Recherche

Arts

Extraits

ActuaLitté

Actualité et médias

Cinquante après, l'Afrique

De tous les journaux du XVIIIe siècle, c’est assurément le plus vivant, le plus riche, le plus impertinent. Les Mémoires secrets assument d’emblée toutes les fonctions que l’on peut attendre d’un journal aujourd’hui : ils en ont l’abondance et l’exactitude, l’apparente régularité, l’unité de style, un style aigu, sarcastique, qui saisit sur le vif et déchiffre toute l’actualité. Leur matière première, ce sont les nouvelles récoltées autour d’eux, les comptes rendus de théâtre, de salons, de séances de l’Académie ou du Parlement, rédigés sans doute par différents amis ou complices ; tout cela est sorti du tiroir, repris, récrit, disposé dans un ordre chronologique rigoureux. Cette forme de quotidien rétrospectif est étonnamment vivante et présente. Grâce à la variété des sujets, au suivi des « affaires », on voit se constituer confusément au jour le jour une histoire du siècle ; elle touche simultanément à tous les domaines : à la politique, à la religion, à la littérature, aux arts, à la vie sociale. Certes, il ne s’agit que de Paris, et le plus souvent de l’élite. Mais le peuple des poissardes et des cochers, de la rue et du parterre se fait entendre; et à travers la pluralité des voix et des opinions, on perçoit la rumeur d’une société en mouvement. Par moments, la scène s’anime, et l’on voit alors à quel point les rédacteurs aiment raconter : un quidam qui faisait des miracles, un intendant qui croyait séduire une belle innocente, un duel singulier sur un motif absurde, ou un scandale en direct sur la scène de la Comédie française, autant de scènes hautes en couleurs, et qui révèlent un peu de l’air du temps. Cela ressemble à un journal, et c’est autre chose de très particulier. Ce qu’ils inventent entre eux, c’est le récit de presse, le reportage, le suspens, l’affaire à suivre, la mise en scène du quotidien, et, comme ils le disent, tout ce qui « fait anecdote » ; et ils le font avec le plaisir de raconter, de prendre le réel sur le vif. Ils tentent de concilier le journal et l’histoire, de créer ce journal impérissable, encyclopédique, unanimiste, qui donnerait la parole à une société entière : « journal de personne », « journal de tout le monde ». Les Mémoires secrets abordent tous les sujets et sans ambages ; il s’agit bien d’un journal d’opposition ; et ils se flattent de désigner tous les personnages officiels par leur nom. Par contre, ils ne dévoilent pas le leur, et par là, ils sont bien « secrets ». Il est attribué à un certain M de Bachaumont, mais celui-ci n’aurait été qu’un prête-nom.

03/2011

ActuaLitté

Ethnologie

Secrets des rituels africains

Partez à la découverte du vaudou africain à travers cet ouvrage. Henning Christoph est né en 1944 à Grimma, en Allemagne. En 1950, sa famille s'installe aux Etats-Unis, où il étudie l'ethnologie et le journalisme à l'Université du Maryland. De retour en Allemagne, il apprend la photographie auprès d'Otto Steinert à l'Université des arts Folkwang d'Essen. Sa carrière évolue alors à un rythme vertigineux : en tant que photojournaliste, il travaille pour de nombreux magazines internationaux dont Life, National Geographic, Geo, Time, Le Figaro et Stern. A partir de 1993, il décide d'abandonner le monde du reportage de commande pour se consacrer exclusivement au continent africain et à ses secrets. Plusieurs fois lauréat des concours du World Press Photo, il prend part à des expéditions qui le mènent auprès des populations les plus isolées et dans les lieux les plus reculés de la planète. Bien que réputé et donc très sollicité, chaque nouveau séjour en Afrique ravive sa passion pour ce continent, en particulier pour l'Afrique de l'Ouest. Dès son premier voyage, il a l'intuition que, loin des yeux du monde, se cache un trésor de savoirs et de sagesse auquel aucun reportage purement commercial ne peut rendre justice ni être utile. Au cours des années suivantes, Christoph parcourt le Bénin afin de s'immerger dans les secrets de la religion vaudou et de mieux la comprendre. Il en revient avec un livre de photographies époustouflantes et commence à constituer une collection d'objets de rituel qu'il alimente à chaque voyage. Plusieurs livres suivent, consacrés également aux pays voisins, alors que se tissent des liens étroits avec les communautés de la diaspora africaine en Amérique. En 2000, Christoph fonde en solitaire le Soul of Africa Museum à Essen. Ce lieu lui permet enfin d'exposer sa collection à un plus large public. Ce site comprend en outre un espace permettant, par une approche pédagogique, de présenter directement à des individus de tous âges, seuls ou en groupes, la diversité des cultures africaines et leurs définitions. Christoph commence à organiser des expositions dans les plus grands musées d'Allemagne. Il y invite des guérisseurs et des représentants de la culture africaine. Il publie plusieurs nouveaux livres et réalise trois documentaires qui abordent la magie et les méthodes de guérison. Ce nouveau livre, Secrets, est essentiellement consacré aux découvertes réalisées par Christoph depuis 2010 au Cameroun et auprès des communautés de la diaspora camerounaise. Il a pu pénétrer dans des contrées jusqu'ici interdites aux Blancs et nombre des rites et coutumes qui s'y trouvent documentés sont en grande partie inconnus de l'Occident ou considérés comme éteints. Voici donc une formidable occasion de rétablir la vérité.

10/2019

ActuaLitté

Monographies

A Woman's Voice is Revolution

Coédition Dilecta / Mucem Langues : français / anglais Exposition monographique dans le bâtiment GHR du Mucem du 1er décembre 2022 au 16 avril 2023, expositions dans le même temps à la Vieille Charité et au FRAC, Marseille Co-commissaires et co-directeurs d'ouvrage : Hélia Paukner et Philippe Dagen L'exposition "Ghada Amer" est la première rétrospective de l'artiste en France. Née au Caire en 1963, Ghada Amer emménage à Nice en 1974 avec ses parents. Quelque dix ans plus tard, elle s'y forme à la Villa Arson avant de rejoindre l'Institut des hautes études en arts plastiques à Paris. Révoltée par la difficulté de s'affirmer comme peintre dans les années 1980 et a fortiori comme femme peintre, Ghada Amer élabore une oeuvre de toiles et d'installations brodées ainsi que de sculptures et de jardins, à travers lesquels la peinture s'affirme progressivement. En 1999, elle est invitée par Harald Szeemann à exposer à la Biennale de Venise, où elle reçoit le prix UNESCO. Depuis 1996, elle vit et travaille à New York. Dans trois lieux marseillais, la rétrospective réunit les différents modes d'expression plastique de l'artiste franco-égyptienne, depuis ses débuts jusqu'à ses créations les plus récentes. Au Mucem (fort Saint-Jean, GHR), le parcours transculturel et international de l'artiste sera mis en lumière. L'Orient, sa perception par l'Occident, la traductibilité d'une culture dans une autre, la religion, la condition féminine, l'actualité : autant de thèmes dont Ghada Amer livre une vision personnelle, engagée et nuancée, s'affirmant comme une des grandes voix des débats actuels sur les enjeux postcoloniaux de la création. En regard, une sculpture-jardin sera créée en extérieur, au fort Saint-Jean. Des photographies inédites de l'oeuvre produite seront intégrées à l'ouvrage. Au FRAC PACA La question de la femme transcende pour Ghada Amer celle de l'appartenance culturelle ou religieuse. Résolument féministe, elle s'est emparée en peintre du médium traditionnellement féminin de la broderie. Entre hommage et revendication, ses toiles entrent en dialogue avec les maîtres d'une histoire de l'art trop longtemps dominée par les hommes. Au-delà, elles se développent sous le signe d'une puissance créatrice jubilatoire et d'un intérêt nouveau pour le portrait. A la chapelle de la Vieille Charité Par de passionnants transferts d'une technique à l'autre, les expérimentations picturales de Ghada Amer investissent le champ de la sculpture - à travers installations et sculptures paysagères, mais aussi à travers des oeuvres en céramique et en bronze récemment poussées dans le sens de la monumentalité. Le livre portera un même titre pour les trois lieux (même si les expositions auront trois titres différents).

02/2023

ActuaLitté

Contes et nouvelles

Le Novelliste #07. Après la fin

Imaginer, anticiper, se représenter ce qu'il peut bien y avoir après est un des ressorts fondamentaux de l'être humain, dont l'appétit de découverte se nourrit autant de curiosité que d'imagination. Mais comment envisager l'après de ce qui, a priori, est une fin ? Les réponses n'ont jamais manqué en littérature, qu'il s'agisse d'explorer l'au-delà de la vie, des sociétés, ou des relations humaines. C'est autour de quelques-unes de ces représentations, sans prétendre épuiser le sujet, que s'est élaboré ce septième numéro du Novelliste. Au sommaire : Après la fin, blabla liminaire de Leo Dhayer Horizon, nouvelle de Didier Lesaffre, illustrée par Jacek Malczewski J'étais là avant le soleil, nouvelle de Philippe Cousin, illustrée par l'auteur L'Oil, nouvelle d'Yves Letort, illustrée par Céline Brun-Picard L'Ile, nouvelle de Nina Allan, traduite par Bernard Sigaud, illustrée par TheHardLab Inventaire après déménagement, Portfolio, texte de Fay Ballard traduit par Bernard Sigaud, illustré par une série de dessins de l'autrice Historiettes de Philippe Cousin, Claude Ecken, Thomas Geha, Frédéric Holic, Yves Letort Les salauds ont toujours tort, nouvelle de C. M. Deiana, illustrée par Charles Frederick William Mielatz Portrait d'un inconnu, nouvelle d'Anne Richter, illustrée par Albrecht Dürer Jeremiah, nouvelle de Jessica Amanda Salmonson, traduite par Leo Dhayer, illustrée par une toile d'un artiste anonyme La Madone aux sept glaives, nouvelle de Vernon Lee, traduite par Eugene Lee-Hamilton, illustrée par Alejandro Carnicero Un ex-voto dans le goût espagnol, article de Sophie Geoffroy Mes exuvies, Parenthèse, nouvelle de Louise Pleth Funérailles secondaires, nouvelle de Didier Pemerle, illustrée par Andrea Mantegna A corps et à cris, nouvelle de Joel Lane, traduite par Jean-Daniel Brèque, illustrée par Léo Kennel Le mausolée de tous les arts, nouvelle de Pascal Malosse, illustrée par Fritz von Uhde L'au-delà, nouvelle d'E. F. Benson, traduite par H. Frichet, illustrée par Howard Giles L'au-delà, y croire... ou pas, article d'H. G. Wells, traduit par Pierre-Paul Durastanti, illustré par Georges Roux Faut-il réveiller les endormis ? nouvelle de Jean-Baptiste Cabaud, illustrée par Jacques Gautier d'Agoty Stairway 2, nouvelle d'Alex Nikolavitch, illustrée par Léo Kennel Les passagers, nouvelle de Laurent Pheulpin, illustrée par une photo d'époque Morituri, nouvelle de Philippe Caza, illustrée par l'auteur Coloniser le cosmos, article d'Iwan Rhys Morus, traduit par Clément Martin, illustré par des documents d'époque Voyage en d'autres mondes (4/4), roman à suivre de John Jacob Astor, traduit par Marie Dronsart, illustré par Dan Beard Comme une image : Légende fugace du roi des rats, trois nouvelles courtes de Léo Kennel, Noé Gaillard te Sandrine Scardigli, sur un dessin ancien Clap de fin : Interiors (Skull) (1944), dessin de Pavel Tchelitchew

