Recherche

héritage génocide

Extraits

ActuaLitté

Revues Ethnologie

Barvalo. Roms, Sinti, Gitans, Manouches, Voyageurs... Edition bilingue français-romani

Si les populations romani constituent la plus grande minorité ethnique d'Europe (12 millions de personnes), elles font l'objet, hier comme aujourd'hui, de nombreuses discriminations. Tout en mettant l'accent sur l'antitsiganisme contre lequel toutes luttent, il s'agit cependant ici de faire connaître, d'affirmer et de revendiquer la richesse et la diversité des cultures romani. " Barvalo ", le mot qui donne son titre à cet ouvrage et à l'exposition au Mucem (Marseille) qu'il accompagne, signifie en romani " riche " et par extension " fier ". Il est programmatique et défend, en s'intéressant à l'histoire et à la diversité des populations romani d'Europe, neuf siècles de présence européenne et d'affirmation culturelle. L'exposition comme le livre, entièrement bilingue français-romani, ont été conçus de manière collaborative avec un comité composé de cinq commissaires et quatorze experts d'origine romani (Roms, Sinti, Manouches, Gitans, Gens du voyage/Voyageurs) et non romani, de nationalités et de profils différents. Tous et toutes oeuvrent à ce projet depuis 2018 et ont contribué au livre. Ce catalogue, richement illustré, est découpé en trois grandes parties. La première présente l'ambition du projet : une minorité discriminée, voire persécutée (ce sont 500 000 personnes romani qui ont péri dans les camps nazis), est invitée à prendre la parole. Les directrices et directeur d'ouvrage y présentent la méthodologie de ce travail collaboratif ainsi que les enquêtes de terrain commandées dans ce cadre. La seconde partie s'attache à renverser le regard, par la reconnaissance notamment du rôle des représentations stéréotypées dans la culture et le folklore. Il s'agit également d'affirmer que le temps est venu de valoriser en tant que tel l'héritage et le patrimoine romani. La troisième partie, intitulée " Nous sommes le peuple romani " (Ian Hancock), propose une réflexion contrastée sur les notions d'appartenance et d'identité, au fil de la longue histoire des populations romani en Europe. La présentation de l'installation de l'artiste Gabi Jimenez, le " Musée du gadjo ", est centrale et prend le parti d'inverser la perception du lecteur/visiteur. La " gadjologie ", une science imaginaire et parodique de l'Autre selon la perception romani, que l'artiste met en scène vient ainsi révéler ainsi l'absurdité de l'essentialisation de l'Autre quand elle est poussée à son extrême. Se trouve aussi questionné par ce biais le rôle du musée d'ethnographie comme diffuseur d'une " vérité ". Au fil de l'ouvrage, on trouvera aussi des espaces sensibles et incarnés, avec la parole de quatre personnes vivant en France et appartenant chacune à un groupe romani distinct ; leurs récits personnels et familiaux entrent en résonnance avec une histoire européenne plus large et partagée. Enfin, le livre se clôt par une galerie de portraits de personnalités célèbres et moins connues, témoignant de la richesse des cultures romani et de la fierté des différentes communautés à contribuer à la diversité culturelle des sociétés européennes, afin d'affirmer haut et fort : " Barvalo ".

05/2023

ActuaLitté

Langages informatiques

C# 12. Développez des applications Windows avec Visual Studio 2022

Ce livre sur le développement d'applications Windows avec le langage C# (en version 12) et Visual Studio 2022 est destiné aux développeurs qui débutent avec le framework .NET. Il leur permet d'apprendre les bases du langage C# et introduit des concepts plus avancés leur donnant une vue d'ensemble des possibilités offertes par le langage C#, Visual Studio et le framework .NET en général. L'auteur a choisi une approche pas à pas tout en construisant une application fonctionnelle tout au long de l'ouvrage pour illustrer de manière pratique et cohérente les concepts abordés. L'apprentissage commence par la familiarisation avec l'interface de Visual Studio 2022 ainsi qu'avec le concept de l'architecture .NET. Les détails du langage C#, sa syntaxe et ses fonctionnalités comme les classes, l'héritage, les interfaces, les types génériques ou encore les délégués et les évènements sont ensuite expliqués avant d'aborder la conception d'interfaces utilisateur. La conception de l'interface utilisateur couvre toutes les phases utiles pour créer des applications Windows à la fois fonctionnelles et ergonomiques, allant de la création de formulaires à la création de contrôles en passant par l'implémentation de gestionnaire d'évènements et la validation des données saisies. Une introduction à la conception d'application WPF est également incluse. Les outils de Visual Studio qui permettent de réaliser les tests et le débogage des applications sont également détaillés en présentant les techniques de gestion des erreurs mais aussi les concepts permettant de surveiller les applications comme le traçage, l'interaction avec les journaux d'évènements et l'utilisation des compteurs de performance. L'utilisation de Entity Framework est détaillée au sein d'exemples concrets permettant de comprendre rapidement comment créer des modèles de données et comment les utiliser pour communiquer avec une base de données, tout en apprenant à utiliser le langage de requête LINQ pour interagir avec des données sous différents formats (objets, SQL ou XML). L'alternative au stockage de données d'une application sur le système de fichiers et l'utilisation du concept de la sérialisation sont également détaillées, fournissant ainsi une vision globale des possibilités offertes par le framework .NET concernant la gestion des données. Des concepts plus avancés sont également abordés afin d'exposer une gamme plus large des possibilités offertes par le langage C# et Visual Studio : l'utilisation des expressions régulières, le développement d'applications multitâches et asynchrones, la globalisation et la localisation d'une application, la sécurité du code, l'implémentation d'applications client/serveur, le dessin avec GDI+ ainsi que la réflexion font partie des sujets introduits. La dernière partie de l'ouvrage est consacrée à la création d'assemblages ainsi qu'au déploiement des applications. Les outils et techniques mis à disposition par Visual Studio pour créer des installeurs Windows et configurer les applications y sont détaillés.

04/2024

ActuaLitté

Revues

Europe N° 1133-1134, septembre-octobre 2023 : Al Andalus

De la conquête omeyyade de l'Hispanie wisigothique au début du VIIIe siècle à la prise de Grenade par les Rois Catholiques en 1492, la longue histoire d'Al-Andalus est d'une riche et tumultueuse complexité. Elle n'a cessé de susciter des interprétations contrastées, d'émouvoir des coeurs, de focaliser des débats, d'inspirer des poètes et d'engendrer des mythes. Aussi tourmentée soit-elle, cette histoire nous fascine par son caractère d'exception. Exception que ces territoires ibériques où l'on vit, pendant plus de sept siècles, fleurir les Arts, les échanges culturels partagés par trois monothéismes. Sept siècles durant, des hommes et des femmes se sont parlé, ont travaillé en commun, ont échangé sur tous les thèmes, philosophie, poésie, médecine, mathématiques, alors que partout ailleurs, à la même époque, ils se seraient voués des haines mortelles. Cette forme de coexistence, aussi forcée fût-elle, aura eu des conséquences immenses. Ce n'est pas seulement la péninsule Ibérique et par contrecoup le Maghreb qui en furent enrichis, mais toute l'Europe. L'Hispanie devenue Al-Andalus donna naissance à une culture originale, faite d'héritages croisés entre monde arabe, latin, juif et grec. Diversifiant les angles d'approche, les thématiques et les éclairages, ce numéro d'Europe en offre un captivant panorama et nous convie à la rencontre d'un Al-Andalus pluriel. Il fait large place aussi à ce qu'il est advenu de différents protagonistes après la fin du règne musulman, qu'il s'agisse du destin des Morisques ou de celui des Marranes. Les débats autour d'Al-Andalus trouvent également des échos très actuels dans ce volume, en particulier à propos des conceptions contrastées qu'historiens et écrivains espagnols se font d'al-Andalus, chacun à sa manière et selon ses convictions et sa vision de l'histoire de l'Espagne. Enfin, une dernière section se penche sur les retentissements d'al-Andalus dans la littérature mondiale, depuis Hugo et Rilke jusqu'à Lorca, Aragon et Mahmoud Darwich. Al-Andalus, fait rare dans l'Histoire, aura sans doute fourni le plus grand démenti à la néfaste affirmation de Rudyard Kipling : " L'Orient est l'Orient, l'Occident est l'Occident et, jamais, ces deux mondes ne parviendront à se comprendre ". Contributeurs : Kadhim Jihad Hassan, Gilbert Sinoué, Emmanuelle Tixier du Mesnil, Gabriel Martinez-Gros, Pierre Lory, Floréal Sanagustin, Ali Benmakhlouf, José Miguel Puerta Vílchez, Manuela Cortés García, Marie-Andrée Gouttenoire, Álvaro Abela Villar, Natalia Muchnik, Emilie Picherot, Silvia Di Donato, María Jesús Viguera, José Antonio González Alcantud, Luis Miguel Canada, Manuel Feria, Anne Duprat, Christina Civantos, Rima Sleiman.

08/2023

ActuaLitté

Impressionnisme

Achille Laugé. Le néo-impressionnisme dans la lumière du Sud

Du 24 juin au 30 octobre 2022, pour la première fois en Suisse, la Fondation de l'Hermitage consacre une grande rétrospective au peintre français Achille Laugé (1861-1944). Artiste rayonnant essentiellement dans la région de Carcassonne, Laugé fascine par son parcours solitaire au sein du mouvement néo- impressionniste. L'exposition, qui réunira près d'une centaine d'oeuvres et couvrira toute la carrière de Laugé, met en lumière l'originalité profonde de ce peintre du quotidien, mû par une sensibilité exceptionnelle. Eclosion du néo-impressionnisme Issu d'une famille paysanne, Laugé abandonne ses études de pharmacie et s'inscrit à l'Ecole des beaux-arts de Toulouse où il se lie avec Antoine Bourdelle, avant de poursuivre son apprentissage à Paris et de partager l'atelier d'Aristide Maillol. Au Salon des Indépendants de 1886, Laugé découvre le tableau manifeste de Georges Seurat, Un dimanche après-midi à l'Ile de la Grande-Jatte, véritable révélation. En 1890, de retour à Carcassonne, Laugé se convertit à la couleur pure divisée. Un artiste d'une rare sensibilité Seul devant l'éblouissante lumière méridionale, Laugé s'approprie, au gré de nombreuses expérimentations, la théorie des couleurs de Seurat et de Signac. Combinant les teintes de manière très personnelle, il réalise de somptueuses natures mortes où les bouquets de coquelicots et de marguerites voisinent avec les fruits mûrs et les branches d'amandiers en fleurs. Achille Laugé exprime cet " art de sensibilité émue " que relève son ami Bourdelle. Géométrie, perspective et lumière Tel Monet devant la cathédrale de Rouen, Laugé travaille sur des séries, représentant inlassablement la route qui mène à Cailhau, le village dans lequel il s'installe en 1895. Dans ces paysages rigoureusement construits, il s'attache à rendre les nuances de la lumière, le passage des saisons dans leurs plus infimes variations. Arpentant les chemins avec la " roulotte-atelier " qu'il a conçue pour travailler sur le motif, l'artiste crée des compositions au style épuré desquelles se dégagent un doux sentiment de tranquillité, un sens de la composition très géométrique et un goût prononcé pour le vide. La technique stricte qui caractérise ses portraits des années 1896 à 1899 va de pair avec la délicatesse qui imprègne l'oeuvre de Laugé. Vers 1905-1910, il assouplit sa touche, tout en continuant à utiliser une palette réduite aux couleurs pures. Les années 1920 et 1930 le voient passer les étés à Collioure, haut-lieu des coloristes du tournant de siècle. Laugé mourra en 1944, sans avoir jamais cessé de travailler, cultivant la singularité de sa palette et la liberté de sa touche résolument vibrante.

