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Benjamin Chaud adaptation

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Littérature française

Les eaux troubles du mojito. Et autres belles raisons d'habiter sur terre

Sans doute, ce nouveau recueil est-il particulièrement "solaire", invités que nous sommes à goûter au plaisir transgressif du mojito, à se faire surprendre par une averse, à tremper nos lèvres dans la perfection transparente de la pastèque... Mais chez Philippe Delerm, le soleil ne va jamais sans pluie, et le bonheur sans mélancolie. Grand lecteur de Jules Renard, l'auteur le cite en exergue : "Le vrai bonheur serait de se souvenir du présent". Ce présent qui ne cesse de s'échapper, bien sûr, et dont nous avons déjà la nostalgie alors même que nous le vivons. Voici quelques exemples de ces textes. "Tendre est la vie cruelle" : sur l'amour fragile de deux personnes qui, à près de 60 ans, ont plus de passé que d'avenir à vivre ensemble, mais qu'un baiser volé va rappeler à leur adolescence. "On ne peut pas être plus près, plus chauds, plus confondus. Et pourtant c'est le fragile qu'on sent." Le bonheur de "Danser sans savoir danser" : on n'a jamais été de ceux qui fréquentent les boîtes de nuit. On admirait ceux qui, sur les pistes de danse, évoluaient si facilement. Mais un jour, à un mariage, "on choisit de danser. Danser, c'est un grand mot. On bouge comme un ours. Mais ce n'est pas grave. On a passé l'âge des susceptibilités. Chance, ça commence par un twist. On peut jouer son insuffisance au deuxième degré, en pliant les genoux, avec un mouvement de bras qui ne donne pas le change, mais semble se moquer de toute une époque - la nôtre. "Le mensonge de la pastèque" : "Elle est trop belle. Etrange. Est-ce qu'on la boit, est-ce qu'on la mange ? Elle est comme une fausse piste du désir. (...) La mangue et la goyave ont goût de mangue et de goyave. La pastèque n'a goût de rien et c'est donc elle qu'on désire en vain. Elle est la perfection de son mensonge (...) Elle n'est qu'un mirage de la chaleur et de l'été. "

08/2015

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Littérature française

Les deux orphelines. Tome 1

Vers la fin du règne de Louis XV, à l'époque où le successeur de Louis le Grand en était à se défendre, et à se mal défendre, d'autoriser le pacte de famine en se faisant lui-même accapareur de grains, une grande misère désolait la France. L'hiver vint l'augmenter encore, un hiver d'une violence rare dans nos climats, mais qui, malheureusement, devait se reproduire quelques années plus tard et amener les plus terribles désastres. L'inquiétude, disons mieux, une sorte de terreur régnait partout. Paris lui-même, ce Paris d'ordinaire si animé, si vivant, ce centre de l'activité, du travail et des plaisirs sous toutes les formes les plus brillantes, Paris avait pris un aspect lamentable. La nuit venue, toutes les lumières s'éteignaient, il se faisait un silence lugubre. Paris semblait une ville morte. Dans une vieille maison de la rue de la Mortellerie, qui était alors une des plus sombres et des plus anciennes rues du vieux Paris, au sixième étage, sous les toits, vivait un ménage d'ouvrier, bien heureux d'avoir trouvé à se loger pour trente écus par an ; les loyers étaient déjà si chers ! Certes, l'installation n'était pas somptueuse ; une toute petite mansarde, des murs blanchis à la chaux, un plafond que l'on touchait facilement de la main, pas de cheminée et, comme fenêtre, une espèce de lucarne si étroite que, pour respirer un peu d'air frais, ou profiter d'un rayon de soleil, il fallait, si l'on était deux, se prendre par la taille et se serrer l'un contre l'autre. Les deux jeunes époux qui habitaient cette mansarde ne voyaient aucun inconvénient à cela, pas plus qu'ils ne se plaignaient, en quittant la rue pour rentrer chez eux, d'avoir à parcourir, bras dessus, bras dessous, une allée basse, humide, et de grimper un sombre escalier tournant, à peine éclairé à chaque étage par un oeil- de-boeuf qui donnait sur la cour, si l'on peut appeler ainsi une espèce de puits empoisonné par les eaux ménagères que l'on jetait du matin au soir.

02/2023

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Documentaires jeunesse

9 de coeur N° 3 : L'art brut

Les artistes de l'art brut ont écrit, peint, dessiné, sculpté, créé des palais. Pourtant, aucun d'eux n'a jamais été à l'école des arts. L'Art Brut est donc un art en marge, longtemps ignoré et rejeté par l'art officiel. Au XXe siècle, des psychiatres, des artistes, des écrivains s'y intéressent, s'interrogent sur cette forme de créativité, la protègent, collectionnent les œuvres jusqu'à ce que Jean Dubuffet en invente le vocable en 1945. Passionné par ces créations multiples et libres, il les collecte, amasse des documents. Après de nombreuses péripéties, cet ensemble magnifique se retrouve à Lausanne, en 1976. La Collection de l'Art Brut est née. Elle connaît depuis un succès international. Dans ce numéro, ce n'est pas un mouvement qui est donné à découvrir, mais bien un ensemble de destins singuliers : celui d'Aloïse et de son fabuleux amour pour l'empereur Guillaume II, ou encore celui de Maisonneuve, ce brocanteur à l'idéal libertaire, dont les masques de coquillages ne sont pas sans rappeler les portraits peints d'Arcimboldo... Bill Traylor, fils d'esclave, vient du sud des États-Unis ; Kunizo Matsumoto, fou d'écriture et de théâtre kabuki, est né à Osaka. Certains créent des environnements, celui du Facteur Cheval ou le Jardin de pierres de Nek Chand en Inde. D'autres écrivent et (ou) mêlent écriture et image. Ces écrits qui jaillissent du fond d'eux-mêmes ont donné lieu à une exposition : "Écriture en délire", d'abord présentée à Lausanne et maintenant visible à la Halle Saint-Pierre à Paris. Chacun invente sa propre planète. Chacun est libre et se libère, loin de la société policée. Créateurs d'images nouvelles, ces artistes construisent des œuvres différentes, musicales, poétiques. Hors normes. Art du non-savoir de l'art, art des révoltés de la société, des malades mentaux, des prisonniers, des mystiques, expression des pulsions extrêmes, l'Art Brut présente l'activité créatrice intense de ces hommes et de ces femmes qui trouvent là un port, une halte, nécessaires à leur survie. Héliane Bernard et Alexandre Faure.

03/2005

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Littérature française

Les deux orphelines. Tome 2

Vers la fin du règne de Louis XV, à l'époque où le successeur de Louis le Grand en était à se défendre, et à se mal défendre, d'autoriser le pacte de famine en se faisant lui-même accapareur de grains, une grande misère désolait la France. L'hiver vint l'augmenter encore, un hiver d'une violence rare dans nos climats, mais qui, malheureusement, devait se reproduire quelques années plus tard et amener les plus terribles désastres. L'inquiétude, disons mieux, une sorte de terreur régnait partout. Paris lui-même, ce Paris d'ordinaire si animé, si vivant, ce centre de l'activité, du travail et des plaisirs sous toutes les formes les plus brillantes, Paris avait pris un aspect lamentable. La nuit venue, toutes les lumières s'éteignaient, il se faisait un silence lugubre. Paris semblait une ville morte. Dans une vieille maison de la rue de la Mortellerie, qui était alors une des plus sombres et des plus anciennes rues du vieux Paris, au sixième étage, sous les toits, vivait un ménage d'ouvrier, bien heureux d'avoir trouvé à se loger pour trente écus par an ; les loyers étaient déjà si chers ! Certes, l'installation n'était pas somptueuse ; une toute petite mansarde, des murs blanchis à la chaux, un plafond que l'on touchait facilement de la main, pas de cheminée et, comme fenêtre, une espèce de lucarne si étroite que, pour respirer un peu d'air frais, ou profiter d'un rayon de soleil, il fallait, si l'on était deux, se prendre par la taille et se serrer l'un contre l'autre. Les deux jeunes époux qui habitaient cette mansarde ne voyaient aucun inconvénient à cela, pas plus qu'ils ne se plaignaient, en quittant la rue pour rentrer chez eux, d'avoir à parcourir, bras dessus, bras dessous, une allée basse, humide, et de grimper un sombre escalier tournant, à peine éclairé à chaque étage par un oeil- de-boeuf qui donnait sur la cour, si l'on peut appeler ainsi une espèce de puits empoisonné par les eaux ménagères que l'on jetait du matin au soir.