11/2023

ActuaLitté

Littérature française

Vivre vite

Aucun comédien de sa génération n'a réussi à incarner avec autant de naturel cette jeunesse rebelle prête à faire sauter les tabous de l'Amérique puritaine. Mais qui était vraiment James Dean, cet enfant terrible et surdoué du cinéma américain ? Que cachait-il en réalité derrière cette moue sensuelle et cette chevelure en bataille gravées dans toutes les mémoires ? On raconte souvent James Dean par le prisme de sa mort prématurée. Philippe Besson a fait le choix inverse : décrire une enfance singulière, heureuse, une adolescence tourmentée, une jeunesse fulgurante, tenter de cerner un jeune homme dans toute sa complexité, dans toute son ambiguïté, aussi. A l'inverse d'un documentaire où des vivants rendent hommage à un disparu, dans ce livre, ce sont des disparus qui évoquent un James Dean incarné et vivant. Philippe Besson réalise ici un tour de force en faisant s'exprimer une trentaine de personnages (sa mère, le professeur de théâtre de son lycée, ses colocataires à New York, les metteurs en scène - Nicholas Ray, Elia Kazan - et les actrices - Liz Taylor, Natalie Wood - qui l'ont côtoyé), recomposant par petites touches la personnalité de James Dean, avant tout dans sa dimension privée. Sa mère, qu'il adore, lui transmet le goût des arts, mais elle meurt hélas d'un cancer alors qu'il n'a que neuf ans. Son père l'abandonne alors aux bons soins de sa tante et part sur le front. L'adolescence de James Dean, dans l'Indiana, se partage entre les tâches de la ferme où il grandit et les cours de théâtre de son lycée, qui le passionnent. De New York à Los Angeles, entre ses classes à l'Actors Studio et divers petits boulots, Jimmy poursuit son seul rêve : devenir acteur, pour devenir un autre. Une première apparition dans une publicité pour Pepsi suffit à lancer sa carrière. Dès lors, les plus grands réalisateurs se l'arrachent. Redouté pour ses retards sur les plateaux, ses colères, ses enfantillages, obsédé par la vitesse et collectionneur de voitures de course, couvé par les femmes, adulé par les filles mais attiré par les garçons, il laisse flotter une aura de mystère autour de lui et ne laisse que de rares privilégiés partager son intimité. Jusqu'à ce qu'en 1955, sa Porsche Spyder 550 vienne s'écraser contre un poteau télégraphique, mettant fin à cette trajectoire foudroyante. "Il faut vivre vite, mourir jeune, et faire un beau cadavre" : telle était la formule provocatrice, mais ô combien prémonitoire que James Dean aimait répéter à son entourage. Dans ce portrait kaléidoscopique, on découvre un garçon inconsolable et myope, capable du pire comme du meilleur, et dont le destin semble n'avoir jamais été autre que de filer telle une comète.

01/2015

ActuaLitté

Décoration

Les Ruelland, céramistes. Edition bilingue français-anglais

Edition bilingue : Français/Anglais - Bilingual edition : English French Il y est présenté l'oeuvre de Jacques (1926-2008) et Dani (1933-2010) Ruelland qui ont été céramistes à Paris durant les années 50 et 60 puis aux Angles près d'Avignon où ils ont réalisé des pièces durant les années 70 à 90. Jacques (1926-2008) et Dani (1933-2010) Ruelland Dès 1950, avant même de décider de leur union, Jacques Ruelland, alors étudiant en peinture, et Dani Dupin, étudiante en sculpture, tous deux aux Beaux-Arts de Paris, décident d'oeuvrer ensemble à travers un moyen d'expression qui d'emblée semble leur convenir : la céramique. Tout de suite divers partis-pris se dessinent dans la façon dont ils abordent leur art. Sur le plan de la forme, ils veulent créer des volumes dépourvus d'un axe, dont le profil, dessiné d'un seul trait servirait d'inspiration pour la création de pièces, dont le galbe descendant serait toujours un peu différent du galbe montant, de l'effet même du coup de crayon. Sur le plan de la matière, ils désirent travailler sur une base sombre, c'est ainsi qu'ils s'intéressent au résultat qu'apporte la poudre de manganèse incorporée à la terre blanche de Provins qu'ils utilisent. Sur le plan de l'émaillage, ils vont, là encore, être forcés à de nombreux essais puisque les émaux vont réagir de façon bien particulière sur ce nouveau support. C'est la conjonction de toutes ces résolutions qui fera le succès de leur oeuvre dont la palette vibrante restituera tant le dynamisme que l'élan créatif du couple. Leur atelier, situé rue de Buci, leur permet de baigner dans l'univers créatif de Saint-Germain-des-Prés où ils côtoient des artistes de toutes les disciplines, tandis qu'ils exposent à la Galerie du Siècle. Très influencés par l'univers de la danse, où ils ont de nombreux amis, ils créent des familles d'objets, dont la dynamique de groupe, leur permet de transposer un jeu scénographique en proposition plastique. Les Ruelland poursuivent tout au long de leur création parisienne une oeuvre aux coloris éclatants, jusqu'à leur départ, en 1970, pour la région d'Avignon où ils auront deux ateliers pendant vingt ans. L'un, au pied du mont Ventoux, dans lequel ils concevront les formes, l'autre, aux Angles, où ils multiplieront leurs recherches en matière d'émaux. Enfin, la découverte des qualités sonores de leurs formes en balance les conduiront à créer leurs innovantes vasques sonores, d'où s'élèveront des concerts sous les mailloches de Michel Deneuve et Alain Kremski. 288 pages, 564 photos

09/2014

ActuaLitté

Cinéma

Un demi-siècle, ici, dans la culture. Tome 3

Ici : autant l'avouer, il va s'agir de Lyon, la ville, et aussi de la région qui l'entoure (Rhône-Alpes : seuls des technocrates franciliens pouvaient accoucher d'un pareil vocable), de Grenoble à Saint Etienne, de Valence à Mâcon, de Roanne à Genève. Culture, au plus large sens, non seulement le théâtre, la musique, la peinture - les œuvres et leurs créateurs - mais mille choses encore qui ont à voir avec ce qui fait l'intérêt de la vie. On peut suivre les chapitres : ils regroupent, par thèmes, plusieurs sujets ; on peut aussi zigzaguer, zapper, picorer au gré de sa propre flânerie. Et même, regarder des photographies ! Un demi-siècle, puisque l'auteur, à partir des années 50, poursuit jusqu'en 2 000 ses réflexions, notes, entretiens, correspondances, coups de cœur, de tête et aussi... de gueule : il assume en effet une indépendance d'esprit passionnée. Sans craindre les vérités qui ne sont pas réputées "bonnes à dire". Les deux premiers tomes parlent de littérature, d'histoire, voire de religion, comme de promenades à travers bois. Une vingtaine d'amis journalistes prennent la plume ; on laisse la parole aux Frères Audin, à Francis Jeanson ou à Paul Bouchet ; Didier Béraud, puis Catherine Tasca reviennent sur la Maison de la Culture de Grenoble, Elisabeth évoque Roger Vailland, Maurice Moissonnier la Commune, Jean-Louis Maubant Le Creusot. On rencontre des photographes, des cinéastes, et Roger Planchon, Maurice Maréchal, Patrice Chéreau, Jean Dasté, Maurice Yendt, Bruno Boeglin. Jacques Verrière, Paul Gauzit s'expliquent sur la peinture, Louis Erlo sur l'Opéra Nouveau. Pour faire bonne mesure, quelques 500 notules rappellent les spectacles et les expositions des années 70 - où la plupart de ces "papiers" parurent dans L'Express Rhône Alpes. Dans le troisième volume, l'auteur ne distribue plus bonnes ou mauvaises notes : il est lui-même au pied du mur, présentant Positif ou Premier Plan, les ciné-clubs ou les CICI. Et surtout la Fondation Nationale de la Photographie, depuis les Autochromes Lumière jusqu'à un témoignage de Paul Jay, qui mit sur pied le Musée Niepce à Chalon ; l'Institut Lumière, première décennie, fondation en 1982 et ce qui s'ensuivit. Deux aventures reflétées par des textes d'époque, notamment des lettres aux autorités en charge d'aider au développement de ces équipements culturels. Quelques conclusions désabusées sur notre personnel "politique" s'imposent d'elles-mêmes. Mais nous voilà bien sérieux ! Ces 1 000 pages ne le sont pas toujours, loin de là : en témoignent Charles Cros, Karl Valentin, Boris Vian... contrastant avec les commentaires de Autrefois les Canuts, La Ricamarie, Comme un des Beaux-Arts. C'est dire que ce reflet éclaté d'une époque finit par constituer aussi une manière d autoportrait. Ce qui nous fait une belle jambe, n'est-ce pas, lecteur ?

11/2001

ActuaLitté

Religion

Dictionnaire du Vatican et du Saint-Siège

Le Vatican a toujours été un acteur des relations internationales - mais un acteur des plus singuliers. Ainsi, en 1935, à un ministre qui lui suggérait d'assouplir sa politique envers l'Eglise, Staline aurait répondu, péremptoire et méprisant : "Le Vatican ? Combien de divisions ?" Quatre-vingts ans plus tard, toujours pourvu de ses seuls gardes suisses, le Vatican continue cependant d'affirmer son influence, occupant la scène médiatique, sollicitant les intelligences de tous horizons, sur le mode spéculatif comme sur le mode polémique, mobilisant toujours les arts et, surtout, excitant plus que jamais la curiosité du monde entier. En mars et avril derniers, la renonciation de Benoît XVI et l'élection du pape François, premier pontife jésuite et non européen, n'ont été que le dernier épisode pour le moins inattendu d'une histoire mouvementée, souvent tramée dans le secret. Ce dictionnaire nous fait entrer dans un monde à part, avec ses codes, ses institutions, ses personnages, ses usages, sa geste, ses grandes aventures et ses petites misères. Le Vatican est tout à la fois récent (il n'apparaît qu'en 1870 et n'est reconnu comme Etat souverain qu'en 1929) et séculaire (il est fondé, au sens propre comme au sens figuré, sur le tombeau de l'apôtre Pierre, compagnon du Christ) ; petit (44 ha) et immense (son rayonnement est planétaire) ; réservé à quelques privilégiés (seulement 3 000 personnes y travaillent) et la patrie spirituelle de foules innombrables (plus d'un milliard de fidèles) ; solennel (les cérémonies les plus grandioses y sont célébrées) et prosaïque (on y fait la cuisine, on y entretient plusieurs dizaines de voitures, on y regarde le Calcio) ; un foyer d'héroïsme (la plupart des papes qui y ont résidé ont été béatifiés) et un nid d'intrigues dont certaines, impliquant les officines italiennes les plus douteuses, ont défrayé la chronique. Bref, un univers à la fois trouble et lumineux, exemplaire et inquiétant. L'ouvrage traite du Vatican sous ses aspects historiques, politiques, artistiques, mais aussi financiers, sociologiques et institutionnels. Il explore ses rouages internes, relatifs notamment au fonctionnement des conclaves, analyse ses relations avec les autres Etats, évoque son influence dans le monde, ses forces, ses faiblesses et ses erreurs... Il aborde des questions très diverses comme celles des codes vestimentaires des papes, de leur alimentation, de la vie quotidienne au sein de cet Etat, du rôle de chacun de ses protagonistes, des employés aux cardinaux, sans oublier celle des femmes dans les structures de la curie romaine. Ce dictionnaire a été conçu, sous la direction de Christophe Dickès, par une équipe de quarante-six auteurs de sept nationalités différentes (France, Italie, Espagne, Portugal, Etats-Unis, Pologne, Suisse), représentative d'une nouvelle génération d'historiens vaticanistes.

