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Littérature étrangère

Oeuvres complètes. Tome 1, Moins que zéro, Les Lois de l'attraction, American Psycho, Zombies

Salué comme un Attrape-coeurs moderne, le premier livre de Bret Easton Ellis, Moins que zéro, lui a valu, à vingt ans, une consécration immédiate. Il est devenu le roman emblématique des années 1980, déclinant déjà tous les thèmes qui continueraient d'inspirer cette Comédie inhumaine, selon la formule de Cécile Guilbert : le règne des apparences, l'hypocrisie, le nihilisme d'une époque consumériste, l'incommunicabilité entre les êtres. Portrait acide et cru d'une jeunesse désenchantée, Moins que zéro raconte les errances d'un étudiant de la côte Est qui tente de dissiper son mal-être dans une recherche incessante de tous les plaisirs, mais auquel ni le sexe, ni l'alcool, ni l'argent n'apportent le bonheur et la puissance escomptés. Les Lois de l'attraction gravitent autour de trois garçons appartenant à cette même jeunesse dorée, dont l'existence tragique se consume de rage et de désespoir. American Psycho fit scandale aux Etats-Unis par son tableau implacable d'une société déshumanisée, incarnée par un jeune golden boy de Wall Street obsédé par l'argent et la réussite, par ailleurs serial killer performant. Zombies, évocation satirique d'un monde gangrené par le vice et la superficialité, Glamorama, qui reprend la peinture désabusée de la faune branchée new-yorkaise, Lunar Park, texte plus autobiographique mais où l'on retrouve les paradis artificiels et l'atmosphère violente et sulfureuse des précédents livres, et enfin Suite(s) impériale(s), prolongement de Moins que zéro qui marque aussi la fin d'un cycle, illustrent le génie romanesque d'un écrivain hors norme, au style précis, glacé et incisif. Son sens de l'observation, de la dérision, de la formule qui bouscule et son humour au vitriol font de Bret Easton Ellis l'un des romanciers les plus importants et les plus originaux de la littérature américaine. Les deux volumes des Oeuvres complètes contiennent : Tome 1 : Moins que zéro, Les Lois de l'attraction, American Psycho, Zombies. Tome 2 : Glamorama, Lunar Park, Suite(s) impériale(s). Cette édition, préfacée par Cécile Guilbert, comprend aussi un entretien avec l'auteur réalisé pour Paris Review par Jon-Jon Goulian.

02/2016

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Histoire de France

Un fauteuil sur la Seine. Quatre siècles d'histoire de France

En racontant la vie et les aventures des dix-huit personnages qui se sont succédé au 29e fauteuil de l’Académie française depuis 1634, Amin Maalouf ne retrace pas seulement cette «généalogie en partie fictive» dont parlait son prédécesseur Lévi-Strauss ; il nous fait revivre de manière charnelle, incarnée, quatre siècles d’histoire de France. Si «un roman est un miroir que l’on promène le long d’un chemin», selon le mot de Stendhal, le roman de la France que nous relate ici l’auteur est une Légende des Siècles à partir d’un fauteuil. Son premier occupant se noie dans la Seine, Montherlant se suicide dans son appartement avec vue sur la Seine, et l’Académie elle-même siège dans un petit périmètre longé par la Seine, entre le Louvre et le quai Conti ; unité d’un lieu à partir duquel se déploie le kaléidoscope d’une histoire en train de se faire. Le pouvoir des rois et des cardinaux, des hommes d’épée et des négociateurs, l’autorité grandissante ou déclinante des philosophes et des savants, l’influence des poètes, des librettistes, des dramaturges et des romanciers : autant de visages de la gloire qui nous parlent des âges différents de la Nation. Les conflits d’idées et d’égos, les cabales pour faire trébucher Corneille, Voltaire ou Hugo, les intrigues de couloir et les histoires d’amour contrariées tissent la trame de cette si singulière histoire de France. On revisite ici la querelle du Cid et la révocation de l’Edit de Nantes, la Fronde et le jansénisme, l’expulsion des jésuites et l’émergence de la franc-maçonnerie, la Révolution de 1789, l’insurrection du 13 Vendémiaire et le coup d’état du 18 Brumaire, le Second Empire, la guerre de 1870 et la Commune de Paris, l’invention de l’anesthésie et celle des funérailles nationales, l’Affaire Dreyfus et les grandes guerres du XXe siècle... A partir d’un simple fauteuil, lieu de mémoire fragile et chaleureux posé sur les bords de la Seine, Amin Maalouf nous fait redécouvrir les riches heures du passé de la France, la permanence de son «génie national», ainsi que ses constantes métamorphoses.

03/2016

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Littérature française

La trilogie d'Osunna Tome 3 : Rue du Dragon (1963-1967)

Avec le roman Rue du Dragon, Maïté Villacampa vient clore "La Trilogie d'Osuna". L'héroïne découvre Paris et le travail de l'art où l'oeuvre couve rue du Dragon, au Quartier latin. Entre des ombres fertiles et une maturité qui infuse, le Dragon de Luz distille des signes. Osuna de Châlus nous convie à ces pulsations secrètes lorsque se répand l'horizon pour point de départ. Capter sans capture, saisir à plein, ne rien retenir, toucher sans besoin de posséder, affine la romancière. A travers l'amour-passion sur un double fond de guerre d'Algérie et de troublantes rencontres artistiques, le fameux Dragon révèle d'étranges coordonnées. Mais ces fulgurances en forme d'offrande sont-elles saisissables en leur principe secret... ? Les choses pour Osuna sont-elles surréelles et fatales... ? Tenir et main-tenir la transe. Passage par le feu, nous conte l'auteure. A fines densités comme des particules anoblies, Maïté Villacampa vogue sur des poétiques majeures et sacrales. Avec elle, Osuna cherche la pièce manquante dont nous dessinons les contours. Au bout de mon fusain, la lumière pose des questions à l'ombre. Eprouvons alors ce qui se révèle. Anne de Commines " Une telle élégance dans ces corps d'hommes ! Elle se déployait sur cette scène minuscule avec un tel humour, une telle drôlerie, des histoires et chansons salaces ou tendres, rêvant de travestir la vie, toute la vie. Je n'avais jamais vu d'aussi près une robe du soir pailletée découvrant une épaule un peu trop carrée, des gants longs en cuir cerclés de bracelets en faux diamants et ces chignons tressés de princesse de Trébizonde, ces sourcils à la Dietrich, ces corsets de dentelles aux bas-jarretelles roses et talons aiguilles de cinéma... Des visages, oui, des visages peints rappelant ceux des clowns ou des comédiens de théâtre Nô ou encore ceux des vamps. Et sous les masques, une fois encore, la force de rire sur soi-même et sur notre commune humanité... " Extrait du roman Sur l'illustration de couverture, collage de Maïté Villacampa, figurent des éléments empruntés au peintre d'art brut Henry Darger

04/2022

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Roman d'amour, roman sentiment

The Love Hypothsis. Edition collector

(Re)découvrez Love Hypothesis dans une édition reliée avec de magnidiques effets de fabrication ! En bonus : un chapitre inédit reprenant une scène importante du roman... selon le point de vue d'Adam. " Une perle dans le monde de la comédie romantique : en plus d'être profondément intelligent, ce roman propose un délicieux moment d'évasion ! " Christina Lauren Hy-poth-è-se (nom commun) Supposition ou tentative d'explication faites sur la base de preuves limitées, servant de point de départ à des recherches plus poussées. Exemple : d'après les informations disponibles et les données collectées à ce jour, mon hypothèse est que plus je me tiens éloignée de l'amour, mieux je me porte. Olive Smith, étudiante en troisième année de thèse, ne croit pas aux relations durables ; Anh, sa meilleure amie si, raison pour laquelle Olive se trouve dans le pétrin. Afin de convaincre Anh qu'elle est heureuse en amour, Olive ne peut se contenter d'un simple mensonge : les scientifiques ont besoin de preuves. Comme tout biologiste qui se respecte, Olive panique et embrasse le premier homme qu'elle voit. Or cet homme n'est autre qu'Adam Carlsen, jeune professeur sexy et tyrannique à Stanford. Contre toute attente, Adam accepte de prétendre être son petit ami. Plus surprenant encore : il est parfait en tout point. Soudain, leur expérience est proche de la combustion, et Olive découvre que tester ses hypothèses sur l'amour peut s'avérer dangereux quand c'est son propre coeur qu'on met sous un microscope... " Des dialogues intelligents et pleins d'esprit, une galerie de personnages charmants... Un roman réaliste et amusant impossible à lâcher. "Library Journal " Un premier roman réussi ! Notre hypothèse : il marque le début d'une grande carrière pour Ali Hazelwood, cette autrice qui a l'audace d'être à la fois une grande universitaire et une romancière divinement talentueuse. " Entertainment Weekly " Avec ses personnages attachants et brillants, son style énergique et sa version originale d'un trope apprécié des fans de romance, Ali Hazelwood raconte de manière convaincante les écueils du monde universitaire. " Publishers Weekly " Désopilant et réconfortant, ce roman représente ce que la comédie romantique a de meilleur ! " Shelf Awareness " Drôle, sexy et intelligent. Une lecture formidable ! " Mariana Zapata

