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Beaux arts

Cahier de Mïrka Lugosi

Une érotique, certes ! Un fétichisme aussi. Et nous pourrions même ajouter un grand accent surréaliste. Cependant, l'univers de Mïrka Lugosi semble toujours et déjà bien ailleurs, même s'il s'inscrit de fait dans une histoire. A cet égard, deux citations. La première, Pierre Jean Jouve : Nous avons connaissance à présent de milliers de mondes à l'intérieur du monde de l'homme, que toute l'oeuvre de l'homme avait été de cacher... La seconde, Georges Bataille : Ce qui est en jeu dans l'érotisme est toujours une dissolution des formes constituées. Ces deux vues en appellent à l'idée d'une sorte de nuit profonde, voire menaçante, doublée d'une sorte de déréglement plus ou moins périlleux. A rebours, le cahier de Mïrka Lugosi semble échapper à ces coupures entre un dehors et un dedans, un monde diurne et un autre nocturne, entre une continuité et sa rupture. En effet, ce cahier se présente au premier abord comme studieux. On pourrait là penser à ces études de mains (genre Dürer, par exemple) où se trouvent répétées et reprises sur une feuille des mains tournées et retournées, quand Mïrka Lugosi étudie, elle, les tensions des verges, les galbes des jambes, la courbe ou le plein des seins, la plastique des corps. Il s'agirait en quelque sorte de donner à voir un toucher, un grain, une vision, une cambrure, une position. Et plus encore : la tension même de cette cambrure, le fantasque même de cette position. C'est pour quoi ce cahier ne dévoile pas un monde qui serait caché, parce que le monde de ce cahier échappe aux dispositions qui voudraient séparer l'apaisement et le trouble, le vil et le noble, alors qu'il n'y a pas ici (regardons bien ! ) plus habillé qu'un nu ou même plus nu qu'un habillé. Un cahier à l'onirisme déboussolé en ce que la suite de toutes ses scènes ne stagnent pas dans le crépusculaire du rêve, parce qu'elle accéde à la lucidité du plein éveil élaboré délicatement et patiemment à la pointe du crayon. Un cahier raffiné, subtil, élégant, diablement délicat et complexe, qui se voudrait comme une histoire de l'oeil, ou comme l'histoire d'un oeil, celui de Mïrka Lugosi, où le visible semble toujours précisément ce qui ne peut être que vu. Un cahier fondamentalement excentrique, tout compte fait (c'est-à-dire hors du centre, hors d'un centre qui n'aurait nul lieu d'être), et véritablement et magnifiquement obscène (c'est-à-dire hors de scène, hors de toute représentation). Comme si les dessins de Mïrka Lugosi ne représentaient rien, jamais, mais présentaient toujours, encore, tellement, et ne tenaient leur être que de ces seules présences.

04/2019

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Pléiades

Oeuvres. Coffret en 2 volumes, Tomes 1 et 2

Son oeuvre, entre philosophie, histoire et littérature, est difficile à situer. Les disciplines traditionnelles peinent à la contenir. Sa chaire au Collège de France s'intitulait «Histoire des systèmes de pensée». Lui-même ne cessa jamais de relire Kant, Nietzsche, Heidegger, mais il cite moins les classiques de la philosophie que d'obscurs traités, règlements ou manuels conservés dans des fonds d'archives, royaumes des historiens. Des historiens «professionnels» de son temps Foucault partage d'ailleurs l'ambition : ouvrir l'histoire à de nouveaux objets. Il reste que ce sont bien des problématiques philosophiques que renouvellent ses «histoires» (de la folie, de la sexualité), ses «archéologies» (des sciences humaines, du savoir), ses récits de «naissance» (de la clinique, de la prison). «Et j'ai beau dire que je ne suis pas un philosophe, si c'est tout de même de la vérité que je m'occupe, je suis malgré tout philosophe». Philosophe «malgré tout», Foucault a inventé une nouvelle manière de faire de la philosophie. Il n'a pas apporté une pierre de plus à l'édifice compartimenté de la pensée : en en abattant les cloisons, il en a bouleversé l'architecture. Il a rendu les disciplines communicantes. Certains spécialistes n'ont pas manqué de le lui reprocher. Et la littérature ? Ses livres sont savants. Ils témoignent d'une érudition stupéfiante. Encore faut-il donner forme à l'informe de l'archive. Les citations, le maillage de références, la mise en scène d'épisodes historiques, tout, chez Foucault, est déplié, exposé dans une écriture tour à tour baroque et rigoureuse, austère et splendide, démesurée et classique. En bibliothèque, il se sent porté par les mots des autres. Leur intensité nourrit son écriture. «La lecture se prolonge, se renforce, se réactive par l'écriture, écriture qui est elle aussi un exercice, elle aussi un élément de méditation». Le matériau des historiens et l'horizon tracé par les philosophes s'augmentent chez lui d'une exigence littéraire apprise auprès de Flaubert, Blanchot, Beckett. Le traiter de «styliste» serait réducteur. Foucault, qui se disait artisan, est un écrivain. Outre un choix de textes brefs, articles, préfaces ou conférences, cette édition rassemble tous ses livres personnels. Leur influence est immense. Mais leur réunion ne vise pas à former une autobiographie intellectuelle. «Je ne veux pas de ce qui pourrait donner l'impression de rassembler ce que j'ai fait en une espèce d'unité qui me caractériserait et me justifierait». Voyons plutôt en elle ce que Foucault disait d'Histoire de la folie en 1975 : «J'envisageais ce livre comme une espèce de souffle vraiment matériel, et je continue à le rêver comme ça, une espèce de souffle faisant éclater des portes et des fenêtres».

11/2015

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Pléiades

Oeuvres. Tome 2

Son oeuvre, entre philosophie, histoire et littérature, est difficile à situer. Les disciplines traditionnelles peinent à la contenir. Sa chaire au Collège de France s'intitulait «Histoire des systèmes de pensée». Lui-même ne cessa jamais de relire Kant, Nietzsche, Heidegger, mais il cite moins les classiques de la philosophie que d'obscurs traités, règlements ou manuels conservés dans des fonds d'archives, royaumes des historiens. Des historiens «professionnels» de son temps Foucault partage d'ailleurs l'ambition : ouvrir l'histoire à de nouveaux objets. Il reste que ce sont bien des problématiques philosophiques que renouvellent ses «histoires» (de la folie, de la sexualité), ses «archéologies» (des sciences humaines, du savoir), ses récits de «naissance» (de la clinique, de la prison). «Et j'ai beau dire que je ne suis pas un philosophe, si c'est tout de même de la vérité que je m'occupe, je suis malgré tout philosophe». Philosophe «malgré tout», Foucault a inventé une nouvelle manière de faire de la philosophie. Il n'a pas apporté une pierre de plus à l'édifice compartimenté de la pensée : en en abattant les cloisons, il en a bouleversé l'architecture. Il a rendu les disciplines communicantes. Certains spécialistes n'ont pas manqué de le lui reprocher. Et la littérature ? Ses livres sont savants. Ils témoignent d'une érudition stupéfiante. Encore faut-il donner forme à l'informe de l'archive. Les citations, le maillage de références, la mise en scène d'épisodes historiques, tout, chez Foucault, est déplié, exposé dans une écriture tour à tour baroque et rigoureuse, austère et splendide, démesurée et classique. En bibliothèque, il se sent porté par les mots des autres. Leur intensité nourrit son écriture. «La lecture se prolonge, se renforce, se réactive par l'écriture, écriture qui est elle aussi un exercice, elle aussi un élément de méditation». Le matériau des historiens et l'horizon tracé par les philosophes s'augmentent chez lui d'une exigence littéraire apprise auprès de Flaubert, Blanchot, Beckett. Le traiter de «styliste» serait réducteur. Foucault, qui se disait artisan, est un écrivain. Outre un choix de textes brefs, articles, préfaces ou conférences, cette édition rassemble tous ses livres personnels. Leur influence est immense. Mais leur réunion ne vise pas à former une autobiographie intellectuelle. «Je ne veux pas de ce qui pourrait donner l'impression de rassembler ce que j'ai fait en une espèce d'unité qui me caractériserait et me justifierait». Voyons plutôt en elle ce que Foucault disait d'Histoire de la folie en 1975 : «J'envisageais ce livre comme une espèce de souffle vraiment matériel, et je continue à le rêver comme ça, une espèce de souffle faisant éclater des portes et des fenêtres».

11/2015

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Pléiades

Oeuvres. Tome 1

Son oeuvre, entre philosophie, histoire et littérature, est difficile à situer. Les disciplines traditionnelles peinent à la contenir. Sa chaire au Collège de France s'intitulait «Histoire des systèmes de pensée». Lui-même ne cessa jamais de relire Kant, Nietzsche, Heidegger, mais il cite moins les classiques de la philosophie que d'obscurs traités, règlements ou manuels conservés dans des fonds d'archives, royaumes des historiens. Des historiens «professionnels» de son temps Foucault partage d'ailleurs l'ambition : ouvrir l'histoire à de nouveaux objets. Il reste que ce sont bien des problématiques philosophiques que renouvellent ses «histoires» (de la folie, de la sexualité), ses «archéologies» (des sciences humaines, du savoir), ses récits de «naissance» (de la clinique, de la prison). «Et j'ai beau dire que je ne suis pas un philosophe, si c'est tout de même de la vérité que je m'occupe, je suis malgré tout philosophe». Philosophe «malgré tout», Foucault a inventé une nouvelle manière de faire de la philosophie. Il n'a pas apporté une pierre de plus à l'édifice compartimenté de la pensée : en en abattant les cloisons, il en a bouleversé l'architecture. Il a rendu les disciplines communicantes. Certains spécialistes n'ont pas manqué de le lui reprocher. Et la littérature ? Ses livres sont savants. Ils témoignent d'une érudition stupéfiante. Encore faut-il donner forme à l'informe de l'archive. Les citations, le maillage de références, la mise en scène d'épisodes historiques, tout, chez Foucault, est déplié, exposé dans une écriture tour à tour baroque et rigoureuse, austère et splendide, démesurée et classique. En bibliothèque, il se sent porté par les mots des autres. Leur intensité nourrit son écriture. «La lecture se prolonge, se renforce, se réactive par l'écriture, écriture qui est elle aussi un exercice, elle aussi un élément de méditation». Le matériau des historiens et l'horizon tracé par les philosophes s'augmentent chez lui d'une exigence littéraire apprise auprès de Flaubert, Blanchot, Beckett. Le traiter de «styliste» serait réducteur. Foucault, qui se disait artisan, est un écrivain. Outre un choix de textes brefs, articles, préfaces ou conférences, cette édition rassemble tous ses livres personnels. Leur influence est immense. Mais leur réunion ne vise pas à former une autobiographie intellectuelle. «Je ne veux pas de ce qui pourrait donner l'impression de rassembler ce que j'ai fait en une espèce d'unité qui me caractériserait et me justifierait». Voyons plutôt en elle ce que Foucault disait d'Histoire de la folie en 1975 : «J'envisageais ce livre comme une espèce de souffle vraiment matériel, et je continue à le rêver comme ça, une espèce de souffle faisant éclater des portes et des fenêtres».

