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Beaux arts

Jacques Hérold et le surréalisme. 1910-1987

A l'occasion du centenaire de la naissance de Jacques Hérold, le Musée Cantini célèbre en 2010, pour I. première fois dans un musée en France, l'oeuvre de cet artiste majeur et singulier dans l'histoire du surréalisme. L'exposition retrace son parcours, depuis ses premières tentatives picturales à son arrivée à Paris, jusqu'à son adhésion au surréalisme en 1934, groupe qu'il côtoiera de 1934 à 1951, puis son évolution jusqu'aux années 1960. L'exposition rencontre un écho évident au Musée Cantini, dont le fonds surréaliste forme un des axes majeurs de la collection, articulé à l'histoire de Marseille. Formé à l'Ecole des beaux-arts de Bucarest de 1927 à 1929, Hérold arrive à Paris en 1930. Son goût de l'imaginaire et du mystère, issu de ses racines roumaines, le conduit naturellement à se rapprocher du groupe surréaliste par l'intermédiaire d'Yves Tanguy qu'il rencontre en 1932. En 1940, au moment du grand mouvement d'exil des intellectuels vers le sud de la France, en attente de visas pour les Etats-Unis, Jacques Hérold se réfugie à Marseille, aux côtés d'André Breton, Jacqueline Lamba son épouse, Victor Brauner, Oscar Dominguez, Max Ernst, Wifredo Lam, André Masson... Au cours de ces vacances forcées, Jacques Hérold réalise, avec ses amis surréalistes réunis à Marseille, le jeu de cartes de Marseille (1941) et un ensemble de cadavres exquis et de dessins collectifs (1940), dont certains sont aujourd'hui conservés au Musée Cantini. De cette période, datent des tableaux où surgissent dans un univers fantastique des personnages écorchés et déchiquetés. En 1943, il s'installe à Paris, participe à la revue La Main à plume éditée par le poète Robert Rius et réalise en 1945 avec Oscar Dominguez, Marcel Jean, Victor Brauner et d'autres, les fresques de la salle de garde de l'hôpital Sainte Anne. À partir de 1942, il séjourne durant l'été à Lacoste dans la vallée du Lubéron ; la proximité des ruines du château du Marquis de Sade lui inspire des peintures chargées de symboles où l'espace se resserre selon une trame de fils impénétrables, comme tissée par une araignée invisible, dans laquelle sont prises au piège des figures étranges. Son oeuvre évoluera ensuite vers l'élaboration de formes organiques et végétales dans des tons contrastés pastel et brun. Il est également l'auteur de décors de théâtre et l'illustrateur de nombreux ouvrages, en particulier de Julien Gracq, Francis Ponge, Tristan Tzara, Gherashim Luca, Michel Butor, le Marquis de Sade, Georges Bataille ...

10/2010

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Littérature française

Journal de Diogène

Ce Journal de Diogène est une réécriture contemporaine de la vie de Diogène le cynique, célèbre figure de l'antiquité qui vivait dans une jarre en marge de la société. Cédric Le Penven s'appuie sur les événements saillants de la vie du philosophe provocateur et virulent, tels que racontés dans Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres par Diogène Laërce au IIIe siècle. Avec sa chienne Arga qui est son seul compagnon, le Diogène d'aujourd'hui vit en surplomb de la ville, près d'un centre commercial en bordure d'autoroute. Dans ce monde de parkings, de baies vitrées et d'agents de sécurité, le clochard affamé se nourrit de poubelles et de sa détestation de ceux qu'il appelle ses "frères humains" , dénonce les travers d'un mode de vie vissé à la surconsommation, l'aliénation au travail, les vies à crédit et les antidépresseurs. Si Le Penven n'édulcore rien des outrances de son modèle antique - invectives acerbes, scatologie, cynisme noir -, sa volonté de retour à la nature trouve de puissants échos avec l'urgence écologique contemporaine. Un rapport au monde, au sol, aux étoiles, le plaisir d'entendre la neige crisser sous les pieds, de s'asseoir au bord du fleuve et de regarder "l'eau qui fumait dans l'aube" , d'oublier son regard dans la nuit. Il existe tout autour de nous quelque chose de plus vivant que nous et à quoi nous tournons le dos. Diogène se veut loin des hommes sous tous les aspects, alors qu'il n'en est qu'à l'écart, à portée de vue. Il ne peut s'empêcher de les observer, de leur parler, même s'il semble rêver d'une humanité sans hommes, mais à quoi bon ? Et peut-on regarder l'humanité de haut ? Ce sont les rencontres impromptues qui vont l'ouvrir à la tendresse, avec Jésus, un autre mendiant qui vient vers lui le soir de Noël, puis Gatzo le tzigane, avec qui va se nouer une histoire entre amitié et amour. Deux rencontres brèves, dont l'issue douloureuse, si elle ébrèche la haine de Diogène, et lui montre qu'il "a tort" dans sa posture, précipitent sa fin. Les repères sont brouillés et le moraliste finalement est fou. En conclusion de ce livre amer et solitaire, Le Penven opère une transfiguration littérale du cynisme de son clochard philosophe qui se réfugie dans une société de canidés, une meute aussi violente que celle des hommes où voracité et dévoration sont les seules façons de s'approcher et de s'aimer.

10/2022

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Littérature française

Le couvre-feu d'octobre

Judith et Octavio habitent le même immeuble d’un quartier populaire d’Oran. Après son bac, l’été 1955, Octavio part en Métropole suivre des études à la Sorbonne, laissant son amoureuse. Il découvre alors Paris où il fait la connaissance de Denis, un étudiant communiste qui devient un ami ambigu et lui montre un aspect trouble du PC. L’été suivant, Octavio ne rentre pas pour les vacances et Judith déçue se laisse séduire par le grand frère d’Octavio, un jeune flic. Quelques mois après, le policier est muté en Métropole, à la Goutte d’Or. De son côté Octavio rencontre deux membres du FLN : le « Dentiste » et Nordine. Le « Dentiste » est un médecin français, idéologue léniniste radical, froid et partisan de la terreur. Nordine est un jeune ouvrier avec lequel il se lie d’amitié. Le « Dentiste » remarque une grosseur sur le cou d’Octavio et lui conseille de consulter, mais Octavio ne l’écoute pas. L’été 57, alors qu’Octavio est appelé sous les drapeaux, Nordine le cache dans le bidonville de Nanterre. Tandis que son engagement est de plus en plus actif au sein du FLN, il découvre ce microcosme où règne une violence permanente et note l’ambiguïté des Algériens dans cette guerre. En décembre 1960, rattrapé par la maladie et assailli par les doutes, il trahit ses camarades, et se réfugie chez son frère et la femme qui fut son amour d’enfance : Judith. Le frère est souvent absent, occupé par la répression et les ratonnades. Judith et Octavio sont souvent seuls avec Frank, le fils de Judith. Les souvenirs et les désirs non réalisés constituent vite un poids dans leur relation. La nuit du 17 octobre 1961, alors que le grand frère participe à la répression sanglante d’une manifestation d’Algériens, Judith et Octavio se donnent enfin l’un à l’autre. Une courte période d’idylle clandestine accompagne la renaissance d’Octavio avant que celui-ci apprenne qu’il est condamné. Ce texte est celui qu’il laisse avant de mourir. Le couvre-feu d’octobre est un roman prodigieux, puissant, captivant. Il est construit autour d’une tragédie : un amour impossible entre Octavio et Judith, doublée d’un lutte fratricide entre Octavio et son grand frère. Le fond historique sur lequel se déploie l’histoire de ces trois héros révèle un aspect assez méconnu de la guerre d’Algérie, qui ne fut pas seulement algérienne, mais aussi française, se déroulant simultanément sur le territoire métropolitain. Passionnant, lyrique, envoûtant, le premier roman de ce jeune écrivain est un événement.

08/2012

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Mer

Grèce Mer Ionienne. Iles ioniennes, Péloponnèse, golfe de Corinthe, Crète, Athènes

Ce guide traite de tome la partie Est de la Grèce, la mer Ionienne, les golfes de Patras et de Corinthe, le golfe Saronique et le Péloponnèse ainsi que la Crète. Un second volume trabe de l'autre grand bassin de navigation grec en mer Egée. Mer Ionienne. De Corfou jusqu'à Zákinthos, si vous imaginez la Grèce comme un rocher écrasé de soleil et parsemé d'éblouissantes maisons blanches, le nord de la mer Ionienne sera une délicieuse surprise Ce n'est pas la Grèce des brochures de voyages, mais une région verte et ombragée aux maisons couvertes de tuiles romaines muges. Le vert luxuriant des fies forme un vif contraste avec les hautes montagnes érodées des mites qui la bordent à l'est. Entre les deux, se trouvent der eaux protégées où le vent souffle rarement fort, et une multitude de petites criques accessibles uniquement en bateau. Par contraste, le sud de la mer Ionienne est rode et accidenté : les cales sont pour la plupart bordées de hautes montagnes au pied des quelles al trouve d'étroites plaines balayées par les tareras d'hiver Comme leurs montagne les habitants sont rudes et tenaces. Peu de yachts explorent cette cèle spectaculaire, il y pourtant assez de pals et de mouillages pour se réfugier en cas de mauvais temps, vous y serez totalement en dehors de la route des touristes. Golfes de Patras et de Corinthe. Après le golfe de Patins, dès l'entrée ouest du golfe de Corinthe, la cite s'élève brusquement, et, entouré de hautes montagnes, le golfe ressemble plutôt à un grand lac alpin. Sur la cale sud, l'étroite plaine alluviale est très cultivée, plantée de vignes et d'agrumes, et est bordée de belles plages. Depuis la cote nord, on posma visiter des sites aussi célèbres que Delphes ou Lépante. Quant au spectaculaire canal de Corinthe, il permet de réduire de 150 M le trajet entre la mer Ionienne et Athènes. Golfe Saronique et Est du Péloponnèse. Egine, Poros et Hydra sont des destinations "classiques" mais non dénuées de charme depuis Athènes. Plus au sud, la cote Est du Péloponnèse vous assurera un dépaysement certain, même si les ports ou abris se font plus rares, ils ne sont qu'à 10-15 M les uns des autres. La vieille cité de Monemvasia, maintenant bien restaurée, constitue l'un des joyaux de cette côte. Crète. Dominée par une haute arête montagneuse qui la parcourt sur toute sa longueur, Pite est dans son ensemble rocailleuse et aride excepté les plaines de la cite Nord et le haut plateau de Lasihi, cuvette fertile au creux des montagnes. La Crète est une fie au tourisme florissant et le plaisancier a la chance de pouvoir en explorer des parties inaccessibles à la plupart des visiteurs.