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Informatique

VMware vSphere 6. Concevoir une infrastructure de virtualisation

Ce livre de la collection vBook se compose d'un livre de référence sur VMware vSphere 6 pour concevoir une infrastructure de virtualisation et d'un approfondissement sous forme de vidéo qui présente les principales fonctionnalités de la suite VMware vSphere 6 : Haute disponibilité, vMotion, Virtual SAN et équilibrage de charge. Livre VMware vSphere 6 - Concevoir une infrastructure de virtualisation Préface de Pierre Dewez - Directeur général de PECB Europe Ce livre sur VMware vSphere (en version 6.5 au moment de l'écriture) présente les composants d'une infrastructure de virtualisation. Au-delà de la simple description, il donne toutes les clefs au lecteur pour concevoir une infrastructure fonctionnelle ou compléter une infrastructure déjà existante dans le respect des bonnes pratiques. Pour chaque sujet, les auteurs adoptent une approche favorisant la compréhension par le biais de schémas et d'exemples concrets. Les sujets sont ainsi traités à la fois en théorie mais également en pratique. Le livre contient de nombreux renvois vers des ressources disponibles en ligne telles que des documentations officielles, des articles de bases de connaissances et des blogs techniques. Les premiers chapitres décrivent le fonctionnement de vSphere 6.x et son positionnement dans le monde du cloud (installation, fonctionnement de l'hyperviseur et prise en main). Les chapitres suivants présentent les fonctions de base (gestion des ressources, réseau, stockage) et avancées (cluster DRS et HA) ainsi que les nouveautés associées. Certaines fonctions et produits complémentaires de VMware vSphere sont présentés car ils sont souvent inclus dans les architectures basées sur vSphere, en accord avec l'état de l'art et l'expérience des auteurs. Le dernier chapitre se concentre sur la sécurisation de vSphere 6 via les outils intégrés au produit ou disponibles dans l'écosystème VMware, notamment via la gestion des certificats (chiffrement des machines virtuelles) et l'intégration de l'autorité de certification du vCenter dans une infrastructure de clés publiques. Vidéo VMware vSphere 6 - Haute Disponibilité, vMotion, vSAN et équilibrage de charge Ces vidéos de formation sur VMware vSphere 6 s'adressent aux Administrateurs réseaux et aux Gestionnaires d'infrastructures virtuelles. Dans cette vidéo, nous détaillons les principales fonctionnalités qui composent la suite VMware vSphere 6 : - la fonctionnalité HA (High Availibility) qui assure la haute disponibilité des hôtes ESXI avec le mise en place de Fault Tolerance pour la haute disponibilité des machines virtuelles, - vMotion et storage vMotion qui permettent de manière transparente de migrer des machines virtuelles entre ESXI et banque de données, - la fonctionnalité VSAN (Virtual SAN) qui permet de créer une banque de donnée mutualisées, constituée d'un disque Flash et d'un disque mécanique, pour chaque hôte ESXI qui participe à la création du stockage, - et l'équilibrage de charge de travail pour les serveurs ESXI avec DRS. Une séquence vidéo de mise en application est associée à chaque thème étudié, afin de faciliter son assimilation et sa mise en situation, en utilisant les bonnes pratiques en matière de virtualisation. Les séquences de mise en applications sont réalisées à l'aide de vSphere Web Client et d'un script PowerCLI.

07/2019

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Littérature française

Romans. 1936-1947

En publiant Casse-pipe dans la Pléiade en 1988, Henri Godard parlait de ce roman comme d'un texte "mutilé" et il déplorait "la perte du reste". Sans doute espérait-il que ce "reste" sortirait un jour des oubliettes. Rien ne permettait alors de prévoir que ce seraient des milliers de feuillets, concernant des projets romanesques inconnus (Guerre et Londres), ou attestés mais perdus (La Légende du roi René et La Volonté du roi Krogold), ou encore déjà publiés en partie (Casse-pipe), voire en totalité (Mort à crédit et Guignol's band), qui referaient surface, comme ce fut le cas dans l'été de 2021. Les manuscrits n'avaient donc pas été mis au feu : ils hibernaient. Leur importance est considérable. Tous concernent la première moitié de l'oeuvre romanesque de Céline. Pour l'essentiel, ce sont des récits autonomes, et non pas des "avant-textes" de romans publiés par leur auteur (mais quelques-uns relèvent de cette catégorie et ils sont passionnants). S'ils peuvent avoir l'apparence de brouillons, ils ne sont les brouillons que d'eux-mêmes. Ils ont (au moins) deux intérêts : ils favorisent une meilleure compréhension de la manière dont l'oeuvre romanesque de Céline s'est constituée, et ils valent pour eux-mêmes, comme des récits inattendus et captivants. Que nous apprennent-ils ? Par exemple que ce qu'on appelle le "cycle de Ferdinand" n'a pas toujours été composé de Mort à crédit, de Casse-pipe et de Guignol's band (1936-1944). Que Guerre, Londres et le manuscrit retrouvé de Mort à crédit jouent un rôle dans l'affaire. Que la légende du roi Krogold (ou René) n'a cessé de passionner Céline. Ou encore que des liens étroits unissent Guerre et Casse-pipe. Les thèmes et la tonalité des récits retrouvés sont immédiatement reconnaissables : si les textes sont encore, stylistiquement, en chantier, leur univers, lui, est entièrement célinien. La découverte, dans Guerre, de personnages et de situations que l'on connaissait par Casse-pipe est l'une des émotions fortes que peut éprouver un amateur de Céline. On en dirait autant de la rencontre avec le Dr Yugenbitz de Londres, prototype du Clodovitz de Guignol's band. Ou de la présence, dans un récit aussi étrange que Krogold, d'une idée centrale dès Voyage, celle de la vie vécue comme une agonie. Pour recueillir ces nouveautés, deux volumes de la Pléiade ont été remis en chantier. Dans le premier (1932-1934), les textes réapparus en 2021 figurent sous un intitulé, Textes retrouvés, qui traduit leur statut et rappelle qu'il s'agit de manuscrits, non de romans mis au point par Céline. De même, dans le deuxième (1936-1947), les séquences nouvelles de Casse-pipe sont réunies sous la rubrique Scènes retrouvées. Quant aux éditions des romans publiés du vivant de Céline, elles ont été revues et enrichies d'appendices nouveaux. Du manuscrit et du dactylogramme de Voyage, qui n'étaient pas accessibles dans les années 1980, il a été tiré des transcriptions révélatrices. Le passionnant manuscrit de travail de Mort à crédit,

05/2023

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Littérature française

Romans. 1952-1955

En publiant Casse-pipe dans la Pléiade en 1988, Henri Godard parlait de ce roman comme d'un texte "mutilé" et il déplorait "la perte du reste". Sans doute espérait-il que ce "reste" sortirait un jour des oubliettes. Rien ne permettait alors de prévoir que ce seraient des milliers de feuillets, concernant des projets romanesques inconnus (Guerre et Londres), ou attestés mais perdus (La Légende du roi René et La Volonté du roi Krogold), ou encore déjà publiés en partie (Casse-pipe), voire en totalité (Mort à crédit et Guignol's band), qui referaient surface, comme ce fut le cas dans l'été de 2021. Les manuscrits n'avaient donc pas été mis au feu : ils hibernaient. Leur importance est considérable. Tous concernent la première moitié de l'oeuvre romanesque de Céline. Pour l'essentiel, ce sont des récits autonomes, et non pas des "avant-textes" de romans publiés par leur auteur (mais quelques-uns relèvent de cette catégorie et ils sont passionnants). S'ils peuvent avoir l'apparence de brouillons, ils ne sont les brouillons que d'eux-mêmes. Ils ont (au moins) deux intérêts : ils favorisent une meilleure compréhension de la manière dont l'oeuvre romanesque de Céline s'est constituée, et ils valent pour eux-mêmes, comme des récits inattendus et captivants. Que nous apprennent-ils ? Par exemple que ce qu'on appelle le "cycle de Ferdinand" n'a pas toujours été composé de Mort à crédit, de Casse-pipe et de Guignol's band (1936-1944). Que Guerre, Londres et le manuscrit retrouvé de Mort à crédit jouent un rôle dans l'affaire. Que la légende du roi Krogold (ou René) n'a cessé de passionner Céline. Ou encore que des liens étroits unissent Guerre et Casse-pipe. Les thèmes et la tonalité des récits retrouvés sont immédiatement reconnaissables : si les textes sont encore, stylistiquement, en chantier, leur univers, lui, est entièrement célinien. La découverte, dans Guerre, de personnages et de situations que l'on connaissait par Casse-pipe est l'une des émotions fortes que peut éprouver un amateur de Céline. On en dirait autant de la rencontre avec le Dr Yugenbitz de Londres, prototype du Clodovitz de Guignol's band. Ou de la présence, dans un récit aussi étrange que Krogold, d'une idée centrale dès Voyage, celle de la vie vécue comme une agonie. Pour recueillir ces nouveautés, deux volumes de la Pléiade ont été remis en chantier. Dans le premier (1932-1934), les textes réapparus en 2021 figurent sous un intitulé, Textes retrouvés, qui traduit leur statut et rappelle qu'il s'agit de manuscrits, non de romans mis au point par Céline. De même, dans le deuxième (1936-1947), les séquences nouvelles de Casse-pipe sont réunies sous la rubrique Scènes retrouvées. Quant aux éditions des romans publiés du vivant de Céline, elles ont été revues et enrichies d'appendices nouveaux. Du manuscrit et du dactylogramme de Voyage, qui n'étaient pas accessibles dans les années 1980, il a été tiré des transcriptions révélatrices. Le passionnant manuscrit de travail de Mort à crédit,

05/2023

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Littérature française

Romans. 1932-1934

En publiant Casse-pipe dans la Pléiade en 1988, Henri Godard parlait de ce roman comme d'un texte "mutilé" et il déplorait "la perte du reste". Sans doute espérait-il que ce "reste" sortirait un jour des oubliettes. Rien ne permettait alors de prévoir que ce seraient des milliers de feuillets, concernant des projets romanesques inconnus (Guerre et Londres), ou attestés mais perdus (La Légende du roi René et La Volonté du roi Krogold), ou encore déjà publiés en partie (Casse-pipe), voire en totalité (Mort à crédit et Guignol's band), qui referaient surface, comme ce fut le cas dans l'été de 2021. Les manuscrits n'avaient donc pas été mis au feu : ils hibernaient. Leur importance est considérable. Tous concernent la première moitié de l'oeuvre romanesque de Céline. Pour l'essentiel, ce sont des récits autonomes, et non pas des "avant-textes" de romans publiés par leur auteur (mais quelques-uns relèvent de cette catégorie et ils sont passionnants). S'ils peuvent avoir l'apparence de brouillons, ils ne sont les brouillons que d'eux-mêmes. Ils ont (au moins) deux intérêts : ils favorisent une meilleure compréhension de la manière dont l'oeuvre romanesque de Céline s'est constituée, et ils valent pour eux-mêmes, comme des récits inattendus et captivants. Que nous apprennent-ils ? Par exemple que ce qu'on appelle le "cycle de Ferdinand" n'a pas toujours été composé de Mort à crédit, de Casse-pipe et de Guignol's band (1936-1944). Que Guerre, Londres et le manuscrit retrouvé de Mort à crédit jouent un rôle dans l'affaire. Que la légende du roi Krogold (ou René) n'a cessé de passionner Céline. Ou encore que des liens étroits unissent Guerre et Casse-pipe. Les thèmes et la tonalité des récits retrouvés sont immédiatement reconnaissables : si les textes sont encore, stylistiquement, en chantier, leur univers, lui, est entièrement célinien. La découverte, dans Guerre, de personnages et de situations que l'on connaissait par Casse-pipe est l'une des émotions fortes que peut éprouver un amateur de Céline. On en dirait autant de la rencontre avec le Dr Yugenbitz de Londres, prototype du Clodovitz de Guignol's band. Ou de la présence, dans un récit aussi étrange que Krogold, d'une idée centrale dès Voyage, celle de la vie vécue comme une agonie. Pour recueillir ces nouveautés, deux volumes de la Pléiade ont été remis en chantier. Dans le premier (1932-1934), les textes réapparus en 2021 figurent sous un intitulé, Textes retrouvés, qui traduit leur statut et rappelle qu'il s'agit de manuscrits, non de romans mis au point par Céline. De même, dans le deuxième (1936-1947), les séquences nouvelles de Casse-pipe sont réunies sous la rubrique Scènes retrouvées. Quant aux éditions des romans publiés du vivant de Céline, elles ont été revues et enrichies d'appendices nouveaux. Du manuscrit et du dactylogramme de Voyage, qui n'étaient pas accessibles dans les années 1980, il a été tiré des transcriptions révélatrices. Le passionnant manuscrit de travail de Mort à crédit,

