre dans un rapport de continuité - discontinuité avec le contexte gauche. Les valeurs et emplois de chaque marqueur discursif sont illustrés par de nombreux exemples en relation avec les quatre plans de variation.

10/2021

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Dictionnaires et ouvrages géné

Elisée Reclus, l'homme qui aimait la Terre

La biographie d'un penseur essentiel pour notre époque, humaniste et climatologue avant l'heure ! Il aurait dû être pasteur, il deviendra le " pape " des anarchistes et le prince de la géographie. De 1830 à 1905, la vie d'Elisée Reclus se déroule comme un jeu de piste aux dimensions du globe : le géographe traverse son temps en se fixant pour ambition d'unir les hommes à leur planète qu'il parcourt en observateur éclairé. Reclus ne craint pas les paradoxes. Anti-esclavagiste, il travaille chez un planteur. Pacifiste, il est arrêté les armes à la main pendant la Commune. Lorsque l'Histoire exige qu'il se taise, il s'exile et écrit sa prestigieuse Géographie universelle tout en organisant des conférences contre la peine de mort et le travail des enfants. Il défend l'égalité des sexes, l'union libre, le partage des richesses, les banques pour les pauvres, l'hygiène pour tous, l'éducation laïque, la libre expression, l'écologie... et s'élève contre le capitalisme ou le socialisme sans âme, la colonisation et le racisme. Ses adversaire sont Thiers et Marx. Ses amis se nomment Nadar, Bakounine, Kropotkine et, le plus cher de tous, Elie Reclus, son frère, alors que la jeune Alexandra David-Neel est sa fervente admiratrice et amie de coeur. Son odyssée, son courage et ses exils sont aujourd'hui encore trop méconnus. Sa vie et son oeuvre sont portées par une profonde réflexion sur la Terre et son devenir autant que par une vision émerveillée de la nature. Il est urgent de redécouvrir ce pionnier séducteur et iconoclaste au travers de cette biographie inspirée.

05/2023

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Littérature française

Comment rater sa vie. Pratiquement

Si toutes les histoires ont tendance à avoir un début et une fin, celle-ci vous accrochera tout au long d’une histoire on ne peut plus banale. On raconte ici l’histoire d’un enfant, qui en grandissant fait face à tous les aléas de la vie. De la manière la plus commune possible. Il est même possible que vous vous y retrouviez. C’est un enfant qui cherche avant tout à répondre à une question : Qu’y a-t-il après la mort ? C’est à travers cette question que l’enfant vivra, grandira. C’est le thème qui sera parcouru à travers ses épreuves du quotidien. Il passera par toutes les étapes?: les jeux à l’enfance, les premières fois à l’adolescence, les frayeurs de l’âge adulte. Tous ces souvenirs, l’ont formé, forgé, modelé. Il continuera de grandir même après. Ce qui le caractérisait le plus, c’était son obsession pour la mort. Avec le temps, il finit par avoir la réponse. Ce qui avait autrefois été une question, un sujet de conversation, un thème, fini par devenir le résultat d’un vécu. L’enfant, qui a bien grandi depuis, l’a compris. Ce résultat, il l’avait trouvé déjà. Il aimait les sciences exactes. Il avait toujours un avis clair sur chaque chose. Il avait aussi un profond amour pour Dieu. C’est une contradiction qui ne peut être comprise qu’en étant soi-même le produit de celle-ci. En cherchant la réponse, cet enfant avait oublié l’essentiel. La réponse se trouvait déjà dans la question. Finalement n’est-elle pas la mort elle-même ?

02/2021

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Beaux arts

Le musée chrétien. Dictionnaire illustré des images chrétiennes occidentales et orientales. Coffret en 3 volumes

Le Musée chrétien rassemble et analyse, en une œuvre unique et magistrale, ce qui est visible et audible du christianisme dans la richesse et la pluralité de ses représentations. Non pas un mais des christianismes y sont montrés dans leurs diversités et aussi dans leurs contradictions et leurs conflits, géographiques et spirituels, dogmatiques et moraux, voire folkloriques et légendaires. Le Musée chrétien est à la fois un vocabulaire rigoureux et de la langue religieuse chrétienne occidentale et orientale et une encyclopédie des traces culturelles chrétiennes. L'attention est portée d'abord aux arts plastiques traditionnels (gravure/dessin/peinture/sculpture) mais aussi très largement à la caricature, à la bande dessinée, à la photo et au cinéma. Le lecteur retrouvera les trois divisions habituelles de l'iconographie chrétienne : héros, antihéros et événements de l'Ancien Testament ; ceux du Nouveau Testament ; les saints et les légendes de l'histoire de l'Eglise. A ces catégories, ont été ajoutés des personnages historiques ou légendaires, orthodoxes ou hérétiques qui ont marqué l'iconographie, ainsi qu'un très grand nombre de noms communs relatifs aux représentations de la liturgie, du folklore, de la vie sociale, du bestiaire, de la musique, des symboles, des emblèmes et des attributs, de la numismatique... Les illustrations sont accompagnées de légendes très développées qui constituent des guides de lecture. Le Musée chrétien est l'aboutissement du travail d'un auteur unique, ce qui en fait une œuvre d'une exceptionnelle cohérence. L'ensemble est complété par un répertoire-index qui permet la circulation simple entre une grande quantité de données à multiples références croisées.

