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Andreas poème Cynewulf

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Critique littéraire

Correspondance 1907-1924

Après la disparition brutale de Jacques Rivière au début de 1925, Isabelle Rivière avait obtenu l'accord de Paul Claudel pour donner aussitôt un témoignage de la rencontre spirituelle et littéraire poursuivie par lettres depuis 1907 entre le poète et le jeune critique. Elle avait publié, en 1926, 61 lettres retraçant un parcours spirituel commencé avec la première lettre, et que l'on pouvait considérer comme achevé à la Noël de 1913, quand Rivière fut revenu aux sacrements catholiques. La présente édition comporte 134 lettres, de 1907 à la fin de 1924, plus trois lettres envoyées par Claudel à Isabelle Rivière pendant que son mari était prisonnier de guerre. Cette correspondance éclaire de façon nouvelle ce qu'un jeune homme anxieux pouvait attendre de Claudel, au début du siècle. Comment le poète, avec la force que l'on connaît, essaie de communiquer sa foi au jeune philosophe qui s'adresse à lui. Dans sa partie inédite elle éclaire aussi l'histoire des débuts de la N. R. F. , les rapports complexes entre Claudel et ce groupe, l'évolution spirituelle et intellectuelle de Rivière après 1914. Auguste Anglès, qui a étudié si profondément l'histoire de la N. R. F. à cette époque, a pu écrire dans son introduction : "Si quelqu'un a "pris" Rivière à Claudel, ce ne fut pas Gide, mais Proust".

09/1984

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Critique littéraire

Guillaume Apollinaire. Naissance d'une vocation

A sept ans, Wilhelm de Kostrowitzky se découvre une vocation de poète. A douze ans, c'est une vocation de journaliste qui débute lorsqu'il crée un journal dans son lycée. A vingt ans enfin survient la vocation de critique d'art après avoir rencontré Picasso et Braque. Il prend alors le nom d'Apollinaire. Guillaume Apollinaire. Jean-François Robin fait de cette "naissance d'une vocation" une biographie romancée, où il suit pas à pas l'évolution et l'oeuvre du poète, en se glissant dans la peau des acteurs qui l'ont connu. Apollinaire se raconte, mais tous ceux de son entourage le racontent aussi : sa mère joueuse et aventurière qu'il suit au gré des casinos ; son frère, sage employé de banque, et surtout ses amis de lycée gardés tout au long de sa vie. Tous racontent la bataille incessante qu'il a dû mener pour s'imposer dans le paysage littéraire du Paris de cette époque bohème, une époque qu'il a su égayer de ses excentricités, de son génie, de son humour, de ses amours impossibles et de son art de vivre. Jusqu'à ce que la blessure reçue lors de la première guerre mondiale, combinée à la grippe espagnole, ne mette fin à ses jours prématurément. Cent ans plus tard, la poésie d'Apollinaire ne nous a pas quittés, elle continue sa chanson immortelle.

11/2018

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Poésie

Les riffs d'un Moroccan Rebel

Ce sont les histoires d'un Marocain qui a refusé de subir le destin Il a laissé la fatalité aux écoliers menottés à leurs chaises Il n'a jamais fait les choses comme les autres gamins Préférant la bagarre que de baisser la tête Préférant jouer que de surjouer l'élève modèle Préférant tomber pour ses idéaux que d'être étouffé par ses racines. A travers des poèmes très "punk" et "rock'n'roll" , Soufiane El Khalidy nous invite à découvrir son parcours personnel et dénonce au passage les travers de la société. Son écriture dévoile une identité multiple et mouvante. Sa poésie, très libre et moderne, dépeint son enfance à Agadir, sa vie d'étudiant à Al Akhawayn, aux Etats-Unis, en France et en Espagne, des tournages à Hollywood en tant qu'acteur, le racisme dans l'industrie du cinéma, son regard sur les sociétés marocaines, américaines ainsi que le reste du monde, les femmes de sa vie, ses moments de joie, ses moments de doutes... En choisissant le cinéma, Soufiane voulait montrer un autre Maroc au reste du monde, loin des clichés habituels, de la misère, des paysages désertiques et des couleurs qu'on voit d'habitude sur nos écrans. Il écrira ces poèmes durant ses voyages et ses études, et sur les plateaux de tournage à Hollywood. Un recueil qui interpelle, questionne et fait réagir.

07/2022

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Critique littéraire

Des lyres et des voies. Sept études sur l'art, la musique et la poésie précédées de Tarab ou l'ivresse harmonique suivies de Jorge Luis Borges et Les Mille et Une nuits

Dans les études rassemblées sous ce titre, Sobhi HABCHI, en poète mais aussi en comparatiste et en chercheur, a voulu montrer comment le fait littéraire, poétique, artistique et musical, peut devenir un moyen de réflexion dans la mesure où il exprime une certaine vision de l'homme et du monde et plus encore de L'homme dans le monde. Dans son propos sur le phénomène du Tarab/enchantement ainsi que dans ses deux études sur la musique et la poésie et la poésie de la musique, il tente de donner au lecteur occidental la "traduction" des effets de ce ravissement ou de cet émerveillement à dimension ontologique qui envahit celui qui cesse d'être auditeur pour faire participer les mouvements de son âme et de son corps au rythme de l'univers. L'étude sur l'essence de la création poétique, comme celles consacrées au poète argentin Porchia (l'une des premières réflexions en français sur ce grand visionnaire), au romancier cubain Alejo Carpentier et à Jorge Luis Borges proposent de nouveaux angles de lecture pour mieux saisir ce qu'est le mystère de la création poétique. Et au nom de l'amitié, Sobhi Habchi consacre un essai au peintre franco-espagnol Manolo Ruiz-Pipó, ami trop tôt disparu : un hommage où ne manquent pas les bons souvenirs de Chartres... ni le partage d'une fraternité poétique et artistique exemplaire.