02/2023

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Littérature française

La comédie humaine. Eugénie Grandet

" Il se trouve dans certaines provinces des maisons dont la vue inspire une mélancolie égale à celle que provoquent les cloîtres les plus sombres, les landes les plus ternes ou les ruines les plus tristes. Peut-être y a-t-il à la fois dans ces maisons et le silence du cloître et l'aridité des landes et les ossements des ruines. La vie et le mouvement y sont si tranquilles qu'un étranger les croirait inhabitées, s'il ne rencontrait tout à coup le regard pâle et froid d'une per- sonne immobile dont la figure à demi monastique dépasse l'appui de la croisée, au bruit d'un pas inconnu. Ces principes de mélancolie existent dans la physionomie d'un logis situé à Saumur, au bout de la rue montueuse qui mène au château, par le haut de la ville. Cette rue, maintenant peu fréquentée, chaude en été, froide en hiver, obscure en quelques endroits, est remarquable par la sonorité de son petit pavé caillouteux, toujours propre et sec, par l'étroitesse de sa voie tortueuse, par la paix de ses maisons qui appartiennent à la vieille ville, et que dominent les remparts. Des habitations trois fois séculaires y sont encore solides quoique construites en bois, et leurs divers aspects contribuent à l'originalité qui recommande cette partie de Saumur à l'attention des antiquaires et des artistes. Il est difficile de passer devant ces maisons, sans admirer les énormes madriers dont les bouts sont taillés en figures bizarres et qui couronnent d'un bas-relief noir le rez-de-chaussée de la plupart d'entre elles. Ici, des pièces de bois transversales sont couvertes en ardoises et dessinent des lignes bleues sur les frêles murailles d'un logis terminé par un toit en colombage que les ans ont fait plier, dont les bardeaux pourris ont été tordus par l'action alternative de la pluie et du soleil. Là se présentent des appuis de fenêtre usés, noircis, dont les délicates sculptures se voient à peine, et qui semblent trop légers pour le pot d'argile brune d'où s'élancent les oeillets ou les rosiers d'une pauvre ouvrière... ".

02/2023

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Littérature française

La grenadiere. La comedie humaine

" La Grenadière est une petite habitation située sur la rive droite de la Loire, en aval et à un mille environ du pont de Tours. En cet endroit, la rivière, large comme un lac, est parsemée d'îles vertes et bordée par une roche sur laquelle sont assises plusieurs maisons de campagne, toutes bâties en pierre blanche, entourées de clos de vigne et de jardins où les plus beaux fruits du monde mûrissent à l'exposition du midi. Patiemment terrassés par plusieurs générations, les creux du rocher réfléchissent les rayons du soleil, et permettent de cultiver en pleine terre, à la faveur d'une température factice, les productions des plus chauds cli- mats. Dans une des moins profondes anfractuosités qui découpent cette colline s'élève la flèche aiguë de Saint-Cyr, petit village duquel dépendent toutes ces maisons éparses. Puis, un peu plus loin, la Choisille se jette dans la Loire par une grasse vallée qui interrompt ce long coteau. La Grenadière, sise à mi-côte du rocher, à une centaine de pas de l'église, est un de ces vieux logis âgés de deux ou trois cents ans qui se rencontrent en Touraine dans chaque jo- lie situation. Une cassure de roc a favorisé la construction d'une rampe qui arrive en pente douce sur la levée, nom donné dans le pays à la digue établie au bas de la côte pour maintenir la Loire dans son lit, et sur laquelle passe la grande route de Paris à Nantes. En haut de la rampe est une porte, où commence un petit chemin pierreux, ménagé entre deux terrasses, espèces de fortifications garnies de treilles et d'espaliers, destinées à empêcher l'éboulement des terres. Ce sentier pratiqué au pied de la terrasse supérieure, et presque caché par les arbres de celle qu'il couronne, mène à la maison par une pente rapide, en laissant voir la rivière dont l'étendue s'agrandit à chaque pas. Ce chemin creux est terminé par une seconde porte de style gothique, cintrée, chargée de quelques ornements simples mais en ruines, couvertes de giroflées sauvages, de lierres, de mousses et de pariétaires... . ".

02/2023

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Contes et légendes

Cendrillon

Il était une fois, une jeune fille douce et belle que l'on appelait Cendrillon. Elle vivait avec sa belle-mère, une méchante femme qui avait deux filles paresseuses. Un jour, le prince du royaume organisa un bal... Ce livre aux illustrations délicates va faire découvrir le conte classique de Charles Perrault aux jeunes enfants. L'histoire est racontée avec des mots simples et les illustrations s'animent sur toutes les pages grâce à des pop-up. Ouvert à la page que l'on souhaite, le livre fait une jolie décoration pour la chambre de l'enfant.

09/2023

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Policiers

La part du diable

Ambre, à présent jeune maman, doit tout faire pour se protéger et protéger son enfant. Après tous ces mois de captivité, cet enfer sur terre qu'a vécu Ambre, la petite Opale est née grâce à l'aide de Benjamin. Mais que vont devenir la jeune mère et sa fille ?Qu'adviendra-t-il de Julien et Amandine ?Ambre est sauvée, mais ce qui l'attend ne risque pas d'être pire ? Le regard des autres, sa maternité, ses sentiments.La jeune femme devra faire face à un autre type d'enfer, une douleur que personne ne peut comprendre. Elle seule sera maîtresse de son destin. Mais pour combien de temps.La roue a-t-elle vraiment tourné ?Prisonnière tome 2 : Libérée, est réservé à un public averti. Le destin d'Ambre semble plus noir que jamais... Plongez-vous sans plus attendre dans le deuxième tome de cette saga de dark romance aux rebondissements inattendus !EXTRAITJ'ai l'impression de revenir près d'un an en arrière. Une chambre blanche, impersonnelle . Des tas de questions en tête, des machines qui bipent au rythme de mes battements cardiaques . La seule différence c'est que même s'il me reste des interrogations, j'ai des réponses sur mon passé et j'ai surtout cette personne qui me raccroche à la vie. Ma petite Opale. Elle dort sagement dans son berceau d'hôpital, je ne me lasse pas de l'admirer. Sa peau de poupée, blanche comme la neige. Ses petites mains, son visage d'ange .elle me semble tellement fragile. Alors, c'est pour elle, grâce à elle que je continue de vivre, elle est ma force. Hier, quand nous sommes arrivées ici, les médecins me l'ont prise pour lui faire toute une batterie d'examens afin de vérifier qu'elle était en bonne santé. Je ne me suis pas laissé approcher le temps que mon bébé me soit rendu. Je ne pensais pas qu'il était possible d'aimer autant qu'en cet instant. Quand je pense qu'à une période, je ne voulais pas d'enfant, du moins pas dans la situation dans laquelle je me trouvais, maintenant je n'ose imaginer un seul moment loin d'elle.À PROPOS DE L'AUTEURMarion Fenice est une maman comblée de trois enfants, proche de la trentaine. Native du Nord de la France, elle a quitté sa région natale il y a plus de dix ans. Elle a toujours rêvé de travailler dans le monde de l'édition, le destin en a décidé autrement : elle est devenue commerçante indépendante. Grande lectrice depuis petite, elle ne passe pas une journée sans lire, quel que soit le style, c'est essentiel pour elle de plonger dans un livre et se laisser porter par l'histoire. Elle a commencé à écrire des poèmes très jeune, une façon pour elle de faire face à ses émotions, de s'en libérer. Son imagination ne s'arrête jamais : de la romance au fantastique en passant par le dark et la Bit-Lit, elle aime laisser partir toutes ses idées sur le papier.

06/2019

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Romans historiques

Eve

Le sacrilège du premier meurtre s'accomplit juste après que Dieu-Elohim a banni Adam et Eve du jardin d'Eden : leur fils Caïn tue son jumeau Abel. Dieu chasse Caïn de sa vue tout en le protégeant d'un signe : durant sept générations, nul ne devra porter la main sur lui. Caïn trouve refuge dans un désert, où il érige la cité d'Hénoch et fonde sa descendance. Mais voilà que Lemec'h, son arrière-arrière-petit-fils, tue Caïn avant que les sept générations soient accomplies ! Awan, la vieille épouse de Caïn, annonce alors une terrible prophétie : lassé de cette engeance imparfaite qu'il a créée, Elohim va l'anéantir par un déluge ! La terreur s'empare du peuple d'Hénoch. Lemec'h entre en guerre contre les idolâtres, pensant que Dieu en sera satisfait et épargnera sa création. Le chaos règne, les morts s'accumulent, pourtant la victoire n'apporte aucune paix : Awan maintient sa prophétie. Les femmes d'Hénoch se révoltent en "refusant leurs ventres". A quoi bon enfanter des assassins que Dieu châtiera ? A quoi bon mettre au monde des enfants promis à la noyade ? La révolte gronde dans la ville de Hénoch. Pourquoi Elohim condamne-t-Il ses habitants ? Ils sont innocents des crimes de Caïn et de Lemec'h ! "Allez demander à Adam et à Eve", répond Awan. Un groupe d'hommes et de femmes la prend au mot. Ils rejoignent Eridou, au sud de l'Eden, où vivent les premiers ancêtres. Ceux d'Hénoch leur demandent des comptes. Que s'est-il passé au jardin d'Eden ? Quelle est cette faute originelle dont ils subissent le châtiment sept générations plus tard ? Adam rejette la responsabilité sur Eve. La colère de Dieu, l'anéantissement promis… tout est à cause d'elle. Une enquête est ouverte, le procès d'Eve se prépare. Les témoins de l'accusation se succèdent. Ils parlent de la mort et de la guerre, du deuil et de la famine auxquels les a soumis le renvoi du paradis. Seth, le benjamin d'Adam et d'Eve, défend sa mère : la culpabilité d'Eve n'est pas aussi évidente qu'Adam voudrait le faire croire. En désobéissant à Dieu, Eve n'a-t-elle pas servi les hommes ? S'ils étaient restés dans le paradis, quel genre d'êtres seraient-ils devenus ? Des êtres hors du temps et de l'histoire ? Incapables d'aimer, de créer, de penser ? A sa suite, des voix s'élèvent pour interroger Elohim : Quel était cet arbre placé au coeur de l'Eden ? Pourquoi tenter Adam et Eve si son fruit pouvait conduire au Mal ? Elohim n'a-t-Il pas lui-même voulu l'imperfection de Sa création ? N'a-t-Il exercé sans discernement Sa vengeance ? A-t-Il été faillible en se montrant injuste ? C'est Nahamma, l'épouse de Noé, qui raconte le procès d'Eve, auquel elle a assisté. Entrée avec son époux et ses fils dans l'arche, elle est la seule survivante du déluge, la seule qui accepte de témoigner des temps d'avant l'apocalypse.