06/2022

ActuaLitté

Littérature française

D artagnan contre cyrano de bergerac volume i le chevalier mystere. Un roman historique de paul fe

D'Artagnan et Cyrano de Bergerac, héros de cape et d'épée, entrés au Panthéon des mythes par la grâce de Dumas et de Rostand. On les imagine dans ce linceul de pourpre et de gloire où dorment les dieux morts, pour l'éternité. C'est un clin d'oeil de la pièce d'Edmond Rostand qui met face à face les deux hommes pour la première fois lors du fameux duel de l'Hôtel de Bourgogne. L'allusion n'attendait qu'un auteur inspiré pour être illustrée et magnifiée. Ce fut Paul Féval Fils qui se voulut l'héritier de Dumas et de Rostand et décida d'écrire la suite des Trois Mousquetaires. On pourrait l'intituler : Dix ans après... Adversaires d'abord (D'Artagnan contre Cyrano de Bergerac), amis ensuite (D'Artagnan et Cyrano réconciliés), les deux personnages sont précipités au coeur d'intrigues mystérieuses, de chevauchées sauvages, d'évasions dramatiques. Amours illégitimes, prisonnier dont le masque de fer cache la naissance illustre, pirates barbaresques : chacun des sept actes entraîne le lecteur ébloui en une sarabande héroïque au paradis des héros retrouvés. Ces aventures de cape et d'épée s'inspirent assez directement des Trois mousquetaires. Le héros, "chevalier Mystère", d'origine inconnue (en fait le fils caché d'Anne d'Autriche et de Buckingham, comme on le devine aussitôt) se lie d'amitié avec Cyrano de Bergerac et intrigue avec Anne d'Autriche et la duchesse de Chevreuse contre Richelieu, que sert d'Artagnan, et surtout contre Mazarin, beaucoup plus présent que Richelieu, qui cherche à faire du chevalier Mystère une arme pour tenir Anne d'Autriche à sa merci. Complexe, l'intrigue s'étire sur un bon millier de pages. Le chevalier Mystère, qui ignore qui est sa mère, est victime des machinations de Mazarin. Il se retrouve embastillé. Cyrano se fait emprisonner pour l'en sortir. Le chevalier part alors en Angleterre où il finira par récupérer l'héritage que lui a laissé son père, Buckingham, non sans affronter d'abord des ennemis cachés qui veulent s'emparer de ces richesses. Tout au long du récit, on assiste aux relations difficiles entre d'Artagnan et Cyrano. Des relations hostiles, à première vue, puisqu'ils ne sont pas dans le même camp. Cyrano est un ami indéfectible de Mystère et un ennemi de Richelieu ; d'Artagnan, soldat, obéit aux ordres du tout-puissant ministre. Cyrano voit donc dans d'Artagnan un ennemi et le traite comme tel - contrairement à d'Artagnan qui ne le voit pas comme un adversaire. Car cette perception de Cyrano repose sur un malentendu. D'Artagnan, en effet, est toujours dévoué en secret à Anne d'Autriche, et par conséquent au chevalier Mystère, et tente de concilier cette fidélité et son devoir de soldat. Avec un art achevé de la casuistique emprunté au jésuite Aramis, il entreprend par exemple dans certains cas d'obéir à la lettre aux ordres qu'il reçoit, tout en sachant pertinemment que, ce faisant, il facilite la tâche à Mystère et ses amis... (pastichesdumas. com)

02/2023

ActuaLitté

Vie chrétienne

Vie conjugale et célibat consacré, un défi !

... Une chance d'en revenir à la source ! En Occident, Jamais autant de divorces, jamais aussi peu de vocations religieuses ! Et si cette convergence, ne faisait que manifester " en creux " , une communauté profonde ? A première vue, rien de commun, pour ne pas dire opposition, entre réalités de la vie conjugale et ascèses des célibataires consacrés ? En réalité, et c'est le thème de l'ouvrage, l'essentiel les rejoint et cet essentiel c'est l'Amour. Tous bénéficient de la grâce du baptême et de la confirmation qui les invitent à chercher Dieu, à l'accueillir dans leur vie et à marcher en Eglise vers le royaume de Dieu. Voilà, dira-t-on de pieuses paroles qui n'engagent à rien ... sauf qu'il ne s'agit de rien d'autre que de partager un héritage, un destin et, partant, une manière de réaliser des parcours de vie par delà les statuts différents. Dès lors, pas étonnant que les uns et les autres aient à vivre des combats spirituels semblables . Voici maintenant qui est providentiel : ces états de vie sont appelés à s'épauler mutuellement. Autrement dit, il ne s'agit pas seulement de parcours parallèles avec des similitudes, mais aussi d'une rencontre heureuse et féconde entre les deux formes de vie qui requièrent, l'une comme l'autre, un engagement à vie sous le regard de Dieu. Ce travail croise sur sa route l'actualité de l'Eglise lorsqu'elle invite le peuple de Dieu dans son ensemble à réfléchir sur la synodalité. Il y a dans la vie conjugale une dimension synodale. Et de fait, couples et communautés rencontrent les nécessités d'une marche commune, d'une mise en oeuvre de discernement, d'une écoute mutuelle ou encore de prises de décisions. Toutes choses propres tant à la vie des gens mariés qu'à celle des consacrés. Ainsi, ce qui concerne la vie de l'Eglise concerne la vie des couples mariés sacramentellement et vice versa. . Le Pape François rappelle dans Amoris laetitia combien la famille fut comme une petite église, une ecclesiola ou encore une église domestique (Cf. AL 15). Ainsi donc, notre regard sur la famille s'enrichit de nos réflexions sur l'Eglise. Dire que l'Eglise est une, sainte, catholique et apostolique, c'est le dire des familles. De même dire des familles que la fidélité et la fécondité sont constitutives de leur vie, c'est le dire, mutatis mutandis, de la vie de l'Eglise. Christian Poirier est diacre permanent, ordonné dans le diocèse de Fréjus-Toulon en 2003. A l'âge de dix-huit ans il devient aveugle, et après une conversion fulgurante il se consacre à l'annonce de l'évangile. Aujourd'hui, il exerce les ministères de père spirituel et d'enseignant. Il est l'auteur de : Le Combat spirituel. De l'ombre à la lumière ; Guérison et combat spirituel. Petit traité des pathologies de l'âme ; La divinisation. Prélude aux Noces éternelles ; L'art du discernement des esprits dans la vie chrétienne.

11/2022

ActuaLitté

Thrillers

No Name Bay

Un ancien écologiste désabusé par le capitalisme. Un Sénateur véreux prêt à tout balayer sur son passage pour se tracer un chemin jusqu'au poste de gouverneur. Une conspiration implacable et destructrice... - Livre multi-primé aux USA : prix du Readers' Favorite Book Awards, finaliste des Red City Reviews Book Awards, finaliste du Kirkus Reviews (Lien -> https://www.kirkusreviews.com/book-reviews/russell-heath/rinns-crossing-rr/). - -Une histoire palpitante et envoûtante, faite d'intrigues complexes et de personnages attachants, dotés d'une sensibilité écologique. Ancien militant écologiste désabusé par le capitalisme, Rinn vit à présent reclus dans les montagnes, dans le sud de l'Alaska. Autre-fois, lorsqu'ils étaient jeunes, il était très proche de Dan, un Amérindien Tinglit. Ils avaient combattu ensemble, avec Kit, la jolie et brillante compagne de Rinn de l'époque, les ambitions des lobbys du pétrole et de l'exploitation forestière. Depuis, chacun a suivi son propre chemin : Rinn reclus dans les montagnes, Dan à la tête d'une société d'exploitation forestière - pour permettre à son peuple de survivre - et Kit à la tête du lobby écologiste. Le jour où un sabotage, suivi d'un meurtre qui se produit sur l'exploitation forestière de Dan, tous les soupçons se portent sur Kit, qui se trouvait dans les environs. Rinn, qui est le vrai responsable du sabotage - mais pas du meurtre - se sent terriblement coupable d'avoir malencontreusement laissé des preuves menant à Kit, qu'il aime toujours, et va faire tout ce qui est en son pouvoir pour l'aider à blanchir son nom. Mais est-il prêt à affronter son passé et sa douloureuse rupture avec elle quelques années auparavant ? De plus, l'incarcération de Kit semble arranger les affaires d'un Sénateur véreux, qui ambitionne de faire passer un paquet de projets de loi anti-environnementaux et anti-avorte-ment - mais pro-amérindien -, que les écologistes combattent, contre l'avis de tous, avec force. Avec Kit hors du chemin, il a les mains libres pour faire passer le projet de loi sans entraves, et se tracer un chemin tout droit jusqu'au poste de gouverneur. Quant à Dan, il est sur la sellette. Son entreprise est déstabilisée par le sabotage et le meurtre, et il a désespérément besoin que le projet de loi passe pour retrouver une santé économique. Les actionnaires lui mettent la pression : les Amérindiens ont besoin d'un travail pour nourrir leurs familles. Il faut que l'exploitation rapporte vite. Et pour ce faire, il se voit contraint de jouer le jeu du capitalisme, quitte à détruire l'héritage de son peuple, la forêt du Tongass, et ses moyens de subsistance, la faune qui y vit. Pour sauver son entreprise et son clan, il sera prêt à tous les sacrifices. Mais sera-t-il prêt à laisser accuser Kit d'un meurtre qu'elle n'a pas commis pour arriver à ses fins ? Ils étaient amis autrefois. Ils se battaient côte à côte pour défendre des causes justes. Depuis, tous les trois ont emprunté des chemins très différents, sans retour en arrière possible. Et lorsqu'on a déjà commis le pire, que peut-on craindre d'autre ?

07/2022

ActuaLitté

objets deco & tendances

Le grand rythme de la vie - cd

"Ils ont travaillé longtemps, sans relâche et sans espoir. Leurs mains sont devenues épaisses et rugueuses. Alors, peu à peu, ils ont pénétré le grand rythme de la vie". Placés par Jehan Alain en tête de son Deuxième prélude profane, ces mots font entrevoir la nature poétique de son message et la vie comme ligne directrice de toute son oeuvre. Suite Préludes profanes Petite pièce Trois danses Aria L'orgue de Notre-Dame d'Auteuil Jehan Alain écrivait : "remercions Cavaillé-Coll qui nous a légué plus qu'un splendide héritage sonore, mais une véritable esthétique de l'orgue... Ne disons-nous pas d'un orgue récent : il sonne comme un Cavaillé". Il était donc évident de faire entendre ces grandes pages sur un orgue d'Aristide Cavaillé- Coll mais il fallait aussi leur offrir la nécessaire ouverture vers l'orgue ancien. En ce sens, le grand orgue de Notre-Dame d'Auteuil représente une sorte d'évidence : construit par Cavaillé-Coll en 1884, il est agrandi en 1937 par Georges Gloton sous la supervision d'Albert Alain (le père de Jehan) qui veille notamment au respect de l'orgue primitif. En partie dénaturé par la suite, il a été presque entièrement restauré entre 2015 et 2018 par Denis Lacorre selon son état de 1937 en rétablissant notamment les pressions et le Plein-jeu de Cavaillé-Coll et en retrouvant les apports de Gloton dans toute leur timbre, leur poésie et leur justesse (Plein-jeux scintillants, mutations douces...). Thomas Monnet Né en 1979 à Reims, il a débuté ses études musicales au CNR de cette ville. Il se perfectionne ensuite à Saint-Maur-des-Fossés puis au CNSMD de Lyon. Il étudie l'orgue, la basse continue, la musique ancienne et l'improvisation ; disciplines dans lesquelles il a notamment reçu l'enseignement d'Hélène Dufour, Eric Lebrun, Loïc Mallié, Louis Robilliard et Pierre Pincemaille. Il se distingue à plusieurs reprises lors de concours nationaux ou internationaux : Grand Prix d'Orgue de l'Académie des Beaux-Arts en mai 2003 à Angers ; puis en avril et octobre 2005, Grand Prix André Marchal d'Interprétation au 7e Concours international d'Orgue de la Ville de Biarritz et Premier prix au 9e Concours International d'orgue Xavier Darasse à Toulouse. Interprète reconnu pour l'engagement de ses programmes et l'audace de sa pensée musicale, il manifeste, à l'intérieur du vaste répertoire qu'il pratique, une préférence pour la musique du XIXe siècle à nos jours. Invité de nombreux festivals en Europe, on a pu l'entendre sur France-Musique, YLE (Finlande) ou dans le projet de Fugue State Films : The Genius of Cavaillé-Coll. En 2014, à l'occasion du dixième anniversaire de la disparition du compositeur français Jean-Louis Florentz, il signe la première intégrale discographique de son oeuvre d'orgue pour Hortus, label avec lequel il collabore pour un disque consacré aux musiciens de la Grande Guerre et une monographie Franz Liszt. Titulaire de l'orgue Cavaillé-Coll de Saint-Maurice-de-Bécon à Courbevoie, Thomas Monnet a oeuvré pendant de nombreuses années afin d'en obtenir la restauration qui s'est tenue de 2013 à 2015.