10/2013

ActuaLitté

Histoire de France

Versailles au féminin

Pensé et aménagé comme résidence du pouvoir, Versailles porte l'empreinte de Louis XIV. Pour autant, le Roi-Soleil a vécu entouré de femmes, qui formaient comme autant d'étoiles dans le firmament de sa cour : la reine, les princesses de sa famille, les dames de la cour, les favorites royales, l'épouse secrète aussi, qui, toute discrète qu'elle fût, n'entretenait pas moins autour d'elle un cénacle féminin soudé par l'estime et la tendresse. Si Versailles s'est imposé comme un formidable outil de gouvernement au service de la monarchie absolue, la place que les femmes y ont occupée en a fait une vitrine de la civilisation française, d'un art de vivre marqué par des codes de comportement courtois et galants. Du fait de la disparition prématurée de la reine Marie-Thérèse, en 1683, la cour de Louis XIV à Versailles prit l'habitude de se passer de reine. La place ainsi faite aux souveraines suivantes, Marie Leszczynska et Marie-Antoinette, était plutôt difficile à tenir. La première s'en accommoda à merveille, donnant dix enfant au roi et à la France, mais mettant à profit le temps dont elle pouvait disposer pour développer un cercle d'amis intimes et s'adonner à ses goûts pour la lecture et les arts. La seconde eut plus de peine : outre son origine autrichienne, qui était mal vue, elle entendait s'affranchir des contraintes de la vie de cour, jusqu'à renoncer à y faire acte de présence et à y tenir son rang. Le règne des favorites avait repris sous Louis XV, dès 1733 et ce jusqu'à la mort du roi en 1774. Plus que jamais, au temps du Bien-Aimé, Versailles fut un univers féminin, vénusien même. Après les soeurs de Nesle et avant Mme Du Barry, Mme de Pompadour s'imposa comme figure féminine dominante. Ses goûts éclairés et son envergure de mécène – de la manufacture de Sèvres au Petit Trianon – l'inscrivent dans les facteurs essentiels de ce moment de perfection de l'art français que fut le règne de Louis XV. Pour autant, l'univers de la cour de Versailles devait se montrer assez dur pour les favorites royale, jalousées, brocardées voire vilipendées. Cette malveillance s'exerça encore à l'encontre des femmes composant la société de la reine Marie-Antoinette, la duchesse de Polignac notamment. On leur reprochait, à la cour, mais aussi à la ville, de soustraire la reine à ses devoirs de représentation et de constituer une coterie avide de profits et de places. Le procès de la reine, en 1793, fut aussi, à bien des égards, celui de la femme à qui Versailles avait offert une place et un rôle.

06/2020

ActuaLitté

Beaux arts

Surréalismus N° 7, hiver/printemps 2021 : Le surréalisme aux USA

Cette septième livraison de Surréalismus vous offre une maquette renouvelée, des rubriques repensées. L'objectif : laisser davantage de place aux œuvres et rendre les textes plus accessibles. Côté éditorial, quatre séquences jalonnent votre lecture : L’actualité dans la presse, les livres et les DVD, avec un hommage posthume à notre ami, grand poète, éditeur et incomparable défenseur du surréalisme Jean-Michel Goutier. Nous remercions chaleureusement Giovanna Goutier pour son aide. Les grands entretiens autour des expositions s’ouvrent avec Yolande Rasle et Renaud Faroux pour le Centenaire du P.C.F. à l'Espace Niemeyer, à Paris, au printemps prochain. Giovanni Lista raconte De Chirico à l’Orangerie. Sophie Krebs et Marion Brauner évoquent, chacune à sa manière, Victor Brauner au Musée d'Art Moderne de Paris. En instance d’ouverture, un projet autour de la naissance du surréalisme, mis en chantier par deux jeunes conservateurs de la BnF, Bérénice Stoll et Olivier Wagner. Didier Ottinger s’enthousiasme pour la période Renoir du peintre René Magritte qui ouvrira ses portes à l'Orangerie au printemps prochain. Une rencontre magnifique (bien qu’à distance) avec Sarah Meister, conservatrice au MoMA où elle nous initie au Fotoclubismo. Anne Yanover nous parle de l'amitié de Paul Eluard et Pablo Picasso au musée de Saint-Denis. Laurence Imbernon présente Hayter et l'atelier du monde bientôt visible au musée des beaux-arts de Rennes. Le dossier U.S.A. nous entraîne, pour cette première incursion, vers les contrées du nord-est des États-Unis. La couverture et un portfolio de douze pages sont consacrés à Alfred Stieglitz, inventeur de la photographie d'art, extraordinaire précurseur du surréalisme aux Etats-Unis et grand ami de Marcel Duchamp. Suit un long entretien avec Fabrice Maze, réalisateur du film-documentaire dédié à la peintre américaine Kay Sage. C'est aussi l'occasion de faire un point sur la collection Phares créée par la fille d'André Breton et de Jacqueline Lamba, Aube Breton-Elléouët. On vous plonge dans l'univers onirique d'Edgar Allan Poe avec The Raven (Le Corbeau) dans sa version d'origine en anglais illustrée par Gustave Doré, puis dans la traduction française de Charles Baudelaire avec notre choix de gravures d'Odilon Redon. Christophe Dauphin nous initie à l'œuvre de Philip Lamantia, poète et acteur important de la Beat Generation qui fit le lien entre le surréalisme et la contre-culture américaine. Pour clore la séquence : un entretien avec Alain Sayag sur Man Ray et la mode et un clin d’œil sur la grande exposition Alexander Calder programmée au MoMA. Le calendrier international des expositions liées au surréalisme se regarde dans une actualité bouleversée. Il est remis à jour régulièrement sur notre site www.surrealismus.fr (rubrique : + de surréalisme, sous-rubrique : calendrier).

12/2020

ActuaLitté

Littérature française

Soldier

Emmett Williams (1925-2007) fut, entre 1966 et 1970, éditeur, avec Dick Higgins, de Something Else Press, d'où sortirent tant de livres d'artistes liés au mouvement Fluxus. Pionnier, dès les années 1950, de cette forme nouvelle de poésie qu'en référence à l'art concret on nomma " poésie concrète ", Emmett Williams rassembla en 1967 le premier recueil sur la production internationale, An Anthology of Concrete Poetry, publié simultanément en Europe par Hansjörg Mayer et aux États-Unis par Dick Higgins. Il la définit dans l'introduction comme une poésie " directe " qui " utilise les éléments sémantiques, visuels et phonétiques du langage comme matériaux bruts ". En opposition à la poésie traditionnelle d'expression subjective, cette poésie cherche à réduire ses moyens au minimum et privilégie les procédés de composition systématiques, fondés sur la répétition, la permutation et un développement mécanique, réglé par un protocole préétabli. En 1973, Emmett Williams publie - toujours chez Something Else Press et chez Hansjörg Mayer - quatre longs poèmes autonomes, dont SOLDIER, composés l'année précédente au California Institute of the Arts et réunis en un seul volume sous le titre A Valentine for Noël. Le livre est en effet dédié, à l'occasion de la Saint-Valentin, à sa jeune femme enceinte, Ann Noël, rencontrée en 1968 quand elle fut engagée pour un an comme assistante de Dick Higgins, et qui, en tant que directrice des ateliers de graphisme au CalArts, a aidé l'artiste à surmonter les difficultés techniques du passage des poèmes manuscrits aux poèmes imprimés. Emmett Williams a précisé plus tard : " Mon premier poème de "soldats mourant" remonte à 1970, au cours de la guerre du Vietnam. " Cette première version de SOLDIER est une planche sérigraphiée en rouge et bleu. Il est évident que la version ultérieure - une suite de 40 feuillets au fil desquels le lecteur voit les trois lettres rouges du mot DIE (mourir) gagner une ligne à chaque fois - est visuellement plus frappante et politiquement plus efficace : par le moyen le plus simple, elle rend typographiquement visible la progression inexorable de la mort dans la colonne de soldats. Pour cette réédition, il a paru tout aussi évident que la publication du poème en un volume séparé permettait de lui restituer son fonctionnement implicite de flip book. La dimension de jeu, présente dans toutes les œuvres d'Emmett Williams, semble ici s'être réfugiée dans la forme enfantine de ces livres animés, conçus pour donner l'impression d'un mouvement continu : loin de contredire le tragique du sujet, la forme du flip book est mise au service de la protestation contre la guerre comme machine à tuer. Un flip book pour adultes, toujours d'actualité.