05/2019

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Beaux arts

Le livre des peintres. Vies des peintres des Pays-Bas et de l'Allemagne

En 1573, le jeune peintre Karel van Mander quitte les Flandres pour l'Italie, voyage qu'accomplissent nombre de ses compatriotes à cette époque, notamment en raison des troubles politiques et religieux. A Florence, à Rome, Van Mander fréquente les ateliers, rencontre les maîtres italiens ou flamands, se passionne pour le Titien, toujours vivant, mais s'intéresse aussi à la culture humaniste et à la littérature. Il découvre ainsi les livres de Vasari, les Vies des plus excellents peintres, sculpteurs, etc., qui ont valu la gloire à son auteur. Bientôt lui vient l'idée d'entreprendre à son tour un travail semblable sur les artistes du Nord, pour lesquels il n'existe aucun équivalent. Il faudra toutefois de longues années avant que le projet ne se réalise. Van Mander, de retour dans son pays, doit se réfugier aux Pays-Bas - il est catholique -, et reprend son métier, peignant dans le style maniériste à la mode. Il écrit également sur l'art antique, sur les peintres italiens modernes. Mais c'est par un livre majeur qu'il reste dans les mémoires : ses Vies des peintres des Pays-Bas et de l'Allemagne, publiées à Haarlem en 1604, qui lui ont apporté une renommée bien plus grande que n'aurait pu le faire sa peinture - ce qui fut aussi le cas pour Vasari. Et à l'exemple de Vasari, Van Mander compose son ouvrage en deux parties : une longue évocation des maîtres du passé, suivie d'une présentation de l'oeuvre de ses contemporains, toujours vivants, toujours actifs. Des années de recherches lui ont été nécessaires pour rédiger les biographies de peintres dont certains se sont effacés des mémoires, tandis que d'autres ont éclairé leur époque de leur génie, les Van Eyck, Hugo van der Goes, Dürer, Bosch, Holbein ou Brueghel. L'ouvrage est donc une réponse patriotique à un Vasari affirmant la suprématie de la Renaissance italienne sur les autres écoles européennes. Car Van Mander souhaite démontrer que les peintres allemands, hollandais et - surtout - flamands, remarquables dès les "primitifs" du xve siècle, par leur technique étonnante et leur maîtrise inégalable du portrait ou du paysage, n'ont fait que revivifier leur art au contact des antiquités italiennes et des maîtres modernes de la péninsule. La seconde partie constitue un intéressant document sur les conditions de vie des peintres de son époque, comme Goltzius ou Spranger, confrontés aux querelles religieuses et à l'iconoclasme. Dans les derniers chapitres se dégagent quelques-uns des traits caractéristiques de la peinture flamande et hollandaise du XVIIe siècle : le goût pour les portraits, collectifs notamment, le paysage et les marines, la scène de genre, parfait reflet du souci nordique de vérité.

02/2017

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Littérature française

Les femmes de Bidibidi

LE LIVRE A Paris, Minga découvre après la mort de son père des lettres de sa mère, Joséphine Meyer, qui a quitté le domicile conjugal il y a longtemps et dont Minga n'a jamais eu de nouvelles. La dernière lettre vient de l'ONG pour laquelle Joséphine travaillait en tant qu'infirmière et annonce sa mort dans des circonstances mystérieuses en Afrique de l'Est. Pour tenter d'en savoir plus, Minga choisit de rejoindre le camp de Bidibidi, au nord de l'Ouganda, où se sont réfugiées les populations fuyant la guerre civile qui fait rage au Soudan du Sud. Elle y rencontre Samuel, le chef du village 10 de Bidibidi, Véronika, sa femme, et Jane, qui finissent par l'aider dans sa quête quand ils comprennent qui était sa mère. Ils lui racontent la guerre, l'exode, les femmes qui ont tout perdu et combien Joséphine avait le souci de réparer les corps et les âmes. Minga découvre alors que tout tourne autour d'une autre femme : Rose. Mais où est-elle ? Elle hante chaque recoin du camp, chaque souvenir de Samuel, de Véronika ou de Jane. Pourtant elle n'est nulle part. Minga comprend que, si elle veut savoir le fin mot de l'histoire de sa mère, elle doit trouver Rose. Dans ce roman servi par une écriture fluide et puissante, Charline Effah raconte comment les survivantes des violences domestiques ou des viols de guerre tentent de se reconstruire, ramassent leurs rêves fracassés et réinventent l'amour loin de la brutalité des hommes qui les ont mal aimées. Brisant les tabous, elle nous livre un texte bouleversant et universel sur le corps des femmes, le roman de la réparation. . L'AUTEUR Charline Effah est née en 1977 au Gabon, a grandi et fait ses études à Libreville. Elle a obtenu une bourse de troisième cycle et s'est inscrite à Lille 3 où elle a soutenu une thèse de littérature française. Aujourd'hui, cheffe d'entreprise à Paris le jour, elle écrit la nuit. Pour écrire Les Femmes de Bidibidi, Charline s'est rendue sur place. Elle vit à Paris. . LE MOT DE L'AUTEUR "Je voulais écrire sur les femmes qui ont fui la guerre et qui tentent de se reconstruire. Je voulais raconter comment, dans ce contexte, loin de leur pays, elles déposent leurs craintes et ramassent leurs rêves brisés pour continuer de se tenir debout. Je voulais aussi m'interroger sur le corps des femmes et sur la manière dont elles réinventent l'amour. Car il y a une similitude entre les guerres sociales et les guerres intimes. Comme le sont les terres sur lesquelles les hommes s'entretuent, le corps de la femme constitue un champ de bataille avec ses affres et ses tourments". Charline Effah

08/2023

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Littérature française

Corps de verre

Mila et June, deux jeunes soeurs, arrivent sur l'Eldorado industriel et financier de la surconsommation. Leur but : s'infiltrer à Maven Corporation pour récolter les preuves de l'impunité avec laquelle cette entreprise a décidé avec cynisme de continuer ses expériences au risque de provoquer des catastrophes écologiques et de détruire l'humain. Au cours de leur enquête, Mila rencontre Temel, un photographe mondialement connu, qui constitue pour Maven Corporation une banque photographique publicitaire. Spectateur privilégié de l'activité de l'entreprise, il est le témoin passif de cette société de surconsommation et de destruction programmée de l'environnement. Cette rencontre va ébranler les deux jeunes gens. Mila ne sait plus jusqu'à quel point elle est capable de suivre sa soeur June qui a décidé de détruire à tout prix Maven. Temel est renvoyé à sa vie antérieure, aux valeurs et à l'amour de l'art qui le caractérisaient avant qu'il ne s'éloigne du monde pour se réfugier dans ce paradis artificiel. Ce combat contre Maven Corporation fait vaciller chacun des personnages et les oblige à comprendre où se trouvent les frontières de l'éthique et de la moralité. Car les militants ont beau vouloir se dresser contre la corporation, s'ils se perdent eux-mêmes en chemin, tout cela n'aura servi à rien. Ils ne vaudront pas mieux que leurs ennemis. C'est à Mila et à Temel de guider les militants vers la chute de Maven Corporation et la victoire de l'humanité. Par quel moyen ? Mais par l'art bien sûr, et par la volonté de Temel qui brise son rôle de témon passif pour devenir la figure de proue de la résistance. "? Corps de Verre ? s'inscrit dans la continuité du Sang des Rois. Il continue d'explorer les thématiques de l'engagement, de la lutte contre les puissants et de la quête individuelle au regard de valeurs et d'actions dépassant l'être humain. Si les personnages du Sang des Rois tentaient de lutter contre la tyrannie à l'échelle de leur petit village, c'est bien à l'échelle du monde entier que les personnages de Corps de Verre ? entendent faire bouger les choses. Corps de Verre ? veut alerter sur l'impunité des grandes entreprises quant à leurs actions néfastes envers l'environnement et les êtres humains. L'action se déroule dans un futur proche, mais les faits reprochés aux entreprises imaginaires du roman sont des faits bien réels. Il me semblait essentiel d'aborder ce thème et de lutter à ma manière en présentant une oeuvre poétique avec des personnages complexes et attachants, qui nous donnent à voir une autre facette de l'humanité. ? " - Sikanda de Cayron " Sikanda de Cayron nous livre un point de vuenécessaire : celui d'une jeune femme de son temps. " FigaroMadame

02/2023

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Santé, diététique, beauté

Le goût de vivre. L'anorexie n'est pas un combat sans faim

Le récit intime et poignant d'un combat contre l'anorexie. Une auteure portée et soutenue par Patrick Poivre d'Arvor (dont la fille Solenn, également anorexique, s'était suicidée à 19 ans) L'anorexie est une maladie principalement féminine (90 % des patients anorexiques) et se déclenche le plus souvent entre 14 et 17 ans, mais concerne aussi des personnes plus âgées. En France, elle touche environ 1, 5 % de la population féminine de 15 à 35 ans, soit près de 230'000 femmes à travers le pays. Le taux de suicide associé à l'anorexie est le plus important de toutes les maladies psychiatriques. Adolescente à la sensibilité à fleur de peau, Sabrina rêve d'être danseuse. Pour se donner les moyens de vivre sa passion, elle entreprend seule, à 16 ans, les démarches pour s'exiler une année aux Etats-Unis afin d'intégrer une école de danse. Elle reviendra de ce séjour avec une silhouette cadavérique de 25 kilos pour 1, 59 m. Un combat ardent va ainsi commencer. Contre l'entourage, contre les médecins et les médicaments, contre la maladie et la mort. Contre ce mal pervers et ravageur qu'elle compare à un cancer de l'âme. Pour préserver sa vie. En 2003, un livre marque un tournant dans sa vie : Lettres à l'absente, de Patrick Poivre d'Arvor, adressé à sa fille Solenn décédée de la même maladie en 1995. Touchée par ce témoignage d'un père si aimant et respectueux alors qu'elle-même avait été mise à la porte, Sabrina décide d'écrire une lettre au journaliste. Réfugiée chez son grand-père dans le Périgord, elle reçoit quelques jours plus tard un appel de PPDA, qui lui propose de venir à Paris. De cette rencontre décisive naîtra une relation de soutien sur plus de 15 ans, des encouragements constants pour qu'elle n'abandonne pas. " Tu as une signature dans l'écriture, fais-en ton projet, ça va t'aider... tu es une visionnaire qui se projette... ". Une relation qui l'a sauvée du geste fatal et qui lui a dévoilé son identité. Un pilier auprès duquel elle s'est ressourcée, reconstruite, inspirée. " C'est le récit d'un bout de vie qui évoque comment l'anorexie s'est immiscée dans mon corps à mon insu. Comment ce trouble est devenu ma raison d'être et comment elle a dirigé tous mes faits et gestes. La portée de mon témoignage se veut positif, c'est pourquoi je confie les choix qui m'ont permis d'avancer. Je livre des pistes qui pourront aider toutes personnes touchées, de près ou de loin, par une tumeur qui affecte leur identité jusqu'à la leur voler. "

