Recherche

malware université

Extraits

ActuaLitté

Histoire ancienne

Châteaux médiévaux dans l'espace rhodanien. Territoires, constructions, économie

Jean-Michel Poisson appartient à cette génération d'enseignants et de chercheurs qui a traversé, accompagné et encadré le développement moderne de l'archéologie médiévale française ces quarante dernières années. Entendons par là une archéologie en mouvement, parce que spécifiquement consacrée à une période longtemps pensée (trop) documentée par d'autres sources et qui de fait a dû s'imposer dans l'Hexagone face à celles, mieux enracinées, mieux enseignées, mieux institutionnalisées de l'Antiquité classique et des âges des métaux et des pierres, mais parfois peut-être aussi face au scepticisme et à l'ironie défensive de collègues qui ont pu mettre plus de temps à saisir l'efficience pluridisciplinaire des études médiévales. A l'image de l'histoire voulue totale des années 1970, cette archéologie médiévale moderne qu'il a faite prônait depuis les années 1960 une approche globale de la société médiévale, de l'usage de ses monuments et des traces de son quotidien enfouies dans les sols. Elle se voulait soucieuse également de développer des méthodes d'investigation scientifique innovantes et capables de s'orienter vers des domaines de recherche alors nouveaux comme l'habitat, la culture matérielle et la vie quotidienne, les formes d'agglomérations subordonnées (ou non) à un château, les manières d'habiter... tous thèmes qui sont devenus peu ou prou familiers aujourd'hui mais qu'il a fallu expérimenter, jalonner, encadrer et consolider, ce à quoi notre collègue et ami s'est employé durant plus de quarante ans. C'est le témoignage de cette aventure scientifique, individuelle et collective - au sein de l'EHESS et du CIHAM bien sûr, mais aussi du CNRS et des universités de Lyon et Avignon - que permet aujourd'hui de retracer le rassemblement d'une partie de sa production académique jusqu'alors dispersée dans différentes revues et actes de colloques édités en France ou ailleurs en Europe. Une partie seulement car ces varia ne regroupent à vrai dire qu'une sélection de ses principales contributions métropolitaines, rhône-alpines ; delphinales, foréziennes et savoyardes, ce qui ne rend pas justice à l'ampleur de sa recherche mais demeure un juste reflet de son enracinement et de son engagement régional dans une carrière internationale, par ailleurs particulièrement féconde. C'est là sans doute une trajectoire et un parcours peu fréquents, qu'il convient de souligner, que d'avoir su et pu construire un terrain métropolitain de recherche jusqu'au tournant des années 2000 tout en ayant poursuivi une carrière italienne insulaire dont on ne signalera ici, pour mémoire, que sa contribution aux fouilles de Brucato, sa direction des fouilles d'Urvei en Sardaigne et surtout sa publication, encore récente, des fouilles de Calathamet en Sicile.

12/2018

ActuaLitté

Essais

P.Fédida Oeuvres complètes. Tome 8, 1994-1995

Au regard des spécialisations en médecine, la clinique psychanalytique se trouve confrontée à de nouvelles exigences exprimées dans la plainte du patient en ce début des années 1990. Ce tournant venant de la médecine et aussi des avancées en neuro­philosophie permet à la pensée psychanalytique de clarifier la théorie du symptôme et de la comparer avec celle de la psychopathologie. Dans ce volume, le débat débute avec l'influence des pensées évolutionnistes sur le développement de la psychanalyse- Ch. Darwin par rapport à S. Freud. Pour cela, nous reproduisons la traduction (établie par M. KOHN) des premiers écrits en médecine de Freud sur les organes de reproduc­tion de l'anguille, c'est-à-dire en zoologie. Ceux-ci ont été encore peu explorés car un peu mystérieux ; que penser, en effet, d'une anguille hermaphrodite en cette fin du x1x- siècle ! A cette occasion, le lecteur pourra apprécier la méticulosité de la méthodo­logie employée par Freud et son raisonnement subtil. Effectivement, il est difficile de cloisonner les disciplines les unes par rapport aux autres dans un tel débat, l'intérêt consistant précisément à profiter de cette ouverture d'esprit. Ainsi les chapitres de Pierre Fédida confrontent la médecine, la biologie, l'épistémologie des sciences à la méthodologie qui leur est propre - qui les distingue ou les rapproche de la psychanalyse. Ce tome 8 consiste en un travail de fond sur la théorie du symptôme par rapport au signe et au phénomène, le somatique, l'organicité, interrogeant les lieux de la représentation - le modèle par rapport à la métapsychologie. Il y aura question d'un troisième genre. La réflexion sur la psychopathologie est développée et P. Fédida explique sa conception d'une psychopathologie fondamentale. Ce volume se termine avec une étude critique du livre de L. Steinberg sur la représentation du sexe du Christ dans l'art de la Renais­sance. En même temps se pose la question de ce que l'on a le droit d'évoquer ou non et comment mettre de côté ou pas ce qui est évident dans la représentation et dans quel but. Pierre FEDIDA (1934-2002), psychanalyste (Association Psychanalytique de France, APF et International Psychoanalytic Association, IPA) de renommée internationale et professeur des universités (Denis Diderot - Paris 7), a été à l'origine de nombreuses créations universitaires et scientifiques (Laboratoire de Psychopathologie fondamentale, Centre d'étude du Vivant, cofondation de l'Institut de la Pensée Contemporaine, co-création de la Revue Internationale de Psychopathologie et membre fondateur d'associations de recherche). Directeur de l'UFR "Sciences Humaines Cliniques" (Paris 7)et fondateur de la "Psychopathologie fondamentale" . Il est l'auteur de nombreuses publications dont beaucoup ont été traduites en plusieurs langues.

10/2022

ActuaLitté

Histoire de la musique

Petites géométries de l'expérience musicale

Depuis le moment où il a rencontré le flamenco dans son milieu andalou jusqu'à ses dernières méditations, Frédéric Deval (1951-2016) n'a eu de cesse de chercher à cerner la nature profonde de l'expérience musicale - celle des musiciens, des auditeurs, et de l'alchimie les unissant le temps du partage. Depuis le moment où il a rencontré le flamenco dans son milieu andalou jusqu'à ses dernières méditations, Frédéric Deval (1951-2016) n'a eu de cesse de chercher à cerner la nature profonde de l'expérience musicale - celle des musiciens, des auditeurs, et de l'alchimie les unissant le temps du partage. Cette recherche empirique, quasi existentielle, a construit sa trajectoire dans une programmation artistique centrée sur la liberté de créer à plusieurs, au-delà de toute assignation à identité ou communauté. A tous les instants de sa pratique, Frédéric Deval s'est ainsi interrogé sur les conditions et les modalités de la rencontre entre musiciens d'horizons, de langues et de traditions musicales différentes, dont une partie ayant expérimenté la migration. Tout en proposant des modalités ad hoc pour faire émerger une création musicale inédite ou , plus justement, inouïe, il a cherché à saisir ce qu'est une communauté d'écoute pour les musiques du xxie siècle et dans quels types de lieux et de géométries elle peut naître et se développer. Les textes réunis dans ce livre posthume pour rendre compte de cette visée présentent une partie des écrits de Frédéric Deval, par ailleurs auteur ou directeur de trois ouvrages. Ils ont été retenus à partir de deux principes. Le premier est d'embrasser toute la durée de son écriture, depuis les années 1980 jusqu'à sa mort. Le second est de rendre compte de la diversité de ses interventions écrites, depuis la critique de disques ou de spectacles jusqu'aux essais parus dans des revues, depuis de brèves introductions à des concerts, qui font écho à son talent pour dessiner en quelques traits au stylo des portraits ou situations, jusqu'aux présentations d'albums CD et aux textes nourris et argumentés d'introduction aux grands cycles de création qu'il a imaginés dans le cadre de la Fondation Royaumont. Introduits par un texte saisissant de mise en perspective de sa propre trajectoire, les écrits de Frédéric Deval sont ensuite organisés comme en carré, dont les quatre côtés sont " L'art jondo ", " Rythme, souffle et voix ", " le cercle, ou l'expérience musicale ", " les musiques transculturelles ". Pour chacune des quatre parties, nous partons des textes les plus récents pour aller vers les plus anciens - sorte de généalogie à rebours qui met au jour les sédimentations de son travail et de sa pensée. Petites géométries de l'expérience musicale se place tout entier sous le signe de " l'adresse ", mot qui scande les pages qui suivent. " Analyse cardinale de l'action culturelle liée à l'expérience musicale dans nos sociétés contemporaines " selon l'ethnomusicologue Denis Laborde, il est destiné aux étudiants, chercheurs, programmateurs artistiques, tout comme aux publics de concerts ou aux lecteurs intéressés par la musique. Tout autant, il s'adresse aux musiciennes et musiciens qui ont cheminé avec Frédéric Deval et fait oeuvre dans les espace-temps qu'il savait créer ; celles et ceux qui, jeunes ou moins jeunes, ne se satisfont pas des catégories imposées et recherchent des manières d'être ensemble en musique. Petites géométries de l'expérience musicale est édité et présenté par Ghislaine Glasson Deschaumes (Université Paris Nanterre), préfacé par Denis Laborde (CNRS/EHESS) et postfacé par Francis Maréchal (Fondation Royaumont).

10/2023

ActuaLitté

Histoire ancienne

Mythes grecs. 2 volumes : Origines ; L'Initiation

Tome I. Origines "Les fables ne sont pas ce qu'elles semblent être", déclarait La Fontaine, après le fabuliste latin Phèdre. Il y a l'apparence et la réalité, la surface et les strates successives qui, de descente en descente dans les profondeurs du mythe, livreront peut-être au mythologue mué en spéléologue la signification la plus ancienne. C'est ainsi que, grâce à l'étymologie se révèlent les traits primitifs de la personnalité de certains héros. Mais cette recherche nous mène plus loin encore, vers les origines du monde, les cosmogonies, les cataclysmes primordiaux, les naissances et renaissances d'une humanité sans cesse remise en question par le dieu suprême. Elle permet de découvrir, au-delà de l'admirable torse pivotant du Discobole de Myron, les dieux de la végétation bulbeuse que vénéraient les premiers hommes. Elle met en lumière la propension des Grecs à éloigner dans l'espace et dans le temps aussi bien le monde idéal (les pays au parfum où habitent les dieux, les contrées de justice, d'abondance et de bonheur des Hyperboréens et des Ethiopiens) que l'humanité qui s'entretue et s'entredévore, une humanité enférocée qui, selon les Grecs, ne saurait être que barbare, non-grecque. Mais cette opération de propagande, consciente ou inconsciente, est manquée : les mythes dévoilent, les mythes dénoncent. Tome II. L'initiation Au troisième millénaire se pratiquent encore chez certains peuples (Afrique, Nouvelle-Guinée, Amérindiens) des rites initiatiques très proches de ceux que les Grecs ont connus bien avant Homère. A l'époque classique il en restait des souvenirs, surtout dans les pays des confins, mais aussi dans les institutions des cités les plus civilisées (comme Athènes, Sparte, Thèbes ou Corinthe), et plus encore dans leurs mythes. Le fil d'Ariane qui permet de retrouver ses traces, c'est la symbolique de la mort et de la résurrection. Quittant le monde de l'enfance pour entrer dans celui des adultes, l'adolescent doit mourir pour mieux renaître. Cet ouvrage s'efforce de dégager dix-sept traits initiatiques, les plus fréquents, avant d'entrer dans le détail des mythes, poser les questions et tenter de les résoudre. Par exemple : quel rapport y a-t-il entre le labyrinthe et la danse de la grue exécutée par Thésée et ses compagnons après la victoire sur le Minotaure ? D'où vient la granitula, une danse encore exécutée en Italie du sud et en Corse du nord le jour du Vendredi Saint ? Pourquoi tant de héros portent-ils le nom du loup, de Lycomède aux nombreux Lykos en passant par Autolykos, Harpalykos, Lykas, Lykenion ou Lycurgue ? Telles sont quelques-unes des questions qui sont posées dans cet ouvrage. Bien entendu, la place finale, la place d'honneur, est réservée à Ulysse, le plus "éprouvé" de tous les héros grecs. Ces Mythes Grecs I & II sont le fruit d'une recherche commencée il y a un tiers de siècle. Ils ont fait l'objet d'une première publication par les Publications de la Recherche, Université Paul-Valéry, Montpellier III, en 1999 pour Mythes Grecs I et en 2002 pour Mythes Grecs II. Dans chaque tome un index facilite la recherche d'informations sur les héros et les dieux étudiés