10/2014

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Institutions judiciaires

La bonne administration de la justice

La présence en droit positif de l'expression de bonne administration de la justice est aujourd'hui démultipliée. Au-delà de l'intensification de son utilisation par les juridictions internes et internationales, la référence à la bonne administration de la justice au sein des réformes portant sur l'organisation et le fonctionnement des juri­dictions se trouve, depuis quelques années, significativement renforcée. Ces récentes évolutions, couplées aux recherches approfondies déjà menées à ce sujet, ont conduit la jeune recherche à appréhender, dans le cadre du Laboratoire d'études juridique et politique de CY Cergy Paris Université, cet objet complexe que recouvre la bonne administration de la justice. Le présent ouvrage retrace ainsi les actes du colloque organisé sur la bonne administration de la justice à CY Cergy Paris Université le 7 avril 2022. Les recherches effectuées en droit privé, en droit public et en droit inter­national portent sur sa construction (1), ses tensions (Il) et ses concrétisations (Ill). Les divers prismes d'étude adoptés mettent en lumière un consensus quant aux qualités que doit revêtir une justice qui se veut bien ad­ministrée. Cependant, cette diversité permet simultanément de réaliser que cette essence commune ne peut véritablement s'abstraire du milieu au sein duquel elle est amenée à évoluer. En cela, le présent colloque tend à démontrer que les contours de la bonne administration de la justice restent soumis aux contingences extérieures qui les modèlent, conduisant ainsi à la teinter d'une certaine touche de relativité. Le présent colloque a été organisé sous le contrôle d'un comité scientifique composé des professeurs Pierre Bourdon, Maxence Chambon, Laetitia Janicot, Lucie Mayer, Caroline Pelletier et Benjamin Remy.

05/2023

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Espagne

Al Andalus : l'invention d'un mythe

Universitaire espagnol et arabisant mondialement reconnu, Serafín Fanjul a consacré sa vie à l'étude de l'islam comme phénomène religieux, sociologique, économique et politique. Ses travaux majeurs, dont le présent ouvrage est la première traduction en français, ont fait grand bruit en Espagne et l'on peut aisément comprendre pourquoi. Il s'est en effet penché principalement sur Al-Andalus, cette Espagne médiévale dite des trois cultures, où la domination politique de l'islam aurait permis pendant des siècles d'extraordinaires échanges culturels entre les communautés islamique, chrétienne et juive, sur fond de cohabitation harmonieuse. Il montre avec érudition comment l'imaginaire des romantiques est passé par là, laissant en héritage une vision du passé hispanique qui relève davantage du fantasme que de la réalité. La vérité historique a été emportée par la croyance, et celle-ci est d'autant plus séduisante que les sirènes du conformisme ont su la détourner à leur profit pour faire de l'Espagne d'alors un véritable paradis perdu du multiculturalisme européen. Face aux partis pris stériles et lieux communs en tout genre, Serafín Fanjul entend dissiper la brume pour "retrouver l'Espagne". Et la réalité historique que son travail restitue est celle d'une péninsule où règnent entre les communautés l'intolérance et le conflit, la souffrance et la violence, bien loin de l'ouverture et de l'apaisement trop souvent soutenus. La minutie de l'argumentation de Fanjul permet ainsi d'entrevoir, à rebours de la représentation habituelle, une Espagne qui a trouvé dans la Reconquista la voie de l'émancipation et de la libération.

06/2023

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Poésie

L'oeuvre poétique. Tome 2, Oh, écoute, dans les jardins, cet appel... édition bilingue alémanique-français

Après avoir publié en 1930 un premier recueil de poèmes en alémanique, Sundgäu, Nathan Katz (1892-1981) attendra un quart de siècle avant de faire paraître un second volume dont le titre, O loos da Rüef dur d'Gàrte..., symbolise à lui seul toute la force de suggestion de la langue de son Sundgau natal. Oh écoute, dans les jardins, cet appel... La poésie de Nathan Katz est, avant tout, écoute, contemplation. On croit entendre à chaque vers le silence des prairies et des vergers, et ce silence nous est proche, fraternel. Il nous parle, comme à l'enfant, d'une même vie, d'un même destin communs à toutes les réalités du monde : "La vie immense / C'est elle, là, puissante, partout présente, / la vie sans fin jamais. / C'est la vie, la grande mer tumultueuse / qui se déroule à travers l'éternité." Il y a dans le regard de Nathan Katz une force purificatrice qui rend à toutes choses leur beauté et leur noblesse. La dimension tragique et sombre de l'humanité, il ne l'élude pas, bien au contraire. C'est de là que tire son origine ce "combat pour la joie de vivre" qui, depuis son internement dans les camps russes de juin 1915 à août 1916, fait tout le sens de son écriture : "Ils sont rares, écrit Jean-Paul Sorg, les hommes qui ainsi élèvent, sans violence, par la seule exigence de noblesse qu'ils incarnent, imposent et transmettent, ceux qui s'approchent d'eux. [...] Sa poésie est expression de la joie ou expression de la pitié, et rien de plus. Ce qu'a toujours été la poésie authentique, essentielle, depuis les premiers Grecs."