05/2023

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Littérature française

Romans. 1957-1961

En publiant Casse-pipe dans la Pléiade en 1988, Henri Godard parlait de ce roman comme d'un texte "mutilé" et il déplorait "la perte du reste". Sans doute espérait-il que ce "reste" sortirait un jour des oubliettes. Rien ne permettait alors de prévoir que ce seraient des milliers de feuillets, concernant des projets romanesques inconnus (Guerre et Londres), ou attestés mais perdus (La Légende du roi René et La Volonté du roi Krogold), ou encore déjà publiés en partie (Casse-pipe), voire en totalité (Mort à crédit et Guignol's band), qui referaient surface, comme ce fut le cas dans l'été de 2021. Les manuscrits n'avaient donc pas été mis au feu : ils hibernaient. Leur importance est considérable. Tous concernent la première moitié de l'oeuvre romanesque de Céline. Pour l'essentiel, ce sont des récits autonomes, et non pas des "avant-textes" de romans publiés par leur auteur (mais quelques-uns relèvent de cette catégorie et ils sont passionnants). S'ils peuvent avoir l'apparence de brouillons, ils ne sont les brouillons que d'eux-mêmes. Ils ont (au moins) deux intérêts : ils favorisent une meilleure compréhension de la manière dont l'oeuvre romanesque de Céline s'est constituée, et ils valent pour eux-mêmes, comme des récits inattendus et captivants. Que nous apprennent-ils ? Par exemple que ce qu'on appelle le "cycle de Ferdinand" n'a pas toujours été composé de Mort à crédit, de Casse-pipe et de Guignol's band (1936-1944). Que Guerre, Londres et le manuscrit retrouvé de Mort à crédit jouent un rôle dans l'affaire. Que la légende du roi Krogold (ou René) n'a cessé de passionner Céline. Ou encore que des liens étroits unissent Guerre et Casse-pipe. Les thèmes et la tonalité des récits retrouvés sont immédiatement reconnaissables : si les textes sont encore, stylistiquement, en chantier, leur univers, lui, est entièrement célinien. La découverte, dans Guerre, de personnages et de situations que l'on connaissait par Casse-pipe est l'une des émotions fortes que peut éprouver un amateur de Céline. On en dirait autant de la rencontre avec le Dr Yugenbitz de Londres, prototype du Clodovitz de Guignol's band. Ou de la présence, dans un récit aussi étrange que Krogold, d'une idée centrale dès Voyage, celle de la vie vécue comme une agonie. Pour recueillir ces nouveautés, deux volumes de la Pléiade ont été remis en chantier. Dans le premier (1932-1934), les textes réapparus en 2021 figurent sous un intitulé, Textes retrouvés, qui traduit leur statut et rappelle qu'il s'agit de manuscrits, non de romans mis au point par Céline. De même, dans le deuxième (1936-1947), les séquences nouvelles de Casse-pipe sont réunies sous la rubrique Scènes retrouvées. Quant aux éditions des romans publiés du vivant de Céline, elles ont été revues et enrichies d'appendices nouveaux. Du manuscrit et du dactylogramme de Voyage, qui n'étaient pas accessibles dans les années 1980, il a été tiré des transcriptions révélatrices. Le passionnant manuscrit de travail de Mort à crédit,

05/2023

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Littérature française

Romans. 1952-1961, Coffret en 2 volumes

En publiant Casse-pipe dans la Pléiade en 1988, Henri Godard parlait de ce roman comme d'un texte "mutilé" et il déplorait "la perte du reste". Sans doute espérait-il que ce "reste" sortirait un jour des oubliettes. Rien ne permettait alors de prévoir que ce seraient des milliers de feuillets, concernant des projets romanesques inconnus (Guerre et Londres), ou attestés mais perdus (La Légende du roi René et La Volonté du roi Krogold), ou encore déjà publiés en partie (Casse-pipe), voire en totalité (Mort à crédit et Guignol's band), qui referaient surface, comme ce fut le cas dans l'été de 2021. Les manuscrits n'avaient donc pas été mis au feu : ils hibernaient. Leur importance est considérable. Tous concernent la première moitié de l'oeuvre romanesque de Céline. Pour l'essentiel, ce sont des récits autonomes, et non pas des "avant-textes" de romans publiés par leur auteur (mais quelques-uns relèvent de cette catégorie et ils sont passionnants). S'ils peuvent avoir l'apparence de brouillons, ils ne sont les brouillons que d'eux-mêmes. Ils ont (au moins) deux intérêts : ils favorisent une meilleure compréhension de la manière dont l'oeuvre romanesque de Céline s'est constituée, et ils valent pour eux-mêmes, comme des récits inattendus et captivants. Que nous apprennent-ils ? Par exemple que ce qu'on appelle le "cycle de Ferdinand" n'a pas toujours été composé de Mort à crédit, de Casse-pipe et de Guignol's band (1936-1944). Que Guerre, Londres et le manuscrit retrouvé de Mort à crédit jouent un rôle dans l'affaire. Que la légende du roi Krogold (ou René) n'a cessé de passionner Céline. Ou encore que des liens étroits unissent Guerre et Casse-pipe. Les thèmes et la tonalité des récits retrouvés sont immédiatement reconnaissables : si les textes sont encore, stylistiquement, en chantier, leur univers, lui, est entièrement célinien. La découverte, dans Guerre, de personnages et de situations que l'on connaissait par Casse-pipe est l'une des émotions fortes que peut éprouver un amateur de Céline. On en dirait autant de la rencontre avec le Dr Yugenbitz de Londres, prototype du Clodovitz de Guignol's band. Ou de la présence, dans un récit aussi étrange que Krogold, d'une idée centrale dès Voyage, celle de la vie vécue comme une agonie. Pour recueillir ces nouveautés, deux volumes de la Pléiade ont été remis en chantier. Dans le premier (1932-1934), les textes réapparus en 2021 figurent sous un intitulé, Textes retrouvés, qui traduit leur statut et rappelle qu'il s'agit de manuscrits, non de romans mis au point par Céline. De même, dans le deuxième (1936-1947), les séquences nouvelles de Casse-pipe sont réunies sous la rubrique Scènes retrouvées. Quant aux éditions des romans publiés du vivant de Céline, elles ont été revues et enrichies d'appendices nouveaux. Du manuscrit et du dactylogramme de Voyage, qui n'étaient pas accessibles dans les années 1980, il a été tiré des transcriptions révélatrices. Le passionnant manuscrit de travail de Mort à crédit,

05/2023

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Littérature française

Romans. 1932-1947, Coffret en 2 volumes

En publiant Casse-pipe dans la Pléiade en 1988, Henri Godard parlait de ce roman comme d'un texte "mutilé" et il déplorait "la perte du reste". Sans doute espérait-il que ce "reste" sortirait un jour des oubliettes. Rien ne permettait alors de prévoir que ce seraient des milliers de feuillets, concernant des projets romanesques inconnus (Guerre et Londres), ou attestés mais perdus (La Légende du roi René et La Volonté du roi Krogold), ou encore déjà publiés en partie (Casse-pipe), voire en totalité (Mort à crédit et Guignol's band), qui referaient surface, comme ce fut le cas dans l'été de 2021. Les manuscrits n'avaient donc pas été mis au feu : ils hibernaient. Leur importance est considérable. Tous concernent la première moitié de l'oeuvre romanesque de Céline. Pour l'essentiel, ce sont des récits autonomes, et non pas des "avant-textes" de romans publiés par leur auteur (mais quelques-uns relèvent de cette catégorie et ils sont passionnants). S'ils peuvent avoir l'apparence de brouillons, ils ne sont les brouillons que d'eux-mêmes. Ils ont (au moins) deux intérêts : ils favorisent une meilleure compréhension de la manière dont l'oeuvre romanesque de Céline s'est constituée, et ils valent pour eux-mêmes, comme des récits inattendus et captivants. Que nous apprennent-ils ? Par exemple que ce qu'on appelle le "cycle de Ferdinand" n'a pas toujours été composé de Mort à crédit, de Casse-pipe et de Guignol's band (1936-1944). Que Guerre, Londres et le manuscrit retrouvé de Mort à crédit jouent un rôle dans l'affaire. Que la légende du roi Krogold (ou René) n'a cessé de passionner Céline. Ou encore que des liens étroits unissent Guerre et Casse-pipe. Les thèmes et la tonalité des récits retrouvés sont immédiatement reconnaissables : si les textes sont encore, stylistiquement, en chantier, leur univers, lui, est entièrement célinien. La découverte, dans Guerre, de personnages et de situations que l'on connaissait par Casse-pipe est l'une des émotions fortes que peut éprouver un amateur de Céline. On en dirait autant de la rencontre avec le Dr Yugenbitz de Londres, prototype du Clodovitz de Guignol's band. Ou de la présence, dans un récit aussi étrange que Krogold, d'une idée centrale dès Voyage, celle de la vie vécue comme une agonie. Pour recueillir ces nouveautés, deux volumes de la Pléiade ont été remis en chantier. Dans le premier (1932-1934), les textes réapparus en 2021 figurent sous un intitulé, Textes retrouvés, qui traduit leur statut et rappelle qu'il s'agit de manuscrits, non de romans mis au point par Céline. De même, dans le deuxième (1936-1947), les séquences nouvelles de Casse-pipe sont réunies sous la rubrique Scènes retrouvées. Quant aux éditions des romans publiés du vivant de Céline, elles ont été revues et enrichies d'appendices nouveaux. Du manuscrit et du dactylogramme de Voyage, qui n'étaient pas accessibles dans les années 1980, il a été tiré des transcriptions révélatrices. Le passionnant manuscrit de travail de Mort à crédit,