05/2016

ActuaLitté

Actualité médiatique internati

Confessions d'un bon à rien. Mémoires

La directrice du lycée de Beer Sheva eut ce jugement définitif sur le petit Elie : " Ah, celui-là, c'est un bon à rien ! Il faudra lui dénicher une institution à poigne, sinon ça finira mal pour lui... " . Le " bon à rien " , né dans l'immédiat après-guerre et dans une configuration tragiquement exemplaire de l'époque, s'est forgé la plus magnifique des existences. Son père, Michaël Yhiel Shkolnik, est né en 1910 en Bessarabie, qui faisait alors partie de l'empire russe, puis de la Roumanie, puis de la Moldavie. Officier dans l'Armée Rouge, il participera aux grandes batailles du front de l'Est (Leningrad, Moscou, Stalingrad.) Sa mère a survécu à la déportation mais y a perdu deux enfants et y laissera sa santé mentale... Le jeune Elie nait à Bucarest en 1946. C'est là qu'il apprend le français. Son père ne songe qu'à fuir la Roumanie communiste et à gagner Israël . Un jour il disparait, enlevé par la Securitate et emprisonné trois mois à cause de ses demandes répétées de visa. En 1961 leur parvient enfin un " certificat de voyage " , Israël " achetant " à l'époque des Juifs à l'Etat roumain (" notre meilleur produit d'exportation avec le pétrole " dixit Ceaucescu). Au sein de la " drôle de famille " qui accueille les arrivants en Terre promise, l'oncle Avi exercera une profonde influence sur l'adolescent, d'où le choix d'un nouveau patronyme : Barnavi. Après un séjour d'un an dans un kibboutz au nord du Neguev, les retrouvailles avec ses parents sont douloureuses : son père sera plus tard placé dans un Ehpad, et sa mère internée pour démence. Elie travaille pour payer ses études au collège français Saint-Joseph de Jaffa. Incorporé dans Tsahal, parachutiste volontaire, bientôt officier, il participe à la Guerre des Six Jours puis comme réserviste à la première guerre du Liban et à l'opération " Paix en Galilée " . A Jérusalem puis à Tel Aviv, des études de sciences politiques et d'histoire le font se passionner pour la séquence historique qui va de la fin du Moyen Age à la Révolution française. La France devient sa "seconde patrie intellectuelle et affective" . Il part faire sa thèse de Doctorat à La Sorbonne et c'est à Paris que se font les rencontres essentielles pour la suite de sa carrière intellectuelle : Roland Mousnier, Pierre Chaunu, Pierre Nora, Jacques Revel, François Furet, Jacques Le Goff... La politique va prendre une grande importance, parallèlement à son activité d'historien : enseignant en Allemagne, à Montréal, à l'ENS d'Ulm, à Limoges, à Reims, il retournera vivre à Tel Aviv avec sa nouvelle épouse Kirsten rencontrée à Francfort. Membre du comité central du parti travailliste, il décline le poste de chef de cabinet de Shimon Peres pour apporter son appui à Shlomo Ben-Ami. L'assassinat de Rabin met fin au processus de paix auquel il avait oeuvré sans relâche. Ambassadeur d'Israël en France de 2000 à 2002, il décrit ici l'envers des coulisses tout en brossant mille portraits de ses interlocuteurs à Paris (Lanzmann, Sarkozy, Chirac, Villepin, Jospin, Régis Debray, Edwy Plenel, Jean Daniel, DSK...). Débarqué de son ambassade par Shimon Peres, il prend une année sabbatique pour proposer la création d'un musée de l'Europe à Bruxelles et consacrera de longues années à cette passion européenne tout en reprenant son enseignement d'histoire à l'université de Tel Aviv et la direction scientifique de la Maison de l'histoire européenne à Bruxelles.

03/2022

ActuaLitté

Biographies

Les hypothèses infinies. Journal 1936 - 1962

Né en Tunisie dans une modeste famille juive de langue maternelle arabe, formé dans les écoles de l'Alliance israélite universelle puis au lycée Carnot de Tunis, enfin à l'université d'Alger pendant la guerre et en Sorbonne à la Libération, Albert Memmi (1920-2020) se situe au carrefour de trois cultures et a construit une oeuvre abondante d'essayiste, mais aussi de romancier, sur la difficulté pour un minoritaire né en pays colonisé de trouver son propre équilibre entre Orient et Occident. De l'âge de 16 ans à sa disparition, il a tenu un journal, où il a recueilli ses rêves et ses cauchemars, ses doutes et ses illuminations, ses espoirs et ses désillusions, ses joies et ses frustrations : une somme de réflexions au jour le jour qui éclairent d'une lumière crue un "siècle épouvantable" mais qui constituent aussi les fondations d'une oeuvre universelle. Qui est le jeune homme que nous suivrons pas à pas, de ses 16 ans à la quarantaine, dans ce premier volume du Journal ? Un minoritaire en pays dominé, né pauvre et honteux de ses origines, mais avide de culture et désireux d'en faire son destin ? Un enfant qui ne possède d'autre langue que "le pauvre patois du ghetto", mais rêve de maîtriser celle de Rousseau et de Gide, d'égaler - ; qui sait... - ; son maître Jean Amrouche, ou même le monumental François Mauriac ? Cet adolescent pacifiste, un peu dandy, brutalement confronté à la guerre et à la nécessité de prendre parti, ou ce Juif acculturé qui fait peu à peu l'expérience de sa condition, découvre les ostracismes dont il est de tous bords entouré, et qui apprend à s'en défendre ? Que cherche-t-il ? Vivre à Tunis, en se calfeutrant dans les "valeurs-refuge" et les traditions de sa communauté, ou s'enfuir à Paris pour se mesurer à la modernité occidentale ? Etudier la médecine, la philosophie ou les sciences humaines ? S'étourdir dans les divertissements ou affronter le monde et ses contradictions, au risque de s'y brûler ? Quelles sont ses ambitions, enfin ? Lutter parmi les siens au sein de mouvements de jeunesse ou se tenir à distance de tout militantisme pour mieux analyser les situations ? Défendre ses convictions par la plume ou s'inventer un monde de fiction capable de transcender ses déchirures intimes ? L'âge d'homme arrivé, ce jeune inconnu déchiré, devenu Albert Memmi, s'est clairement défini comme colonisé à travers le Portrait du colonisé et comme Juif par le Portrait d'un Juif. Pendant la guerre, il a fait l'expérience de la souffrance physique et de l'engagement ; plus tard, s'éloignant des siens sans les renier, il a appris - ; sans jamais se compromettre - ; à en découdre avec l'Occident et avec l'altérité. Par l'écriture de deux romans autobiographiques, il s'impose comme écrivain de langue française ; comme enseignant-chercheur en philosophie et sociologie, il collabore avec Aimé Patri, Daniel Lagache et Georges Gurvitch à l'élaboration d'une pensée humaniste aux prises avec les défis de "ce siècle de sciences, de progrès et d'effroyable bêtise". L'extraordinaire itinéraire individuel que révèle ce Journal 1936-1962 possède sa moralité. Il prouve avec une exemplarité éblouissante que rien n'est jamais joué d'avance, que tout se conquiert : en dépit de ses origines, au-delà de sa condition et malgré l'état cataclysmique du monde, le jeune homme parvient à percevoir, loin des "vérités absolues", la promesse effective de tous les possibles, les hypothèses infinies que nous offre l'existence.

02/2021

ActuaLitté

Philosophie

Philosophie N° 140, janvier 2019 : Heiddeger, Hölderlin, Eschyle

Ce numéro s'ouvre sur "Voix de l'éternel à l'éterne " de C. Layet, consacré à l'essai philosophique de Hölderlin Sur la manière dont procède l'esprit poétique. Il y nomme sensation transcendantale l'état harmonique auquel permet d'accéder la position d'un principe relationnel – dont demeure privée la fondation dans le Moi absolu défendue par Fichte ; en tant que lien irréductible avec l'extériorité, cette sensation se distingue aussi de ce que Hegel nomme intuition transcendantale dans la Differenzschrift. Si l'épreuve d'une telle sensation est caractérisée comme condition nécessaire pour tout accomplissement humain, elle n'est cependant pas suffisante pour que l'homme atteigne sa destination, la sensation exigeant en outre de se manifester dans une langue poétique. A partir des années trente, la pensée de Heidegger se caractérise de plus en plus explicitement par la tentative de restituer la "possibilité première" de l'autre commencement (der andere Anfang) de la pensée de l'être. Dans "Vers une démodalisation du possible : Heidegger et le clivage de l'estre", I. Macdonald esquisse une interprétation de cette possibilité, en lien étroit avec la critique de la modalité qu'elle présuppose – critique surtout mise en oeuvre dans les Beiträge zur Philosophie (Contributions à la philosophie) – et la réception heideggérienne de Hölderlin. Dans "L'angoisse dans l'Agamemnon d'Eschyle à la lumière d'Etre et Temps de Heidegger",J.-J. Alrivie tente de montrer que lorsque Heidegger inclut expressément Eschyle dans ce qu'il nomme commencement grec, cela procède d'une conviction bien étayée – et ce même s'il ne se livre pas, comme il le fait pour Homère ou Sophocle, à l'exégèse élaborée de textes précis. Par la question centrale de l'angoisse qui y est en jeu, Agamemnon apparaît dans l'Orestie comme l'oeuvre d'Eschyle la plus propre à manifester cette parenté entre la poésie tragique d'Eschyle et l'analyse existentiale. Dans "Martin Heidegger, un recteur nazi et l'"anéantissement total" de l'ennemi intérieu ", G. Payen se livre à une analyse historique précise. Selon Emmanuel Faye, Heidegger aurait lancé un appel à l'extermination dans un cours de 1933. Or, en parlant d'anéantissement total de l'ennemi intérieur, il reprenait l'expression d'un slogan de la campagne d'autodafés menée par la Corporation des étudiants allemands contre "l'esprit non-allemand" ; pour comprendre le sens qu'il pouvait lui donner, il faut la replacer tant au sein de la méditation du combat héraclitéen qu'il fit dans son cours, qu'à la lueur de la lutte antisémite qu'il mena comme recteur nazi de l'université de Fribourg-en-Brisgau. Dans les Questions jadis parues chez Gallimard, les traductions étaient assorties de remarques des traducteurs sur les difficultés de traduction et les choix terminologiques adoptés. Cette pratique s'est perdue, l'éditeur allemand des oeuvres de Heidegger n'autorisant ni explicitation de la pensée de Heidegger en notes, ni commentaire sur les choix terminologiques – ce qui entrave le progrès de la traduction au fil des générations, fondé sur la comparaison explicite des choix et leur discussion. Les présentes "Remarques sur la traduction de certains termes heideggériens" de D. Pradelle, prévues en annexe à la traduction des Pensées directrices sur la genèse de la métaphysique, de la science et de la technique modernes (Seuil), tentent une explicitation de termes fondamentaux de la pensée du second Heidegger. D P.

01/2019

ActuaLitté

Saint François d'Assise

Corpus franciscanum. François d'Assise, corps et textes

Dans les années qui suivirent la mort de François d'Assise en 1226, les frères mineurs - ses fils spirituels - prirent soin de rassembler et de copier ses écrits, de rédiger et de diffuser ses biographies : l'enseignement qu'il avait laissé à la fois par ses mots et par son exemple. Tous les groupes qui souhaitent s'institutionnaliser ressentent ce besoin de s'ériger en "communauté textuelle" , fondée sur un corpus qui fasse consensus, "sens commun" . Mais il est rare que la figure du fondateur y occupe un telle place, confinant ici au culte de la personnalité. Le paradoxe est que cette élaboration textuelle s'est développée autour d'un homme qui, en son temps, était considéré comme un illettré, un idiota, puisqu'il ne maîtrisait pas parfaitement le latin. Quelques décennies plus tard, au regard des constitutions de 1239, François aurait eu le plus grand mal à se faire recruter dans sa propre fondation et un abysse culturel le sépare d'un frère lettré comme Bonaventure, théologien à l'université de Paris et ministre général à partir de 1257. Pourtant, toutes les anthologies d'écrits franciscains (écrits de François et sur François), qui existent aujourd'hui dans la plupart des langues modernes, présentent comme un corpus homogène cet agglomérat improbable de niveaux de culture, couvrant la totalité des degrés d'alphabétisation distingués par le grand paléographe italien Armando Petrucci, notamment dans Promenades au pays de l'écriture (Zones sensibles, 2019). La première originalité de Corpus franciscanum est de mettre en évidence cette bigarrure, plutôt que de chercher à l'estomper, et de tenter d'en comprendre les multiples implications. Des paroles dictées par François en ombrien et retranscrites en latin par un scribe plus instruit que lui sont-elles vraiment un écrit de François ? Où commence un texte ? Où s'arrête-t-il ? Une légende insérée dans l'office fait-elle partie du texte de l'office ? Un recueil de miracles posthumes prolongeant la biographie du saint fait-il partie de la légende ? Du moment où l'on accepte ces remises en cause, on se rend compte que la fameuse "question franciscaine" - ce puzzle des écrits franciscains que l'on tente de reconstituer depuis quelque cent vingt ans - a été posée sur des bases tout aussi artificielles, plus idéologiques que codicologiques. Si l'on prend en compte la seule réalité dont nous disposions - la réalité "codicologique" , celle des codices manuscrits -, il apparaît soudain que tous les scénarios élaborés depuis plus d'un siècle, opposant telle légende dissidente à telle autre officielle, n'ont aucune base réelle puisque ces deux textes sont transmis par le même volume manuscrit et ne risquent guère de provenir de factions adverses. Corpus franciscanum comporte deux parties. Dans la première, Jacques Dalarun conte une nouvelle histoire des origines franciscaines au travers du corpus des écrits et des légendes. La seconde partie consiste en 45 double-pages où, dans chacune d'entre elles, est reproduit en très haute définition et à l'échelle 1/1, un manuscrit dont il est question dans la première partie de l'ouvrage. Chaque manuscrit est succinctement présenté et analysé, de sorte que l'on puisse consulter les manuscrits indépendamment du texte de la première partie, ou lire le texte indépendamment des manuscrits.

