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Bertrand Solet

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Littérature étrangère

Ton absence n'est que ténèbres

Un homme se retrouve dans une église, quelque part dans les fjords de l'ouest, sans savoir comment il est arrivé là, ni pourquoi. C'est comme s'il avait perdu tous ses repères. Quand il découvre l'inscription "Ton absence n'est que ténèbres" sur une tombe du cimetière du village, une femme se présentant comme la fille de la défunte lui propose de l'amener chez sa soeur qui tient le seul hôtel des environs. L'homme se rend alors compte qu'il n'est pas simplement perdu, mais amnésique : tout le monde semble le connaître, mais lui n'a aucune souvenir ni de Soley, la propriétaire de l'hôtel, ni de sa soeur Runa, ou encore d'Aldis, leur mère tant regrettée. Petit à petit, se déploient alors différents récits, comme pour lui rendre la mémoire perdue, en le plongeant dans la grande histoire de cette famille, du milieu du 19ème siècle jusqu'en 2020. Aldis, une fille de la ville revenue dans les fjords pour y avoir croisé le regard bleu d'Haraldur ; Pétur, un pasteur marié, écrivant des lettres au poète Hölderlin et amoureux d'une inconnue ; Asi, dont la vie est régie par un appétit sexuel indomptable ; Svana, qui doit abandonner son fils si elle veut sauver son mariage ; Jon, un père de famille aimant mais incapable de résister à l'alcool ; Pall et Elias qui n'ont pas le courage de vivre leur histoire d'amour au grand jour ; Eirikur, un musicien que même sa réussite ne sauve pas de la tristesse - voici quelques-uns des personnages qui traversent cette saga familiale hors normes. Les actes manqués, les fragilités et les renoncements dominent la vie de ces femmes et hommes autant que la quête du bonheur. Tous se retrouvent confrontés à la question de savoir comment aimer, et tous doivent faire des choix difficiles. Ton absence n'est que ténèbres frappe par son ampleur, sa construction et son audace : le nombre de personnages, les époques enjambées, la puissance des sentiments, la violence des destins - tout semble superlatif dans ce nouveau roman de Jon Kalman Stefánsson. Les récits s'enchâssent les uns dans les autres, se perdent, se croisent ou se répondent, puis finissent par former une mosaïque romanesque extraordinaire, comme si l'auteur islandais avait voulu reconstituer la mémoire perdue non pas d'un personnage mais de l'humanité tout entière. Le résultat est d'une intensité incandescente. Traduit de l'islandais par Eric Boury

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Critique littéraire

Leconte de Lisle. Ou la passion du beau

Jusqu'à sa mort Leconte de Lisle, a fait preuve d'une telle discrétion sur sa vie privée et il a été si peu à l'honneur, qu'on pouvait avoir l'impression qu'il avait "à peine vécu", qu'il tendait vers le pur esprit. Très tôt, sa vocation de poète pour lui ne fait aucun doute. Cet. écrivain iconolâtre et autodidacte, boudé du grand public jusque vers 1870, vit dans la pauvreté et dans une relative solitude. Il fonde une revue littéraire à Rennes en 1840, collabore à celles de l'école fouriériste, reçoit l'enseignement de son ami Louis Ménard et fréquente le salon de. Louise Colet, avec Flaubert en 1853. Mais surtout, à partir de 1864, il prend la tête d'un cénacle ou d'une école qui sera dite "parnassienne", et qui, malgré quelques vicissitudes, se maintiendra jusqu'à la fin du siècle. Tous les écrivains et poètes importants d'alors lisent et relisent Leconte de Lisle, se nourrissent de sa poésie, même lorsqu'ils prétendent s'en détacher, comme Verlaine ou Mallarmé, ou la contester, comme Moréas ou Richepin: Gide, Valéry, Proust, Louÿs, Péguy, etc. L'œuvre du traducteur est également considérable.... Héritier de Hegel, influencé par Renan, Leconte de Lisle s'est placé sur l'axe essentiel de son époque: celui de la fin de l'histoire et de la substitution de l'histoire des religions aux religions elles-mêmes. Sa poésie impose une problématique difficile mais réaliste du temps et de l'éternité, qui n'a rien d'une architecture figée. Si les sujets qui le passionnent sont théologiques ou mythologiques, ils contiennent toutes les préoccupations d'un siècle en pleine crise morale et religieuse, en pleine mutation politique et économique. Christophe Carrère a voulu réhabiliter cet artiste incomparable veut de l'océan Indien, moderne, quoi qu'on en dise, et qui n'a jamais été tout à fait accepté, ni par les Créoles de la Réunion ni par les Français de métropole. Paria des lettres françaises, tourmenté entre deux natures, sensible à l'extrême, séducteur, amoureux, vulnérable, souvent, parfois drôle, sympathique même, il se distingue ici nettement du Leconte de Lisle officiel tel que les chroniques nous le décrivent à longueur de colonnes, inaccessible et glacial avec "sa tête bien caractéristique", ses "grands cheveux blancs arrondis ont la vénitienne retombant tout autour de sa figure", son "second menton énorme se détachant sur son col ouvert", et ce légendaire "monocle de buffle noir sur son col droit".

03/2009

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Beaux arts

Titien

Est-il possible de concilier l'intensité passionnée de la création artistique avec un solide sens pratique dans la gestion de ses biens ? Titien, digne rejeton d'une longue lignée de notaires et de négociants, y est parvenu. Sa vie se passe tout entière entre l'émotion brûlante de la couleur sur la toile et la revendication d'une juste rémunération pour ses services " professionnels ". Tout le long d'un chemin jalonné de tableaux plus célèbres les uns que les autres, de puissantes attaches familiales, d'amitiés peu nombreuses, mais profondes, de succès mondains, de rapports directs directs ou épistolaires avec les grands de ce monde, princes ou penseurs, Titien fait de l'artiste d'Etat, naguère encore " artisan spécialisé ", un véritable " professionnel " grassement payé, et il devient en l'espace de quelques années parvenir à un tel résultat, la condition sine qua non est réforme radicale de la production : doué d'une mentalité d'authentique chef d'entreprise, d'une surprenante modernité, Titien fonde sur les bases d'un management avant la lettre l'organisation de son atelier, veillant à la juste réparation du travail et des responsabilités. En outre, il devine l'importance que peut avoir un puissant support publicitaire : c'est ainsi qu'il se lie avec L'Arétin qui met sur pied un exceptionnel réseau de relations publiques et de contacts au niveau le plus prestigieux. Le jeune garçon descendu des montagnes du Cadore se transforme peu à peu en patriarche de la peinture vénitienne. De son vivant, il devient un véritable mythe que sa disparition dans la terrible épidémie de peste de 1576 auréole de légende. Chaque étape de sa longue existence ouvre un nouveau chapitre de l'art, de la culture, de l'histoire. Grâce au retentissement international de sa production, modèle idéal pour des générations de peintres et profond interprète d'un demi siècle-clef de l'histoire occidentale, le XVIe siècle. Flavio Caroli, né en 1945, enseigne l'histoire de l'art au Politecnico de Milan. Il collabore a Il Sole 24 ore et à diverses revues d'histoire de l'art italien et international. Spécialiste de l'art moderne et contemporain (il a organisé plusieurs expositions), il a à son actif de nombreuses publications. Stefano Zuffi est né à Milan en 1961. Diplômé et spécialiste d'histoire de l'art à l'université de cette ville, il collabore activement à des périodiques et travaille pour diverses institutions culturelles.