11/2021

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Ethnologie

Retour aux sources

Pourquoi dit-on en France que chanter faux fait pleuvoir ou que les filles qui ont leurs règles ne doivent pas se baigner ? On peut répondre dédaigneusement qu'il s'agit là de superstitions surannées, dont on ignore l'origine et qui n'ont, en tout cas, aucun rapport entre elles. Or ce livre traite d'un système de pensée élaboré par une société d'Afrique de l'Ouest, les Samo, l'interroge de l'intérieur et met en évidence des similitudes, non pas tant dans les faits à proprement parler que dans les raisonnements tenus. Cet ensemble conceptuel a une grammaire : l'idée d'une osmose par " sympathie " entre le cosmos, le corps biologique et les actes sociaux, par attraction ou répulsion entre eux d'éléments (personnes, objets, actions, événements...) dotés de qualités semblables ou différentes. Nous en comprenons le fonctionnement, que ce livre dévoile, ne serait-ce que parce qu'il recourt à des composantes qui nous sont familières - tels les quatre éléments fondamentaux de la terre, du feu, de l'air et de l'eau -, qu'il rencontre des besoins que nous partageons et qu'il se fonde sur une exigence commune de l'humanité : donner un sens à des faits inexplicables qui ont été ou sont encore, pour ceux qui l'ont élaboré comme pour nous, des " butoirs pour la pensée ". Nous en tirons des lumières sur notre propre fonctionnement mental car, comme l'écrivait Georges Bataille, saisi par la " modernité " des représentations picturales de la préhistoire, il nous faut, devant l'évidence, postuler " une cohérence relative des mouvements de l'esprit humain ".

10/2010

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Philosophie du droit

Le problème de la définition du droit. Introduction à un cours d'évolution de la philosophie du droit à l'époque contemporaine, 2e édition

"Le problème de la définition du droit", publié pour la première fois en 1978, constitue le premier ouvrage dans lequel Lucien François présente de manière systématique ses idées en matière de théorie du droit. Il s'attache plus particulièrement au problème central de la définition du droit et à son cortège d'interrogations relevant aussi bien de l'épistémologie que de la philosophie politique et juridique. Qu'est-ce que définir ? En quoi cette activité contribue-telle à améliorer la connaissance ? A quelles conditions la théorie du droit peur-elle prétendre à le scientificité ? Quelles spécificités distingueraient le phénomène juridique d'autres phénomènes de contrôle social ? Le droit est-il nécessairement rattaché à certaines valeurs morales ou, à l'inverse, est-il réductible à un simple rapport de pouvoir ? Suivant une méthode analytique rigoureuse, Lucien François propose une définition originale de la norme juridique, qui tranche par sa position juspositiviste radicale. La norme juridique, en tant que particule élémentaire du phénomène juridique, consiste selon lui en un voeu impératif assorti d'une pression, si besoin est, par menace de sanction. Sur cette base, l'auteur rend compte de phénomènes juridiques de plus en plus complexes, jusqu'à la notion d'Etat, en y englobant des ordres sociaux apparemment étrangers au droit dans l'opinion commune, tels que la famille, l'entreprise, l'organisation criminelle et même la simple relation qui unit un brigand au passant qu'il dévalise. Servi par un style classique teinté d'ironie, "Le problème de la définition du droit" mérite d'accéder au rang de classique de la théorie du droit.

09/2021

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Sociologie

Ecole, famille, Cité. Pour une coéducation démocratique

Qu'est-ce que la démocratie ? Une conséquence stricte de l'éthique pour Spinoza et un aboutissement de l'esprit du don pour Mauss. Dans nos sociétés marquées par l'individuation et le morcellement social, chercher à fonder une politique des relations en démocratie est une vraie gageure. Pourtant, depuis sa création en 1999, l'association Ecole et Famille montre qu'un travail local de tissage de liens entre la famille, les professionnels qui gravitent autour d'elle et les élus est une source de richesse. Richesse en termes de mobilisation, de plaisir dans l'action en commun, de sens, d'autonomie et de construction au jour le jour de la Cité. A partir des difficultés d'un enfant à l'école, les actions visent, notamment en direction des familles en détresse multiple, à remobiliser l'enfant, sa famille, les professionnels (enseignants, travailleurs sociaux, médecins...) et les élus pour mieux vivre ensemble. La démarche se lande sur une éthique relationnelle, entre participants, pour favoriser la prise de parole libre hors de toute posture institutionnelle préétablie. Le dispositif, original et novateur, de la'. Clinique de Concertation élargit les relations prises en compte dans la thérapie familiale contextuelle, inventée à la fin des années cinquante par Ivan Iloszormenvi-Nagy. Rechercher des ressources relationnelles sur lesquelles s'appuyer, dans la famille, à l'école, entre professionnels impliqués et parmi les élus, interroge dans une dynamique commune et très concrète ce que signifie donner, recevoir et rendre. Ainsi se (re)construisent reconnaissance mutuelle, responsabilisation et fiabilité des liens. Et si cette démarche - applicable dans toutes les relations humaines - servait de matrice pour refonder la Valeur des liens ?