12/2021

ActuaLitté

Acteurs

Danielle Darrieux. Une femme moderne

Ses initiales DD ont été célèbres bien avant BB. Danielle Darrieux (1917-2017) est décédée à 100 ans, après avoir tourné avec les plus grands cinéastes, sensibles au génie de son jeu tour à tour comique ou subtilement dramatique. Incarnation de la jeune femme moderne des années trente, elle a su évoluer en traversant 8 décennies de cinéma avec une centaine de films, un record de longévité pour une actrice. Elle débute dans Le Bal (1931) à l'âge de 14 ans, en chantant de sa jolie voix de soprano. Sans formation théâtrale, son naturel tranche avec les comédiennes de l'époque. Sexy, pétulante, indomptable, elle est la "drôle de gosse" du cinéma français qui tient la dragée haute aux hommes. Puis le succès du mélodrame Mayerling (1936) la sacre "Stradivarius" de l'écran : elle peut tout jouer. Hollywood lui ouvre ses portes et en fait une star internationale. Elle devient la plus populaire des actrices françaises et un modèle auquel s'identifient les femmes, séduites par son aisance, son intelligence, sa quête de liberté. Henri Decoin, son époux, bénéficie de son aura en lui écrivant des films sur mesure. Sous l'Occupation, Premier rendez-vous (1941) produit par la firme allemande Continental est un triomphe. Divorcée de Decoin, DD vit une passion avec un diplomate, playboy flamboyant : Porfirio Rubirosa. En mars 1942, elle participe au "Voyage à Berlin" en échange de la libération de "Rubi" , interné en Allemagne. A la Libération, elle est blanchie par la commission d'épuration. Dans les années cinquante, la star joue aux côtés de Gérard Philipe, Jean Gabin ou Jean Marais. Elle devient la muse de Max Ophuls (Madame de, 1953) fasciné par son art du "sous-jeu" , et s'impose dans Marie-Octobre (1959). Elle incarne alors souvent la femme menaçante car trop libre ou trop intelligente. En 1967, Jacques Demy la choisit pour être la mère de Catherine Deneuve (Les Demoiselles de Rochefort), qu'elle retrouve en 2002 dans Huit femmes de François Ozon. Elle attire alors les jeunes réalisateurs qui la distribuent en mamie cool ou indigne. Sa carrière théâtrale, débutée en 1937, est couronnée par un Molière en 2003 (Oscar et la dame en rose). Traversée documentée de la carrière de la star, la nouvelle édition de Danielle Darrieux, une femme moderne vient enrichir la première édition publiée en 2017. Elle permet de mieux appréhender la richesse de la vie de cette comédienne unique, en évoquant les chefs d'oeuvre incontournables, mais aussi les pépites oubliées. La vie privée de Danielle Darrieux, mariée 3 fois, a été scrutée par les médias. Ses choix sous l'Occupation ont été matière à controverses et restent l'objet de vifs débats. L'auteure scrute sans préjugés cette période et s'en tient aux faits, que l'ouverture récente des archives permet de comprendre sous un nouveau jour. Elle révèle ainsi des faits méconnus. L'auteure s'attache enfin à mettre en lumière la modernité que Danielle Darrieux a su porter durant quatre-vingt années de cinéma. Ancienne professeure de lettres, Clara Laurent est spécialiste du cinéma français classique qu'elle a enseigné à l'université Paris-Diderot. Elle collabore à la revue Schnock, donne des conférences et anime des masterclass sur le cinéma. Coautrice du documentaire sur Danielle Darrieux ("Il est poli d'être gai" , 2019, Arte), elle s'intéresse de près à l'Occupation et a réalisé un film sur un rescapé de la Seconde Guerre mondiale. Elle a également écrit Josiane Balasko, une vie splendide (Tallandier, 2021).

09/2023

ActuaLitté

Histoire de France

Le Siècle des Platter. Tome 1, Le mendiant et le professeur (1499-1628)

Peut-on rêver plus beau - et plus rare - corpus de textes que les écrits autobiographiques de trois générations d'hommes du XVIe siècle (1499-1628), plus belle étude de cas aussi de l'apparition d'une dynastie de la bourgeoisie urbaine caractéristique des sociétés d'Ancien Régime ? Au commencement est le père, Thomas Platter, dit le Vieux (1499-1582), petit berger misérable du Valais qui va tenter sa chance comme mendiant itinérant dans une partie de l'Europe germanique puis à Bâle. Il y est ouvrier cordier et bientôt devient un authentique intellectuel sur le mode humaniste : l'ancien illettré est un professeur renommé de latin, de grec et d'hébreu. Mieux encore, il s'établit comme patron imprimeur dans une ville très tôt et largement (mais avec modération) passée à la Réforme : c'est de ses presses que sortira la première édition latine de L'Institution chrétienne de Calvin en 1536. Assez à l'aise pour acquérir un domaine à la campagne, il peut aussi payer à son fils (né en 1536) des études de médecine à Montpellier, université très réputée en ce domaine, et lui offrir une pérégrination (à cheval, alors que lui-même circulait à pied dans sa jeunesse) en France et dans certaines contrées circonvoisines - une sorte de voyage initiatique. Investissement judicieux : Felix Platter, " médecin de ville " à Bâle, brûle les étapes. Le voilà professeur de médecine, doyen, recteur, auteur de livres médicaux et de physique, nouant des liens avec le réformateur David Joris comme avec Montaigne. Il épouse la fille d'un grand chirurgien bâlois. Le praticien est à présent un patricien. L'histoire ne s'arrête pas là. Sur le tard, à près de soixante-dix ans, en 1574, Thomas a, d'une seconde femme, un autre fils (prénommé Thomas également), qui représente en quelque sorte la troisième génération - il sera élevé en partie par son aîné. Thomas II lui aussi voyage, lui aussi embrasse la carrière médicale, lui aussi racontera certains épisodes de sa vie. A eux trois, les Platter traversent en tous sens le temps et l'espace de l'Europe de la Renaissance, de la Réforme et du Baroque. Leurs souvenirs et les informations recueillies par ailleurs jettent sur leurs personnalités et sur le monde dans lequel ils se meuvent une lumière incomparable. Acteurs (et bénéficiaires) d'une ascension sociale remarquable (le mendiant a fait de son fils un grand professeur et un médecin des princes), nés dans l'Europe rhénane (l'un des foyers les plus novateurs de la civilisation du temps), voyageurs, écrivains, collectionneurs, ces protestants répondent pleinement au portrait de l'homme de la première époque moderne. Comment l'historien aux mille curiosités qu'est Emmanuel Le Roy Ladurie - l'analyste attentif de la vie des habitants de Montaillou au XIVe siècle, le chercheur qui a décrit l'histoire du climat depuis l'an mil, le spécialiste des paysans du Languedoc et l'évocateur du Carnaval de Romans, l'auteur de deux des cinq volumes d'une ample Histoire de France - aurait-il résisté à la fascination exercée par cette famille ? A partir des récits qu'elle a laissés, il dresse avec verve, à travers ses trois héros, une chronique pittoresque et savante de treize décennies durant lesquelles l'Europe du Moyen Age a donné naissance au Grand Siècle.

05/2000

ActuaLitté

Manga

Collection Yaoi Pack N° 27. 5 mangas

Ce pack manga contient : L'Araignée vorace en haut des marches (176 pages - Volume : One Shot) : " Je crois que tu es plus mon genre. " Voilà ce que m'a dit un jour le jeune et beau sex friend de ma mère. Depuis ce jour, cet homme, qui s'appelle Chitose, me soutient financièrement. En échange de l'argent pour les frais d'université et de logement, je lui fais à manger, et parfois je l'embrasse. C'est mon " travail ". Chitose possède tout un tas de facettes : c'est un brillant PDG, un vaurien qui s'amuse aussi bien avec les femmes qu'avec les hommes, un enfant difficile qui refuse de manger autre chose que ce que je lui prépare... Je ne dois pas trop m'impliquer dans ma relation avec lui, et je ne dois pas l'aimer. Je pensais m'en être convaincu, mais...Regards Volés (160 pages - Volume : One Shot) : Yuzuriha, un élève brillant, est complètement fan de romans fantastiques et a choisi d'entrer dans son lycée parce que " les uniformes blancs, c'est trop classe ". Un jour, il aperçoit par hasard Funato, un jeune homme du club de tir à l'arc aux traits fins et qui a la silhouette " du héros idéal ". Le problème, c'est que ce dernier est un idiot pervers, et que dès qu'il ouvre la bouche, c'est pour dire " Yuzu, tu m'aimes, non ! ? "? !! En plus, il lance un stupide défi à Yuzuriha en lui disant que s'il le bat aux partiels du premier semestre, il aura le droit de l'embrasser ? ! ? L'amour dans un coin de campagne (161 pages - Volume : One Shot) : Après la faillite de l'entreprise où je travaillais, je suis rentré dans ma campagne natale. Au beau milieu des retrouvailles avec mes quatre meilleurs amis, je me suis soudainement rappelé la déclaration que m'avait fait le calme et gentil Kazuma lors de la cérémonie de remise des diplômes du lycée ! Lui, par contre, ne l'avait absolument pas oublié durant ces six dernières années. " Je t'aime, Sora. J'ai toujours attendu que tu rentres. " Qu'est-ce que je suis censé faire ? Maintenant, je prête beaucoup trop attention à sa présence ! L'amour naîtra-t-il à la campagne ? Suivez les retrouvailles et l'histoire d'amour de ces deux amis d'enfance.Drops of Tactics (176 pages - Volume : One Shot) : Akitaka Tachibana fait partie du conseil des élèves de son lycée, en tant que trésorier. Plus que tout au monde, il déteste Minoru Setani, vice-président du conseil, d'un an plus jeune que lui, qui drague tout ce qui bouge. Mais lorsque Setani remarque pour la première fois le discret Tachibana, et décide qu'il fera tout pour le faire tomber amoureux de lui, les ennuis commencent...! Maou Lover (160 pages - Volume : 2 / 2) : Mao, le Roi des Démons qui déteste perdre, et Hikaru, garçon sadique aux allures de prince, sont amis d'enfance et rivaux en tennis. Malgré leurs personnalités radicalement opposées, ils sortent maintenant ensemble et Hikaru commence à connaître tous les points faibles du corps de Mao. Pourtant, lors d'une nuit de leur camp d'été, Hikaru décide brusquement de lui sauter dessus avant de s'arrêter en plein milieu ? Mais hors de question pour le Roi des Démons de lui avouer qu'il a envie qu'il continue !!