09/2020

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Religion

Cité de la Vierge. Cité de Pierre Fourier

La Franche-Comté, dont il est ici parlé, a des pèlerinages célèbres. Depuis « Notre-Dame-des-Buis », près de Besançon, dans un des plus beaux sites de la région, jusqu'à « Notre-Dame Libératrice », qui protège le peuple graylois, combien d'étapes mariales n'y pourrait-on point faire ? « Cité de la Vierge et cité de Pierre Fourier », Gray, dans cette attachante litanie, retient notre attention. Que de caravanes humaines n'a-t-elle pas vu passer, depuis les invasions barbares jusqu'aux guerres plus proches de nous, religieuses ou autres, cette antique cité située sur la Saône entre Alsace et Bourgogne ! A lire ces quelques pages érudites et savoureuses de l'auteur, on voit comment ce saint, qui appelait l'évangéliste Luc « le secrétaire de la Sainte Vierge » et Bernard de Clairvaux « le mignon de Notre-Dame », et qui était, à sa manière, l'émule de Luc et de Bernard par sa plume délicate et sa parole souvent melliflue, a su mettre l'aimable Mère du Sauveur au centre de sa vie quotidienne, comment cette présence mariale a transformé son existence et son apostolat et comment (notons ce trait entre bien d'autres) il a revalorisé la dévotion à l'Annonciation et à l'Angélus. Saint Pierre Fourier, dont on vénère le cœur en la cité de Gray, est un modèle suggestif et entraînant, non seulement pour l'ordre des Chanoinesses de Saint-Augustin qu'il a fondé avec la Bienheureuse Alix Le Clerc, mais pour tous les fidèles de Gray, de France, de la chrétienté. Lisons donc avec attention, parce que nous avons beaucoup à y gagner, et « sans fatigue », puisque l'auteur de cette plaquette a adopté « la forme reposante du conte », tout le bien que fit aux citoyens de Gray le saint qui vint se réfugier en leur ville. -8- Si, au lendemain du Concile de Trente, au sortir de ses études faites à l'Université de Pont-à-Mousson, le curé de Mattaincourt en Lorraine, le fondateur de la Congrégation de Notre-Sauveur et de la Congrégation de Notre-Dame, l'apôtre zélé de la population grayloise avait déjà, avec « cette belle lignée de saints » qui surgit à cette époque, « préludé au grand renouveau catholique du XVIIe siècle », il le doit, après la grâce de Dieu, à son union à Notre-Dame. Replongés dans l'atmosphère du passé par un itinéraire judicieusement tracé, les heureux pèlerins qui iront s'incliner à « Gray-la-Royale » devant la petite Vierge de Montaigu et devant le cœur du « bon Père », comprendront mieux aussi, après la méditation du récit d' H. Derréal, toute la portée de leur geste. H. DU MANOIR, S. J.

01/1958

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Littérature française

Robin Hood, le prince des voleurs - Tome I. Un roman historique d'Alexandre Dumas

Résumé Le prince des voleurs C'est en traversant la forêt de Sherwood pour se rendre au château du terrible baron Fitz-Awine, sheriff de Nottingham, afin de demander la main de Lady Christabel sa fille, qu'Allan Clare et sa soeur la jolie Marianne font la connaissance de Robin Hood dans des circonstances plutôt mouvementées. Ce jeune archer très habile et très rapide, confié dès son plus jeune âge au brave forestier Gilbert par deux inconnus, est en fait l'héritier direct du comté de Huntingdon. L'enlèvement de Christabel, conçu par Allan et Robin, tourne court, provoquant le départ de celle-ci pour Londres, bientôt suivie par Allan qui part à sa recherche. Le baron Fitz-Awine, furieux du rôle joué par Robin, lui voue alors une haine terrible : il fait incendier la maison de Gilbert, entrave le bon déroulement du procès intenté par Robin pour retrouver ses droits, se plaint au roi Henri II de mauvais traitements... Ce qui aboutit à la proscription de Robin Hood par le roi. Après avoir vainement tenté de résister, Robin n'a d'autre solution que de se réfugier dans la forêt avec quelques Saxons dont Petit-Jean et frère Tuck. Pour subvenir aux besoins de sa petite troupe, il instaure un impôt sur le passage des voyageurs à travers la forêt, proportionnel à leur richesse. Robin Hood le proscrit Le retour d'Allan vaut à Robin de s'occuper d'empêcher l'union de Christabel avec un vieux mais riche ami de son père et de sauver de la pendaison Will, un de ses amis ayant quitté brutalement l'armée. Après les mariages de Christabel et Allan, de Robin et Marianne, et de Will et Maude, Robin et ses joyeux compagnons continuent de plus belle à dépouiller les riches Normands et le clergé de leurs richesses afin de soulager la misère des pauvres, augmentant encore le ressentiment du sheriff qui mourra sans avoir eu la joie de capturer Robin ni par la force ni par la ruse. C'est grâce au roi Richard qui succède à Henri II que Robin se voit remis en possession de ses titres et droits sur le comté de Huntingdon, en théorie du moins. En effet, le départ du roi en croisade, la régence du prince Jean qui s'en suit et le refus de l'actuel comte de céder font que la situation de Robin n'a pas changée cinq ans après. De plus, l'intensification des prouesses de l'outlaw porte le mécontentement des Normands à son paroxysme, suscitant par là de nombreuses attaques dont l'une causera la mort de Marianne. Longtemps inconsolable, Robin laisse petit à petit sa bande se disperser avant de mourir à l'age de 55 ans, suite à une trahison.

01/2023

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Sciences historiques

Le Charollais et le Brionnais. Monographie des communes Tome 1

Après avoir été habité par les Ambarri ou par les Brannovii du temps de César, le Charollais fut compris dans le diocèse d'Autun. Il passa ensuite successivement aux rois de Bourgogne, aux rois de France, puis aux comtes de Chalon. Au XIIle siècle, Hugues IV, comte de Chalon, démembra la châtellenie et la donna par testament à sa petite-fille Béatrix lre en 1272. Le Charollais fut érigé en comté en faveur de Béatrix II, en 1316 et le bailliage fut établi par Louis XI en 1477. La ville de Charolles, séjour des comtes et siège des Etats du pays, reçut ses franchises et privilèges en 1301. Elle souffrit des conflits entre les rois de France et d'Espagne, mais aussi des guerres de Religion au cours desquelles elle fut prise d'assaut par Blanet, chef des huguenots, et pillée durant dix jours. Les Romains reconnurent rapidement les propriétés médicinales des eaux de Bourbon-Lancy. Ils y fondèrent des thermes d'une magnificence extrême, après avoir fait d'immenses travaux, soit pour tailler le rocher dont les aspérités formaient obstacle à l'établissement des puits sur un même niveau, soit pour séparer les sources chaudes des sources froides et les emprisonner dans des bassins construits dans le plus grand luxe. Ils établirent également un fort sur les traces duquel fut édifié un château qui sut résister à toutes les attaques. Longtemps, la ville fut restreinte à l'enceinte de cette forteresse. Elle prit son essor vers la fin du XVIe siècle, à la suite du séjour d'Henri III qui ordonna des restaurations importantes. Ainsi l'établissement thermal retrouva quelque temps un peu de son ancienne célébrité. La légende dit que la ville de Chauffailles doit son nom à la condition des habitants de la contrée qui, au Moyen Age, se livraient à l'exploitation des nombreuses forêts couvrant le pays et d'où l'on tirait le charbon de bois qui remplaçait la houille. Jusqu'à l'arrivée des Burgondes, Digoin était le pays le plus florissant du Charollais. Il accueillit Pépin le Bref après sa victoire contre Gaifre, comte d'Auvergne, puis subit les incursions des Armagnacs. Durant la Ligue, ses fortifications furent détruites parles royalistes. Un lieutenant des ligueurs qui s'était emparé de la ville, y fut surpris au mois de juillet 1593 parles barons de Saligny et d'Amanzé. Il périt brûlé avec les siens dans une forteresse où il s'était enfermé. Grâce à son donjon muni de quatre tours rondes et deux corps de logis, construit par le seigneur de l'Espinasse, le château de La Clayette constituait un abri tellement solide que, dit-on, les habitants de Paray parcouraient quatre lieues pour venir s'y réfugier.

08/2015

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Littérature française

Soldier

Emmett Williams (1925-2007) fut, entre 1966 et 1970, éditeur, avec Dick Higgins, de Something Else Press, d'où sortirent tant de livres d'artistes liés au mouvement Fluxus. Pionnier, dès les années 1950, de cette forme nouvelle de poésie qu'en référence à l'art concret on nomma " poésie concrète ", Emmett Williams rassembla en 1967 le premier recueil sur la production internationale, An Anthology of Concrete Poetry, publié simultanément en Europe par Hansjörg Mayer et aux États-Unis par Dick Higgins. Il la définit dans l'introduction comme une poésie " directe " qui " utilise les éléments sémantiques, visuels et phonétiques du langage comme matériaux bruts ". En opposition à la poésie traditionnelle d'expression subjective, cette poésie cherche à réduire ses moyens au minimum et privilégie les procédés de composition systématiques, fondés sur la répétition, la permutation et un développement mécanique, réglé par un protocole préétabli. En 1973, Emmett Williams publie - toujours chez Something Else Press et chez Hansjörg Mayer - quatre longs poèmes autonomes, dont SOLDIER, composés l'année précédente au California Institute of the Arts et réunis en un seul volume sous le titre A Valentine for Noël. Le livre est en effet dédié, à l'occasion de la Saint-Valentin, à sa jeune femme enceinte, Ann Noël, rencontrée en 1968 quand elle fut engagée pour un an comme assistante de Dick Higgins, et qui, en tant que directrice des ateliers de graphisme au CalArts, a aidé l'artiste à surmonter les difficultés techniques du passage des poèmes manuscrits aux poèmes imprimés. Emmett Williams a précisé plus tard : " Mon premier poème de "soldats mourant" remonte à 1970, au cours de la guerre du Vietnam. " Cette première version de SOLDIER est une planche sérigraphiée en rouge et bleu. Il est évident que la version ultérieure - une suite de 40 feuillets au fil desquels le lecteur voit les trois lettres rouges du mot DIE (mourir) gagner une ligne à chaque fois - est visuellement plus frappante et politiquement plus efficace : par le moyen le plus simple, elle rend typographiquement visible la progression inexorable de la mort dans la colonne de soldats. Pour cette réédition, il a paru tout aussi évident que la publication du poème en un volume séparé permettait de lui restituer son fonctionnement implicite de flip book. La dimension de jeu, présente dans toutes les œuvres d'Emmett Williams, semble ici s'être réfugiée dans la forme enfantine de ces livres animés, conçus pour donner l'impression d'un mouvement continu : loin de contredire le tragique du sujet, la forme du flip book est mise au service de la protestation contre la guerre comme machine à tuer. Un flip book pour adultes, toujours d'actualité.