10/2016

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Autres

Philosophie N° 149, mars 2021 : Raymond Ruyer

Ce numéro est tout entier consacré au philosophe français Raymond Ruyer (1902-1987). Il s'ouvre sur une lettre de Ruyer à Piaget du 16 octobre 1965. Elle fait suite à la sévère critique que Piaget avait faite de ses Eléments de psycho-biologie où, tout en reconnaissant dans l'ouvrage un certain effort d'information, celui-ci opposait une fin de non-recevoir aux explications des faits par une métaphysique du potentiel et condamnait le recours, jugé purement verbal, à des notions telles que "finalité", "potentiel", "psychisme". On y lira les arguments que Ruyer oppose à la thèse selon laquelle la philosophie n'apporte aucune connaissance véritable, ce privilège étant réservé à la science expérimentale. Dans "Ruyer et les leçons de l'instinct", André Conrad s'attache au problème de la différence anthropologique. Pour l'éthologie compréhensive (Fabre, von Uexkiill, Buytendijk), l'instinct est une embryologie continuée selon une action thématique, et non selon le mécanisme à "déroulements autonomes" (Lorenz, Tinbergen) ou des "comportements régulés". Si l'homme est séparé de l'animal par l'originalité de la fonction symbolique (Cassirer, Langer), l'action thématique ne sépare pm l'embryologie sociale (culture et politique) du mystère de la vie, ce qui fait à la fois comprendre 1a différence et la communauté des vivants. Dans "Etre ou avoir son corps : à propos de trois genres de multiplicités chez Ruyer", Benjamin Berger s'attache à éclaircir le statut du corps dans la philosophie de Raymond Ruyer. Ce dernier se situe au carrefour de deux axes cruciaux, celui de la manifestation et celui des multiplicités, et constitue le lieu de connexion entre la phénoménologie et l'ontologie, de même qu'entre une philosophie de l'incarnation et une philosophie du corps vivant. Dans "Raymond Ruyer et la cybernétique", Alix Veilhan s'intéresse à la lecture ruyerienne des théories rybemétiques, notamment à la façon dont le dialogue avec les thèses formulées par Norbert Wiener permet à Ruyer de soutenir l'hypothèse d'une origine "transspatiale" de l'information et de démontrer l'inadéquation du mécanisme pour élaborer une pensée du vivant. Ruyer invite alors à l'établissement d'une cybernétique renouvelée, en accord avec "éo-finalisme". Dans Rayer, Leibniz et l'unité des corps o, Bertrand Vaillant s'attache à un problème que Rayer hérite de Leibniz, celui de l'unité des corps, et examine à la lumière de cet héritage lebniziu sa résolution au sein de la métaphysique panpsychiste de Ruyer, conçue par ce dernier comme une "monadologie corrigée". L'auteur cherche à montrer que cette philosophie, pensée pour échapper aux difficultés de la monadologie leibnizienne, n'y parvient pas réellement. Dans "Le rapport de Rayer à Whitehead", Fabrice Colonna cherche à établir quelle est la présence exacte de Whitehead dans l'oeuvre de Ruyer. Les points de rapprochement incontestables entre les deux penseurs concernant l'importance de la métaphysique, la critique du schème matérialiste et la pertinence d'un platonisme renouvelé ne doivent pm faire oublier les différences d'accent, qui se manifestent tant au sujet de la question des composés que de certains principes de la théologie spéculative, à laquelle l'un et l'autre auront frayé des voies originales. D. P.

03/2021

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Histoire de France

Monsieur Barre

"Raymond Barre ou le plus mal connu des hommes connus." Tel aurait pu, également, être le titre de ce livre. De l'homme qui, pendant près de cinq ans, fut Premier ministre, les Français ne savent presque rien. Ils n'en ont qu'une image partielle? : celle du chef du gouvernement nommé, en août?1976, au plus fort des difficultés économiques et sociales, appelant à l'effort, au retour à la compétitivité, à la défense du franc, à l'adaptation des entreprises et, plus encore, à la transformation des mentalités face au monde dans lequel nous vivons, celui des fulgurantes évolutions. Mais il existe un autre Raymond Barre que l'homme politique. Pudique, discret, secret, Raymond Barre, qui n'est entré que très tard et par hasard en politique il a cinquante-deux ans en 1976 —, a toujours refusé de se livrer. Il n'aime ni les potins, ni les cancans, ni les "échos", ni les petites phrases ni les petites histoires. Aussi Henri Amouroux, auteur de "La grande histoire des Français sous l'occupation", a-t-il voulu écrire ce livre comme il le fallait, en historien qui va aux sources et retrouve l'écolier Raymond Barre, premier de sa classe, à la Réunion? ; l'étudiant, qui, en 1946, suit à Paris les cours de François Perroux et de Raymond Aron? ; l'agrégé, professeur en Tunisie, où il rencontrera celle qui deviendra sa femme? ; l'homme à qui le général de Gaulle demandera d'aller à Bruxelles pour y être vice-président de la commission unique des Communautés européennes avant d'expliquer l'action du ministre du Commerce extérieur, du Premier ministre et du député de Lyon. Historien, Henri Amouroux a également, depuis dix ans, noué des rapports privilégiés de journaliste et d'homme avec Raymond Barre. C'est grâce à ces rapports qu'il peut, le premier, faire prendre conscience au lecteur de la variété et de l'ampleur des connaissances de Raymond Barre. Qu'il s'agisse de peinture, de musique, de cinéma, de philosophie, d'histoire et, bien entendu, d'économie, Raymond Barre est un homme aux goûts éclectiques, aux compétences multiples, à la simplicité totale, dès lors qu'il ne se trouve plus en présence du "microcosme", mais de ces Françaises et de ces Français qui, par leur travail quotidien, font la France. Au-delà de l'homme et de son action, le livre d'Henri Amouroux éclaire vingt ans d'histoire récente. Il nous aide aussi à mieux comprendre le présent et à saisir les enjeux du proche avenir. Nous devons la préface de cet ouvrage à M. Jean-Pierre Raffarin, homme d'Etat français et ancien Premier ministre.

07/2019

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Littérature étrangère

L'oeuvre sans auteur. Le destin tragique d'une famille allemande

Gerhard Richter, né en 1932, est aujourd'hui considéré comme " une des figures majeures de la peinture contemporaine ", comme l'appela le Centre Pompidou lors de l'une des grandes rétrospectives qui lui ont été consacrées ces dernières années. C'est aussi un artiste au destin exceptionnel, qui a réussi à imposer son style personnel après avoir traversé la dictature nazie et avoir échappé au régime d'Allemagne de l'Est. C'est cette vie que raconte ce livre, adaptation du scénario d'un film qui sortira au mois d'octobre réalisé par l'auteur de La Vie des autres, Oscar 2007 du meilleur film étranger. Dans ce récit librement inspiré de la vie de Gerhard Richter - dans une interview récente, l'auteur et réalisateur explique qu'il laissera au lecteur le soin de faire la part du réel et du fictif -, Florian Henckel von Donnersmarck suit le fil de l'existence de l'artiste (ici sous le prénom de Kurt) depuis l'arrivée du nazisme, avec la visite de l'exposition L'Art dégénéré à Dresde, jusqu'au début de sa carrière de peintre. La mort de sa tante Elisabeth, une femme superbe, dotée d'un profond sens artistique, mais éliminée par les nazis pour " schizophrénie ", le suicide de son père, la rencontre avec sa future épouse, Ellie, ses débuts à l'académie des beaux-arts de Dresde, son passage à l'Est et son entrée à l'académie de Düsseldorf, un creuset de l'art contemporain, alors dirigé par Joseph Beuys, où Richter trouvera son style et fera ses premiers pas d'artiste. A ce récit biographique se mêle l'histoire d'un gynécologue, Carl Seeband, ancien SS membre de " Aktion T4 " au cours de laquelle furent éliminés plusieurs dizaines de milliers de handicapés et de malades mentaux – dont la tante de Richter. Emprisonné par les Russes à la Libération, Seeband se " rachètera " en sauvant la femme et l'enfant à naître du commandant russe du camp de prisonniers. L'ancien nazi fera une brillante carrière en RDA avant de passer à l'Ouest et de redevenir directeur de clinique. Homme de pouvoir, manipulateur, brutal, Seeband est aussi le père d'Ellie, la compagne de Kurt. A travers son histoire, Florian Henckel von Donnersmarck nous fait revivre l'histoire agitée et ambiguë de ces scientifiques du XXe siècle qui ont servi tous les régimes sans aucun cas de conscience. C'est pourtant un artiste, ici, qui aura raison du criminel. Oeuvre sans auteur est un film et un récit palpitant, où la violence se mêle constamment à la tendresse, l'épaisse brutalité à la plus grande subtilité esthétique, pour produire un récit aussi émouvant et intelligent que les tableaux de l'artiste dont il dépeint la vie.