03/2013

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Sciences historiques

L'Orne

Des années 1880 aux années 1930 a lieu le choc de civilisation le plus rude de l'Histoire. On passe du feu de bois à l'électricité, du cheval au moteur, des chemins de terre à la voie des airs. Tout change et pourtant, jusqu'à la première guerre mondiale, tout reste stable. Comme le dit le dicton, « Fleur n'est pas pomme et pomme n'est pas bère ». Ici, à la Belle Epoque, on vit au rythme des saisons et des 200 foires et marchés qui animent le département. Pratiquée par des amateurs éclairés, la photographie naissante est le témoin privilégié de cette période. Pour la première fois sans doute, les humbles ont droit à la postérité. Alors, au détour d'une place de village, au coin d'une église ou à la lisière d'un champ, peut-être reconnaîtrez-vous un aïeul dans ce florilège de plus de 370 clichés anciens?? Ils racontent l'Orne, mosaïque de pays qui s'emboîtent comme un puzzle depuis le Bocage normand jusqu'au pays d'Ouche, d'Alençon à Argentan, du Perche ornais au pays d'Auge. Auteur des ouvrages Moulins-la-Marche et son canton en 2006 et L'Aigle en 2008 dans la collection Mémoire en Images, Servane Prunier continue sa quête de souvenirs sur l'Orne.

10/2011

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Littérature étrangère

Vie de Richard Savage

Bâtard de sang noble poursuivi par sa mère d'une haine aussi inexpiable qu'incompréhensible, condamné à mort sauvé par une grâce royale, un jour poète crotté, le lendemain favori des salons, Richard Savage connut une existence tourmentée, qui semble plus relever du roman - ce qui frappa déjà Diderot lors de sa lecture - que de la réalité. Fiction ou vérité, c'est bien l'ambiguïté qui pèse sur cette Vie puisque le mystère des origines de Savage, victime ou calomniateur, imposteur conscient ou mythomane, n'a pas été résolu par les historiens et la critique, quand même ils inclinent au scepticisme. Samuel Johnson, lui, ne mit pas un instant en doute la parole de celui qu'il considérait comme un ami et dont il tient la plupart des anecdotes qu'il rapporte. Curieux ascendant si l'on considère le sort contrasté que la postérité a réservé aux deux hommes : d'un côté la figure tutélaire des lettres anglaises, de l'autre un poète mineur, auteur de pièces de circonstances, retombé dans l'oubli. Dans les interstices de sa Vie de Richard Savage, c'est peut-être un secret autoportrait de Johnson qui se dessine, portrait de l'artiste en jeune homme, si l'on veut, qu'attendent encore ses certitudes et que troublent déjà le scrupule et la noire mélancolie.

02/2010

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Critique littéraire

Lectures d'Ovide. Publiées à la mémoire de Jean-Pierre Néraudau

Les collègues et les amis de Jean-Pierre Néraudau ont voulu saluer sa mémoire en regroupant un ensemble de trente-cinq contributions sur l'un des poètes latins auquel il consacra lui-même de nombreux travaux : Ovide, en effet, par le miroir de la culture alexandrine et augustéenne qu'il représente, ainsi que par l'immense fortune qu'il connut du Moyen Age aux Temps modernes, incarne parfaitement ce qu'était la latinité aux yeux de Jean-Pierre Néraudau : à savoir une tradition vivante qui se perpétuait, sur la longue durée, dans les " confluents " des arts, animant l'inspiration des poètes, nourrissant l'imagination des peintres et des sculpteurs, défiant la virtuosité des musiciens. C'est dans cet esprit qu'il faut comprendre le terme " lectures " : à la fois dans le sens des lectures qui ont pu influencer Ovide (sources hellénistiques, poésie latine pré-augustéenne, histoire romaine) et dans le sens de celles que le poète a suscitées dans la tradition occidentale jusqu'au XVIIIe siècle. De la littérature aux arts plastiques, en passant par l'histoire du livre illustré ou de la mythographie, Ovide a fait ici l'objet d'approches très diversifiées, en mettant en commun les compétences de spécialistes français et étrangers qui, depuis quelques années, s'accordent tous à reconnaître la place hors du commun qu'occupe le poète latin dans la tradition occidentale.

01/2003

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Critique littéraire

Cocteau et Monaco

On commence à savoir enfin que derrière l'image de Jean Cocteau magicien, illusionniste, touche-à-tout de génie, " Paganini du violon d'Ingres " se cachait un poète secret qui s'attacha sa vie durant à mettre sa nuit en plein jour. Doué d'une stupéfiante force créatrice, cet éternel jeune homme au physique de fil de fer fut un athlète de la poésie, utilisant avec bonheur tous les genres : vers, prose, dessin, théâtre, film, fresque, peinture... Aucune activité artistique ne lui resta étrangère. Sur sa trajectoire, le rocher de Monaco fut, dès sa jeunesse, un point de repère important. Du Ballet russe de Serge de Diaghilev basé à Monte-Carlo au séjour à la villa Santo Sospir de Saint-Jean-Cap-Ferrat en passant par l'hôtel Welcome à Villefranche-sur-Mer, des studios de la Victorine aux éditions du Rocher de Charles Orengo, du " dernier temple avoué du hasard " aux cérémonies du mariage princier en 1956, Jean Cocteau n'a cessé de hanter cette côte d'Azur et cette principauté de conte de fées, comme la nomme Carole Weisweiller dans sa préface. Patrick Renaudot évoque avec chaleur le parcours du poète, mettant en lumière sa ligne de vie qui fut avant tout une ligne de cœur et le ramena si souvent sur les rives de la Méditerranée.