04/2015

ActuaLitté

Manga

Collection Yaoi Pack N° 17. 5 mangas

Ce pack manga contient : Isn't a cat needed (176 pages - Volume : One Shot) : Je m'appelle Tsubaki. J'ai l'air d'un humain, mais en réalité, je suis un chat. Pour pouvoir rester aux côtés de mon bien-aimé Tôma-san, je suis devenu un " chat à longue vie ". Pour lui, je ne suis rien d'autre qu'un petit chat blanc, et je ne pourrai devenir un véritable humain que lorsqu'il m'aura entièrement accepté dans son coeur en tant que chat. Cependant, comme Tôma-san n'entend mes paroles que comme de simples miaulements, comment faire pour qu'il se tourne vers moi... ? Ninja and master (176 pages - Volume : 1 / 2) : Ritsu est le fils cadet de la prestigieuse famille Sakagami, et Rokurô est son ninja attitré.Ce dernier est un excellent ninja et garde du corps, mais tous les jours, il répète à Ritsu " Je t'aime ", ou encore " Pour toi, Ricchan, je ferais n'importe quoi ", pour le taquiner. Mais le jour où Ritsu est désigné comme candidat à la succession de sa famille, l'attitude de Rokurô change du tout au tout. " Je ne te laisserai pas succéder. Je ne t'autoriserai jamais à épouser quelqu'un d'autre ", dit-il à son maître, en le prenant au piège, et en l'acculant...L'histoire d'un amour obsessionnel entre un servant et son maître, où les positions se retrouvent inversées : lever de rideau ! He's a negative heroine (176 pages - Volume : One Shot) : Riichi et Yoshiya, amis d'enfance, se sont perdus de vue depuis que Yoshiya a déménagé, quelques années auparavant. Mais un jour, voilà que Yoshiya réapparaît soudain dans la vie de Riichi, avec l'intention de redevenir son meilleur ami ! Or, Riichi a changé pendant toutes ces années, et le retour de son ancien ami ne l'arrange pas particulièrement, surtout quand celui-ci lui avoue qu'il était son premier amour...Brother's life (177 pages - Volume : One Shot) : Suite au départ de ses parents, partis à l'étranger pendant quelques mois pour le travail, Kôta, étudiant à l'université, se retrouve à vivre dans la maison familiale avec son grand frère Tetsurô revenu de Tôkyô pour l'occasion, qu'il n'avait pas vu depuis six ans et avec qui il ne s'entend pas très bien. La situation ne tarde pas à s'avérer inconfortable, surtout quand Kôta se rend compte qu'il ne connaît absolument rien sur son frère, et encore plus quand il réalise que ses sentiments envers lui, qu'il prenait comme de l'antipathie, sont au final bien plus ambigus que ça...The sadist and the spoiled boy (176 pages - Volume : One Shot) : Je veux être dominé ! Mitsuru Sadomura, le fils du directeur d'un grand conglomérat d'entreprises, se fait transférer dans un lycée normal afin de pouvoir trouver quelqu'un qui saura oublier son rang et se montrer dominateur envers lui – car Mitsuru est du genre masochiste. Alors, quand les voyous du coin commencent à s'en prendre à lui, il voit enfin l'opportunité de ses rêves ! Mais l'excitation tant attendue ne vient finalement pas des voyous en question, mais plutôt des jumeaux qu'il rencontre sur son chemin...

07/2014

ActuaLitté

Manga

Collection Yaoi Pack N° 26. 5 mangas

Ce pack manga contient : Like The Beast (176 pages - Volume : 7 / 12) : Aki, yakuza appartenant au clan Gotôda, est en couple avec Ueda, policier de son état. Pour l'anniversaire de ce dernier, les deux hommes ont prévu un rendez-vous amoureux, et Aki lui a même acheté un cadeau selon son goût... Cependant, le jour même, il reçoit un message d'Ueda lui demandant d'annuler le rendez-vous ! Aki se précipite aussitôt chez lui, pour découvrir Ueda cloué au lit avec une grosse fièvre. Comment va faire Aki pour prendre soin de lui, alors qu'il n'a même jamais mis les pieds dans une pharmacie de sa vie ? Heureusement, il a des amis qui sont là pour lui venir en aide...The far side of first love (176 pages - Volume : One Shot) : Yûdai est amoureux... du petit-ami de son père. Sachant très bien que son amour n'a aucune chance de se réaliser, il sort avec des femmes plus âgées qui ressemblent à l'homme qu'il aime. Un jour, il fait la rencontre de Masato, un camarade d'université. Malgré son caractère enjoué qui agace régulièrement Yûdai, une amitié commence à se nouer entre eux, jusqu'au jour où Masato lui confie qu'il est amoureux de quelqu'un, mais qu'il s'agit d'un amour sans espoir de réciprocité. Impressionné par son air sérieux, et ne pouvant s'empêcher de trouver des similarités avec sa propre situation, Yûdai commence soudainement à regarder Masato d'un autre oeil...Love is... (190 pages - Volume : One Shot) : Chihiro Ozawa est un jeune éditeur qui enchaîne les ruptures amoureuses parce qu'il ne parvient pas à faire passer l'amour avant le travail. Lorsqu'il rencontre Yûjin Takatsuki, un photographe de renommée internationale dont il doit publier un recueil d'images, c'est le coup de foudre, et pour la première fois, il commence à comprendre ce qu'est l'amour. Mais Yûjin, qui chérit plus que tout sa liberté, continue à parcourir le monde, et Chihiro, extrêmement jaloux, supporte très mal ses absences continuelles...Sentiments Non-Identifiés (176 pages - Volume : One Shot) : A l'école, il y a des rumeurs qui circulent sur un type bizarre : Kunô.Il est le chef du club " L'association des amateurs de recherches extra-terrestres ", et en est le seul membre. Il est plutôt pas mal, mais un peu sinistre à ne parler que des ovnis. D'ailleurs, il n'a même pas un seul ami.Pourtant, Izumi, élève fraîchement transféré dans cette école, commence à s'intéresser à lui et rejoint même son club. C'est alors sa première (? ) tentative d'approche d'un autre être humain. En cercle sur le toit de l'école, les mains jointes, Kunô commence à transpirer. Il a beau essayer de les chasser, les pensées perverses n'arrêtent pas de s'immiscer dans son esprit." C'est peut-être le destin. "Le coeur de Kunô se met à frémir, agité par un sentiment qu'il ignorait jusqu'alors.Crying Kitty (176 pages - Volume : One Shot) : Kazusa Kiriyû, surnommé le Chien Enragé, est le premier lieutenant d'une importante famille yakuza, le clan Narumiya. Un soir, il fait la rencontre d'un journaliste, Nanase Kurenai, qui s'est infiltré dans la résidence du clan pour obtenir une information. Kazusa décide de s'occuper lui-même de punir le jeune homme, mais il ne tarde pas à découvrir que celui-ci semble cacher beaucoup de choses... Kurenai est-il vraiment celui qu'il prétend être ?

04/2015

ActuaLitté

Beaux arts

Magritte tout en papier. Collages, dessins, gouaches

L'oeuvre de Magritte est internationalement reconnue comme un des moments essentiels de l'art du XXe siècle. De nombreuses rétrospectives et plusieurs monographies lui ont été consacrées à travers le monde ces quinze dernières années. Mais jamais jusqu'ici on n'avait étudié une facette peu connue de son oeuvre à savoir : les gouaches, dessins, lettres et croquis. Or l'oeuvre sur papier, chez Magritte, constitue une plongée originale dans le laboratoire d'une pensée subversive. Fruit d'un travail de recherche réalisé au sein du Centre de Recherche René Magritte de l'Université libre de Bruxelles, l'ouvrage doublé d'une exposition à la fondation Maillol à Paris puis au Boijmans Museum de Rotterdam, présentera lettres, croquis, esquisses sur papier, dessins préparatoires, études à la gouache, préparations mises au carré, gouaches tirées de peintures, collages et objets peints. En même temps qu'une réelle rétrospective de l'oeuvre à travers ces mediums - premières pensées ou transcriptions de ses images désormais classiques - cet ouvrage permet de mettre en évidence plusieurs aspects méconnus de la création chez Magritte. D'abord une pensée en forme de collage. Procédé essentiel de la culture moderniste, au coeur de la démarche magritienne, le collage introduit une rupture dans le principe même de la représentation. Il en a radicalement transformé le langage. On touche ici un élément essentiel de la poétique surréaliste. Le dessin ensuite s'impose comme écriture de la pensée. Ce volet couvre l'ensemble de l'oeuvre. Des esquisses aux croquis introduits dans les lettres, Magritte a construit l'image tout en testant l'idée selon un travail qui fait de tout dessin un récit en action. Il s'agit de recomposer le processus créateur de l'artiste en montrant comment il a joué des supports et des techniques. De la lettre à l'image, le laboratoire de l'oeuvre se compose à l'instar d'une pensée en perpétuel mouvement. L'activité de copies, variante et dérivés, constitue un autre chapitre dans lequel on voit que la gouache a toujours eu pour Magritte une valeur promotionnelle. On s'en rendra compte en partant des travaux publicitaires du peintre réalisés dans les années 20. Rassemblés ici, ils introduisent les copies qui ont été réalisées en gouache à des fins commerciales. Par ce biais, Magritte brise la valeur unique de l'oeuvre sans pour autant que cette dernière perde son aura. La gouache permet de renoncer au tableau comme pratique conventionnelle. Désormais celui-ci vaut comme "idée poétique" vouée à être répétée, reprise, modulée, transformée par la gouache. Michel Draguet aborde ici ce jeu de variation auquel Magritte n'a cessé de se livrer avec liberté et ironie. Enfin, directement déduite des travaux publicitaires, la pratique de la gouache passe par une affirmation de la couleur comme lumière. Ce sens, Magritte l'a expérimenté dans une forme d'opposition à sa propre peinture à l'huile aux tonalités sombres et tragiques. La gouache a au contraire parti lié avec le soleil ; elle a aussi nourri la virulence de la période vache. La confrontation des deux séries rend compte d'horizons différents. De l'une à l'autre, deux valeurs chromatiques - postimpressionniste déduite de Renoir ou expressionniste et fauve - de la gouache influent Magritte dans sa recherche de redéfinition de l'imaginaire surréaliste. Toutes les gouaches ne sont pas que des variantes. Magritte a développé dans cette technique des oeuvres sans équivalents en peinture. La gouache apparaît ainsi comme un moyen d'expression en soi au même titre que certains dessins à la plume.

03/2006

ActuaLitté

Sociologie

L'incendie de l'hôtel Paris-Opéra, 15 avril 2005. Enquête sur un drame social

Que valent des vies humaines ? Dans la nuit du 14 au 15 avril 2005, un hôtel meublé, géré par le Samu social, habité par des familles, la plupart originaires d'Afrique, flambait à Paris près des Galeries Lafayette. Vingt-quatre personnes, dont onze enfants, y laissent la vie. Il fallait en témoigner, ne pas laisser s'installer l'oubli. En avril 2010, lors d'une rencontre commémorative dans le square de la Trinité, où s'élève la stèle portant le nom et l'âge des victimes, Aomar Ikhlef, porte-parole et fondateur de l'Association des familles des victimes, et Claire Lévy-Vroelant, la sociologue des hôtels meublés, ont décidé du projet dans ses grandes lignes. L'épreuve des deuils, l'interminable marche de la justice, la solidarité, les espoirs et les combats, ne pouvaient être narrés, décrits, écrits, que par ceux-là mêmes qui les avaient vécus. Le désir de passer outre les formes canoniques de l'analyse sociologique a permis d'ouvrir un espace de parole dont ceux qui acceptaient de témoigner étaient entièrement les maîtres. Le pacte d'écriture a nécessité du temps, de la clarté et de la confiance. Enregistrés et réécrits, ces récits ont pris corps, dessinant des lignes de vie et de migration confrontées à la violence d'un système. Fidèle aux objectifs de départ, ce livre témoigne du désir partagé de rendre publique une expérience extrême et de donner lieu et sens à une mémoire de l'événement. Quinze hommes et femmes racontent, cheminant à travers les mots pour exprimer l'indicible. Ces témoignages sont leur oeuvre, tissée à plusieurs mains. Claire Lévy-Vroelant, sociologue de l'habitat et de la ville, enseignante et professeur à l'université Paris 8. Au cours de ses très nombreuses recherches et publications, Claire Lévy Vroelant s'est d'abord interrogée, d'un point de vue démographique, sur les mouvements et la constitution de populations aux XIXe et XXe siècles puis, à une échelle plus humaine, sur les situations des individus et de leur famille dans l'univers de la ville. La question de la place faite aux nouveaux venus et aux étrangers dans la société urbaine se situe dans le cadre plus global des questions liées à l'histoire des migrations contemporaines. Logiquement, les interrogations sur les mobilités résidentielles en France et en Europe sur une longue durée ont développé en elle non seulement l'expertise mais aussi le goût pour la nature des relations entre déplacement, logement et dynamiques familiales. Ces études conduisent aussi à l'interprétation, par les politiques publiques, des ruses et adaptations de la famille. Ces questions sont approchées aujourd'hui sous l'angle des politiques de logement et des politiques sociales (logement social, protections, interventions sociales), mais aussi sous celui des solidarités ordinaires intégrant la question des mémoires dans la fabrication plurielle de la société urbaine. Depuis janvier 2014, elle coordonne la recherche " Penser la ville contemporaine " à la Maison des Sciences de l'Homme de Paris Nord. Elle est aussi membre du Conseil scientifique du Centre de recherche sur l'habitat, CNRS et membre du Conseil de l'Ecole Doctorale Sciences sociales de Paris 8 Saint-Denis. Elle a notamment publié aux éditions Créaphis Hôtels meublés, Enquête sur une mémoire de l'immigration, avec Céline Barrère (2012) et Une chambre en ville. Hôtels meublés et garnis à Paris, 1860-1990, avec Alain Faure (2007).