12/2019

ActuaLitté

Terreur

L'Horreur de Kill Creek

Oubliée dans la campagne du Kansas, à Kill Creek, une demeure ancienne se dresse au bout d'une sombre route de prairie. Elle est restée vide, abandonnée et en proie à la végétation pendant bien des années. Bientôt, sa porte se rouvrira pour la première fois depuis des décennies. Mais quelque chose attend, qui rôde dans les ténèbres, avide d'accueillir ses nouveaux visiteurs... Lorsque l'écrivain d'horreur à succès Sam McGarver est convié à passer la nuit d'Halloween dans l'une des maisons hantées les plus tristement célèbres du pays, il accepte à contrecoeur. Au moins ne sera-t-il pas seul : trois autres maîtres du macabre, qui tous ont contribué à façonner l'horreur moderne, vont se joindre à lui. Mais ce qui ne devait être qu'un coup marketing va se muer en lutte pour survivre. L'entité qu'ils ont réveillée va les suivre et les torturer, menaçant de les intégrer à l'héritage sanglant de Kill Creek... " A ne pas lire la nuit. " The New York Times Book Review " De l'horreur gothique intense, maîtrisée de bout en bout et superbement orchestrée. " Joyce Carol Oates " Une méditation sur l'horreur elle-même. Pourquoi nous en lisons, pourquoi nous y prenons du plaisir... Un talent de conteur digne de Stephen King. " The A. V. Club " Je pensais qu'il n'y avait plus de bonnes histoires de maisons hantées avant de lire ce roman. " J-F. Dubeau, auteur du Dieu caché " On n'avait rien lu d'aussi terrifiant depuis Shining. Une entrée en matière brillante, un talent remarquable pour susciter l'angoisse et la terreur... Scott Thomas s'illustre avec ce premier roman. " The Hollywood Reporter " Un récit angoissant et cinématographique, doublé d'une réflexion provocante sur le genre de l'horreur. Un must pour les amateurs de The Haunting of Hill House. " Booklist " Un groupe d'auteurs à succès qui se réunissent dans une célèbre maison hantée de la campagne du Kansas. Une entité menaçante qui se lance à leur poursuite lors de la nuit d'Halloween. Effrayant, tordu, un indispensable du genre. " Geeks of Doom " Des personnages réussis, une atmosphère inquiétante et une histoire morbide à souhait. Les amateurs d'horreur vont adorer. " Scream Magazine " Macabre et haletant, le must de l'horreur. Rappelant les classiques comme The Haunting of Hill House, des éléments du cinéma d'horreur japonais tel The Ring, et une pincée de l'épouvante d'Amityville... retournements de situation inattendus et peur panique au programme. " Fantasy Faction " Ce romannous plonge dans un univers terrifiant, avec un final impressionnant. Ce premier roman fait de Scott Thomas une plume incontournable de la scène horrifique. " HorrorTalk " L'épouvante cinématographique de The Conjuring, la plume en plus. Le genre de livre qui nous rappelle l'époque où l'on dévorait les livres avant les séries. " The BloodList " Twists imprévisibles et personnages hauts en couleur au programme. " Horrible Imaginings Podcast " Au niveau de classiques comme Shining et The Haunting of Hill House. Intelligent, original et immersif. " Tracking Board

02/2022

ActuaLitté

Biographies

Charles de Foucauld. un officier de l'armée française devenu explorateur, prêtre, et ermite dans le Sahara marocain.

Biographie de Bazin sur la vie de Charles de Foucauld et son oeuvre caritative dans le pays des Touaregs. Texte intégral. Charles de Foucauld, né le 15 septembre 1858 à Strasbourg (France) et mort le 1er décembre 1916 à Tamanrasset (Algérie française), est un officier de cavalerie de l'armée française devenu explorateur et géographe, puis religieux catholique, prêtre, ermite et linguiste. Il est béatifié le 13 novembre 2005 par le pape Benoît XVI puis canonisé le 15 mai 2022 par le pape François. Il est commémoré le 1er décembre. Orphelin à l'âge de six ans, Charles de Foucauld est élevé par son grand-père maternel, le colonel Beaudet de Morlet. Il intègre l'école spéciale militaire de Saint-Cyr. A la sortie, son classement lui permet de choisir la cavalerie. Il rejoint donc l'Ecole de cavalerie de Saumur où il se signale par son humour potache, tout en menant une vie dissolue grâce à l'héritage perçu à la mort de son grand-père. Il est ensuite affecté en régiment. A vingt-trois ans, il décide de démissionner afin d'explorer le Maroc en se faisant passer pour un juif. La qualité de ses travaux lui vaut la médaille d'or de la Société de géographie et une grande renommée à la suite de la publication de son livre Reconnaissance au Maroc (1888). De retour en France et après diverses rencontres, il retrouve la foi chrétienne et devient moine chez les trappistes le 16 janvier 1890. Puis il part pour la Syrie, toujours chez les trappistes. Sa quête d'un idéal encore plus radical de pauvreté, d'abnégation et de pénitence le pousse à quitter La Trappe afin de devenir ermite en 1897. Il vit alors en Palestine, écrivant ses méditations (dont la Prière d'abandon) qui seront le coeur de sa spiritualité. Ordonné prêtre à Viviers en 19011, il décide de s'installer dans le Sahara algérien à Béni Abbès. Il ambitionne de fonder une nouvelle congrégation, mais personne ne le rejoint. Il vit avec les Berbères, adoptant une nouvelle approche apostolique, prêchant non pas par les sermons, mais par son exemple. Afin de mieux connaître les Touaregs, il étudie pendant plus de douze ans leur culture, publiant sous un pseudonyme le premier dictionnaire touareg-français. Les travaux de Charles de Foucauld sont une référence pour la connaissance de la culture touareg. Le 1er décembre 1916, Charles de Foucauld est assassiné à la porte de son ermitage. Il est très vite considéré comme un martyr et fait l'objet d'une véritable vénération appuyée par le succès de la biographie de René Bazin (1921). De nouvelles congrégations religieuses, familles spirituelles et un renouveau de l'érémitisme s'inspirent des écrits et de la vie de Charles de Foucauld. Son procès en béatification commence dès 1927. Interrompu durant la guerre d'Algérie, il reprend et Charles de Foucauld est déclaré vénérable le 24 avril 2001 par Jean-Paul II, puis bienheureux le 13 novembre 2005 par Benoît XVI. Le pape François signe le 27 mai 2020 le décret reconnaissant un miracle attribué au bienheureux. Il est canonisé le dimanche 15 mai 2022.

01/2023

ActuaLitté

Fantasy

Notre pays. Le cycle d'Imjin 1

La plongée d'une idéaliste dans les guerres coréano- japonaises du XVIe siècle. Objectif : survivre au rythme des tambours de guerre et des coups de poker. 1597, les troupes du Japonais Toyotomi Hideyoshi accostent pour la deuxième fois sur les côtes du royaume de Joseon, l'actuelle Corée. Le cliquetis de leurs armures se répand dans la péninsule sous le regard désabusé des fantômes et de la nature resplendissante. Pourtant, dans l'air salé de cette fin d'été, une étonnante jeune fille venue d'un autre temps émerge des eaux. Fille du XXIe siècle, elle pénètre dans ce monde du passé où tout lui est étranger. C'est ainsi que débute cette fiction historique qui immerge ses lecteurs dans une période méconnue de l'histoire asiatique. Les guerres d'Imjin, aussi appelé Bunroku et Keicho au Japon, ont signé le destin funeste de trois Etats qui connurent de profondes altérations à mesure que leurs cicatrices, jamais totalement soignées, se creusaient. Sans en être la cause principale, ce conflit participa à la chute de la dynastie chinoise des Ming et au renfermement progressif du pays du Soleil levant. Pour la Corée, les invasions restent un profond traumatisme que la colonisation japonaise du XXe n'a fait que renforcer. Pourtant, l'histoire d'une guerre ne se résume pas qu'à la relation néfaste de l'envahisseur et du conquis. Elle cristallise aussi les réalités sociales d'un Etat. Et ce roman historique porte à coeur de raconter la violence des conflits de l'épée comme de la plume. A travers ces pages, l'histoire introduit les incidences sur les castes sociales du royaume de Joseon et du Japon féodal. Il chuchote l'héritage de la guerre civile de la période Sengoku et les conséquences des purges de lettrés aux XVe et XVIe siècles. Mais c'est surtout à travers la figure d'Haneul, l'incarnation de la modernité coréenne, que se joue une rencontre sensible. Descendante de Coréens déportés au Kazakhstan, l'héroïne hérite d'un métissage qui l'enferme toujours, aux regards de ses compatriotes, dans le stigmate des métèques. Grandissant dans une Corée du Sud assoiffée d'ouverture et de grandeur, Haneul porte sur le monde un regard sans haine. Ses idéaux pacifistes rencontrent alors de plein fouet la violence d'un conflit qui la dépasse. Et son altérité n'échappe ni à la méfiance ni à la rancoeur de ses aïeuls. Violent, le récit s'adoucit cependant au contact du surnaturel. Les esprits et les fantômes, volontairement cocasses et décalés, font glisser l'histoire vers un ton plus léger et enfantin. La nature, elle aussi, porte un regard surpris sur cette humanité brisée rappelant combien vaine est l'agitation des mortels. Hélène Casado signe son premier roman, aboutissement de longues années d'immersion dans l'histoire et les cultures est-asiatiques Elle s'est longtemps consacrée à des journaux en ligne, initiant pour KoreaOwls les "Portraits d'histoire" puis les "Portraits de diaspora" pour Inside Corea. Autodidacte, l'auteure s'essaye cependant aux rigoureux efforts d'une recherche historiographique rigoureuse, essentielle pour donner chair et authenticité à sa fiction historique.

05/2023

ActuaLitté

Autres

Philosophie N° 149, mars 2021 : Raymond Ruyer

Ce numéro est tout entier consacré au philosophe français Raymond Ruyer (1902-1987). Il s'ouvre sur une lettre de Ruyer à Piaget du 16 octobre 1965. Elle fait suite à la sévère critique que Piaget avait faite de ses Eléments de psycho-biologie où, tout en reconnaissant dans l'ouvrage un certain effort d'information, celui-ci opposait une fin de non-recevoir aux explications des faits par une métaphysique du potentiel et condamnait le recours, jugé purement verbal, à des notions telles que "finalité", "potentiel", "psychisme". On y lira les arguments que Ruyer oppose à la thèse selon laquelle la philosophie n'apporte aucune connaissance véritable, ce privilège étant réservé à la science expérimentale. Dans "Ruyer et les leçons de l'instinct", André Conrad s'attache au problème de la différence anthropologique. Pour l'éthologie compréhensive (Fabre, von Uexkiill, Buytendijk), l'instinct est une embryologie continuée selon une action thématique, et non selon le mécanisme à "déroulements autonomes" (Lorenz, Tinbergen) ou des "comportements régulés". Si l'homme est séparé de l'animal par l'originalité de la fonction symbolique (Cassirer, Langer), l'action thématique ne sépare pm l'embryologie sociale (culture et politique) du mystère de la vie, ce qui fait à la fois comprendre 1a différence et la communauté des vivants. Dans "Etre ou avoir son corps : à propos de trois genres de multiplicités chez Ruyer", Benjamin Berger s'attache à éclaircir le statut du corps dans la philosophie de Raymond Ruyer. Ce dernier se situe au carrefour de deux axes cruciaux, celui de la manifestation et celui des multiplicités, et constitue le lieu de connexion entre la phénoménologie et l'ontologie, de même qu'entre une philosophie de l'incarnation et une philosophie du corps vivant. Dans "Raymond Ruyer et la cybernétique", Alix Veilhan s'intéresse à la lecture ruyerienne des théories rybemétiques, notamment à la façon dont le dialogue avec les thèses formulées par Norbert Wiener permet à Ruyer de soutenir l'hypothèse d'une origine "transspatiale" de l'information et de démontrer l'inadéquation du mécanisme pour élaborer une pensée du vivant. Ruyer invite alors à l'établissement d'une cybernétique renouvelée, en accord avec "éo-finalisme". Dans Rayer, Leibniz et l'unité des corps o, Bertrand Vaillant s'attache à un problème que Rayer hérite de Leibniz, celui de l'unité des corps, et examine à la lumière de cet héritage lebniziu sa résolution au sein de la métaphysique panpsychiste de Ruyer, conçue par ce dernier comme une "monadologie corrigée". L'auteur cherche à montrer que cette philosophie, pensée pour échapper aux difficultés de la monadologie leibnizienne, n'y parvient pas réellement. Dans "Le rapport de Rayer à Whitehead", Fabrice Colonna cherche à établir quelle est la présence exacte de Whitehead dans l'oeuvre de Ruyer. Les points de rapprochement incontestables entre les deux penseurs concernant l'importance de la métaphysique, la critique du schème matérialiste et la pertinence d'un platonisme renouvelé ne doivent pm faire oublier les différences d'accent, qui se manifestent tant au sujet de la question des composés que de certains principes de la théologie spéculative, à laquelle l'un et l'autre auront frayé des voies originales. D. P.