05/2023

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Critique Roman

Les clés de la Terre du Milieu

"Pourquoi faire reparaître en 2022 un livre publié il y a cinquante ans, alors que de nombreux ouvrages ont paru sur l'oeuvre de J. R. R. Tolkien, comme le désormais classique J. R. R. Tolkien, auteur du siècle, de Tom Shippey (Bragelonne, 2016) et le Dictionnaire Tolkien (Bragelonne, 2019) ? En 1972, on ne connaissait d'ailleurs ni Le Silmarillion, publié par Christopher Tolkien en 1977, ni les Contes et légendes inachevés (1980)... et pourtant, Paul Kocher (1907-1998), ancien professeur à Stanford, bon connaisseur des littératures des XVIe-XIXe siècles, nous propose dans ce livre une irremplaçable vue d'ensemble de l'oeuvre telle qu'elle était connue à la fin de la vie de J. R. R. Tolkien (1892-1973). A partir du Seigneur des Anneaux, il livre une interprétation éclairant aussi bien Le Hobbit que des textes moins connus mais fondamentaux, comme l'essai sur le merveilleux et la Fantasy (Du conte de fées), les " contes " Feuille, de Niggle et Smith de Grand Wootton, sans oublier le malicieux Fermier Gilles de Ham, ou encore le saisissant Retour de Beorhtnoth et les textes d'inspiration médiévale (Imram, Le Lai d'Aotrou et Itroun - inédits en français à ce jour), jusqu'au recueil poétique intitulé Les Aventures de Tom Bombadil. Toute la cohérence de l'oeuvre " vivante " de J. R. R. Tolkien apparaît sous la plume de Paul Kocher, qui nous montre qu'elle est traversée par une réflexion sur l'héroïsme et la liberté, l'usage mesuré de la force, sur la faiblesse paradoxale du mal et la fascination du pouvoir - à mille lieues du faux procès de " manichéisme " ; ou encore par un dosage savant entre le merveilleux et le familier qui permet d'entrer dans ce monde inventé ; par une mélancolie visible dans le destin des elfes quittant la Terre du Milieu ; par une méditation sur la vie humaine symbolisée par des peuples aussi semblables et différents que les nains et les elfes, les ents et les hobbits... certaines analyses concernant Aragorn ou Sauron, l'Anneau et la nature du mal n'ont jamais été dépassées mais ont été copiées et répétées maintes fois depuis. De nombreuses hypothèses et intuitions - même si l'auteur de ces lignes ne souscrit pas à l'intégralité des réflexions - se sont révélées justes depuis la parution de ce livre. Ce texte essentiel, qui a d'ailleurs reçu un Mythopoeic Scholarship Award, les lecteurs francophones peuvent aujourd'hui le découvrir dans une édition enfin complète (l'important chapitre 7 ainsi que presque toutes les notes ayant été omis dans l'édition précédente, de 1981), dans une traduction revue par Agnès Marot et complétée par Aurélie Brémont, Vincent Ferré et Pauline Loquin". Vincent Ferré

02/2022

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Religion

L'Homme est une espérance de Dieu

Wagner (Charles): le nom de ce pasteur, écrivain prolifique, est sorti de notre mémoire et de nos dictionnaires. Notre oubli concerne toute une génération et toute une famille d'esprits, et il commence à être heureusement réparé. Quinet, Renouvier, Buisson, mais aussi Pécaut, Steeg, Henry Michel, Pauline Kergomard..., ont été, depuis vingt ans, relus, réédités, fortement commentés. Le présent ouvrage contribuera à hisser Charles Wagner au rang qui était le sien à l'époque: l'un de leurs pairs, et peut-être le plus puissamment original avec le Pécaut du " Port-Royal laïque " qu'était Fontenay-aux-Roses. Charles Wagner a été célèbre en son temps. Ses livres ont été constamment réédités. Jeunesse, paru en 1892, a participé de tout un réveil spiritualiste dans une France que l'on avait pu croire définitivement satisfaite d'une morale positiviste. Ce sont les années où Claudel et Charles de Foucauld se convertissent, où Blondel et Bergson renouvellent la philosophie française, où un groupe d'amis choisis, dont Wagner, crée l'Union pour l'action morale dont le but, si difficile à rejoindre, fut de ne laisser la France basculer ni dans un catholicisme politique ni dans une laïcité antireligieuse. Wagner se trouve ainsi au confluent d'une série de milieux qui concourent à nourrir l'esprit républicain, des protestants, des spiritualistes, des juifs, des quêteurs d'une religiosité laïque. Il entretient de belles amitiés, très significatives, dont celle avec Ferdinand Buisson, homme-orchestre de la laïcité scolaire. Buisson développe une conception de la libre-pensée très éloignée des habituelles certitudes antireligieuses de ces milieux; Wagner est de ceux qui font vivre l'expression aujourd'hui vieillie, mais importante, de libres croyants. Tous deux témoignent pour une foule d'esprits sincères, passés par le crible du dreyfusisme, qui redoutent plus que tout une laïcité spirituellement desséchée ou indifférente. À leurs yeux, la République est bien plus qu'une constitution ou une arithmétique des droits et des devoirs: elle doit se poser la question de l'intériorité et du sens. Et Wagner est de ceux qui viennent lui rappeler que " les sociétés ne vivent pas seulement de travail industriel, de science, de politique; qu'elles vivent aussi d'activité morale. C'est dire simplement qu'elles vivent de ce qui fait vivre l'homme tout entier ". (Félix Pécaut) Il faut se réjouir que la table des matières de cette anthologie soit aussi variée, aussi franchement religieuse et aussi franchement laïque à la fois, qu'elle nous propose "Prière" et "La mort" aussi bien que "Laicité" ou "Humanisme". Wagner eût aimé une telle anthologie, lui dont la religion était si laïque, et l'humanité si religieuse. (extraits de l'Avant-propos de Patrick Cabanel)

05/2007

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Littérature étrangère

Comédie cubaine

" A l'est, il y a les montagnes et la révolution qui fait rage. Au sud se répandent les marais incrustés de sel et les débris du passé. A l'ouest, sous un soleil arrogant qui ne se couche jamais, se trouve la capitale, la splendeur urbaine de l'art, de la poésie et de la politique. Au nord, au-delà des collines et des plaines, il y a le désert de la mer et, à une journée de bateau, le mirage de l'Amérique, forgé dans le béton et l'espoir. " A Cuba, le petit village de la Piedra Negra se vide de ses hommes, partis faire la révolution. Il ne reste sur place que les lâches, les idiots et les vieux. Ceux qui reviennent, estropiés, dans le meilleur des cas, passent leur temps à boire l'eau-de-vie locale, qui a le pouvoir de procurer l'oubli à ceux en ont besoin. Aussi, la jeune Elena aide-t-elle son distillateur de père pour faire face à la demande croissante. Mais quand Elena apprend que ses deux frères ne rentreront pas, elle éprouve le désir d'enchanter le monde autrement que par l'ivresse. Elle se met à écrire de la poésie et déclame ses poèmes sur la place du village. C'est alors qu'elle rencontre Daniel Arcilla, célèbre poète révolutionnaire, qui va changer sa vie. Par amour, Elena quitte son village natal pour vivre à La Havane, où la censure fait rage. Mais dans cette ville qui fourmille d'espions, écrire l'expose à des dangers dont elle ignore tout. " Medina donne le meilleur de lui-même dans ce roman irrésistible, teinté d'absurde et d'humour noir. " Booklist " Une fable sombre, qui rend hommage à l'esprit des poètes, et dans laquelle le lyrisme et la métaphore sont des armes dangereuses. " Kirkus " Comédie cubaine rappelle que ce qu'on attend d'une révolution, c'est qu'elle nous remplisse le coeur de poésie, pas qu'elle bâillonne les poètes. " Bob Shacochis " Un roman où se côtoient la poésie et la satire politique. Une immersion onirique dans le Cuba d'après la révolution, tour à tour tragique et comique. On retrouve dans ce texte l'étrange beauté de la prose de Jodorowsky. " National Public Radio " Poète, romancier, traducteur et essayiste reconnu, Pablo Medina est un véritable magicien des lettres, et Comédie cubaine est son meilleur sortilège - un roman lumineux sur la poésie et l'amour à l'épreuve de la barbarie. Plein d'esprit, traversé par un puissant élan vital, Comédie cubaine est une incantation - à une île, à une époque révolue, et à cette chose dont manquent cruellement les hommes : la sagesse. " Junot Diaz