04/1991

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Photographie

Compétence Photo N° 72, septembre-octobre 2019 : Bruit et netteté

Le Numéro 72 de Compétence Photo propose un grand dossier pratique destiné à résoudre les problématiques liées au bruit et à la netteté (24 pages). Elles ont plusieurs points communs qui justifient de les traiter dans le même dossier. Celui-ci pose les bases de ces deux étapes du flux de travail en insistant sur les pièges à éviter, puis il met en pratique les techniques les plus pertinentes pour les Raw comme pour le Jpeg. Un second dossier pratique se consacre à la nouvelle suite logicielle de DxO combinant notamment la Nik Collection 2 et PhotoLab 2 (16 pages). Avec l'acquisition de la Nik Collection et son intégration à PhotoLab, c'est une véritable suite logicielle que propose désormais DxO Labs. Avant d'étudier les fonctions avancées de PhotoLab dans la seconde partie, nous examinons les autres éléments de cet écosystème dans une première partie. Côté prise de vue, Compétence Photo fait la part belle dans ce numéro à la photo de rue (28 pages). C'est un exercice passionnant, mais particulièrement exigeant. Il nécessite notamment une disponibilité de tous les instants et un sens de l'observation aigu. Dans ce dossier, nous avons choisi de décrypter pas moins de 24 situations rencontrées aux quatre coins du monde, de la France au Japon, en passant par les états-Unis et Cuba. Les images ont été rassemblées par destination afin de mettre en évidence les spécificités liées à chaque pays exploré et ainsi vous inspirer davantage. Côté matériel, nous vous avons concocté un guide pratique pour exploiter au mieux les technologies sans fil wifi et Bluetooth qui équipent désormais les boîtiers reflex et hybrides (20 pages). Si ces dispositifs semblent peu utilisés par les photographes, les systèmes embarqués d'aujourd'hui progressent bien et permettent des exploitations intéressantes. Vous laisserez-vous tenter à les expérimenter ? On vous accompagne. Et si vous évoluez en studio, vous serez sans nul doute très intéressé par la réalisation d'Apple Boxes. Dans la rubrique Bricolage, on vous explique comment en concevoir pour un prix défiant toute concurrence. Egalement au sommaire : la rubrique Droit est consacrée au second volet de notre article sur le droit d'auteur sous l'oeil européen. La rubrique Photojournalisme nous emmène en Algérie afin de mieux comprendre la couverture des récents événements. La plupart des images de l'actualité de ces derniers mois ont donc été produites par des photographes algériens, confirmant l'émergence d'une jeune génération de gens d'image. Comment travaillent les photographes qui interviennent sur cet événement ? Quel est leur regard, leur approche ? Comment leurs images sont-elles reçues, sélectionnées et publiées en France ? Enfin, comme dans chaque numéro, la rubrique Livres présente une sélection d'ouvrages à offrir ou à vous offrir.

11/2019

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Photographie

Compétence Photo N°78 : L'exposition - Lightroom

Le Numéro 78 de Compétence Photo fait la part belle à un sujet déterminant en photographie : l'exposition (26 pages). Maîtriser l'exposition d'une photo constitue un enjeu à la fois technique et créatif. Technique, parce que cela implique d'optimiser le paramétrage du matériel, mais aussi de moduler au mieux l'éclairage. Créatif, car jouer avec l'exposition est le moyen de décider de la manière dont la scène se présente au spectateur. Ce guide pratique conséquent s'articule ainsi autour de trois problématiques pratiques : la maîtrise de la technique, la manière de déjouer les nombreux pièges et enfin des idées pour gagner en créativité et ainsi jouer avec l'exposition. Ce numéro consacre un second dossier à la prise de vue, et plus particulièrement à capture d'images de vos animaux favoris : chien, chat, cheval, hamster, oiseaux, etc. (16 pages) Que diriez-vous de tenter de réaliser une séance de pose fignolée pour réaliser la photo que vous aurez envie de montrer, d'agrandir, d'exposer au mur ou d'offrir ? Ce guide pratique vous accompagne dans la réalisation de prises de vue réussies, en intérieur comme en extérieur. Côté pratique logicielle, Compétence Photo vous propose un copieux cahier d'exercices pour parfaire votre maîtrise de Lightroom (28 pages). S'adressant aux photographes de tous niveaux y compris aux débutants avec Lightroom, nous avons choisi de dérouler la chronologie du développement d'un Raw – ou de la retouche d'un Jpeg – au travers de 10 exercices thématiques dotés de 12 tutoriels afin de mettre en pratique les outils et les concepts décryptés. Les nouveautés des dernières versions sont signalées dans le texte courant. Pour les inconditionnels de la suite Nik Collection, nous publions par ailleurs un second dossier pratique (14 pages) consacré à la nouvelle version 3.0 de la suite de l'éditeur DxO. Côté Bricolage, nous vous accompagnons dans la confection de fonds photo personnalisés. Vos images réalisées en studio gagneront ainsi en singularité car vous serez le seul à disposer de tels fonds ! Egalement au sommaire : la rubrique Droit vous livre dix astuces pour lancer votre activité en tant que photographe. Ce dossier se présente en deux volets. Le premier volet, consacré au statut d'artisan photographe, est publié dans ce numéro. Découvrez également la série Re-cycle de Marion Saupin, la photographe soutenue par la rédaction de Compétence Photo pour les Zooms 2020 organisés chaque année par le Salon de la Photo. Enfin, Compétence Photo soutient les Prix HiP du livre de photographie francophone et vous propose ses coups de coeur parmi les premiers ouvrages reçus pour concourir à l'édition 2020. Bonne lecture !