11/2015

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Littérature française

Contes des Indiens d'Amérique du Nord

La collecte réalisée par Stith Thompson demeure indépassable pour plusieurs raisons. Il a eu accès aux meilleures sources anciennes. Les premières collectes commencent dès 1633 avec les Jésuites et, en les comparant avec des versions plus récentes, Thompson a pu vérifier que leur forme avait été très peu altérée, surtout pour les contes de Création, et retenir des contes ancestraux. Il a pu aussi profiter des vagues successives de collectes : une seconde entreprise de collecte commence en effet dans la seconde moitié du XIXe siècle. Elle a le mérite d'être massive mais a souvent le défaut de ne pas toujours coller au style du conteur d'origine et de ne pas prendre assez en compte les variantes. Sous l'influence de Franz Boas, les collectes deviendront plus scientifiques et plus systématiques, couvrant l'ensemble du continent nord-américain. Aucun peuple primitif n'aura gardé autant la trace de ses mythes, contes et légendes, étant entendu qu'il est impossible et vain scientifiquement de vouloir en entreprendre le classement de ce point de vue. Disposant donc d'un corpus immense (issu de rapports, de journaux, de publications antérieures ou récentes des sociétés savantes, des collectes antérieures), Stith Thompson, déjà célèbre pour la classification de tous les contes européens avec Anti Aarne, qui est encore la " bible " de tous ceux qui s'intéressent aux contes (avec la célèbre numérotation AT qui figure dans The Types of Folk-tales : a classification and bibliography, Helsinki, 1961), va tenter avec cette anthologie de choisir à la fois les contes les meilleurs et les plus représentatifs des différentes tribus en couvrant la totalité des régions d'Amérique du Nord et d'organiser l'ensemble en neuf chapitres mettant ainsi en relief tous les types de contes, tout en ayant conscience que les contes peuvent déborder les principes de classification et qu'ils pourraient parfois être intégrés à des chapitres différents. Par rapport à toutes les collectes existantes actuellement, plus d'une cinquantaine, dont certaines récentes, celle de Stith Thompson reste incomparable, d'autant que les annexes permettent de relier chaque conte à son origine géographique, à sa tribu comme aux motifs qu'il contient. Même si nous devons être conscients que lors du passage de l'oral à l'écrit, de la langue tribale d'origine à l'anglais, nous avons sûrement perdu quelque chose, le trésor rassemblé par Thompson n'en reste pas moins un trésor qui sans son travail aurait disparu (les collectes ou les tentatives de mises à l'écrit les plus récentes auprès de certaines tribus sont souvent décevantes, comme si, comme en Europe, quelque chose avait été définitivement perdu au XXe siècle).

03/2012

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Géopolitique

Déjeuners avec les talibans. Révélations d'un diplomate

Ses trois postes en Afghanistan sur une période de 20 ans ont permis au diplomate Jean-Yves Berthault d'être un témoin privilégié de l'histoire contemporaine de ce pays et d'en connaître les principaux protagonistes. Ses trois postes en Afghanistan sur une période de 20 ans ont permis au diplomate Jean-Yves Berthault d'être un témoin privilégié de l'histoire contemporaine de ce pays et d'en connaître les principaux protagonistes. A Kaboul, où l'Ambassade de France ainsi que sa propre résidence jouxtaient le Palais, les coups d'état communistes se déroulaient à sa porte ; au bazar, ses contacts parmi les marchands lui ont permis d'avoir la primeur du projet d'invasion soviétique de l'Afghanistan, deux mois avant le 24 décembre 1979 ; depuis son poste d'observation, il a vu les moudjahidines se lever contre l'envahisseur, de Herat à Kandahar. Conseiller politique de la mission de l'ONU pour l'Afghanistan en 1997, alors que les Talibans venaient de prendre le contrôle du pays, il a ensuite dirigé l'ambassade à Kaboul après la prise du pouvoir par les Talibans, de 1998 à 2001. La France étant alors le seul Etat de l'Otan à y maintenir une représentation, il se trouvait donc être le seul diplomate occidental en situation de dialogue régulier, tant avec les chefs de l'opposition, le Docteur Abdullah, les Commandants Massoud ou Abdul Haq, qu'avec les membres du gouvernement des Talibans, ou encore l'ancien roi Zaher, qu'il va convaincre à Rome de revenir dans l'arène politique. Côtoyant les Talibans aussi bien dans leurs ministères que les recevant à l'ambassade à l'occasion de déjeuners d'anthologie, Jean Yves Berthault en dresse des portraits tellement inédits qu'ils suffiraient à justifier ce récit. Mais parallèlement, il joue un rôle essentiel en s'efforçant de mener discrètement un processus de réconciliation nationale, découvrant et conseillant Hamid Karzai, alors dans l'opposition, pour en faire l'unique alternative aux Talibans, ce qui adviendra en 2001 lorsqu'il sera nommé Président de la République islamique. De ce pays compliqué, il fait revivre la culture, la complexité religieuse, les interdits, la couleur locale, et surtout le peuple, si longtemps et toujours victime. Car malheureusement l'histoire se répète. Après des années d'espoir souvent déçus, les Talibans sont de retour. Il faudra beaucoup de discernement pour négocier le mieux possible avec eux - et difficilement sans eux- l'avenir de l'Afghanistan. La guerre de vingt ans ne prendra pas fin en mai comme il était prévu. A cette date, les troupes américaines, présentes depuis 2001, ne partiront pas.

09/2021

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Philosophie

Cahiers de médiologie N° 3 : Anciennes nations, nouveaux réseaux

Ouverture : Odon Vallet, Nation : genèse d'un mot Andre Guillerme, Réseau : genèse d'un mot Régis Debray, La statue descellée par ses socles même Espaces et nation : du facteur au serveur : Catherine Bertho-Lavenir, Le facteur national : la politique des réseaux postaux Odon Vallet, Sur la crête des nations André Lebeau, Satellites versus Etats : du GEO au LEO Jean-Paul Tchang, De la criée au Globex : l'interconnexion des marchés P-Frédéric Tenière-Buchot, L'Etat-nation soluble dans l'eau ? Bernard Barraque, Réseaux hydrauliques : territoires mouvants Augustin Berque, Biosphère ou cybermonde ? Seok-Kyeong Hong, Corée : bi-bop, famille, patrie Daniel Dayan, Médias et diasporas Marc Verprat, Le pays sans carte Karine Douplitzky, Quelle citoyenneté pour mon avatar ? Images et nation : de l'icône au sit-com : Jean Clair, De l'art en France à Made in France Bernadette Dufrene - Pontus Hulten, L'art est-il trans-national ? (entretien) Jean-Michel Frodon, La projection nationale. Cinéma et nation Pierre Haffner, Nations nègres et cinéma Dileep Padgaonkar, TV et Mother India (entretien) Karine Douplitzky, Chandigarhr, architecture pour une nouvelle nation Luiz Martino, Brésil : de la nation comme telenovela François-Bernard Huyghe, Voir l'ennemi : l'hostilité à l'âge cathodique Sadok Hammami, L'exil des regards Jérôme Clément, Peut-il y avoir une (télé)vision franco-allemande ? (entretien) Langages et nation : du cahier au fichier : Anne-Marie Thiesse, La construction scolaire Geoffrey Numberg, L'Amérique par la langue Jaron Lanier - François Cusset, Programmes informatiques, programmes politiques (entretien)Denis Laborde, Les Sirènes de la World Music Bruno Oudet - Jean-Claude Guédon, Vers une nouvelle écologie des langues ?François Cusset, Grand soir et petite souris Jean-Marie Apostolides, L'affaire Unabomber Jacques Perriault, De nouvelles gares pour le savoir Kiosque : Catherine Bertho-Lavenir, Saint-Simon : la thèse de Musso Daniel Bougnoux, De l'empreinte à Photoshop Jacques Perriault, De la parole républicaine à l'écrit impérial Monique Sicard, Science et culture : histoire d'une rupture - Cérémonies télévisuelles Henri Gay, Willy Ronis : humour, système, humour systématique Serge Tisseron, Du trouble du corps au trouble du clone Frederic Mora, Un cauchemar américain Serge Tisseron, Réseau symbolique et société virtuelle - La nostalgie des signes Karine Douplitzky, Chris et l'amour ; Chris. et la mort Catherine Bertho-Lavenir, Gaston technologue François Cusset, Le désert des lève-tard Jean-Michel Frodon, Beaubourg face à l'Histoire Monique Sicard, Marcheschi, le noir dessein Karine Douplitzky, Exposition temporaire à la Cité des Sciences et de l'Industrie, décembre 1997. Nouvelle image ; nouveaux réseaux Jean-Louis Malandais, L'anglais, face cachée du français Daniel Bougnoux, Pierre Bourdieu, la science et les médias - Pierre & Gilles, petits vernis Jean-Michel Frodon, Deux petites notes en passant Anthologie : Collectifs, Réseaux et nations, de Achille-Nicolas Isnard à Jacques Le Goff

04/1997

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Poches Littérature internation