06/2020

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Pléiades

Oeuvres romanesques. Tome 1, Poèmes de guerre et d'après-guerre

"Il n'est peut-être pas le plus grand, mais l'un des plus grands. Il peut encore défendre son titre de champion du monde, et je ne vois personne, dans la génération actuelle, qui puisse le lui ravir. Il est notre Byron, le héros couvert de gloire, couvert de femmes, couvert d'argent... Nous ne sommes pas les derniers, en France, à l'avoir aimé. Nous avions des raisons pour cela. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, nous avions accueilli un jeune Américain pauvre et déjà père de famille, qui se promenait dans nos rues et le long de notre fleuve, s'arrêtait dans nos bistrots pour y boire notre vin et écrivait dans des cahiers d'écolier des histoires de soldats et de chasseurs. Il allait au Musée du Luxembourg pour apprendre de nos peintres, M. Cézanne et M. Degas, à dire "la chose vraie". A Paris, Hemingway a vécu, aimé, écrit. Il n'a pas oublié sa dette envers notre ville et il lui a élevé un temple dédié au souvenir et au bonheur enfui : Paris est une fête. On trouvera ce texte dans le premier volume des Ouvres complètes de Hemingway. On y trouvera aussi Le Soleil se lève aussi, d'un accent si neuf, si souvent imité depuis, et L'Adieu aux armes qui demeure, comme l'a dit Malraux, le plus beau roman d'amour de la littérature moderne. La qualité des traductions de ces textes, dues à M. E. Coindreau, n'est plus à louer. On trouvera enfin, avec les nouvelles charmantes du cycle de Nick Adams qui nous donnent un portrait de l'auteur à dix-huit ans, quand il chassait et pêchait dans les forêts du Michigan, paradis perdu de son enfance, un texte jusqu'alors inédit en français : Torrents de printemps, amusante satire de certains maîtres que l'écrivain avait admirés et qu'il pastichait : ainsi un jeune homme qui pressent son génie signifie à ceux à qui il doit le plus son désir d'émancipation : c'est Barrès devant Renan, Montherlant devant Barrès, Hemingway devant Sherwood Anderson... Hemingway est le premier écrivain étranger contemporain à figurer dans le Panthéon de la Pléiade. Un jour, il faudra qu'une plaque soit apposée au coin de l'une de ces petites rues de la Montagne Sainte-Geneviève qu'Ernest Hemingway, romancier américain, 1899-1961, a si souvent parcourues. En attendant cet hommage municipal, voici un petit monument fait de papier bible, d'encre, de cuir et de colle, auquel les meilleurs esprits et les meilleurs ouvriers ont collaboré - le plus beau monument qu'un écrivain puisse souhaiter." Michel Mohrt, 1966.

01/1966

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Littérature étrangère

Le prisonnier du ciel

Barcelone, 1957. Les membres de la librairie Sempere & fils - Daniel, sa femme Béa, son père et son complice de toujours, Fermín Romero de Torres - s'apprêtent à célébrer Noël. Fermín prépare son mariage, pourtant quelque chose le tourmente. Malgré l'insistance de Daniel, il refuse de se confier. Tout change le jour où un inquiétant personnage se présente à la librairie. Après avoir acheté une édition rare du Comte de Monte Cristo, il la dédicace à Fermín. Mais pourquoi signe-t-il du patronyme de ce dernier ? Et quels sont ces secrets qu'il menace de dévoiler ? Poussé dans ses retranchements par Daniel, Fermín lève le voile sur les années les plus terribles de son existence. 1939. La guerre civile, commencée en 1936, vient de se terminer avec la victoire franquiste. Dans la forteresse de Montjuïc, prison damnée qui domine Barcelone, croupissent une poignée d'opposants au régime. Fermín fait partie de ce groupe d'hommes haut en couleur, amateurs de blagues et solidaires les uns des autres. Très vite, il se lie avec son plus proche voisin, David Martín, l'écrivain de La Ville des maudits. David Martín, un être à moitié fou, comme possédé par une âme étrangère à la sienne, fait l'objet d'une surveillance très spéciale de la part du directeur. Grand lecteur, romancier à succès, il a l'habitude d'égayer les journées de ses compagnons en leur racontant des histoires. Salgado, le camarade de cellule de Fermín, est d'une autre trempe : criminel endurci, il a assassiné toute une famille pour lui voler ses millions. Malgré les tortures répétées, il refuse de révéler où il a caché son trésor. Après une séance particulièrement violente, Salgado, en plein délire, dévoile malgré lui à Fermín l'endroit où il a caché la clef qui doit conduire à l'argent. Aidé par Martín, Fermín concocte son évasion. Il vole la clef de Salgado, puis, imitant le comte de Monte Cristo, il se fait passer pour mort et se glisse dans le sac destiné aux cadavres. Une fois son évasion réussie, Fermín se forge une nouvelle identité. Après avoir cherché, en vain, le lieu du trésor, il choisit de mener une existence tranquille auprès de ses amis de la librairie Sempere. Mais, au bout de dix-huit ans, le mystérieux inconnu qui ressemble tant à Salgado vient lui demander des comptes. Une lutte pleine de haine et de peur s'engage entre eux. Des secrets de sinistre mémoire remontent du passé, les protagonistes qui, dans l'ombre, continuent à tirer les ficelles, se mettent en mouvement. Le bonheur des uns, la vie des autres et peut-être même l'existence du Cimetière des Livres Oubliés sont menacés.

11/2012

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Histoire internationale

Congo, une histoire

Ce livre est l'histoire, fidèle, rigoureuse, éminemment documentée et absolument romanesque d'un pays. L'histoire d'un peuple, d'une nation, d'un fleuve sur lequel s'aventurèrent Stanley et les premiers marchands d'esclaves, les envoyés du roi des Belges, et ceux venus tracer les lignes frontalières de cette immensité géographique appelée Congo. Ainsi David Van Reybrouck retrace-t-il le destin tumultueux de ce pays, de la préhistoire à nos jours. De la colonisation à l'indépendance, il entremêle les faits historiques et le récit de ses rencontres, son livre prend alors une dimension très personnelle où l'empathie à l'égard de ses interlocuteurs est fondamentale. Parmi ces figures généreuses, le lecteur se souviendra de ces anciens qui content au jeune Belge des aventures extraordinaires remontant jusqu'à l'époque précoloniale. Alternant passages explicatifs et narratifs, David Van Reybrouck prend tour à tour sa plume d'historien, de romancier, de journaliste et d'auteur de théâtre - quatre "territoires" d'écriture - qu'il travaille avec virtuosité, passant de l'ample rigueur d'une Histoire du Congo à la sensibilité littéraire d'un grand récit de voyageur : une construction qui donne à ce livre son rythme, sa vivacité, sa singularité. Au fil du temps, il rencontre des acteurs essentiels des débuts de l'indépendance, de l'ère Mobutu et des guerres qui ont éprouvé le pays depuis l'arrivée au pouvoir des Kabila, il retrouve des victimes et des bourreaux - tel ce seigneur de guerre au Kivu - qui se confient à lui et offrent des témoignages inédits où le tragique le dispute à un comique féroce. Mais Congo, une Histoire est aussi un hymne jubilatoire à la vitalité de tout un peuple, à sa créativité musicale et artistique, à sa capacité de survie dans une économie de la débrouillardise qui, en l'absence de structures, se mondialise naturellement : alors que s'installent déjà une population chinoise venue exploiter les richesses du sous-sol, certains importateurs congolais vont aujourd'hui se fournir à Guangzhou. Le XXIe siècle sera peut-être celui de l'âge d'or du Congo... Paru à l'occasion du cinquantenaire de l'indépendance du Congo, ce grand livre a valu à son auteur le prix Ako (le Goncourt belgo-néerlandais). Véritable best-seller en V. O. (plus de 300 000 exemplaires vendus), Congo est traduit dans de nombreux pays. Pourquoi cet engouement international ? Parce que nous avons tous en Europe un passé colonial et l'histoire du Congo est le symbole même de la mainmise européenne sur l'Afrique, de ses succès, de ses excès, de ses échecs et des conséquences brûlantes de nos récentes interventions sur le continent africain. ?? ?? ?? ??

09/2012

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Littérature française

9 : Tome 1, C'est arrivé la nuit ; Tome 2, Le crépuscule des fauves

Les deux premiers tomes de la série réunis dans un magnifique volume cartonné. Ils sont hors-la-loi Mais ils oeuvrent pour le bien Ils sont amis et partagent leurs secrets Pourtant ils ne se sont jamais rencontrés Jusqu'au jour où... 9 Robins des Bois d'aujourd'hui, 9 hors la loi qui oeuvrent pour le bien au péril de leur vie. Un roman d'espionnage engagé qui dévoile de manière éblouissante les dérives de notre époque. Mot de l'auteur : " Depuis vingt ans, j'écris pour voir le monde en couleurs... Pour me calmer aussi ! ... Mais à quoi sert d'être romancier, si ce n'est pour raconter des histoires qui interpellent, pour se poser des questions ? Je m'en suis posé à chaque page. Alors j'ai mené l'enquête, aussi mordu qu'un reporter, résolu. Je suis parti à la rencontre des vrais protagonistes, des hors-la-loi au coeur d'or, des vilains bien sous tous rapports, des manipulateurs, des faussaires, des passeurs, des assassins en col blanc, des putains magnifiques, des journalistes risquant leur peau pour que la vérité éclate, et, ce faisant, j'ai découvert l'indicible. Cette histoire a bien failli me rendre schizophrénique... J'avais pour habitude de me laisser entraîner par deux personnages auxquels je m'attachais, et le roman terminé, je les laissais partir ensemble. Mais cette fois, ils sont 9 et forment une bande de copains à laquelle j'ai tout fait pour appartenir. Et j'y suis arrivé, possédé. Cette année, nul besoin de leur dire au revoir. Parce que l'histoire continue et qu'elle est loin d'être terminée. Bienvenue dans le monde de 9 ! Et bonne lecture, " Marc Levy Ils en parlent : " Vous avez réussi un roman qu'on ne peut pas lâcher. On est entre Millénium et James Bond, avec un rythme haletant, une écriture électrique. Le roman se dévore comme une série. " François Busnel, La Grande Librairie. " Les portraits des personnages sont magnifiques avec leur fêlure et leur passé... Le fabuleux conteur sait tenir en haleine son lecteur. " Le Figaro Littéraire, Mohammed Aïssaoui. " Marc Levy signe une fresque ambitieuse. Un panaché de Millénium et de James Bond. " RTL, Bernard Lehut. " Un roman à cent à l'heure qui se dévore comme une excellente série. Emouvant, intelligent et très engagé. Vivement le tome 2 ! " Le Parisien. " Un suspens trépidant à travers le monde. Vous allez adorer ces 9 personnages". Patrick Simonin, TV5 Monde. " Les personnages sont formidables, on les aime tout de suite". BFM. " Un roman fort et palpitant". Version Femina . " Il y a du suspens, c'est haletant tout du long". Catherine Ceylac, Clique, Canal Plus.