12/1999

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Poésie

Les larmes funèbres

Un poète méconnu que ce Christofle Du Pré, sieur de Passy en Brie, dont le nom n'évoque en général que le titre qu'il a choisi pour son recueil poétique. On sait que les autres membres de sa famille appartiennent au Parlement de Paris, et lui-même, sans que l'on puisse préciser la nature de ses liens avec le Parlement, contribue par une odelette à La main d'Etienne Pasquier, recueil collectif de pièces composées à l'occasion des "Grands Jours de Troyes" de 1583. Un des sonnets liminaires des Larmes funebres nous apprend qu'il s'est rendu à Constantinople après la Saint-Barthélemy, peut-être missionné dans le cadre de fonctions au Parlement. De retour de Constantinople, il épouse une veuve, Antoinette de Faucon ; quatre ans plus tard, en juillet 1577, elle meurt. Cette tragédie personnelle inspire à Du Pré Les larmes funebres, soixante-quinze sonnets et trois odes en mémoire de la disparue qui font de leur auteur, Passy, le Passionné par excellence, au sens christique du mot. Ce canzoniere très particulier est aussi une prise de position en faveur de l'amour conjugal — singularité revendiquée haut et fort, au moment même où Amadis Jamyn publie Le misogame et où Philippe Desportes, le poète à la mode, donne à lire des stances contre le mariage.

02/2004

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Religion

De sa Part. Douze lettres de saint Dominique écrites post gloriam

Il y a deux manières de parler d'un homme. La première est extérieure. Elle emprunte le chemin du temps et de la mémoire pour retrouver quelque chose de ce que fut la personnalité, le visage, d'un homme ou d'un saint. La seconde est intérieure. Son point de vue n'est plus celui du temps mais de l'éternité, car si le temps garde la trace du sillon qu'a dessiné une existence - écrits, témoignages, amitiés - la vérité d'un être et d'une vie, nous a averti saint Paul, est désormais " cachée avec le Christ en Dieu ". Cette voie intérieure est celle qu'a choisie Michel-Marie Zanotti-Sorkine dans ce nouveau livre. De la prière et de la fréquentation du fondateur des Frères prêcheurs et de ses fils, sont nées ces " douze lettres de saint Dominique écrites post gloriam ". Non pas traités mais missives - car de l'éternité l'on va à l'essentiel -, adressées à tout chrétien sur les thèmes les plus importants de la vie spirituelle : la prière, la pénitence, l'eucharistie, Marie... où tout ne veut que " parler à Dieu ou parler de Dieu ", ainsi que le voulait saint Dominique. Parler de l'essentiel ou se taire. Seul un poète, mais ce poète est prêtre, pouvait recueillir cette ultime injonction. Et ne pas faire mentir le silence.

01/2005

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Poésie

Offrandes poétiques aux Mères

Ce recueil de plus de 50 poèmes est un hymne aux Mères, à l'Amour et à la Nature. Le livre est d'abord une main tendue vers tous ceux qui ont encore leurs parents en vie. Ils ne savent pas la chance qu'ils ont de les avoir auprès d'eux en continu. C'est une véritable richesse humaine, que disons-nous, de l'or entre les mains. Il faut donc leur accorder la place qu'ils méritent dans nos coeurs, dans nos esprits et dans nos vies. Les sages de chez nous, qui nous ont éduqués, nous ont appris que, pour l'enfant, les parents sont les représentants visibles de Dieu sur terre. C'est pourquoi l'enfant doit honorer ses parents, qui lui ont donné la vie. Ensuite, notre mère (paix à son esprit), c'est notre Dieu sur terre, elle est notre source de vie, d'amour et de bonheur. Nous sommes d'autant plus fier d'elle qu'elle a su nous transmettre toutes ses valeurs de son vivant. Enfin, c'est un message fort et engagé pour la reconnaissance de cette douleur particulière face à la perte d'un être cher. En résumé, ce recueil de poèmes que livre l'auteur au public a une ambition, celle de charrier les mots pour panser les maux, se transformant ainsi en espérance de vie.

10/2015

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Poésie

Poésies. Et autres textes

Avec celles de Baudelaire et de Rimbaud, la figure de Mallarmé domine la modernité poétique qui se constitue à la fin du XIXe siècle, et, quoique son œuvre fût rare, adressée de loin en loin à une élite de lecteurs lentement accrue, " il lui avait suffi, dit Valéry, de quelques poèmes pour remettre en question l'objet même de la littérature ". Un vers nouveau naît avec lui, refermé sur le scintillement réciproque des vocables qui le constituent, une poésie qui donne congé au réel pour en préférer l'évocation pure, un langage qu'on a pu dire obscur mais qui n'est en réalité que le défi lancé aux lecteurs qui sauront, pour eux-mêmes, en déployer secrètement le sens. Parce que Mallarmé a été aussi bien le plus lucide analyste des états de la poésie, du mystère qui règne dans les lettres, de la crise du vers, et de la séparation radicale que la littérature désormais manifeste à l'égard du langage ordinaire, on ne trouvera pas seulement dans ce volume les Poésies, les poèmes en prose ou bien Un coup de dés, mais quelques-uns des grands textes théoriques qui continuent de marquer si profondément notre époque : c'est-à-dire finalement le parcours d'une vie où l'écrivain, devenu impersonnel, s'efface devant une sorte de religion de l'œuvre et du Livre à faire.