06/2019

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Droit rural

Le droit rural, l'exploitant agricole et les terres. 4e édition

Loin des représentations d'un monde rural à présent révolu, l'agriculteur mène aujourd'hui la vie d'un chef d'entreprise, partageant son temps entre une activité professionnelle exigeante liée aux saisons, et une vie juridique rythmée par les prescriptions du droit rural. Si ce droit est marqué des mêmes stéréotypes, il n'est qu'à se plonger dans les textes de ces dernières années, en dernier lieu la loi d'avenir pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt du 13 octobre 2014, pour réaliser combien l'agriculteur et le droit attaché à son activité sont de plain-pied dans l'actualité et contribuent à la faire. Les contemporains urbains, les voisins rurbains et tertiaires de l'exploitant agricole sont attentifs à la ruralité dont ils suivent, et mêmes surveillent l'adaptation aux technologies de pointe, aux énergies renouvelables, etc., avec une attention jamais démentie. L'actualité factuelle met tous les jours en lumière les enjeux alimentaires et énergétiques nationaux et mondiaux dont il est un des acteurs non institutionnels. L'exploitant agricole se situe donc dans le temps, mais aussi dans l'espace qui n'est plus intégralement dévolu à son activité, partagé qu'il est entre des prescriptions et un maillage territorial multidisciplinaire, avec lesquels il doit composer. Cet ouvrage a pour ambition de faire perdre au droit rural sa réputation de matière imperméable et d'un autre temps, et de dévoiler sa spécificité tout en le situant dans le paysage juridique commun grâce, notamment, à la jurisprudence inventive à laquelle il donne lieu. Il n'y a pas d'agriculture sans territoire, ainsi que cela apparaît dans les textes des douze dernières années (loi relative au développement des territoires ruraux du 23 février 2005, loi d'orientation agricole du 5 janvier 2006, loi de modernisation de l'agriculture du 27 juillet 2010 et loi d'avenir du 13 octobre 2014). C'est la raison pour laquelle l'auteur a choisi de partir des terres, envisagées dans la première partie en tant qu'objet de la relation de droit privé que demeurent le bail rural ordinaire, les baux ruraux à long terme, dont le bail cessible hors du cadre familial. Le contrôle des structures et la SAFER sont envisagés dans la seconde partie et, à travers eux, les terres sont appréhendées au service de l'intérêt général. Ouvrage essentiellement pratique, il permet une appréhension claire de la matière et une compréhension anticipée de l'actualité ; il envisage les virtualités conflictuelles dont le droit rural est friand, et leur résolution. Il intéresse le praticien (notaire, avocat, magistrat), le juriste généraliste tout autant que le propriétaire foncier rural, l'exploitant agricole ou même le curieux, tant l'agriculture reste une des activités essentielles à la vie de nos sociétés.

08/2017

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Matières enseignées

Ateliers de philosophie à partir d'albums et autres fictions Cycles 2 et 3. Edition 2022

Une nouvelle édition avec des thèmes nouveaux ou profondément remaniés, et l'introduction de référence à des extraits de film (Harry Potter à l'école des sorciers. . . ) ou de dessins animés (Pocahontas. . . ). Cet ouvrage très pratique donne tous les moyens pour organiser et diriger des ateliers de réflexion philosophique en classe autour d'ouvrages de littérature de jeunesse et d'extraits vidéo. Il n'y a pas d'âge pour se poser des questions philosophiques et apprendre à penser. Et, ces dernières années, la pratique de la philosophie à l'école s'est largement développée. Cette pratique est d'ailleurs soutenue par l'UNESCO dans ses intentions pour l'Éducation 2030 qui souligne l'importance pour tous de "former son esprit créatif et critique" . Souvent en lien avec l'Enseignement moral et civique, le questionnement philosophique permet de réfléchir collectivement à des sujets sensibles et de prendre conscience des enjeux du monde contemporain. Il peut aussi, dans le cadre de l'école, contribuer à une meilleure adaptation scolaire et sociale. Enfin, passer par la littérature de jeunesse (ou le visionnage d'un extrait vidéo comme le propose cette nouvelle édition) est un bon moyen pour mettre de la distance vis-à-vis d'un sujet délicat et faciliter la prise de parole des enfants. L'organisation de l'ouvrage La partie 1 : - présente les enjeux de la pratique de la philosophie à l'école (pourquoi philosopher avec les enfants) ; - explique la démarche mise en oeuvre dans les ateliers (comment philosopher avec les enfants). La partie 2 présente 9 séquences de travail (chacune aborde un grand thème)  : - Séquence 1 : Les lois. La liberté. Le pouvoir.   - Séquence 2 : Être soi / Grandir. - Séquence 3 : Les autres. Les différences. - Séquence 4 : La mort. Les origines. - Séquence 5  : L'amour et l'amitié - Séquence 6  : Le bonheur. Réaliser ses rêves - Séquence 7  : L'Art et le Beau - Séquence 8  : Le Travail. La richesse - Séquence 9  : Croire et savoir Une séquence s'organise toujours de la façon suivante : - En amont (les jours avant la 1ère séance) : lecture (ou visionnage) d'une ou plusieurs histoires pour tous et mise à disposition d'ouvrages pour chacun (constitution d'une culture littéraire) pour découvrir le thème. Exemple : Les autres. Les différences. - Plusieurs séances de travail autour de 3 questionnements : - Séance 1 : (question 1) lecture d'une histoire, puis discussion. Exemple : À quoi peut-on juger quelqu'un  ?  (Jean de la Lune, École des loisirs) - Séance 2 : (question 2) lecture d'une histoire, puis discussion. Exemple : Peut-on se passer des autres  ? (Le Porc épic de Schopenhauer, Philonomo) - Séance 3 : (question 3) lecture d'une histoire, puis discussion. Exemple : Faut-il accepter toutes les différences ? (extrait de Pocahontas) - Une séance de synthèse (traces écrites) : réalisation d'une exposition, dessins. . .

06/2022

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Pléiades

Oeuvres complètes. Volumes 3 et 4

Au sommaire des Oeuvres complètes de Marguerite Duras figurent l'intégralité des livres publiés du vivant de l'écrivain et de nombreux textes ou documents peu accessibles, voire inédits. Les deux premiers volumes menaient le lecteur jusqu'en 1973, l'année d'India Song. Les tomes suivants couvrent chacun une décennie : 1974-1984 pour le troisième volume, 1985-1995 pour le quatrième. Les livres que Duras publie entre sa soixantième et sa soixante-dixième année (tome III) sont souvent brefs, à moins qu'ils ne prennent, comme Outside et Les Yeux verts, la forme de recueils. Ils marquent un désir de renouvellement, et tous ne touchent pas immédiatement le public, mais il est aujourd'hui évident que Le Navire Night, L'Eté 80, Savannah Bay ou La Maladie de la mort sont des jalons majeurs de l'oeuvre. En 1984, enfin, L'Amant connaît un triomphe critique et commercial inouï. Le statut littéraire et public de Duras bascule. Les années 1974-1984 sont aussi une "décennie cinématographique". Les films - Le Camion, Baxter, Véra Baxter, Le Navire Night, les deux Aurélia Steiner, etc - dialoguent avec les livres qui leur correspondent et infléchissent notre façon de lire Duras. Les scénarios et autres tentatives d'adaptation figurent donc en bonne place parmi les textes réunis "autour des oeuvres". La décennie suivante (tome IV) est d'une certaine manière celle de la "réécriture". Certes, Emily L est un texte entièrement nouveau. Mais Duras revient souvent sur ses propres pas : en 1986, Les Yeux bleus cheveux noirs "récrit" La Maladie de la mort (1982) ; en 1990, La Pluie d'été "récrit" un livre pour enfants paru en 1971 ; en 1991, L'Amant de la Chine du Nord est en quelque sorte une nouvelle version de L'Amant. et le quatrième livre tiré de l'expérience indochinoise de l'auteur. L'oeuvre semble alors former une boucle, sentiment renforcé par la tonalité testamentaire de certains ouvrages (Ecrire, 1993), mais aussi par le retour opéré par Duras sur quelques-uns de ses textes les plus anciens. En 1985, La Douleur reprend des pages écrites dès le lendemain de la guerre. En 1990, à l'occasion de la rédaction de Yann Andréa Steiner (1992), l'écrivain revient au manuscrit de Théodora, un roman des années 1940, inachevé et resté inédit ; on en trouvera en appendice les passages les plus aboutis. L'édition se clôt sur des "Textes épars" : jamais recueillis par leur auteur, ces articles ont été rassemblés ici en raison de leur intérêt propre ou parce qu'ils font écho à de grands thèmes de l'oeuvre. Certains d'entre eux jouèrent un rôle dans la manière dont Marguerite Duras fut et demeure perçue : non seulement comme un écrivain, mais comme un "personnage", une légende, presque un mythe.