12/2021

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Critique littéraire

Julien Green un voyageur sur la terre

Paru en 1926, " Le Voyageur sur la terre " est l'une des premières nouvelles de Julien Green. Titre emblématique pour un romancier, diariste, essayiste, dramaturge, dont le cheminement sur terre et dans le monde littéraire fut aussi durable que discret. Né à Paris de parents américains, il ne cesse dès son enfance, en passant de son domicile à l'école, de " voyager " entre deux langues et deux cultures, comme il nous le montre dans le premier volume de son autobiographie au titre évocateur : Partir avant le jour. Son œuvre porte la trace de ce va-et-vient constant entre la France et l'Amérique. Avide de beauté et de culture, il ne cessera par ailleurs de voyager dans bien des pays, comme en témoigne son immense Journal qui s'étend de 1919 à 1998, et dont il a tiré un Journal de voyage. Arpenteur du monde, il l'est également de la ville. Les rues de Paris, en particulier, auxquelles il a consacré un petit ouvrage nimbé de poésie, résonnent des échos de ses pas de jeune homme fuyant l'enfermement, à la recherche d'aventures et de rencontres. Ses errances, qui seront celles de ses personnages, d'Emily (dans Mont-Cinère) à Louise (dans Le Mauvais lieu) traduisent aussi la quête intérieure et chaotique d'un moi tourmenté. Grand voyageur devant l'Eternel, Julien Green est enfin un pèlerin. La vie n'est qu'un passage dans ce monde qui en cache un autre, invisible, plus vrai. Il s'agit donc pour le " voyageur " et les créatures fictives qui émanent de lui et lui ressemblent d'en déceler les signes et de traverser les apparences pour le chercher sans cesse. Ses viatiques sont les écrits sacrés ou mystiques, mais aussi sa propre écriture. Les mots se font guides inconnus, insondables à force de profondeur et d'opacité ; de page en page, ils conduisent l'écrivain, en quête de leur propre signification, et l'aident à appréhender un tant soit peu le sens du mystère qui habite le monde et les êtres qui le traversent. C'est cette notion polysémique du voyage, récurrente dans l'œuvre de Julien Green, qu'ont explorée les intervenants au colloque organisé les 21 et 22 septembre 2000 par le centre Roman 20-50, avec la complicité bienveillante de la Société Internationale d'Etudes Greeniennes, afin de célébrer le centenaire de cet écrivain prolifique. Entré dans la Pléiade de son vivant, accueilli à l'Académie Française, ayant néanmoins toujours refusé toute étiquette, Julien Green occupe une place à part dans la littérature française. Sa plume inspirée offre au lecteur désireux de suivre sa trace, " mille chemins ouverts " plus fertiles les uns que les autres.

10/2006

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Revues de droit

Revue Droit & Littérature N° 6/2022

Sommaire - Droit & Littérature - Numéro 6-2022 Actualités In Memoriam Jean-Denis Bredin par Matthieu De Boisséson - In Memoriam Jean-Denis Bredin par Yann Delbrel - Le Mot du droit : Rural par Jean-François Sagaut - L'adresse littéraire par Jean-Michel Delacomptée - Le Portrait de Marie-Hélène Lafon - Le Questionnaire de Proust par Christophe Jamin Le thème : A travers champs - Entretien avec l'Association des Ecrivains et Artistes Paysans - René Bazin : scènes de la vie de province à la fin du XIXe siècle par Jacques Foyer - Une aventureuse histoire littéraire du droit rural par Hubert Bosse-Platière - Les rapports agriculture-nature dans le champ littéraire par Benoît Grimonprez - Des paysans face au droit : "Qui terre a, guerre a" Les Paysans (Balzac), L'homme-frère et La Malchimie (Gisèle Bienne), Pleine terre (Corinne Royer) par Colette Camelin - Le statut de la coopération agricole à l'époque d'Emile Guillaumin par Christine Lebel - L'agriculture intensive en procès : une colère littéraire contemporaine par Fabien gris - Féminisation, service public et investigation participante : vers un nouveau paradigme de l'enquête dans le Country noir français et étasunien contemporain par Alice Jacquelin - Réenchanter la terre malgré l'Affaire : Fécondité d'Emile Zola par Sophie Delbrel - Harmonie sociale et ruralité poétique chez Charles-Louis Philippe, romancier du Bourbonnais par Gil Charbonnier - Au coeur des contradictions de Tolstoï : la propriété de la terre par Raymond Legeais - Ode ou code ? Poétique du droit naturel "sur la coustume de Jersey" par Emmanuel Araguas - Libres considérations sur la campagne par Didier Guével Variétés - L'opportunisme juridique - Bel-Ami ou le droit au service de Georges Duroy par Thibault de Ravel d'Esclapon - L'Architecture ou le roman de l'anthropologie dogmatique ? par Baptiste Rappin - Proust et la hiérarchie des normes : un système circulaire par Luc Grynbaum - Recherche de la vérité et élaboration du deuil : un parcours entre le droit et la littérature par Anna Sansa. Flatland : la dictature géométrique ou les sciences exactes au service de l'inégalité entre les êtres par Franck Laffaille - Enquête, délibération et réhabilitation dans oedipe Roi et Odipe à Colone par Malcolm Harvey - Les lumières inquiètes de Sciascia par Maria Chiara Vitucci et Silvia Vitucci Un texte Commentaire de la citation tirée de L'après littérature, d'Alain Finkielkraut par Mathilde Havet L'entretien "La littérature n'est pas un pansement sur les plaies d'une société. Elle constate, elle enquête, elle accompagne notre relation au droit et même plus généralement notre condition d'êtres juridiques" , entretien avec Christine Baron Chroniques : Création littéraire et droit - Champs croisés, par Michel Vivant - Les oeuvres littéraires, par Jean-Marie Bruguière - Le Théâtre du Soleil d'Ariane Mnouchkine, un théâtre humaniste utopique sous les auspices de la devise républicaine par Emmanuelle Saulnier-Cassia

06/2022

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Critique littéraire

Pierre Louÿs. Une vie secrète (1870-1925)

" Je suis célibataire, catholique de naissance, très sincèrement païen de foi ; je n'ai pas d'opinion politique ; j'aime les femmes, les cigarettes, la langue espagnole, les bains chauds, les peuples du Sud et les longues siestes. Enfin, je trouve que la littérature est un art bien impuissant auprès de l'admirable musique... " Profession de foi faite en 1897, et bien sympathique de la part d'un homme qu'on qualifia trop souvent d'" auteur décadent ", d'un " érotisme frelaté ", termes qui ont fait croire que Pierre Louÿs (1870-1925) n'était qu'un aimable esthète, érotomane distingué, agent de liaison entre divers grands écrivains plus intéressants que lui : Gide, Wilde ou Valéry. En réalité, Louÿs était une personnalité tout à fait originale, aussi bien par son œuvre que par son destin même. Cette biographie s'attache d'abord à retracer ce destin déconcertant : des débuts extrêmement brillants, où Louÿs, lié avec Mallarmé et Heredia, devient l'ami de Gide, de Valéry, de Wilde et de Debussy ; une période de retraite studieuse et de difficultés économiques ; une fin solitaire et douloureuse, au moment où triomphe le Surréalisme. 1890-1920 : dix ans de gloire, dix ans de silence, dix ans de désastres. Et aussi des voyages, des rencontres fort diverses, un grand travail littéraire, et d'innombrables femmes, dont Marie de Heredia, la plus aimée. Mais Louÿs exprime également son époque, et à travers les cinquante-cinq années de son existence défile ici tout un monde en plein changement, avec ses conflits politiques et sociaux : le Parnasse et le Symbolisme, la Troisième République, l'expansion coloniale, l'affaire Dreyfus, la Première Guerre mondiale, la révolution russe, les Années folles... Quant à l'œuvre, elle est à l'image même de son auteur, homme secret et complexe, extrêmement doué et qui avait les curiosités les plus diverses. À côté des romans mêlant courtisanes et rêveries historiques ou exotiques, on trouve quantité de poèmes et de textes restés inédits, ainsi qu'une immense correspondance, souvent pleine de sève et qui montre, tout comme de nombreux Éphémérides et notes personnelles, une passion pour l'écriture intime. Autre passion, la musique. Et que dire de l'œuvre érotique ? Immense, très variée, en partie encore inédite, elle célèbre la femme et le sexe avec une frénésie et un lyrisme ordurier qui situent Louÿs résolument à part. Il n'y a pas un Louÿs, mais des Louÿs : un homme tour à tour poète, romancier, critique, historien, conteur, mélomane, humoriste, collectionneur, photographe, érotomane, bibliophile, touriste, épistolier, sexologue, chartiste, et souvent spectateur de lui-même et des autres, bref le Louÿs multiple que l'on découvrira dans cette biographie considérablement augmentée et enrichie de nombreux textes inédits.

05/2002

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Pléiades

Oeuvres romanesques Tome 1. Précédées des Poésies complètes

On croit savoir que Freddy Sauser devint poète à New York dans la nuit du 6 avril 1912, qu'il se changea en Blaise Cendrars à cette occasion, puis qu'il renonça au poème, au profit d'une autre écriture, de la main gauche cette fois, dans la nuit du 1er septembre 1917, à Méréville (Seine-et-Oise). Rare précision des dates... A nuancer toutefois. Deux recueils paraissent encore en 1924, et il se peut que la ligne de partage entre poèmes et "fictions" (ce mot, à nuancer lui-même) ne soit pas si nette. Au reste, entre 1917 et 1924, Cendrars renonce au poème, pas à la poésie. L'une des vertus de cette édition, dont les deux titres semblent entériner le mythe de la rupture forgé par l'écrivain, est de mettre en évidence la cohérence souterraine qui fait de lui, dans ses romans aussi bien que dans ses recueils, le poète de la modernité. Modernité, et non avant-garde. Il ne s'agit pas de célébrer le futur. C'est le Profond aujourd'hui qui retient Cendrars, et il est bon que la chronologie place en tête des "Oeuvres romanesques", comme une enseigne, l'inclassable texte de 1917 ainsi intitulé. "La modernité a tout remis en question". Elle crée des besoins "de précision, de vitesse, d'énergie" qui détraquent les sens et le coeur de l'homme. Le romanesque doit mettre au point "le nouveau régime de la personnalité humaine". Telle est l'ambition de Cendrars. Elle ne s'accommode d'aucune "recette". "Consultez mes oeuvres. Il n'y a pas de principe ; il n'y a que des réalisations". L'Or et Moravagine sont "deux pôles aussi différents l'un de l'autre par l'écriture et la conception que s'ils étaient l'ouvrage de deux écrivains sans tendresse réciproque", dira l'ami t'Serstevens. Cendrars ne tient pas à enfoncer le clou. "Quand on aime il faut partir", se renouveler, élargir les cases, se jouer des formes. Les Sonnets sont dénaturés, les Poèmes élastiques, Rhum est un reportage romancé, et les Histoires dites vraies entretiennent un rapport complexe avec la fiction. "Plus un papier est vrai, plus il doit paraître imaginaire". Et vice versa : la fugue du Transsibérien était imaginaire, mais plus vraie que vraie. C'est dire qu'il entre une part de convention dans les intitulés donnés aux volumes que la Pléiade consacre à Blaise Cendrars. Poétiques, romanesques, autobiographiques : la plupart des ouvrages relèvent, dans des proportions variables, des trois catégories. Les territoires respectifs de la fiction et de la réalité se recouvrent. Et à lire le romancier, on voit à quel point les préoccupations du poète demeurent actives, et comment elles atténuent ou effacent les frontières entre les genres. "Les inventions d'inconnu réclament des formes nouvelles", disait Rimbaud.