03/2005

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Critique littéraire

Les rimbaldolâtres

Tout semble avoir été dit sur Rimbaud. Tout. De son vivant déjà, Verlaine l'avait rangé dans son recueil des Poètes maudits, et on n'avait jamais vu maudit si fameux. Le mythe s'augmentait de l'absence, le poète abandonnant la poésie et partant pour le Harar. Rimbaud est très vite devenu plus que Rimbaud, plus que sa poésie. Tout de suite sont apparus des "rimbaldolâtres", qui l'ont utilisé pour leur cause. Catholiques, surréalistes, révolutionnaires, rockers, tant d'autres ! En allant à la rencontre les rimbaldolâtres du XXIe siècle, biographes exaltés, essayistes maniaques, passionnés sincères, écrivains, cinéastes, hommes de télévision, jusqu'à Patti Smith qui, cent vingt ans après sa mort, lui a rendu un hommage public dans l'église Saint-Rémi de Charleville-Mézières, ce livre nous raconte la création d'une mythologie moderne. Seulement, plus on s'approprie Rimbaud, moins il est là. Plus on croit l'étreindre, plus il nous échappe. Cessant d'être poète, il est devenu, sous le regard érudit et jaloux des rimbaldolâtres une star, un extraterrestre. Son mystère est devenu la proie de tous les fantasmes. D'un style drôle et mordant, l'auteur nous révèle une face méconnue de ce continent littéraire, où prospère une légende dont on se demande qui elle sert le plus : l'idole ou ses dévots ?

05/2015

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Critique littéraire

La Nouvelle Revue Française N° 278, Février 1976 : Hommage à Saint-John Perse

Marcel Arland, Présence de Saint-John Perse Gloria Alcorta, Saint-John Perse en voyage de noces Vicente Aleixandre, Comme d'hier Christiane Baroche, Le poète et l'homme Joël Baudry-Bertin, Simplement Alain Bosquet, Comme un refus de l'Occident Louis Brauquier, Seigneur, je ne suis pas digne Roger Caillois, Reconnaissance à Saint-John Perse Alain Clerval, Faire allégeance au discours...Georges Desportes, Saint-John Perse, poète créole ou l'insulaire révolté ? Lorand Gaspar, A Saint-John Perse Jean-Charles Gateau, I grecs amers Edouard Glissant, Saint-John Perse et les Antillais Jorge Guillén, Colonie archaïsante Arthur Knodel, Message du pays d'exil Michel Léturmy, C'était un très grand livre Roger Little, De l'ombre d'un grand arbre...Romeo Lucchese, Saint-John Perse écrivait «pour mieux vivre»Archibald MacLeish, Souvenir de Perse Robert Mallet, L'Heure du Testament Paul Morand, Saint-John Perse à Londres, en 1940 Pierre-François Moreau, Le rythme du monde Pierre Oster, Adieu à Leger Yves Régnier, L'ambassade de Saint-John Perse Guy Rohou, L'âme très foraine Robert Sabatier, L'été plus vaste que l'empire...Mireille Sacotte, Sur Saint-John Perse, à propos de musique James Sacré, Saint-John Perse György Somlyó, Ailleurs Henri Thomas, Le songe de Crusoé Louise Weiss, Alexis, fils exemplaire Documents : Jacques Rivière, Lettre à Alexis Leger Saint-John Perse, Lettre à Gaston Gallimard - Lettre à Marcel Arland.

01/1992

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Poésie

Les feuillets de la minotaure

Ce texte poétique à la structure ouverte ancre le récit dans un passé mythique méditerranéen en même temps qu'intensément actuel (le Cap Corse). A travers la voix de Minoa, qui confie son désarroi, ses doutes, ses perplexités face à la vie et à l'amour, toute une réflexion sur l'écriture est engagée. Pour explorer le monde intérieur qui la fonde et dans lequel elle se débat, la narratrice choisit des modalités d'écriture et des tonalités volontairement diversifiées. L'ensemble épistolaire des Feuillets de Minoa (première partie), est ponctué par de brefs poèmes dont la tonalité sagement érotique rompt avec la prose des lettres tout imprégnées du "sentimentalisme" du XVIIIe siècle. Les Journuits (seconde partie) combinent récits oniriques et prose journalistique. Les Petites fantaisies minoennes (3e partie), brefs textes en vers, jouent le rôle d'intermède ludique. La dernière partie, Chants de Minoa, rassemble des poèmes inspirés par la même ferveur lyrique. Avec en ouverture une sextine écrite selon les règles mises en place au XIIe siècle et en chant final, le "Brame de la Minotaure", l'ouvrage, tendu à l'extrême, constitue une partition surprenante. Si la voix dominante est celle de Minoa, les différents modes d'expression qu'elle emploie pour la faire résonner, rendent compte d'une intériorité polyphonique d'une grande intensité.

04/2015

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Histoire de France

Madeleine Riffaud. L'esprit de résistance

Juillet 1944, dans Paris occupé. Une jeune fille de 19 ans abat en plein jour un sous-officier nazi de deux balles dans la tempe. Arrêtée, torturée, "Rainer" échappe de peu à l'exécution et à la déportation. Madeleine Riffaud entre alors dans l'Histoire bien malgré elle. Cette Française hors du commun est aujourd'hui une de nos sentinelles de la mémoire, qui témoigne depuis des années sur sa participation à la Résistance. Dans le Paris de l'après-guerre, elle se fait aussi un nom comme poète et devient l'amie de Picasso, d'Eluard, d'Aragon, de Vercors et des Aubrac. Entrée à Ce Soir, puis à L'Humanité comme journaliste, elle affirme son engagement pour la paix et la liberté partout où sa quête de vérité et son goût pour l'action la mènent : en Indochine, où elle vit avec le grand amour de sa vie, le poète Nguyên Dinh Thi, en Algérie, où elle échappe de peu à un attentat de l'OAS, au Viêtnam, où elle révèle l'horreur des bombardements nord-américains, puis enfin dans la France des années 1970, où elle décrit les conditions difficiles des hôpitaux parisiens. Basée sur son oeuvre, ses archives et son témoignage, cette biographie nous livre le portrait intime d'une grande dame au caractère bien trempé et au parcours exceptionnel, qui vécut mille vies en une.