03/2021

ActuaLitté

Littérature française

Voyages extraordinaires. L'école des Robinsons et autres romans

Jules Verne devenu vieux a raconté son expérience de jeune Robinson. Quand sa yole fait eau puis "coule à pic" , il se réfugie sur un îlot et songe aussitôt à bâtir une cabane, à pêcher, à faire du feu. Cela ne dure que le temps d'une marée. L'îlot ne se trouve pas au milieu de l'océan, mais dans l'estuaire de la Loire. Lorsque le naufragé regagne "le continent" - la rive droite du fleuve -, l'eau ne lui arrive qu'à la cheville. L'histoire n'est peut-être que la séquelle des lectures de Verne : "Les Robinsons ont été les livres de mon enfance, et j'en ai gardé un impérissable souvenir". On y croira pourtant si, comme lui, et après avoir fait les mêmes lectures - le Robinson Crusoé de Defoe et Le Robinson suisse de Wyss -, on est fasciné par ce monde neuf, ouverture large et soudaine du champ des possibles, qu'est l'île déserte, lieu à reconnaître, aménager, exploiter, défendre - puis à quitter, grandi, changé, pour regagner le continent et y vivre d'une vie nouvelle. Le premier essai de Verne sur ce thème aux variations infinies - "il faut absolument que j'en fasse un" - s'intitulait L'Oncle Robinson. Hetzel se montra sévère (mais juste) : l'auteur remisa son manuscrit, non sans en utiliser des éléments dans L'Ile mystérieuse (1875 ; déjà disponible dans la Pléiade). Il reviendrait à trois reprises sur le sujet. Avec L'Ecole des Robinsons (1882), la fantaisie s'invite dans le drame et la fiction dans la fiction. Le duo formé du jeune Godfrey et de son professeur de maintien (! ) passe de bonne foi par toutes les étapes obligées du genre, quête d'un logis, épreuve de la faim, cueillette, chasse, pêche, jusqu'à l'accueil d'un Vendredi, l'étrange Caréfinotu. Mais le naufrage ne devait rien à la cruauté des éléments : il avait été fomenté à des fi ns de formation. L'Ecole est la déconstruction joueuse du Crusoé originel, une "métarobinsonnade" . Dans Deux ans de vacances (1888), le souvenir des textes canoniques, Defoe et Wyss, demeure présent ; le personnage nommé Service ne jure que par eux. Cette fois, les naufragés sont les élèves d'un pensionnat. Ils s'organisent, se déchirent, se retrouvent et se ressoudent face à une menace extérieure, l'arrivée de malfaiteurs qui - cela n'échappe pas à Service - sont "comme qui dirait les sauvages de Robinson" . Bien que William Golding ne l'ait jamais reconnu, Sa Majesté des mouches se souviendra de la force de ce roman. Puis Verne revient à Wyss, pour donner au Robinson suisse une continuation, Seconde patrie (1900), qu'autonomise un art consommé de la construction. Les circonstances reconduisent certains des Robinsons de Wyss dans l'île qui les avait une première fois accueillis et où les attendent de nouvelles péripéties. L'aventure y gagne ce qu'y perd la vraisemblance. Livre né d'un livre, entre héritage et invention, ce roman inactuel - c'est aussi le récit d'une

02/2024

ActuaLitté

Philosophie

Philosophie N° 148, janvier 2021 : Reiner Schurmann interprète de Heidegger et penseur de l'histoire

Ce numéro thématique est consacré à Reiner Schürmann, phénoménologue qui, dans Le principe d'anarchie et Des hégémonies brisées, a prolongé et interrogé la pensée du second Heidegger pour tenter de repenser l'historicité de la pensée occidentale et le statut postmétaphysique de l'Ereignis. Il s'ouvre sur la traduction, par Bruce Bégout, de l'article de Schürmann intitulé ""Que dois-je faire" à la fin de la métaphysique ? ", qui pose la question de l'agir dans sa relation avec le problème du statut et du destin des "principes époquaux" qui régissent l'être et l'action. La question "que dois-je faire ? " sonne le glas d'une certaine normativité principielle dont il s'agit alors, sous le nom d'anarchie, de mesurer le possible ainsi ouvert. Dans "Reiner Schürmann, phénoménologue des ultimes", Vincent Giraud introduit à sa pensée au fil conducteur du phénomène et du mot d'ordre "sauver les phénomènes". Si ce qui se montre est originairement un singulier, que les différents "fantasmes hégémoniques" réduisent à un cas particulier de leur loi, retrouver les phénomènes se fera par une épopée du singulier qui nous établit dans la "condition tragique", fond de notre rapport à l'apparaître. Dans "Fin de partie. Philosophie de l'histoire et clôture de la métaphysique chez Reiner Schürmann", Bruce Bégout interroge la notion d'époque dans sa philosophie, montrant que sa critique de la philosophie de l'histoire procède d'une conception de l'histoire comme dépérissement des hégémonies, à laquelle se soustrait l'ultime époque. Il met en question le paradigme ontologique du contingent, fondement anarchique de la philosophie tragique. Dans "La recherche des origines : entre anamnèse et oubli. Heidegger relu par Schürmann", Servanne Jollivet en expose la lecture de Heidegger à partir des textes tardifs, qui en radicalise le geste et en montre l'ambivalence : en l'inscrivant dans l'histoire des hégémonies, il remonte de l'interrogation sur les origines à l'origine première, repensée de manière non fondamentale comme "violence originaire". Dans "L'absent, vois-le comme fermement présent", Thomas Aït Kaci s'attache au problème de l'effacement de la figure hégélienne dans Des hégémonies brisées. Que dans son opiniâtre combat mené contre la dialectique, du commencement à la fin et de Parménide à Heidegger, Schürmann ne rencontre pas à un moment ou à un autre son adversaire hégélien, surprend. Quel est le sens philosophique d'une telle absence, concertée et déconcertante ? Dans "Des langues brisées. Silence et origine dans la pensée de Reiner Schürmann", Vincent Blanchet comprend l'ensemble de son oeuvre à la lumière de la méditation de la langue qui la traverse jusqu'à son accomplissement dans Des hégémonies brisées ; il s'agit par là d'interroger la possibilité, pour la parole, de demeurer fidèle aux conditions dernières de l'expérience. Enfin, dans "La source", Emmanuel Cattin s'attache à la question de ce que Schürmann nomme "l'origine", en lien essentiel à "l'expérience originaire avec le langage". Dans l'héritage de l'Ereignis de Heidegger, Schürmann n'aura cessé de méditer le sens de la source de tout apparaître, et le mode de séjour accordé à celle-ci, "l'errance". Entre le Maître Eckhart de 1972 et Des hégémonies brisées de 1996, la joie errante aura disparu pour céder devant le regard tragique. D P.

01/2021

ActuaLitté

Actualité et médias

Le Pen. Une histoire française

Au moment où Jean-Marie Le Pen s’apprête à tirer sa révérence, même ses plus fervents détracteurs doivent convenir que le Front national est solidement installé au centre de la vie politique. La marque Le Pen dispose désormais à nouveau d’un solide potentiel, « une bonne race », a-t-il déclaré en saluant la victoire de sa petite-fille Marion. Mais pour comprendre ce regain éléctoral, il faut forcément revenir sur la vie de Jean-Marie Le Pen. Tel est l’objectif que se sont assigné les deux auteurs à travers leur enquête : retracer, sans complaisance mais sans a priori, le parcours trépidant, et plus sinueux qu’on ne l’imagine, du fondateur du Front national, du Quartier latin des années 1950 au second tour de l’élection présidentielle de 2002 en passant par l’aventure Poujade, la guerre d’Algérie, l’héritage Lambert, la traversée du désert des années 1970, la percée des années 1980, le retour au Parlement, le divorce spectaculaire avec Pierrette Lalanne, l’affaire du « détail » qui ruine les ambitions lepénistes, la scission mégrétiste et, en dernier lieu, le passage de témoin, à la fois voulu et subi, à sa fille Marine Le Pen. Si les principales étapes de cet incroyable itinéraire sont généralement connues, on en ignorait jusqu’alors les mécanismes secrets. Pourquoi Le Pen, parti de rien, est-il devenu l’homme politique le plus riche du pays ? Comment et pourquoi, concrètement, a-t-il bénéficié de la courte échelle de François Mitterrand ? Comment SOS Racisme a-t-il été instrumentalisé pour empêcher toute alliance de la droite et du FN ? Comment Bernard Tapie a-t-il pris le relais pour poursuivre ce travail de diabolisation du lepénisme, dans l’espoir d’en tirer un nouveau bénéfice électoral pour la gauche ? Finalement, Le Pen a préféré détruire son propre parti plutôt que de partager le pouvoir et se préserver une chance de l’exercer un jour. Sa place de finaliste du scrutin présidentiel de 2002 ne marque pas son apogée mais son déclin, ouvrant un cycle de nouveaux conflits internes entre le Front de Marine et le Front d’avant, ni le père ni la fille ne sachant comment gérer le conflit familial latent qui marque la succession du premier par la seconde. Le rebond du Front national en 2002 sous l’impulsion de Marine Le Pen signe ainsi le bilan d’une diabolisation qui, en s’efforçant de marginaliser le FN, a finalement réussi à maintenir les Le Pen au centre de la politique française. À travers cette première biographie politique exhaustive, c’est toute une histoire française qui se dévoile peu à peu au lecteur. L’enquête de Philippe Cohen et Pierre Péan se fonde sur de nombreux documents inédits et quantité de témoignages d’acteurs connus ou méconnus de l’aventure lepéniste. Le leader du Front national a lui-même accepté de répondre, au cours de plusieurs entretiens qu’il leur a accordés, aux questions des auteurs. Une première, s’agissant d’un livre qui lui est consacré. Cette conquête est aussi l’histoire d’une saga familiale et des relations complexes et parfois tumultueuses entre le chef du clan Le Pen et ses trois filles.

11/2012

ActuaLitté

Romans historiques

Toyotomi Hideyoshi. Le rêve du singe

Un récit biographique sur l'un des hommes forts du Japon médiéval, acteur de l'unification du pays. Quand Oda Nobunaga, disparaît dans les flammes du temple Honôji, ce jeune général issu du rang, rêve de poursuivre l'unification du Japon que son maître avait initié depuis des années. Mais la succession est loin d'être assurée, le pays est toujours miné par plus de cent ans de guerres civiles et d'appétits féroces de pouvoir des grandes familles de guerriers. Mais celui que son maître appelait le « Singe » sait manier aussi bien la ruse, la diplomatie que les arts de la guerre. Soudoyant les uns, convainquant les autres, écrasant les récalcitrants, il parvient à juguler l'une après l'autre toutes les provinces encore indépendantes du pays. Parfois encore étranger au monde des Samourais dont il n'est pas issu, Toyotomi Hideyoshi va faire peu à peu sa place au sein de cet univers où les combats, les ambitions, les trahisons et les retournements d'alliance sont légions. Jamais vaincu, toujours vainqueur, il imposera sa vision et ses méthodes aux plus puissants seigneurs du Japon. Mais le « Singe » reste néanmoins un homme fragile, tiraillé entre son but ultime et les souffrances qu'il doit infliger pour y parvenir. Il aura besoin de l'appui de ses soutiens, d'un grand amour à ses côtés pour affronter son dernier combat au crépuscule de sa vie et laisser derrière lui un héritage précieux pour le Japon de l'époque Sengoku. Découvrez dans plus attendre ce récit épique qui relate tout un pan fort méconnu de l'histoire japonaise. EXTRAITDes pas pressés sur les parquets de bois résonnaient à travers tout l'étage inférieur du château. Rapides, nerveux, les pieds nus tambourinaient à intervalle régulier, créant une sorte de rythme effréné auquel vinrent s'adjoindre peu à peu d'autres pas dont la cadence semblait vouloir se fixer sur le tempo principal sans pouvoir y arriver.- Dépêchez-vous, dépêchez-vous !Le petit homme qui venait de prononcer ces mots apparut au fond du couloir principal. Vêtu d'un kimono clair, il tenait dans sa main gauche un éventail noir avec lequel il battait frénétiquement la mesure sur sa jambe, comme pour indiquer l'état d'excitation dans lequel il se trouvait. Son visage ne montrait pourtant aucun signe d'énervement, mais au contraire une sorte de joie intérieure qui le faisait jubiler. Derrière lui, plusieurs serviteurs du château, cuisiniers, lingères, ménagères, essayaient tant bien que mal de suivre le rythme rapide de ses pas, certains avec visiblement un peu de mal, tant celui-ci était élevé. La doyenne des dames de compagnie semblait proche de l'apoplexie, mais elle n'aurait cédé sa place au premier rang pour rien au monde. CE QU'EN PENSE LA CRITIQUECe roman biographique est très intéressant à lire pour celles et ceux qui s'intéressent à l'histoire du Japon, tout comme celles et ceux qui s'intéressent aux hommes d'exception conquérant le pouvoir. - Seijoliver, BabelioÀ PROPOS DE L'AUTEURCharles-Pierre Serain se passionne depuis trente-cinq ans pour l'étude du Japon médiéval. Il a créé en 2001 le premier site Internet en français sur les samouraïs, récompensé par plusieurs prix, et une communauté de plus de 3 000 membres sur les réseaux sociaux. Il a publié en 2012 un ouvrage sur les guerriers du monde. Depuis plusieurs années, il travaille à une trilogie consacrée aux trois unificateurs du Japon. Après Oda Nobunaga en 2013, Toyotomi Hideyoshi est le deuxième volume. Un dernier ouvrage sur Tokugawa Ieyasu est en cours d'écriture.

11/2018

ActuaLitté

Football

Pelé

Le première biographie intime du roi Pelé. Au crépuscule de sa vie, celui qui multiplie les séjours à l'hôpital, que l'on dit amer, triste, "dépressif" selon les mots de son fils Edinho, fait face à son héritage. Il est le Roi, il est le football. Personne n'atteindra les mêmes sommets de popularité du gamin de Tres Coraçoes, la première star mondiale du football, célébré autant pour son talent supérieur que par la conjonction de l'avènement de la télévision et des prémices de la mondialisation.

Pelé, triple vainqueur de la coupe du monde, archange du "jogo bonito", aussi grand que les papes et les chefs d'état du temps de sa gloire, est aujourd'hui un homme malade dont on sait finalement peu de choses hormis ses exploits sportifs et sa vie d'ambassadeur du football auprès de la FIFA, l'UNICEF et l'UNESCO. Pelé, s'appelle Edson Arantes do Nascimento. Sa mère le surnommait Dico. Ses coéquipiers Gasolina.