09/2014

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Droit

Droit Administratif - Etude méthodologique - Volume 3

Cet ouvrage est le troisième volume d'une série dédiée à l'analyse méthodologique du droit. Celle-ci peut être définie comme une analyse doctrinale fondée sur des catégories juridiques standardisées dénommées " modalités d'encadrement " qui sont employées comme outil d'étude et de description du droit positif (outils de planification, sanctions, procédures, régimes d'autorisation, contrôle, définitions et qualifications, dispositions juridictionnelles, structures institutionnelles...). Dans le premier volume une perspective théorique a permis la présentation des étapes de notre méthode, l'identification et la définition des concepts clés (synthétisés dans un lexique dans le présent ouvrage). Dans le second volume, une étude quantitative et graphique a été menée à partir de cette méthode. Des extraits sont présentés dans l'ouvrage. L'application de notre méthodologie à l'étude détaillée de chaque règle du droit positif portera sur quatre matières : le droit de l'urbanisme, le droit de l'environnement, le droit de l'action sociale et des familles et le droit de la santé. Une première utilisation de l'analyse détaillée sera employée pour identifier la structure de certains régimes juridiques isolés en raison de leurs points communs. Seront ainsi étudiées les modalités d'encadrement composant la réglementation de différentes professions sociales, de produits et activités réglementés en droit de la santé publique, de politiques de lutte contre certaines maladies... Dans une seconde partie, les règles contenues dans les quatre codes retenus pour notre étude sont analysées selon les modalités d'encadrement qu'elles contiennent : objectif poursuivi (organiser les parcs nationaux, la profession de pharmaciens, l'emploi et la dissémination des OGM, réglementer le régime d'un PLU, l'octroi du RSA...) puis modalités employées pour l'atteindre.

05/2014

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Pédagogie

Lire ou déchiffrer ? L'apprentissage de la lecture en questions

Chacun s'accorde à dire que la question de l'apprentissage de la lecture est absolument essentielle. Et pourtant, aucun sujet ne se prête plus aux caricatures. C'est, par excellence, le domaine des fantasmes les dégâts de la "méthode globale !", des lieux communs "les jeunes ne lisent plus !", des simplifications faciles "les élèves ne doivent même plus connaître les lettres !"... En réalité, les méthodes de lecture n'ont guère évolué depuis des décennies et il convient de (re)faire de la lecture un véritable objet de travail et de recherche pédagogique. C'est précisément ce que fait cet ouvrage. Sous la direction d'Eveline Charmeux qui a consacré toute sa vie professionnelle à cette question des enseignants, des chercheurs, des militants pédagogiques s'efforcent de comprendre vraiment "ce que lire veut dire". Ils identifient, à partir d'exemples précis et d'études approfondies, les différents "chemins" entre lesquels, en permanence, l'enseignant doit choisir s'il veut que l'élève accède aux textes. Ils débusquent les présupposés implicites qui obscurcissent les vrais enjeux. Ils pointent les obstacles que l'enfant doit surmonter et déterminent les moyens par lesquels l'enseignant peut l'y aider. Ils examinent une multitude de questions précises qu'ils mettent en perspective autour d'une vision authentiquement émancipatrice de l'accès au lire. C'est ainsi que les enseignants d'école primaire, mais aussi les parents et tous les éducateurs, trouveront ici un ensemble totalement sans précédent de réflexions et de propositions. Ils découvriront dans ce travail réellement collaboratif des raisons et des moyens d'agir. Des outils pour penser et des démarches pour accompagner l'enfant dans l'entrée dans la lecture.

11/2013

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Policiers

Les mâchoires du serpent

D'étranges meurtres sont commis aux quatre coins de l'Australie. Pas de mobile apparent mais une caractéristique commune : les victimes ont toutes eu le sexe tranché. L'Etat d'Australie-Occidentale, plus riche que jamais grâce au boom minier, n'est pas épargné. Un mineur turbulent et le directeur financier d'une grande compagnie sont à leur tour assassinés. Ashe, l'enquêteur français dilettante, et son indéfectible copain Ange Cattrioni, chef adjoint de la police locale, doivent faire face à cette vague de violence d'un nouveau genre. Prisonnier du fossé qui sépare des sociétés minières plus avides que jamais et un peuple aborigène encore largement exploité, Ashe mène une enquête sur le fil. Pour ne rien arranger, il est en train de tomber amoureux d'un jeune Aborigène, militant radical victime, dans son adolescence, d'atroces mutilations rituelles. Pour la première fois de sa longue errance à l'autre bout du monde, le Français doit affronter la question aborigène. Celle d'un peuple qu'on a décimé, expulsé de ses terres, dépossédé de sa culture. Et à qui l'on demande officiellement pardon maintenant qu'il n'a plus rien. Rien qu'une dignité bafouée et une fierté à reconquérir coûte que coûte. Mais à quel prix ? Dans ce roman nerveux et tendu, Hervé Claude révèle une Australie en trompe-l'oeil, un pays qui ne connaît pas la crise, qui se tient à l'écart des soubresauts du monde, mais dans lequel couve un vrai choc de civilisations. Un pays au climat extrême qui exacerbe tout : la sensualité des étreintes, la brutalité des rapports, la violence des crimes. Un polar charnel et torride.