03/2018

ActuaLitté

Histoire internationale

Le Golgotha arménien. De Berlin à Deir es-Zor : Mémoires en deux tomes

Dans les mois qui précèdent l'éclatement de la Première guerre mondiale le 28 juillet 1914, Grigoris Balakian assiste à l'université de Berlin aux cours de théologie du professeur Adolf von Harnack. Il y sera l'observateur attentif des préparatifs à l'entrée dans la guerre de l'Allemagne aux côtés de l'Autriche-Hongrie, auxquelles se joindra début novembre l'empire ottoman gouverné par les Jeunes-Turcs du parti panturquiste Ittihad-ve-Terakki. A l'époque déjà membre du haut clergé de l'Eglise arménienne de Turquie, il occupe au patriarcat à Constantinople des fonctions politiques importantes, qui l'amènent à rencontrer tant des personnalités officielles turques qu'étrangères de passage et en poste dans les ambassades. Ces fonctions en font l'une des figures éminentes arméniennes les mieux informées de ce qui se trame dans les coulisses de la politique depuis l'arrivée au pouvoir des Jeunes-Turcs en août 1908. Rentré en Turquie fin septembre, il sera l'un des premiers représentants politiques et intellectuels arméniens, environ 230 personnes, à être arrêté dans la nuit du 23/24 avril 1915, date qui sera le signal de la déportation et de l'extermination de plus de deux millions d'Arméniens sur les trois millions de l'empire ottoman, et qui symbolise le début de leur génocide perpétré par le gouvernement jeune-turc à la faveur de la Première guerre mondiale. Deux jours plus tard, ces 230 hommes sont transférés d'abord par train, puis à bord de dizaines de charrettes vers deux localités au coeur de l'Anatolie : Ayache et Tchanghiri. Le groupe déporté à Ayache, essentiellement des activistes politiques considérés par le régime comme les plus dangereux, sera exterminé dans les mois suivants ; du groupe, le plus nombreux, exilé à Tchanghiri certains survivront, les autres connaîtront le sort du premier groupe. Grigoris Balakian réussira à retarder jusqu'en février 1916 la déportation vers les déserts de Syrie, tombeau à ciel ouverts de plus de 500000 déportés réduits à l'état d'épaves, des rares compagnons qui lui restent et de la population masculine de Tchanghiri. Arrivé à Islahiyé au nord de la Syrie au terme d'une marche harassante de deux mois, jalonnée de périls mortels, il s'enfuira du convoi de déportés sur lequel il avait veillé en permanence mais qu'il sait désormais condamné. Jusqu'à la fin de la guerre en novembre 1918, comme il le raconte dans le second tome, il travaillera sous de fausses identités et grâce à sa parfaite connaissance de l'allemand sur les chantiers de percement des tunnels dirigés par les ingénieurs-géomètres allemands, suisses, autrichiens, dont certains ne lui ménageront pas leur aide afin qu'il échappe aux poursuites des autorités jeunes-turques. Ces Mémoires comblent un vide et sont précieux à plus d'un titre ; d'abord l'auteur en a entrepris la rédaction dès 1919-1920, ensuite le langage dur, souvent virulent, qu'il emploie tant à l'égard des assassins que des victimes pour leur naïveté, confère un crédit incontestable à son témoignage. Enfin par la richesses de révélations, notamment sur le rôle d'inspirateur que l'Allemagne joua dans l'anéantissement de la nation arménienne sur son sol ancestral.

07/2018

ActuaLitté

Vie chrétienne

Une église dans la mangeoire. Témoignage d'un évêque d'Algérie

Quel est le sens de la présence chrétienne en territoire musulman ? L'auteur, archevêque émérite d'Alger répond à cette question avec toute la richesse de son expérience auprès des Algériens D'abord en tant qu'enseignant en psychologie à l'Université de Constantine et à l'écoute des jeunes dans un bureau d'aide psychologique, pendant 30 ans. Puis en tant que serviteur de l'humble église d'Algérie comme vicaire général de son prédécesseur et comme évêque de Constantine et Hippone (le siège de l'évêché de saint Augustin ! ) avant de devenir archevêque d'Alger en 2016. Sa réponse, il la puise dans l'image d'une Eglise dans la mangeoire, reçue au moment de son ordination épiscopale et qui lui a donné l'occasion d'écrire une lettre pastorale du même nom, très remarquée. Pour l'auteur, la crèche est le lieu source de la vie de l'Eglise et la spiritualité de Bethléem, à la suite de saint Charles de Foucauld et de la vénérable Petite Soeur Magdeleine de Jésus, éclaire d'une manière toute spéciale la vocation et la vie de l'Eglise. Ce livre est aussi un exercice de discernement spirituel par lequel Mgr Desfarges écoute et relit les signes de l'Esprit pour connaître la volonté de Dieu sur la vocation et la mission de l'Eglise d'Algérie durant les cinquante dernières années. Il s'adresse en premier lieu aux enfants du pays, les Algériens chrétiens, qui ont été saisis par le Christ, pour les encourager à demeurer humbles et fidèles témoins du Christ qui, à la suite du Concile Vatican II, regardent avec estime la foi des musulmans. L'auteur s'adresse également à tout chrétien qui s'intéresse au dialogue interreligieux. Disciple du Cardinal Duval et de Mgr Henri Teissier, archevêques d'Alger, il a bien connu les bienheureux martyrs d'Algérie, dont les moines de Tibhirine. Discernant l'Esprit Saint à l'oeuvre dans l'histoire du monde et l'histoire des peuples, il situe la place de l'islam dans la suite de celle du judaïsme d'après la Résurrection du Christ selon la lecture qu'en fait Saint Paul dans l'épitre aux Romains. Au-delà de la présence chrétienne, l'auteur invite à entrer dans la profondeur du dialogue interreligieux, conçu comme un espace de rencontre et de prière qui sont signes du salut. Saisi par le Christ, le nouveau disciple peut voir l'Esprit à l'oeuvre dans le coeur de celles et ceux, la plupart musulmans, avec lesquels il continue de partager sa vie. Les rencontres deviennent alors des visitations dont l'Esprit est le maître d'oeuvre pour aider chacun à grandir humainement et spirituellement. Le sens de la présence chrétienne est de témoigner de l'amour gratuit de Dieu pour tous ses enfants d'Algérie sans exception, à l'instar de la Vierge Marie qui, comme à la Basilique Notre-Dame d'Afrique, accueille sans se lasser tous ses enfants, sans faire de distinction, pour les aider à grandir en fraternité. Enracinée dans l'expérience de l'Eglise d'Algérie, cette réflexion peut nourrir et porter toute communauté chrétienne qui s'interroge sur le sens de son engagement dans un monde de plus en plus déchristianisé.

12/2022

ActuaLitté

Droit constitutionnel

Morale et Politique. Ou les vacances de la probité

Morale et politique ? Deux mots qui ne font pas bon ménage. Quand le regard d'un psychologue se porte sur le sort de l'intelligence en politique. Un ouvrage aussi instructif que rare, par Edouard Claparède, médecin neurologue et psychologue suisse. Neveu du zoologiste du même nom et du même prénom, Edouard Claparède entreprend d'abord des études de médecine, puis se consacre à la psychologie. Il fait sa carrière à l'université de Genève, où il fonde l'Ecole de psychologie et des sciences de l'éducation. Claparède s'apparente au courant dit fonctionnaliste, qui s'attache à découvrir la finalité de chaque type de comportement en le plaçant dans le contexte de l'ensemble de l'activité. Après des recherches sur l'association des idées et sur le sommeil, il entreprend l'étude de l'intelligence. Il voit dans celle-ci une adaptation mentale aux circonstances nouvelles : elle a pour fonction de suppléer à l'insuffisance des adaptations innées ou acquises. Le tâtonnement est pour lui la source des conduites intelligentes : il n'est pas un pur comportement d'essais et d'erreurs ; il produit ce que Claparède appelle des implications, c'est-à-dire des sortes de raisonnements par analogie consistant à appliquer à des situations nouvelles la conduite qui a réussi précédemment dans des situations voisines. Son oeuvre est assez oubliée aujourd'hui, mais son influence personnelle a été grande et il est à l'origine des différents courants de la psychologie suisse de langue française. E. Claparède fonde L'Année psychologique en 1901. Son regard sur la morale en politique se situe tout à la fois à la croisée de ses observations sur l'intelligence et de celles sur la fonction sociale des aptitudes psychologiques à choisir la probité. Un ouvrage rare et forcément critique sur l'asservissement de l'intelligence à l'opportunisme personnel qui mérite d'être redécouvert. Extrait : " J'estime pour ma part que mieux vaudrait... me trouver en désaccord et opposition avec tout le monde que de l'être avec moi-même tout seul et de me contredire. SOCRATE, dans le "Gorgias" . L'ouvrage que nous avons l'honneur de présenter ici au public nous apporte en une heure grave le message d'outre-tombe d'un homme de coeur qui fut un savant illustre et un citoyen convaincu. Et ce qui donne à ces pages une saveur particulière, singulièrement émouvante pour les amis de l'auteur, mais qui ne sera pas moins sensible à ceux qui n'ont pas eu le privilège de le connaître, c'est l'entrelacement qu'on y découvre sans cesse des préoccupations humaines, civiques et scientifiques dont il était animé. Préoccupations conjuguées, nullement mêlées en désordre, mais associées et complémentaires. Aux yeux du savant, les découvertes dans le champ de la vie mentale qui rendaient son nom célèbre ne devaient pas seulement enrichir, par un apport de connaissances nouvelles, le patrimoine humain, elles devaient aussi trouver leur première application dans le cercle proche de sa patrie genevoise et helvétique, dont le perfectionnement et la dignité lui tenaient tellement à coeur qu'il n'a jamais hésité à consacrer beaucoup de temps à des activités civiques. Les pages qui suivent l'attestent du reste abondamment et point n'est besoin d'être un initié pour y retrouver notamment l'écho des luttes qu'il mena longtemps en faveur des idées représentées par son ami le regretté William Martin, à la mémoire duquel il était resté inaltérablement fidèle".

03/2023

ActuaLitté

Ethnologie et anthropologie

Travailleurs de la résistance. Les classes populaires ukrainiennes face à la guerre

Présentation : Contre les attentes de Kremlin, qui espérait que son opération militaire spéciale ne durerait que trois jours, l'Ukraine continue à présent à résister efficacement aux forces d'occupation. Si le rôle de la mobilisation populaire, à travers les innombrables initiatives bénévoles qui ont parsemé le pays, a souvent été souligné, nous ne disposons encore que de peu de travaux sur l'organisation concrète de cette résistance sur le plan local, ainsi que sur les rapports de classe et de genre qui la traversent. En s'appuyant sur une enquête de terrain menée à Kriviy Rih, grand centre d'extraction minière et de métallurgie situé en Ukraine centrale, ce livre s'intéresse à la manière spécifique dont les hommes et les femmes des classes populaires, souvent russophones et anti-Maïdan, s'engagent dans le mouvement de solidarité avec l'armée et les populations civiles touchées par la guerre. Comment s'organisent-ils face à l'agression russe, quelles sont leurs motivations, leurs préoccupations, leurs activités et leurs modes de fonctionnement ? Quel est le degré d'autonomie de leurs initiatives et quels rapports entretiennent-elles avec l'Etat et les pouvoirs locaux, les partis politiques, les syndicats, les ONGI et les organisations des classes moyennes et supérieures ? Le choix méthodologique d'aborder le bénévolat sous l'angle de la sociologie du travail permet en outre d'interroger l'articulation entre le travail bénévole, le salariat et le travail domestique, et de montrer comment l'Etat s'appuie sur cet élan spontané de solidarité, qui met à sa disposition des masses colossales de travail gratuit, pour assurer les services publics cruciaux tout en poursuivant les réformes néolibérales entamées en 2014. Le livre s'intéresse enfin plus largement aux points de vue exprimés par les membres des classes populaires sur la situation économique, sociale et politique de leur pays. Que pensent-ils des évènements qui secouent l'Ukraine depuis 2013 ? Comment évaluent-ils les réformes de ces dix dernières années, les batailles autour de la mémoire historique et de la question linguistique ? Points forts : S'éloignant des approches géopolitiques de la guerre en Ukraine, l'ouvrage en éclaire les enjeux du point de vue de l'expérience de la résistance. L'ouvrage s'appuie sur un travail de terrain de trois mois qui a permis de réaliser une quarantaine d'entretiens individuels et collectifs à Kriviy Rih et à Kiev. L'auteure a pu également observer et participer au travail de deux organisations bénévoles, et les accompagner dans plusieurs missions humanitaires. En se donnant pour objet l'activité bénévole des classes populaires à Kriviy Rih, l'auteure a voulu étudier un cas-limite de la résistance ukrainienne. Les enquêtés étaient en effet en grande partie opposés au soulèvement de l'Euromaidan en 2013-2014 ; ils continuent à parler russe ou un mélange de russe et d'ukrainien, et ont de la famille en Russie ; la référence à l'URSS reste ancrée dans leur mémoire collective. L'ouvrage remet ainsi en question le stéréotype de la division profonde de l'Ukraine entre l'Ouest pro-européen à l'Est pro-russe. Grâce à l'apport méthodologique de la sociologie du travail bénévole, l'ouvrage aborde la résistance ukrainienne comme un phénomène social hétérogène traversé par des rapports de classe et de genre, ce que les approches en termes d' "engagement citoyen" ignorent généralement. Biographie : Daria Saburova est née à Kiev en 1989. Elle est doctorante en philosophie au laboratoire Sophiapol (Université Paris Nanterre) et membre du Réseau européen de solidarité avec l'Ukraine.