Il n'a jamais manqué de le rappeler dans de nombreuses interviews ou ses autobiographies : Pelé est un autre, une armure, un masque qui lui permet souvent d'évoquer sa vie à la troisième personne. Loin d'un orgueil démesuré, cet artifice lui a toujours offert un distinguo de confort entre sa vie publique et sa vie privée. C'est aux frontières de cette dernière que nous invitons le lecteur à plonger.

D'un côté, la légende officielle : le couronnement mondial d'un gamin surdoué à 17 ans, descendant d'esclaves venus d'Afrique, les trois plus beaux buts qu'il ne marqua jamais en 1970, le vrai-faux 1000e but vécu comme une affaire d'état, le missionnaire du soccer aux USA, la star au sourire magnétique, l'homme qui arrêta une guerre, l'attraction du Santos FC, les Harlem Globe Trotters du foot... De l'autre, le fils de Dondinho et Celeste : Edson, Dico, Crioulo, Gasolina...

Les aventures secrètes et les divorces ; les amitiés bafouées et les déboires fiscaux ; le ministre des sports aux idéaux enterrés ; la mort de Sandra, la fille qu'il fut bien obligé de reconnaître ; les ennuis de son fils condamné pour ses liens avec le narcotrafic... puis enfin la vieillesse recluse au fond d'un jardin, seul, méditant sur les malheurs du monde et les trahisons de l'âge dans le souvenir du seul être qui lui manque depuis 1996, son père, son formateur, son dieu.

Ce livre est d'abord un voyage. Depuis sa petite maison au toit percé au coeur du Minas Gerais, Pelé a entamé un tour du monde des stades et des foules enamourées qui a duré une vie. Observateur des bouleversements de la planète et des défis pour l'enfance, il vit désormais à Sao Paulo, entouré de sa famille...

Non loin du stade de Vila Belmiro où flottent les acclamations qui l'accompagnèrent, du musée qui porte son nom, du restaurant où il y a peu, il dinaît encore avec Pepe, Coutinho et les Santasticos, les autres joueurs de la plus grande équipe de tous les temps à laquelle le Real Madrid de Di Stefano refusa d'accorder une revanche par peur d'être humiliée...
Pour la première fois, un livre raconte le vrai Pelé, celui qui pleure autant qu'il rit, qui aimait la musique et les femmes et qui ne cessera jamais d'être le père de tous les enfants amoureux d'un ballon.

01/2023

ActuaLitté

Littérature anglo-saxonne

Un long silence

Un livre culte, élu meilleur document de l'année par le New York Times " La saga hallucinante d'une famille et d'un pays rongés par la dèche et la violence. " Télérama Gary Gilmore est l'un des condamnés à mort les plus célèbres des Etats-Unis. Après avoir passé une partie de sa courte existence derrière les barreaux pour des vols à main armée, le pire finit par advenir : en juillet 1976, il est accusé de meurtre, au moment même où la Cour Suprême vient de réautoriséer la peine capitale - dix ans après la dernière exécution. En réclamant lui-même sa mise à mort, plutôt qu'une peine à perpétuité, la personnalité complexe de Gilmore enflamme le pays. Il sera finalement exécuté le 17 janvier 1977 au matin. Quelques années plus tard, Norman Mailer lui consacrera un de ses chefs d'oeuvre, Le Chant du bourreau. Le frère cadet de Gary, Mikal Gilmore, rédacteur en chef à Rolling Stones, aura tenté pendant des années de mettre cette histoire tragique de côté. En vain. Avant qu'elle ne dévaste complètement son existence, comme elle a dévasté les siens, il se décide à la mettre par écrit, pour essayer de mieux comprendre son héritage, dénouer les liens du sang et échapper à la malédiction familiale. Poussé par l'urgence et un instinct de survie impérieux, il se ainsi lance dans une véritable enquête, à la fois affective, douloureuse, sans concessions, sur sa propre famille, sur son enfance, sur ses origines. Au terme de ce sombre voyage, il découvrira un terrible secret. Avec une force d'émotion rare, il nous donne un document passionnant, à la fois cru, intime et puissant, sur les traumatismes et la résilience, qui n'est pas sans évoquer De sang-froid de Truman Capote dans sa description de l'Enfer Américain. PRESSE : " [Un long silence], publié aux Etats-Unis en 1994, n'a ni la distance littéraire ni la sobriété stylistique de celui de Mailer. Mais la fascination qu'il exerce vient justement de là, du regard unique qu'il offre sur ce que cherchaient à percevoir ses prédécesseurs et qu'il a, lui, vécu de l'intérieur : le coeur sauvage du gothique américain, un monde où chacun est marqué par un sort imprécis mais fatal. " Le Monde " L'histoire inoubliable de Gary Gilmore, le condamné à mort le plus célèbre des Etats-Unis, qui avait fait couler le sang et beaucoup d'encre. " marie claire " Figure de tueur légendaire, Gary Gilmore est ressuscité le temps d'un livre extrême par son frère Mikal, journaliste à Rolling Stones... Pour garder la tête hors du bain de larmes, l'amoureux des livres qu'est Mikal se raccroche à l'écriture, ce qui lui permettra en 1994 de léguer à la littérature de son pays le poignant portrait d'une Amérique maudite dès le berceau. " Les Inrockuptibles " Remarquable, stupéfiant. " The New York Times " Une furieuse aventure littéraire " " Un hallucinant portrait " Télérama " Un chef d'oeuvre de la non-fiction " " Des personnes et des passages stupéfiants " Le JDD " Ce livre vous accompagnera très longtemps. " Tim Willocks " Un livre dévastateur effrayant, bouleversant, poignant... magnifique ! " The New York Times " Hypnotisant... captivant et profondément émouvant " The New Yorker " Impossible à lâcher " Los Angeles Times

10/2021

ActuaLitté

Littérature sud-américaine

La Secrète

Principal " protagoniste " de ce roman, La Secrète est le nom d'un vaste domaine dans les montagnes d'Antioquia, au coeur des Andes et de la zone de production du célèbre café de Colombie. Il donne son titre à cette grande saga familiale contemporaine qui se structure polyphoniquement autour de trois voix, trois récits parallèles intelligemment interconnectés. Le premier est tenu par la soeur ainée, Pilar Angel, la gardienne du logis, de la terre, de l'héritage, celle qui refuse de vendre La Secrète et est prête à assumer les compromis les plus dangereux pour la garder en tant que patrimoine commun et mémoire familiale. Mariée avec Alberto depuis quarante ans, mère de trois enfants, héritière des bijoux et des meubles, Pilar passe la majeure partie de l'année à La Secrète et s'occupe de l'entretien de la vieille demeure familiale. Le deuxième récit est celui d'Antonio (Tono) Angel, jeune gay colombien qui habite New York. Il y est violoniste dans l'un des orchestres de la ville et vit une longue histoire d'amour avec son compagnon Jon, un artiste conceptuel afro-américain qui n'aime pas particulièrement aller en Colombie ni passer des vacances dans une région montagneuses où les guérilleros, les paramilitaires et les narcotrafiquants font souvent régner la terreur. Comme pour compenser ses absences ou pour se faire pardonner son infidélité à la famille, Antonio consacre son temps libre à des recherches généalogiques et historiques sur les origines de la ferme et de la famille Angel. C'est grâce à lui, et à son récit, que le roman devient une véritable saga familiale : il nous raconte un chapitre méconnu de l'épopée du café et de la diaspora juive en Amérique latine. Enfin, le troisième récit, le plus palpitant, le plus terrifiant, celui qui accroche le lecteur dès le début du roman, est celui d'Eva, la brebis galeuse. Cette jeune et belle femme moderne (ou postmoderne) qui a eu trois maris et s'adonne aussi occasionnellement aux plaisirs lesbiens, ne veut que rien ne l'attache à cette terre où elle a failli laisser la vie. La narration de la longue nuit tropicale où des hommes armés (paramilitaires, narcotrafiquants ?) essaient de la tuer est sans conteste l'un des moments forts de ce livre. La Secrète est d'une lecture très agréable et s'offre diversement à chaque lecteur : soit dans l'épopée des Juifs colombiens et dans l'aventure du développement de la production de café ; soit dans le récit de la vie d'un homosexuel dans un pays machiste et intransigeant ; soit dans la recherche d'un compromis entre tradition et changement au sein d'une famille dont l'unité est toujours fragile ; soit dans la quête d'une forme d'existence authentique de la part d'une femme colombienne qui ne veut pas ressembler à ses aînées. Les lecteurs de l'Oubli que nous serons (Gallimard, 2011) retrouveront ici toute la finesse et la sensibilité dont Abad fait preuve lorsqu'il conte la vie intime d'une famille ; ceux qui ne le connaissent pas encore vont découvrir un romancier capable de leur faire appréhender différemment l'histoire à la fois magique et violente de la Colombie contemporaine.

02/2016

ActuaLitté

Musicologie

Fragmente-Stille, an Diotima de Luigi Nono

Luigi Nono (1924-1990) est l'un des compositeurs les plus importants de l'après-guerre. Aux côtés de Boulez et de Stockhausen, il participe à une véritable reconstruction de la musique en s'appuyant sur l'héritage sériel de l'école de Vienne. Sa singularité au sein de l'avant-garde musicale de l'époque tient à ses engagements éthiques et politiques, qui le conduisent à adhérer au Parti Communiste Italien, dont il devient une figure dominante. Ses oeuvres se veulent "engagées" , au sens sartrien du terme : elles témoignent d'événements historiques tragiques comme le nazisme (Il canto sospeso), la Shoah (Ricorda cosa ti hanno fatto in Auschwitz), l'arme atomique (Sul ponte di Hiroshima), la guerre du Vietnam (A floresta é jovem e chesa de vida), et bien d'autres encore. Cet engagement l'éloigne des scènes musicales institutionnelles et le conduisent à se tourner vers les moyens électro-acoustiques. La musique de Luigi Nono est chargée d'une expressivité intense et cherche en même temps des voies nouvelles, aussi bien musicales que dans l'alliance avec d'autres arts (notamment dans ses deux opéras), et dans sa présentation : il organise de nombreux concerts dans les usines ou sur les places publiques, qui se terminent par de longs échanges avec les auditeurs. Au milieu des années 1970, il se remet profondément en question, ce qui l'amène vers d'autres sources d'inspiration et vers l'exploration des moyens nouveaux fournis par la live-electronics, tout en maintenant ses exigences musicales, éthiques et politiques. Le quatuor à cordes Fragmente-Stille, an Diotima est l'oeuvre qui inaugure cette nouvelle période créatrice. Présentée le 2 juin 1980 à Bonn par le Quatuor LaSalle, qui l'avait commandée, l'oeuvre modifie radicalement l'idée que l'on se faisait du compositeur ; elle a un fort impact sur les jeunes compositeurs et est souvent jouée par de nombreux quatuors. L'oeuvre est une immense méditation traversée de gestes éruptifs, une suite de moments (Fragmente) dans lesquels le silence (Stille) joue un rôle essentiel. La Diotima du titre renvoie à une figure du roman par lettres Hypérion de Friedrich Hölderlin et au nom qu'il donna à la femme aimée en secret. La partition comporte, sous les portées, des fragments de poèmes de Hölderlin que les musiciens doivent lire de façon muette tout en jouant. Au plus profond de l'intime, Nono interroge la nature du son et du silence, sa relation à l'époque, qui fait écho à celle vécue par Hölderlin. Chaque sonorité est ciselée, prolongée sur des durées inhabituelles, prise dans des relations énigmatiques et fascinantes, qui confèrent à l'oeuvre un caractère de cérémoniel, loin de la tradition du genre. La richesse sonore du quatuor répond à une richesse sémantique foisonnante : outre les écrits de Hölderlin, Nono fait référence à Maïakovski et Lili Brick, Kafka, Beethoven, Verdi, Scherchen, Maderna... Laurent Feneyrou démêle tous ces fils tissés les uns avec les autres, comme il démêle ceux de la construction musicale, retraçant la genèse de composition en s'appuyant sur toute une série d'esquisses et de documents publiés ou inédits. Il replace ce quatuor dans le contexte politique de l'époque et approfondit le lien à Hölderlin. Ainsi éclaire-t-il l'oeuvre de l'intérieur dans une approche à la fois historique, esthétique et analytique. C'est le premier livre en français sur cette oeuvre.