05/2014

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Histoire et Philosophiesophie

La structure de la théorie de l'évolution

En 1972, Stephen Jay Gould bouleversa l'orthodoxie darwinienne - autrement appelée la " théorie synthétique de l'évolution ". Il formulait la théorie de l'équilibre ponctué : le changement, au cours des temps géologiques, ne s'était pas fait de manière graduelle, comme l'avait soutenu Darwin, mais par des phases de stabilité suivies de phases de changement rapides, permettant l'apparition de nouvelles espèces. Cette thèse, largement confirmée aujourd'hui, a conduit S. J. Gould à réexaminer la théorie darwinienne et à la repenser profondément. L'ouvrage, fruit de ce travail de réflexion et de conceptualisation, est le livre fondateur d'une nouvelle théorie de l'évolution, à partir d'un élargissement du darwinisme. Selon Darwin, la sélection naturelle n'agissait qu'au niveau des organismes individuels. Gould prend en compte de nombreux autres niveaux, dont, particulièrement, le niveau des gènes, en dessous de celui des organismes ; et le niveau des espèces, au-dessus des organismes - gènes ou espèces étant considérés en tant qu'entités individuelles. Par ailleurs, à l'encontre de Darwin, Gould tient que la sélection naturelle n'a pas, seule, déterminé toutes les formes prises par les espèces dans le tableau général de l'évolution, mais qu'elle a souvent agi de pair avec l'orientation de la variation. Ainsi Gould insiste sur le rôle des gènes architectes (dits " gènes homéotiques "), qui canalisent le développement des organismes selon les mêmes grandes lignes dans la plupart des embranchements. Il montre également l'importance d'un autre facteur de l'évolution : l'exaptation, ou mode d'édification des traits fondé sur le changement au cours du temps de leur fonction adaptative, certains d'entre eux pouvant passer d'un statut de non-adaptation à un statut adaptatif. Ce dernier point n'avait pratiquement pas été pris en compte par Darwin. Enfin, les grandes tendances observables dans le tableau général des formes animales au cours des temps géologiques (la " macroévolution ") ne peuvent pas se déduire par simple extrapolation des phénomènes étudiés par les biologistes de l'évolution au sein des populations animales vivantes (la " microévolution "), contrairement à ce qu'avaient postulé Darwin et les néodarwiniens. En effet, les espèces se comportent comme des entités individuelles les unes par rapport aux autres, et sont soumises, à leur propre niveau, à des processus de sélection, de dérive aléatoire ou de changement directionnel. Ainsi, au niveau des espèces, apparaissent des " propriétés émergentes " ou des " valeurs compétitives émergentes ", qui ne se réduisent pas à celles des organismes qui les constituent. Ces phénomènes sont l'apport le plus original de la nouvelle théorie proposée par Gould dans une démonstration qui mêle, pour le plus grand plaisir du lecteur, anecdotes éclairantes, exemples fondamentaux et histoire des sciences.

10/2006

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Poésie

Pour vous...émois

Cet ensemble de textes met en oeuvre une pensée littéraire tendant à proposer l'idée que ce n'est pas le mot qui fait la poésie, mais la poésie qui illustre le mot (Léo Ferré). Les sujets y sont divers car la poésie y traite, à sa façon particulière, d'une pluralité de situations de la vie, afin de les mettre ''en scène'' et de faire d'un instant ''banal'', un moment qui de fait, parvient à éviter l'ordinaire pour en bannir l'ennui. L'esprit de ce livre est donc d'inciter celui qui le lit à devenir ''spect'acteur'' de son existence en lui proposant un regard différent sur ce qu'il a vécu, et une perception plus subtile de ce qu'il vivra ensuite s'il s'imprègne ultérieurement de sa substance. Il tente de décoder les pensées du coeur, mais aussi de décrypter le coeur des pensées. Il sensibilise au fait que l'important dans la Vie n'est pas ce qui nous arrive, mais vers quoi on va, et essentiellement ce qu'on en fait après. La valeur de l'instant présent est d'offrir une chance pour les mauvais souvenirs, c'est pourquoi il invite le lecteur à se rendre lui-même présent, comme pour se réactualiser et s'offrir la possibilité de se réinventer, c'est-à-dire de se créer d'autres cadres de vie et d'autres circonstances, en termes de décors dans lesquels il pourra tenter de s'accomplir ou de s'épanouir un peu plus tard. Certes, l'adaptation à la réalité est primordiale, mais n'oublions pas que l'imagination peut guider vers des vérités méconnues parfois et plus intéressantes qu'une réalité futile. Ce sont ces quelques vérités que l'auteur souhaite humblement partager, afin de créer un échange informel entre une sensibilité émanant de ses propres manques ou de ses pertes, et d'éventuels espoirs parmi d'autres, pouvant s'identifier aux sujets traités dans cet ouvrage et qui, par la démarche de leur(s) lecture(s), pourront considérer leur vie différemment et aborder l'essence de l'essentiel d'une manière plus nuancée, peut-être parfois mieux supportable. S'il y parvient ne serait-ce que pour un seul quelque part, alors il sera parvenu au sens qui l'animait durant son écriture : celui d'une humanité qui certes, veut s'exprimer comme pour se tranquilliser en s'extériorisant, mais qui souhaite avant tout apaiser ''l'Autre'' en lui apportant un soulagement, parce que ce qui nous relie tous est l'expérience de la souffrance lorsqu'on ose donner simplement un sens à la Vie, ainsi que de la vie... aux sens.

03/2019

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Pédagogie

Le normal et le pathologique à l’école aujourd’hui

A la croisée de la philosophie, de la psychanalyse et de la sociologie, cet ouvrage invite à réinterpréter les écarts à la norme, les problèmes disciplinaires, les différents troubles de l'attention et pathologies repérées chez l'enfant et l'adolescent dans le champ scolaire. Les droits de l'enfant, dont l'émergence constitue un progrès culturel, ont profondément modifié les statuts et liens réciproques des éducateurs et des éduqués, ainsi que le rapport à l'enfant, à sa parole, à son corps, à sa responsabilité et à sa culpabilité. Consentement, principes non violents, écoute de l'enfant sont censés guider tout éducateur. Or ces idéaux prometteurs d'émancipation se retournent fréquemment en normes, et peuvent même s'accommoder de formes éducatives vieillissantes. Une réelle tension entre paradigme égalitaire et poids des normes s'exerce à l'école par le biais d'étiquetages médico-sociaux, et on peut voir coexister une forme scolaire ancienne, caractéristique de la transmission verticale, avec des schémas de transmission horizontale. Participant de cette même logique, la notion d'intérêt de l'enfant justifie aujourd'hui de nouveaux espaces de négociations revendiqués par les parents. Il y a là un espace pour le déploiement de valeurs et de normes communautaires, ou encore pour des attitudes consuméristes, comme lorsque des parents veulent mettre l'institution éducative au service de compétences cognitives supposées précoces de leur enfant. Alors que la diversification et l'individualisation sont les maîtres mots des réformateurs pédagogiques, il est parfois difficile de repérer la limite entre adaptation aux besoins de l'enfant et revendication illégitime. C'est pourquoi cet ouvrage, issu d'une recherche transdisciplinaire, propose une prise de distance par rapport aux normes nouvelles qui pèsent, parfois à l'insu des acteurs de l'éducation, sur l'enfance. Il s'efforce de clarifier les idéaux, les valeurs, que le nouveau discours éducatif exprime, il interroge aussi le renouvellement des pratiques que suscitent ce discours. Laurence Gavarini est Professeure émérite en Sciences de l'éducation à Paris 8. Elle a une pratique clinique d'orientation psychanalytique auprès de groupes de professionnels en formation. Ses recherches portent sur l'éthique, la subjectivité, l'adolescence, la crise de l'éducation. Dominique Ottavi est Professeure émérite en Sciences de l'éducation à l'Université de Paris Nanterre ; elle poursuit des recherches portent sur l'histoire des idées éducatives, sur l'Education et l'histoire de la psychologie de l'enfant et a notamment publié De Darwin à Piaget (CNRS éditions, 2009). Ilaria Pirone est maître de conférences en Sciences de l'éducation à l'Université Paris 8, psychologue clinicienne. Ses recherches portent notamment sur la question du récit et l'articulation entre normes et éthique dans le champ de l'éducation.

10/2022

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Revues de psychanalyse

Essaim N° 48, printemps 2022 : Variants américains de l'épidémie freudienne

Comment, plus d'un siècle après la conférence de Freud à la Clark University et plus de 40 ans après la dernière intervention de Lacan dans les universités nord-américaines, s'est propagé le virus de la psychanalyse et dans quelles mesures est-il encore actif sur le sol américain ? Comment s'est développée et implantée la psychanalyse sur la côte Est, puis, différemment, sur la côte Ouest ? Comment se distribue-t-elle dans les champs disciplinaires universitaires ? Quelle est désormais la politique des associations et des écoles de psychanalyse, notamment en regard de la question de l'analyse profane dont on connaît le désaccord historique avec Freud ? Freud comme Lacan craignaient que la psychanalyse trouve aux Etats-Unis son antidote qui l'éradiquerait une fois pour toutes. Freud y voyait d'un mauvais oeil le succès d'Adler, signe d'une édulcoration de la sexualité dans une morale sexuelle civilisée subordonnée aux valeurs du protestantisme. Lacan rejoignait Freud sur ce point, apercevant dans la psychanalyse nord-américaine une éclipse des termes les plus vivants de son expérience, comme l'inconscient, la sexualité et, bien sûr, le champ de la parole et la fonction du langage ; leur éclat spécifique s'affadissant derrière une conception de la cure moins orientée vers l'assomption de la castration et l'avènement d'un désir inédit que par le souci d'optimisation des capacités et du potentiel de l'individu en vue de son adaptation à son entourage social. Ce human engineering trouvait dans les années 1950 son plein accomplissement dans les courants de l'ego psychology mais aussi du culturalisme, que Lacan considérait comme ce qu'il y a " de plus discutable dans le développement de la psychanalyse aux Etats-Unis ". Ces critiques sont-elles de nos jours caduques ? Si tel est le cas, comment la psychanalyse aux usa aurait-elle surmonté les impasses que Freud et Lacan avaient jadis identifiées en ce qui la concerne spécialement ? En revanche, si ces critiques gardent toujours leur pertinence, quelles sont les formes contemporaines américaines de ces déviations, leur degré d'extension et les raisons actualisées de leur succès dans des courants plus ou moins dominants ? Au mot célèbre de Freud entrant aux Etats-Unis - " ils ne savent pas que nous leur apportons la peste " -, Lacan avait ajouté une inquiétude qu'il ne faut pas méconnaître : et si la Némésis avait alors renvoyé à Freud son propre message en lui adressant " un billet de retour de première classe ". En d'autres termes, peut-on penser que l'épidémie freudienne, affaiblie par ses mutations américaines, ait pu à son tour se propager hors des frontières des Etats-Unis et, pourquoi pas, contaminer l'Europe ?