11/2017

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Pléiades

Oeuvres romanesques Tome 2

On croit savoir que Freddy Sauser devint poète à New York dans la nuit du 6 avril 1912, qu'il se changea en Blaise Cendrars à cette occasion, puis qu'il renonça au poème, au profit d'une autre écriture, de la main gauche cette fois, dans la nuit du 1er septembre 1917, à Méréville (Seine-et-Oise). Rare précision des dates... A nuancer toutefois. Deux recueils paraissent encore en 1924, et il se peut que la ligne de partage entre poèmes et "fictions" (ce mot, à nuancer lui-même) ne soit pas si nette. Au reste, entre 1917 et 1924, Cendrars renonce au poème, pas à la poésie. L'une des vertus de cette édition, dont les deux titres semblent entériner le mythe de la rupture forgé par l'écrivain, est de mettre en évidence la cohérence souterraine qui fait de lui, dans ses romans aussi bien que dans ses recueils, le poète de la modernité. Modernité, et non avant-garde. Il ne s'agit pas de célébrer le futur. C'est le Profond aujourd'hui qui retient Cendrars, et il est bon que la chronologie place en tête des "Oeuvres romanesques", comme une enseigne, l'inclassable texte de 1917 ainsi intitulé. "La modernité a tout remis en question". Elle crée des besoins "de précision, de vitesse, d'énergie" qui détraquent les sens et le coeur de l'homme. Le romanesque doit mettre au point "le nouveau régime de la personnalité humaine". Telle est l'ambition de Cendrars. Elle ne s'accommode d'aucune "recette". "Consultez mes oeuvres. Il n'y a pas de principe ; il n'y a que des réalisations". L'Or et Moravagine sont "deux pôles aussi différents l'un de l'autre par l'écriture et la conception que s'ils étaient l'ouvrage de deux écrivains sans tendresse réciproque", dira l'ami t'Serstevens. Cendrars ne tient pas à enfoncer le clou. "Quand on aime il faut partir", se renouveler, élargir les cases, se jouer des formes. Les Sonnets sont dénaturés, les Poèmes élastiques, Rhum est un reportage romancé, et les Histoires dites vraies entretiennent un rapport complexe avec la fiction. "Plus un papier est vrai, plus il doit paraître imaginaire". Et vice versa : la fugue du Transsibérien était imaginaire, mais plus vraie que vraie. C'est dire qu'il entre une part de convention dans les intitulés donnés aux volumes que la Pléiade consacre à Blaise Cendrars. Poétiques, romanesques, autobiographiques : la plupart des ouvrages relèvent, dans des proportions variables, des trois catégories. Les territoires respectifs de la fiction et de la réalité se recouvrent. Et à lire le romancier, on voit à quel point les préoccupations du poète demeurent actives, et comment elles atténuent ou effacent les frontières entre les genres. "Les inventions d'inconnu réclament des formes nouvelles", disait Rimbaud.

11/2017

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Pléiades

Oeuvres romanesques précédées des Poésies complètes. Coffret en 2 volumes

On croit savoir que Freddy Sauser devint poète à New York dans la nuit du 6 avril 1912, qu'il se changea en Blaise Cendrars à cette occasion, puis qu'il renonça au poème, au profit d'une autre écriture, de la main gauche cette fois, dans la nuit du 1er septembre 1917, à Méréville (Seine-et-Oise). Rare précision des dates... A nuancer toutefois. Deux recueils paraissent encore en 1924, et il se peut que la ligne de partage entre poèmes et "fictions" (ce mot, à nuancer lui-même) ne soit pas si nette. Au reste, entre 1917 et 1924, Cendrars renonce au poème, pas à la poésie. L'une des vertus de cette édition, dont les deux titres semblent entériner le mythe de la rupture forgé par l'écrivain, est de mettre en évidence la cohérence souterraine qui fait de lui, dans ses romans aussi bien que dans ses recueils, le poète de la modernité. Modernité, et non avant-garde. Il ne s'agit pas de célébrer le futur. C'est le Profond aujourd'hui qui retient Cendrars, et il est bon que la chronologie place en tête des "Oeuvres romanesques", comme une enseigne, l'inclassable texte de 1917 ainsi intitulé. "La modernité a tout remis en question". Elle crée des besoins "de précision, de vitesse, d'énergie" qui détraquent les sens et le coeur de l'homme. Le romanesque doit mettre au point "le nouveau régime de la personnalité humaine". Telle est l'ambition de Cendrars. Elle ne s'accommode d'aucune "recette". "Consultez mes oeuvres. Il n'y a pas de principe ; il n'y a que des réalisations". L'Or et Moravagine sont "deux pôles aussi différents l'un de l'autre par l'écriture et la conception que s'ils étaient l'ouvrage de deux écrivains sans tendresse réciproque", dira l'ami t'Serstevens. Cendrars ne tient pas à enfoncer le clou. "Quand on aime il faut partir", se renouveler, élargir les cases, se jouer des formes. Les Sonnets sont dénaturés, les Poèmes élastiques, Rhum est un reportage romancé, et les Histoires dites vraies entretiennent un rapport complexe avec la fiction. "Plus un papier est vrai, plus il doit paraître imaginaire". Et vice versa : la fugue du Transsibérien était imaginaire, mais plus vraie que vraie. C'est dire qu'il entre une part de convention dans les intitulés donnés aux volumes que la Pléiade consacre à Blaise Cendrars. Poétiques, romanesques, autobiographiques : la plupart des ouvrages relèvent, dans des proportions variables, des trois catégories. Les territoires respectifs de la fiction et de la réalité se recouvrent. Et à lire le romancier, on voit à quel point les préoccupations du poète demeurent actives, et comment elles atténuent ou effacent les frontières entre les genres. "Les inventions d'inconnu réclament des formes nouvelles", disait Rimbaud.

11/2017

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Littérature étrangère

Un fils de boucher à petites lunettes

"Ma mère n'ose plus aller se coucher. A peine s'étend-elle que moi, dans son ventre, je me mets à donner des coups de pied tels qu'elle doit se relever en gémissant. Tant qu'elle travaille ou qu'elle est assise le dos bien droit, je suis gentil. Elle dort assise, dans un fauteuil qui a été poussé contre le lit matrimonial. Ses pieds contre ceux de mon père, c'est la seule marque de tendresse que j'autorise. Au cours de la vingtième nuit qu'elle passe de la sorte retentit un cri effroyable. Un coup de tonnerre fait trembler la maison sur ses bases, ma mère s'éveille en sursaut. "? Bonne nuit, gente dame.? " Un petit homme trapu d'une soixantaine d'années se tient au milieu de la chambre. Il porte un antique pourpoint et des bottes à revers, il a des bajoues et un double menton. Une cuiller en bois est fixée à son chapeau mou à large bord. Il prend en main le chapeau et exécute avec grâce un profond salut. Son crâne est chauve. "? Bonne nuit ? ", parvient enfin à articuler ma mère." Paru en 1985, cet ouvrage inaugure l'oeuvre aubiographique de l'auteur, La Trilogie du Pays de Waes, que viendront compléter La langue de ma mère et Les boîtes en carton. On y rencontre le jeune Tom et sa famille, les amis, les voisins, le peuple pittoresque de sa région natale. Il se compose de quatre récits. Le premier conte l'histoire de la famille Lanoye, plusieurs générations d'éleveurs et de bouchers. ; un ancêtre apparaît en rêve à la mère enceinte de Tom, la morigénant parce que son fils à naître ne perpétuera pas la tradition familiale, mais deviendra un intello à petites lunettes. Le deuxième narre l'existence plus ou moins farfelue d'un mécanicien qui vient de mourir et de sa femme tout aussi originale. Le troisième celle d'un surdoué de la lecture qui défraie la chronique et la science. Dans le dernier, l'auteur fait l'éloge funèbre de son frère aîné devant un parterre de personnalités internationales. L'unité d'atmosphère est telle qu'on peut parler d'un roman éclaté. On y trouve le ton particulier des oeuvres de maturité de l'auteur, une sentimentalité qui ne verse jamais dans le sentimentalisme grâce à l'ironie et au sens aigu du grotesque, ainsi qu'un mélange du réel et du fantastique. Romancier, dramaturge, poète, chroniqueur, scénariste, performeur à l'occasion, Tom Lanoye est une star aux Pays-Bas et en Flandre. Forte de plus de cinquante titres, son oeuvre, parmi les plus lues et primées est traduite dans de nombreuses langues. Son théâtre est régulièrement joué dans le monde entier, notamment au Festival d'Avignon.