10/2019

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Critique Poésie

Senghor. Un prêtre sans étole

Adossé à l'oeuvre poétique et pour une large part aux Elégies Majeures, cet ouvrage est un véritable parcours initiatique à l'image de la grande initiation dans la tradition seereer. Malgré une vie écartelée entre une aspiration vers l'Absolu aux dimensions infinies, sinon comme "Alpha et Oméga" et pour le poète chrétien, Dieu et les contradictions humaines, Senghor a essayé sa vie durant, avec sa capacité de conciliation, de séduire, de réunir autour de sa personne, des femmes et des hommes qui le reconnaissent comme un sage de l'Afrique contemporaine. Ce qui est essentiel et propre aux chrétiens, c'est de croire en Jésus, le Crucifié, le Messie ; dans la même mouvance, de l'identifier comme le fils de Dieu, unique et premier-né tout ensemble, celui en qui Dieu se révèle Père et Amour. C'est une sorte de "Séquela Christi" que le poète propose aux lecteurs des Elégies Majeures. Mettre ses pas dans ceux du Christ, dans son Chemin de Croix, sa Mort et sa Résurrection. C'est ce même Jésus que Senghor, dans son jeune âge, a voulu suivre, lui ressembler, être un "alter christus" en répondant à sa vocation sacerdotale. Les Pères Spiritains décidèrent autrement. La porte du sacerdoce ministériel fermée définitivement, il restait à Senghor non sans quelques amertumes, celle du sacerdoce commun des fidèles à travers la "Tria mounéra".

04/2021

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Littérature française

Vita Nova, la nouvelle vie

Un journaliste se rend àVenise pour écrire un article sur la ville des amoureux. Lui, n'en mène pas large dans sa vie affective, un vrai désert ! Arrivé dans la cité magique, son bureau lui propose une exclusivité... Interviewer un poète, auteur inconnu d'un recueil qui s'est vendu comme des petits pains, à une époque où plus personne ne s'intéresse à la poésie... Montesanto est un personnage énigmatique, secret. Il n'a jamais donné d'interview Le journaliste va essayer de comprendre ce phénomène, ce que le poète avait à dive, sa motivation, pourquoi un tel succès... Et Montesanto lui dévoile son secret... Construit comme un thriller, ce roman mélange habilement des rencontres hasardeuses entre personnages troubles ou attachants. Il en ressort une histoire à étages, simple et complexe à la fois, avec des passages qui incitent à la réflexion : les thèmes de la vie amoureuse, de l'attirance, du couple, des mystères de la vie et de la mort, de notre place dans l'univers et d'autres thèmes plus légers, plus souriants comme les délices d'une rencontre amoureuse... Du suspense, de la Poésie... un véritable appel au ré-enchantement du monde à travers la beauté et la poésie, de curieuses réapparitions de personnages du monde de la littérature classique, une réflexion sur le sens de la vie.

05/2019

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Poésie

Parfums du Nirvana

Tel un voyage en milieu inconnu aux milles parfums et saveurs, ce recueil de poèmes abrite le cheminement d'une âme, d'un coeur et d'un amour, celui d'une créature astrale aux origines caribéennes et aux teintes ardentes. Douleurs et guérisons, extase et affliction ? : on suit les pas d'une femme en terre nouvelle, en terre d'existence. Elle s'adonne et résiste, hurle et se clôt, s'embrase et se glace parmi colibris, océans lactés, ombres aux couleurs des caïmites et chair de mangue et de maracudja. Le vent souffle ? ; la nuit est bleue, comme effleurée par la vague des astres. Une créature arrive en sereine terre... Passionnée par la littérature et l'écriture, Elayis - jeune Guadeloupéenne de 17 ans - écrit déjà de petites histoires illustrées durant son enfance, se perdant dans les mots, ivre d'inspiration. A 14 ans, elle utilise la poésie comme échappatoire. Aujourd'hui, aussi passionnée d'art et de dessin, l'auteure s'inspire de son île natale pour ses écrits et créations. Elle crée librement en partageant son univers, ses expériences et ses pensées grâce à la magie des mots. N'étant pas attirée par un modèle strict et classique de poésie, elle laisse sa plume la guider dans des types d'écriture divers. C'est désireuse de partager sa passion qu'elle publie son premier recueil de poèmes, Parfums du Nirvana.

04/2021

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Poésie

Dans l’atelier des berceaux

"Si Naître est une source qui trace ma pensée, alors elle représente ma pensée la plus évidente de l'aube absolue. Elle m'accomplit, me prolonge dans le débordement de son coeur. J'y trouve ma sente d'éternité, et mes postérités de chemineau qui connait la grâce d'être vivant". Ces courts poèmes sont autant de tentatives pour questionner le ça va de soi de la paternité. Un questionnement inépuisé qui cherche à mettre en rapport les termes d'abolition et d'accomplissement sur le même terrain d'entente. Loin d'abolir un chapitre, une période de vie, la paternité dans le couple vient tout entière accomplir, grâce aux grossesses, les termes d'un projet de vie pourtant si difficile à transcrire : une sorte de mandala qui ne se lit qu'en se traçant au sol et dont chaque grain signe le désir d'une vraie joie, d'une joie parfaite. L'expérience de la naissance a dessiné un espace intermédiaire entre un temps qui accomplit et un autre qui s'accomplit ; un entre-deux qui rend possible bien des dépassements et bien des intuitions sur le sens du lointain d'une vie qui se transmet : une "rencontre faite de bégaiements indicibles" , dirait Lévinas. Ces poèmes sont donc à lire comme autant d'indiscrétions à l'égard de cet intranscriptibilité de la parentalité.