11/2020

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Bâtiments et travaux publics

L'analyse du cycle de vie dans le bâtiment. Comprendre et réaliser une ACV

L'analyse du cycle de vie (ACV) est un outil pour concevoir et optimiser les bâtiments, en permettant aux équipes d'évaluer de manière globale leurs choix architecturaux puis, plus en aval, le choix des équipements, des vecteurs énergétiques, des produits de construction, etc. Les labels, les certifications environnementales et la réglementation intègrent de plus en plus souvent cet outil de mesure de la performance environnementale qu'est l'ACV : elle est par exemple aujourd'hui utilisée pour calculer le volet carbone de la réglementation environnementale RE 2020. Ce guide propose d'accompagner chaque acteur dans la compréhension de l'ACV. Il aborde l'ensemble du sujet depuis la description de la méthode jusqu'à son application à un bâtiment. Par des exemples, des recommandations, des approfondissements sur des sujets techniques, il allie théorie et description de la pratique actuelle. L'ACV y est présentée en détails dans la première partie : principes, histoire récente du secteur, notions indispensables pour la comprendre. Puis, le guide explicite un à un les indicateurs environnementaux (eutrophisation, ozone, changement climatique, etc.). Dans la deuxième partie, l'ACV est déclinée à l'échelle des produits, matériaux et équipements. La réalisation des FDES y est décryptée. De nombreux exemples basés sur l'expérience des auteurs sont donnés. La troisième partie est consacrée à la réalisation des ACV à l'échelle des bâtiments. Pour chaque étape d'un projet (programmation, APS, APD, etc.), ce guide apporte des conseils pour la réalisation d'une ACV ou la lecture de ses résultats. C'est un guide indispensable à tout professionnel du secteur qui s'intéresse au développement durable et à l'impact de son activité sur l'environnement : maîtres d'ouvrage publics et privés, entreprises de construction, architectes, bureaux d'études, AMO, gestionnaires de patrimoine, industriels du bâtiment, formateurs, etc. Son approche est très méthodique et constitue une aide très précieuse pour ces professionnels. Il a été rédigé par Alexandra LEBERT, Directrice de domaine d'action stratégique recherche au CSTB et pilote de deux programmes de recherche : "Bâtiments et villes face au changement climatique" et "Economie circulaire et ressources pour le bâtiment" . Avant de rejoindre la Direction de Recherche du CSTB, elle a contribué pendant plus de 10 ans à faire émerger et à fi abiliser la méthode d'analyse du cycle de vie pour l'échelle du bâtiment, qui constitue à présent le socle de la RE 2020. Jean-Luc CHEVALIER, docteur - ingénieur en physique, ancien responsable maintenant retraité de l'équipe Environnement du CSTB a aussi contribué à ce guide. Marine VESSON, ingénieure, qui a accompagné les pouvoirs publics dans la conception de la réglementation environnementale depuis la mise en place de l'expérimentation E+C- jusqu'à l'entrée en vigueur de la RE 2020, en a assuré la mise à jour.

12/2023

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Cinéma

"J'ai écrit le rôle de ta vie". Correspondances avec Raimu, Fernandel, Cocteau, et les autres

En 1927, alors qu’il est professeur adjoint au lycée Condorcet à Paris, Marcel Pagnol prend un congé de l’Education nationale «pour cause de littérature». Deux ans plus tard, il triomphe au Théâtre de Paris avec Marius, premier volet de la trilogie marseillaise, où explose le génial Raimu. Pendant près de cinquante ans et jusqu’à aujourd’hui, Marcel Pagnol va être pour les Français l’auteur populaire par excellence, que ce soit au théâtre, en littérature ou au cinéma. A travers les lettres inédites rassemblées dans ce volume, on comprend justement l’influence décisive qu’a eue Pagnol dans les débuts du cinéma parlant, d’une rive à l’autre de l’Atlantique : il est alors un auteur à succès et comprend, avant tous les autres, la nécessité d’être à la fois scénariste, réalisateur et producteur. En quelques années seulement, il va incarner la modernité auprès de ses pairs, depuis Sacha Guitry qui, dans les années 1930, salue son talent de dramaturge mais se désole de son goût du cinéma, à Jean Cocteau qui, au début des années 1960, l’enjoint de se méfier de la télévision en ces termes : «Marcel ouvrirait sa porte à n’importe quel brave type.» Lire la correspondance de Pagnol, c’est traverser plusieurs époques, avec la douceur de l’avant-guerre, la douleur de l’Occupation puis le rapprochement avec l’allié américain ; c’est découvrir le vrai sens de l’amitié avec les copains de la première heure comme Henri Jeanson ou Vincent Scotto, mais aussi avec les camarades qu’on retrouve autour d’une bouillabaisse dans le petit port de Saint-Tropez (avec René Clair), à Bandol (avec Raimu), ou à Carry-le-Rouet (avec Fernandel). Ce sont parfois des coups de gueule homériques auxquels succèdent des réconciliations quasi amoureuses, des témoignages de soutien quand la critique se fait cruelle, ou simplement des échanges de points de vue sur tel projet, tel dialogue, telle technique ou tel matériel cinématographique. On y parle beaucoup de retrouvailles aussi, quand l’éloignement, la politique, le travail ou bien les femmes le permettront ! Et puis, il y a le Nouveau Monde, pas si lointain : Charles Boyer et Maurice Chevalier rêvent de faire venir à Hollywood le plus américain des réalisateurs marseillais, pour qu’il y rencontre tous ceux qui l’admirent, de John Huston à Preston Sturges et William Wyler. De 1928 à 1974, c’est ainsi toute une vie de cinéma qui défile devant nous, avec une verdeur et une authenticité que le temps n’a pas altérées. L’homme derrière la caméra apparaît plus que jamais dans toutes ses lettres de noblesse.

10/2015

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Littérature française (poches)

Assassins ; Criminels ; Sainte-Bob. Coffret 3 volumes

" Je travaillais pour un assassin. Cette réflexion prenait toute sa valeur lorsque je me penchais sur la rivière. Je travaillais pour un assassin comme la plupart des habitants de la ville, mais personne ne disait rien. Les fermes concernées s'étalaient sur plusieurs kilomètres en aval. Parfois, on m'attendait avec un panier plein de poissons crevés, ce qui nous faisait gagner du temps. Sinon, j'étais accompagné vers la berge et je devais me pencher sur la rivière car on tenait à me prouver que l'on ne me racontait pas des blagues. C'était pour moi un spectacle particulièrement éprouvant à cette étape de ma vie. " Les personnages de " Criminels " parlent sans espérer vraiment être entendus : pour se rassurer, peut-être, pour savoir où ils en sont, pour se persuader qu'ils existent. Ils pourraient aussi bien crier, ou gémir, ou chanter. C'est pourquoi le récit se présente comme un chœur foisonnant, un chaos de voix et de bruits, un entrecroisement de soliloques inquiets ou rageurs dessinant les contours d'un univers que Francis, le narrateur, ne parvient pas à déchiffrer. Francis avance au milieu de ceux qui devraient être des appuis, et qui ne sont que des questions : Elisabeth, sa compagne, dont chaque heure qui passe lui apprend à quel point elle lui est inconnue ; Patrick, son fils, avec qui il est incapable d'échanger quelques vraies paroles ; son père, qu'il porte - physiquement - partout avec lui, et dont l'esprit dérangé par la maladie s'alourdit d'un secret sans doute monstrueux. Et ce frère inaccessible, ces amis méfiants ou menteurs. Tous criminels, comme Francis, assassins de leur propre vie. " Criminels " est le deuxième volet d'une trilogie commencée avec " Assassins ", et qui prend fin avec " Sainte-Bob ". Il ne s'agit pas d'une suite, mais d'une relation triangulaire entre ces ouvrages. " Certaines journées d'automne sont propices à la fécondation des emmerdements futurs. " La maison du narrateur, l'écrivain Luc Paradis, est plantée au sommet d'une colline boisée et domine toute la vallée de la Sainte-Bob. Depuis trois ans qu'il a divorcé d'Eileen, Luc s'est réfugié dans l'alcool et l'écriture de deux romans, " Assassins " et " Criminels ", a pour lui une fonction thérapeutique. En cette journée d'automne donc, débarque Josianne une rousse flamboyante de soixante-trois ans. Elle est la mère d'Eileen. Luc et Josianne vont cohabiter tant bien que mal, improvisant au jour le jour, dans un climat équivoque, particulièrement lourd d'ambiguïté sexuelle... Après " Assassins " et " Criminels ", " Sainte-Bob " dessine la clef de l'entreprise, le " roman " enfin dévoilé des deux romans précédents.