Lettre d'une inconnue suivi de Trois nouvelles de jeunesse

Dans Lettre d'une inconnue, un écrivain viennois reçoit une lettre d'une femme qui l'a aimé passionnément depuis son adolescence et qui, sur son lit de mort, désire lui raconter cet amour qui l'a consumée, mais qu'elle n'a jamais cherché à renier et pour lequel elle n'a aucun regret. " Mon enfant est mort hier ". Avec cette fameuse phrase, leitmotive obsédant, on reconnaît tout de suite une des nouvelles les plus célèbres et les plus intenses de Stefan Zweig, publiée pour la première fois en 1922. Car, si les circonstances sont dramatiques, le récit est celui d'une des plus grandes passions obsessionnelles de la littérature contemporaine. Avec humanisme, Zweig dépeint les souffrances d'une jeune femme qui aime d'un amour absolu un jeune homme insouciant et badin. Il ne l'a jamais remarquée lorsqu'ils étaient voisins ; il ne la reconnaîtra jamais lors de leurs rares rencontres et nuits passées ensemble au fil des années. N'est-ce pas là le pire affront fait à une femme amoureuse ? " Rêves oubliés ", " Deux solitudes ", " Jeunesse gâchée ", ces trois nouvelles de jeunesse, les plus méconnues de Zweig, contiennent déjà les thèmes fondateurs de ses récits. " Rêves oubliés ", magnifique titre ambivalent caractéristique de Zweig, est son tout premier récit publié en 1900. Il a alors 19 ans et passe son bac. Dans une villa qui surplombe la mer, une femme croise un ex-amant. Ils se disent bonjour, puis adieu. Elle accède alors à un brutal et vaporeux instant de vérité avant de retourner à sa vie. La réalité reprend ses droits au détriment du songe. Dans ce court texte tout en nuances et contradictions, on retrouve les thèmes de la rencontre, du rêve, de la désillusion et de la perte notamment. " Deux solitudes " et " Jeunesse gâchée ", toutes deux publiées en 1901, ont la particularité d'avoir été, jusqu'à leur publication dans l'anthologie de " Bouquins ", introuvables en français. Et c'est dans " Une Jeunesse gâchée " qu'un personnage, pour la première fois dans l'oeuvre de Zweig, se décide au suicide. " Deux solitudes " ou la rencontre rédemptrice entre un jeune homme et une jeune femme, ouvriers dans la même usine, qui s'attirent les moqueries des autres travailleurs. Lui est boiteux, elle, laide et difforme, leur différence les sépare des autres, mais finit par les unir. Dans " Une jeunesse gâchée ", Liebmann, 21 ans, dégoûté par deux redoublements, est victime des remarques cruelles de ses plus jeunes camarades. Arrivé en retard au cours de grec, il est pris à partie par son professeur, dont la sensibilité et la compassion ne sont pas le fort. Liebmann le frappe alors que ce dernier cherche à l'humilier devant la classe. Le jeune homme quitte le lycée et court se précipiter dans le fleuve.

01/2016

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Poésie

Chants d'Innocence ; Le Mariage du Ciel et de l'Enfer ; Chants d'Expérience

William Blake (1757-1827) brille désormais au firmament de la littérature universelle comme un astre énigmatique. Fils d’un marchand de chaussettes disciple de Swedenborg, il écrit des poèmes dès l’âge de douze ans ; à quatorze ans, il est mis en apprentissage chez un graveur et y assimile toutes les techniques de cet art difficile, dont il va faire son métier. En même temps il se forme à la peinture, au dessin, à l'histoire de l’art, et copie les maîtres anciens. Et c’est dans ces mêmes années d’adolescence que, pour la première fois, il voit passer des anges dans un chant de blé. Son destin de poète est alors tout tracé : manieur de mots, il écrit des poèmes; manieur de burin, il grave des planches où les images serviront en quelque sorte d’écrin aux vers ; manieur de pinceau, il les enlumine à l'aquarelle. C'est ainsi qu’il compose en 1788 son premier grand recueil, les Chants d’Innocence, dont chaque exemplaire est évidemment unique. Il y joue ”sur un flûtiau” des chansons ”pour enfants” : le style est naïf, doux et bucolique, emprunte aux comptines et aux berceuses, le poète contemple avec attendrissement la petite enfance, sa pureté et ses jeux charmants, et s’émerveille de la présence du Dieu sauveur, qui toujours la tient sous sa garde. Mais voilà qu'en 1794, selon la même technique, il grave des Chants d’Expérience, qui, reprenant un à un les titres et les thèmes des Chants d’Innocence, en offrent la version noire et comme maudite : enfance affamée et battue, iniquité partout, Dieu méchant, monde déchu, innocence perdue, universel esclavage. La vie, l’amour, Dieu même, tout est à réinventer. Dans ce message dû à la voix tonnante d’un vieux barde s’entend alors distinctement un autre Blake, amoureux des corps, libertaire et rageur, celui-là même qui s'est enthousiasmé pour la Révolution française. C'est qu’entre ces deux dates, entre ces deux séries de Chants formant diptyque, celui qui avait vu passer les anges s’en est allé visiter l’Enfer : en 1794, il finit de graver un long texte en prose, le Mariage du Ciel et de l’Enfer, parodie sarcastique du Ciel et l’Enfer de Swedenborg, virulente charge contre les Églises, les États et les conventions morales, où il procède à une inversion des valeurs qui culmine dans des ”Proverbes de l’Enfer” bien dignes de figurer dans une anthologie de l’humour noir.On ne peut qu’admirer l’art puissant de cet enlumineur illuminé, dont Gide, qui traduisit le Mariage, alla jusqu’à écrire : ”L’astre Blake étincelle dans cette reculée région du ciel où brille aussi l’astre Lautréamont.

04/2010

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Littérature érotique et sentim

Demande à la maîtresse. Romance contemporaine

Camille, ou un coeur d'artichaut dissimulé sous un cynisme affiché. Maîtresse à la vie comme à l'école, Camille déteste au moins autant les enfants que l'engagement amoureux. Trentenaire au caractère bien trempé, elle vole de bras en bras, avec une nette préférence pour les hommes mariés afin d'être certaine de ne pas s'attacher. Pourtant, sa rencontre avec Stéphane, directeur d'une école d'art, va mettre à mal ses certitudes. De petits bonheurs en déceptions, elle va alors se rendre compte que Stéphane n'est pas du tout celui qu'il prétendait être. Plongez dans l'histoire de Camille et découvrez la romance touchante et réaliste d'une femme contemporaine, racontée avec un humour redoutable ! EXTRAIT J'ai enfilé une petite robe bleu pâle qui met mes formes en valeur sans les mouler, et je joins à ma tenue un joli foulard anthracite, assorti à mes ballerines. J'ai beau faire des efforts de tenue, je sais très bien que ma mère trouvera toujours quelque chose à redire sur ce que je porte. Pourtant, à chaque fois, je fais de mon mieux. Et, à chaque fois, j'ai droit à un de ses petits tacles verbaux : - C'est terriblement gras ce que vous mangez dans ces cantines scolaires, non ? - Singulière, ta robe, elle était soldée, j'imagine ? Tu as dû faire une affaire ! - C'est étrange la génétique, tout de même, quand je pense qu'à ton âge on me prenait tout le temps pour un mannequin... CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE Bref, j'ai passé un bon moment de lecture avec ce roman car Camille a su me faire rire grâce à cette auto dérision qui la caractérise. Elle prend la vie comme elle vient et ne se soucie pas du regard des autres. - blog The Lovely Teacher Addictions A PROPOS DE L'AUTEUR Pas-tout-à-fait-quadra, presque-plus-trentenaire, Béatrice Ruffié Lacas vit dans le Sud de la France, avec ses quatre enfants et son mari. Après avoir exercé pendant plusieurs années le métier de chargée de communication, elle a choisi, il y a trois ans, de se diriger vers l'écriture. Elle a publié depuis une quinzaine de nouvelles dans des anthologies, un recueil personnel et différents ouvrages destinés à la jeunesse. Elle se lance aujourd'hui dans la romance contemporaine avec le plus grand plaisir.

11/2019

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Poésie

Exactitudes

Rares furent les poètes qui connurent de leur vivant une gloire aussi éclatante qu'Anna de Noailles. L'oubli voire le dédain qui furent parfois son lot après sa mort en sont-ils la conséquence ? Elle a toujours conservé un public de fidèles, comme en témoigne le succès de plusieurs anthologies récentes de son oeuvre. Peut-être au fond a-t-elle surtout pâti de sa situation mondaine d'aristocrate fêtée, qui tendit toujours à occulter la vérité très humaine de ses poèmes. Si Anna de Noailles mérite d'être lue, c'est bien sûr pour l'éminente valeur de son oeuvre mais aussi, justement, par la résonance profondément humaine de celle-ci. Sceptique, voire nihiliste, passionnée et désespérée, elle rejoint les doutes les plus contemporains par son interrogation douloureuse d'une condition humaine vouée au désastre autant qu'à l'extase. Cette actualité paradoxale de la sensibilité d'une femme appartenant à un monde aujourd'hui disparu, on la retrouve à chaque page d'Exactitudes, recueil de proses paru en 1930, trois ans avant sa mort, et jamais réédité. On y admire la franchise d'une inspiration qui ne recule pas devant les aspects les plus physiques aussi bien de l'amour que de la mort. Qu'elle médite sur la dépouille d'une courtisane de l'Antiquité ou sur le désir impossible éveillé en elle par un beau marin entrevu lors d'un voyage, elle regarde la vérité avec une honnêteté impitoyable - qui justifie le titre du recueil - même si elle ne renonce jamais à l'ivresse sensuelle d'un style au lyrisme brûlant. Dans ce recueil de proses, cependant, la dimension autobiographique prend souvent le pas sur l'inspiration purement poétique. Le livre est ordonné au gré des expériences, des voyages et des souvenirs de toute une existence. Il permet, mieux que tout autre ouvrage d'Anna de Noailles, de découvrir son génie lyrique mais aussi d'entrer dans l'intimité du vécu le plus quotidien et le plus profond où il s'est ancré, depuis les années heureuses de la jeunesse jusqu'aux épreuves d'une vie tôt marquée par les deuils et la maladie. Anna de Noailles (1876-1933) devint célèbre dès la parution de son premier recueil, Le Caeur innombrable, en 1901. Cette aristocrate fut sans doute le dernier poète vraiment populaire qu'ait connu la France. On redécouvre aujourd'hui l'actualité de son oeuvre intemporelle.