12/2023

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Poésie

Sagesse et vanité

Avant d'aborder cet ouvrage, sachez que sa lecture fera peser sur vos épaules la responsabilité d'un juré d'assises : Déclarerez-vous Grégory CHERQUI coupable ou non coupable ? En effet, voilà que cet homme de 48 ans, qui menait jusqu'alors la vie bien rangée d'un avocat d'affaires parisien, s'est laissé aller à dévoiler au grand jour son tout premier recueil de poèmes ! Dès les premières pages, l'auteur vous invite sans complexe ni pudeur dans les profondeurs intimes de son âme. Dans cette compilation de poèmes, cueillis au fur et à mesure des étapes de sa vie, il ne vous épargne rien de ses tourments ni de ses fragilités. Par un savant mélange d'introspection et de dérision, l'auteur se livre et se délivre à travers divers thèmes qui vont du rapport à la famille au rapport à Dieu et à la judéité, en passant par l'amour, la musique et le temps... Au contact de sa langue directe et respectueuse de la versification classique, vous vous surprendrez par moment à vous reconnaitre en lui. Et si tel est le cas, parce que nous sommes tous parfaitement imparfaits, ce sentiment d'identification devrait normalement vous conduire à juger avec indulgence que le sort de cet homme relève tout à la fois de l'innocence et de la culpabilité, de la Sagesse et de la Vanité.

03/2024

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Critique littéraire

Max Jacob écrit. Lettres à six amis

Huit spécialistes de Max Jacob se sont réunis sous la direction d'Anne Kimball pour présenter six correspondances du poète. Les lettres s'étalent de juin 1921, lors de l'arrivée de Max Jacob à Saint-Benoît-sur-Loire, au 28 janvier 1944, peu avant sa mort le 5 mars. Comme deux de ces correspondances datent du début de cette période, deux se concentrent sur l'entre-deux-guerres, et deux s'étalent sur la période 1929-1944, elles créent ensemble une sorte de mini-biographie du poète. Chaque correspondance est largement annotée ; certaines s'accompagnent de photos ou de documents. Chacune révèle une face différente de l'écrivain qui s'adapte à la personnalité de son interlocuteur. Avec Charles Oulmont il se montre avenant, mais il s'agace lorsque le romancier devient trop exigeant. Envers Louis Vaillant, son meilleur ami, il est tendre, amoureux même. René Iché partage sa foi, et ils travaillent ensemble sur le médaillon qui orne la couverture de cet ouvrage. Un article pourtant élogieux de Jean Cassou sur lui l'a d'abord froissé, mais il finit par respecter et aimer l'écrivain. A Louis Dumoulin, exilé dans le Midi pendant la guerre, il raconte les souvenirs de ses années montmartroises. A cette même époque, il se prend d'amitié pour le jeune et très intelligent instituteur, Marcel Métivier.

06/2015

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Littérature française

Feuilles d'hôpital

L'hybridité est une caractéristique majeure de Loránd Gáspár, qui mena sa vie durant une activité de médecin-chirurgien en même temps que de poète, traducteur et photographe. Son oeuvre ne cesse de circuler du domaine médical au domaine littéraire, d'un genre à un autre. Dès 1960, il a tenu des cahiers de notes, contenant ses réflexions, griffonnées sur papier, parfois sur une ordonnance entre deux patients, formant tour à tour des observations sur la médecine, la douleur ou encore la poésie. Une pensée divagante, passant sans peine du philosophique au poétique, du personnel au scientifique. Feuilles d'hôpital, resté inédit à la mort du poète, est sans doute l'exemple le plus représentatif de ce dialogue entre les disciplines. Reprenant l'essence de Feuilles d'observation (éd. Gallimard, 1986) sous une forme plus construite et mûrie par l'expérience, cet ouvrage commencé dans les années 1980, en continuel chantier depuis lors, affirme et revendique son caractère composite, mêlant le style poétique et l'essai, la réflexion philosophique et le développement scientifique. Il condense les principales thématiques présentes dans l'ensemble de l'oeuvre poétique de Gaspar : pour le médecin-écrivain, la poésie est susceptible d'investir en tant que langage de la vie toutes les dimensions de l'existence humaine, y compris dans ses moments limites, la souffrance, la maladie, la guérison.

01/2024

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Critique Poésie

Charles Baudelaire. L'homme des foules

Charles Baudelaire, l'homme des foules. Charles Baudelaire est considéré comme le fondateur de la poésie moderne qu'il a très profondément marquée de son empreinte. Son influence dépasse largement nos frontières. En quelque sorte, tout poète moderne le reçoit en héritage. Pourquoi ? Cet essai tentera de répondre à cette question. Pour cela, il importe tout d'abord de revenir sur les innovations propres à son oeuvre et sur la manière dont elles ont été reconnues ou non, accueillies ou rejetées du vivant du poète. Qu'apporte-t-elle de nouveau ? En quoi est-elle différente ? J'envisage ensuite de commenter la lecture qu'en ont fait ses successeurs immédiats et les marques qu'elle a pu imprimer dans leur propre écriture : chez Verlaine, Rimbaud, Mallarmé, Laforgue, Huysmans notamment, l'héritage est immédiatement perceptible... Dans un troisième temps, je prolongerai cette réception vers quelques grands auteurs du XXe siècle particulièrement attachés à cette oeuvre, ou qui ont parfois polémiqué avec elle : Jouve, Claudel, Valéry, Proust, Breton, Sartre, Bataille, Bonnefoy, Deguy... A chacun son Baudelaire : l'heure n'est plus alors aux filiations mais aux réappropriations et aux relectures... Enfin, je m'intéresserai à la façon dont l'oeuvre de Baudelaire a été reçue et accueillie à l'étranger (par Rilke, Pasternak, Swinburne, D'Annunzio, Stefan George, Hofmannsthal notamment... .)