02/2000

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Littérature française

Oeuvres complètes. Tome 5, 1874-1880

Le premier volume des Ouvres complètes était intitulé Ouvres de jeunesse, mais la jeunesse, quand s'achève-t-elle ? Certains événements de la vie de Flaubert peuvent servir de bornes, si l'on y tient : une crise d'épilepsie en 1844, la découverte de la Tentation de saint Antoine de Bruegel en 1845, en 1846 les morts du père et de la soeur, ou la rencontre de Louise Colet. Mais là n'est pas l'essentiel. La jeunesse littéraire s'achève quand disparaît l'allégresse d'écrire. Flaubert entre alors dans la "grande étude du style" . Par les champs et par les grèves : "la première chose que j'aie écrite péniblement" . Suit une parenthèse anxieuse : "(je ne sais où cette difficulté de trouver le mot s'arrêtera)" . Nous savons, nous, qu'elle ne s'arrêtera pas. Par les champs est un carrefour. La jeunesse y aboutit, l'art s'y déclare. Bientôt, il faudra faire de chaque phrase une oeuvre en soi. Flaubert racontant ses voyages, en Bretagne ou en Orient, peut bien lorgner ici ou là du côté de Chateaubriand : sa vision est personnelle. Etre un oeil, "regarder sans songer à aucun livre" , puis, péniblement, faire oeuvre, s'efforcer de créer une perfection. Péniblement, en effet. Le jeune Flaubert voulait plaire ; les très étonnants scénarios de théâtre recueillis ici sont comme les séquelles d'un vieux désir de gloire ("l'auteur ! l'auteur ! "). Mais ce désir-là n'a qu'un temps ; lui succède la quête du Beau, qui est un combat sans fin. "L'empoisonnement de la Bovary m'avait fait dégueuler dans mon pot de chambre. L'assaut de Carthage [dans Salammbô] me procure des courbatures dans les bras". La Tentation de saint Antoine occupe Flaubert pendant près de trente ans. On en trouvera ici les première et deuxième versions, qu'on ne lit jamais : la première, luxuriante et onirique, est mise au placard en 1849 ; la deuxième, où l'étrangeté naît de la concision, est laissée de côté en 1856 : trop audacieuse en un temps où le procureur impérial incrimine la "couleur sensuelle" de Madame Bovary. Faire oeuvre, c'est donc aussi, pour Flaubert, sacrifier, supprimer (on exhume ici plusieurs épisodes retranchés de Madame Bovary) et renoncer par avance à toute satisfaction. Tel est le prix à payer (par l'auteur) pour que le lecteur puisse un jour monter "sur ce grand Trottoir roulant que sont les pages de Flaubert" (Proust). Une expérience unique : les lois du langage paraissent avoir changé ; une variation dans le temps des verbes bouleverse notre vision des choses ; et l'on avance, comme en atmosphère modifiée, dans "quelque chose de pur comme un parfum, de fort comme la pierre, d'insaisissable comme un chant" .

05/2021

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Littérature française

Oeuvres complètes. Tome 4, 1863-1874

Le premier volume des Ouvres complètes était intitulé Ouvres de jeunesse, mais la jeunesse, quand s'achève-t-elle ? Certains événements de la vie de Flaubert peuvent servir de bornes, si l'on y tient : une crise d'épilepsie en 1844, la découverte de la Tentation de saint Antoine de Bruegel en 1845, en 1846 les morts du père et de la soeur, ou la rencontre de Louise Colet. Mais là n'est pas l'essentiel. La jeunesse littéraire s'achève quand disparaît l'allégresse d'écrire. Flaubert entre alors dans la "grande étude du style" . Par les champs et par les grèves : "la première chose que j'aie écrite péniblement" . Suit une parenthèse anxieuse : "(je ne sais où cette difficulté de trouver le mot s'arrêtera)" . Nous savons, nous, qu'elle ne s'arrêtera pas. Par les champs est un carrefour. La jeunesse y aboutit, l'art s'y déclare. Bientôt, il faudra faire de chaque phrase une oeuvre en soi. Flaubert racontant ses voyages, en Bretagne ou en Orient, peut bien lorgner ici ou là du côté de Chateaubriand : sa vision est personnelle. Etre un oeil, "regarder sans songer à aucun livre" , puis, péniblement, faire oeuvre, s'efforcer de créer une perfection. Péniblement, en effet. Le jeune Flaubert voulait plaire ; les très étonnants scénarios de théâtre recueillis ici sont comme les séquelles d'un vieux désir de gloire ("l'auteur ! l'auteur ! "). Mais ce désir-là n'a qu'un temps ; lui succède la quête du Beau, qui est un combat sans fin. "L'empoisonnement de la Bovary m'avait fait dégueuler dans mon pot de chambre. L'assaut de Carthage [dans Salammbô] me procure des courbatures dans les bras". La Tentation de saint Antoine occupe Flaubert pendant près de trente ans. On en trouvera ici les première et deuxième versions, qu'on ne lit jamais : la première, luxuriante et onirique, est mise au placard en 1849 ; la deuxième, où l'étrangeté naît de la concision, est laissée de côté en 1856 : trop audacieuse en un temps où le procureur impérial incrimine la "couleur sensuelle" de Madame Bovary. Faire oeuvre, c'est donc aussi, pour Flaubert, sacrifier, supprimer (on exhume ici plusieurs épisodes retranchés de Madame Bovary) et renoncer par avance à toute satisfaction. Tel est le prix à payer (par l'auteur) pour que le lecteur puisse un jour monter "sur ce grand Trottoir roulant que sont les pages de Flaubert" (Proust). Une expérience unique : les lois du langage paraissent avoir changé ; une variation dans le temps des verbes bouleverse notre vision des choses ; et l'on avance, comme en atmosphère modifiée, dans "quelque chose de pur comme un parfum, de fort comme la pierre, d'insaisissable comme un chant" .