06/2014

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Romans historiques

Les secrets de la vierge noire

1. Automne 1243 ; Montségur. Depuis plusieurs mois, les troupes royales encerclent le pog de Montségur où se sont réfugiés les derniers dignitaires cathares. L'étau se resserre, les représentants de la Nouvelle Religion savent qu'ils n'en ont plus pour très longtemps. Alors qu'ils s'apprêtent à évacuer leur trésor vers l'Italie, une statuette de Vierge Noire leur est apportée de Toulouse par Guillaume Unardi, un sympathisant. Quand les évêques cathares comprennent que la Dame, volée quelques heures plus tôt dans l'église de la Daurade, recèle un secret qui pourrait porter un coup fatal à l'Eglise de Rome, ils décident de l'évacuer. Dans le plus grand mystère, trois hommes quittent la nuit même le château en direction des Alpes. Ils ont pour mission de se délester de leur chargement à la frontière italienne. Un passeur doit prendre la relève. Mais quand ce dernier voit à son tour la Vierge Noire, il décide de la garder pour lui. Au matin du 16 mars 1244, quand les Inquisiteurs font disparaître plus de 200 cathares dans les flammes du grand bûcher de Montségur, ils ne savent toujours pas ce que recelait le trésor de Montségur, pas plus qu'ils ne connaissent l'identité du troisième homme chargé de l'évacuer. Ils n'inquiètent donc pas la famille Unardi, dont les femmes ont pourtant peu ou prou les mêmes traits que la Vierge Noire de la Daurade. Laquelle, volée au passeur voleur, finit par être vendue à l'évêque de Toulouse au moment où ce dernier cherche par tous les moyens à gommer l'identité du Languedoc. La statuette le gêne, il la fait emmurer dans sa cathédrale en chantier. Elle va y rester trois siècles. 2. Hiver 1542 ; couvent des frères prêcheurs de Toulouse. Guillaume Unardi, un religieux au seuil de sa vie, écrit à sa soeur une longue lettre dans laquelle il raconte son voyage au Nouveau Monde, sur les traces de Bartholomé de las Casas, une Vierge Noire dans les bras pour mieux évangéliser. L'empire de Moctezuma n'existe plus, les Indiens sont perdus. Le dominicain et sa Dame parcourent les campagnes et convertissent au-delà de toute espérance. Quand le prêcheur décide de repartir -il veut mettre la statuette à l'abri dans le choeur de son église, à Toulouse- il laisse derrière lui le souvenir d'une Vierge Noire à l'aura exceptionnel. Tellement exceptionnel qu'il va donner naissance à la Morenita, la patronne des Indiens. Mais la statuette est volée et la maladie emporte Guillaume Unardi avant qu'il ait réussi à expliquer en quoi la Dame est liée à l'histoire de sa famille. 3. Printemps 2017 ; centre historique de Toulouse. Alors qu'il se rend aux Jacobins pour une visite de courtoisie, un conservateur de musée peu scrupuleux se retrouve seul dans la chapelle saint Antonin alors en cours de fouilles. Par mégarde, l'homme tombe dans un trou. Il y découvre une Vierge Noire ensevelie. Il la vole. Quand il se rend compte qu'elle recèle un secret, il met sur pied un stratagème qui doit lui rapporter beaucoup. Mais Jeanne, une jeune femme qui ressemble étrangement à la Dame, croise son chemin et tout se complique.

02/2019

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Policiers

Les partenaires

A trente et un ans, David Zinc est avocat chez Rogan Rothberg, un prestigieux cabinet de Chicago. Autant dire qu'il mène une existence lamentable : dix-huit heures quotidiennes de travail, un téléphone portable qui sonne jour et nuit et une vie sexuelle inexistante pour cause d'épuisement. Ce matin-là, il s'apprête à rejoindre son bureau quand il est terrassé par une crise d'angoisse. Il se réfugie au bistrot du coin. Après de nombreux bières et cocktails, il se retrouve sans trop savoir comment chez Finley & Figg, un cabinet juridique minable spécialisé dans les accidents et les divorces. Fasciné par ces " vraies personnes avec de vrais problèmes ", David, complètement soûl, convainc les deux associés, Oscar Finley et Wally Figg, de l'embaucher. Très vite, il se trouve embarqué dans le nouveau plan foireux de Figg pour devenir riche : intenter une action en justice contre le géant pharmaceutique Varrick, dont le nouvel anticholestérol Krayoxx est accusé - à tort ou à raison - de provoquer attaques cardiaques et infarctus. Wally veut réclamer à Varrick cent millions de dommages et intérêts. Tout ce que Finley & Figg ont à faire, c'est à mettre la main sur des individus qui ont été victimes d'attaques cardiaques alors qu'ils étaient sous traitement au Krayoxx, les convaincre de devenir leurs clients, intenter un procès en masse et s'en tirer avec la gloire et l'argent. Au grand ébahissement de David, que ses études à Harvard et son passage chez Rogan Rothberg n'ont pas préparé aux coups tordus, Figg manie l'intimidation, la subornation, la corruption et le mensonge pour attirer le plus de plaignants possible. La mort par infarctus d'un sénateur traité au Krayoxx donne un sérieux coup de pouce à Finley & Figg : l'administration des affaires sanitaires retire le médicament du marché et les actions de Varrick chutent. Varrick est aux abois. Finley et Figg ne doutent plus du succès de leur entreprise. Mais Varrick, tout en prétendant privilégier la compensation financière, se prépare dans l'ombre à aller devant la justice. Et c'est la très jolie et très teigneuse Nadine Karros, renommée dans tout Chicago et associée de l'ancienne boîte de David, qui va défendre le géant pharmaceutique. La nouvelle fait l'effet d'une bombe chez Finley & Figg : Oscar et Wally doivent préparer un retentissant procès public avec, comme le résume Oscar, " un cas qu'aucun avocat ayant un minimum de bon sens ne défendrait, pas d'expert, pas de preuves, et des plaignants cinglés ou drogués ". Enfin le grand jour arrive ! Oscar, victime d'une crise cardiaque, déclare forfait. Wally, terrifié, disparaît pour se soûler, et David se retrouve seul face à Martine Karros et à sa bande de barracudas du barreau. Les jeux sont faits, et les dés ne sont pas pipés...

04/2012

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Littérature française

Trois romans prophétiques de Thomas Clavel

Comprend : - Un traître mot (2020) - Hôtel Beauregard (2021) - Le Jardin des femmes perdues (2022) Un traître mot A quoi ressemblerait un monde où le langage serait entièrement soumis à l'idéologie victimaire ? Où le code pénal, aux mains des minorités agissantes, punirait plus sévèrement les crimes de langue que les crimes de sang ? Ce monde, c'est peut-être déjà le nôtre. C'est celui qu'a choisi de mettre en scène Thomas Clavel dans un premier roman maîtrisé de bout en bout. Piégé par une sordide télévendeuse, Maxence, jeune professeur de littérature à l'Université, laisse échapper quelques mots malheureux formellement proscrits par la novlangue qui a octroyé aux " dominés " un privilège de police sémantique. Commence alors une irrésistible descente aux enfers. Policiers, magistrats, rééducateurs passent au crible sa paisible existence livresque. Au terme d'un procès en sorcellerie, le voilà jeté en prison, dans le quartier des délinquants textuels. Où Maxence découvre qu'il n'est pas seul... Hôtel Beauregard L'enfer serait-il pavé de bonnes intentions sanitaires ? Et l'hygiénisme furieux, le dernier avatar de la cancel culture ? Telles sont les questions que soulève Hôtel Beauregard. Une étrange épidémie fait planer la menace d'une cinquième vague. Sur les réseaux sociaux, la célèbre blogueuse Nahama, "ambassadrice de l'hygiène publique" , traque sans relâche les dissidents : à l'aide de sa communauté de followeurs zélés, elle dresse des bûchers virtuels, cloue au pilori les "anti-masques" , dénonce les hérétiques de la religion sanitaire. Axelle, jeune chercheuse en biologie marine, discrète et sans histoire, va faire les frais de cette hystérie délatrice. Son crime ? Avoir posé, lors d'une photo de groupe, à visage découvert ! La voici aussitôt désignée à la vindicte numérique. Commence alors une irrésistible descente aux enfers, aux allures de chasse aux sorcières... Dans un récit tour à tour drôle, cruel, tendre, bouleversant, l'auteur nous plonge dans les abysses du cyberharcèlement, peuplés de monstres numériques. Le Jardin des femmes perdues Victor Sabran est un sabreur de femmes. Magali Bavoir, sa voisine de palier, se rêve croqueuse d'hommes. Si notre séducteur arpente les jardins parisiens pour y cueillir la fleur de l'innocence, c'est dans son jardin secret que se réfugie cette trentenaire déçue par des amours virtuelles et frelatées. Lui, le bourreau des coeurs en guerre contre un féminisme conquérant et enragé. Elle, la victime autoproclamée d'une société misogyne et patriarcale. Tout semble opposer leurs deux journaux. Et pourtant, c'est à la même montagne qu'ils s'attaquent : celle du désir, dont on ne revient peut-être jamais. Tantôt des Hespérides, tantôt désespéré, Le Jardin des femmes perdues nous invite à parcourir les sentiers édéniques et diaboliques de la convoitise.