06/2024

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Aide-soignat (AS) et auxiliair

Tout-en-un DEAS - IFAS - Diplôme État Aide-Soignant Programme complet - 2023-2024

Ce livre dédié à la préparation au diplôme d'Etat d'Aide-Soignant, regroupe en un seul volume : > le cours traitant les 10 modules de formation correspondant à l'acquisition des 5 blocs de compétences du DEAS > des illustrations professionnelles avec des zooms sur le rôle de l'aide-soignant pour se mettre en situation professionnelle > des fiches pratiques claires et synthétiques > l'intégration de l'AGFSU 2 - Bloc 1 - Accompagnement et soins de la personne dans les activités de sa vie quotidienne et de sa vie sociale - Bloc 2 - Evaluation de l'état clinique et mise en oeuvre de soins adaptés en collaboration - Bloc 3 - Information et accompagnement des personnes et de leur entourage, des professionnels et des apprenants - Bloc 4 - Entretien de l'environnement immédiat de la personne et des matériels liés aux activités en tenant compte du lieu et des situations d'intervention - Bloc 5 - Travail en équipe pluri-professionnelle et traitement des informations liées aux activités de soins, à la qualité/gestion des risques L'ouvrage comprend aussi un cahier de 16 pages, rédigé par un auteur spécialisé en gestion des risques associés aux soins hospitaliers, qui reprend l'ensemble des précautions standards d'hygiène à appliquer en milieu de soin.

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Poésie

J'aurais un royaume en bois flottés

Nimrod est un écrivain, essayiste, poète d'origine tchadienne, dont le nom même est une épure : de Nimrod Bena Djangrang ne subsiste, sur la couverture de ses livres, qu'un prénom aux consonances bibliques. Celui que lui a donné son père, pasteur luthérien du pays de Kim, sur les rives du fleuve Logone. L'oeuvre poétique et romanesque de Nimrod évoque la guerre et ses avatars, mais ne la montre que fort peu. Il s'en est expliqué : "J'ai toujours mal toléré le catalogue d'horreurs que certains romanciers africains font de la guerre. De mon point de vue, la création littéraire sera toujours tenue de faire montre de pudeur. L'excès qui lui est propre ne vient pas de sa capacité à faire complaisamment la peinture du mal, mais de la forme efficace qui lui permet de tout suggérer et de tout faire sentir". Elégance donc, et force de la suggestion... En vérité, Nimrod se méfie du rôle que l'Histoire impose, au prix de mille falsifications, à l'écrivain africain, condamné à adopter le comportement littéraire que l'on attend de lui. Reste que la poésie de Nimrod va et vient entre deux mondes et que l'exil a fait de lui un apatride à vie. Les premières pages de Babel, Babylone, recueil dont le poète a souhaité la reproduction intégrale dans cette anthologie personnelle, sont à cet égard des plus significatives. Le retour à la terre natale, où vit encore sa famille, s'apparente à un deuil tant l'exilé se sent étranger en son propre pays. Et l'on comprend que le titre de la première section du recueil - Peine capitale - est à prendre au pied de la lettre : l'exilé qui revient sur la terre de son enfance est en danger de mort ; sa peine est incommensurable ; l'air qu'il respire est un suaire. Dans ces conditions, la question est moins de savoir où vivre que de savoir quelle place offrir en soi au passé. On ne peut échapper aux aspirations passéistes de la nostalgie qu'en la déportant sur l'axe du temps à venir. Pour l'écrivain, la mémoire n'est pas derrière nous, mais devant. Elle se réinvente chaque jour, comme se réinvente le paysage. (Extraits de la préface de Bruno Doucey).

03/2017

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Critique littéraire

L'homme qui voulait être aimé

Georges Kiejman est un homme de combat et un survivant, dont l'ascension singulière épouse l'histoire d'un siècle tumultueux. Né à Paris le 12 août 1932 de parents juifs polonais illettrés qui ont fui la misère, il échappe miraculeusement aux rafles et à la déportation. Réfugié avec sa mère dans le Berry, il ne reverra jamais son père, assassiné à Auschwitz en 1943. S'ensuit un incroyable parcours, de la pièce unique dénuée de tout confort qu'il partage avec sa mère dans le quartier de Belleville de l'après-guerre aux ors de la République. Rapide, intelligent, cultivé, séducteur, mais aussi implacable et déterminé, il devient un avocat réputé dans les années 1960. Il est à la fois le défenseur du monde de l'édition et de celui du cinéma, l'ami de Simone Signoret et François Truffaut, le conseil de Carlo Ponti et de Claude Gallimard. A cette époque, il fait également une rencontre fondamentale en la personne de Pierre Mendès France que lui présente Françoise Giroud dont il est proche. Il se met au service de PMF dans ses campagnes victorieuses comme dans ses échecs et restera son ami jusqu'à sa mort. Epoux de l'actrice Marie-France Pisier, puis de la journaliste Laure de Broglie, il accède à la notoriété en sauvant de la réclusion criminelle à perpétuité le révolutionnaire et braqueur Pierre Goldman. Il sera ensuite de tous les grands procès -avocat de Malik Oussekine, le jeune étudiant frappé à mort par des policiers en 1986, du gouvernement américain contre le terroriste Georges Ibrahim Abdallah, de Mohamed El Fayed dans le cadre de la mort de Lady Diana, puis de Jacques Chirac et de Liliane Bettencourt. A la fin des années 1980, il lie une relation de confiance avec François Mitterrand sous la présidence duquel il sera trois fois ministre et avec lequel il partagera vacances, week-end et conversations sur la littérature. Pour la première fois, Georges Kiejman accepte de raconter. Portraits, choses vues, secrets, dialogues... Au carrefour des arts, de la justice et de la politique, grand amoureux des femmes à qui il rend un hommage pudique, il lève le voile sur ce que cachent sa robe noire et son intelligence ironique : un homme qui voulait être aimé. Ce texte, étincelant, joyeux, traversé d'ombres et de mélancolie, a été écrit par Vanessa Schneider, romancière, grand reporter au Monde, en complicité intellectuelle et littéraire avec Georges Kiejman.

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Littérature française

Lui - Roman contemporain

Le nom de Louise Colet (1810-1876) est associé à celui de Flaubert pour l'éternité. Maîtresse du grand écrivain, son propre destin artistique a été injustement balayé par la statue flaubertienne. Ajouté à cela sa condition de femme qui se pique d'écrire dans un XIXe siècle peu sensible à la condition du sexe dit faible, il n'en fallait pas plus pour que cette poète, romancière, dramaturge, disparaisse durablement de la scène littéraire. Son oeuvre est cataloguée dans le registre mineur de la littérature féminine, autrement dit, un peu trop sensible pour être véritablement sérieuse (On n'écrit pas avec son coeur mais avec sa tête, déclare Flaubert). L'histoire littéraire de Lui relève tout d'abord de l'anecdote puisqu'elle met en scène les liaisons tumultueuses entre quatre grands écrivains. En 1859, George Sand publie Elle et Lui, roman dans lequel elle relate ses amours avec Alfred de Musset. Paul de Musset, frère du poète, ne goûte guère à l'exercice de style et réplique avec la parution de Lui et Elle, dans lequel il entend rétablir ses vérités. Louise Colet vient enfin se mêler au débat avec la publication de Lui, roman contemporain. Par l'entremise de son personnage Léonce, elle exécute un portrait de Flaubert, amant absent, menteur et égoïste, ainsi ? : L'autre, là-bas, loin de moi, dans son orgueil laborieux et l'analyse éternelle de lui-même, il n'aimait point ? ; l'amour n'était pour lui qu'une dissertation, qu'une lettre morte ? ! En parallèle Albert de Lincel (Musset), incarnation du poète incandescent, rongé par la passion et l'alcool, chronique sa relation funeste avec Antonia Back (George Sand). Le récit de ces amours multiples va bien au-delà d'un romantisme de bon aloi. Plus subtilement, Louise Colet cherche ainsi à saisir les éternelles questions que soulèvent les relations entre les hommes et les femmes ? : qu'en est-il des besoins intellectuels et sensuels de chacun ?? Comment cerner les malentendus qui en résultent. Roman à clés, Lui est aussi pour son auteur le moyen subversif d'affirmer une sexualité féminine décomplexée et de montrer la difficulté des hommes à accepter les femmes d'esprit. Artiste à part entière, féministe avant l'heure, personnalité engagée, il est temps d'accorder à Louise Colet toute l'attention qu'elle mérite et en premier lieu, de la lire.

11/2022

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Littérature française

Le complexe de Diane

" Le sort des révolutions est lié à celui des femmes ! " Réédition du premier texte théorique de Françoise d'Eaubonne, intellectuelle et militante à l'origine du concept d'éco-féminisme, dont la pensée iconoclaste suscite en 2021 un fort regain d'intérêt. A la sortie du Deuxième Sexe, Françoise d'Eaubonne écrit à Simone de Beauvoir : " Vous êtes un génie, vous nous avez toutes vengées ! ". Pourtant l'essai est loin de faire l'unanimité. Ses détracteurs sont nombreux et virulents, comme François Mauriac, qui voit dans ce livre " un danger pour l'individu, la nation et la littérature elle-même ". Françoise d'Eaubonne est alors une romancière de trente et un ans. C'est d'abord pour répliquer à ces critiques masculines et conservatrices qu'elle se lance dans un essai théorique. Bien décidée à défendre Le Deuxième Sexe, elle veut aussi avec Le Complexe de Diane faire la synthèse entre lutte des classes et lutte féministe, et entreprend de contrer les préjugés sexistes encore présents dans la psychanalyse et le communisme. Convaincue que Marx n'est pas allé assez loin dans sa conception de la révolution prolétarienne, elle lui reproche de ne pas avoir remis en cause la structure de la famille, source d'inégalités flagrantes entre hommes et femmes. Chez Freud, elle remet en question la notion d' " envie du pénis ", attribuée aux femmes révoltées, et montre que leur refus de se soumettre à leur destin (le mariage et la maternité), loin d'être pathologique, relève d'une aspiration légitime. Quant à leur supposé masochisme, sur lequel les adeptes de la psychanalyse s'étendent beaucoup pour expliquer leur soumission ou, même, leur infériorité, elle le conteste avec ferveur. S'appuyant sur la figure mythologique de Diane chasseresse, elle affirme que la nature féminine est une construction sociale qui tend à justifier la domination masculine en vertu d'un patriarcat nécessaire et éternel. Elle se penche sur des modèles alternatifs, hérités de sociétés matriarcales archaïques et se montre d'une modernité remarquable lorsqu'elle se penche sur le concept d'éros féminin, absent du livre de Simone de Beauvoir. Les conclusions de son ouvrage mettent l'accent sur une bisexualité originelle de tous les individus, et annoncent ses livres et ses combats futurs, qu'ils soient féministes, écologistes ou libertaires.

10/2021