05/2021

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CD K7 Littérature

La reine Margot. 2 CD audio MP3

L'amitié, voyez-vous, c'est une étoile tandis que l'amour... l'amour... eh bien, je la tiens, la comparaison... l'amour n'est qu'une bougie. Alexandre Dumas, La Reine Margot Publié en 1845, La Reine Margot, paru initialement dans le quotidien La Presse en roman-feuilleton (entre le 25 décembre 1844 et le 5 avril 1845). C'est le premier volet d'une trilogie autour des guerres de religion, dite "trilogie des Valois" , qu'il forme avec les deux romans qui lui font suite : La Dame de Monsoreau (1846) et Les Quarante-cinq (1847-1848). La vie à la Cour et à Paris, entre 1572 à 1574, des "Noces vermeilles" de la Reine Margot et du jeune roi protestant de Navarre, futur Henri IV, prélude au massacre de la Saint-Barthélemy (24 aout 1572), jusqu'à la mort du roi Charles IX (30 mai 1574) les deux années qui s'écoulent comptent parmi les plus cruelles de l'histoire de France. Août 1572. Paris est en ébullition. Le jeune roi protestant de Navarre, futur Henri IV, s'apprête à épouser Marguerite de Valois, dite Margot. Catholique, fille de France, la fille de Catherine de Médicis et la soeur de l'instable roi Charles IX et des ambitieux princes Henri de Guise et François, duc d'Anjou qui n'hésiteront pas à fomenter les horreurs de la Saint-Barthélemy. La France de la Renaissance à l'ère des guerres de Religion est devenue le champ clos des grands seigneurs et des prétendants au trône. Les époux ne s'aiment pas. Le mariage est politique. La peur, l'hostilité et la violence se ressentent jusque dans Notre-Dame, où le mariage est célébré. Margot princesse arrogante et volage, bien qu'alliée politique de son mari, est follement amoureuse du jeune comte de la Môle, mais celui-ci préfère la condamnation à mort plutôt que de la compromettre. Derrière l'atmosphère raffinée et luxurieuse, cultivée et cruelle, cynique et superstitieuse de la Renaissance, un labyrinthe d'alliances et de trahisons, d'intrigues politiques et familiales menant au massacre de la Saint-Barthélemy, prennent place autour de la reine Catherine de Médicis, qui ourdit un complot le jour même des noces de sa fille et s'emploie à lutter avec une bestiale fureur de mère et une satanique ambition de reine, contre l'inéluctable destin de voir un jour, monter sur le trône de France, un Bourbon. Le vieux Louvre avec ses fêtes brillantes, ses passages secrets, son peuple de soldats et de jolies femmes, est le théâtre où se déploient en mille péripéties les jeux de l'amour, de la politique, de la haine.

03/2024

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Littérature française

Fils de houilleur

Eugène Mattiato (1910-1991). Italien arrivé à Charleroi en 1924 et descendu à la mine pour ses quatorze ans, il suit les cours du soir afin de s'émanciper. Militant syndical déjà lors de la grève des mineurs en 1932, il rédige alors des articles dans divers périodiques ouvriers. Durant la Seconde Guerre, il entre en résistance et diffuse la presse clandestine. Il se met également à écrire des nouvelles, romans et pièces de théâtre, le plus souvent d'inspiration autobiographique et socialement engagés. Son roman La Légion du Sous-Sol est primé en 1958 et connaît un immense succès. Mattiato y dénonce les conditions de travail déplorables et les mesures de sécurité insuffisantes des charbonnages belges. Le drame du Bois du Cazier, le 8 août 1956, est encore dans tous les esprits... Pamphlet peu apprécié par les milieux patronaux, son roman lui vaut d'être licencié du charbonnage où il travaillait. La Ligue des Familles le recrute alors comme secrétaire permanent à Charleroi. II collabore à divers journaux (L'Action, Sole d'Italia, La Lotta sindacale, Le Ligueur, Le Peuple,...), milite dans le mouvement laïque (il est notamment conseiller laïque auprès des hôpitaux civils de Charleroi), donne des cours d'italien et d'allemand au Cercle polyglotte, s'implique dans diverses associations culturelles et siège au Conseil Consultatif des Etrangers, où il défend l'idée du droit de vote des étrangers aux élections communales. De son vivant, aucun autre roman n'est édité malgré ses démarches auprès de plusieurs éditeurs. Pronostiqué parkinsonien en 1978, il rédige au jour le jour son Journal d'un Parkinsonien. Décédé en 1991, il doit à la ténacité de sa veuve Marie-Louise d'être aujourd'hui publié plus largement. La Légion du Sous-Sol a été rééditée dans la collection Espace Nord, chez Labor en 2005, tandis que les éditions Memogrames ont pris l'initiative de publier quatre oeuvres inédites : Fils de Houilleur (un roman très autobiographique), La Babel des Ténèbres (roman où se côtoient au fond d'une mine impitoyable et éprouvante Wallons et Flamands, Allemands anciens prisonniers de guerre, Grecs, Yougoslaves, Baltes, Russes, Marocains, ... et beaucoup d'Italiens, puisque l'action se déroule au lendemain de la 2e guerre, quand la main-d'oeuvre afflue d'Italie), Le Baiser à la Morte (roman sentimental à connotation sociale, puisque l'héroïne est une hercheuse et son fiancé, un mineur) et Les Fils de la Louve, récit burlesque relatant les mésaventures d'un jeune Italien de Belgique, enrôlé dans l'armée de Mussolini, inspiré du vécu du frère cadet d'Eugène Mattiato et écrit dans les années 1970.

09/2010

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Littérature française

Le baiser à la morte

Eugène Mattiato (1910-1991). Italien arrivé à Charleroi en 1924 et descendu à la mine pour ses quatorze ans, il suit les cours du soir afin de s'émanciper. Militant syndical déjà lors de la grève des mineurs en 1932, il rédige alors des articles dans divers périodiques ouvriers. Durant la Seconde Guerre, il entre en résistance et diffuse la presse clandestine. Il se met également à écrire des nouvelles, romans et pièces de théâtre, le plus souvent d'inspiration autobiographique et socialement engagés. Son roman La Légion du Sous-Sol est primé en 1958 et connaît un immense succès. Mattiato y dénonce les conditions de travail déplorables et les mesures de sécurité insuffisantes des charbonnages belges. Le drame du Bois du Cazier, le 8 août 1956, est encore dans tous les esprits... Pamphlet peu apprécié par les milieux patronaux, son roman lui vaut d'être licencié du charbonnage où il travaillait. La Ligue des Familles le recrute alors comme secrétaire permanent à Charleroi. II collabore à divers journaux (L'Action, Sole d'Italia, La Lotta sindacale, Le Ligueur, Le Peuple,...), milite dans le mouvement laïque (il est notamment conseiller laïque auprès des hôpitaux civils de Charleroi), donne des cours d'italien et d'allemand au Cercle polyglotte, s'implique dans diverses associations culturelles et siège au Conseil Consultatif des Etrangers, où il défend l'idée du droit de vote des étrangers aux élections communales. De son vivant, aucun autre roman n'est édité malgré ses démarches auprès de plusieurs éditeurs. Pronostiqué parkinsonien en 1978, il rédige au jour le jour son Journal d'un Parkinsonien. Décédé en 1991, il doit à la ténacité de sa veuve Marie-Louise d'être aujourd'hui publié plus largement. La Légion du Sous-Sol a été rééditée dans la collection Espace Nord, chez Labor en 2005, tandis que les éditions Memogrames ont pris l'initiative de publier quatre oeuvres inédites : Fils de Houilleur (un roman très autobiographique), La Babel des Ténèbres (roman où se côtoient au fond d'une mine impitoyable et éprouvante Wallons et Flamands, Allemands anciens prisonniers de guerre, Grecs, Yougoslaves, Baltes, Russes, Marocains, ... et beaucoup d'Italiens, puisque l'action se déroule au lendemain de la 2e guerre, quand la main-d'oeuvre afflue d'Italie), Le Baiser à la Morte (roman sentimental à connotation sociale, puisque l'héroïne est une hercheuse et son fiancé, un mineur) et Les Fils de la Louve, récit burlesque relatant les mésaventures d'un jeune Italien de Belgique, enrôlé dans l'armée de Mussolini, inspiré du vécu du frère cadet d'Eugène Mattiato et écrit dans les années 1970.