11/2022

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Histoire internationale

La France dans la terreur rwandaise

Le 6 avril 1994, un avion Falcon 50 transportant deux chefs d'Etat africains, leurs collaborateurs et trois Français membres de l'équipage, est abattu par un missile SAM 16 au-dessus de l'aéroport de Kigali. L'ONU reconnaît que cet attentat est l'élément déclencheur des massacres atroces qui se vont se commettre dans tout le Rwanda. Or, depuis 20 ans, cet acte terroriste reste impuni. Le Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR), censé juger tous les crimes commis en 1994, a décidé d'écarter l'attentat des procès. Pourquoi ? En 2002, Charles Onana révélait la responsabilité de l'actuel président rwandais Paul Kagame et d'un commando de la rébellion tutsi dans cet attentat. Kagame et l'Etat rwandais avaient attaqué le journaliste en diffamation avant de retirer leurs plaintes devant les preuves et les témoins présentés par l'auteur. Depuis, des membres éminents de la rébellion tutsi, proches de Kagame, ont exprimé publiquement leur volonté d'apporter des preuves de l'implication de Kagame dans l'attentat, à la justice française. Personne n'a souhaité les entendre. Pourquoi ? Certains d'entre eux ont été assassinés, à l'instar de Patrick Karegeya, ancien chef des renseignements extérieurs du Rwanda, ou Seth Sendashonga, ancien ministre de l'Intérieur. D'autres ont été victimes de tentative d'assassinat de la part du régime de Kigali, tel l'ancien chef d'état-major rwandais Kayumba Nyamwasa, réfugié en Afrique du Sud et aujourd'hui disposé à fournir des preuves à la justice française. Sera-t-il entendu ? Le procureur Carla del Ponte avait affirmé que si c'est Kagame et ses hommes qui ont abattu l'avion, il faudrait réviser toute l'histoire. L'auteur de cet ouvrage nous invite effectivement à examiner toutes les zones d'ombre du drame rwandais. Dans cette enquête qui repose sur 12 années de recherche, des témoignages clé et des documents de première main issus des archives du département d'Etat américain, du ministère français de la Défense, des archives confidentielles de l'ONU et de l'auditorat militaire belge, Charles Onana fournit de nombreuses réponses apporte des éléments d'information inédits sur : l'histoire secrète de la boîte noire du Falcon 50, le vrai rôle de François Mitterrand et de l'armée française au Rwanda, l'action très discrète mais efficace de la CIA, des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne, l'ambiguïté de la Belgique sur l'action de ses soldats et la mise en place, dès 1994, d'un plan d'invasion du Congo-Zaïre par les rebelles tutsi dirigés par Kagame et leurs soutiens occidentaux. Le livre qui ébranle nos certitudes sur le génocide rwandais et l'action de la France...

03/2014

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Art contemporain

Pierrette Bloch. Une collection

Du 13 février au 6 juin 2021 le musée Fabre met à l'honneur trois artistes contemporains dont les oeuvres, toiles et dessins, ont récemment rejoint les collections du musée. Ils sont à découvrir dans trois espaces distincts du parcours permanent Issus de trois générations différentes, Pierrette Bloch, André-Pierre Arnal et Stéphane Bordarier se sont tous trois intéressés à la matérialité de la peinture, élaborant de nouvelles techniques picturales mises au coeur de leur pratique. Si Pierrette Bloch fait gouter la peinture, point après point, sur le papier ou sur la toile disposée à l'horizontal, noue consciencieusement le crin, inscrit de larges traces blanches au pastel, André-Pierre Arnal plie, froisse, ficèle la toile, colle et décolle le papier. Stéphane Bordarier développe quant à lui une technique picturale qui se rapproche de celle de la fresque, dans laquelle la couleur est prise dans la colle encore humide, induisant l'urgence du geste. Peintre et sculptrice française. Evoluant depuis les années 1950 vers une pratique abstraite, l'oeuvre de Pierrette Bloch, en dehors de toute catégorie esthétique, joue sur le rythme, l'ambivalence entre le plein et le vide, le contraste entre le noir et le blanc. Subtile, elle se décline par séries, avec une économie de moyens, à partir de la répétition de formes élémentaires – le point, les entrelacs, l'écriture – et de couleurs quasi absentes. Elle éprouve ses premières émotions artistiques en 1939, devant les chefs-d'oeuvre du musée du Prado exposés à Genève. C'est justement en Suisse que, fuyant la France occupée, elle se réfugie avec ses parents en 1940. Elle se plonge dans la lecture, source d'inspiration fondamentale, et assiste à des conférences d'histoire de l'art, notamment celle de René Huyghe sur la ligne, qui la conduit à s'interroger sur les relations qu'entretient le dessin avec le temps et l'écriture. A la fin de la guerre, de retour à Paris, elle suit les cours des peintres Jean Souverbie (1891-1981) et André Lhote (1885-1962) ; en 1949, elle est la première élève d'Henri Goetz (1909-1989), qui délaisse alors le surréalisme au profit de l'abstraction. Elle fait la connaissance de Colette et Pierre Soulages (1919), devenus des amis intimes. Influencées par celui-ci et Nicolas de Staël, ses premières peintures abstraites, à la texture épaisse, sont structurées par un système de grille, caractéristique des oeuvres picturales d'après-guerre. Les années 1950 correspondent au début de sa reconnaissance : elle participe au Salon des réalités nouvelles (1950), dédié à l'abstraction depuis l'après-guerre ; dès l'année suivante ont lieu ses premières expositions personnelles en France et aux Etats Unis, où elle séjourne régulièrement.

02/2021

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Religion

Les mérites de la vie. Principes de psychologie chrétienne

Hildegarde de Bingen est la dernière "Docteur de l'Eglise" en date (7 octobre 2012). Cette extraordinaire abbesse du XIIIe siècle est la quatrième femme à recevoir ce titre prestigieux. Si elle a été choisie comme prophète du XXIe siècle, ce n'est pas par hasard. Qui, aujourd'hui, sait encore qu'il a une âme éternelle dont il est responsable ? Comment s'y retrouver, dans la jungle intérieure qui habite nos coeurs ? Comment travailler à développer en soi ce qui est bon, à devenir un être aimable et aimant ? Quels sont les principes d'une "psychologie chrétienne" qui regarde avec réalisme, lucidité et espérance le coeur de l'homme ? Comment reprendre, à tout âge, le chemin d une vie consciente et libre ? Autant de questions auxquelles répond cette femme étonnante. Gratifiée de révélations depuis l'âge de trois ans, elle parle un langage qui touche au coeur. Elle donne des réponses étonnamment modernes aux sujets actuels : écologie, société de consommation, place de la femme dans la société, éducation à l'amour, quête de la paix intérieure, harmonie de l'homme et de l'univers, foi incarnée dans la vie quotidienne. Aveuglés par le matérialisme ambiant et la civilisation du plaisir, ignorants des pièges d'une société de consommation qui gouverne le monde, la plupart des hommes se réfugie dans une fuite de soi qui conduit à l'échec d une vie, catastrophe longtemps retardée mais inéluctable. Ce livre réveille nos consciences endormies et nous met devant le formidable enjeu de nos vies. Le "Livre des Mérites de la vie" est une école de vie pour dépister les vices qui nous habitent et faire jaillir la force, la "viridité" qui est en nous. Présentés comme des monstres, à la manière des chapiteaux du Moyen Age, les dangereux microbes de notre vie intime sont démasqués et poursuivis sans pitié. Hildegarde montre ainsi la manière dont l'homme peut coopérer à l'oeuvre de l'Esprit pour restaurer une vie saine et heureuse. La liste des trente-cinq vices et vertus qu'elle développe est sans doute la plus complète qui ait jamais été enseignée. Elle constitue un véritable traité sur le combat spirituel, une école d'harmonie intérieure, un sûr chemin pour faire de sa vie un chant de louange. Proclamée "Docteur de l Église" le 7 octobre 2012, sainte Hildegarde de Bingen (1098-1179) est la quatrième femme gratifiée de ce titre depuis l'origine du Christianisme. Mondialement connue pour ses oeuvres musicales, ses enluminures, sa connaissance des plantes médicinales et parfois pour ses recettes de cuisine, cette abbesse bénédictine est avant tout une maîtresse spirituelle divinement inspirée et le plus grand auteur du Moyen Age par la quantité d'oeuvres publiées.

07/2014

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Littérature française (poches)

Assassins ; Criminels ; Sainte-Bob. Coffret 3 volumes

" Je travaillais pour un assassin. Cette réflexion prenait toute sa valeur lorsque je me penchais sur la rivière. Je travaillais pour un assassin comme la plupart des habitants de la ville, mais personne ne disait rien. Les fermes concernées s'étalaient sur plusieurs kilomètres en aval. Parfois, on m'attendait avec un panier plein de poissons crevés, ce qui nous faisait gagner du temps. Sinon, j'étais accompagné vers la berge et je devais me pencher sur la rivière car on tenait à me prouver que l'on ne me racontait pas des blagues. C'était pour moi un spectacle particulièrement éprouvant à cette étape de ma vie. " Les personnages de " Criminels " parlent sans espérer vraiment être entendus : pour se rassurer, peut-être, pour savoir où ils en sont, pour se persuader qu'ils existent. Ils pourraient aussi bien crier, ou gémir, ou chanter. C'est pourquoi le récit se présente comme un chœur foisonnant, un chaos de voix et de bruits, un entrecroisement de soliloques inquiets ou rageurs dessinant les contours d'un univers que Francis, le narrateur, ne parvient pas à déchiffrer. Francis avance au milieu de ceux qui devraient être des appuis, et qui ne sont que des questions : Elisabeth, sa compagne, dont chaque heure qui passe lui apprend à quel point elle lui est inconnue ; Patrick, son fils, avec qui il est incapable d'échanger quelques vraies paroles ; son père, qu'il porte - physiquement - partout avec lui, et dont l'esprit dérangé par la maladie s'alourdit d'un secret sans doute monstrueux. Et ce frère inaccessible, ces amis méfiants ou menteurs. Tous criminels, comme Francis, assassins de leur propre vie. " Criminels " est le deuxième volet d'une trilogie commencée avec " Assassins ", et qui prend fin avec " Sainte-Bob ". Il ne s'agit pas d'une suite, mais d'une relation triangulaire entre ces ouvrages. " Certaines journées d'automne sont propices à la fécondation des emmerdements futurs. " La maison du narrateur, l'écrivain Luc Paradis, est plantée au sommet d'une colline boisée et domine toute la vallée de la Sainte-Bob. Depuis trois ans qu'il a divorcé d'Eileen, Luc s'est réfugié dans l'alcool et l'écriture de deux romans, " Assassins " et " Criminels ", a pour lui une fonction thérapeutique. En cette journée d'automne donc, débarque Josianne une rousse flamboyante de soixante-trois ans. Elle est la mère d'Eileen. Luc et Josianne vont cohabiter tant bien que mal, improvisant au jour le jour, dans un climat équivoque, particulièrement lourd d'ambiguïté sexuelle... Après " Assassins " et " Criminels ", " Sainte-Bob " dessine la clef de l'entreprise, le " roman " enfin dévoilé des deux romans précédents.