11/2012

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Critique littéraire

Correspondance

Paris. Début des années 1920. Deux jeunes hommes se rencontrent : Michel Leiris et Jacques Baron, tous deux poètes. Ils aiment les boissons alcoolisées, les boîtes de nuit de Montmartre et de Montparnasse, les femmes et le cinéma, tout ce qui affiche le charme d'une aventure. " Ensemble, de lieux communs en lieux mal famés ", ils errent dans Paris, alors bureau de toutes les extravagances. Ils écrivent des textes propres à effrayer les gardiens de l'Ordre littéraire et de l'Ordre tout court. Tous deux se tiennent auprès d'André Breton lorsque s'inaugure la geste surréaliste. L'un d'eux part au service militaire en Algérie. Débute alors une correspondance qui se prolongera toute la vie et à travers laquelle le surréalisme scintille de tous ses éclats, entre éblouissement et fureur. À lire Jacques Baron, on découvre ainsi, dans le sillage de La Revue marxiste et de La Critique sociale, la pensée dissidente des gauches communistes oppositionnelles. À suivre Michel Leiris parcourant L'Afrique fantôme, on appréhende un épisode crucial de l'ethnographie française. Au jour le jour, se tisse la trame de tous les noms du surréalisme et de ses environs : Breton, Aragon, Masson, Artaud, Tzara, Prévert ou Queneau... - de toutes les rencontres qui font le milieu de l'avant-garde artistique, intellectuelle et politique de l'époque : Daniel-Henry Kahnweiler, Georges Bataille ou Boris Souvarine. Aventure d'une vie d'homme à travers les mots, aventure des mots à travers une vie d'homme, cette correspondance inédite est également à recevoir comme une ultime tentative d'épuisement du " pour-soi documenté " à partir duquel l'oeuvre autobiographique de Michel Leiris s'est nourrie.

04/2013

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Sociologie

Jean d'Arcy, penseur et stratège de la télévision française

Intervenant dans le cadre de l'émission Eurêka le 12 novembre 1969, Jean d'Arcy, alors directeur de la télévision française depuis 1952, décrit avec une précision déconcertante l'avenir de notre société. Dans cet entretien, seul le terme "Internet" lui fait défaut quand il énonce "les possibilités extraordinaires de circulation des images et du son". Sylvie Pierre nous montre qu'il était un penseur mais aussi un homme de terrain, considérant la télévision comme un outil de culture populaire. "Dans les années 1950, en France, on voyage peu, on ne sait pas ce qui se passe. La télévision était, pour Jean d'Arcy, un réel créateur de lien social, au niveau national mais aussi international" analyse Sylvie Pierre. Un visionnaire extraordinaire peu connu du grand public mais qui a posé tous les jalons de la télévision, de la communication d'aujourd'hui et a fortiori d'Internet. Pour Jean d'Arcy, la télévision est "un outil de communication au service des hommes". Défenseur du droit à l'information et de la diversité culturelle, il crée l'Eurovision en 1954 et prend l'initiative de programmes communs avec d'autres pays dès 1950. Respecté par ses pairs et par les professionnels de la communication, ce précurseur était l'ami de Pierre Tchernia qui dira de lui : "En juillet 1952, quand Jean d'Arcy nous tomba du ciel, le Père Noël était en avance." Mort en 1983, l'année où le mot "Internet" devient une appellation officielle, Jean d'Arcy n'a pas connu l'expansion du réseau de communication qu'il cherchait à définir mais a construit la télévision d'aujourd'hui.

09/2012

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Histoire de France

Grand-père a tué deux "colons". 8 mai 1945 : l'insurrection commence avec le massacre des innocents... Avec 1 DVD

8 mai 1945 : de nouvelles histoires à ne pas dire... Dans "Algérie, histoires à ne pas dire. . ". , pour la première fois au cinéma, des Algériens musulmans racontaient les massacres qu'ils ont commis à l'encontre de civils européens pendant la guerre d'Algérie (1954-1962). Le livre-DVD "Grand-Père a tué deux "colons" " révèle de nouvelles "histoires à ne pas dire" qui se situent pendant l'insurrection manquée du 8 mai 1945 dans la région de Chevreul (Béni-Aziz). Ahmed Zir, le protagoniste de ces séquences, part à la recherche de l'histoire de son grand-père : celui-ci a-t-il vraiment tué deux colons avant d'être exécuté à son tour par l'armée française ? Plusieurs témoins musulmans évoquent avec gêne le sort déshonorant que les insurgés réservaient à leurs victimes européennes dans ce véritable Djihad. En faisant voler en éclats l'histoire officielle algérienne de mai 1945, ce livre-DVD est un hommage à toutes les victimes innocentes - celles de l'insurrection musulmane, tout comme celles de la répression par l'armée française. Et il est aussi une réponse à "Hors-la-loi" de Rachid Bouchareb. Avec une analyse du film "Hors-la-loi" (50 pages) par Wolf ALBES Jean-Pierre Lledo est né en 1947 à Tlemcen. Algérien depuis le 6e siècle avant l'ère commune par ses ancêtres maternels juifs et, depuis 1848, par ses ancêtres paternels catalans. A la suite de menaces islamistes, Jean-Pierre Lledo a dû quitter l'Algérie en 1993. Depuis, il a réalisé plusieurs films documentaires liés aux réalités multiethniques de l'Algérie d'avant 1962, mémoires refoulées par l'histoire officielle.