04/2018

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Rêves

Grands Emblèmes du Merveilleux pour Ernest de Gengenbach

Ce livre pour célébrer le centenaire du Manifeste du Surréalisme, et les vingt ans de La Maison des surréalistes de Cordes-sur-Ciel. QUOI ? LE CONTENU. Pour célébrer le centenaire du Manifeste du Surréalisme, et les vingt ans de La Maison des surréalistes de Cordes-sur-Ciel (Tarn), Paul Sanda a décidé d'écrire vingt-quatre lettres-emblèmes à Ernest de Gengenbach (1903 - 1979), membre du groupe historique, en prenant comme base des réflexions et des pensées tirées de ses ouvrages. Ces dialogues sont articulés avec son propre parcours, et en écho aux échanges nombreux et importants qui ont eu lieu au cours des vingt dernières années dans sa Maison de Cordes. Il s'est agi dans l'esprit initié par Sarane Alexandrian et Alain-Pierre Pillet en 2003, de montrer l'importance des hasards objectifs dans les oeuvres de prolongement surréaliste, et les tentatives répétées de concilier le merveilleux surréaliste et la splendeur spiritualiste en un seul mouvement cessant d'être perçu contradictoirement. C'est ainsi qu'on retrouvera sur cette voie les figures fraternelles qui ont pu s'inscrire au cours de cette aventure unique, comme l'a si bien dit l'ami Patrick Lepetit, dans les "parcours souterrains" du surréalisme... QUI ? L' AUTEUR. Paul Sanda est un poète, écrivain et ésotériste, né en 1961. Ses livres sont influencés par le surréalisme, mais surtout imprégnés de spiritualité. Auteur d'une quarantaine de recueils poétiques, il est cité dans diverses anthologies classiques et a obtenu, en 2014, avec Bruno Geneste, la bourse d'avant-garde Sarane Alexandrian de la SGDL, pour Les surréalistes et la Bretagne. Il est lauréat, en 2016, du prix Xavier Grall pour l'ensemble de son oeuvre. Il est par ailleurs l'auteur d'une vingtaine d'essais : sur différents écrivains, mais aussi sur le Druidisme, l'Orthodoxie, l'Alchimie et le Christianisme Gnostique. Patriarche Orthodoxe dans la lignée occidentale (Haute Eglise Libérale Indépendante Orthodoxe Syriaque ; Cultuelle 1905), il a publié divers opuscules initiatiques sous le nom de Tau Sendivogius. Paul Sanda dirige depuis 1996, à Cordes-sur-Ciel dans le Tarn, les éditions Rafael de Surtis. Le 1er février 2007, il a été élevé Chevalier dans l'Ordre des Palmes Académiques en tant qu'éditeur. En juin 2019, il a été élu Président de la Maison de la Poésie du Pays de Quimperlé, dans le Finistère.

03/2024

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Critique littéraire

Oeuvres complètes. Tome 2, L'Art de la contradiction

Peut-on parler ? Qu'est-ce que l'expression ? Quel est l'effet d'un langage ? Paulhan ne s'interroge pas sur l'origine du sens, il n'est pas en quête de la langue originelle. Il a, comme personne, le sens des contradictions. Il est des premiers, en 1907, à parler de Freud, mais il se refuse à faire crédit à la psychanalyse. En matière de langage, il a eu les meilleurs maîtres, mais il doute radicalement de la possibilité d'une linguistique. Pour le reste il se soucie comme d'une guigne du cloisonnement des disciplines, et ne paraît se préoccuper de logique, de psychologie, de sociologie ou de sémantique que pour mieux s'adresser aux poètes eux-mêmes. L'exercice de la raison s'est mué pour lui en une expérience de la saveur. Il sait suspendre ses réponses pour maintenir la force d'une seule question - ses précautions en ce sens sont étincelantes. C'est qu'il s'agit de nos façons de parler - et de celle des Malgaches. Paulhan ne s'en moque pas, il les passe au crible. Contrairement à la plupart des écrivains contemporains, il ne croit pas que le reproche que l'on fait aux lieux communs tienne debout. C'est aussi que, pour lui, il n'est pas d'autre sens à l'attention portée au langage que l'effort de lucidité d'un esprit. Tel est le mouvement général du présent volume, dans une nouvelle édition, entièrement renouvelée. Il part d'une réflexion exigeante sur les raisonnements quotidiens, poursuit avec les poèmes et les proverbes de Madagascar, enjambe la guerre, débouche dans les parages de Dada et du surréalisme, saisit le haiku japonais comme une occasion poétique inespérée, file enfin du côté de la réflexion pure, à propos du sort que la critique fait aux grammaires, aux dictionnaires et à la rhétorique, par-delà Les Fleurs de Tarbes, qui figureront au tome troisième. En attendant, la poésie lui est une clé, qui joue sur le langage. Critique de la critique et critique du langage, Paulhan dénie d'abord à la métaphysique la faculté de répondre à toutes les questions. Il sort d'un cercle, celui des analystes et des logiciens, mais son génie consiste à savoir écouter, contre une bonne partie de lui-même, ce que disent les enfants de la balle et de la métaphore.

03/2009

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Beaux arts

Symétrie, goût, caractère. Théorie et terminologie de l'architecture à l'âge classique 1550-1800

Malgré la très grande notoriété de certains auteurs, Delorme, Perrault, François Blondel, l'abbé Laugier, Ledoux, Durand, Quatremère de Quincy, la théorie de l'architecture en France à l'âge classique reste un sujet peu traité. Derrière l'étude des ordres d'architecture et des proportions, on oublie souvent l'importance de la terminologie esthétique et critique de l'architecture. En effet, pendant plusieurs siècles, des notions, principes ou termes, tels que symétrie, régularité, bienséance, goût, simplicité, convenance, caractère, etc., ont servi à exprimer les jugements des initiés et des connaisseurs, en même temps qu'elles véhiculaient l'idéal classique. Celui-ci ne se résume jamais dans un seul des principes énoncés, mais résulte toujours d'une interaction entre plusieurs critères dont la position respective varie au long des siècles et des doctrines comme celle des pions sur un échiquier. Ce système mis en place entre le XVIe et le XVIIIe siècle sera seulement bouleversé par l'élargissement hors pair des connaissances à la fin du XVIIIe siècle. Un petit nombre d'édifices exécutés sert de référence constante à la théorie : le Louvre, le château de Versailles, l'église Saint-Sulpice... A partir d'une présentation des types d'ouvrages : dictionnaires, traités sur l'architecture particulière, traités sur les ordres d'architecture..., et au travers d'une série de notices monographiques, consacrée aux termes les plus essentiels de l'âge classique, le livre retrace les glissements sémantiques, souvent subtils, intervenus depuis le XVIe siècle. L'évolution de la société, l'ascension sociale de l'architecture et l'émergence d'une nouvelle classe de commanditaires se répercutent sensiblement sur l'emploi des mots. La naissance du public est accompagnée de l'intégration du goût au vocabulaire critique ; "l'embourgeoisement" conduit à l'abandon de la bienséance. Mais ce n'est qu'avec la Révolution que l'architecture utilitaire l'emporte sur l'architecture à la française. On connaît les conséquences à long terme de l'effondrement de la théorie classique sur la théorie contemporaine de l'architecture : celle-ci s'est perdue au profit d'une historiographie surdotée de concepts. L'architecture contemporaine souffre toujours d'un mutisme — de plus en plus critique depuis 1945 — qui rend indispensable une réflexion sur les origines de la théorie de l'architecture.

04/1986

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Malgache

Manuel de malgache

La deuxième édition de la méthode de malgache est revue et corrigée. Les enregistrements sont désormais accessibles par téléchargement gratuit sur le site asiatheque.com et et par les QR codes affichés en marge tout au long du livre. Comme la première édition, la méthode se compose de 20 leçons, suivies de deux lexiques bilingues, malgache-français et français-malgache, et d'un lexique thématique. Elle inclut en outre des annexes : tables de conjugaison, textes de littérature orale, hymne national malgache, Enfin, une bibliographie et une sitographie clôturent l'ouvrage. Chaque leçon est conçue selon un plan identique en sept parties. Un texte, entièrement traduit suivi d'exercices d'entraînement. Ces derniers permettent à l'étudiant de réinvestir le lexique et les structures découverts dans le texte. Dans les cinq premières leçons, cette partie est précédée d'un travail de prononciation à réaliser en écoutant le CD. Un paragraphe "Structure" qui présente systématiquement un énoncé différent afin de permettre d'en assimiler la construction. Un paragraphe "Morphologie" qui explique comment sont constitués différents types de mots. Un paragraphe "Syntaxe" qui développe les caractéristiques et le mode de fonctionnement de quelques catégories de mots. Il s'appuie sur la Grammaire du professeur Narivelo Rajaonarimanana parue chez le même éditeur. Ces quatre parties de chacun des vingt chapitres sont suivies d'exercices. Dans le cours des chapitres le symbole ? souligne les points sur lesquels une attention particulière doit être portée. Parce que l'apprentissage d'une langue ne se limite pas à l'acquisition de compétences linguistiques, un point "Eclairage culturel" présente certaines particularités de la vie à Madagascar. Pour optimiser l'acquisition des mots découverts dans chacune de ces cinq premières parties, un travail spécifique sur le lexique est proposé. Il se décompose en deux points : d'une part, l'étudiant complètera, par les mots malgaches correspondants, une liste de 20 des mots importants employés au cours de la leçon ; afin que les vingt listes ainsi constituées puissent être utilisées comme de "mini-dictionnaires" malgache-français, le classement des mots français est conçu pour que les mots malgaches apparaissent dans l'ordre alphabétique ; d'autre part, l'étudiant utilisera les lexiques malgache-français et français-malgache figurant à la fin de la méthode afin de réaliser de courts exercices de recherche et de manipulation Enfin, des dessins (qui sont l'oeuvre de l'auteur Louise Ouvrard-Adriantsoa) permettent à l'étudiant de produire des énoncés libres.