02/2024

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Actualité médiatique internati

Ukraine, pivot de l'Europe

Ce " pivot géopolitique " que constitue l'Ukraine n'a pas à retourner dans le giron de la Russie, tout simplement parce que l'Ukraine n'a pas fait ce choix, elle a fait celui de l'indépendance, d'une part, et aussi celui de se tourner vers l'Ouest. Et ce n'est pas une pression américaine qui a pesé dans ce choix : il existe depuis des siècles en Ukraine une aspiration à l'autonomie et une haute conscience de sa singularité, héritées de la Rus' de Kyiv, autant que de l'expérience " proto-démocratique " de la Sitch des Cosaques. Sommaire : Réginald Gaillard : L'Ukraine, ou notre souci d'Europe Serhiy Jadan : Poèmes Antoine Arjakovsky : Russes, Ukrainiens, Européens : cette histoire que nous partageons Luuk van Middelaar : Le début de la perte de l'innocence Eric Fournier : Trois journées particulières au pays de Gogol Alain Guillemoles : Malgré la guerre, peut-être à cause d'elle, l'Ukraine pivote vers l'ouest Borys Gudziak : Un archevêque de par le monde. Entretien Andreï Kourkov : Russie / Ukraine, chassé-croisé des clichés Fedir Vozianov : La tradition de l'avant-garde. Parcours d'un styliste. Entretien Viktor Yushchenko : L'avenir de l'Ukraine est à l'ouest. Entretien Taras Chevtchenko : Poèmes Anna de Czaski Canter : Présentation du Centre culturel Anne de Kiev Cahiers d'art : Ivan Marchuk Anna de Czaski Canter

04/2022

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Psychologie, psychanalyse

Psychosomatique et maladie d'Alzheimer

L'espace, le temps et des mots pour désigner les choses suffisent pour constituer les fondements du monde dans lequel nous vivons. Sans doute faut-il aussi ajouter les liens affectifs qui donnent à ce monde sa dimension proprement humaine. Et c'est précisément tous ces repères essentiels qui se trouvent frontalement attaqués par la maladie d'Alzheimer dans laquelle tout peut finir par s'effacer, sauf peut-être l'attachement. Considérée comme une pathologie neurologique à l'étiologie mystérieuse, la maladie d'Alzheimer est traitée exclusivement à coup de psychotropes qui s'avèrent parfois excessifs, voire dangereux, au détriment d'autres options possibles dont, en premier lieu, la psychosomatique relationnelle qui déplace l'intérêt de la maladie au malade. C'est cette démarche novatrice que Leila Al-Husseini a choisie, envers et contre tout, pour acquérir finalement une longue expérience clinique de cette pathologie dont le texte "Mémoire de l'oubli" rend compte. Et c'est encore ce travail très spécial, qui place tout le processus de création dans la relation, qui se retrouve dans la très belle observation que Chantal Gombert rapporte ici. Il s'agit d'une femme poète et écrivain de langue bretonne qui émerge d'un long silence se confondant avec la perte inéluctable de la langue. Fins dernières d'un poète qui vont au-delà de la mort pressentie, qui traverse le silence ultime.

06/2012

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Philosophie

Oeuvres. Tome 3, Eros, littérature et philosophie : essais romantiques et poétiques, notes philosophiques sur le thème d'éros

Si l'on connaît, à travers ses écrits sur Proust, Blanchot, Celan, l'intérêt qu'Emmanuel Levinas portait à la littérature, on ne soupçonnait peut-être pas, chez lui, l'existence d'une telle "pratique littéraire". Or, c'est ce que mettent en évidence les ébauches de roman (Eros ou Triple opulence et La Dame de chez Wepler), les notes et les poèmes qui composent ce nouveau volume d'inédits magnifiquement préfacés par Jean-Luc NancyAinsi, bien que Levinas ne soit jamais devenu à proprement parler écrivain, la passion littéraire a toujours été intimement mêlée à son projet philosophique. Levinas a vu dans la littérature le lieu peut-être le plus propre à la présentation de l'intrigue de l'autre et du rapport, de l'approche et du contact. Ecrits dès le début des années 1920, ces inédits nous font accéder à la genèse de l'oeuvre du grand philosophe. Ainsi de ces émouvants poèmes de jeunesse, rédigés en russe, en yiddish et en hébreu, alors que Levinas n'a qu'une quinzaine d'années. Ou, plus tard, ses deux esquisses de roman, qui témoignent sur le mode fictionnel de son expérience de la guerre. Levinas n'a pas été plus loin dans ses tentatives littéraires, mais le mouvement qui les portait n'a pas pour autant été effacé.

10/2013

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Poésie

Exactitudes

Rares furent les poètes qui connurent de leur vivant une gloire aussi éclatante qu'Anna de Noailles. L'oubli voire le dédain qui furent parfois son lot après sa mort en sont-ils la conséquence ? Elle a toujours conservé un public de fidèles, comme en témoigne le succès de plusieurs anthologies récentes de son oeuvre. Peut-être au fond a-t-elle surtout pâti de sa situation mondaine d'aristocrate fêtée, qui tendit toujours à occulter la vérité très humaine de ses poèmes. Si Anna de Noailles mérite d'être lue, c'est bien sûr pour l'éminente valeur de son oeuvre mais aussi, justement, par la résonance profondément humaine de celle-ci. Sceptique, voire nihiliste, passionnée et désespérée, elle rejoint les doutes les plus contemporains par son interrogation douloureuse d'une condition humaine vouée au désastre autant qu'à l'extase. Cette actualité paradoxale de la sensibilité d'une femme appartenant à un monde aujourd'hui disparu, on la retrouve à chaque page d'Exactitudes, recueil de proses paru en 1930, trois ans avant sa mort, et jamais réédité. On y admire la franchise d'une inspiration qui ne recule pas devant les aspects les plus physiques aussi bien de l'amour que de la mort. Qu'elle médite sur la dépouille d'une courtisane de l'Antiquité ou sur le désir impossible éveillé en elle par un beau marin entrevu lors d'un voyage, elle regarde la vérité avec une honnêteté impitoyable - qui justifie le titre du recueil - même si elle ne renonce jamais à l'ivresse sensuelle d'un style au lyrisme brûlant. Dans ce recueil de proses, cependant, la dimension autobiographique prend souvent le pas sur l'inspiration purement poétique. Le livre est ordonné au gré des expériences, des voyages et des souvenirs de toute une existence. Il permet, mieux que tout autre ouvrage d'Anna de Noailles, de découvrir son génie lyrique mais aussi d'entrer dans l'intimité du vécu le plus quotidien et le plus profond où il s'est ancré, depuis les années heureuses de la jeunesse jusqu'aux épreuves d'une vie tôt marquée par les deuils et la maladie. Anna de Noailles (1876-1933) devint célèbre dès la parution de son premier recueil, Le Caeur innombrable, en 1901. Cette aristocrate fut sans doute le dernier poète vraiment populaire qu'ait connu la France. On redécouvre aujourd'hui l'actualité de son oeuvre intemporelle.