12/2011

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Littérature étrangère

Le mois des papillons

Joni, la narratrice de ce roman, est médecin. Après un grave traumatisme affectif, elle quitte l'Europe et choisit l'Afrique du Sud pour s'éloigner à jamais des siens. Là, elle trouve un poste aux urgences d'un hôpital de Johannesburg et s'installe dans une villa à l'extérieur de la ville. Dès son arrivée dans cette maison, Zanele, une femme zouloue, s'impose auprès d'elle en tant que gouvernante. Ainsi, dans ce pays où les haines raciales sont encore d'une extrême violence, les deux femmes apprennent à vivre ensemble. Curieuses l'une de l'autre, elles partagent une véritable intimité, une complicité qui cesse néanmoins dès qu'elles quittent la maison, car sous le regard des autres Zanele ne connaît plus Joni. Entre ses services à l'hôpital, face aux plus dures réalités de la société sud-africaine, les risques qu'elle court au volant de sa voiture et ses longues nuits d'insomnie, Joni mesure sa solitude. Pourtant, avec Zancle et ses enfants, elle a parfois l'illusion de former une étrange famille et, l'espace d'un instant, dans la lumière du mois des papillons, alors que le jardin s'éclaire d'une pluie merveilleusement fleurie, elle peut se croire réconciliée avec la vie. Mais le "Dieu de l'Afrique" en a décidé autrement... Oeuvre singulière d'une force peu commune, Le Mois des papillons semble de prime abord nous entraîner clans un huis clos intimiste propice aux confidences sentimentales. Mais c'est pour mieux nous confronter, avec un réalisme sans concession, à l'impitoyable rigueur de l'ordre du monde.

06/2010

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Littérature française (poches)

Vol intérieur

Un cambriolage, un cheminement intérieur, un voyage au long cours pour laisser de l'espace à des questionnements : voilà ce que signifie Vol intérieur. Marc et Agnès rentrent de vacances avec leurs deux filles et trouvent l'appartement nu, balayé, rasé de toute trace de leur passé. Face au vide, comment réagir ? Agnès choisit de creuser plus avant dans le dénuement, dans une quête personnelle qui la mène à se délester encore, et à partir en voyage, seule et avec ses questions pour bagages. Marc au contraire se tourne vers le passé, vers la reconstruction de ce qui lui a été volé, ses objets, et au-delà, son identité. Leurs quêtes respectives les mèneront sur deux chemins différents, et sur des réflexions qui remettent en cause les évidences qui les avaient guidés à travers dix ans de vie commune, la construction d'une vie familiale, sociale, matérielle, et d'une image qui conditionnait, finalement, tous leurs agissements. A travers une narration rythmée, au fil d'une langue riche, portée par les images et par un dialogue permanent entre l'intériorité des personnages et les représentations matérielles de l'espace, Pauline Fraisse nous livre des interrogations essentielles sur l'identité, le couple, et au-delà, la consommation et les dépendances auxquelles nous sommes souvent, aujourd'hui, immanquablement confrontés. Ce récit, qui s'appuie sur sa propre expérience, en 2003, de changement de vie et de tour du monde en solitaire, entraîne le lecteur dans un voyage, tout en donnant une analyse subtile de ces parcours plus ou moins libres où nous nous trouvons tous généralement entraînés...

05/2009

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Géographie

Le tourisme : émancipation ou contrôle social ?

Si le titre pose la question de manière aussi abrupte, c'est que nous souhaitons bousculer le consensus dont bénéficie le tourisme, non seulement parmi l'opinion publique et les professionnels du secteur, mais aussi chez ceux qui semblent a priori les mieux placés pour résister aux diverses mystifications de la communication touristique. Chercheurs, militants et esprits critiques ne sont eux-mêmes pas insensibles aux sirènes du tourisme ! Le tourisme, partie prenante de l'industrie du divertissement, ne contribue-t-il pas à nous faire accepter le monde tel qu'il va ? L'imaginaire touristique dessine un univers séduisant, à tel point qu'il généraliserait la croyance dans une utopie enfin réalisée. Les lieux sont toujours beaux et confortables, les populations accueillantes, la nature préservée, et nous mènerions là-bas, durant le temps idéalisé de nos vacances, une existence assurément plus libre et détendue. Le paysage enchanteur de la communication touristique est d'ailleurs si généralisé que certains touristes sont soucieux de sortir du cadre. Quittant les lieux communs du tourisme, pris de culpabilité ou/et saisis par le désir de distinction, les voilà qui s'en vont visiter les lieux en guerre, ou bien multiplient les séjours " humanitaires " ou " équitables " auprès des pauvres de ce monde... La bonne conscience colle aux semelles des acteurs du tourisme, toujours prêts à mêler affaires, divertissement, esprit de découverte et intentions généreuses. Il est temps de réveiller le touriste qui sommeille en nous ! En réunissant chercheurs, universitaires, intellectuels francs-tireurs et praticiens-voyageurs distanciés, l'objectif de ce livre est de pousser le tourisme dans ses retranchements en auscultant ses horizons, afin d'imaginer de nouvelles manières de découvrir le monde...