02/2000

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Littérature française

Un long voyage ou l'empreinte d'une vie Tome 12 : Mort de Louise

UN LONG VOYAGE ou L'empreinte d'une vie est le parcours d'un homme, Louis Bienvenu, qui naît avec le siècle (le 20e) et meurt avec lui. Cet homme n'a jamais attiré l'attention publique sur lui, ni réalisé aucun exploit susceptible de lui valoir la manchette des journaux. Et pourtant ce voyage, tant vers les autres qu'au bout de lui-même, est plus long et plus riche que celui accompli par la plupart de ses contemporains. La soif de ressentir et de comprendre, l'élan vers la poésie et la beauté sous toutes ses formes, et la quête de l'Amour avec un grand A, le filial d'abord, puis celui de l'autre sexe, en sont les fils conducteurs. Les six femmes qu'il a aimées, à commencer par Germaine, sa mère, ponctuent justement les six Epoques chronologiques de cette vaste fresque. Au début de ce 12e tome, fin de la troisième Epoque, les Bienvenu s'émerveillent des commodités de leur nouvel appartement, au 1er étage d'un immeuble bourgeois de la rue de la Py - toujours dans le 20e. Cette promotion sociale va de pair avec les activités politiques de Louis à la SFIO, puis chez les néo-socialistes. Mais, patatras ! il abandonne tout à la suite de son échec à l'élection au Comité central. Il se tourne alors vers Le Midi à Paris, et prend en main son organe mensuel. Mais là encore, constatant qu'un de ses articles a été censuré, il en claque bientôt la porte. Un soir, le couple a la surprise d'une visite impromptue du beau Raymond, cousin de Riffet, qu'ils avaient connu au chef-lieu lors d'une excursion commune à bicyclette. Garçon alors timoré, ce Raymond s'est métamorphosé en un fier et superbe militaire, affecté sur la ligne Maginot. Peu après, Louise, rompant avec ses habitudes, se met à rentrer tard le soir, éveillant les premiers soupçons de Louis. Jusqu'à l'épisode d'une étrange carte postale envoyée par Raymond, qui le pousse à demander à Louise de jurer solennellement de sa fidélité sur sa tête. Elle ne peut s'y résoudre, signant ainsi l'aveu implicite de sa faute. Blessé au plus profond, Louis se réfugie dans la froideur et le silence. Mais sa vindicte s'évanouit quand Louise développe soudainement une grosseur inquiétante au-dessous du genou, stigmate probable d'une ma-ladie coloniale. Commencera alors pour Louis et, dans une moindre mesure, pour sa belle-famille Doller, une lente descente aux enfers qui, d'hôpitaux en hôpitaux, se terminera par la mort de Louise quelques mois plus tard, à l'aube de la seconde guerre mondiale.

02/2018

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Brésil

La puissance de l'espoir. Apolônio de Carvalho, les combats d'un internationaliste. Brésil, Espagne, France

Le 23 septembre 2005, Apolônio de Carvalho mourait à 93 ans. Disparaissait ainsi une figure emblématique de la gauche brésilienne, que tente de cerner cette biographie. En 1935, jeune lieutenant d'artillerie engagé dans l'ANL (Action de libération nationale), mouvement antifasciste, il est emprisonné à la suite d'un soulèvement communiste. Libéré en 1937, il rejoint les Brigades internationales en Espagne. Réfugié en France, après la défaite de la République espagnole, il participe à la Résistance au sein des FTP-MOI, dans le sud de la France ? : à Marseille, à Nîmes, à Toulouse. En août ? 1944, il commande les 2 ? 000 FFI qui libèrent Carmaux et Albi. En 1946, à son retour au Brésil, le Parti communiste brésilien (PCB) l'accueille tel un héros, mais l'interdiction de ce parti en 1947, lui impose de replonger dans la clandestinité. Vingt ans après, il quitte le PCB, en désaccord avec une ligne politique qui a réduit à l'impuissance les militants lors du coup d'Etat militaire de 1964. En 1967, Apolônio de Carvalho participe à la fondation du Parti communiste brésilien révolutionnaire (PCBR), qui s'engage, avec d'autres organisations révolutionnaires, dans une lutte armée brisée cinq années plus tard par la brutale répression du régime militaire. Arrêté en janvier ? 1970, emprisonné et torturé, la liberté d'Apolônio de Carvalho et de 39 autres militants est obtenue en juillet de la même année en contrepartie de celle de l'ambassadeur de la RFA séquestré par des groupes de guérilla. Le gouvernement algérien accepte de les accueillir. Mais la France, qui craint que les Brésiliens soient un ferment de rébellion, leur refuse tout visa d'entrée en France. Ses titres de résistant, la nationalité de sa femme, Renée, et de l'un de ses deux fils, parviendront difficilement à venir à bout de l'opposition du ministre de l'intérieur, Raymond Marcellin. Ce n'est qu'en 1972, qu'Apolônio de Carvalho revient enfin en France, où il poursuit son militantisme dans les conditions difficiles de l'exil. En 1979, il rentre au Brésil au bénéfice d'une amnistie générale octroyée par le régime militaire. En 1980, il adhère, dès sa fondation, au Parti des travailleurs (PT). Son caractère, sa détermination, son éthique militante et son optimisme ont marqué ceux et celles qui l'ont connu. En dépit de ses échecs, la certitude d'un avenir meilleur l'animait toujours. Il puisait cet optimisme dans la force de la solidarité, de l'espoir, et de l'idéal, autant de valeurs qu'il avait porté en Espagne et dans ses divers engagements. A la veille de sa mort, il avait encore le rêve de libération des exploités et des opprimés, qu'il s'était employé à concrétiser scrupuleusement dans ses combats internationalistes.

05/2023

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Poésie

Silvatica

Au fond d'une forêt enneigée, aux confins de la Pologne, résonnent dans un monde de fièvre et de rêve les échos mythiques de la Chasse Sauvage, cette mythologie nordique des chasses du dieu Odin. Livre rugueux et féroce, livre de meute, de traque, livre de pièges de fusils et de chiens, Silvatica conte les amours entre le braconnier Eustachos et une figure féminine, tour à tour compagne et proie du chasseur, dans une indécision des rôles et des sentiments. Helga M. Novak peint une vie reculée dans les bois, au coeur de la force noire de l'hiver, où la vie s'organise au milieu des loups et des sangliers, des chevreuils et des lapins. Le monde y est à portée de main, à la fois visible et tangible ; dans ces motifs de chasse, nous lisons le cycle d'une existence concrète, viande, graisse, peau, vêtements, où l'on chasse un loup quand on a besoin d'une veste. Autour de ces contrées où Eustachos s'est réfugié comme "une dernière chance" , et de son rapport archaïque, âpre et artisanal à la nature, menace par contraste la chasse d'Etat de la nomenklatura, avec ses uniformes, ses tronçonneuses, ses hélicoptères, et leur traque du déserteur, du chasseur chassé à son tour. "Jamais n'a été accordée au tireur la liberté" avertit Helga M. Novak, dont la présence féminine porte le recueil, et qui a conscience de cette oppression sourde du châtiment. Son identité semble mouvante : elle est cette Silvatica qui accompagne le chasseur ou est son trophée, mais aussi Artémis qui suit sa trace, épie ses gestes. "Je n'aimerais pas être une femme sortie de ta côte" , ajoute-t-elle, et nous assistons à la "dernière sauvagerie" de l'amour vu lui aussi comme un ultime acte de chasse, avant de prendre racine dans la solitude, dans la "peau épaisse" de la terre, une fois les voyages révolus, la fuite soldée, l'homme disparu. C'est qu'il y a un âge sûrement pour chaque chose et Helga M. Novak dans les dernières pages du livre semble avouer par la voix de Silvatica qu'elle est désormais trop âgée pour l'amour, elle qui s'est retirée dans ses cachettes, dans sa maison recouverte de neige au fond de la forêt et qui attend sa fin - et peut-être aussi en creux la fin de notre espèce - entourée de murmures de ruches et de chants de coqs. Silvatica multiplie les niveaux de lecture malgré une langue brute et nue, dérive et s'approprie le mythe de la Grande Chasse dans une atmosphère de repli et de sous-bois, pour restituer la fable d'une femme vieillissante, où se mêlent pression politique, inquiétude écologique et quête intime et douloureuse, dans un monde "beau à en geler" .

05/2022

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Monographies

Max Ernst. Mondes magiques, mondes libérés

Catalogue officiel de l'exposition Max Ernst à l'Hôtel de Caumont du 4 mai au 8 octobre 2023. Artiste érudit et prodigieux expérimentateur, Max Ernst traverse le siècle des avant-gardes avec une insatiable soif de création et laisse derrière lui une oeuvre complexe et très personnelle. Artiste associé au groupe dada et au surréalisme, il suit un itinéraire personnel en se détachant des modalités du groupe et réalise des oeuvres visionnaires et pleines de lucidité. A travers près de 120 oeuvres, ce catalogue revient sur les traces de ce génie créateur en tant que personnalité libre et singulière, et met notamment à l'honneur le lien étroit qu'il entretient avec la nature, le jeu, la magie et la liberté. Si la portée de son oeuvre reste encore méconnue du grand public, l'extravagance et la polysémie de la production de Max Ernst sont impressionnantes. Né en Allemagne, il crée en 1919 une communauté dada à Cologne avant de rejoindre Paris où il participe dès le départ au développement du surréalisme d'André Breton. Il crée de nombreux collages et invente de nouvelles techniques, comme le frottage. Après avoir été interné au début de la seconde guerre mondiale non loin de l'Hôtel de Caumont (au Camp des Milles d'Aix- en-Provence), Max Ernst fuit la France et se réfugie aux Etats-Unis. Il rentrera en France en 1953 et continuera de travailler intensément la peinture, le dessin, la sculpture et l'orfèvrerie. Max Ernst n'aura eu de cesse de se réinventer tout au long de sa carrière. Son oeuvre est nourrie de philosophie, de psychanalyse, de science, d'alchimie, de l'histoire de l'art, de littérature et de poésie. Ce catalogue se concentre sur les grands thèmes des mondes créés par Max Ernst en illustrant la récurrence des thématiques qui traversent son oeuvre, notamment celle liée aux quatre éléments - l'eau, l'air, la terre et le feu - qui, selon la tradition philosophique ancienne et l'alchimie, composent l'ensemble de la matière du monde naturel. L'univers de l'artiste déconcerte et étonne. Grand intellectuel et artiste humaniste - au sens néo-Renaissance du terme -, il défie continuellement la perception en combinant la logique et l'harmonie formelle avec des énigmes insondables, tandis que l'onirisme et le fantastique coexistent pour créer des paysages aux mystères impénétrables. Forêts de pierres, animaux chimères, masques incarnés ou oiseaux anthropomorphes, la beauté énigmatique et parfois même ironique des oeuvres de Max Ernst nous plongera dans l'extravagance de ses mondes, magiques et libérés. Cette exposition bénéficiera notamment de prêts exceptionnels du Centre Pompidou, de la Tate, du Guggenheim Venise, du Musée Cantini, du Max Ernst Museum de Brühl et de nombreux collectionneurs privés souhaitant garder leur anonymat.