06/2022

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Critique littéraire

L'auteur, l'autre. Proust et son double

En mars 1921, quand les plaisirs et les jours viennent à manquer et qu'il est entré dans la phase finale de la recherche du temps retrouvé, Proust écrit une étrange lettre à un jeune homme, Thiébault Sisson. A lui, un inconnu qu'il aimerait connaître, comme à ses amis, ses proches, ses amants, il ne cesse de se dire mourant. Ça finira par arriver, un an et demi plus tard. Dans cette lettre, il inclut un article d'une dizaine de pages, assez plat mais extrêmement louangeur de La recherche . Croyant sans doute qu'on n'est jamais mieux critiqué que par soi-même, il souhaite le faire publier anonyme ou pseudonyme sous l'intitulé : L'esthétique de Marcel Proust. Proust par Proust, donc, mais sans son nom. L'auteur et l'homme qui vit et meurt sont deux. L'auteur, c'est toujours l'autre, écrivait-il dans le Contre Sainte-Beuve . C'est ce texte qui sert de noyau, avec d'autres lettres inédites, à une sorte de roman essai ou de nouvelle par lettres. Une histoire de pseudonymie, de dédoublements, de feintes, d'immortalité, de nom d'auteur, de critique littéraire. Un étrange ballet d'ombres que ce théâtre où l'on voudrait bien ne pas être celui qu'on est et vivre sur le papier ce qu'on ne vivra jamais, qui s'appelle un roman. Quel est le statut de ce texte de Proust ? Une autocritique ? La recherche contient une critique et une analyse de l'oeuvre autrement plus juste et profonde. Un autoportrait masqué ? Une épitaphe ? Qui vit ? Qui meurt ? Qui écrit ? L'autre, le jeune homme, mourra aussi. La lettre ne sera jamais publiée. Comme dans toutes les histoires de double, l'un est l'autre. Sur quoi mon livre est-il écrit ce que ce que c'est qu'être auteur, auto citation, auto plagiat, autocritique mots volés, prêtés, jamais rendus ; sur les rencontres amoureuses ; sur la vie parmi les autres ou parmi les livres ; sur ce dilemme : vivre sa vie ou l'écrire. L'écriture est-elle vraiment " la vraie vie " comme l'écrit Proust dans Le temps retrouvé ? Sur qui ce " Proust par lui autre ", si j'ose dire, est-il écrit ? Marcel et Proust, Proust et Proust ou bien Proust et moi. Je ne sais. (Michel Schneider)

10/2014

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Littérature française

Pathologies & facéties littéraires

"Qu'allons-nous trouver de l'autre côté du miroir aux livres ? " Ainsi s'interroge Eric Poindron, qui tout au long de son parcours littéraire n'a cessé de s'étonner devant l'existence prétendue de cet objet-monde, objet de sagesse, de délire et d'affections en tout genre et d'étonner ses lecteurs avec ses enquêtes insolites et audacieuses. Eric Poindron aborde cette attraction dans le présent livre en exposant ses découvertes des syndromes tels que ceux d'Alice au pays des merveilles ou de Peter Pan, ou encore en décrivant des pathologies spécifiques (la notion de bibliopathonomadie sera notamment mise en lumière). Les études de cas permettent de retrouver aux côtés de Lewis Carroll une foule d'écrivains comme Gérard de Nerval, Jarry, les Scudéry, Nietzsche, Sheridan Le Fanu, etc. Des concepts médicaux, mais aussi techniques, astronomiques ou mythologiques ? : il sera ainsi question de l'innovation de Raymond Roussel, un véritable palace motorisé, des symptômes physiologiques de l'onirobibliomania, et puis de chimères, de vampires ou de démons, entre autres créatures. Cette belle et étrange étude, moins démonstration qu'expérimentation, prend vite la forme de son objet ? : labyrinthique, comme pour mieux illustrer la confusion, décelée ou inaperçue, qui règne dans l'esprit des grands auteurs, connus ou ignorés, au simple mot de "? vérité? ". D'ailleurs l'auteur de la célèbre citation "? Derrière la vérité, il existe une autre vérité? ; laquelle est la vérité? ?? ", John B. Frogg, intervient (avec un protocole scientifique appliqué au cas de Lewis Carroll) dans cet ouvrage où les genres et les époques se croisent, pour mieux entremêler faits historiques et fiction. Eric Poindron fait appel au discernement de son lecteur mais l'invite également à mener sa propre enquête -? laquelle ne peut qu'être ludique au pays des livres. A la suite du créateur d'Alice, voyez que le nonsense, le paradoxe, l'excentricité et les divagations, pathologies et facéties littéraires mènent peut-être quelque part... Un endroit qu'on ne peut localiser comme Londres, Paris ou le point Barthélémy, mais dont l'existence est suggérée par ce que nous appelons "? démence ? " chez nos auteurs. Les fous dans la littérature ont-ils seulement usé de la puissance de l'imagination ou suivaient-ils l'intuition profonde et claire d'une vérité derrière le miroir aux livres ??

06/2014

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Romans historiques

La grande saga des Tavernois-Jackson. 1re époque

Ce roman historique retrace sur deux siècles l'incroyable aventure de deux familles, l'une française, l'autre chinoise, qu'un destin hors du commun réunira au Nouveau Monde, pour former un " Empire dynastique américain " : les Tavernois-Jackson. Ils franchiront les mers et les océans, acteurs ou victimes des plus grands bouleversements engendrés par ce vent de liberté soufflant sur les sociétés, déclenchant sur son passage, révoltes et révolutions. Du port de Nantes vers les côtes africaines, Jean Tavernois, le patriarche de cette dynastie aux origines modestes, fils de tonnelier français, embarquera dès l'âge de sept ans en qualité de moussaillon. De traversées en naufrages, devenu capitaine en moins de trente ans, il amassera une fortune colossale grâce à la traite négrière. Installé dans la Petite-Hollande, élu député du Tiers état, il sera bien malgré lui la victime des affres de la terreur, et rejoindra dans un exil forcé, ruiné, le Nouveau Monde. Ses deux fils, Marc et Philippe, dans cette période trouble fuiront une autre révolution, celle des esclaves de Saint-Domingue. Contraints, pour sauver leurs vies, d'abandonner la plantation caféière familiale, ils émigreront jusqu'aux contrées fertiles du Mississipi. De l'Empire du Milieu, jusqu'aux îles de Sumatra et Bornéo, Mei, jeune aristocrate Mandchou, pourtant pressentie future épouse impériale, choisira avec un certain courage de s'affranchir définitivement du luxe dangereux des murs dorés de la Cité interdite. Elle préférera assumer un destin de femme libre, encouragée dans ses choix par son grand amour, Zihao, misérable paysan, devenu par ses seules connaissances des sciences médicinales " Haut Castrateur " au service de l'Empereur. Sans se retourner, affrontant les redoutables pirates de la Mer de Chine, de Beijing à Pondichery, nous les suivrons dans leur incroyable aventure qui les conduira jusqu'aux rives du Delaware en Pennsylvanie. Ils deviendront, grâce à un ami commun des Tavernois, citoyens Américain. Alors Mei et Zihao, sous le nouveau nom de Jackson, partiront à la conquête du Nouveau Monde. Incroyable et stupéfiante saga familiale, riche en couleurs et en aventures, illustrant à merveille cette citation du Marquis de Lafayette : " Une fois lancée, la balle de la liberté fera le tour du monde. " Maud Tavernois-Jackson, leur arrière-petite-fille, la cinquantaine triomphante et ancien mannequin fraîchement élue Sénatrice de New-York, nous raconte...

12/2015

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Lycée

Contes et nouvelles (Maupassant). suivi d'un groupement thématique « Enfances volées »

Sept nouvelles réalistes, dans lesquelles Maupassant relate, avec une parfaite maîtrise du genre, des destins singuliers de femmes et d'enfants. Une édition en couleur, enrichie de compléments pédagogiques, en lien avec l'objet d'étude " La fiction pour interroger le réel " du programme de français en 4e. Les sept nouvelles - 1. "Le Papa de Simon" . Simon, élevé par sa mère, est harcelé par ses camarades d'école parce qu'il ne connaît pas son père. - 2. "Aux champs" . Une jeune femme riche propose à un couple de paysans d'adopter un de leurs enfants en échange d'une rente mensuelle. - 3. "L'Enfant" . Le soir de son mariage, un homme est appelé au chevet d'une ancienne maîtresse mourante qui lui confie leur enfant nouveau-né, dont il ignorait l'existence. - 4. "L'Abandonné" . Une femme décide d'aller avec son ancien amant rendre visite à leur fils, qu'ils ont abandonné quarante ans plus tôt à une famille de paysans. - 5. "Mademoiselle Perle " . A Gaston venu fêter les rois chez les Chantal, M. Chantal raconte l'histoire de mademoiselle Perle et dévoile l'amour secret qu'il éprouve pour elle. - 6. "La Parure" . Pour se rendre à une soirée, Mathilde Loisel, épouse d'un modeste commis, emprunte à une de ses amies une rivière de diamants. Mais elle perd le bijou... - 7. "La Dot" . Jeanne Cordier épouse Simon Lebrument, un jeune notaire. Après leur mariage, Simon emmène Jeanne à Paris, en emportant sa dot pour régler une affaire. Les compléments pédagogiques - un avant-texte pour préparer la lecture - un carnet de lecture pour analyser l'oeuvre - des activités complémentaires sur l'ensemble de l'oeuvre Le groupement thématique Un parcours de lecture, regroupant textes et documents visuels, autour du thème : " Enfances volées " . Pour comprendre, à travers des exemplaires littéraires et artistiques, comment l'abandon, la misère ou l'exil peuvent abîmer l'enfance. Les ressources en ligne Dans le guide pédagogique (réservé aux enseignants), téléchargeable sur www. editions-hatier. fr (Lien -> http : //www. editions-hatier. fr/), un descriptif complet de la séquence et les corrigés des questionnaires. La citation "Le réaliste, s'il est un artiste, cherchera, non pas à nous montrer la photographie banale de la vie, mais à nous en donner la vision plus complète, plus saisissante, plus probante que la réalité même". Guy de Maupassant, "Le Roman" , préface de Pierre et Jean, 1888.