06/2014

ActuaLitté

Romans graphiques

La divine comédie d'Oscar Wilde

Le 30 novembre 1900, Oscar Wilde meurt, à 46 ans seulement, dans une chambre miteuse d'un petit hôtel rue des Beaux-Arts à Paris. Il avait été emprisonné cinq ans plus tôt pour homosexualité, et l'intégralité de ses biens avaient été saisis. Après deux ans de travaux forcés, une fois libéré, il avait quitté l'Angleterre pour Paris, sous une fausse identité, où il a vite sombré dans la déchéance. Démuni, alcoolique, il n'a plus écrit une seule ligne. Antithèse de cette fin de vie misérable, l'existence du dramaturge et poète irlandais a été conçue comme une oeuvre d'art. Il considérait en effet sa vie comme le lieu de son génie, tandis que son oeuvre n'était que celui de son talent. Wilde a toujours aimé se regarder dans le miroir de La Divine Comédie, jusqu'à en comparer des passages à des épisodes de sa propre vie. Sa mort, image du drame implacable d'un homme ayant tout eu et tout perdu d'un coup, n'est en outre pas sans rappeler le huitième cercle de l'Enfer de Dante, le Malebolge. Sous le pinceau virtuose de Javier de Isusi, dans une ambiance crépusculaire rehaussée par de superbes lavis sépia, se déroule l'inexorable descente aux enfers d'Oscar Wilde : dans les méandres de nuits parisiennes, entre alcool, voyous et prostitués, ou lors de rencontres avec Gide, Toulouse-Lautrec, les frères Machado et les rares amis qui ne l'avaient pas abandonné. Le récit de la chute du poète s'interrompt parfois pour donner voix et corps aux autres protagonistes de la tragédie qui se joue, à travers de brefs entretiens imaginaires délivrant anecdotes et impressions personnelles. Javier de Isusi ne se borne donc pas au rôle de biographe scrupuleux à l'ouverture de son petit théâtre sur la scène duquel défilent les trois dernières années de la vie d'Oscar Wilde. Il se pose en investigateur, interrogeant l'homme et l'oeuvre. Qui était cet écrivain déchu qui, quelques années plus tôt, outrait les conformistes avec ses phrases assassines et ses élégants paradoxes ? Le personnage Wilde avait-il fini par engloutir son créateur ? Pour quelles raisons avait-il cessé d'écrire à sa sortie de prison ? Tentant d'éclaircir ces quelques mystères, Javier de Isusi fait petit à petit tomber le masque du poète. Il dresse un portrait d'homme sans filtre tout en livrant un récit passionnant sur l'art et la vie, la morale et le plaisir, l'être et le paraître. Le 22 octobre 2020, Javier de Isusi s'est vu décerner le prestigieux Premio Nacional del Cómic, sous le parrainage du ministère de la Culture espagnol, pour La Divine Comédie d'Oscar Wilde.

04/2021

ActuaLitté

Histoire de l'art

Le Beau, l'Art Brut et le Marchand. Jean-Pierre Ritsch-Fisch, le passeur du jamais-vu

Un océan sépare beauté esthétique et originalité absolue. Surgi des profondeurs, le jamais-vu est associé à des formes troublantes lesquelles, en bouleversant nos repères, ébranlent également nos certitudes. De l'ordre de l'apparition, cet inconnu traduit une altérité sans égale, aux antipodes des conventions et des goûts partagés par le grand nombre. A mesure que la société industrielle s'étendait en Europe, en parallèle de l'intérêt croissant des avant-gardes pour les arts primitifs, naïfs et les dessins d'enfants, les productions d'aliénés, de détenus, d'autodidactes isolés ou de spirites retinrent peu à peu l'attention de diplômés de la Faculté, auxquels se joignirent quelques fins traducteurs de l'âme humaine, artistes et poètes. Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, le plasticien Jean Dubuffet appela "Art Brut" ces floraisons détonantes. En les distinguant au sein d'une collection qu'il constitua et enrichit au fil du temps, il entendait les protéger et à la fois les soustraire à un monde culturel mimétique, ainsi qu'au marché de l'art. Depuis, l'Art Brut, y compris sous d'autres appellations, a essaimé sur tous les continents. La famille que composent ses créateurs déconcertants, voire perturbants et sans lien entre eux, s'est élargie aux handicapés et aux personnes d'âge. Avec plus ou moins de réussite, des ateliers créatifs ont ouvert leurs portes à leur intention. Cousins et alliés s'inspirent de leurs réalisations, y puisent l'énergie nécessaire à l'affirmation de leur propre voie, quand ils ne subissent pas bonnement leur influence. Certaines collections privées leur accordent une place de choix. Des musées acquièrent et exposent leurs travaux, lesquels trouvent aussi place dans de grands salons internationaux. Plusieurs galeries en Europe et aux Etats-Unis en ont fait leur spécialité. C'est à Strasbourg, à l'intersection des routes, là où La Nef des fous trouva un port d'attache, que l'une d'entre elles a vu le jour. Au milieu des années 1990, Jean-Pierre Ritsch-Fisch, son fondateur, a été conduit à fermer l'entreprise familiale de fourrure. Un retour à ses amours d'adolescence : le monde de l'art et ses sensations fortes, s'impose à lui. Commence alors sa quête de l'impossible : dénicher des oeuvres d'originaux, de marginaux ou encore de figures historiques de l'Art Brut, et appliquer dans ses choix la même exigence qu'il s'imposait, jeune encore, pour sa collection première consacrée à la Figuration narrative. Puis, il largue les amarres et part à la rencontre des publics européens et américains. Débutant à la manière d'un conte, s'apparentant ensuite, tantôt à un roman d'aventures, tantôt à une enquête, Le Beau, L'Art Brut et le Marchand relate ce périple singulier.

10/2022

ActuaLitté

Histoire, Géographie (Bac pro)

Histoire-Géographie EMC Tle Bac Pro Dialogues Cahier de cours et d'activités. Edition 2021

Ce cahier de cours et d'activités d'Histoire-Géographie EMC Tle Bac Pro de la collection Dialogues place l'élève au coeur de son apprentissage et le prépare progressivement au Bac. L'accent est mis sur les repères, les notions et les capacités du programme. Il est proposé au choix en livre papier + licence numérique i-Manuel ou en 100% numérique i-Manuel. En version imprimée, cet ouvrage propose en complément une licence numérique i-Manuel 2. 0, la solution pour mettre les élèves en activité sur ordinateur ou sur tablette. >> Les infos pratiques sur le i-Manuel 2. 0 à découvrir ci-dessous La démarche pédagogique de la collection - Un dialogue entre le cours et les documents. La lecture active des documents permet de construire progressivement les connaissances et conduit à la rédaction d'une synthèse. - L'approche par capacités permet d'articuler les notions et les repères du programme : les questions facilitent l'exploitation des documents et l'appropriation des capacités, leur mémorisation et leur maîtrise en vue des épreuves. - Une ouverture sur le monde des arts et de la culture. Les pages " Histo-Art " et " Géo-Art " apportent des connaissances culturelles sur une période historique ou un point de vue géographique et développent l'esprit critique. Une méthode d'analyse documentaire accompagne les images étudiées. - Le chef-d'oeuvre est traité au moyen d'une activité qui montre comment l'Histoire et la Géographie peuvent apporter les connaissances nécessaires à sa réalisation. - Des liens avec le référentiel Pix proposent également aux enseignants qui le souhaitent de traiter certaines activités de façon numérique. Une préparation aux épreuves - Savoir contextualiser : les repères historiques et géographiques sont travaillés dans les pages " Repères " qui répertorient les repères du programme. Celles-ci sont associées à un portfolio numérique des repères sous la forme d'un diaporama animé et accompagné d'un court texte audio. Les pages " Je retiens autrement " sont présentées sous la forme de cartes mentales à compléter. - Maîtriser les capacités : les capacités sont mises en oeuvre dans les pages " J'expérimente ". Chaque capacité est construite pas à pas pour une meilleure maîtrise en fin d'année. - Interroger les documents : les questions portent sur un document ou favorisent la confrontation de plusieurs documents. Tout d'abord descriptives, elles tendent progressivement vers l'analyse et l'interprétation avant de porter plus directement sur la capacité mise en oeuvre. - Savoir rédiger : la rédaction des réponses s'effectue directement sur le cahier qui constitue une trace pérenne. En EMC Le Cahier de cours et d'activités propose des projets en lien avec les thèmes du programme. Plusieurs types de ressources accessibles depuis les QR Codes et les mini-liens : les vidéos du thème ; le portfolio des repères ; les audios du cours ; les audios documentaires.

05/2021

ActuaLitté

Bâteaux

A bord des sous-marins

Scaphandre, sous-marin, Cloche de plongée ou bathyscaphe ? Depuis l'Antiquité. l'homme cherche des moyens pour évoluer sous l'eau. Au début par simple curiosité, mais très vite à des fins militaires. Au XIXe siècle, l'apparition des navires cuirassés et des sous-marins va bouleverser les combats navals, faisant de la destruction pure et simple des forces ennemies l'objectif premier. La guerre sur mer devient sournoise, l'approche silencieuse, discrète et c'est au tonnage ennemi coulé que l'on mesure les victoires. Pendant les deux guerres mondiales. les sous-marins se révéleront une arme redoutable. Mais l'histoire des sous-marins n'est pas seulement militaire, elle est aussi scientifique. A bord de son bathyscaphe, Auguste Piccard réussit en 1960 à descendre dans la fosse des Mariannes. Si les terres émergées ne réservent plus beaucoup de surprises, les fonds sous-marins restent pour partie encore Mare incognita. Conçue illustré par deux dessinateurs d'exception. ce bel ouvrage raconte l'histoire des submersibles, depuis les premiers principes physiques posés par Archimède jusqu'au plan dessous-marins nucléaires modernes. A travers plus d'une centaine de dessins, ce sont les grandes pages de l'histoire sous-marine que l'on revisite. Architecte-designer de formation, peintre officiel de Marine. membre titulaire de l'Académie des Arts & Sciences la mer Jean-Yves Delitte est l'auteur de véritables fresques maritimes en hem. dessinée. avec sa série Black Crow ou se tétralogie U-Boot. Il a également relaté l'histoire du prestigieux Belem, de la majestueuse tueuse Hermione ou encore la romanesque aventure de la Bounty. Aujourd'hui à la tête de la collection Les brandes Batailles navales, retrace avec un indéniable talent l'histoire maritime de l'Antiquité de nos jours. Une collection couronnée par le prix Bande dessinée 2019 de l'académie de marine. Ingénieur de formation, Jean-Benoît Héron s'est lance dans l'illustration en 1995. Admirateur des planches de l'encyclopédie de Diderot et d'Alembert, des dessins d'architecture du XIXe siècle et du travail de John Chancellor, il s'est spécialisé dans le dessin d'architecture, qu'elle soit navale ou terrestre. Il travaille pour divers grands éditeurs et institutions comme le musée national de la marine et le centre des monuments nationaux. Chez Glénat, il est l'auteur de Ces bateaux qui ont découvert le monde, Histoire(s) de phares, Le B.A.BA des noeuds marins, La Déco du marin. Les Bateaux de ma bibliothèque (prix du Beaulivre 2018 de l'académie de marine et mentions spéciales du prix Marine Bravo Zulu 2018) et A bord des frégates avec Jean-Yves Delitte. (Prix Marine Bravo Zulu 2020).