09/2010

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Littérature française

Les fils de la louve

Eugène Mattiato (1910-1991). Italien arrivé à Charleroi en 1924 et descendu à la mine pour ses quatorze ans, il suit les cours du soir afin de s'émanciper. Militant syndical déjà lors de la grève des mineurs en 1932, il rédige alors des articles dans divers périodiques ouvriers. Durant la Seconde Guerre, il entre en résistance et diffuse la presse clandestine. Il se met également à écrire des nouvelles, romans et pièces de théâtre, le plus souvent d'inspiration autobiographique et socialement engagés. Son roman La Légion du Sous-Sol est primé en 1958 et connaît un immense succès. Mattiato y dénonce les conditions de travail déplorables et les mesures de sécurité insuffisantes des charbonnages belges. Le drame du Bois du Cazier, le 8 août 1956, est encore dans tous les esprits... Pamphlet peu apprécié par les milieux patronaux, son roman lui vaut d'être licencié du charbonnage où il travaillait. La Ligue des Familles le recrute alors comme secrétaire permanent à Charleroi. II collabore à divers journaux (L'Action, Sole d'Italia, La Lotta sindacale, Le Ligueur, Le Peuple,...), milite dans le mouvement laïque (il est notamment conseiller laïque auprès des hôpitaux civils de Charleroi), donne des cours d'italien et d'allemand au Cercle polyglotte, s'implique dans diverses associations culturelles et siège au Conseil Consultatif des Etrangers, où il défend l'idée du droit de vote des étrangers aux élections communales. De son vivant, aucun autre roman n'est édité malgré ses démarches auprès de plusieurs éditeurs. Pronostiqué parkinsonien en 1978, il rédige au jour le jour son Journal d'un Parkinsonien. Décédé en 1991, il doit à la ténacité de sa veuve Marie-Louise d'être aujourd'hui publié plus largement. La Légion du Sous-Sol a été rééditée dans la collection Espace Nord, chez Labor en 2005, tandis que les éditions Memogrames ont pris l'initiative de publier quatre oeuvres inédites : Fils de Houilleur (un roman très autobiographique), La Babel des Ténèbres (roman où se côtoient au fond d'une mine impitoyable et éprouvante Wallons et Flamands, Allemands anciens prisonniers de guerre, Grecs, Yougoslaves, Baltes, Russes, Marocains, ... et beaucoup d'Italiens, puisque l'action se déroule au lendemain de la 2e guerre, quand la main-d'oeuvre afflue d'Italie), Le Baiser à la Morte (roman sentimental à connotation sociale, puisque l'héroïne est une hercheuse et son fiancé, un mineur) et Les Fils de la Louve, récit burlesque relatant les mésaventures d'un jeune Italien de Belgique, enrôlé dans l'armée de Mussolini, inspiré du vécu du frère cadet d'Eugène Mattiato et écrit dans les années 1970.

09/2010

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Informatique

Réseaux informatiques. Notions fondamentales (protocoles, architectures, réseaux sans fil, virtualisation, sécurité, IPv6...), 8e édition

Ce livre sur les réseaux s'adresse aussi bien aux personnes désireuses de comprendre les réseaux informatiques et les systèmes d'exploitation, qu'aux informaticiens plus expérimentés souhaitant renforcer et mettre à jour leurs connaissances. Le lecteur identifie les contextes d'accès aux réseaux d'aujourd'hui grâce notamment à des illustrations détaillant clairement les composants et technologies mis en jeu. De nombreux exemples reposant sur une approche client/serveur lui permettent de passer en revue les systèmes d'exploitation les plus courants, ainsi que les matériels associés. La tolérance de panne et le stockage sont également détaillés avec les différentes typologies de disque ainsi que les notions telles que NAS, SAN, zoning, Fibre Channel, FCoE ou encore iSCSI. Les protocoles de réplication entre baies sont également décrits ainsi que le fonctionnement de la déduplication pour les sauvegardes et le principe des WAAS. Une synthèse sur la virtualisation est proposée permettant au lecteur de bien comprendre les enjeux, les avantages et inconvénients apportés par les différentes solutions du marché. Avec une approche pragmatique, l'auteur permet ensuite au lecteur de mieux comprendre le modèle OSI en couches réseau de référence. Puis, de manière exhaustive, les principes de base sont présentés (normes, architectures courantes, câblages, codage des données, topologie, réseaux sans fil, interconnexions de réseaux...) puis les différents protocoles qui comptent dans les réseaux informatiques (PXE, WOL, Ethernet, Wi-Fi, Bluetooth, ADSL, WiMax, téléphonie 2G à 5G...) sont déclinés d'un point de vue opérationnel sans noyer le lecteur dans un discours trop théorique. Un panorama des objets connectés IoT est également proposé. Les couches basses sont décrites de façon détaillée en proposant de nombreuses illustrations sur la connectique et les matériels utilisés (codage, signaux, connectique coaxiale, cuivre, fibre). La configuration réseau est examinée pour Windows, Linux, MacOS, iOS et Android. Les méthodes d'accès au support CSMA/CA, CSMA/CD ainsi que le jeton passant sont expliqués. D'un point de vue réseau, les équipements agissant au niveau des différentes couches OSI sont examinés : répéteur, pont, routeur, passerelle. L'algorithme du Spanning Tree ainsi que le fonctionnement des VLANs sont expliqués au travers d'exemples détaillés. Le fonctionnement de VSS et les protocoles liés au routage (RIP, OSPF, BGP, HSRP) sont passés en revue. Des exemples de configuration sont proposés au travers de Packet Tracer et les technologies FDDI, ATM, SONET et autres relais de trames sont également étudiés. Les protocoles TCP/IP sont présentés en détail, en particulier la décomposition en sous-réseaux en IPv4, ainsi qu'une approche complète de l'adressage IPv6 (dont la voix sur IP). Les services réseau tels que DHCP, DNS, NTP ou SNMP sont également décrits. Un chapitre traite des principes de base de la sécurité face aux menaces qui pèsent sur un réseau en proposant de nombreux liens vers des sites gratuits d'investigation. En annexe est fournie une liste des acronymes les plus significatifs dans le monde des réseaux informatiques.