05/2022

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Droit public

Hôpital & Université : inspirations parallèles ?. Volume 2

Le présent ouvrage est issu d'un cycle de colloques, organisé en deux journées distinctes (Toulouse, 01 octobre 2021 & Marseille, 03 décembre 2021) dans un souci de pluridisciplinarité. En effet, après la signature des accords dits du Ségur de la santé et à la suite de la Loi dite Rist, alors que les mondes universitaires et hospitaliers connaissent d'importants bouleversements et questionnements (à l'instar de ceux provoqués par l'adoption de la Loi dite Lpr pour l'Université en décembre 2020), il a paru opportun de les confronter. L'évocation des liens entre hôpital et Université fait en effet immédiatement penser à l'organisation mise en place à partir des ordonnances Debré de 1958 créant les centres hospitaliers universitaires (Chu), investis d'une triple mission de soins, d'enseignement et de recherche. Longtemps synonymes de progrès médical et symboles de l'excellence française, ces derniers semblent aujourd'hui rencontrer des difficultés qui ont conduit, à plusieurs reprises, la Cour des comptes à évoquer un "essoufflement" du modèle et à questionner sa pérennité. S'il ne contient aucune disposition spécifique sur le sujet, le plan "Ma Santé 2022" , présenté par le Président de la République en septembre 2018 et dont les dernières ordonnances d'application ont été adoptées au printemps 2021, insiste en revanche sur l'importance de la formation des professionnels de la santé dans la démarche d'adaptation du système de santé aux enjeux de demain. Le titre Ier de la loi du 24 juillet 2019 relative à l'organisation et à la transformation du système de santé porte ainsi sur le décloisonnement des parcours de formation. Les mesures qui y figurent s'inscrivent dans le prolongement de réformes déjà entreprises au cours des dernières années ayant profondément redessiné le contour de ces formations et, de ce fait, les relations entre établissements de santé et établissements d'enseignement supérieur dans le contexte "d'universitarisation" de certaines d'entre elles. Par ailleurs, hôpital et Université se rejoignent aussi en tant qu'établissements publics ayant pour trait commun d'avoir été soumis à d'incessants changements au cours des dernières années : loi dite Lru du 10 août 2007 et loi dite Hpst du 21 juillet 2009, loi dite Esr du 22 juillet 2013 et loi de modernisation de notre système de santé du 26 janvier 2016, ordonnance du 12 décembre 2018 relative à l'expérimentation de nouvelles formes de rapprochement, de regroupement ou de fusion des établissements d'enseignement supérieur et de recherche et loi du 24 juillet 2019, etc. Et si l'hôpital et l'université n'étaient pas seulement des partenaires naturels, mais également des sources d'inspiration réciproques ?

10/2022

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Géographie

Groenland. Climat, écologie, société

Jamais le Groenland n'a suscité autant d'intérêt qu'aujourd'hui. Couverte à 85 % de glace, la plus grande île du monde est pourtant, avec ses 56 000 habitants sur plus de 2 millions de km', la zone géographique la moins densément peuplée de la planète. Mais les archives naturelles de ses sédiments et ses glaces ont récemment dévoilé des informations exceptionnelles sur les évolutions climatiques passées. Il est aussi de plus en plus évident que le Groenland est un acteur essentiel du changement climatique en cours et à venir : la fonte de sa calotte glaciaire risque de modifier durablement le niveau des mers et, par son effet sur les courants de l'océan Atlantique, pourrait affecter le climat de l'ensemble du globe. Le Groenland possède également une faune et une flore uniques, qui présentent des adaptations étonnantes aux environnements extrêmes, dans les glaces, à terre ou en mer. L'écologie du Groenland résulte d'un long passé évolutif marqué par les périodes glaciaires. Le changement climatique actuel est un nouveau bouleversement pour la biodiversité groenlandaise. Celle-ci s'adaptera, mais certaines espèces cèdent d'ores et déjà la place à des pionniers en provenance des régions tempérées. Enfin, le recul actuel de la banquise ouvre une ère géopolitique inédite pour l'Arctique et le monde, dans lequel le Groenland joue un rôle incontournable : nouvelles routes maritimes et commerciales qui passent le long de ses côtes, accès aux ressources naturelles de son sous-sol jusqu'alors inexploitables, coopération plus grande avec les nations arctiques, mais aussi modifications en profondeur des conditions de vie de ses habitants. Ceux-ci, en grande majorité inuit, se nomment eux-mêmes Kalaallitou Groenlandais : ils possèdent une culture originale qui reflète l'héritage complexe de leur origine autochtone et de leurs interactions avec le Danemark, ainsi qu'avec le reste du monde. Leur autonomie politique récemment renforcée préfigure ce que pourrait être leur indépendance future. Cet ouvrage invite donc à la découverte d'un immense laboratoire à ciel ouvert qui fascine les scientifiques et dont l'étude renseigne sur le passé, le présent et l'avenir de toute la planète. II rassemble pour la première fois des contributions sur le climat, l'écologie et la société d'une centaine d'auteurs de nombreux pays, y compris du Groenland lui-même.

10/2016

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Littérature française

Oeuvres complètes. Tome 9, Les Tarahumaras ; LEttres de Rodez

Il n'était pas si courant, en 1936, qu'un écrivain quittât l'Europe pour aller "prospecter ce qu'il peut rester au Mexique d'un naturalisme en pleine magie, d'une sorte d'efficacité naturelle répandue çà et là dans la statuaire des temples, leurs formes, leurs hiéroglyphes, et surtout dans les sous-sols de la terre et dans les avenues encore mouvantes de l'air". Ce l'était moins encore, une fois sur place, de partir en mission pour la Sierra Tarahumara, d'en gravir les pentes à cheval plusieurs jours de suite pour y rencontrer les Indiens des hautes terres, mangeurs de peyotl, et d'être admis à participer à leurs rites. C'est pourtant ce qu'a fait Antonin Artaud, mais l'extraordinaire ne s'arrêtera pas là. De retour à Paris, en 1937, il envoie à Jean Paulhan, pour La Nouvelle Revue Française, des extraits D'un voyage au pays des Tarahumaras, mais il veut que son nom disparaisse et que sa signature soit remplacée par trois étoiles. Ceux qui le connaissent le reconnaîtront. Et, en effet, quelques-uns vont percer l'anonymat et deviner quel est l'auteur de ces pages étranges autant que belles. En 1943, il est interné à Rodez. C'est là qu'Henri Parisot se mettra en rapport avec lui pour lui proposer de reprendre ce texte en librairie. Fin 1943, Antonin Artaud écrira Le Rite du Peyotl chez les Tarahumaras, puis le Supplément au voyage. Il décrira, sept ans après, la cérémonie rituelle comme s'il y avait assisté la veille, jetant ainsi un pont sur les années de silence auxquelles l'internement l'avait condamné. Le 16 février 1948, quinze jours avant sa mort, jaillira le récit flamboyant de cet autre rite : Tutuguri. Ainsi, la composition des Tarahumaras n'aura pas duré moins de douze années. Et c'est parce que Henri Parisot lui a demandé son accord pour éditer le Voyage qu'Antonin Artaud lui envoie de Rodez des lettres si étonnantes que son correspondant pense aussitôt en publier quelques-unes. Une sorte de lien magique réunit donc le Voyage et Lettres de Rodez. A ces deux oeuvres fondamentales sont joints les premiers textes écrits à Rodez et plusieurs adaptations de textes anglais, en particulier L'Arve et l'Aume, d'après le chapitre VI de La Traversée du miroir, par Lewis Carroll.