04/2021

ActuaLitté

Histoire du cinéma

Demandez le programme ! - Une histoire du cinéma (1894-1930) vue par les programmes des lieux de pro

Comment le cinéma muet était-il vu, en son temps ? Avec cet ouvrage, l'étude de l'expérience des spectateurs s'enrichit d'une analyse détaillée des programmes de cinéma, dans leur contenu et dans leur matérialité. Des feuilles imprimées les plus modestes aux merveilleux livrets du Gaumont-Palace, ces documents témoignent de la culture matérielle de l'époque (1894-1930). Comment le cinéma muet était-il vu, en son temps ? Avec cet ouvrage, l'étude de l'expérience des spectateurs s'enrichit d'une analyse détaillée des programmes de cinéma, dans leur contenu et dans leur matérialité. Des feuilles imprimées les plus modestes aux merveilleux livrets en couleurs du Gaumont-Palace, de l'affichette foraine à la brochure de style Art déco, ces documents témoignent de la culture matérielle de l'époque (1894-1930). Au croisement des arts visuels et des techniques publicitaires, ils reflètent l'extraordinaire variété du cinéma des premiers temps, tenu pour un spectacle vivant, une " attraction ". Les projections, avec leurs accompagnements musicaux, prenaient place en ville ou au dehors des centres urbains. Outre les salles des quartiers populaires ou bourgeois, les programmes évoquent d'autres intérieurs : baraque foraine, café-concert, music-hall, salle de théâtre. Ces sources d'une exceptionnelle qualité, jusqu'ici peu étudiées, font apparaître en creux le public de l'époque du muet, ses sensations et ses émotions, individuelles et collectives. SOMMAIRE Rencontre entre Jean-Jacques Meusy et Laurent Véray Retour aux sources Laurent Mannoni Essai de typologie des programmes de cinéma, 1896-1930 laurent guido - Du music-hall au cinéma, le programme comme modèle spectaculaire Jean-Marc Leveratto, Fabrice Montebello, Pierre Stotzky Le café et la mise en forme du loisir cinématographique dans la France de la Belle Epoque Francesca Bozzano Pierre Sarrus et les tournées du Ciné-Phono-Scène dans le Sud-Ouest de la France durant les années 1910-1920 Martin Barnier Les sons du cinéma muet à travers les programmes. Des séances de forains jusqu'aux salles spécialisées Laurent le Forestier Marchés et modes de consommation des films en France : considérations méthodologiques Laurent Véray Montrer des films en 1915-1918. Etudes de deux séries de programmes caractéristiques du spectacle cinématographique de la période Emmanuelle Champomier Les programmes des salles de cinéma dans la presse française des origines à la fin des années 1920 François de la Bretèque Loin de Paris : les programmes dans la presse quotidienne régionale et les hebdomadaires locaux de l'Hérault entre 1908 et 1920 Annie Fee L'évolution artistique du cinéma à travers les programmes et les cartons d'invitation des années 1920 Carole Aurouet La " revue-programme " du Studio 28 : une archive de salle et un manifeste surréaliste pyrogène Maurice Gianati Un ciné-club d'avant-garde dans les années 1930 : les Amis de l'Art cinématographique de Liège

01/2024

ActuaLitté

Beaux arts

La miniature, portrait de l'intimité

Loin d'être uniquement " une peinture en petit ", bonne à ranger parmi les bibelots, la miniature est une oeuvre d'art à part entière. Elle apparaît en Angleterre, à la cour des Tudors où, sous le règne d'Élisabeth Ier, son rôle est indispensable à la politique et à la célébration de la personne royale. Liée à la littérature et à la poésie, elle acquiert un sens savant et emblématique. En raison précisément de ses dimensions réduites, elle a tenu un rôle majeur dans l'histoire de la société et des sentiments. Facilement cachée, offerte ou dérobée, tenue sur soi, échangée entre amants, parents ou amis, elle fut le précieux témoignage des sentiments. Image-souvenir indispensable lors d'une séparation, elle est alors souvent multipliée après la mort. Montée en bijou, présente sur ou à l'intérieur d'une boîte ou dans un écrin pour échapper aux regards indiscrets, accompagnée des cheveux de l'être cher, elle fut ardemment aimée, comme en témoignent la littérature et la peinture. Elle fut aussi un cadeau diplomatique entre souverains, même si sa connotation demeure sentimentale. Peinte sur ivoire à partir de la seconde moitié du XVIIIe siècle, elle connaît un engouement qui touche toutes les classes de la société et que la Révolution puis les guerres napoléoniennes ne feront qu'amplifier. Ses rôles divers sont décrits, accompagnés d'une évocation des artistes les plus talentueux et originaux qui ont pratiqué cet art, en Angleterre, en France et dans toute l'Europe où la miniature règne jusqu'au milieu du XIXe siècle. Entre la fin du XVIIIe et le début du XIXe siècle, son âge d'or, elle est relayée par le physionotrace, gravure de portrait en petit, puis par la miniature sur porcelaine dure qui se développe et se perfectionne durant la première moitié du XIXe siècle. A partir de 1850, la photographie remplace peu à peu la miniature qui, avant de céder sa place, tâchera d'adopter le style de ces nouveaux portraits. Très abondamment illustré, l'ouvrage fait découvrir des œuvres inconnues exceptionnelles provenant de collections privées et dévoile quelques chefs-d'oeuvre, non encore publiés, des musées des Arts décoratifs de Paris et de Bordeaux, du musée Cognacq-Jay, de la collection de Frits Lugt (Fondation Custodia), ainsi que de musées étrangers, notamment le Victoria & Albert Museum à Londres. Préfacé par Emmanuel de Waresquiel, ce panorama du petit portrait dans tous ses états est accompagné des textes de trois spécialistes : Fabienne Xavière Sturm, qui publie, avec le carnet d'atelier de Louis-Ami Arlaud-Jurine, les secrets d'un des meilleurs miniaturistes genevois. Claude Tanner, restauratrice de petits portraits sur ivoire, qui donne des conseils pour leur conservation et leur restauration. Chantal Bouchon, qui évoque la personnalité du grand collectionneur et donateur Lefebvre de Viefville.

12/2010

ActuaLitté

Sciences historiques

Les noblesses du nom. Essai d’anthroponymie ottomane

" Les Turcs ont coutume de donner aux gens un nom qui illustre un de leurs défauts ou de leurs vertus, car ils ne disposent que de quatre noms propres, réservés aux descendants de la famille ottomane ". Ainsi Don Quichotte condense-t-il en peu de mots un lieu commun répandu : celui d'un Orient sans noms, celui d'un Empire sans noblesse. Don Quichotte est fou, mais il y a toujours une part de vérité dans ce qu'il dit. Les Ottomans changeaient de nom comme de chemise. Les surnoms – souvent les plus disgracieux – étaient à la source de bien des désignations. On ne trouvait pas une rue sans un Mehmed, pas un café sans un Ahmed. Le titre plus que la désignation comptait dans les usages sociaux comme dans les bureaux de l'Etat. L'administration déformait sans vergogne les noms des juifs et des chrétiens. Le sultan écorchait les désignations de souverains qu'il tutoyait. L'onomastique n'obéissait à aucune règle stricte. Elle n'accordait presque aucune place au nom de famille. Les Ottomans ne portaient ni armes ni blasons. Ils ne reconnaissent aucune aristocratie hors de la lignée d'Osman. Autant de réalités admises par des voyageurs orientalistes, des idéologues kémalistes ou des historiens de l'Empire ottoman. En un mot : l'égalité des conditions l'emportait sur la reconnaissance de noblesses, et il était plus important de gagner un titre que de se faire un nom.La lecture des sources révèle néanmoins un monde de noms plus riche et plus complexe. Don Quichotte est fou, mais s'il a beaucoup voyagé, il n'a jamais parcouru l'Empire. En réalité, les Ottomans se servaient de leurs noms de personne pour s'identifier et se distinguer, faire valoir leurs droits et transmettre leurs biens. A partir des nomenclatures turques, arabes et persanes, ils inventèrent leurs propres modes de désignation. Ils en nourrirent leurs lettres et leurs arts. Par les noms, ils dominèrent leurs sujets non musulmans, valorisèrent les héros et les saints, reconnurent des lignées pré-ottomanes et constituèrent de nouvelles noblesses. Le nom de famille tel que nous l'entendons était certes le grand absent de l'anthroponymie ottomane. Mais des noms de famille existaient, au-delà des seuls patronymes : noms d'ancêtres, de collatéraux et de femmes. Il est vrai, la Turquie kémaliste imposa une procédure radicalement nouvelle : tout citoyen devait porter un nom de famille. Mais ces noms, pour une partie d'entre eux, existaient déjà. Ils étaient inscrits dans les registres d'Etat. Ils figuraient dans les généalogies, sur les stèles funéraires. Au sein de franges sociales que le sultan ne reconnaissait toujours pas comme noblesses d'Empire, perçait l'imaginaire d'une noblesse des noms.

01/2013

ActuaLitté

Grec ancien - Littérature

Médecine et tragédie en Grèce antique. Scripta minora 1961-2023

Ce volume de Scripta minora réunit l'ensemble des articles scientifiques de Jacques Jouanna (Nancy, 27 mai 1935), membre de l'Institut (AIBL) et professeur émérite de littérature et de civilisation grecques à la Sorbonne, à savoir près de 250 contributions écrites essentiellement en français, mais aussi en anglais et en italien, parues en plus de soixante années de carrière (1961-2023). Il met à la portée du public lettré comme des spécialistes cette oeuvre immense et magistrale, caractérisée par une profonde unité organique, autour de deux genres littéraires principaux, la médecine et la tragédie, qui illustrent tous deux la période de naissance et d'épanouissement de la pensée et des arts grecs qu'a été le siècle de Périclès. D'une part, l'oeuvre attribuée à Hippocrate de Cos, constituée d'une soixantaine de traités médicaux, demeure, par son art de l'observation et la profondeur de son humanisme, un modèle pour le médecin ; elle est aussi l'un des monuments les plus riches et les plus impressionnants de l'éveil de l'esprit scientifique en Grèce et dans le monde occidental. Un nombre élevé d'articles traitent de la paternité, transmission, structure, langue, style ou encore doctrine, des écrits mis sous le nom de celui qui passe pour être le père de la médecine, ainsi que de la postérité de l'hippocratisme, à laquelle Jacques Jouanna a toujours été très attentif. D'autre part, les contributions de l'académicien français permettent de lire d'un oeil neuf, de pénétrer et d'analyser avec une finesse inégalée, la production théâtrale, d'une richesse inépuisable, des trois Tragiques majeurs Eschyle, Sophocle et Euripide, tout en affrontant les problèmes cruciaux, notamment de représentation, qu'elle pose. A côté de ces deux genres, un petit groupe de textes est relatif à l'hellénisme en France du XIXe siècle à nos jours. Afin de faciliter la consultation et l'utilisation du volume, il a été choisi non seulement d'insérer la pagination originelle dans la marge de droite de tous les articles qui sont classés par ordre chronologique, et, pour les renvois internes, d'ajouter systématiquement le renvoi à la nouvelle pagination, mais aussi de le compléter d'un précieux index des mots grecs qui sont discutés. Mêlant idéalement des articles de spécialisation aux travaux de synthèse, ce volume forme le complément indispensable des éditions critiques de Jacques Jouanna, ainsi que de ses biographies monumentales d'Hippocrate (éd. mise à jour, 2017) et de Sophocle (2007). Aboutissement d'une vie d'enseignement et de recherche, il constitue aussi une excellente introduction à l'histoire de la médecine et de la tragédie anciennes, et, plus généralement, à la philologie et à l'histoire de la langue grecque, par l'un des meilleurs hellénistes de notre temps.