11/2021

ActuaLitté

Littérature française

GHERASIM LUCA. L'intempestif

L'œuvre de Gherasim Luca pourrait se prêter à la légende d'une traversée du dadaïsme, du surréalisme et de la " poésie sonore ", aventures de la création, qui fondent notre épopée moderne. Elle entretient pourtant avec ces avant-gardes une relation d'intimité qui n'est pas " allégeance " ni dialogue. Dès les premiers textes, l'écriture poétique naît du litige entretenu à l'égard des mythes littéraires, suspecte les récits rétrospectifs et lutte contre toutes les figures édifiantes auxquelles la modernité aime à associer l'écrivain. Elle tire sa singularité d'une intransigeance nourrie à l'encontre de ses propres idéaux. L'intempestif caractérise alors cette voix discordante qui s'empare des représentations philosophiques contemporaines et les place sous une lumière qui révèle subtilement les tensions irrésolues qui les traversent. La poésie est ici la danse de la pensée lorsqu'elle refuse toute précaution, et " comme le funanbule à son fil s'accroche à son propre déséquilibre ". Cette approche poétique de l'abstraction philosophique révèle les désirs qui la nourrissent et dessine, dans la langue, les contours sensuels parcourus par l'idée avant son expression. La poésie de Gherasim Luca, au moment même où elle se voue à la matérialité du langage, inventant son " bégaiement " inspiré, décèle en effet dans cette syntaxe désarticulée le moyen d'une relecture démystificatrice de l'héritage, littéraire et philosophique, dont notre modernité poétique se réclame. Ce questionnement impromptu des valeurs de l'excès et de la subversion qui commandent notre représentation moderne de la littérature se manifeste dans des textes où la place réservée au lecteur est elle-même d'une instabilité radicale. L'interprétation se voit contrainte d'avouer son intéressement et sa violence. La démystification n'est pas la fin ultime de cette œuvre. La création poétique se voue à la conquête de l'incertitude. S'esquisse une théorie poétique du signe, qui, de recueil en recueil, fait se rejoindre la tragique d'une fuite éperdue du sens et la jubilation d'une chasse vouée à la répétition indéfinie. L'humour, si rarement associé à la poésie en France, devient soudain l'indice d'une distance intérieure du langage qui ne saisit sa proie qu'en se faisant, voluptueusement et désespérément " ombre ". Gherasim Luca poursuit cependant l'invention d'une " physique élémentaire " de la langue poétique. Il refuse le constat ou la déploration de l'absurde, qui contemple mélancoliquement la désertion du langage par les " valeurs " qui fondaient autrefois sa transcendance. Dans l'immanence des qualités plastiques et sonores de la langue, un rythme est conquis. La fuite de la signification, qui se dérobe à mesure qu'elle se construit, devient un geste érotique qui ouvre le discours au surgissement d'autrui. Le langage est-il ici un nouveau dieu trompeur et furtif, tout puissant ? Certes, le rire se glisse imperceptiblement derrière le sérieux de chaque acte aveugle devant ses propres risques et immuablement solitaire : il en révèle la nature théâtrale. Mais la " ruse " du langage s'effondre dès lors que surgit le dernier geste intempestif de cette poésie. Un autre rire éclate dans les mots, rire héraclitéen, qui exerce la séduction du néant pour mieux démentir sa victoire : Gherasim Luca opère l'union improbable de la tradition apocalyptique et de l'humour. L'effondrement humoristique du sens rejoint alors son relèvement : la catastrophe se fait révélation par le rire, et le désir, la silhouette d'un Thanastos énergumène.

07/1998

ActuaLitté

Magie

La magie de la déesse

Laissez-vous emporter par le pouvoir divin de ce livre, qui propose un répertoire de divinités ainsi que 50 sorts, autels et exaltations pour amplifier vos vibrations les plus élevées et attirer l'épanouissement, le succès, l'amitié, la croissance, l'amour et la fortune. Pour toute personne souhaitant renouer avec son pouvoir intérieur et sa divinité, la Magie des Déesses, est LE livre qu'il vous faut ! Protectrices, féroces, puissantes guerrières et magiciennes, les déesses peuplent les spiritualités et les mythologies du monde entier. Dans ce livre complet et pratique, vous y découvrirez plus de 60 déesses venant des 4 coins de l'univers, mais aussi des rituels, des méditations et des offrandes, afin de transformer votre vie. Les déesses, anciennes et nouvelles, prêtent leurs pouvoirs à ceux qui recherchent leurs faveurs. La magie des déesses vous aide à canaliser le pouvoir divin tout en vous aidant à trouver la divinité protectrice de votre choix. Connectez-vous à votre héritage spirituel et puisez dans les pouvoirs de vos ancêtres et de tous les êtres mystiques qui vous entourent. Ce magnifique manuel présente des déesses bien connues du monde antique, revendiquées par les sorcières à travers les âges, ainsi que d'autres, moins courantes, comme les saints patrons catholiques, autour desquelles se sont développés des sorts et des rituels spécifiques. Chaque déesse règne sur son domaine, protégeant et inspirant ceux qui recherchent ses faveurs par des rituels traditionnels et des sorts qui la louent. Ses symboles, offrandes favorites et ses formes de culte préférées sont expliqués et illustrés. Voici un avant-goût des puissants mécènes que vous pourrez découvrir : HECATE est la déesse grecque de la sorcellerie et de la divination. Son homologue romaine s'appelle TRIVIA et toutes deux acceptent des offrandes aux carrefours. Elle transmet les bonnes nouvelles de l'avenir, réside en tant que divinité protectrice des sorts de divination. Elle est un excellent guide pour les nouvelles entreprises et une puissante gardienne. KAMALA est une incarnation de la déesse hindoue Lakshmi, la déesse de la richesse et de la créativité. Invoquez-la pour qu'elle vous apporte des compétences créatives afin que vous puissiez remplir votre vie de plaisirs et de richesses de toutes sortes en faisant des offrandes de riz et de ghee. MARIE LAVEAU est peut-être la praticienne américaine des arts magiques la plus influente. La célèbre reine Vodou de la Nouvelle-Orléans distribuait des charmes et des potions (elle a même sauvé plusieurs condamnés de la potence), prédisait l'avenir et guérissait les malades. SAINTE LUCIE est la porteuse de lumière dans l'obscurité de l'hiver. Elle est la patronne des aveugles, des auteurs, des couteliers, des vitriers, des ouvriers, des martyrs, des paysans, des selliers, des vendeurs et des vitraillistes. YEMAYA est l'orisha Yorùbá ou la déesse de l'océan vivant, considérée comme la mère de tous. Elle est la source de toutes les eaux, y compris les rivières de l'Afrique occidentale, en particulier la rivière Ogun. Elle est associée à l'Orisha Olokin (qui est diversement décrite comme femelle, mâle ou hermaphrodite), qui représente les profondeurs de l'océan et l'inconscient, et ensemble ils forment un équilibre. Elle est la soeur et l'épouse d'Aganju, le dieu du sol, et la mère d'Oya, déesse des vents.

03/2023

ActuaLitté

Fantasy

Le royaume de cuivre

Vous pensiez tout savoir sur la légendaire Cité de Laiton ? Vous n'avez encore rien vu. Le Royaume de Cuivre est le deuxième tome de la trilogie Daevabad que nous avions débutée en avril avec La Cité de Laiton. Pour rappel, on y rencontrait Nahri, une jeune arnaqueuse dans les rues de Caire au XVIIIe siècle. Elle y avait invoqué par erreur Dara, un guerrier daeva qui l'avait emmenée dans la légendaire cité de laiton Daevabad où le destin de la jeune femme avait changé à jamais. Alors que Daevabad se remet d'une bataille dévastatrice, Nahri doit trouver une nouvelle direction pour sa vie. Mais même si elle embrasse son héritage et le pouvoir qu'il détient, elle sait qu'elle a été piégée dans une cage dorée, sous la surveillance d'un roi qui règne sur le trône qui appartenait autrefois à sa famille - et un faux pas de sa part condamnera à jamais sa tribu. Ali quant à lui a été exilé pour avoir osé défier son père. Traqué par des assassins, il se défend grâce aux incroyables pouvoirs que les marids - les esprits imprévisibles de l'eau - lui ont offerts. Mais il menace de déterrer un terrible secret que sa famille a longtemps gardé caché. Et alors que le nouveau siècle approche et que les djinns se rassemblent dans les imposants murs de Daevabad pour des célébrations, une menace se dessine dans le nord. C'est une force qui apporterait une tempête de feu directement aux portes de la ville ... Quel plaisir de retrouver l'univers aux infinies richesses et dangers de S. A. Chakraborty dans ce deuxième tome de la trilogie Daevabad. La Cité de Laiton nous avait impressionnés par son intrigue et ses personnages et cette suite est à la hauteur du talent de l'autrice. On retrouve Nahri qui a parcouru un sacré chemin depuis le début de l'aventure. Autrefois arnaqueuse, elle fait désormais partie de la cour royale de Daevabad. A la suite des évènements du tome 1, elle a perdu Dara et Ali a été exilé - un doux euphémisme pour le faire tuer loin de la Cité. Promise en mariage à son frère, la jeune femme est tiraillée entre son nouveau statut et la prison dorée dans laquelle elle vit, et la haine qu'elle voue au roi et aux oppresseurs de la Cité. Quel chemin choisira-t-elle ? De son côté Ali a tout perdu et malgré l'aide des marids qui lui offrent de nouveaux pouvoirs, il est livré à lui-même sur sa terre natale, avec la mort à ses trousses. Quant à Dara... il est bien possible qu'il ne soit pas si mort que ça... Chaque page, chaque mot de Le Royaume de Cuivre sont un voyage. L'autrice n'en finit pas de nous émerveiller et de nous laisser en suspens devant le développement de l'histoire. Les tensions entre les tribus de djinns sont toujours vives et l'arrivée d'une terrible menace sur la ville apporte un suspense insoutenable à l'intrigue. L'action est au rendez-vous avec des combats épiques et absolument originaux comme on en a rarement vus. Les sabres et le feu sacré des djinns enflamment chaque chapitre à une vitesse inimaginable. Le Royaume de Cuivre démontre une nouvelle fois qu'il faut compter avec S. A. Chakraborty et on en redemande sitôt qu'on a lu la dernière page de de joyau de fantasy.

12/2021

ActuaLitté

Immigration

Routes africaines de la migration. Dynamiques sociales et politiques de la construction de l’espace africain

Routes africaines de la migration. Dynamiques sociales et politiques de la construction de l'espace africain. Les migrations africaines sont le plus souvent perçues au travers d'un prisme européen, et construites comme un inéluctable mouvement de population du Sud vers le Nord - quand il n'est pas simplement présenté comme une "invasion" . Les contributions réunies dans cet ouvrage entendent battre en brèche ce qui n'est, au mieux, qu'une simplification marque d'ignorance ou, au pire, un discours politique situé dans le sillage de la détestation voire de la haine. En s'intéressant aux migrations des Africain. e. s à l'intérieur de l'Afrique, dans une perspective résolument pluridisciplinaire et multi-située, réunissant des chercheur. e. s des deux rives, ce travail collectif n'entend pourtant pas faire l'impasse sur les tensions entre marginalisation et intégration des Africain. e. s au cours de leurs mobilités au sein de leur continent, parfois aussi parsemées de violences multidimensionnelles exercées ou subies. Néanmoins, cette construction de l'Afrique par les Africains relient entre eux des espaces différenciés via le travail, la technologie, l'habitat, le nomadisme, l'éducation, les solidarités pour créer tant des lieux que des réseaux qui maillent du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest un continent d'une complexité régulièrement négligée, si ce n'est escamotée. Ont participé à cet ouvrage : Emmanuel Alcaraz, Filippo Bignami, Blaise Bitegue dit Manga, André Bourgeot, Jeanne Bureau, Salim Chena, Annelie Delescluse, Imane El Fakkaoui, Gilles Ferréol, Moha Ennaji, Aissa Kadri, Nasima Moujoud, Zohra Omar Moussa, Joëlle Palmieri, Seydou Lankoande, Oriol Puig Cepero, Niandou Touré, Salimata Traoré. Table des matières - "Introduction" , Salim Chena et Aïssa Kadri - "L'Afrique des Africains. Perspectives comparées au travers des migrations" , Salim Chena Première partie Des migrations entre marginalisation et intégration - "Afrique du Sud : la xénophobie et le sexisme, un héritage de la colonisation et de l'apartheid" , Joëlle Palmieri - "Les migrants subsahariens en Tunisie : migrants en transit ou minorité en formation ? " , Emmanuel Alcaraz - "Les insertions urbaines des migrants camerounais dans la ville d'Oran (Algérie) : habitats et lieux de sociabilité" , Jeanne Bureau - "Migrantes subsahariennes à Casablanca entre activité commerciale et intégration socio-économique" , Imane El Fakkaoui - "Les activités des migrants subsahariens au Maroc au prisme du corps" OU "la mort des Subsahariens au Maroc" , Annelie Delescluse - "Coopération culturelle et mobilité internationale pour études des Maliens au Maroc et en Algérie" , Niandou Touré - "Les migrations intra-africaines : une approche interculturelle. L'exemple gabonais" , Blaise Bitegue, dit Manga, et Gilles Ferréol Deuxième partie D'une région à l'autre : construction de l'espace, communautés et circulations - "Solidarités et circulations entre l'Anti-Atlas et Casablanca. Des dynamiques de genre et de générations" , Nasima Moujoud - "Mobilités et flexibilité dans deux sociétés touarègues" , André Bourgeot - "Sur les rives de la mer Rouge, Djibouti, une plaque tournante de mouvements de population" , Zohra Omar Moussa - "Indicateurs d'éducation dans les pays de l'UEMOA dans un contexte de crise sécuritaire : rôle des transferts de fonds des migrants" , Seydou Lankoande et Salimata Traoré - "Migrants and mobile people : tracks and patterns of platform urbanization in the city of Fès" , Moha Ennaji et Filippo Bignami. - "L'Union européenne au Niger et les Nigériens en Europe : mobilités et frontières" , Oriol Puig Cepero - "Conclusion" , Salim Chena et Aïssa Kadri