04/2022

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Informatique

Word (versions 2019 et Office 365). Complément vidéo : Apprenez à mettre en forme le texte

Ce livre de la collection vBook se compose d'un livre de référence pour apprendre l'ensemble des fonctionnalités du traitement de texte Word et d'un complément sous forme de vidéo sur la mise en forme du texte. Il a été rédigé avec la version 2019 de Word et intègre les nouveautés et différences de la version Word livrée avec Office 365. Après la description de l'environnement de travail et des nouvelles fonctionnalités d'affichage, vous apprendrez à créer, enregistrer vos documents sur votre ordinateur, sur le réseau ou encore sur OneDrive, l'espace de stockage en ligne proposé par Microsoft, à modifier un fichier PDF directement dans Word. Vous verrez ensuite comment saisir et modifier un texte, créer et utiliser des insertions automatiques et des équations, insérer des champs, mettre en page un document et l'imprimer. La partie suivante vous explique dans le détail comment mettre en forme le texte en appliquant des mises en valeur de caractères, des mises en forme de paragraphe et de page. Pour optimiser vos mises en forme, vous apprendrez à appliquer un thème au document, à créer des styles et modèles. Vous irez plus loin dans la gestion du texte en exploitant les fonctions de recherche et remplacement, en utilisant le vérificateur orthographique, le dictionnaire des synonymes et la fonction de traduction. Dans la partie suivante consacrée à l'exploitation des longs documents, vous verrez comment créer des notes et signets, un plan, une table des matières, un index, une bibliographie et un document maître. Un document Word peut contenir d'autres éléments que du texte : des tableaux, des objets graphiques, des images sur lesquels vous pourrez appliquer de nombreux effets artistiques mais aussi des modèles 3D, des vidéos que vous pourrez visionner directement dans Word. Vous verrez aussi comment créer un formulaire, réaliser un mailing, importer des données d'Excel, travailler à plusieurs sur un même document à l'aide du suivi des modifications et de la co-édition, personnaliser l'interface, gérer les comptes Utilisateur et créer des macro-commandes. Vidéo Word 2016 - Apprenez à mettre en forme le texte : Cette vidéo de formation est destinée à toute personne souhaitant apprendre à mettre en forme un texte avec le traitement de texte Word 2019. Vous verrez comment mettre en valeur les caractères en appliquant des attributs, en modifiant couleur, police et taille du texte. Vous améliorerez la mise en forme des paragraphes en modifiant l'alignement, en appliquant des retraits, des bordures, une lettrine... Vous verrez également comment poser et utiliser des tabulations, créer des listes à puces et des listes numérotées. Vous optimiserez vos mises en forme en utilisant les sections, en créant et en appliquant des styles.

12/2019

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Enseignement primaire

Français CE2 CLEO. Fichier d'entrainement, Edition 2019

Découvrez la nouvelle édition du fichier d'entrainement CLEO pour travailler la maitrise de la langue au CE2 (Compréhension, Lexique, Etude de la langue, Orthographe), en conformité avec les ajustements de programmes 2018. Vous êtes ici sur la fiche produit de l'édition 2019 de cet ouvrage. Cette nouvelle édition a pour objectif de rendre son contenu conforme aux ajustements des programmes de 2018. Le fichier d'entrainement C. L. E. O. CE2 2019 regroupe l'ensemble des activités d'entrainement du dispositif et un aide-mémoire, qui visent à entrainer quatre familles de compétences : - Compréhension : informations implicites, connecteurs temporels et temps verbaux, chronologie du récit, substituts du nom, intentions et sentiments des personnages... - Lexique : ordre alphabétique, utilisation du dictionnaire, familles de mots, préfixes, polysémie... - Etude de la langue : organisation de la phrase, classes et fonctions grammaticales, étude du système verbal... - Orthographe : correspondances graphophonologiques, valeur positionnelle des lettres, consonnes muettes, genre et nombre dans le groupe nominal, accord sujet-verbe, terminaisons verbales... Conformément aux orientations définies par les programmes en vigueur, C. L. E. O. organise les apprentissages au moyen de séances courtes et fréquentes, favorisant l'appropriation des compétences sur le long terme. Les points forts de la collection C. L. E. O. Français 2019 : > Pour les élèves : - Des activités d'entrainement pertinentes et motivantes, - Des compétences entrainées sur la durée, afin de laisser le temps à tous les élèves de s'approprier les notions à acquérir, - Une meilleure visibilité des apprentissages dans lesquels ils s'engagent. > Pour l'enseignant : - Des activités d'entrainement décrochéesqui, grâce à leur format récurrent, permettent souplesse et autonomie dans l'organisation des apprentissages, - Un travail de consolidation de la compréhension des textes, - Des programmations annuelles qui ont été pensées pour avoir une réelle cohérence sur chaque cycle, - Une très large gamme d'activités utilisables dans un grand nombre de situations : prises en charge par les enseignants spécialisés des RASED, mise en place de PPRE, MACLé, aide personnalisée, stages de remise à niveau, etc. Le dispositif complet C. L. E. O. CE2 2019 comprend : - Le présent fichier de l'élève CE2 2019 regroupant l'ensemble des activités d'entrainement, aussi disponible en pack de 10 , - L'aide mémoire CE2 2019 (inclus dans le fichier de l'élève), personnalisable, regroupant l'ensemble des savoirs à acquérir au CE2, - Le guide pédagogique CE2 2019 pour l'enseignant, indispensable pour s'approprier la démarche de C. L. E. O. , qui contient en outre des ressources pour l'enseignement de l'oral, ainsi que de nombreuses pistes pour organiser les activités quotidiennes d'écriture - Disponible en version papier ou en PDF gratuit (à venir). Rejoignez le groupe de discussion Le monde de Cléo : https : //www. facebook. com/groups/le-monde-de-cl%C3%A9o-231891960695753/ Découvrez aussi le Fichier Cléo CE2 Dys et accessible à tous .

02/2019

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Critique Roman

Les clés de la Terre du Milieu

"Pourquoi faire reparaître en 2022 un livre publié il y a cinquante ans, alors que de nombreux ouvrages ont paru sur l'oeuvre de J. R. R. Tolkien, comme le désormais classique J. R. R. Tolkien, auteur du siècle, de Tom Shippey (Bragelonne, 2016) et le Dictionnaire Tolkien (Bragelonne, 2019) ? En 1972, on ne connaissait d'ailleurs ni Le Silmarillion, publié par Christopher Tolkien en 1977, ni les Contes et légendes inachevés (1980)... et pourtant, Paul Kocher (1907-1998), ancien professeur à Stanford, bon connaisseur des littératures des XVIe-XIXe siècles, nous propose dans ce livre une irremplaçable vue d'ensemble de l'oeuvre telle qu'elle était connue à la fin de la vie de J. R. R. Tolkien (1892-1973). A partir du Seigneur des Anneaux, il livre une interprétation éclairant aussi bien Le Hobbit que des textes moins connus mais fondamentaux, comme l'essai sur le merveilleux et la Fantasy (Du conte de fées), les " contes " Feuille, de Niggle et Smith de Grand Wootton, sans oublier le malicieux Fermier Gilles de Ham, ou encore le saisissant Retour de Beorhtnoth et les textes d'inspiration médiévale (Imram, Le Lai d'Aotrou et Itroun - inédits en français à ce jour), jusqu'au recueil poétique intitulé Les Aventures de Tom Bombadil. Toute la cohérence de l'oeuvre " vivante " de J. R. R. Tolkien apparaît sous la plume de Paul Kocher, qui nous montre qu'elle est traversée par une réflexion sur l'héroïsme et la liberté, l'usage mesuré de la force, sur la faiblesse paradoxale du mal et la fascination du pouvoir - à mille lieues du faux procès de " manichéisme " ; ou encore par un dosage savant entre le merveilleux et le familier qui permet d'entrer dans ce monde inventé ; par une mélancolie visible dans le destin des elfes quittant la Terre du Milieu ; par une méditation sur la vie humaine symbolisée par des peuples aussi semblables et différents que les nains et les elfes, les ents et les hobbits... certaines analyses concernant Aragorn ou Sauron, l'Anneau et la nature du mal n'ont jamais été dépassées mais ont été copiées et répétées maintes fois depuis. De nombreuses hypothèses et intuitions - même si l'auteur de ces lignes ne souscrit pas à l'intégralité des réflexions - se sont révélées justes depuis la parution de ce livre. Ce texte essentiel, qui a d'ailleurs reçu un Mythopoeic Scholarship Award, les lecteurs francophones peuvent aujourd'hui le découvrir dans une édition enfin complète (l'important chapitre 7 ainsi que presque toutes les notes ayant été omis dans l'édition précédente, de 1981), dans une traduction revue par Agnès Marot et complétée par Aurélie Brémont, Vincent Ferré et Pauline Loquin". Vincent Ferré

02/2022

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Enseignement primaire

Français CE2 Cycle 2 Cléo. Fichier d'entraînement + aide mémoire (Pack en 10), Edition 2019

Découvrez la nouvelle édition du fichier d'entrainement CLEO, ici en pack de 10, pour travailler la maitrise de la langue au CE2 (Compréhension, Lexique, Etude de la langue, Orthographe), en conformité avec les ajustements de programmes 2018. Vous êtes ici sur la fiche produit de l'édition 2019 de cet ouvrage. Cette nouvelle édition a pour objectif de rendre son contenu conforme aux ajustements des programmes de 2018. Le fichier d'entrainement C. L. E. O. CE2 2019, ici en pack de 10, regroupe l'ensemble des activités d'entrainement du dispositif et un aide-mémoire, qui visent à entrainer quatre familles de compétences : - Compréhension : informations implicites, connecteurs temporels et temps verbaux, chronologie du récit, substituts du nom, intentions et sentiments des personnages... - Lexique : ordre alphabétique, utilisation du dictionnaire, familles de mots, préfixes, polysémie... - Etude de la langue : organisation de la phrase, classes et fonctions grammaticales, étude du système verbal... - Orthographe : correspondances graphophonologiques, valeur positionnelle des lettres, consonnes muettes, genre et nombre dans le groupe nominal, accord sujet-verbe, terminaisons verbales... Conformément aux orientations définies par les programmes en vigueur, C. L. E. O. organise les apprentissages au moyen de séances courtes et fréquentes, favorisant l'appropriation des compétences sur le long terme. Les points forts de la collection C. L. E. O. Français 2019 : > Pour les élèves : - Des activités d'entrainement pertinentes et motivantes, - Des compétences entrainées sur la durée, afin de laisser le temps à tous les élèves de s'approprier les notions à acquérir, - Une meilleure visibilité des apprentissages dans lesquels ils s'engagent. > Pour l'enseignant : - Des activités d'entrainement décrochées qui, grâce à leur format récurrent, permettent souplesse et autonomie dans l'organisation des apprentissages, - Un travail de consolidation de la compréhension des textes, - Des programmations annuelles qui ont été pensées pour avoir une réelle cohérence sur chaque cycle, - Une très large gamme d'activités utilisables dans un grand nombre de situations : prises en charge par les enseignants spécialisés des RASED, mise en place de PPRE, MACLé, aide personnalisée, stages de remise à niveau, etc. Le dispositif complet C. L. E. O. CE2 2019 comprend : - Le présent pack de 10 fichiers de l'élève CE2 2019 regroupant l'ensemble des activités d'entrainement, aussi disponible à l'unité , - L'aide mémoire CE2 2019 (inclus dans le fichier de l'élève), personnalisable, regroupant l'ensemble des savoirs à acquérir au CE2, - Le guide pédagogique CE2 2019 pour l'enseignant, indispensable pour s'approprier la démarche de C. L. E. O. , qui contient en outre des ressources pour l'enseignement de l'oral, ainsi que de nombreuses pistes pour organiser les activités quotidiennes d'écriture - Disponible en version papier ou en PDF gratuit (à venir).