05/2024

ActuaLitté

Beaux arts

Jean Dubuffet, un barbare en Europe

Atalogue de l'exposition présentée au MUCEM, Marseille, 24 avril au 2 septembre 2019, puis à l'IVAM, Barcelone, du 8 octobre 2019 au 16 février 2020, et enfin au Musée d'Ethnographie de Genève, du 8 mai 2020 au 3 janvier 2021. Peintre, écrivain, mais aussi inventeur de l'Art Brut, Jean Dubuffet (1901-1985) fut un acteur majeur de la scène occidentale du XXe siècle. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, cet artiste insaississable et polémique met en jeu une critique radicale de l'art et de la culture de son temps, en faisant de l'invention sans cesse renouvelée le pilier de son travail et de sa pensée. Empruntant à l'anthropologie, au folklore et au domaine de la psychiatrie, il poursuit l'activité de décloisonnement opérée par les avant-gardes de l'entre-deux-guerres, dynamite la croyance en un art supposé primitif et engage la création sur des voies inédites, en prise avec la vie courante. Ce catalogue s'articule en trois grandes sections : 1. Célébration de l'homme du commun La figure fantasmatique de l' "homme du commun" est mise en oeuvre par le peintre au coeur de ses écrits et de sa peinture dès 1944. L' "homme du commun" est à tout à la fois une manière de se définir et se situer dans le monde en général, et dans le monde de l'art en particulier, le sujet de sa peinture et la représentation qu'il se fait de l'artiste authentique. 2. Une ethnographie en acte Dès l'entre-deux-guerres, Jean Dubuffet s'intéresse aux productions plastiques situées aux franges de l'histoire de l'art occidental. L'entreprise de l'Art Brut initiée en 1945 est au coeur de sa réflexion. Si l'on retient bien souvent son intérêt pour les dessins, peintures, sculptures et assemblages réalisés dans le milieu asilaire, il ne faut pas négliger son appétence et ses connaissances relatives à l'art populaire, au dessin enfantin, aux arts anciens ou aux artefacts extra-occidentaux. Le large réseau de coopération mobilisant ethnographes, psychiatres et autres amateurs d'altérité l'atteste. Plus avant, le peintre détourne les usages ethnographiques au profit de son oeuvre et de sa pensée, procédant à une ethnographie en acte détournée. 3. Critique de la culture La célébration de l'homme du commun et les rapports étroits qu'entretient Dubuffet avec les réflexions de l'ethnologie de son temps alimentent ce qui, dès 1949, s'institue comme une critique radicale de la culture humaniste. Dubuffet remet en cause la distribution des valeurs qui fondent celle-ci. Au coeur de son travail, le point de vue, le langage, les systèmes de croyance et les valeurs de l'art sont questionnés. La forme de relativisme absolu à laquelle procède alors le peintre ne va pas sans faire écho au travail de son contemporain Claude Lévi-Strauss, anthropologue intéressé par les démarches du peintre. Cette xposition voyagera ensuite à Barcelone puis au musée d'ethnographie de Genève.

04/2019

ActuaLitté

Critique littéraire

La silve. Histoire d'une écriture libérée en Europe, de l'Antiquité au XVIIIe siècle

Stace (c. 40-96) a conçu avec ses Silvae (" poèmes-forêts ") un genre d'écriture nouveau, qui doit beaucoup à Horace. Mais la perspective n'est pas celle du moraliste et Stace y déploie une inspiration du coeur, calor subitus, liée à une virtuosité improvisatrice. Dégagées de la fureur platonicienne, soumises à une inspiration humorale et mystérieuse, étayées par une culture profonde et multiple devenue seconde nature, les Silves, après les oeuvres ovidiennes, se jouent des tabous génériques, tâchent d'embrasser la variété du monde humain, au risque de se perdre dans les détails. L'écriture désormais ne connaît plus d'autre convenance que celle qu'imposent les mille facettes de la vie et de l'humeur de l'écrivain. L'exemple de Stace influencera profondément la latinité tardive, dont maints auteurs comme Ausone, Ambroise, Prudence, Claudien ou Sidoine Apollinaire reproduisent cet engouement pour une écriture " biographique ", éthiquement et scientifiquement cautionnée par sa spontanéité, liée à la varietas. Le Moyen Age n'a pas ou guère connu les Silves de Stace, mais il a connu ses imitateurs, notamment Sidoine Apollinaire. L'appellation " dit ", d'abord appliquée à des descriptions-digressions à la manière sidonienne, finit par désigner en particulier un type d'oeuvres poétiques très souple, un " mode de dire " caractérisé à la fois par la diffusion d'un certain savoir et/ou d'une morale de vie et la prise en charge explicite de ce savoir ou de cette morale par le " je " qui écrit. Cette nouvelle écriture s'épanouit au XIIIe siècle, grande époque de l'avènement de la subjectivité littéraire. Comme la silve, le dit, héritier indirect de la silva, représente donc au Moyen Age une forme d'écriture libérée. A la Renaissance, bien après la redécouverte des Silves par Poggio Bracciolini en 1417, l'humaniste florentin Ange Politien (1454-1494), relance la mode de l'écriture " silvaine ". Après lui, l'Italie puis l'Europe entière vont produire en abondance des oeuvres variées sous le titre de silves, ou sous d'autres titres connotant une écriture de la variété mêlée, de l'apparente spontanéité fondée sur une singulière érudition. Ces oeuvres, la plupart du temps inclassables dans les genres canoniques, touchent à tous les domaines intellectuels : poésie lyrique de circonstance, poésie épico-héroïque, poésie didactique, miscellanées encyclopédiques, traités philosophiques et scientifiques, arts plastiques, musique. L'écriture de la silve dépasse la chronologie traditionnellement attribuée à la Renaissance pour fleurir aux XVIIe et au XVIIIe siècles. Les auteurs de silves tendent généralement à souligner le caractère hors-norme, voire anti-normatif, de leur écriture, sa profonde individualité – une manière d'essai –, son plaisir spécifique : un rapport particulier au matériau traité, une dégustation vertigineuse du détail savant ou esthétique, que souligne d'ordinaire un style souvent paratactique simulant une certaine oralité. Le présent volume essaie de rendre compte, dans la diachronie, de ce phénomène protéiforme, commun à toute l'Europe du début des temps modernes.

10/2013

ActuaLitté

Théâtre

Léonie, donne-moi la misère du monde ; Hamlet de Toulouse ; Les plaisanteries de Roquelaure ; Une impossible Cendrillon

Toujours en perpétuelle évolution, ETGSO propose des spectacles où les arts se croisent et où les problèmes de société sont traités par l'art d'aujourd'hui. Le présent éventail de pièces offre la peinture d'un monde actuel ou passé, un monde qui reste en fait intemporel. Le meilleur et le pire s'y côtoient. Un monde injuste, destructeur, effrayant et drôle. Dans Léonie, donne-moi la misère du monde de Régine Bruneau-Sui Las, Léonie fuit le foyer pour plonger dans les abîmes de la rue, au grand désespoir de Mère. Une vision onirique du monde des marginaux s'impose, ceux qui choisissent la dissidence contre l'ordre établi. Léonie prend différents visages de clochards aux comportements surréalistes tandis que des témoins, le regard de la société contemporaine, vaquent, non concernés, à leurs occupations quotidiennes." Hamlet de Toulouse de Bernard Da Costa est l'histoire de Léon Dutour qui, au début de cette pièce, vit dans les environs de Toulouse, France. Il a dans les quarante à cinquante ans, marié, père de deux enfants. Profession courante, situation normale, tout en apparence, sans problèmes particuliers. Sauf que l'ennui taraude à un tel point Léon Dutour, qu'il finit par se demander ce qu'aurait fait Hamlet à sa place. Et afin de mieux connaître la réponse, il part s'installer avec toute sa tribu à Elseneur même, lieu d'action comme tout le monde le sait, du fameux héros shakespearien. Un voyage sidérant à travers le mental d'un monsieur tout le monde devenant progressivement un effrayant Hamlet de Toulouse. " L'Humanité, assure-t-il, est composé de trois sexes : un qui se prend pour un homme, l'autre qui se croit une femme, et le troisième, Hamlet. " Les Plaisanteries de Roquelaure d'Eric durnez, c'est, Horreur ! Des sketches ! Issues d'un compagnonnage avec les "'Truculents gascons" (!) association de passionnés du théâtre du bon village de Roquelaure (Gers), ces saynètes, adaptables et transformables à souhait, ont été jouées lors du festival " Coups de théâtre" entre 2001 et 2005, dans les rues du dit village. Elles représentent une synthèse unique et, disons-le, prodigieuse entre la littérature de (fond de) terroir, l'humour tendance belge et la poésie potache la plus raffinée. "Remarquable" comme dirait l'autre. On rétablirait la censure pour moins que ça." Une impossible Cendrillon de Michel rey, est-elle Une Cendrillon... ? En chair et en os... ? Mais oui. Une adaptation théâtrale du conte de Perrault... ? Mais non. D'abord parce que cette Cendrillon-ci est impossible. Elle l'est parce qu'elle ne sera jamais jouée - malgré les efforts méritants de Thomas, fidèle et généreux soupirant, qui loue une scène de théâtre en manière de cadeau d'anniversaire. Ensuite parce que la désirable Clémence, mariée à un lointain cadre commercial, est fermement décidée à voir se prolonger leur amitié particulière. Un concierge perspicace, une belle-mère encombrante et un enfant muet complètent la petite troupe de cette "comédie d'auteur".