03/2024

ActuaLitté

Ingénierie

BIM computationnel, des données vers l'IA. Ingénierie et architecture, enseignement et recherche

Les défis auxquels l'environnement bâti doit répondre sont de plus en plus nombreux. Entre contextes sociaux complexes, programmes économiques sous pression et nécessité de construire et d'habiter de manière performante et durable, les attentes qui reposent sur l'AECO (Architecture, Ingénierie, Construction et Opération) sont cruciales. Le BIM, ses processus et ses outils visent depuis de nombreuses années à soutenir ces pratiques exigeantes. Aujourd'hui, la multiplication des données accumulées et les avancées technologiques permettent des pratiques computationnelles de plus en plus avancées. Récemment, le succès rencontré par certains algorithmes d'Intelligence Artificielle comme ChatGPT ou MidJourney a démontré comment ces approches computationnelles pouvaient présenter des potentialités multiples sur des champs d'application toujours plus larges. Rarement interrogées de façon transversale, les évolutions du BIM et du computationnel portent pourtant de fortes potentialités pour l'industrie. Elles entraînent avec elles de multiples changements et répercussions du point de vue des pratiques, des organisations, des acteurs et de leurs missions, mais aussi : de la gouvernance des données, du green IT, des algorithmes et des biais de données. Les nouveaux rôles et nouvelles compétences, les nouveaux rapports à la simulation, à l'optimisation, à la conception en général, à l'automatisation, à l'industrialisation et à l'open source, sont autant d'enjeux à discuter dans l'évolution de ces pratiques BIM computationnelles. Sous un angle ouvert et multidisciplinaire, les textes rassemblés ici exposent diverses perspectives sur les pratiques actuelles du BIM. Les pratiques informationnelles de l'industrie de la construction y sont interrogées, chaque texte amenant une nouvelle perspective propre à ses auteurs sur le sujet. Thématiques de l'ouvrage Cette édition inclut les thématiques suivantes (sans y être restreinte) : BIM et pratiques computationnelles : design génératif, optimisation, form finding, intelligence artificielle, pratiques data-driven, BIM et sciences des données ; BIM et collaboration, BIM et interopérabilité, données liées, dictionnaires de données ; Transition numérique, processus d'adoption, maturités BIM, nouvelles compétences et nouveaux rôles, nouvelles pratiques de projet, nouvelles organisations ; BIM et durabilité : efficacité énergétique, empreinte carbone, Analyse du Cycle de Vie, économie circulaire ; BIM et open source ; Intégration du BIM dans le contexte urbain et dans le territoire : CIM, smart cities, interopérabilité avec les SIG ; Jumeau numérique, BIM et exploitation maintenance, IoT, Heritage BIM ; BIM et construction industrialisée, BIM sur chantier, BIM et préfabrication. Cet ouvrage interroge la grande diversité des recherches et points de vue autour du BIM et des outils numériques, au regard notamment des enjeux posés par ces nouvelles pratiques computationnelles. Ont contribué à l'ouvrage : - Nihel ALLOUCHE (Université de Carthage) - Joseph AZAR (Université de Franche-Comté) - Samia BEN RAJEB (ULB Bruxelles) - Selsebil BENELHAJ SGHAIER (Université de Bourgogne) - Aurélie de BOISSIEU (Université de Liège) - David CAMARAZO (Université de Bourgogne) - Charlotte DAUTREMONT (Université de Liège) - Sana DEBBECH (IRT Railenium) - Mohamed-Anis GALLAS (Université de Mons) - Annabelle GILLET (Université de Bourgogne) - Thibaud HULIN (Université de Franche-Comté) - Ahmed ISMAIL (ENSA de Grenoble, EPFL) - Vasilina IVANOVA (Université de Mons) - Mihaela JUGANARU (Mines Saint-Etienne - IMT) - Sesil KOUTRA (Université de Mons) - Younes LAMSAOUGAR (Université de Franche-Comté) - Eric LECLERCQ (Université de Bourgogne) - Maxime LEFRANCOIS (Mines Saint-Etienne - IMT) - Philippe MARIN (ENSA de Grenoble) - Thamer MECHARNIA (Mines Saint-Etienne - IMT) - Ana ROXIN (Université de Bourgogne) - Léa SATTLER (ENSA de Paris la Villette) - Gregorio SAURA LORENTE (Université de Mons) - Aida SIALA (ENSA de Nancy) - Federico TAJARIOL (Université de Franche-Comté) - Antoine ZIMMERMANN (Mines Saint-Etienne - IMT)

02/2024

ActuaLitté

Littérature Allemande

La lumière des jardins. Edition bilingue français-allemand

Utz Rachowski a écrit deux nouvelles sur des journées déterminantes de l'histoire allemande et européenne : l'une, intitulée " Les voix de l'été ", sur le 13 août 1961, premier jour de la fermeture des frontières occidentales de la RDA et de la construction du Mur à Berlin ; l'autre, intitulée " Le dernier jour de l'enfance ", sur le 21 août 1968, premier jour de l'invasion de la Tchécoslovaquie par les troupes du pacte de Varsovie. Dans les deux cas, ces journées d'été ont été traumatisantes pour la RDA, mais aussi pour l'Europe et l'utopie socialiste : l'une, en entravant la liberté de mouvement des citoyens de RDA, l'autre, en réprimant le printemps de Prague, mettaient fin pour beaucoup aux espoirs d'un socialisme à visage humain en Allemagne et en Europe de l'Est. Ces journées représentent les premières blessures de l'histoire dans la jeune existence de l'auteur. Né en 1954 à Reichenbach dans le Vogtland, région de RDA limitrophe de la Tchécoslovaquie, Utz Rachowski a sept ans en 1961, 14 ans en 1968. Dans ces deux nouvelles, largement autobiographiques, l'histoire s'invite à l'improviste au beau milieu des vacances d'été et des fêtes d'anniversaire, fige le temps, à jamais divisé désormais entre un avant et un après. Les chars qui traversent sa ville pour se diriger vers la frontière tchécoslovaque labourent de leurs chenilles la route bordant le lotissement où il grandit, à une centaine de mètres de la maison de sa grandmère. L'oeil de l'enfant enregistre ces ruptures avec une précision sismographique. L'onde de choc de cet ébranlement traversera son oeuvre jusqu'au bout. 8 – Préface Préface – 9 Mais ce ne sont pas les seules blessures dans la jeunesse de l'auteur, et les suivantes trouveront également le chemin de ses écrits. Adolescent rétif à l'embrigadement, il est interrogé dès l'âge de 16 ans par la Stasi et renvoyé peu après de la FDJ et du lycée. Motif : une supposée menace de " contamination idéologique " de ses camarades de classe. Quelques années plus tard, en 1978, après avoir rattrapé son bac par d'autres voies, il sera également renvoyé de l'université, pour manque d'" esprit partisan ". Arrêté en 1979, il est condamné en 1980 à 27 mois de prison pour rédaction et diffusion de poèmes. Au total, il effectuera un an et deux mois de prison avant d'être libéré sous la pression d'écrivains dissidents déjà exilés à Berlin-Ouest, parmi lesquels Reiner Kunze, Jürgen Fuchs et le chanteur Wolf Biermann, et d'amnesty international : racheté par la RFA, il est expulsé du pays et interdit de séjour en RDA, et ne pourra pas retourner dans sa ville et son pays avant décembre 1989. Exilé à Berlin-Ouest, il y sera rejoint un peu plus tard par sa femme, elle aussi emprisonnée quelques semaines en 1979, et leur première fille, née pendant qu'il était en prison. La sélection de poèmes que nous présentons ici donne une idée de la centralité de cette blessure. Utz Rachowski fait partie de ces écrivains marqués dans leur biographie et leur oeuvre par un événement singulier, guerre, déportation, génocide, chute d'un mur ou d'une dictature, révolutions ou décolonisations plus ou moins pacifiques. Dans son cas, il s'agit des blessures infligées par le système répressif du socialisme " réellement existant ", le Mur, les chars, la prison, l'exil. Face à cela, Utz Rachowski a déployé une écriture largement autobiographique, qui enregistre avec une précision et une sensibilité aiguës l'impact des événements et tente par l'écriture de sauver ce qui peut l'être. Auteur de RDA au regard tourné tant vers l'Ouest que vers l'Est de l'Europe, il s'inscrit aussi dans la catégorie des auteurs blessés dont les oeuvres maintiennent résolument vivante la petite flamme de l'humanité, tel cet enfant qui, dans une de ses nouvelles, cherche à tout prix, à l'approche des brouillards de l'automne et de l'hiver, à préserver la " lumière des jardins ". Ces ombres et cette lumière se retrouvent dans la plupart de ses textes : écrits de témoignage ou de documentation, essais, récits de fiction, poèmes. C'est le cas des textes que nous publions ici, qui cherchent à donner un aperçu représentatif de sa production : les deux nouvelles sur les étés 1961 et 1968, un récit sur les expériences de la prison et de l'exil, une sélection de courtes nouvelles sur l'enfance écrites dans les années 1990, une quinzaine de poèmes choisis au fil de cinq décennies d'écriture, enfin des extraits de son dernier recueil, consacré à l'affection entre un écrivain et un animal de compagnie, le chien Suki.

03/2021

ActuaLitté

Revues

XXI N° 59, été 2022 : Himalaya, la révolution des sommets

Sujet de couverture - Nims Purja, la révolution himalayenne / François Carrel Nims Dai, de son vrai nom Nirmal Purja, est depuis 2019 le détenteur du record de vitesse de l'ascension des 14 sommets de plus de 8000 mètres de la planète, qu'il a effectué en six mois et six jours. En 2020, avec les mêmes méthodes logistiques lourdes et toujours avec un groupe d'alpinistes exclusivement Népalais, il s'est adjugé un autre mythe convoité : la première ascension hivernale du K2 au Pakistan, dernier 8000 jamais gravi en hiver. "14 Peaks : nothing is impossible" , le documentaire sur Nims Dai diffusé mondialement par Netflix en décembre dernier a fait sensation et la version française de son best-seller Beyond Possible parait ce printemps en France. Derrière les performances physiques, logistiques et médiatiques de cet ancien Gurkha de l'armée britannique se dévoile un tournant dans l'histoire de l'himalayisme. D'abord, c'est une sorte de décolonisation que ce Népalais réalise, en se réappropriant la mythologie de ces très hautes montagnes. Les Occidentaux y ont tenu le premier rôle depuis un siècle, tandis que les Népalais étaient cantonné au rang de simples porteurs d'altitude, malgré leur rôle essentiel. Aujourd'hui les Népalais, derrière Nims Dai, retrouvent leur fierté en revendiquant le leadership. Au delà de la sphère sportive, c'est bien de business dont il s'agit : les Népalais assurent désormais eux-même une part de plus en plus importante du très lucratif marché des expéditions commerciales sur l'Everest. Nims Dai, qui a lui même créé son agence anglo-népalaise haut de gamme, entend régner sur le marché, et vise en parallèle celui des 7 Summits, les points culminants des sept continents. Ces acteurs Népalais, Sherpas pour la plupart, reprennent et amplifient cependant les travers de la course à la très haute altitude inventée par les Occidentaux : suréquipement et surfréquentation des voies classiques des sommets les plus connus, dont Everest, généralisation de l'usage de l'hélicoptère pour les approches, utilisation de plus en plus massive et précoce de l'oxygène supplémentaire, médiatisation et marketing débridés. Ce reportage sera à la fois le portrait d'un athlète et d'une personnalité exceptionnelle, le récit d'un tournant dans la longue histoire de l'himalayisme, dont Nims Daï est la figure emblématique, et la description de ses dérives qui mènent chaque année toujours plus de touristes d'altitude fortunés au sommet de l'Everest, malgré la perte de toute dimension de performance sportive de cette ascension et prix de drames humains, certains déjà survenus, et de ceux à venir, redoutés. Dans ce contexte, gravir les plus hauts sommets du monde a-t-il encore un sens ? Le silence des mots / Gaël Faye, Michaël Stzanke Victimes de viol pendant le génocide des Tutsis en 1994, en pleine opération Turquoise dirigée par la France, ces Rwandaises se sont confiées à l'écrivain Gaël Faye, qui vit aujourd'hui à Kigali. Le business des otages sahéliens / Anthony Fouchard Ils seraient entre 300 et 400 otages aux mains des groupes djihadistes qui tentent de contrôler l'immense espace sahélien. Des otages dont on ne parle jamais, car ce sont des hommes ordinaires, maliens, burkinabés ou nigériens dont les groupes islamistes négocient la libération contre quelques milliers d'euros. Cette criminalité est devenue l'un des principaux moyens de financement des djihadistes. A Madagascar, la vérité reste sur sa faim / Emre Sari Tout le monde semble d'accord : la famine dans le Sud de l'île est due au réchauffement climatique. Cela arrange bien le Président qui se trouve déresponsabilisé et invite les médias français tous frais payés pour lui tresser des louanges. Mais en fait, les raisons sont multiples : l'insécurité, les bandits qui pillent les ressources, et surtout, des décennies d'incurie gouvernementale. Alors, pourquoi l'ONU et les ONG s'en tiennent-elles à la version officielle ? Contre-enquête sur une famine. Poids-lourds anti-mafia / Angelo Mastrandrea En Italie, quand les entreprises appartenant à la mafia leur sont confisquées par la justice, elles font souvent faillite. Sauf à Catane, en Sicile, où une poignée de salariés ont réussi à racheter leur société de transport et à la faire revivre, malgré des tonnes d'embûches. BD - L'île, le millionnaire et les écolos / Bruno Lus et Vincent Sorel Depuis qu'il a racheté l'île de Berder, dans le golfe du Morbihan, un millionnaire fait la loi. Michel Giboire, patron de l'immobilier, entend la transformer en complexe hôtelier. Des retraités bretons l'ont fait plier. Vécu- Charly et le Prince / Haydée Sabéran Charly travaillait pour une conciergerie de luxe au service d'un membre de la famille royale saoudienne à Paris. Comme le génie de la lampe, il exauçait tous les voeux du prince. Il a mis en route une Xbox le matin de Noël pour 500 euros de pourboire. Déniché un tigre, un faucon, une table de gynécologue, de la cocaïne. Réalisé des films pornos en streaming. Mais jusqu'où accepter un caprice ? Quand il s'est agi de trouver une prostituée mineure, il a dit stop. Grand entretien Le cinéaste Marco Bellochio par l'écrivain Olivier Guez.