04/2024

ActuaLitté

Italie

Leone Ginzburg, un intellectuel contre le fascisme. Suivi de Entretiens avec Giovanni de Luna, Paola Agosti et Martin Rueff

Leone Ginzburg (1909-1944) fonde en 1933, avec Giulio Einaudi et Cesare Pavese, les éditions Einaudi. Il meurt de sa radicalité en 1944, assassiné par les nazis. Il a inscrit la culture comme premier front de l'antifascisme. Florence Mauro raconte sa vie tirée comme un trait droit et sans bavure, sans aucune compromission, marquée par l'exigence intellectuelle. A la fin des années 1920 à Turin s'était formé un groupe de jeunes, au lycée d'Azeglio et ensuite à l'université. Leur maître Augusto Monti disait qu'il leur enseignait Dante et la politique. Les élèves se nommaient : Leone Ginzburg, Cesare Pavese, Noberto Bobbio, Massimo Mila, Vittorio Foa, Mario Lévi. Leone Ginzburg (1909-1944) est apparu très vite comme la figure émergeante de ce groupe par son attitude morale exemplaire, tant sur le plan intellectuel que politique. En 1933 il fonde, avec Giulio Einaudi et Cesare Pavese, les éditions Einaudi : en 1937 et 1938, il y installe les grandes collections, historiques, scientifiques, et les traductions de la littérature européenne : lui-même, d'origine russe et russophone, traduit les auteurs russes ou révise des traductions (Gogol, Tolstoï, Pouchkine, Dostoïevski, Tourgueniev) tandis que Cesare Pavese traduit les textes les plus novateurs de la littérature américaine (Sinclair Lewis, Herman Melville, John Dos Passos, Gertrude Stein...). De 1941 à 1943, condamné par le régime fasciste à la relégation dans un petit village des monts des Abruzzes, il écrit sans cesse pour la " Casa " Einaudi, et exige l'excellence du travail éditorial. Dans une incessante revendication de ses positions antifascistes, Ginzburg est mort de sa radicalité en 1944, à la prison romaine de Regina Coeli, assassiné par les nazis. Avec une écriture impliquée, Florence Mauro raconte la vie de Leone Ginzburg tirée comme un trait droit et sans bavure, sans aucune compromission, marquée par l'exigence intellectuelle. Par sa lutte jamais relâchée pour la liberté d'écrire, de traduire, d'enseigner, de transmettre, il a contribué à maintenir un rempart indispensable contre la montée d'une société totalitaire. L'autrice remet en lumière son intransigeance et sa radicalité face aux événements contemporains de sa génération. Il est un modèle qui parle aujourd'hui et enseigne à ne pas manquer de vigilance. Elle transmet au lecteur d'aujourd'hui son empathie pour le personnage de Leone Ginzburg qui devient par moments héros de roman : elle l'imagine dans une quotidienneté, avec ses camarades de lycée dans les cafés de Turin, ou avec sa famille dans le confino des Abruzzes où il est exilé par le pouvoir fasciste. Elle le met en scène, se fondant sur des écrits retrouvés, des témoignages, des archives. Elle décrit ses enquêtes dans les archives à Turin et à Rome, ses déambulations sur les pas de Leone Ginzburg, ses rencontres avec des témoins ou des historiens. A travers le geste d'écriture, Leone Ginzburg inscrit la culture comme premier front de l'antifascisme. Pour lui tout acte de langage devient acte politique. Comment des articles écrits dans la célèbre revue La Cultura - reprise par la Casa Einaudi - apparaissent-ils comme les mots les plus engagés de la Résistance ? Comment la Casa Einaudi est-elle au coeur, dès sa création, d'un des enjeux essentiels de la démocratie, du renouvellement d'un patrimoine qui a fondé un pays, et de sa très nécessaire leçon de résistance à venir ? Il est à noter que l'épouse de Leone, Natalia Ginzburg, née Natalia Levi, a été une grande écrivaine. Leone et Natalia ont eu trois enfants dont Carlo Ginzburg le célèbre historien pionnier de la micro-histoire et historien de l'art.

09/2022

ActuaLitté

Droit

Les textes fondamentaux du droit international privé. Textes français et internationaux, 3e édition

Les ambitions du présent recueil sont de nature exclusivement pédagogique. Il s'agit d'offrir aux étudiants de M1 et de M2, comme aux candidats à l'Examen du Barreau, l'ensemble des textes sur la base desquels sont principalement construits les enseignements de droit international privé dans les universités françaises, afin de leur permettre de retrouver aisément les références qui y sont immanquablement faites. Il est donc le produit d'une sélection délibérément restrictive. Ont été reproduits, outre certains extraits de la Constitution et des principaux Codes du droit français : — Règlement CE du 27 novembre 2003 sur la compétence, la reconnaissance et l'exécution des décisions en matière matrimoniale et de responsabilité parentale ("Bruxelles II bis") ; — Règlement CE du 11 juillet 2007 sur la loi applicable aux obligations non contractuelles ("Rome II") ; — Règlement CE du 17 juin 2008 sur la loi applicable aux obligations contractuelles ("Rome I") ; — Règlement CE du 18 décembre 2008 sur la compétence, la loi applicable, la reconnaissance et l'exécution des décisions en matière d'obligations alimentaires ; — Règlement UE du 20 décembre 2010 sur la loi applicable au divorce et à la séparation de corps ("Rome III") ; — Règlement UE du 4 juillet 2012 sur la compétence, la loi applicable, la reconnaissance et l'exécution des décisions en matière de successions ; — Règlement UE du 12 décembre 2012 sur la compétence judiciaire, la reconnaissance et l'exécution des décisions en matière civile et commerciale ("Bruxelles I bis") ; — Règlement du 24 juin 2016 sur la compétence, la loi applicable, la reconnaissance et l'exécution des décisions en matière de régimes matrimoniaux ; — Convention de La Haye du 15 juin 1955 sur la loi applicable à la vente d'objets mobiliers corporels ; — Convention de La Haye du 5 octobre 1961 sur les conflits de lois en matière de forme des dispositions testamentaires ; — Convention de La Haye du 4 mai 1971 sur la loi applicable en matière d'accidents de la circulation routière ; — Convention de La Haye du 2 octobre 1973 sur la loi applicable à la responsabilité du fait des produits ; Convention de La Haye du 14 mars 1978 sur la loi applicable aux contrats d'intermédiaire et la représentation ; — Convention de La Haye du 14 mars 1978 sur la loi applicable aux régimes matrimoniaux ; — Convention de La Haye du 25 octobre 1980 sur les aspects civils de l'enlèvement international d'enfants ; — Convention de La Haye du 29 octobre 1993 sur la protection des enfants et la coopération en matière d'adoption internationale ; — Convention de La Haye du 19 octobre 1996 sur la compétence, la loi applicable, la reconnaissance et l'exécution des décisions en matière de responsabilité parentale et de mesures de protection des enfants ; — Convention de La Haye du 13 janvier 2000 sur la protection internationale des adultes ; — Protocole de La Haye du 23 novembre 2007 sur la loi applicable aux obligations alimentaires.

03/2019

ActuaLitté

Islam

Rumi et Shams. La voie spirituelle de l'Amour

Ce recueil est le premier ouvrage publié d'un des plus grands spécialistes de l'islam et du soufisme aux USA. Il s'agit de plus d'un ouvrage inédit de William Chittick y compris en langue anglaise. Il a été composé à partir de plusieurs articles qu'il a consacré au poète et maître spirituel Jalâl al-Dîn Rûmî et qui n'ont jamais été réunis en livre à ce jour, y compris là encore en langue anglaise. C'est le premier ouvrage d'une série de deux volumes sur les relations unissant Rûmî et son propre maître, Shams, dans l'un, et ses points de convergence avec l'autre grand maître du soufisme, Ibn 'Arabî (dont un des disciples majeurs fut aussi le gendre de Rûmî), dans l'autre. Le présent volume est une introduction générale à l'oeuvre de Rûmî. Elle résume les éléments essentiels de sa vie dégagés de la légende qui l'entoure (Rûmî fut le fondateur du fameux ordre des derviches tourneurs). Chittick y éclaircit la nature de sa relation avec son maître Shams de Tabrîz et du sens spirituel de l'amour et comment ce dernier devient un support dans la voie de réalisation intérieure. Il y souligne aussi les principes qui sous-tendent ses poèmes et montre comment sous ses allures d'amoureux enivré se trouvait en réalité un juriste chevronné fin connaisseur de la loi musulmane et de la théologie. Il y développe aussi quelques-uns des grands thèmes de son oeuvre et comment celle-ci entretient des liens étroits avec le shiisme aussi bien que le sunnisme. Dans son ensemble, ce recueil constitue une synthèse du travail de Chittick sur Rûmî ; en tant que tel, il constitue un ouvrage de première importance dans l'histoire de la spiritualité musulmane et de la poésie soufie. Lui-même musulman, William Chittick nourrit ses études de sa connaissance directe des cultures islamiques (il a vécu longtemps en Iran avant la révolution). Ses essais sur le soufisme mais aussi sur l'islam en général (on lui doit une des meilleures introductions à cette religion, Vision of islam, co-écrit avec sa compagne Sachiko Murata à partir de leurs cours à la Sony Brook University) font autorité dans tout le monde anglosaxon mais ont aussi de la part de spécialistes tels que Michel Chodkiewicz ou Denis Gril. Son travail se double d'une autre préoccupation, pédagogique, visant à produire un texte qui ne soit pas réservé aux seuls spécialistes mais constitue une introduction permettant au lecteur non-spécialiste de pouvoir comprendre certaines subtilités théologiques, juridiques et esthétiques au coeur de poèmes dont le lecteur a trop souvent une approche approximative et que ces études permettent de considérer différemment. Comme dans tous les ouvrages essentiels, l'ensemble, extrêmement dense, révèle à chaque page de nouveaux prolongements et chaque chapitre est une invitation à approfondir son approche et affiner son regard dans une ouverture intellectuelle enrichissante et stimulante.

10/2021

ActuaLitté

Sociologie

La querelle du sacre

Pour ou contre le sacré? La passion des prises de position montre que la question touche au vif, dans ces obscures régions de l'essentiel où il semble que tout se fonde ou s'écroule. Encore faut-il pouvoir s'en expliquer, au lieu de seulement sentir et affirmer. Deux hommes ici se rencontrent, partageant une même foi, mais combien différents. Pierre Antoine, jésuite, professeur de philosophie, qu'un article qu'il publia dans les Etudes fit passer aux yeux de beaucoup pour un dynamiteur de cathédral. Emile Martin, oratorien, musicien connu, auteur d'un essai sur La Musique et le Sacré, et dont les concerts spirituels, en l'église Saint-Eustache, réunissent les foules dans la communion mêlée d'une ferveur religieuse et d'une émotion esthétique. Un dialogue sinueux, comme tout vrai dialogue, et dont l'amicale franchise n'est pas toujours sans rudesse. Un parcours où les deux interlocuteurs se cherchent, se tâtent, se heurtent, se croisent, se retrouvent et parfois se fuient. Un texte qui révèle, tantôt en filigrane, tantôt dans une gravure aux traits accusés, une large part des questions fondamentales qui sous-tendent la querelle du sacré. Un document humain et spirituel qui ne peut laisser indifférent. Opposition de deux tempéraments : le coeur et la raison, l'artiste et le dialecticien ? Approches complémentaires de l'actualisation de la Parole de Dieu : celle des signes et des symboles, et celle du langage clair, avec des mots ? Interprétations contradictoires du fait de la sécularisation et du défi qu'il lance à la conscience chrétienne ? Ou bien deux façons divergentes de saisir l'essentiel du christianisme, de comprendre, de vivre et d'exprimer sa foi ? Jalons du dialogue POURQUOI LA QUERELLE DU SACRE ? LES MOTS ET LES CHOSES L'EGLISE DOIT-ELLE CHANGER DE LANGAGE ? LA NOTION DE SACRE EST-ELLE UNE CATEGORIE FONDAMENTALE DE LA THEOLOGIE CHRETIENNE ? LES INTERROGATIONS MODERNES SUR LE SACRE LE COUR ET LA RAISON UNE PRATIQUE RELIGIEUSE COUPEE DE LA VIE L'HOMME EN FACE DE LA MORT LA TRANSCENDANCE DE DIEU ET LE SENS DU SACRE NOTRE RAPPORT A DIEU ET LA MEDIATION DU CHRIST AVONS-NOUS ENCORE DES TEMPLES ? L'EUCHARISTIE ET LE SEIGNEUR DE GLOIRE LE SENS DU SACRE ET LE SENS DU PECHE Emile Martin. Né le 7 mai 1914 à Cendras (Gard). Premières études littéraires et musicales sous la direction de son oncle, ancien maître de chapelle de la cathédrale de Nîmes. Etudiant à la Faculté des Lettres de Montpellier, puis à la Sorbonne et à l'Institut catholique de Paris pour la théologie. Diplômé de Grec biblique et docteur ès lettres avec une thèse en Sorbonne sur L'évolution des rythmes dans la lyrique grecque monodique. Membre de l'Oratoire de France depuis 1947. Fondateur et directeur de la Société des Chanteurs de Saint-Eustache (1945), maître de chapelle de l'église Saint-Eustache. Chargé de cours et de conférences aux Universités de Québec, Montréal, Ottawa (1953-1954).