05/2011

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Beaux arts

Armand Point. De l'orientalisme au symbolisme 1861-1932

Successivement orientaliste, puis symboliste, Armand Point est un artiste épris de beauté. Né à Alger, en 1861, il est durant une décennie en Afrique du Nord un peintre de genre et un luministe, qui se fait un nom dans l'école algérienne. Son talent de portraitiste témoigne de sa technique et de sa sensibilité. Son installation à Paris, en 1888, marque un tournant dans sa vie et dans son oeuvre. Il fréquente alors les célébrités du mouvement symboliste, dont Stéphane Mallarmé est la figure tutélaire. Sous l'influence idéaliste et mystique du " Sâr " Josephin Péladan, l'art d'Armand Point se transforme. La découverte en Italie des maîtres toscans et vénitiens complète cette transition. Idéal et tradition s'unissent désormais dans son oeuvre. En 1892, il s'installe à Marlotte, une commune située à la lisière de la forêt de Fontainebleau. Le domaine de Haute-Claire voué à l'art devient le siège d'un cénacle auquel se joignent, entre autres, Oscar Wilde, Odilon Redon, Jean Moréas, Stuart Merrill, Pierre Loups, Paul Fort, les frères Margueritte ou encore Elémir Bourges. Avec ses émailleurs, ses peintres, ses sculpteurs et ses doreurs, la colonie d'artistes-artisans de Haute-Claire, héritière de celle des préraphaélites et du mouvement Arts and Crafts, est un temple de l'art idéaliste à la charnière des XIXe et XXe siècles. Ce livre, qui retrace l'itinéraire artistique et intellectuel de celui qui fut le maître de ce lieu, Armand Point, reproduit pour la première fois plus de cent oeuvres importantes de l'artiste conservées dans les musées et dans des collections particulières.

11/2010

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Histoire de France

L'étoile et la croix. De l'enfant juif traqué à l'adulte chrétien militant

Personne ne m'a jamais parlé de mes parents, de ce qu'ils étaient, de ce qu'ils sont devenus. Puisque le silence était de mise, je me taisais. J'ai appris tout récemment, dans un livre de Germaine Tillon, Il était une fois l'ethnographie, que, chez les Touaregs du Sud, comme chez les Maghrébins du Nord, on donne souvent à l'enfant nouveau-né le nom d'un ancêtre vénéré, qui était depuis sa mort un nom secret, un nom imprononçable... car les Touaregs ne prononcent pas les noms des morts de leur parenté. Je pense qu'il y a bien quelque chose du même ordre dans le silence familial au sujet de mes parents : la douleur de la perte des êtres chers fait qu'on ne parle pas d'eux, pour ne pas raviver le chagrin. Et puis, il faut cacher ses sentiments et, pour cela, le silence est une méthode infaillible. Très vite, je me suis donc tu, mimant l'attitude commune, même si je restais un peu à part et, surtout, facilement irritable et violent. Il y a bien d'autres enfants qui s'isolent un peu et manifestent de la violence : qu'avais-je de si différent de ces autres, finalement ? Je gardais au fond de moi de lourds secrets. Et puis, sans en parler, j'attendais le retour de mes parents. Je les ai attendus jusqu'en 1952. Mes souvenirs d'errance pendant près de trois ans, avec des adresses successives, comment aurais-je pu les oublier ? Pourquoi tous ces voyages avant le retour à Paris ? Pourquoi tant de disparus dans la famille ? Silence, on vit !

03/2010

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Beaux arts

Diego et Frida

Lorsque Frida annonce son intention d'épouser Diego Rivera, son père a ce commentaire acide : " Ce seront les noces d'un éléphant et d'une colombe. " Tout le monde reçoit avec scepticisme la nouvelle du mariage de cette fille turbulente mais de santé fragile avec le " génie " des muralistes mexicains, qui a le double de son âge, le triple de son poids, une réputation d' " ogre " et de séducteur, ce communiste athée qui ose peindre à la gloire des Indiens des fresques où il incite les ouvriers à prendre machettes et fusils pour jeter à bas la trinité démoniaque du Mexique - le prêtre, le bourgeois, l'homme de loi. Diego et Frida raconte l'histoire d'un couple hors du commun. Histoire de leur rencontre, le passé chargé de Diego et l'expérience de la douleur et de la solitude pour Frida. Leur foi dans la révolution, leur rencontre avec Trotski et Breton, l'aventure américaine et la surprenante fascination exercée par Henry Ford. Leur rôle enfin dans le renouvellement du monde de l'art. Etrange histoire d'amour, qui se construit et s'exprime par la peinture, tandis que Diego et Frida poursuivent une œuvre à la fois dissemblable et complémentaire. L'art et la révolution sont les seuls points communs de ces deux êtres qui ont exploré toutes les formes de la déraison. Frida est, pour Diego, cette femme douée de magie entrevue chez sa nourrice indienne et, pour Frida, Diego est l'enfant tout-puissant que son ventre n'a pas pu porter. Ils forment donc un couple indestructible, mythique, aussi parfait et contradictoire que la dualité mexicaine originelle, Ometecuhtli et Omecihuatl.