05/2023

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Dictionnaires et ouvrages géné

Frontières, entre histoires et géographies

Le Château de La Roche-Guyon présente du 19 mai au 28 novembre 2021 l’exposition Frontières, entre histoires et géographies. Son commissariat est assuré par Michel Foucher, géographe, diplomate et essayiste, titulaire de la chaire de géopolitique appliquée au Collège d’études mondiales (Fondation Maison des Sciences de l’Homme) depuis 2013. Cette exposition est la pierre angulaire d’une Saison thématique intitulée «Frontières». Situé aux confins de l’ancien duché de Normandie et du royaume de France, sur une limite marquée par la rivière Epte il y a 1 110 ans, et surplombant la Seine, voie de passage longtemps menaçante, le château de La Roche-Guyon se prête à merveille à l’exploration de cette question. A partir de l’échelle locale visible en Val d’Oise et de l’ancienne frontière de l’Epte, encore présente sur les cartes, se déroule l’histoire de la formation des frontières françaises et se décline la géographie de ces lignes imaginaires. On découvre comment la Manche, une mer pour deux royaumes, frontière naturelle par excellence, au moins en apparence, fut d’abord une zone de rivalités séculaires, avant de se muer en interface active et fréquentée. On s’interroge sur l’Europe, vieux continent aux limites récentes, on rappelle l’histoire de la gestion de ses frontières par l’Union européenne et on s’interroge sur la façon dont ses habitants les vivent. Se dessinent les enjeux du contrôle des mobilités, avec l’invention du passeport, ceux des flux migratoires – la frontière protège l’exilé et son au-delà attire le jeune migrant en quête d’un sort meilleur. On représente les moyens de l’échange, l’actualité autour des frontières avec la crise sanitaire suite à la pandémie de Covid-19 Bien évidemment, l’internet sans frontières, les datacentres et les câbles sous-marins, nouvelles artères de la planète, sont évoqués.La mise en vis-à-vis photographique des murs qui séparent et des ponts qui relient off re l’occasion d’une réflexion à la fois esthétique et éthique sur le sens des limites dans notre monde contemporain. On met en évidence les tensions autour des frontières, sur mer et sur terre, y compris sur les cols de l’Himalaya, entre Inde et Chine. Enfin, des images satellites des frontières dans le monde seront l’occasion de s’évader et de rêver les frontières.D’ailleurs, elles inspirent. Les représentations de frontières par des artistes tels que Monet, Turner, Klee, Ernest Pignon-Ernest ou encore Youcef Korichi confi rment la diversité de ces influences.

08/2021

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Théâtre

Max et Balthazar ; Des Chaussures pour une fugue ; Souffler n'est pas jouer ; Le trou ; Ma soeur inexplicable

Dans ce volume, nous volts offrons des textes jeune public et des textes tous publics mais les cloisons ne sont pas étanches au théâtre. Max et Balthazar de Simone Balazard est une fantaisie, dont les protagonistes sont des comédiens débutants ou chevronnés, qui essaient de mettre sur pied un spectacle féérique avec des moyens limités. Nous sommes dans le monde de l'enfance, du jets, où rien n'est impossible puisqu'aucune identité n'est vraiment fixée et que la transgression est la règle. Mais il est tout de même question du monde réel, avec ses soucis d'argent, d'emploi, ses trahisons et ses espoirs qui affleurent derrière les masques. Malgré les apparences fantasques, le fil est solidement tenu par Max, l'Indien, et son comparse Balthazar, le Chat professeur de théâtre. Yann et Jonathan dans Des chaussures pour une fugue de Philippe Vintejoux ne savent pas où les mènent leurs chaussures. Deux jeunes sont en chemin, livrés au plaisir des surprises, de la découverte et des rencontres. Liés par leur amitié dans un cheminement initiatique, ils ouvrent pour eux-mêmes et pour nous le monde des possibles, dont l'entrée est tout à tour empreinte de poésie, de réalisme, toujours d'imaginaire. Comme ces adolescents nous ressemblent. Souder n'est pas jouer de Pierre J. Dangoumau met en scène Madeleine issue d'une famille de théâtre populaire ambulant qui rêve de théâtre classique et monte à Paris. N'ayant accepté aucune compromission, elle termine sa vie à la Comédie Française, comme souffleuse. Connaissant tous les rôles du répertoire elle est, sous la scène, Mado, impératrice des mots et règne sur la faune des Grands Auteurs morts. Dans Le trou de Jean Manuel Florensa, coincé au coeur de décombres, un employé de la Sécu assiste à la destruction de Paradise Underground City, l'empire souterrain d'Othon Le Supreme. Certains partenaires de la révolution l'incitent à partager leur aspiration vers un monde nouveau. S'engagera-t-il ou pas ? Avec la prise du pouvoir comment vont évoluer les nouveaux dirigeants? Une pièce tragico-comico-fantastique ou tout simplement une parabole du passé, et sans doute hélas du présent et du futur. Dans Ma soeur inexplicable d'Annie Rodriguez, Alice , Jean et leur fille Sara vivent une vie banale jusqu'au jour où, mûs par un élan inexplicable ils décident d'accueillir chez eux, une réfugiée bosniaque, Léila. A travers Léila ils vont revivre leur propre histoire et celle de leurs parents : un père exilé d'Espagne pour Jean, un important problème de nationalité pour Alice. Tour ce passé longtemps refoulé va resurgir sous le regard aigu de Sara,. comme une symphonie mélancolique de l'attachement à la terre mère, de la douleur de l'exil, et des liens qui se tissent entre des êtres dont les souffrances se font écho.

11/2009

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ouvrages généraux

Internationalisme ou Résistance (1940-1957). Une Vie Contre le Capitalisme (4e partie)

1929 Premier contact avec des ouvriers spartakistes ; il milite dans le cadre des jeunesses communistes et sera instructeur politique sur un district à Düsseldorf. 1933 Arrêté par les nazis, envoyé au camp de concentration de Börgermoor. Il y assiste à la naissance du Chant des Marais. Libéré faute de preuves au bout de 6 mois, il milite dans la clandestinité sous Hitler. 1934 Sous le coup d'un mandat d'arrêt pour préparation à la haute trahison, il se réfugie en France, et milite au PC allemand en émigration. Confronté aux comportements bureaucratiques de la direction, il s'y oppose, est mis en relégation. Acculé jusqu'au suicide, il est recueilli par des militants parisiens du PCF. Il est effaré de l'inconscience qui règne en France face au danger fasciste. 1936 Choisit de ne pas rejoindre les Brigades internationales en Espagne, où il risque d'être liquidé. Il s'engage fin 1938 dans l'armée française pour y militer et contribuer à combattre le fascisme. 1939 Mariage avec Denise Neveu, jeune ouvrière couturière. Suite à une grève de la faim au 17ème RAD, il est envoyé en centre psychiatrique militaire, puis réformé. 1940 Le PCF est interdit. Gengenbach est arrêté, interné au camp du Vernet (Ariège) où la "République française" interne les "suspects politiques" . Malade, il est hospitalisé à Toulouse, d'où il s'évade avec la complicité de Denise et de médecins du centre hospitalier militaire. 1941-1944 Retour à Paris dans la clandestinité. Ecoeuré par le chauvinisme du PCF ("à chacun son boche"), il milite en internationaliste. Il contacte des soldats allemands, monte un réseau d'informations sur les déplacements de troupes et organise des filières de faux papiers. Il dénonce le désintérêt des organisations de résistance, gaullistes comme PCF, face aux rafles anti-juives. Il trouve les moyens d'en être prévenu, et en informe la communauté juive de Paris. Il organise l'élimination d'un officier SS, en évitant les représailles habituelles. Il prépare l'assassinat de l'antisémite Céline. Arrêté par la Gestapo, il ne reconnaît que ses convictions. Condamné à la pendaison pour ses activités en France, il est envoyé à Düsseldorf. 1945 Interrogatoires à la prison de Ratingen, "l'épreuve la plus barbare" de sa vie de militant. Himmler décide la solution finale pour les communistes encore vivants. Wilhelm Gengenbach s'évade de justesse lors d'un dernier "transfert" . 1946 Naturalisé français, il reste un exilé éternel. Il choisit de militer en France où existe une opposition à la politique droitière dans le PCF. 1951-1956 Il s'installe à Hermé en Seine et Marne, où il anime une cellule d'ouvriers mineurs en argile, un rare moment heureux pour lui. Il soutient les nationalistes algériens, malgré l'interdiction du PCF. 1958 Il obtient une concession de bouquiniste sur le quai Voltaire, à Paris. 1970-1980 Décès de Denise et de plusieurs de ses enfants.

07/2023

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Historique

Naufrageurs

Une histoire de trésor maudit, de navires fracassés et de villageois pilleurs d'épaves. Jim, le plus jeune de ces villageois, deviendra-t-il à son tour un naufrageur ou gardera-t-il son innocence ? Résumé : Greenway, Angleterre, 14 octobre 1704. Les habitants scrutent la mer, un navire a été aperçu, luttant contre la tempête. Jim atteint l'âge d'être initié contre son gré aux activités nocturnes des adultes de son village : pour améliorer leur quotidien misérable, ils allument des feux qui amènent les navires à se fracasser sur la falaise accidentée. Le Mérédith les a vus, et il approche. Pour Greenway, c'est le navire de trop ! A son bord, un mystérieux passager, attendu par un Lord et porteur d'un fabuleux trésor. Le chevalier de St-Martin et son équipage sont portés disparus, des soldats partent à leur recherche, mais les villageois sont malins : ils ont tout caché, ou presque. Le pacte qui les lie les oblige à sacrifier l'un d'entre eux pour préserver leur secret. Des pirates de Weymouth, et leur chef " Le Capitaine ", découvrent leur secret et arrivent au village pour faire main basse sur le trésor. Tout aussi impitoyables, au prix de quelques meurtres, ils mettent la main sur la cachette du butin et sur l'épave du Mérédith au fond des eaux. Mais, à leur tour, ils sont victimes de la folie meurtrière du chef des naufrageurs... Jim assiste à tous ces meurtres en cascade, écoeuré. Il se réfugie dans les bois, avec pour compagnie son chien, le singe rescapé du naufrage et Jenny, la fille du chef du village, une jeune aveugle. Ni les pirates ni les naufrageurs ne mettront la main sur le trésor du chevalier. Il reviendra peut-être à celui qui ne le cherchait pas... Présentation : On entre dans cette terrible histoire de pirates par un biais inédit : celui de la côte, où les hommes se révèlent tout aussi mauvais que les pirates des mers. Le butin s'arrache par la ruse, la traîtrise, le sang, la violence. Face à leurs aînés, les tendres et innocents jeunes gens que sont Jim et Jenny ne peuvent que subir le mal ambiant et ce lourd fardeau qu'exercent les villageois. Ces naufrageurs ont réellement existé dans le royaume d'Angleterre du XVIIIe siècle. Des villages entiers, unis par le crime et le secret, assuraient leur survie en pillant les épaves des navires qu'ils attiraient sur les récifs. Le trait incisif, semi-réaliste de Gnoni rappelle celui des meilleurs illustrateurs de BD historique. Il porte admirablement les couleurs de cette belle histoire de pirates, servie par un scénario enlevé de Rodolphe, suintant le mal à souhait. Tous les ingrédients d'une bonne histoire de pirates sont là, et le pas de côté pour la rendre encore plus originale : les naufrageurs sont cette fois les - anti - héros de l'histoire.