12/2007

ActuaLitté

Pléiades

Anthologie de la poésie chinoise

Une fleur de lotus sortant de l'eau pure, / Naturelle, dépourvue de toute décoration, telle devrait être la poésie selon Li Bai. Il vécut au VIIIe siècle et demeure la figure la plus marquante de l'époque Tang, considérée comme l'âge d'or de la poésie chinoise. Mais il y a trois mille ans que les Chinois sont poètes et que leur poésie est en quête d'harmonie. Qu'elle dit le monde tel qu'il est : Affaires humaines, changeants nuages, Pourquoi ? (Gao Qi, XIVe s.). Rêve à ce qu'il pourrait être : Les fleurs de pêcher sur l'eau s'éloignent ; Il est un autre monde, pas celui des humains (Li Bai). Aspire à l'union avec la nature : Je crains de vieillir plus vite si les fleurs sont fanées (Du Fu, VIIIe s.). Dénonce ce qui détruit les êtres de l'intérieur : Pleurs jamais taris, Souillures jamais lavées, Ardeur jamais consumée, Honte jamais épurée, Cette vie incertaine, évanescente, Où trouvera-t-elle enfin son havre de paix ? (Guo Moruo, 1892-1978.) Se laisse hanter par l'Histoire : Les lianes sauvages, mues par on ne sait quel amour, étreignent les os blanchis par la guerre (Yuan Haowen, XIIIe s.). Fixe pour l'éternité les moments fugitifs des amours heureuses : Défense au soleil de relever les stores de tes yeux, Défense à la brise de brosser tes sourcils, Personne ne doit te réveiller, Ouvrons l'ombre d'un pin pour couvrir ton sommeil (Wen Yiduo, 1899-1946). Et rivalise avec les autres arts, peinture ou calligraphie : Le vent remue l'écume : mille pétales de fleurs ; Les oies touchent le ciel : une rangée de caractères (Bai Juyi, VIII-IXe s). Reproduire trois mille ans de poésie en deux fois moins de pages, il ne faut pas y songer. Mais le choix des plus beaux textes, jades entre les cailloux, est en Chine une pratique aussi ancienne que la poésie même ; la première anthologie, le Shijing, aurait été compilée par Confucius au Ve siècle avant notre ère. Dans un temps où la Chine se fait moins remarquer par l'éclat de sa littérature que par ses exploits économiques, la Pléiade propose, en quelque 1850 poèmes dus à plus de 400 auteurs, une traversée de l'océan poétique qu'elle a produit. Il fallait faire des choix représentatifs : on s'y est efforcé, sans suivre aveuglément les anthologies chinoises. Car il convenait aussi de choisir des textes qui soient parlants pour (et puissent être dits par) le lecteur francophone. La musique des mots, les rythmes, les couleurs, les images doivent résonner dans notre langue pour que quelque chose de l'imaginaire de l'auteur nous soit transmis. Les traducteurs qui ont tenté l'aventure l'ont fait avec leurs goûts, leur talent, leur amour des textes, et l'idée que se fait chacun d'eux de la Chine et de sa littérature. Dans le paysage qu'à eux tous ils ont redessiné, chacun tracera sa propre route.

02/2015

ActuaLitté

Histoire de l'art

A History of Arcadia in Art and Literature: Volume II. Later Renaissance, Baroque and Neoclassicism

Longtemps attendu et extrêmement bien accueilli, A History of Arcadia de Paul Holberton constitue l'examen approfondi et minutieux d'un grand nombre de textes originaux de poésie pastorale classique des époques moderne et contemporaine, de littérature et de théâtre en grec ancien, en latin, en italien, en français, en espagnol, en portugais, en néerlandais, en allemand et en anglais et d'un large éventail d'images prenant fin juste avant 1800. L'ouvrage analyse le développement de la pastorale comme moyen de représentation du bonheur humain sur Terre à travers la cour réciproque entre un garçon et une fille, et leurs sentiments auxquels la pastorale de l'époque donne voix. This tremendous book is an iconographic study of Renaissance and Baroque pastoral and related subject matter, with an important chapter on the 18th century, both in the visual arts, where pastoral is very poorly understood, and in words and performance, about which many false preconceptions prevail. The study begins with Virgil's use of Theocritus and an analysis of what basis Virgil provided for Renaissance pastoral and what, by contrast, stemmed from the medieval pastourelle. Pastoral developed notably in the Venetian High Renaissance. Its texts incorporated Petrarchist and Neoplatonic ideas of love, of which this book charts the development and evolution with unprecedented precision, considering also the female nude in art. There is a novel and polemical discussion of the development of landscape subjects in art, from Giorgione to Claude. The contributions of the most influential or representative authors - Petrarch, Sannazaro, Montemayor, Tasso, Guarino, Lope de Vega, Cervantes, Honoré d'Urfé, Cornelis de Hooft, Shakespeare and lastly Salomon Gessner - are considered beside many interesting more minor ones - Arsocchi, Bernardim Ribeiro, Clément Marot, Cieco d'Adria, John Fletcher, Fontenelle - and the verses of madrigals. There is a chapter on 'Being Rural' - what we can say about the reality of life in the country in the early modern period. There is a chapter on 'Et in Arcadia Ego' that introduces new evidence for the dating of Poussin's famous work by reference to a neglected work by Sébastien Bourdon in Yale ; another on a pastoral composition by Rubens that has not been considered as such. There is an important and bold discussion of self-projection ('metachronic' representation) by monarchs and courtiers across Europe in the 17th century, both within pastoral and without, which illuminates profound differences between Protestant and Catholic culture. Coming from the study of earlier periods, the author is able to throw new light on the Rococo - figures such as John Gay, Watteau, Gessner and Gainsborough - and to explain the termination of pastoral writing and art with the embrace of modernity in form and means of expression. All texts are given in the original language and all translated into English, while the visuals are beautifully reproduced : the book is also an anthology.

01/2022

ActuaLitté

Histoire de l'art

A History of Arcadia in Art and Literature: Volume I. Earlier Renaissance

Longtemps attendu et extrêmement bien accueilli, A History of Arcadia de Paul Holberton constitue l'examen approfondi et minutieux d'un grand nombre de textes originaux de poésie pastorale classique des époques moderne et contemporaine, de littérature et de théâtre en grec ancien, en latin, en italien, en français, en espagnol, en portugais, en néerlandais, en allemand et en anglais et d'un large éventail d'images prenant fin juste avant 1800. L'ouvrage analyse le développement de la pastorale comme moyen de représentation du bonheur humain sur Terre à travers la cour réciproque entre un garçon et une fille, et leurs sentiments auxquels la pastorale de l'époque donne voix. This tremendous book is an iconographic study of Renaissance and Baroque pastoral andrelated subject matter, with an important chapter on the 18th century, both in the visual arts, where pastoral is very poorly understood, and in words and performance, about which many false preconceptions prevail. The study begins with Virgil's use of Theocritus and an analysis of what basis Virgil provided for Renaissance pastoral and what, by contrast, stemmed from the medieval pastourelle. Pastoral developed notably in the Venetian High Renaissance. Its texts incorporated Petrarchist and Neoplatonic ideas of love, of which this book charts the development and evolution with unprecedented precision, considering also the female nude in art. There is a novel and polemical discussion of the development of landscape subjects in art, from Giorgione to Claude. The contributions of the most influential or representative authors - Petrarch, Sannazaro, Montemayor, Tasso, Guarino, Lope de Vega, Cervantes, Honoré d'Urfé, Cornelis de Hooft, Shakespeare and lastly Salomon Gessner - are considered beside many interesting more minor ones - Arsocchi, Bernardim Ribeiro, Clément Marot, Cieco d'Adria, John Fletcher, Fontenelle - and the verses of madrigals. There is a chapter on 'Being Rural' - what we can say about the reality of life in the country in the early modern period. There is a chapter on 'Et in Arcadia Ego' that introduces new evidence for the dating of Poussin's famous work by reference to a neglected work by Sébastien Bourdon in Yale ; another on a pastoral composition by Rubens that has not been considered as such. There is an important and bold discussion of self-projection ('metachronic' representation) by monarchs and courtiers across Europe in the 17th century, both within pastoral and without, which illuminates profound differences between Protestant and Catholic culture. Coming from the study of earlier periods, the author is able to throw new light on the Rococo - figures such as John Gay, Watteau, Gessner and Gainsborough - and to explain the termination of pastoral writing and art with the embrace of modernity in form and means of expression. All texts are given in the original language and all translated into English, while the visuals are beautifully reproduced : the book is also an anthology.

01/2022

ActuaLitté

Beaux arts

Hugo Capron. Corpus Painting

Issu d'une formation d'imprimeur, Hugo Capron décline en peinture le plaisir de reproduire une même image dans de longues séries qui cherchent à épuiser toutes les possibilités de variation. Ses tableaux sont généralement réalisés d'un seul jet et sans repentir, mais reposent néanmoins sur des équations techniques de précision. ? Les palettes d'Hugo Capron résultent de fines investigations chez des fournisseurs du monde entier à la recherche des nuances les plus justes. Sur la toile, elles se révèlent dans une gamme de matières, de jus et de surépaisseurs lumineuses qui font valoir la vitesse de l'exécution. Le geste est quasiment calligraphique, c'est une mêlée de virgules et de boucles. " J'ai toujours pensé qu'une oeuvre d'art en général, et un tableau en particulier, commençait par s'adresser à moi en m'indiquant la manière dont son auteur me considère. C'est la première chose que je perçois, peut-être même avant de prendre conscience du sujet du tableau, peut-être même en amont de la reconnaissance d'une peinture abstraite ou figurative. Comment ce tableau s'adresse à moi, sur quel ton il me parle, les stratégies qu'il déploie pour m'intéresser, exciter ma curiosité, flatter ou provoquer mon goût, bref comment le tableau me considère : gogo ou digne destinataire d'une conversation ? " Extrait du texte d'Eric Troncy Né en 1989, Hugo Capron s'est d'abord formé aux techniques de l'imprimerie, avant d'intégrer l'Ecole nationale supérieure d'art de Dijon, dont il a été diplômé en 2015. Sélectionné pour le premier programme de résidence et d'exposition Dijon/Dallas dès sa sortie de l'Ecole, il a par la suite exposé au Consortium de Dijon en 2015, au centre d'art contemporain MAT (Minatomachi Art Table) à Nagoya au Japon en 2016 et au FRAC Bourgogne en 2017. Il a été résident de la villa Kujoyama à Kyoto en 2019 et lauréat en 2021 de la huitième édition de la Bourse Révélations Emerige. Il vit et travaille à Dijon. Ses oeuvres ont été intégrées dans de nombreuses expositions collectives et individuelles - notamment à l'Hôtel des Arts de Toulon, au Centre régional d'art contemporain de Montbéliard, à la Collection Yvon Lambert en Avignon - et elles figurent dans diverses collections privées et institutionnelles françaises et internationales. Avec " Corpus Painting ", Semiose éditions lance une nouvelle collection éditoriale entièrement dédiée à la peinture. En 48 pages, relié façon beau livre, chacun des opus se concentre sur un ensemble précis de tableaux, complété d'un texte en français et en anglais signé d'une personnalité du monde de l'art. Une invitation à plonger dans la peinture, à comprendre les ressorts d'une série, à contempler une suite d'images, avec la même dévotion et passion que l'on porte aux retables ou aux icônes peintes.