11/2019

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Littérature française

Continents

Le peuple des magiciens est attaqué par les hommes, les animaux et les éléments réunis... L'histoire se passe au temps des mythes et des légendes. Quatre peuples vivent chacun sur leur continent sans jamais se mélanger. On y trouve les hommes, les magiciens, les animaux et les éléments. Sur chaque terre, un roi gouverne les habitants. Un objet de pouvoir est attribué aux souverains. Angor voulut mettre fin à ses jours. Une avalanche le stoppa dans sa démarche et il découvrit par hasard le puissant et légendaire grimoire de la vie. Son sentiment de désespoir se transforma en haine contre les quatre peuples. Le livre magique lui procura un immense pouvoir mais seul il ne pourrait pas faire de grandes choses. Il choisit alors de former une armée en décidant de corrompre les hommes dans le but de devenir l'unique maiître des continents. Dix ans plus tard... Alors que le jeune magicien Aljéran est en train de chasser, il entend des cris provenant de son village. Il découvre que ses semblables sont attaqués par les hommes, les animaux et les éléments réunis... Plongez dans le premier volet d'une saga fantasy passionnante et découvrez le monde au temps des mythes et des légendes !EXTRAIT- Bon.Vous êtes prêts ? demande Tévic. - A-t-on le choix ? demande Snooky. Vas-y aide nous. Tévic entre dans l'eau. Il se concentre et arrive à former une grosse bulle d'eau. - Allez-y les amis, entrez à l'intérieur. Snooky et Zica ont très peur et n'osent pas s'y aventurer. - Dépêchez-vous, je ne tiendrai pas longtemps comme ça. - Tu es sûr que ta bulle tiendra ? demande Snooky. - Je vais faire le maximum pour qu'elle reste intacte le plus longtemps possible. - Bon, beh c'est parti. dit le singe peu rassuré. Les deux amis entrent dans la bulle. Tévic les emmène sous l'eau. Il arrive à faire déplacer ses amis sans trop de difficultés. Le courant bouscule la bulle dans tous les sens. Tévic fait de son mieux pour la stabiliser. Snooky et Zica sont chahutés de gauche à droite mais ils tiennent bon. - Je dois tenir encore un peu, nous y sommes presque. - Vas-y, tu peux le faire, continue comme ça !!! Il ne reste que quelques mètres avant de sortir de l'eau quand la fusion de Tévic cesse brutalement. La fusion avec un élément de l'eau est très difficile et de courte durée. Le jeune magicien reprend son apparence normale. Il est entraîné par le courant. A PROPOS DE L'AUTEURAuteur gardois, Alexandre Benavente s'est inspiré de sa grande culture cinématographique pour écrire ce roman. Il a trouvé son inspiration dans des grands classiques tels que Harry Potter, Le seigneur des anneaux, Le Hobbit... Mais Continents reste une oeuvre unique, tout droit inspirée de sa propre imagination...

06/2018

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Ecrits sur l'art

Histoires vraies. Edition bilingue français-anglais

Histoires vraies 320 pages Bilingue français-anglais 250 reproductions Format : 22 x 15 cm Broché Textes : Sarah Ihler-Meyer, Frank Lamy, Nicolas Surlapierre Graphisme : Paulin Barthe Editions du MAC VAL ISBN : 978-2-900450-15-4 Office : 7 avril 2023 25 euros L'exposition "Histoires vraies" réunit les oeuvres d'une quarantaine d'artistes de générations diverses. Poursuivant les recherches, autour de la construction du Sujet, développées dans les expositions temporaires depuis 2005, "Histoires vraies" prend la suite de "Lignes de vies (une exposition de légendes)" (2019) qui explorait les passages poreux entre art et autobiographie, entre réel et fictions. "Histoires vraies" prolonge cette déambulation dans des territoires fictionnels en s'attachant, cette fois, moins aux effets d'aller-retour entre l'art et le monde, mais en proposant des approches parallèles de la Réalité. Ce nouveau volet réaffirme l'idée selon laquelle tout est fiction, le réel étant superposition, feuilletage, tissé d'histoires diverses et variées. Les entités artistiques réunies dans "Histoires vraies" ont en commun de recourir à des dispositifs, stratégies et postures fictionnelles qui, néanmoins, s'ancrent dans des tentatives de description du monde, teintées, notamment, de narration spéculative et de regards documentaires. Ca invente, ça raconte, ça imagine. Alter ego, personnages sont légion. Elles et ils effeuillent les couches des apparences pour mettre à jour d'autres narrations, pour faire émerger d'autres récits, pour réfléchir au mieux le réel. Réel qu'il ne s'agit en rien de fuir, bien au contraire. S'y planter pleinement, s'y ancrer tout en le contournant. "Histoires vraies" ... Un titre pour le moins paradoxal. Qu'en est-il de la vérité ? De la véracité ? Doit-on croire ce que les artistes nous racontent ? Le réel existe-t-il en dehors de sa formulation ? (Se) raconter des histoires : ce besoin immémorial de storytelling, pour comprendre, articuler, réfléchir le monde, résonne tout particulièrement à l'heure de la postvérité et autres avatars peuplant les métavers. Les réseaux sont emplis de ce que l'on nomme symptomatiquement "Réels" , "Stories" ... Décidément, tout est histoires. La publication qui accompagne l'exposition a une portée exhaustive. Chacun des artistes se voit consacré un cahier de 8 pages mêlant images et contribution originale de la critique d'art Sarah Ihler-Meyer. Complété par des contributions du directeur du MAC VAL et du commissaire de l'exposition, le catalogue documentera ainsi toutes les oeuvres présentées dans l'exposition, irradiant l'ensemble de la production des artistes. Exposition au MAC VAL : 4 février-17 septembre 2023 Avec les oeuvres de Aletheia, Alexis Foiny, Alice Brygo, Anaïs-Tohé Commaret, Anne Brégeaut, Anne-James Chaton, Aurélie Ferruel et Florentine Guédon, Aurélien Mauplot, collectif 1. 0. 3, Esther Ferrer, Etienne Charry, Farès Hadj-Sadok, Hippolyte Hentgen, Jean-Charles de Quillacq, Jordan Roger, Katia Kameli, Kenny Dunkan, Kent Monkman, Laura Bottereau & Marine Fiquet, Marie Losier, Mary Sibande, Mehryl Levisse, Olivier Nottellet, Pejvak, Regine Kolle, Romain Kronenberg, Sam Moore, Sebastien Loghman, Suzanne Husky, SMITH, Sylvie Ruaulx, Véronique Hubert, Vincent Volkart, Virginie Barré, Yan Tomaszewski, Youri Johnson.