09/1979

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Critique Théâtre

Grand dictionnaire Molière

Molière est l'auteur de langue française le plus lu, le plus joué et le plus traduit dans le monde, depuis fort longtemps, et aujourd'hui encore. Il a fait l'objet de célébrations nationales et internationales à l'occasion des 400 ans de sa naissance en 2022, puis des 350 ans de sa mort en 2023. Fruit de plus de dix ans de travail et fort de la collaboration d'une équipe de plus de 45 personnes, cet inventaire raisonné permet au lecteur de se promener au hasard des notices et des renvois. Il propose aussi cinq parcours de lecture croisés : une plongée dans sa vie et son temps, le Grand Siècle de la culture française ; une traversée de son oeuvre, rendue à ses conditions de production et de réception ; un récit de sa postérité à travers les époques, qui en ont fait tour à tour le classique par excellence, l'incarnation de l'esprit français, le bréviaire de l'école républicaine et finalement la quintessence de la langue française, rebaptisée " langue de Molière " ; une analyse de ses adaptations, réécritures et transpositions dans différentes formes d'expression, mise en scène bien sûr, mais aussi roman, cinéma, bande dessinée, et bien d'autres ; enfin, l'exploration de sa présence par-delà les frontières, sur les cinq continents, une sorte de Molière sans frontières dont la lecture s'enrichit de ses différentes réappropriations. Rarement réunies en un seul livre, vie, oeuvre, postérité et diffusion internationale permettent de prendre la mesure de l'une des figures capitales les plus prégnantes de notre héritage culturel. Ce dictionnaire encyclopédique couvre la totalité des aspects de la vie et l'oeuvre du plus grand homme de l'histoire du théâtre français : éléments de contexte historique, religieux, politique ou scientifique, découpage analytique de son répertoire, notices sur ses contemporains, ses prédécesseurs, entrées thématiques transversales autour du cinéma ou de la pop culture... Il est ancré dans l'histoire des conditions de production et de réception de l'oeuvre de Molière et propose une histoire culturelle de ses usages à travers les époques, soucieux de montrer les points de tension et les complémentarités entre l'enfant de la balle et le directeur de troupe, la province et la capitale, la cour et la ville, la gloire nationale et le rayonnement international.

07/2023

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Droit international public

Le droit fiscal en Belgique. Edition 2021

DROIT BELGE Toutes les évolutions fiscales passées à la loupe ! Chacun dans leur domaine de spécialité, les auteurs de cet ouvrage font le bilan des modifications significatives intervenues en droit fiscal belge et international au cours de l'année écoulée. Qu'il s'agisse des nouveautés législatives, des évolutions jurisprudentielles, ou de la doctrine les commentant, l'ouvrage offre une véritable vue d'ensemble des actualités en la matière. Y sont notamment examinés : - le statut fiscal du représentant permanent ; - les conséquences de l'annulation du régime de l'économie collaborative ; - les adaptations apportées à la quotité exemptée d'impôt pour aidants proches et à la réduction d'impôt pour garde d'enfants ; - la déduction anticipée pour pertes ; - les nouveautés en matière de frais de voiture ; - la mesure temporaire d'application du taux réduit dans le secteur de la construction (démolition/reconstruction) ; - le nouveau régime TVA des ventes à distance ; - la jurisprudence relative au régime de l'ATN pour logement gratuit ; - les circulaires administratives commentant le nouveau Code de recouvrement amiable et forcé des dettes fiscales et non fiscales, notamment celle relative au régime modifié de la surséance indéfinie au recouvrement de l'impôt ; - la notion de force majeure (art. 53 C. enr.) ; - les mesures de soutien et tolérances administratives en droits d'enregistrement et de succession dans le cadre de la crise du Covid-19 ; - les dispositions particulières prises par les trois Régions au niveau de la fiscalité locale durant la période de pandémie ; - la jurisprudence récente en matière de contentieux des règlements-taxes et de procédure d'établissement des taxes locales ; - les actualités sur la procédure de régularisation DLUquater et sa fin "programmée" ; - les applications récentes de la jurisprudence Antigone ; - les constats tirés de l'application des nouvelles conditions du principe ne bis in idem ; - la jurisprudence récente liée à l'application de la taxe Caïman ; - la directive "DAC 6" ; - les arrêts de la C. J. U. E. portant sur la taxe visant les activités publicitaires (Google Ireland, C-482/18) et l'impôt sur le chiffre d'affaires des opérateurs de télécommunications (Vodafone Hongrie, C-75/18). En outre, toutes les mesures fiscales prises dans le cadre de la crise sanitaire du Covid-19 sont commentées pour chaque impôt considéré et signalées par un pictogramme dédié. Cette nouvelle édition constitue, dans la lignée des précédents volumes, un guide pratique et complet pour le praticien du droit fiscal.

06/2021

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Théâtre

Macbeth. Une pièce de théâtre de William Shakespeare

Macbeth, duc de Glamis, cousin et fidèle chef des armées de Duncan, roi d'Ecosse, s'illustre par son courage et sa persévérance, menant son armée à la victoire, dans une bataille qui oppose la Norvège à l'Ecosse. Sur le chemin du retour, il rencontre trois sorcières qui l'accueillent en lui donnant trois titres différents : le duc de Glamis, le duc de Cawdor, et le futur roi. Puis, sans donner plus d'explications, elles disparaissent. Peu de temps après, deux seigneurs envoyés par Duncan viennent annoncer à Macbeth que le Roi le nomme duc de Cawdor en guise de récompense. La question se pose : les prédictions des sorcières éveillentelles en Macbeth le désir de se faire couronner, ou participentelles de la fatalité qui le pousse inexorablement vers son Destin ? Toujours estil que Macbeth explique à son épouse cette rencontre, et que cette dernière le pousse illico à tuer Duncan en visite dans leur château. Macbeth devient Roi, après la fuite des enfants De Duncan. Débute alors un règne de peur, de terreur, de meurtres qui conduiront Macbeth à sa chute, à sa propre mort. Macbeth est une tragédie de William Shakespeare. Elle prend place dans l'Ecosse médiévale et retrace de manière très romancée le règne de Macbeth (1040-1057), en s'inspirant de près du récit qu'en fait Raphael Holinshed dans ses Chroniques, parues en 1587. Dévoré d'ambition, le général Macbeth commet le crime de régicide pour s'emparer du pouvoir, poussé par son épouse Lady Macbeth, mais la culpabilité et la paranoïa les font peu à peu sombrer dans la folie. La date de rédaction de Macbeth est inconnue, mais elle pourrait se situer entre 1599 et 1606 si l'on tente de la lire à la lumière des événements contemporains, en particulier l'avènement du roi écossais Jacques VI sur le trône d'Angleterre en 1603 et la Conspiration des Poudres en 1605. Elle est publiée pour la première fois dans le Premier Folio en 1623. Macbeth est la plus courte des tragédies de Shakespeare et l'une de ses plus populaires : de nombreux acteurs de renom ont interprété les rôles de Macbeth et Lady Macbeth, et ses adaptations dans d'autres médias sont nombreuses. Une superstition théâtrale veut qu'elle soit maudite et qu'il faille plutôt l'appeler "la pièce écossaise" que prononcer son nom sur scène.

02/2023

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Droit

Droit du procès civil. Volume 2

Un constat s'impose : le droit du procès civil fait l'objet, depuis quelques années, d'une suite incessante de lois nouvelles, se traduisant tantôt par la refonte complète de pans entiers de la procédure, tantôt par des adaptations plus ponctuelles, mais ayant toutes des répercussions considérables dans le quotidien des praticiens du " droit du Palais ". Ces modifications dépourvues de cohérence ont parfois des effets aussi inattendus que bouleversants et impliquent souvent de revoir à bref délai des textes à peine votés. Ainsi en va-t-il notamment de la poursuite de la réforme de la théorie des nullités et du nouveau régime de nullités pour non-respect de la loi sur l'emploi des langues en matière judiciaire, des conséquences procédurales de l'absence d'inscription de la cause au rôle au plus tard la veille de l'audience, de la modification des pouvoirs du juge statuant par défaut, des changements relatifs aux montants et au moment d'exigibilité des droits de greffe, des nouveautés en matière de rectification des jugements, ou encore des restrictions apportées à l'exercice des voies de recours ordinaires. A l'instar de la législation, la jurisprudence continue elle aussi à évoluer. Pour ne prendre qu'un exemple, la recevabilité de l'appel incident et la cohérence entre les notions de lien d'instance et d'intérêts opposés en appel suscitent toujours des interrogations. La pratique judiciaire se transforme également, avec l'entrée en vigueur de la plate-forme DPA pour la remise électronique des conclusions et des pièces. Plus généralement, l'informatisation du procès civil et l'incursion – parfois forcée – de la conciliation et de la médiation en cours de mise en état préfigurent avec le projet de tribunal du futur des remaniements importants de l'instruction des causes. C'est dans ce contexte changeant que l'Unité de droit judiciaire de l'ULB publie le volume 2 du Droit du procès civil. Les sujets traités par ce volume sont l'introduction des demandes, leur instruction (depuis l'audience d'introduction jusqu'au prononcé du jugement définitif), l'appel, le défaut et l'opposition. Pour chacune de ces étapes du procès civil, toutes les réformes récentes et tous les projets annoncés sont intégrés dans une analyse approfondie, chronologique et fonctionnelle.