02/2023

ActuaLitté

Autres philosophes

Les Dieux

Tous les lecteurs des Propos d'Alain ont remarqué des pages d'un mouvement poétique et éloquent à la fois, consacrées notamment, et à plusieurs reprises, aux fêtes de Noël et de Pâques. Ces essais de philosophie religieuse restaient énigmatiques ; on s'étonnait de trouver ensemble l'incrédulité la plus irréligieuse, et en même temps les mouvements de la foi. L'auteur voulait-il dire seulement qu'il y avait dans ces mythes une beauté touchante ? Ou bien n'était-on pas amené à soupçonner que ces produits de l'imagination populaire enfermaient des vérités de première importance, et toutes destinées à figurer dans un système strictement positif ? L'auteur des Propos a réalisé pour la religion ce qu'il avait déjà essayé pour les Beaux-Arts avec le succès que l'on sait, c'est-à-dire donner tout son sens à l'imagination vraie par un exposé continu et systématique. Du moment que les mythes directeurs de notre civilisation signifiaient des vérités humaines de grand prix, il fallait chercher, en remontant, ce que signifiaient déjà les mythes olympiens de la puissance, et, encore au delà, le sens de ces étranges religions qui ont pour objets les choses de nature, le volcan, le serpent, la vache. Au delà, et comme un fond de tableau, s'offraient les Contes qui sont partout les mêmes et éternellement jeunes. Il s'agissait de discerner en quoi toutes ces religions sont vraies, en quoi les contes eux-mêmes sont vrais. C'est ce que l'auteur a exécuté en commençant par les contes, en passant de là à la religion panthéiste, puis à la religion politique qui est le culte des héros, et enfin à la religion de l'esprit, la plus haute. Et l'idée neuve, appuyée sur ces quatre assises, c'est que ces religions sont et seront toujours vraies, et indiquent plutôt, selon le mot de l'auteur, les étages de l'homme que les étapes de l'homme. L'exécution est faite dans un mouvement lyrique, mesuré sur le sujet même, en sorte que l'harmonie entre les mythes populaires et la structure humaine est toujours rappelée comme étant ici la preuve de choix. Et du reste il est évident, par la sobriété et l'équilibre de la composition, que l'auteur a voulu faire court autant qu'il était possible de façon que l'ensemble ne cessât jamais d'éclairer les parties. Le moins qu'on puisse dire c'est que cet ouvrage doit plonger les esprits profondément religieux, comme les esprits irréligieux, dans un prodigieux étonnement, par un radical changement des perspectives, et, on oserait dire, par l'abolition d'un genre de polémique qui n'a jamais mené à rien. Le salut de l'âme est quelque chose pour tout homme et es discussions théologiques n'arriveront jamais à changer la question.

04/1934

ActuaLitté

Rois de France

Histoire des rois et reines de France

De la naissance du royaume franc à la fin de la monarchie absolue, l'histoire des rois et reines de France témoigne de l'évolution de notre société. Ce livre dresse une cinquantaine de portraits qui éclairent la façon dont notre pays s'est construit. Les grandes dynasties Durant quatorze siècles, rois et reines se sont succédé à la tête du royaume de France. Des Mérovingiens aux Carolingiens, des Capétiens aux Valois, puis aux Bourbons, des hommes et des femmes ont été propulsés au premier plan, juste par leur naissance ou par des jeux d'alliances. Mais, si leurs destins sont exceptionnels, leurs vies ne sont pas toujours enviables... Ainsi découvrira-t-on au fil des pages que les complots à la cour sont légion, les mariages souvent ratés, les relations très conflictuelles et que la pratique du pouvoir est parfois très compliquée. De l'unité avant tout voulue par les Mérovingiens à la construction d'un empire par les Carolingiens, de l'affirmation de la monarchie due aux Capétiens à la centralisation des pouvoirs par les Valois, tous ont tendu vers l'Etat moderne mis en place par les Bourbons jusqu'à leur chute, inscrite dans cette ascension sans limite. Portraits croisés Dès sa construction, le royaume de France a été dirigé par un roi. Selon les époques, celui-ci était extrêmement puissant ou peu influent, mais toujours dirigeant en chef. Qu'il s'agisse de Clovis, Chilpéric, Dagobert, Pépin le Bref, Charlemagne, Hugues Capet, Philippe Auguste, Louis IX, Philippe le Bel, Charles V, Louis XI, François Ier, Henri IV, Louis XIII, Louis XIV, Louis XV, Louis XVI et de tous les autres, ils ont régné sans partage. Les reines, elles, sont les épouses. La succession au trône leur est interdite. Elles n'assurent le pouvoir que pour leurs enfants mineurs ou lors de l'empêchement de leur mari. Certaines ont pourtant su s'imposer. Clothilde, Frénégonde, Brunehaut, Berthe au Grand Pied, Gerberge de Saxe, Aliénor d'Aquitaine, Blanche de Castille, Anne de Bretagne, Catherine de Médicis, Marguerite de France, Anne d'Autriche, Marie Leszczynska ou Marie-Antoinette, toutes ont essayé de faire front et de trouver leur place face à un pouvoir kidnappé. La combinaison de toutes ces personnalités est explosive ! Un héritage français Entre victoires ou défaites militaires, réformes justes ou injustes, conseillers compétents ou incompétents, la façon qu'ont eue ces monarques de gouverner a déterminé le futur de notre pays. Et, d'une dynastie à l'autre, leur goût pour les arts et la culture a marqué notre paysage. Ils ont contribué à faire le peuple français, avec ou contre eux. Leur gouvernance absolue a conduit à la Révolution, puis à l'exercice démocratique du pouvoir. Certains de leurs choix sont encore inscrits dans notre Histoire, la Grande. Et il est toujours intéressant d'en prendre conscience.

09/2023

ActuaLitté

Première guerre mondiale

L'immontrable. Guerres et violences extrêmes dans l'art et la littérature. XXe-XXIe siècles

L'historienne Annette Becker propose un essai d'histoire culturelle autour de la question de la représentation des violences extrêmes, en exhumant des oeuvres écrites, visuelles, sonores (Apollinaire, Max Jacob, Debussy, Dada, Gracq, Lurçat, Rothko, Buraglio, Boltanski...). Avec une certitude : l'horreur et l'effroi sont et représentables et historicisables, L'historienne Annette Becker propose un essai d'histoire culturelle et suit les linéaments d'une exploration de ce que Camus nommait en 1965 " la douleur de l'histoire toute fraîche ". Elle rassemble ici des réflexions qui ont émaillé son parcours intellectuel et sensible de femme dans l'histoire. Spécialiste reconnue de la Grande Guerre et des violences extrêmes qui ont marqué le " court xxe siècle " (de Sarajevo à Sarajevo), elle a entrepris dans un réel engagement aux côtés d'autres historiennes et historiens de faire l'histoire et de lire les mémoires des conflits de notre temps, des génocides et des guerres coloniales, de l'Arménie au Rwanda. Autant de douleurs et de cicatrices que l'historienne décrypte et déchiffre dans les formes les plus diverses de la création (peinture, sculpture, arts visuels, musique et poésie). Ces tableaux successifs de situations traumatiques sont autant de possibilités et de nécessités offertes pour mesurer autrement et pour mieux comprendre les dévastations physiques et mentales subies par les êtres humains en temps de paroxysmes : qu'ils soient militaires ou non, femmes ou hommes, civils de tous âges et de toutes origines. Avec une certitude : l'horreur et l'effroi sont et représentables et historicisables, malgré le topos paresseux selon lequel le choc des souffrances les plus dures serait devenu intransmissible ou inaudible. Tout au contraire l'auteure affirme ici, avec détermination (le déterminant " l' " a toute son importance que la question ne se pose pas) : l'immontrable est bien représentable. Comment raconter, porter à la conscience ces vécus non partagés, comment retrouver ces expériences et les ré-historiciser, alors que les media nous bombardent - à juste titre mais souvent sans recul - des drames d'aujourd'hui ? Aussi Annette Becker a-t-elle voulu exhumer dans cet ouvrage des oeuvres et des sources, écrites, visuelles, sonores, saisies au moment de la blessure du corps ou de l'âme, juste avant la mort, pendant la cruauté et la terreur, le chagrin, le sang, les larmes. Elle est et reste persuadée que l'essentiel est de porter un regard qui croise sciences sociales, écriture et art, sans frein ; l'interprétation est essentielle, même si elle est éphémère ou controversée. Cet ouvrage montre l'importance et l'absolue nécessité de prendre en compte les expressions artistiques et littéraires pour analyser et restituer des périodes ou des phénomènes historiques en voie de disparition dans l'oubli. La liste des artistes et écrivains forme en soi un corpus intéressant, une matière à penser : on y retrouve entre autres Apollinaire, Max Jacob, Claude Debussy, Dada, Julien Gracq, Jean Lurçat, Mark Rothko, Pierre Buraglio, Christian Boltanski...

10/2021

ActuaLitté

discriminations, exclusion, ra

Notre France noire. De A à Z

Qui était le premier " maire " noir de Paris ? Quelle était la première miss France noire ? Habib Benglia est-il le plus grand acteur noir français du xxe siècle ? Quel rapport entre Mati Diop, Ababacar Diop et Omar Victor Diop ? Qui a inventé la " Police des Noirs " ? Qui a chanté " Le temps des colonies " ? Sur quelle période l'émission Pulsations était-elle diffusée à la télévision française ? Où se trouve le Jardin colonial ? Qui a écrit l'ouvrage à succès L'Invasion noire ? Combien d'années séparent le Congrès international de la race noire à Paris et le Congrès international des écrivains et artistes noirs à Paris ? " Que vous ayez ou non toutes les réponses, que vous possédiez ou non déjà votre "brevet" de France noire, plongez avec nous dans quatre siècles d'histoire. Les plus de 200 notices qui composent ce voyage s'écrivent pour nous comme une évidence. Car c'est notre histoire. Elle est en nous. Nous vous invitons à une revigorante randonnée à travers les cultures, les arts et les mémoires des populations noires de la France d'hier, d'aujourd'hui, voire de demain si on veut rêver du futur commun à construire et consolider ensemble. " Après avoir déclaré leur amour aux cultures africaines chez Fayard en 2019, Alain Mabanckou et Abdourahman Waberi sont rejoints par l'historien Pascal Blanchard pour concevoir Notre France noire. Ce dictionnaire enjoué, d'Adoption aux Zoulous, en passant par Joséphine Baker, Champagney, Yannick Noah ou Arthur Rimbaud, mais aussi la publicité Banania, le CRAN, les humoristes noirs ou le rhum Negrita, est tour à tour facétieux et profond, culturel, historique et politique. Un Panthéon aux couleurs de la France. Alain Mabanckou est l'auteur de romans à succès traduits dans le monde entier, dont Mémoires de porc-épic (prix Renaudot 2006), Verre cassé et Petit piment, et d'essais remarqués (Lettre à Jimmy, Le Sanglot de l'homme noir). Professeur à UCLA, finaliste du Man Booker International Prize, il a été nommé professeur au Collège de France à la Chaire de création artistique en 2016. Pascal Blanchard est historien, auteur-réalisateur, chroniqueur et commissaire d'exposition. Chercheur associé au CRHIM-UNIL à Lausanne et co-directeur du Groupe de recherche Achac (Paris), il est spécialiste des imaginaires, de la question coloniale et des immigrations en France et a publié ou codirigé une soixantaine de livres, dont Sexe, race & colonies et Histoire globale de la France coloniale. Abdourahman A. Waberi est romancier, poète et essayiste, auteur de plusieurs ouvrages primés comme le roman panafricain Aux Etats-Unis d'Afrique. Pensionnaire de la Villa Médicis en 2010, Grand Prix de la francophonie de l'Académie française en 2021, son oeuvre est traduite dans tous les continents. Il enseigne les littératures d'expression française et la création littéraire à l'université George Washington (Washington DC) et collabore notamment au Monde.

10/2023