02/2019

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Littérature étrangère

The Night

The Night est un immense roman choral dont les voix multiples nous saisissent et nous plongent non seulement dans les ténèbres d'une ville, Caracas, et dans l'histoire d'un pays, le Venezuela, mais aussi dans les profondeurs de notre époque désorientée, imprévisible et violente. Les trois protagonistes - Miguel Ardiles, le psychiatre qui affronte quotidiennement la folie, Matías Rye, l'écrivain raté et drogué qui anime un atelier d'écriture, et Pedro Alamo, le publicitaire hanté par les mots et leurs combinaisons infinies - vont prendre la parole à tour de rôle, et leurs récits vont s'enchaîner et s'entremêler sans répit, sans temps morts, comme autant de rêves et de cauchemars durables. Un même thème parcourt en sourdine leurs histoires. Car si Miguel enregistre secrètement les paroles de ses patients, si Matías prend constamment des notes pour écrire un jour ce roman qui sera The Night, si Pedro enfin se perd dans les jeux de mots (principalement des anagrammes et des palindromes), c'est pour tenter de déchiffrer le mystère de la maladie qui les ronge et nous ronge : la présence du mal et son pouvoir sur nos vies. De plus, ils partagent tous une fascination obsessionnelle pour un certain Darío Lancini, ancien guérillero, poète et auteur mythique d'un ouvrage de palindromes, Oír a Darío . Sa rencontre sera l'occasion, lors du deuxième chapitre, d'un récit biographique riche en aventures, une formidable plongée dans les années 1950 à 1970, entre le Venezuela, la France et l'Europe de l'Est. Ce récit enchâssé alterne biographies d'auteurs, citations littéraires (de Mann à Neruda, en passant par Jarry, Aragon et García Márquez) et références à l'histoire de la guerre froide. Dominé par les engagements politiques et littéraires, par la fougue et l'esprit de liberté, il contraste fortement avec les deux autres parties du roman, ancrées dans un contexte contemporain de crise et de dégradation. Roman vivant, ambitieux, à l'imagination visionnaire et puissante, The Night engage sur la violence une réflexion à la fois d'une grande actualité et d'une grande profondeur, cherchant à travers la littérature, le crime et la psychiatrie, les racines d'un mal rampant. Le caractère aléatoire et éphémère de tout édifice, l'idée que le chaos mine toute tentative de construction est une des idées fortes du livre, exprimée par la métaphore du jeu Tetris qui structure secrètement la narration jusqu'à la fin. En plus d'une métaphore du texte lui-même, c'est aussi une forme d'interprétation de la réalité, parfaitement illustrée par les récits en miroir de la vie des trois protagonistes et de Darío Lancini. On a immédiatement envie de relire ce roman à multiples strates, dont la réussite tient à la rencontre rare d'une vision puissante de la littérature - et particulièrement du langage poétique - et d'une épaisseur existentielle. L'écriture issue de cette rencontre est forte, juste et très contemporaine. Carmen Balcells l'avait bien vu : Blanco-Calderón a un vrai talent.

05/2016

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Pléiades

Histoire de ma vie. Volume 1

Vénitien, beau parleur, imposteur, séducteur, homme de lettres, Casanova est apparemment l'une de ces figures d'aventuriers qui traversent le XVIIIe siècle. Voyageur infatigable, parfois pourchassé par la police, il franchit les frontières, change d'apparence selon les circonstances, et même de nom : Eupolemo Pantaxeno, Paralis lorsqu'il pratique l'occultisme et la magie, M de Farussi lors de son voyage en Russie, Antonio Pratolini lorsqu'il devient "mouchard" au service des inquisiteurs de Venise, ceux-là mêmes qui l'emprisonnent sous les Plombs, ou encore chevalier de Seingalt, titre dont il signe l'Histoire de ma vie. Sa dernière aventure - celle qui le rend à jamais mémorable - est en effet l'écriture de ses mémoires, kaléidoscope offrant le portrait fragmenté de l'homme "le plus vivant de tous les vivants" (Zweig). Né dans la ville du théâtre et du carnaval, fils de comédien, Casanova s'y fait le metteur en scène de sa propre vie. Dans un français teinté d'italien, langue chatoyante dans laquelle il voyait la "physionomie" propre de son style, il y exhorte à un hédonisme jouisseur. À sa mort, il laisse un manuscrit de quelque 3 700 feuillets. Acquis en 1821 par l'éditeur F-A Brockhaus, celui-ci sera jugé scandaleux ou, à tout le moins, impubliable en l'état, et ne sera livré au public qu'une fois traduit, révisé, amendé. Si l'Histoire de ma vie a séduit Stendhal, Musset, Kafka, jusqu'à Cendrars qui y voyait "la véritable Encyclopédie du XVIIIe siècle", des générations de lecteurs n'ont rencontré Casanova qu'à travers le prisme déformant d'éditions tronquées. Le manuscrit autographe, désormais conservé à la Bibliothèque nationale de France, est longtemps demeuré inaccessible. Il ne fut publié qu'en 1960. Mais sa composition un peu primesautière, parfois déroutante (tomes de longueur inégale, découpage tantôt en chapitres, tantôt en fragments), toujours soucieuse pourtant de la cohérence du récit, est encore inconnue du public. Elle est ici proposée sans remaniements, pour la première fois. On en donne une transcription aussi fidèle que possible, en conservant la disposition, la ponctuation et, bien entendu, les italianismes de Casanova. Des notes de bas de page fournissent la "traduction" des mots ou des passages pouvant faire difficulté, ainsi que la version française des citations latines (ou autres) insérées dans le texte. C'est aussi en bas de page que figurent les principaux repentirs de Casanova, qui portent témoignage de son travail d'écrivain et livrent, parfois, le fond de sa pensée. Il s'agissait, en somme, de respecter une oeuvre longtemps malmenée. On espère par là renouveler l'image de Casanova : au-delà des représentations mythiques qui firent sa fortune, montrer le témoin précieux, extraordinairement vivant, de son siècle, l'intellectuel pénétré de la pensée des Anciens comme de celle de son temps, l'écrivain nourri de littérature, l'éblouissant conteur.

03/2013

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Musique, danse

American Rock Trip

Encore un livre sur le rock ? Pire : un livre sur les musées du rock, et par capillarité sur les musées du blues, de la soul et de la country music. Les Américains n'ont pas de grottes de Lascaux, ni de Chapelle Sixtine mais au beau milieu du XXe siècle ils ont inventé le rock'n'roll et depuis quelques années ils développent un art bien à eux : accommoder leurs reliques en les exposant sous des vitrines. Aussi peu rock'n'roll soit-il, l'arsenal muséal constitue aujourd'hui l'étape ultime du processus de sacralisation des mythologies populaires. Exit une certaine tradition muséale à l'européenne : au pays du rock'n'roll où Elvis Presley est le King, on confère le statut de trésor national à un pied de micro, une paire de santiags ou une brosse à cheveux. Cette patrimonialisation à tout crin peut s'apparenter à " une réaction névrotique devant le vide des souvenirs " (Umberto Eco) - elle révèle en tout cas la place qu'ont prise ces musiques dans la vie de tout un chacun. American Rock Trip est le résultat d'une véritable enquête de terrain menée par un auteur qui, par ailleurs, travaille lui-même dans le plus grand musée du monde (le Louvre). 12 000 kilomètres parcourus pied au plancher, 6 semaines de voyage pour visiter une cinquantaine de lieux et aller à la découverte de musées, de cabinets de curiosités pop et autres singularités locales : du cabanon où a grandi Muddy Waters aux pierres tombales de Robert Johnson, en passant par la chambre à coucher de Britney Spears, l'enfer de Jerry Lee Lewis, les combinaisons luminescentes de Daft Punk, la machine à raffermir les fesses de Dolly Parton, les dessins de Jimi Hendrix, le singe de Michael Jackson, le bunker du plus grand fan au monde d'ElvisPresley, le " Louvre du rock'n'roll " à Cleveland - and so on... American Rock Trip s'ouvre avec une carte du parcours effectué et la liste des lieux visités avec leurs coordonnées (ce qui fait aussi de l'ouvrage un guide pratique à destination des touristes), puis l'ouvrage se divise en trente-trois courts chapitres qui articulent descriptions des lieux visités, analyses de leur fonctionnement symbolique, impressions de fans, témoignages de stars, citations de spécialistes, regards d'artistes contemporains... avec un casting de personnages hauts en couleur rencontrés en cours de route à Seattle, Los Angeles, Las Vegas, Phoenix, Chicago, Detroit, New York, en Louisiane, au Mississippi, dans le Tennessee et au Texas. Chaque chapitre est illustré, à la manière d'un scrapbook, avec notamment des photographies prises in situ - et la couverture se décline en trois versions, rendant hommage à trois monstres sacrés de la pop américaine. En jetant son dévolu sur ces musées d'un nouveau genre, American Rock Trip restitue l'attachement, universel et irrationnel, qui régit la relation entre musiciens et publics. En bref : le rock tel que vous ne l'avez jamais lu.