07/2022

ActuaLitté

Littérature étrangère

Histoire de l'argent

Histoire de l'argent suit les trente premières années de la vie d'un personnage anonyme, né en Argentine dans les années 70. L'histoire de sa jeunesse, celle de sa famille mais également celle de son pays, tout cela s'articule ici autour d'une seule obsession : celle de l'argent. Une galerie de portraits se déploie ainsi, dans laquelle sont décrits, avec beaucoup de minutie et un humour grinçant, les proches du personnage à l'aune de leur rapport à l'argent. Et il y a de quoi faire, à commencer par les parents : son père ne jure que par le cash, dont il passe des nuits entières à se débarrasser dans les casinos de la côte, - "Qu'il soit riche ou pauvre, l'important est qu'il se sente libre". Sa mère se remarie et dilapide jusqu'au dernier centime de son colossal héritage dans une résidence d'été dont elle construit sans cesse des extensions, la transformant en un gouffre financier. Et ce n'est que le début de la série de frasques et de coups du sort pécuniaires qui vont caractériser la vie du personnage, de ses parents et de son entourage. Au fil de son existence, ce personnage s'affirme de son côté comme celui qui doit payer, celui qui finira par éponger les dettes de sa mère et veiller sur son père malade mais toujours accro au poker. Il est le témoin silencieux de la ruine d'une famille en même temps que celle d'un pays tout entier. Témoin aussi de multiples disparitions, comme l'annonce d'emblée la touchante scène d'ouverture : l'enterrement d'un proche de la famille, décrit à travers les perceptions du jeune enfant déconcerté. L'argent semble être ainsi la vibrante métaphore de ce qui un jour ou l'autre nous échappe irrémédiablement. Alan Pauls fait également le récit plein d'humour de l'irrationalité financière totale qui règne à l'époque en Argentine : l'inflation fait, dans la même journée, varier les prix à une vitesse vertigineuse, les billets de banque se multiplient, changent de noms et de couleurs, et les portefeuilles ne suffisent plus à les transporter... Tout au long de cette histoire familiale, c'est une trentaine d'années argentines qui défilent par bribes : depuis les conflits politiques des années 70 jusqu'à la débâcle inflationniste de 2002. Valises pleines de dollars, pièces sonnantes et trébuchantes au fond de la tirelire, billets vrais ou faux qui prolifèrent et circulent de main en main : Alan Pauls remplit littéralement son roman d'argent, sous toutes ses formes et ses appellations, et se concentre sur son aspect éminemment matériel, palpable, parfois obscène. Alan Pauls excelle à écrire l'histoire de son pays par le biais de l'intime. Par le portrait caustique et souvent désopilant de cette famille peu à peu délivrée de son capital et de ses illusions, il livre aussi la vision d'un pays placé sous le signe de la disparition, les fragments d'une époque délirante par son économie même. A la fresque historique, l'auteur du Passé (2005) préfère sans nul doute la narration "au microscope", faite de petites perceptions, d'anecdotes qu'il ausculte jusque dans leurs moindres détails. Entraînant le lecteur dans les remous des relations familiales, Histoire de l'argent regorge de scènes particulièrement émouvantes : les vacances d'été du jeune garçon en compagnie de son flambeur de père, par exemple, ou bien cette scène amère qui clôt le récit, lorsque le personnage découvre dans l'appartement de sa mère, qui vient de mourir épuisée par sa folie de l'argent, toute une collection de billets de banques de différentes époques : une véritable fortune périmée, devenue inutilisable.

08/2013

ActuaLitté

Histoire internationale

L'OUEST SAUVAGE DE BUFFALO BILL. Une légende américaine

AUCUN THEME DE L'HISTOIRE MODERNE n'a autant captivé l'imagination que celui de l'Ouest américain et aucune représentation de cette épopée n'a surpassé les spectacles du Wild West original. Sur cette scène inégalée, les acteurs étaient eux-mêmes d'authentiques héros : Buffalo Bill Cody, Texas Jack Omohundro, Wild Bill Hickok, Captain A. H. Bogardus, Annie Oakley, Doc Carver, Lilian Smith, Captain Jack Crawford (" L'Eclaireur Poète des Plaines "), Sitting Bull et ses Indiens légendaires, Pawnee Bill et May Lillie. Ces vedettes et supervedettes pionnières sont les prédécesseurs des personnages du cinéma et de la télévision des années plus récentes et de la troupe du spectacle de Disneyland-Paris. L'Ouest Sauvage de Buffalo Bill dresse le panorama de ces personnages pittoresques, qui ont façonné l'image de l'Ouest pour le monde entier. Cet ouvrage présente les accoutrements et les costumes originaux et souvent flamboyants, qui faisaient souvent tout le sel des représentations de ces vedettes et il rend hommage à des personnages tels que William Mathewson, reconnu par Cody lui-même comme " le véritable Buffalo Bill ". Les nombreuses illustrations viennent de la collection Michael del Castello sur l'Ouest américain, tandis qu'un chapitre révèle les richesses du Centre Historique Buffalo Bill, Wyoming et du Musée Autry de l'Héritage de l'Ouest de Los Angeles, Californie. Cody et ses contemporains ont fait revivre l'Ouest à des millions de spectateurs grâce à leurs tournées du Wild West Show en Amérique et en Europe. Abondamment illustré et sans égal sur le sujet, l'Ouest Sauvage de Buffalo Bill est un document de valeur pour quiconque s'intéresse à la plus fascinante collection de souvenirs sur l'Amérique et à cette saga exceptionnelle qu'est l'histoire de l'Ouest. Des spectacles originaux sur le Wild West de P. T. Barnum à Hoboken (New Jersey), aux représentations à grand spectacle de vedettes telles que Buffalo Bill et Annie Oakley, on peut voir les armes et les matériels de ces aventuriers qui ont séduit les têtes couronnées d'Europe et fait connaître la saga du Wild West américain au monde entier, introduisant en même temps les noms de Colt, Winchester, Wells Fargo et le Far West dans la légende américaine. Dans cet ouvrage exceptionnel, les auteurs apportent la contribution la plus spectaculaire, la plus somptueuse et la plus détaillée sur Buffalo Bill et sur les étapes du spectacle du Wild West. L'Ouest Sauvage de Buffalo Bill est une chronique incomparable, réalisée grâce à des décennies de recherches et de collectes, enrichies des images des maîtres-photographes Peter Beard et Douglas Sandberg, des documents et des archives de musées ou de collections privées, en particulier celle de Michael del Castello, présentée au Royal Armouries Museum de Leeds pour l'exposition temporaire de l'été 1999 : " Buffalo Bill's Wild West ". Avec plus de 225 planches en couleur et 160 illustrations en noir et blanc, les armes, les affiches, les photos, les costumes, les selles, les équipements, les diligences et, pour la première fois, le chariot-armurerie Winchester du Buffalo Bill's Wild West, sont ramenés à la vie. Les illustrations exceptionnelles, finement détaillées, comprennent plus de 50 affiches et documents publicitaires, plus de 100 photos cartonnées, de nombreuses armes historiques, des objets de publicité, des cartes de visite, et des souvenirs sur le monde du spectacle. Tous les grands champions de tir sont présentés : Buffalo Bill Cody, Annie Oakley, Frank Butler, Doc Carver, Johnny Baker, Pawnee Bill, Lilian Smith, Captain A. H. Bogardus et ses fils, Captain E. E. Stubbs, Curtis Liston, Arizona Joe et beaucoup d'autres, qui sont autant de grandes célébrités du sport et du spectacle de leur époque. Se situant dans la série des ouvrages à succès : Colt, une légende américaine - Winchester, une légende américaine - L'Ouest américain, ce nouvel ouvrage couvre une période fascinante de l'histoire et du spectacle que l'on ne reverra plus jamais.

11/1999

ActuaLitté

Sociologie

Communications N° 91 : Passage en revue. Nouveaux regards sur 50 ans de recherche

Passage en revue Nouveaux regards sur 50 ans d'articles NUMERO COORDONNE PAR NICOLE LAPIERRE La revue Communications a 50 ans. En raison des sujets traités, de l'originalité des problématiques et de la personnalité des auteurs sollicités, la collection de la revue est une mine qui mérite d'être revisitée. Ce numéro anniversaire présente un choix de onze articles anciens particulièrement marquants sur des thèmes variés et toujours d'actualité. Les trois plus anciens, publiés dans la première moitié des années soixante, portent sur les produits et les effets de la culture de masse, avec des textes de Theodor Adorno, Umberto Eco et Violette Morin. Des années soixante-dix, ont été retenus des articles de Roland Barthes sur le cinéma, Serge Moscovici sur l'articulation nature-culture et Edgar Morin sur l'analyse des crises. Les cinq articles suivants, publiés dans les années quatre-vingt reflètent la diversité croissante des thèmes abordés. Des oublis de l'histoire traités par Marc Ferro à la tyrannie de l'apparence dénoncée par Jean-Paul Aron, du mythe de la civilisation cancérogène étudié par Pierre Darmon à la dématérialisation de l'argent analysée par Jean-Joseph Goux. Ou encore, à l'interface avec les sciences du vivant, une façon de repenser le temps avec Henri Atlan. En regard sont publiés des articles de nouveaux auteurs proposant une relecture ou prolongeant le propos sur le même sujet. Ils ont eu carte blanche, la révérence n'étant pas dans l'esprit d'une revue qui, tout au long de son histoire, sortait volontiers des sentiers battus. Libre à eux d'opter pour une relecture critique ou pour une contextualisation et une actualisation du sujet traité, ou bien encore d'écrire un article sur le même thème, sans se référer directement à l'article republié, l'éclairage réciproque venant alors simplement de la mise en parallèle des deux approches. Tous ont joué le jeu. L'ensemble, dynamique et surprenant, concerne directement le lecteur d'aujourd'hui et l'intelligibilité du présent. L'importance des héritages dépend, on le sait, de la façon dont les héritiers se les réapproprient. Cela vaut aussi pour la vie des idées et c'est ce dont voudrait témoigner ce numéro anniversaire. Nicole Lapierre, Présentation Violette Morin, Les Olympiens Daniel Dayan, A la conquête de l'Olympe Théodore W. Adorno, L'industrie culturelle Enzo Traverso, Adorno et les antinomies de l'industrie culturelle Umberto Eco, La musique et la machine Sophie Maisonneuve, Techno-logies musicales Serge Moscovici, Nos sociétés biuniques Jean-Marie Schaeffer, Fait social, fait de nature ? Roland Barthes, En sortant du cinéma Daniel Percheron, Aller au cinéma Edgar Morin, Pour une crisologie Jean-Philippe Bouilloud, De la " Crisologie " à la " Risquologie " Henri Atlan, Temps biologique et auto-organisation Jean-François Dortier, Le vivant repensé Jean-Paul Aron, La tragédie de l'apparence à l'époque contemporaine Georges Vigarello, Le défi actuel de l'apparence. Une tragédie ? Marc Ferro, Les oublis de l'Histoire Evelyne Ribert, Résurgences du passé Jean-Joseph Goux, Cash, check or charge ? Laurence Raineau, L'argent, miroir de la société Pierre Darmon, Le mythe de la civilisation cancérogène Bernard Paillard, Le sida, une maladie de civilisation ?

11/2012