03/2019

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Biologie animale

La battle du vivant. Un voyage dans la diversité de la nature

La "battle" du vivant est un livre richement illustré qui décortique chacune des facultés des animaux, des végétaux et des bactéries (mouvement, reproduction, perception, alimentation, communication, etc.) en les confrontant. A travers des anecdotes drôles, insolites ou impressionnantes, l'ensemble du vivant y prend la parole pour défendre son mode de vie et ses particularités. S'il prend la forme d'une compétition, ce livre est en réalité une invitation à découvrir la pluralité des formes de vie qui cohabitent sur notre planète, au sein d'écosystèmes dont on sait désormais la fragilité. ReproductionReproduction sexuée : Outsider : Le blob (Physarum polycephalum), myxomycète et ses 720 sexes différentsvs Emiliania huxleyi : une algue unicellulaire capable d'alterner entre un mode de reproduction asexué et un mode de reproduction sexué... selon la présence de virus. "Utiliser le sexe juste pour se reproduire, c'est petit joueur. Nous, on l'utilise pour se protéger des prédateurs ! " Adaptations au milieu Les superpouvoirs de l'association lichénique entre une algue et un champignonLes archées extrémophiles qui dézinguent les records de tous les autres organismes en termes de résistance à la température/salinité/acidité/radioactivité/pression. RespirationRat-taupe nu peut survivre plusieurs minutes sans oxygène. Une voie métabolique différente (fructose plutôt que glucose) est activée pour protéger son cerveau des dommages pendant l'anoxie.VS des bactéries se moquant des organismes conformistes qui ne respirent que de l'oxygène alors qu'elles peuvent respirer du soufre, du fer, de l'azote... PerceptionEcholocalisation des chauves-souris qui "voient" avec le son.vs les éléphants capables de percevoir les vibrations et les infrasons via le sol, par l'intermédiaire de leurs piedsLa squille multicolore voit des couleurs que l'on ne peut pas percevoir : elle possède 12 types différents de photorécepteurs dans les yeux, alors que l'être humain n'en possède que 3 (rouge-vert-bleu). Ses 9 autres récepteurs lui permettent de voir l'ultraviolet et la lumière polarisée.vs la perception de la lumière, des sons, etc... par les plantes. Sommeil La grenouille des bois qui se laisse prendre dans la glace (65% de son corps gèle). Elles peuvent survivre jusqu'à -18°C grâce à l'urée et au glycogène (un super-assemblage de glucose) qui assurent une protection de leurs organes vitaux. vs des graines qui résistent à des dizaines de milliers d'années

10/2023

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Littérature étrangère

Rien d'autre sur terre

" C'est vers ce moment-là que la porte s'est mise à battre. Le bois tremblait sous les coups. Le rabat intérieur de la boîte aux lettres, en plaqué laiton, a tremblé lui aussi. Même les fourchettes et couteaux, dans leur tiroir ouvert, et la vaisselle dans l'égouttoir, ont comme vibré un instant. Personne ne venait jamais à une heure pareille. Début de soirée, par le mois d'août le plus chaud de mémoire humaine. De l'autre côté de la porte, sur le seuil au milieu de nulle part, se tenait une histoire que tout le monde connaissait déjà. Et la forme que prenait cette histoire, le soir en question, comme on dit ? Essoufflée, la peau sur les os, une fille d'une douzaine d'années. Elle avait le ventre, le sternum et la naissance des côtes à l'air. On aurait dit quelqu'un qui n'a pas mangé correctement ni respiré d'air frais depuis des années. Elle avait les dents jaunes, les ongles noirs et trop longs. Sa peau était brûlée par le soleil, à l'exception de lignes blanches à l'emplacement des bretelles. Elle était marquée par endroits, aussi, sa peau : des égratignures, des plis, des stries de crasse et des mots." Au moment où il ouvre sa porte à la gamine terrifiée qui y frappe, le narrateur de cette histoire – un prêtre d'une cinquantaine d'années – sent que rien ne sera plus pareil. Le père de la petite fille a disparu, ainsi que sa mère et sa tante uparavant. La police, qui finit par arriver, connaît cette famille pas comme les autres, revenue depuis peu en Irlande après un long séjour ailleurs, certainement en Allemagne. Le prêtre avait essayé de leur rendre visite, dans le pavillon témoin du lotissement inachevé – comme il y en a tant en Irlande désormais – où ils s'étaient installés. Mais personne ne sait vraiment qui ils sont. Et les bribes de confidences livrées par la petite fille, dans son anglais aux intonations bizarres, n'en révéleront pas beaucoup plus sur l'atmosphère étrange de la maison : les portes y claquent sans raison, l'électricité est soudain coupée, des objets se volatilisent, avant les habitants eux-mêmes… Tout cela sous une chaleur caniculaire, où le temps s'étire en d'insolites séances de bronzage, où des mots apparaissent, écrits sur la poussière des fenêtres, et où l'irrespirable air nocturne est empli de bruits inexpliqués. Même le prénom de la gamine reste mystérieux : est-ce le sien ? celui de sa Mutti ? Pourquoi les membres de sa famille se sont-ils évaporés l'un après l'autre ? La petite Helen, à supposer qu'elle se nomme ainsi, dit-elle seulement la vérité ? Toute la force du poète Conor O'Callaghan, dans cet intrigant premier roman, est de laisser planer le doute sur les ressorts du psychodrame familial qui s'y joue, et sur les conséquences qu'il aura, notamment sur la personne du prêtre, a posteriori accablé d'avoir dû recueillir la petite fugitive.

09/2018

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Histoire internationale

Intelligence de l'anticommunisme. Le Congrès pour la liberté de la culture à Paris, 1950-1975

Le Congrès pour la liberté de la culture a constitué une pièce centrale de la politique culturelle et idéologique américaine en Europe après la Seconde Guerre mondiale. Peu connu du grand public, il avait pour vocation de résister à l'attraction que le communisme et le progressisme exerçaient alors sur nombre d'écrivains et d'intellectuels. Créé peu après le lancement du Mouvement des partisans de la paix appuyé par le communisme international, il refusa de n'être qu'une organisation de contre-propagande face au mouvement adverse et choisit, à l'inverse, d'agir par influence sur les élites. Son rayonnement se fondait sur la qualité de ses informations, de ses débats, de ses réalisations artistiques ou littéraires et s'élargissait au fur et à mesure qu'il se renforçait comme réseau transnational réunissant des écrivains, des journalistes, des universitaires et des hommes politiques libéraux, sociaux-démocrates ou conservateurs. La diplomatie culturelle américaine n'a guère été analysée en France jusqu'à présent. Fondé sur des entretiens avec les acteurs et des documents d'archives, ce livre, tout à la fois récit et dossier, constitue la première tentative pour restituer la place du Congrès pour la liberté de la culture à Paris, ville où était installé son secrétariat international. Le récit se déploie sur vingt-cinq années allant de la création de cet organisme à Berlin en 1950 dans la zone d'occupation américaine jusqu'à la parution de L'Archipel du goulag et de ses effets dans la capitale française au milieu de la décennie 1970. Il s'efforce de rendre les principales inflexions du dynamisme de l'organisation dans la période chaude de la guerre froide puis dans la période de détente en circonscrivant sa position contrastée dans les milieux politiques et intellectuels parisiens. Le dossier permet au lecteur d'avoir en main toutes les pièces actuellement disponibles dans le domaine public sur les mécanismes de financement du Congrès pour la liberté de la culture, la participation de la CIA à ce financement, la crise entraînée par les révélations sur cette participation, sa reprise par la fondation Ford et enfin sur les raisons de son déclin. Cet épisode constitue une plaque sensible particulièrement précieuse pour l'étude de la résistance au communisme dans la France de l'après-guerre et sur l'appui américain apporté à cette résistance.

12/1995

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Poches Littérature internation

La sagesse dans le sang

Petit-fils d’un évangéliste qui parcourait le Tennessee « portant Jésus dans la cervelle comme un aiguillon », Hazel Mates a résolu de devenir, comme son grand-père, un prêcheur ambulant, mais ce sera pour fonder une secte nouvelle : l’Église sans Christ. Refusant de croire au péché, il n’a que faire d’un Rédempteur. Son fanatisme d’illuminé fournit de faciles excuses à la libre satisfaction de ses pires instincts. Il finit, après avoir assassiné un faux prophète qui lui fait concurrence, par se brûler les yeux avec de la chaux vive, espérant apercevoir ainsi, dans les ténèbres, les vérités que lui cache son hérésie. Un jour d’hiver, la police le retrouve agonisant dans un fossé : les souliers pleins de pierres et de verre pilé et le torse ceint de fils de fer barbelés. Les agents ramènent son cadavre chez sa logeuse, Mrs Flood. Persuadée qu’il avait quelque argent, celle-ci avait rêvé de l’épouser. Parce que Flannery O’Connor, fervente catholique, estime que les évangélistes qui foisonnent aux États-Unis, surtout dans les États du Sud, font de la religion une indécente caricature, elle a, pour raconter l’histoire de Hazel Motes, employé le ton de la farce. Ses personnages ont quelque chose de guignolesque tout en restant profondément humains : Leora Watts, chez qui Hazel perd sa virginité ; Asa Hawks, le faux aveugle, et sa fille Sabbath Lily ; Onnie Jay Holy, l’évangéliste à la guitare, et son complice Salace Layfield ; et surtout Enoch Emery qui a « la sagesse dans le sang ». C’est lui qui se charge de trouver pour Hazel un nouveau Christ qui ne sera pas fils de Dieu et ne donnera pas sa vie pour le rachat des pécheurs. C’est une momie qu’il vole dans un musée, installe dans sa table de toilette dont il a fait un tabernacle et finalement apporte à Sabbath Hawks, qui, parodiant la Nativité, la berce comme un enfant Jésus. Dans ces diverses scènes où la violence s’allie à un grotesque souvent proche des gags de cinéma, Flannery O’Connor stigmatise, en les concrétisant, les déformations sacrilèges que l’hérésie produit dans l’âme de quiconque s’écarte de l’orthodoxie catholique. Mais la pitié n’est pas absente de sa condamnation. Le sort tragique des évangélistes l’émeut, autant que leur pittoresque absurdité l’amuse. D’où la profondeur et la puissante originalité de La sagesse dans le sang.

09/2012