02/2012

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Méthodologie

Philosopher. Kit de démarrage

Depuis l'Antiquité, la philosophie est une activité essentiellement argumentative. Pour apprendre à philosopher, il ne suffit pas de connaître des notions abstraites et de se référer aux doctrines de tel ou tel penseur. Le premier savoir-faire du philosophe est la capacité d'examiner de façon critique un raisonnement, de le défendre, de le réfuter ou de l'amender. Ce manuel fournit les outils pour acquérir ce savoir-faire indispensable à la compréhension et à la pratique de la philosophie. Rosenberg invite les étudiants - et toute personne curieuse de comprendre ce que font les philosophes - à découvrir (1) en quoi consiste un argument et ce qui permet d'apprécier sa force ou sa faiblesse, (2) comment les arguments s'enchaînent dans un essai philosophique, (3) quels sont les pièges cachés qui peuvent dévaloriser une argumentation, et(4) pourquoi, comme Rosenberg le dit, "ce n'est qu'en philosophant qu'on peut devenir philosophe ". Les nombreux exemples qui accompagnent les explications assurent la bonne compréhension des sujets abordés ; les citations et casse-têtes qui complètent le volume donnent l'occasion d'exercer les compétences acquises. Par des exemples variés présentés de manière limpide, Rosenberg nous fait découvrir les questions qui font vibrer les philosophes de son acabit, la manière dont on peut jongler logiquement avec les concepts, à quoi servent les expériences de pensée, où se nichent les erreurs de raisonnement et les pièges de la raison. Produire un raisonnement juste, contrer un raisonnement défectueux, avoir une approche critique mais bienveillante, tels sont les exercices mentaux que le lecteur est amené à réaliser, sans même s'en rendre compte, en parcourant les pages de cet ouvrage qu'on pourrait dire initiatique. Le manuel de Rosenberg est à la fois accessible, agréable à parcourir et tout à fait stimulant pour l'esprit critique. A mettre entre toutes les mains ! Nicolas Gauvrit, Esprit Critique Le livre de Rosenberg vient combler une lacune dans le genre de l'introduction à la philosophie car il propose une méthode qui n'est ni historique ni notionnelle mais argumentative. La philosophie étant essentiellement une démarche argumentative, visant à défendre une thèse avec des arguments et des raisonnements, apprendre à philosopher, dans cette perspective, ce n'est pas connaître les "idées" des "grands auteurs" qui jalonnent l'histoire de la philosophie ni les " problématiques" propres à une "notion" qu'on va pouvoir recaser dans tel ou tel sujet de dissertation ; philosopher, c'est apprendre à argumenter. Il s'agit donc, comme le dit Pascal Engel en ouverture de sa préface, "d'introduire à la philosophie par l'usage de l'argument et de la critique en acte" . Je recommande donc vivement la lecture de ce livre tonique et intéressant qui n'a pas vraiment d'équivalent en France dans le domaine (pourtant saturé) des livres d'introduction à la philosophie. Henri de Monvallier, En attendant Nadeau

09/2022

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Manga

Peuple invisible

Les histoires réunies dans ce volume complètent La promesse, achevant de rendre disponible l'intégralité des récits composés par Shohei Kusunoki. Elles ont pour la plupart été publiées dans Garo la légendaire revue d'avant-garde fondée en 1964 qui a révélé des auteurs aussi incontournables que Yoshiharu Tsuge Yoshihiro Tatsumi (édités tous deux chez Cornelius), accompagnant pendant les décennies 1960 et 1970 une jeunesse réfractaire au conservatisme de la classe dirigeante. Shohei Kusunoki a imaginé ces histoires entre 1968 et 1974 dans un Japon qui cherchait à se réinventer par une course à la modernité peu soucieuse du sort des classes populaires. Comme son ami Susumu Katsumata (Neige rouge, Cornelius), il fut marqué par l'apparition de Yoshiharu Tsuge, qu'il fréquenta à cette époque et dont l'influence se retrouve dans plusieurs des récits regroupés ici. Délaissant le registre contemporain sans renoncer à parier de son époque, Shohei Kusunoki s'attache à décrire avec justesse la vie du peuple, tout en lui insufflant une dimension épique. Au travers de genres aussi codés que le conte traditionnel ou le récit de samouraï, il décortique l'ambiguïté des rapports humains. Mettant à nu les sentiments qui unissent les êtres, les raisons pour lesquelles ils s'attirent et les malentendus qui les séparent, Shohei Kusunoki parvient, à travers un style limpide, à exprimer ce qui ne l'est pas. Un auteur immense qu'il est urgent de redécouvrir et de célébrer. Shohei Kusunoki est né le 17 janvier 1944 à Tokyo. souffre très jeune de graves problèmes cardiaques qui l'éloignent de l'école et le contraignent à rester le plus souvent inactif. C'est pendant : ces longues journées d'école buissonnière forcée que le jeune Shohei développe son intérêt pour les mangas, qu'il loue dans les librairies de prêt de son quartier. Il fonde un fanzine avec quelques ara qui aspirent comme lui à devenir mangakas. Ses auteurs favoris sont alors Tokao Saitô (Golgo 13, Glénat) ou Hiroshi Hirata (L'Ame de Kuydo, Akato). Mais son admiration se concentre plus particulièrement sur le grand Sanpei Shirato (Kamui-den, Kana), dont Shohei Kusunoki deviendra l'assistant en 1961, à dix-sept ans. Il publie ses propres histoires en tant qu'auteur à partir de 1964, notamment dans la revue Garo où il portage ne saine émulation auprès de Shin'ichi Abe (Un Gentil Garçon, Cornelius), Yoshiharu Tsuge (anthologie en sept volumes chez Cornelius) et Susumu Katsumata (Poissons en eaux troubles, Le Lézard noir), avec lequel il partagera un véritable compagnonnage. Cette carrière prometteuse est malheureusement interrompue par la maladie, qui le rattrape pendant l'été 1973.Il décédera l'année suivante à l'âge de 30 ans, avant que ne soient publiés les recueils qui lui valent le souvenir ému de ses admirateurs, dont nous espérons que cette traduction accroîtra le nombre.

06/2020

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Essais

L'attrait des toilettes

Comment tourner autour du pot ? Trône souillé, les toilettes offrent aux cinéastes un objet par trop infâme pour ne pas le regarder sans cligner des yeux. Cela explique sa durable absence des écrans : réellement entrée au cinéma avec Psychose d'Alfred Hitchcock, en 1960, la cuvette continue d'en meubler des coins rarement filmés, et alors avec cérémonie. Ce livre suit l'histoire de cet attrait contrarié. Anthologie plombière, il recense quelques dizaines de sièges ou de fosses d'où émanent des signes maudits et les relents d'une terreur archaïque qu'aucune transgression ne peut vraiment dompter. De la tentative de banalisation entreprise par Stanley Kubrick à l'euphorie de l'égout entretenue par QuentinTarantino ou Robert Rodriguez ; de la place que la comédie américaine a réservé aux lieux saints au théâtre sexuel en quoi les transforment les comédies queer, de la sublimation spéculative d'Une sale histoire de Jean Eustache à l'avilissement fécal d'Il est difficile d'être un dieu d'Alexeï Guerman, ces pages couvrent assez de trous pour hasarder quelques hypothèses sur ce que de tels regards torves disent de notre modernité hygiéniste. Car si l'on a souvent pointé la contemporanéité de l'invention des frères Lumière avec la psychanalyse, la radio, les rayons X ou les aquariums, on s'est rarement penché sur sa communauté de berceau avec le tout-à-l'égout, pierre de touche de la révolution sanitaire ayant abouti aux disciplines fécales des siècles industriels. Une telle concomittance pousse l'auteur à croire qu'il peut faire un observatoire de ce sanctuaire tombal, parce que, fosse commune des vanités privées, les béances tuyautières éclairent de leur malédiction deux phénomènes au fondement de ce qui fut l'ordre bourgeois : le sacre de l'individu et la croyance en une maîtrise sans reste de l'environnement. Ce refuge où chaque sujet se dérobe aux regards pour liquider ses reliquats conditionne l'apparition des prométhées démocratiques du vingtième siècle. C'est du moins ce que laisse songer la contemplation du monde à travers la lunette telle qu'on la trouve chez Tsaï Ming-liang, Jean-Luc Godard, David Cronenberg ou Alain Cavalier, qui en font autant le dernier bastion d'un cinéma digérant son passé que le seul isoloir qui vaille pour les derniers des hommes. Avec eux et d'autres, le livre s'efforce de jeter les bases d'une scatocritique transformant en indices de fèces tous les détours propres à l'esthétique excrémentielle, où les toilettes signifient le fécal en lui faisant écran. Par là, et non sans audace dans ses raccourcis, il entend montrer que le sort figuratif réservé au trône dit quelque chose de l'hygiénisme aux commandes de bien des politiques écologiques actuelles, parce que dans la cuvette se cristallise le mythe de la suppression de l'incompressible à la racine du refoulement des externalités industrielles. Pour le dire en un langage empruntant sa forme à sa matière, les chiottes nous disent dans quelle merde nous sommes.

06/2023

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Musique, danse

L'Art de la mise en scène. Essai d'esthétique théâtrale : émotions, médiations, réception(s)

Becq de Fouquières est un nom aujourd'hui totalement oublié des dictionnaires du théâtre ou des bibliographies sur la mise en scène. Pourtant, ce féru d'art dramatique et de scénographie signa en 1884 un véritable coup de maître en publiant, avec L'Art de la mise en scène, le premier essai théorique consacré à l'esthétique de la mise en scène théâtrale, et l'un des rares parus à ce jour sur le sujet. Cette véritable mine d'information paraît alors que la technique de la mise en scène est en passe de devenir un art, lequel jouera un rôle prépondérant dans l'avènement du statut de ""metteur en scène"". En effet, l'émergence de la mise en scène moderne est généralement datée de 1887, année de fondation du Théâtre Libre par André Antoine à Paris. En ce sens, le texte de Becq de Fouquières, paru trois ans auparavant, peut être vu et lu comme un témoignage sur la façon dont la mise en scène était alors pensée en cette époque charnière. Cet essai a aussi conservé toute son actualité. Abonné à la Comédie-Française et à l'Opéra, critique à ses heures, Becq de Fouquières laisse derrière lui l'oeuvre d'un ""prophète malgré lui de la mise en scène moderne"", comme le soulignera bien plus tard l'universitaire et historien du théâtre Bernard Dort. [Avant-propos de Frédéric Gimello-Mesplomb] Extrait : ""Quel rôle particulier est appelée à jouer la mise en scène dans l'évolution de l'art dramatique ? Jusqu'à présent, il paraît y avoir beaucoup de confusion dans les idées de ceux qui se réclament de l'école réaliste. Les théâtres semblent obéir à une tendance dangereuse qui ne peut aboutir qu'à leur ruine sans profit pour l'art. Cette tendance consiste à transformer la représentation du réel en une sorte de présentation directe, de telle sorte qu'ils cherchent à s'affranchir du procédé artistique de l'imitation et mettent leur ambition à nous intéresser à la vue des objets eux-mêmes. [... ] Par conséquent, l'art de la mise en scène ne peut avoir la prétention de prendre le pas sur l'art dramatique. Il ne le pourrait qu'en annihilant celui-ci, ce qui serait contraire à sa propre destination. Il doit donc lui rester subordonné, tout en le suivant forcément et en se préoccupant, à son exemple, du caractère individuel et particulier des objets qu'il évoque à nos yeux""".

11/2022