04/1997

ActuaLitté

Ouvrages généraux

Les infortunes contemporaines de la démocartie

Que s'est-il passé depuis le tournant du siècle pour que la démocratie se voit ainsi mise en cause, tant dans les pays occidentaux que dans les cultures extérieures qui auparavant s'en réclamaient comme d'un modèle ? L'histoire tumultueuse de ce régime a-t-elle finalement eu raison de lui ? Les sortilèges mêmes de la démocratie, qui nous l'ont faite appliquer sans retenue dans tous les domaines et dans tous les territoires, l'ont-ils finalement profanée ? Peut-on vouloir la démocratie sans la liberté, et de quelle liberté s'agit-il, selon quels critères peut-on dessiner ses limites ? Faut-il voir dans les démocraties illibérales d'aujourd'hui un nouveau courant anti-moderne ? La technocratie, la gouvernance, le consensus, sont-ils des renforcements de la démocratie ou bien ses nuisances ? Peut-on imaginer des démocraties sans visions du monde, sans croyances, fondées sur le seul pragmatisme, en un mot sans pluralisme ? Avant la saison des Lumières il n'y a pas de démocratie en Europe, elle apparaît en Amérique et en Europe occidentale à partir du tournant du XVIIIe et du XIXe siècles. Le choc culturel est tel qu'il suscite l'écriture de cet ouvrage extraordinaire : La démocratie en Amérique de Tocqueville (1835). Les démocraties européennes, encore censitaires, se développent au long du XIXe siècle. Au XXe siècle, l'époque d'entre-deux guerres connaît une forte critique des démocraties parlementaires, corrompues et déliquescentes. C'est pourquoi monte une justification de la dictature et l'Europe va connaître une floraison de régimes autocratiques pendant les années 30, pendant que le totalitarisme communiste s'étend jusqu'en 1989 sous l'appellation fallacieuse de " démocratie populaire ". En 1983, lorsque Jean-François Revel publie Comment les démocraties finissent, c'est pour prédire la fin des démocraties faibles et complexées devant le totalitarisme arrogant et sans scrupule. Ces autocraties, dictatures ou totalitarismes, laissent derrière elles tant de désastres que la période suivante affiche une grande ferveur démocratique. Les années 1950-2000 sont celles pendant lesquelles il n'est pas permis de nuancer la louange de ce régime. La chute du mur de Berlin en 1989 suscite même chez nombre d'Occidentaux la certitude, présentée par Francis Fukuyama, selon laquelle la démocratie représente le régime de la " fin de l'histoire " : sans suite ni alternative possible, littéralement irremplaçable. Ce qui s'avère être un aveuglement du même ordre que ceux, idéologiques, qu'il vient remplacer. Le tournant du siècle voit les choses changer. Reproches et accusations apparaissent contre la démocratie, plus graves que celles des années 30. Et pour des raisons profondes qui tiennent au déplacement du sacré, la démocratie perd son aura. Nous en sommes là. Chantal Delsol est professeur des universités en philosophie politique, membre de l'Institut de France (Académie des Sciences Morales et Politiques), auteur de livres de philosophie, d'essais, de romans traduits en une quinzaine de langues.

02/2024

ActuaLitté

Psychologie, psychanalyse

ANAE N° 162, novembre 2019 : L'autisme et l'analyse appliquée du comportement (ABA) dans les pays francophones. Actualités et perspectives

La connaissance de l’Analyse Appliquée du Comportement (ABA) ne date pas d’hier dans les pays francophones, elle a d’abord été proposée en déficience intellectuelle principalement. Ce n’est que plus récemment que l’ABA a été proposée en autisme. Si l’ABA est davantage diffusée dans les universités au travers de programmes de formation ainsi que lors des activités de recherche, elle est beaucoup moins connue des professionnels travaillant en première ligne dans les écoles et services pour personnes avec autisme, des parents de ces enfants et des décideurs administratifs et politiques. L’accent lors du présent numéro a été mis sur la diversité et la richesse de la collaboration internationale, à l’aide d’exemples dans les trois principaux domaines : d’abord les consultations et les services accueillant ces personnes, ensuite, la formation des professionnels, des parents et des responsables de tout niveau et enfin, les efforts de recherche. Vous trouverez dans ce numéro un premier texte de synthèse, L’Autisme et l’analyse appliquée du comportement (ABA, Applied Behavior Analysis ; AAC) dans les pays francophones, par les auteurs des divers pays. Ensuite, vous lirez les contributions plus détaillées des collègues sur la situation particulière de l’ABA dans leur pays en tenant compte de leurs réalités propres. Pour compléter ce numéro, plusieurs contributions originales portent sur des activités de recherche récentes en autisme en lien avec les besoins des enfants avec autisme et de leur famille ainsi que des professionnels. En effet, l’avenir consiste sans doute à associer dès le départ les attentes, besoins et connaissances des praticiens et les préoccupations des chercheurs en s’efforçant d’affiner les critères scientifiques respectant davantage la situation clinique qui caractérise le travail des praticiens, qu’ils soient professionnels ou parents. De plus, les travaux ont débouché sur une démarche d’intervention précoce intensive et inclusive. Seront également discutés les résultats de l’application d’un modèle de coaching parental basé sur le modèle de Denver concernant plusieurs dimensions comme la qualité de vie de la famille, le sentiment de compétence parentale et le développement des comportements problématiques de ces jeunes enfants. La psychoéducation des parents reste une préoccupation majeure. Enfin, nous insisterons sur les spécificités de l’alliance développementale entre tous les partenaires au sein d’une intervention comportementale clinique ABA, articulée autour de trois aspects, l’accord sur les objectifs visés par l’intervention, ses modalités et surtout sur le climat de bienveillance entre tous les partenaires. Cette alliance est en fait la réponse à certaines incompréhensions et critiques de l’ABA évoquant une conception froide et déshumanisante de ce type d’intervention. Si ce numéro sur l’autisme a comme intention première d’insister sur l’influence de la discipline scientifique que constitue l’analyse appliquée du comportement sur notre discours et nos pratiques en autisme, il devrait être prolongé par une réflexion et une analyse plus globale de la qualité des services non seulement pour les personnes avec autisme mais aussi toutes les personnes en situation de handicap, qu’il soit scolaire, professionnel, de logement ou de loisirs notamment. Encore une activité à entreprendre et qui bénéficierait de ces échanges internationaux !

11/2019

ActuaLitté

Régionalisme

L'étrange histoire du château des Avenières

Construire un château au XXe siècle et le poser dans les pâturages d'une montagne de Haute-Savoie, à plus de 1 000 m d'altitude, est le début d'une histoire bien étrange. L'argent d'une Américaine millionnaire et le goût très sûr de sa compagne, fille d'un viticulteur bourguignon anobli par le pape, confèrent à la demeure tous les atouts de la beauté, du luxe et du confort. Après dix ans de vie commune, la compagne se laisse séduire par une autre Américaine et la propriétaire des lieux cherche à se "normaliser" en épousant un musulman, descendant des maharajas de Lahore. Féru d'ésotérisme, celui-ci transforme le château en une demeure philosophale, déploie à ses pieds des jardins initiatiques et pare la chapelle d'un décor de mosaïques unique au monde, dédié aux cartes du tarot. Il agrandit même le château pour y placer un orgue. Avec l'argent de sa femme, il aménage une ferme modèle, apporte l'eau aux hameaux qui en étaient dépourvus, installe l'électricité dans une demi-douzaine de communes, ouvre à travers la montagne une route de 25 km, organise le ravitaillement aérien d'un observatoire sur le mont Blanc et institue une fondation pour offrir à la France le plus grand observatoire astronomique du monde. Sa mort mystérieuse sur la mer Rouge met un terme à ce projet. Devenue veuve, l'Américaine fonde une maison d'édition spécialisée dans l'ésotérisme et se remarie avec un pianiste, théoricien de l'ésotérisme musical. Mais elle est ruinée par le krach qui secoue la bourse de New-York et se voit contrainte à vendre son fabuleux château. Après avoir pris soin de cacher par des boiseries les mosaïques de la chapelle, la société immobilière qui a racheté le domaine fait venir des religieuses polonaises pour y établir une maison familiale de vacances. Or, celle-ci n'a pas même le temps d'ouvrir ses portes, car c'est le moment où se déclenche la Seconde Guerre mondiale. La Croix-Rouge suisse prend le relais pour accueillir au château des enfants juifs, protégés par la double neutralité de la Croix-Rouge et de la Suisse, tandis que l'infirmerie soigne clandestinement les maquisards malades ou blessés. Au lendemain du conflit, le plus prestigieux établissement de l'enseignement catholique en France transforme les Avenières en un collège à la montagne. Les élèves, dont plusieurs deviendront des personnages célèbres, bénéficient d'une éducation privilégiée. La pratique de l'équitation fait partie du programme et nécessite la construction d'un manège olympique. Parla suite, le domaine est vendu à un homme d'affaires qui laisse le château à l'abandon. Un architecte de génie, totalement novateur dans l'art de bâtir, va lui redonner vie. Passionné par l'ésotérisme, il s'enthousiasme pour les jardins et pour les mosaïques de la chapelle. Il installe même au château un gourou venu des Indes. Bientôt, dans l'esprit de l'architecte naît un ambitieux projet : créer aux Avenières une véritable ville à la montagne, avec université, centre de congrès, hôtel de luxe, services, commerces, piscine, patinoire, parcours de ski de fond et parcours de golf. Les écologistes font échouer cette entreprise dans laquelle l'architecte s'est ruiné. Pour tenter de rentabiliser le château, il ouvre un restaurant indien et cultive la légende d'une demeure hantée par les fantômes. Mais les banques exigent le remboursement des sommes importantes qu'elles ont engagées dans le projet et obtiennent la mise en vente du domaine aux enchères publiques. Depuis, l'histoire mouvementée des Avenières s'est apaisée : le château est devenu le cadre incomparable d'un hôtel de luxe et d'une table gourmande.

12/2014

ActuaLitté

Architecture

Architecture hindoue et bouddhiste. Temps et éternité

Le présent recueil prolonge le précédent recueil Architecture, temps et éternité (une des oeuvres majeures d'Adrian Snodgrass, architecte et enseignant à l'université de Sidney en Australie). L'auteur y développe les relations unissant l'architecture, le temps et l'éternité dans les traditions hindoues et bouddhistes, offrant ainsi une synthèse de données de première importance dans l'histoire de l'art et de la culture. Il constitue une somme unique reliant le domaine architectural avec l'histoire des idées de ces grandes cultures en même qu'une véritable introduction aux principes spirituels de leur architecture sacrée et un essai indispensable à tous ceux qui s'intéressent à l'art traditionnel aussi bien qu'à l'hindouisme et au bouddhisme. Il met en lumière les liens reliant l'architecture religieuse, les mythes fondateurs de ces traditions et leurs textes sacrés. Il s'appuie sur des oeuvres ainsi que sur des enseignements spirituels plurimillénaires. Par leur confrontation, il met à jour des principes essentiels qui président à leur conception, et souligne les liens que les principales constructions traditionnelles entretiennent avec le symbolisme astronomique et temporel (conceptions du cosmos cruciforme, symbolisme astral, etc.). D'une clarté exemplaire, ce livre analyse et expose les principaux rites, mythes et symboles et comment les teùmples en sont une projection spatiale et symbolique. L'auteur rappelle au passage les grandes notions fondamentales sur lesquelles ces civilisations se sont érigées : de la séparation du sacré et du profane à la notion de centre spirituel en passant par les liens entre directions de l'espace et orientation sacrée. Il explique comment et pourquoi ceux-ci s'articulent au sein des constructions architecturales d'époque et de lieux des plus éloignés. Il montre enfin comment ces idées-clefs ont décidé des formes de leurs bâtisses religieuses, qui visaient non pas seulement à abriter l'homme mais constituaient aussi et surtout un support visant à l'ouvrir sur l'universel. Dans ce recueil, Adrian Snodgrass met ainsi en relief le jeu de l'Eternité et du temps dans l'espace architectural hindou et bouddhiste. Il démontre que, dans cette perspective, le temps est le reflet en mouvement de l'Eternité et que le matériau du constructeur est la trace matérielle de la substance primordiale (prakriti) sur laquelle le Principe (Brahma) imprime sa marque. L'architecture sacrée hindoue et bouddhiste, en opérant une séparation entre la nature et la culture, unit le temps et l'éternité dans un édifice symbolique relié au cosmos tout entier. Adrian Snodgrass illustre son propos par des exemple d'architecture traditionnelle des grands temples hindous à ceux d'Angkor ou le Baraboudour. Il montre alors comment la croix des directions structure les édifices hindous aussi bien que bouddhistes et comment ses principes se retrouvent au sein de leur orientation même dès l'édification de l'autel du feu védique qui en est l'archétype. En s'appuyant de la sorte sur les grands textes sacrés védiques et leur commentaires, Snodgrass s'inscrit dans l'étude de la Science sacrée telle que l'ont développée René Guénon, Mircea Eliade ou Stella Kramrisch. Autorité dans le monde anglosaxon, où ses ouvrages sont régulièrement réédités, les essais d'Adrian Snodgrass figurent aux côtés de ceux de Coomaraswamy, de Baltrusaitis ou de Santarcangeli. Il est à noter que son travail est doté, de plus, d'un souci pédagogique et vise à produire un texte qui ne soit pas réservé aux seuls spécialistes mais constitue une introduction permettant au lecteur non-spécialiste de pouvoir comprendre certaines subtilités théologiques et esthétiques au coeur de constructions que cette approche permet de considérer différemment. La parution de ce volume comble une lacune éditoriale et culturelle importante en donnant enfin accès à un texte fondamental d'un auteur majeur. Chaque page révèle au lecteur de nouveaux prolongements et chaque chapitre est une invitation à approfondir son approche et affiner son regard dans une ouverture intellectuelle enrichissante et stimulante.