05/2023

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Littérature étrangère

Zoo

En exil comme tant d'autres écrivains et intellectuels russes, ils s'étaient rencontrés à Berlin en 1923 et eurent une brève liaison : tandis qu'Elsa passe vite à autre chose, Chklovski reste profondément amoureux d'elle et la poursuit de ses assiduités. Le point de départ de Zoo est cette phrase féroce d'Elsa à Victor : "Cesse de m'écrire combien, combien, combien tu m'aimes, parce qu'au troisième "combien" je commence à penser à autre chose." Soit, l'auteur écrira à Alia (le double d'Elsa dans Zoo) des "lettres qui ne parlent pas d'amour." Avec sa malice et son inventivité sans pareilles, Chklovski, qui désirait déjà écrire sur le Berlin "russe", transforme ses lettres en une suite virtuose de récits, de croquis d'amis ou célébrités, et brosse un tableau de cette intelligentsia en exil, de la vie d'un "réfugié" dans la capitale allemande, de Maïakovski et de son égérie Lili Brik (la soeur d'Elsa Triolet) et de mille autres choses, avec toujours la présence d'Alia en filigrane, et de truculentes réponses de celle-ci insérées parmi les Lettres. "Un roman épistolaire réclame une motivation : qu'est-ce qui oblige les gens à correspondre ? L'explication habituelle, c'est l'amour et la séparation. Je l'adoptai dans un de ses aspects particuliers : les lettres sont écrites par un homme amoureux d'une femme qui n'a pas de temps à lui consacrer. D'où la nécessité d'un nouveau détail : l'essentiel du livre ne concernant pas la passion, j'eus recours à l'interdiction de parler d'amour. Il en résulta ce que j'exprimai dans le sous-titre : Lettres qui ne parlent pas d'amour." Le livre se présente sous la forme d'une correspondance entre l'auteur et Alia. Vingt-neuf lettres recomposent, comme un puzzle, l'atmosphère de Berlin durant l'exil de Chklovski ; elles portent deux autres titres : Lettres qui ne parlent pas d'amour ou la Troisième Héloïse, dont l'anagramme en russe cacherait le nom d'Eisa Triolet. Chacun des trois titres révèle un aspect du livre. Zoo, c'est la faune des exilés, artistes et écrivains, perdus dans les rues d'une ville inconnue, que l'après-guerre a rendue sinistre et apathique. Chklovski burine avec un humour incisif et tendre les portraits de ces personnages que l'aventure qu'ils viennent de vivre et l'amour de la Russie lointaine rendent doublement étrangers. La Troisième Héloïse masque une correspondante qui ne veut point entendre parler d'amour ; elle est le secret prétexte de ce mince volume, tout entier consacré au plaisir d'écrire, dans le contexte tragiquement ennuyeux de l'exil. Zoo est taillé comme un diamant à vingt-neuf facettes dont chacune reflète une part des talents de Chklovski, épistolier, prosateur et poète.

07/2023

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Ethnologie

Résistance et utopie dans l'Amazonie péruvienne. Le sel de la montagne

Ce classique publié au Pérou en 1968, après 5 éditions et sa traduction en anglais, apparaît enfin en français. Cet ouvrage se lit aujourd'hui comme s'il avait été écrit hier, avec la fraîcheur d'une voix nouvelle. Non seulement ce livre a inauguré les études amazoniennes au Pérou et dans le reste de l'Amérique latine au moment de sa publication, mais il a aussi devancé de loin les livres d'Eric Wolf Europe and the People without History (1982) et de Johannes Fabian Lime and the Other (1983) en présentant l'extraordinaire histoire de la rébellion du peuple Campa Ashâninka contre l'oppression coloniale espagnole. Par leur mouvement de résistance, les Ashâninka ont pu fermer leur territoire aux colonisateurs durant un siècle et demi. Le portrait et l'histoire de leur leader Juan Santos Atahualpa sont ancrés à jamais et se sont transmis parmi les peuples indigènes au-delà des frontières amazoniennes, inspirant des mouvements d'autonomie et de résistance. Varese, anthropologue italo-péruvien profondément inspiré par Antonio Gramsci, a créé avec son travail l'Histoire Subalterne des années avant que Ranajit Guha lance son groupe d'étude dans le sud de l'Asie durant les années 1980. Cependant, contrairement à l'école des Etudes Subalternes, Varese ne voit pas la spiritualité amazonienne de la même façon que la majorité des intellectuels marxistes et socialistes - c'est-à-dire comme construction du colonialisme - et reconnaît dans celle-ci les ressorts profonds de sa résistance. Cette opposition exprimée en 1968 est notable et le reste aujourd'hui. Elle manifeste une grande originalité, une liberté de pensée et une sensibilité profonde face à la réalité vécue par les Ashâninka. Ce livre fut le premier en son genre, de façon que quand le gouvernement de gauche de Juan Velasco Alvarado prit le pouvoir en 1968 avec la détermination d'améliorer la situation des peuples indigènes du Pérou exploités et opprimés, il s'adressa à Varese pour qu'il aidât à la création d'une institution focalisant ses efforts sur les besoins les plus urgents des peuples indigènes amazoniens. Varese est respecté par les peuples amazoniens du Pérou comme le géniteur de la Loi des Communautés Natives de la Forêt qui a permis la délimitation légale des terres indigènes ainsi que l'organisation autonome des gouvernements communaux traditionnels dans leur lutte contre le vol et l'invasion des terres. Varese a aussi participé à la législation qui autorise l'éducation bilingue en espagnol et en langues indigènes pour les étudiants des communautés indigènes. Bien que ces lois aient été érodées par tous les gouvernements postérieurs, l'esprit et le mouvement social qui les inspirèrent n'ont pas disparu. Avec le contrecoup soutenu par la CIA qui renversa Juan Velasco Alvarado en 1975, Varese et ses collègues ayant travaillé pour le gouvernement Velasco eurent des difficultés à trouver du travail au Pérou. Varese fut invité par l'Institut National d'Anthropologie et d'Histoire de Mexico, à reprendre ses études parmi les peuples indigènes de Mésoamérique. Son implication sociale l'amena à être membre du Jury du IV tribunal des Peuples Bertrand Russell (Rotterdam, 1981) et à travailler comme consultant pour le Haut-Commissariat aux Réfugiés de l'ONU dans le cas de la guerre génocide des peuples mayas du Guatemala. Après quinze ans passés au Mexique, Varese fut nommé Professeur titulaire à la chaire du Département des Etudes Indigènes de l'Université de Californie, Davis, où il a fondé le Centre d'Investigation Indigène des Amériques et où il poursuit son activité académique et activiste accompagnant les peuples indigènes des Amériques.

09/2015

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Littérature française

Voyages extraordinaires. L'Ecole des Robinsons et autres romans

Jules Verne devenu vieux a raconté son expérience de jeune Robinson. Quand sa yole fait eau puis "coule à pic" , il se réfugie sur un îlot et songe aussitôt à bâtir une cabane, à pêcher, à faire du feu. Cela ne dure que le temps d'une marée. L'îlot ne se trouve pas au milieu de l'océan, mais dans l'estuaire de la Loire. Lorsque le naufragé regagne "le continent" - la rive droite du fleuve -, l'eau ne lui arrive qu'à la cheville. L'histoire n'est peut-être que la séquelle des lectures de Verne : "Les Robinsons ont été les livres de mon enfance, et j'en ai gardé un impérissable souvenir". On y croira pourtant si, comme lui, et après avoir fait les mêmes lectures - le Robinson Crusoé de Defoe et Le Robinson suisse de Wyss -, on est fasciné par ce monde neuf, ouverture large et soudaine du champ des possibles, qu'est l'île déserte, lieu à reconnaître, aménager, exploiter, défendre - puis à quitter, grandi, changé, pour regagner le continent et y vivre d'une vie nouvelle. Le premier essai de Verne sur ce thème aux variations infinies - "il faut absolument que j'en fasse un" - s'intitulait L'Oncle Robinson. Hetzel se montra sévère (mais juste) : l'auteur remisa son manuscrit, non sans en utiliser des éléments dans L'Ile mystérieuse (1875 ; déjà disponible dans la Pléiade). Il reviendrait à trois reprises sur le sujet. Avec L'Ecole des Robinsons (1882), la fantaisie s'invite dans le drame et la fiction dans la fiction. Le duo formé du jeune Godfrey et de son professeur de maintien (! ) passe de bonne foi par toutes les étapes obligées du genre, quête d'un logis, épreuve de la faim, cueillette, chasse, pêche, jusqu'à l'accueil d'un Vendredi, l'étrange Caréfinotu. Mais le naufrage ne devait rien à la cruauté des éléments : il avait été fomenté à des fi ns de formation. L'Ecole est la déconstruction joueuse du Crusoé originel, une "métarobinsonnade" . Dans Deux ans de vacances (1888), le souvenir des textes canoniques, Defoe et Wyss, demeure présent ; le personnage nommé Service ne jure que par eux. Cette fois, les naufragés sont les élèves d'un pensionnat. Ils s'organisent, se déchirent, se retrouvent et se ressoudent face à une menace extérieure, l'arrivée de malfaiteurs qui - cela n'échappe pas à Service - sont "comme qui dirait les sauvages de Robinson" . Bien que William Golding ne l'ait jamais reconnu, Sa Majesté des mouches se souviendra de la force de ce roman. Puis Verne revient à Wyss, pour donner au Robinson suisse une continuation, Seconde patrie (1900), qu'autonomise un art consommé de la construction. Les circonstances reconduisent certains des Robinsons de Wyss dans l'île qui les avait une première fois accueillis et où les attendent de nouvelles péripéties. L'aventure y gagne ce qu'y perd la vraisemblance. Livre né d'un livre, entre héritage et invention, ce roman inactuel - c'est aussi le récit d'une

02/2024