04/2018

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Poésie

Spoèmes. Le sport, la vie, la poésie

Un recueil qui se veut accessible, drôle et enthousiaste, léger et poétique. Olivier Hervé nous propose d'aborder la vie par l'angle du "sport" sur le ton de l'humour, de la joie, de l'hommage, de l'ironie. Les vertus et les limites du sport, la place des femmes, le sexisme, le sensible, le sportif professionnel ou amateur, les victoires, les défaites, la triche, l'équipement, la pression du résultat, les enjeux, le jeu et la quête du "Je" , la conscience de l'effort, l'individualisme, les joies du collectif sont autant d'entrées envisagées parmi d'autres. Le sport dans ses excès, le sport dans sa magie, ses géographies. Des émotions, des folies et des victoires en Spoèmes. Le sport est une formidable machine à fantasme, une magnifique porte d'entrée sur la vie sous toutes ses formes. Miroir de l'âme et des coeurs vieillissants, adjuvant de souvenirs et catalyseur de passions, l'exercice physique engage autant le corps que l'esprit, l'instinct que la raison. On y investit son être dès lors qu'on entre en compétition, parfois, on n'y joue pas moins que sa vie. Les blessures, l'aventure, le corps, la mémoire, l'enfance, le désir sont abordés entre autres états humains dans ce recueil. Le sport est aussi une machine à produire du rêve et des illusions, à recycler les élans de l'adulte qui tente de renouer avec l'innocence des premières fois, qui tente de retrouver son corps pour se sentir vivant. Il y est aussi question des lieux du sport, paysages ou infrastructures, temples laïcs des émotions sportives, et de ceux qui font l'événement. Mais pas de poète maudit ici, juste des héros exaltés ou fatigués sur les bas-côtés athlétiques. Dans Spoèmes, de nombreuses disciplines sont évoquées : foot, cyclisme, hockey, patinage, ski, curling, bûcheronnage sportif, pétanque, hippisme, saut en hauteur, sports de combat, F1, moto, natation, plongeon, ultra-trail, escalade, escrime, course à pied, triathlon, boxe, échecs, baseball, tir à l'arc, calcul mental et bonus sur les Ultras, insupportables supporters. Les poèmes et fragments s'organisent autour d'une légèreté toute sportive, évoquant l'enthousiasme, la nostalgie, la mélancolie et la joie. Ce recueil est accessible, drôle et enthousiaste, léger mais sérieux.

06/2023

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Poésie

Antidictionnaire des couleurs

La poésie tout autant que la peinture est pour Pierre Mabille une théorie des couleurs. Mais une théorie foisonnante, mouvante, pleine de bleus. On avance dans ce livre entre images et mots - mais les uns sont les autres et vice versa - avec "la lenteur vivante de ces glissements" colorés, avec un art du décalage, de la variation, comme une douleur qui se déplace. Mabille traverse les petits tableaux du quotidien, fait miroiter les détails, les reflets, les objets communs. Autant de poèmes nécessaires comme des bulles fragiles, comme une buée de souvenirs, juste un souffle, une exhalaison. Brefs moments, brefs "poems" happés, au passage : attrapés au vol. Textes qui viennent toucher le monde par les couleurs, à la façon des aveugles qui touchent le visage de l'autre pour le reconnaître, en petites touches, et sans avoir l'air d'y toucher. On glisse dans cette "étendue fatiguée de lumières perdues" : c'est vintage, sentimental, désaturé, ça sonne pop désabusée. Il y a la tonalité de ceux qui savent que le monde ne sera jamais gagné, l'affection des losers à la Brautigan, le petit pas de côté, la pirouette, l'ironie légère et un peu triste des gars perdus dans une époque et des vêtements trop grands. Ceux qui fantasment sur Robert Mitchum mais n'ont pas grand-chose sinon des vieilles photographies, un peu de distance, des orages et des périphériques. Et puis l'oubli, beaucoup d'oubli, beaucoup de nuits. Cet Antidictionnaire des couleurs est une collection d'instantanés poétiques qui se succèdent dans un dégradé de couleurs nostalgiques et joueuses, frondeuses et graves, entre le remord, la tendresse et la joie. Chaque couleur porte mille définitions, mille variations du monde, dans leur porosité, leur contagion, leurs contradictions. Glisser d'un jour à l'autre de sa vie est une alchimie, un mélange permanent, une recherche hasardeuse de solution d'équilibre, mais tout coule en permanence dans un flux de mosaïque. Tout au long de ce mélange d'images et de mots kaléidoscopiques, vous croiserez des joueurs de basket, des mouettes sur écran géant, des formulaires administratifs, des groupes de heavy metal, des chats dans le jardin, des femmes endormies, des stations service, des nuages très rapides et d'autres super lents, des touristes anglaises, des tableaux de Claude Monet... et que l'on puisse extraire des pigments bleus des tournesols à drapeau, vous le saviez ?

11/2020