03/2023

ActuaLitté

Littérature française

Les Déracinés Edition intégrale 1921-2013 : Coffret en 2 volumes : Volume 1, 1921-1964 ; Volume 2, 1964-2013. Edition collector

Après le succès phénoménal des Déracinés, retrouvez les quatre tomes de la saga réunis dans une magnifique édition collector. Des cafés viennois des années 1930 aux plages des Caraïbes, découvrez une formidable histoire d'amour et d'exil. Fondée sur des faits réels, cette fresque au souffle admirable révèle un pan méconnu de notre histoire. Tome 1 - Les Déracinés Vienne, 1932. Au milieu du joyeux tumulte des cafés, Wilhelm, journaliste, rencontre Almah, libre et radieuse. Mais la montée de l'antisémitisme vient assombrir leur idylle. Au bout de quelques années, ils n'auront plus le choix ; les voilà condamnés à l'exil. Commence alors une longue errance de pays en pays, d'illusions en désillusions. Jusqu'à ce qu'on leur fasse une proposition inattendue : fonder une colonie en République dominicaine. Là, au milieu de la jungle étouffante, tout est à construire : leur ville, leur vie. Tome 2 - L'Américaine Septembre 1961. Depuis le pont du bateau sur lequel elle a embarqué, Ruth, la fille d'Almah et Wilhelm, tourne le dos à son île natale, la République dominicaine. En ligne de mire : New York, l'université, un stage au Times. Une nouvelle vie... Elle n'en doute pas, bientôt elle sera journaliste comme l'était son père. Ruth devient très vite une véritable New-Yorkaise et vit au rythme du rock, de l'amitié et des amours. Des bouleversements du temps aussi : l'assassinat de Kennedy, la marche pour les droits civiques, les frémissements de la contre-culture, l'opposition de la jeunesse à la guerre du Viêt Nam... Mais Ruth, qui a laissé derrière elle les siens dans un pays gangrené par la dictature où la guerre civile fait rage, s'interroge et se cherche. Tome 3 - Et la vie reprit son cours Jour après jour, Ruth se félicite d'avoir écouté sa petite voix intérieure : c'est en effet en République dominicaine, chez elle, qu'il lui fallait poser ses valises. Il lui suffit de regarder Gaya, sa fille. A la voir faire ses premiers pas et grandir aux côtés de ses cousines, elle se sent sereine, apaisée. En retrouvant la terre de son enfance, elle retrouve aussi Almah, sa mère, l'héroïne des Déracinés. Petit à petit, la vie reprend son cours et Ruth - tout comme Arturo et Nathan - sème les graines de sa nouvelle vie. Jusqu'au jour où Lizzie, son amie d'enfance, retrouve le chemin de Sosúa dans des conditions douloureuses. Roman des amours et de l'amitié, Et la vie reprit son cours raconte les chemins de traverse qu'emprunte la vie, de défaites en victoires, de retrouvailles en abandons. Tome 4 - Un invincible été Depuis son retour à Sosúa, en République dominicaine, Ruth se bat aux côtés d'Almah pour les siens et pour la mémoire de sa communauté, alors que les touristes commencent à déferler sur l'île. Gaya, sa fille, affirme son indépendance et part aux Etats-Unis, où Arturo et Nathan mènent leurs vies d'artistes. Comme sa mère, elle livre son propre combat à l'aune de ses passions. La tribu Rosenheck-Soteras a fait sienne la maxime de la poétesse Salomé Urena : " C'est en continuant à nous battre pour créer le pays dont nous rêvons que nous ferons une patrie de la terre qui est sous nos pieds. " Mais l'histoire, comme toujours, les rattrapera. De l'attentat du World Trade Center au terrible séisme de 2010 en Haïti, en passant par les émeutes en République dominicaine, chacun tracera son chemin, malgré les obstacles et la folie du monde. Roman de l'engagement et de la résilience, Un invincible été clôt avec éclat une fresque romanesque impressionnante.

10/2021

ActuaLitté

Ethnologie

Résistance et utopie dans l'Amazonie péruvienne. Le sel de la montagne

Ce classique publié au Pérou en 1968, après 5 éditions et sa traduction en anglais, apparaît enfin en français. Cet ouvrage se lit aujourd'hui comme s'il avait été écrit hier, avec la fraîcheur d'une voix nouvelle. Non seulement ce livre a inauguré les études amazoniennes au Pérou et dans le reste de l'Amérique latine au moment de sa publication, mais il a aussi devancé de loin les livres d'Eric Wolf Europe and the People without History (1982) et de Johannes Fabian Lime and the Other (1983) en présentant l'extraordinaire histoire de la rébellion du peuple Campa Ashâninka contre l'oppression coloniale espagnole. Par leur mouvement de résistance, les Ashâninka ont pu fermer leur territoire aux colonisateurs durant un siècle et demi. Le portrait et l'histoire de leur leader Juan Santos Atahualpa sont ancrés à jamais et se sont transmis parmi les peuples indigènes au-delà des frontières amazoniennes, inspirant des mouvements d'autonomie et de résistance. Varese, anthropologue italo-péruvien profondément inspiré par Antonio Gramsci, a créé avec son travail l'Histoire Subalterne des années avant que Ranajit Guha lance son groupe d'étude dans le sud de l'Asie durant les années 1980. Cependant, contrairement à l'école des Etudes Subalternes, Varese ne voit pas la spiritualité amazonienne de la même façon que la majorité des intellectuels marxistes et socialistes - c'est-à-dire comme construction du colonialisme - et reconnaît dans celle-ci les ressorts profonds de sa résistance. Cette opposition exprimée en 1968 est notable et le reste aujourd'hui. Elle manifeste une grande originalité, une liberté de pensée et une sensibilité profonde face à la réalité vécue par les Ashâninka. Ce livre fut le premier en son genre, de façon que quand le gouvernement de gauche de Juan Velasco Alvarado prit le pouvoir en 1968 avec la détermination d'améliorer la situation des peuples indigènes du Pérou exploités et opprimés, il s'adressa à Varese pour qu'il aidât à la création d'une institution focalisant ses efforts sur les besoins les plus urgents des peuples indigènes amazoniens. Varese est respecté par les peuples amazoniens du Pérou comme le géniteur de la Loi des Communautés Natives de la Forêt qui a permis la délimitation légale des terres indigènes ainsi que l'organisation autonome des gouvernements communaux traditionnels dans leur lutte contre le vol et l'invasion des terres. Varese a aussi participé à la législation qui autorise l'éducation bilingue en espagnol et en langues indigènes pour les étudiants des communautés indigènes. Bien que ces lois aient été érodées par tous les gouvernements postérieurs, l'esprit et le mouvement social qui les inspirèrent n'ont pas disparu. Avec le contrecoup soutenu par la CIA qui renversa Juan Velasco Alvarado en 1975, Varese et ses collègues ayant travaillé pour le gouvernement Velasco eurent des difficultés à trouver du travail au Pérou. Varese fut invité par l'Institut National d'Anthropologie et d'Histoire de Mexico, à reprendre ses études parmi les peuples indigènes de Mésoamérique. Son implication sociale l'amena à être membre du Jury du IV tribunal des Peuples Bertrand Russell (Rotterdam, 1981) et à travailler comme consultant pour le Haut-Commissariat aux Réfugiés de l'ONU dans le cas de la guerre génocide des peuples mayas du Guatemala. Après quinze ans passés au Mexique, Varese fut nommé Professeur titulaire à la chaire du Département des Etudes Indigènes de l'Université de Californie, Davis, où il a fondé le Centre d'Investigation Indigène des Amériques et où il poursuit son activité académique et activiste accompagnant les peuples indigènes des Amériques.

09/2015

ActuaLitté

Critique littéraire

The Big Sea. Une autobiographie

" La littérature est une grande mer où nagent toutes sortes de poissons. J'y ai jeté mes filets. Et je continue de pêcher. " Ecrite en 1940, publiée par Seghers en 1947, l'autobiographie du grand poète noir américain Langston Hughes est à redécouvrir, en même temps que son auteur, un écrivain majeur et méconnu en France. Comme premier écrivain noir américain à vivre de sa plume, Langston Hugues a joué un rôle fondamental dans l'histoire de la culture au nouveau monde. En France, Pierre Seghers a publié ses mémoires en 1947, sans grand succès, ni postérité. Pourtant, The Big Sea est oeuvre littéraire de grande qualité, pleine de style, de vie, de vérité, d'humour. C'est aussi un document exceptionnel, sur la jeunesse mouvementée d'un grand écrivain, sur le sort des noirs américains au début du siècle dernier, sur les " Roaring Twenties ", la " Black Renaissance "... Un récit d'apprentissage attachant, un croisement picaresque entre Fitzgerald, Baldwin et Fante... Evénement éditorial lors de sa parution et désormais considéré comme un classique aux USA, cet ouvrage est un trésor oublié du catalogue Seghers. Né dans le Missouri en 1902, Langston Hughes a mené une vie aventureuse. Une enfance itinérante : il est écartelé entre sa mère, femme lettrée, mais toujours en quête de menues tâches pour survivre et de ce fait amenée à changer sans cesse de domicile comme d'Etat (avant sa douzième année, Langston a déjà parcouru une grande partie du territoire américain, du Kansas au Nevada, de l'Illinois au Colorado...), et son père, qui a fui les USA pour le Mexique afin de monter des affaires sans avoir souffrir de discrimination raciale. Après quelques temps passés à ses côtés au Mexique (le jeune Langston sera professeur d'anglais dans une école pour jeunes filles), il obtiendra que son père lui finance des études à l'Université de Columbia (NYC). Et s'essaiera avec succès à la poésie, bientôt publié dans des revues. Mais le goût de l'aventure et le besoin d'indépendance le pousseront à tout abandonner. Il enchaine les petits métiers : garçon de courses chez un chapelier, groom, employé chez un maraîcher, chez un fleuriste, sans jamais cesser d'écrire. Enfin, il embarque sur un vieux rafiot ancré sur l'Hudson river. Ainsi commence une vie de bourlingue qui le conduira sillonner le monde comme matelot a bord de navires de commerce naviguant entre l'Europe et l'Afrique... Les deux étapes les plus marquantes de cet Odyssée juvénile seront Paris et Harlem. Vivre dans la capitale française était un rêve. Ce sera aussi une dure réalité. Cuisinier, garçon, portier de nuit dans les restaurants ou les boîtes de Pigalle tenus par des Noirs Américains, il côtoie la misère, mais aussi les musiciens, les danseuses, les noceurs... Paris est alors le centre du monde. Les péripéties d'un voyage en Italie l'obligeront à regagner les Etats-Unis. Et ce sera sa chance. Jeune auteur plein de promesses, il se retrouve à Harlem quand le jazz et la culture noire deviennent l'attraction majeure du pays et que les blancs les plus riches et célèbres de New York et du monde se ruent au coeur de la cité noire, pour s'y enivrer dans les clubs, et s'y laisser inspirer... En compagnie de quelques-uns, intellectuels noirs, il participera, à travers revues et publications diverses, à ce mouvement qui portera le nom de " Renaissance de Harlem ". Et toujours l'écriture, de poésies, nouvelles, romans, articles. Le rêve de la Renaissance noire prendra fin avec la crise de 1929, mais le jeune poète aventurier sera alors devenu Langston Hughes.