09/1995

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Littérature française

L'imitation du bonheur

En 1871, une Constance Monastier, jeune épouse d'un maître soyeux des Cévennes, n'a a priori rien à partager avec un Octave Keller, proscrit de la Commune de Paris, réchappé de la semaine sanglante et de ses 30 000 morts. Tout les oppose : leur milieu, leurs convictions, et cette interprétation de l'insurrection parisienne au sujet de laquelle la jeune femme, dans la diligence qui la ramène à Saint-Martin-de-l'Our, en aura entendu des vertes et des pas mûres. Tout les oppose, et pourtant c'est bien cette Constance qui profitera d'un incident de parcours pour fausser compagnie aux autres voyageurs, et fuir à travers les monts cévenols avec ce vagabond fiévreux trouvé blessé sur le chemin. Octave aura trois jours pour donner à la jeune femme une autre image de ceux qu'on appelle les communeux. De quoi évoquer la haute figure de l'Admirable, autrement dit d'Eugène Varlin, de quoi la convaincre que la justice et la générosité font un très honnête programme, de quoi le réconcilier, lui, hanté par les visions du massacre, avec le meilleur de la vie, de quoi découvrir ensemble que l'amour n'a pas déserté, alors que tout autour le monde ancien bascule dans la modernité, que le cheval cède devant le train, que le cinéma s'annonce, et que le roman en aura bientôt fini avec ce genre d'histoires. Mais Constance Monastier, la plus belle ornithologue du monde, dont une pierre gravée sur le mont Lozère porte le souvenir, valait bien qu'on renoue avec certaines pratiques romanesques...

01/2006

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Critique littéraire

Correspondance 1926-1968

Paulhan se juge "tout à fait banal" , se range dans "le parti des gens qui s'intéressent, qui sont à chaque instant épatés" . Guéhenno a la conviction d'appartenir à "une espèce commune de l'humanité" , celle de "ces hommes de série" , que désemparent les événements. Coquetteries d'intellectuels et d'écrivains qui savent trop bien qu'on ne les prendra pas au mot, que leurs oeuvres disent tout le contraire ?Leurs lettres incitent à ne pas répondre trop vite. A côté de la Grande Guerre, du Front Populaire ou de l'Occupation, il y est beaucoup question de divers petits événements, que l'on appelle trop vite "fait divers" . L'un, "esprit insaisissable" , se méfie des professeurs, auxquels il reproche "d'avoir leur siège fait, leur système" . L'autre en veut aux "joueurs" et a parfois soupçonné son ami "d'aimer les idées, pour le plaisir, à tous risques, et dût le monde s'écrouler" . Pourquoi, dans ces conditions, leur amitié n'a-t-elle jamais connu de ces "vacances" qui séparent des esprits pourtant mieux faits pour se comprendre et s'estimer ? Parce qu'ils partagent une conviction : "Nous ne sommes pas le centre du monde, nous ne valons, nous ne sommes dans la vérité qu'à condition de nous négliger nous-mêmes pour autre chose" . Cette autre chose peut être la politique, la métaphysique ou la résistance à l'oppression. Dans tous les cas, elle passe par cet amour de la littérature qui, seule, peut expliquer le monde et donner un sens aux faits divers dont il est question dans cet entretien de quarante ans.

11/2002

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Sociologie

Discrimination positive. Pourquoi la France ne peut y échapper

Près de cinq millions de français sont issus de l'immigration maghrébine. Derrière les quelques centaines d'individus mis en avant dans les médias comme des " exemples de réussite " se profile en vérité une immense majorité de citoyens relégués dans des banlieues cloisonnées à l'urbanisme inhumain, socialement et culturellement en marge de la République. Renvoyés génération après génération à leur origine, ceux-là désespèrent de jamais devenir " des Français comme les autres ". Comment la France, si prompte à donner des leçons de démocratie et d'universalisme au monde entier, a-t-elle pu en arriver là, et laisser sur le bas-côté ses compatriotes issus de l'immigration ? Yazid et Yacine Sabeg lancent un défi à ceux qui s'abritent derrière la République, la Constitution, la loi, pour requérir l'immobilisme. Leur livre est un voyage engagé au cœur des sources et des enjeux culturels, historiques et économiques qui ont instauré, dès la fin du XIXe siècle, les conditions d'émergence et d'installation d'une discrimination négative grande ampleur. Le remède qu'ils préconisent est un remède de cheval. S'inspirant d'exemples étrangers et de certains héritages communs, notamment avec les Etats-Unis, ils s'efforcent d'aller aussi loin que possible dans la remis en cause des idées reçues et des vérités toutes faites. Ce livre est le plaidoyer " politiquement incorrect ", lucide et documenté de deux amoureux fervents de la France, convaincus que des solutions existent et que, lorsqu'il s'agit de l'égalité, tout ne peut pas avoir été tenté. Le débat sur la discrimination positive, si souvent escamoté, est ici n comme il le mérite.

10/2004