04/2023

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Policiers

La faiseuse d'anges

Pâques 1974. Sur l'île de Valö, aux abords de Fjällbacka, une famille disparaît sans laisser de traces. La table du dîner est soigneusement dressée, mais tous se sont volatilisés, à l'exception de la fillette d'un an et demi, Ebba. Sont-ils victimes d'un crime ou sont-ils tous partis de leur plein gré ? L'énigme ne sera jamais résolue. Des années plus tard, Ebba revient sur l'île et s'installe dans la maison familiale avec son mari. Les vieux secrets de la propriété ne vont pas tarder à ressurgir... Pâques 1974, la police reçoit un appel d'urgence provenant du pensionnat de garçons de l'île de Valö, aux abords de Fjällbacka. A l'arrivée des forces de l'ordre, l'endroit est désert. Seule la petite Ebba, âgée d'un an et demi, déambule en pleurs dans la maison abandonnée. La table de la salle à manger est soigneusement dressée pour le repas de Pâques, mais les habitants se sont comme volatilisés. La plupart des élèves sont rentrés chez eux pour les vacances et on apprend que les quelques garçons restés sur place sont allés faire une partie de pêche. Ce qui est arrivé à la famille de la petite fille restera un mystère. Sa mère, son père, sa grande sœur et son grand frère ne seront jamais retrouvés. Placée en famille d'accueil, ce n'est que trente ans plus tard qu'Ebba retourne sur l'île, accompagnée de son mari Marten. Tous les deux viennent de perdre leur fils de trois ans et c'est pour essayer de surmonter leur deuil qu'ils décident de tout quitter pour reconstruire leur vie ailleurs. Ils prévoient de restaurer le vieux pensionnat que le père d'Ebba dirigeait d'une main de fer pour ouvrir une maison d'hôte. Anna, la sœur d'Erica qui s'est lancée dans la décoration intérieure, va venir leur prêter main-forte pour la rénovation. Mais à peine ont-ils le temps de s'installer qu'ils sont victimes d'une tentative d'incendie criminel. Et lorsqu'ils commencent à ôter le plancher de la salle à manger, ils découvrent du sang coagulé en-dessous. C'est le début d'une série d'événements troublants qui semblent vouloir leur rappeler que ce n'est pas dans l'oubli qu'on trouve le salut. De son côté, Erica s'était depuis longtemps déjà intéressée à l'affaire de la mystérieuse disparition. Ces piqûres de rappel inquiétantes sont l'occasion pour elle de se replonger dans le dossier. Elle va bientôt se rendre compte que ce qui s'est passé trente ans plus tôt est bien plus complexe qu'elle n'aurait pu l'imaginer. Tout aurait commencé avec une faiseuse d'anges... Dans ce huitième volet de la série qui lui est consacrée, Erica sera confrontée à des secrets familiaux qui risquent in fine de coûter la vie à l'une des personnes les plus importantes de son entourage. Avec La Faiseuse d'anges, Camilla Läckberg prouve une fois de plus qu'elle n'a pas volé son surnom de reine du polar.

06/2014

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Critique littéraire

Oeuvres morales. Tome 4, Traités 17-19, Conduites méritoires des femmes ; Etiologies romaines ; Etiologies grecques ; Paralleles mineurs, Edition bilingue français-grec ancien

Etiologies Romaines : exemples de questions traitées (113 en tout) 1. Pourquoi imposent-ils à la mariée un contact avec du feu et de l'eau ? 2. Pourquoi dans les mariages allument-ils, ni plus ni moins, cinq flambeaux auxquels ils donnent le nom de cierges ? 3. Pourquoi, bien qu'il y ait à Rome beaucoup de temples d'Artémis, est-ce seulement dans celui qui se situe dans le passage appelé Patricius que les hommes n'entrent pas ? 4. Pourquoi, alors qu'aux autres sanctuaires d'Artémis sont clouées comme il convient des cornes de biches, ce sont, à celui du mont Aventin, des cornes de vaches ? 5. Pourquoi ce dont on a faussement annoncé la mort en terre étrangère, au lieu, dans le cas précis d'un retour, de les recevoir à la porte, monte-t-on sur les tuiles du toit pour les faire descendre à l'intérieur ? 6. Pourquoi les femmes donnent-elles à leurs parents des baisers sur la bouche ? 7. Pourquoi est-il défendu pour un mari d'accepter un don de son épouse et pour une épouse de son mari ? 8. Pourquoi est-il défendu aux Romains d'accepter d'un gendre et d'un beau-père un don ? 9. Pourquoi, à leur retour, que ce soit des champs ou de l'étranger, dès lors qu'ils ont une épouse chez eux, se font-ils précéder par quelqu'un pour lui faire voir qu'ils sont là ? 10. Pourquoi, lorsqu'ils se prosternent devant les dieux, se couvrent-ils la tête, tandis que, lorsqu'ils rencontrent des hommes dignes de considération, ils se découvrent si précisément ils se trouvent avoir leur toge sur la tête ? 11. Pourquoi sacrifient-ils à Chronos sans se couvrir la tête ? 12. Pourquoi considèrent-ils Chronos comme le père de la vérité ? 13. Pourquoi sacrifient-ils aussi au dieu qu'ils appellent Honor la tête découverte ? On peut interpréter Honor au sens de réputation ou d'honneur 14. Pourquoi est-ce la tête complètement couverte que les fils portent en terre leurs parents, tandis que les filles le font à tête nue et les cheveux dénoués ? 15. Pourquoi, alors qu'ils considèrent comme un dieu Terminus pour lequel ils célèbrent les Terminalia, ne lui sacrifient-ils aucun animal ? Etiologies Grecques : exemples de questions traitées (59 en tout) 1. Qui sont les pieds poudreux et les directeurs d'Epidaure ? 2. Qui est celle, à Cymé, qui monte un âne ? 3. Qui est Soles, Celle qui allume le feu ? 4. Qui sont, à Cnide, les hommes de la mémoire et qui est le collecteur ? 5. Qui sont les bons en Arcadie et à Lacédémone ?6. Qui est le trieur d'orge à Opunte ? 7. Quels sont les nuages cargos ?8. Qui est pour les Béotiens l'occupant proximal ?9. Qui est le consacrant à Delphes et pourquoi appellent-ils Bysios un de leurs mois ?10. Qu'est-ce que le rescapé du petit bétail ? 11. Qui sont les repoussés à coups de fronde ? 12. Qui était la Charila de Delphes ? 13. Qu'est-ce que la viande de clochard chez les A ? niames ? 14. Qui sont, à Ithaque, les Cliada ? et qu'est-ce que le consommable ? 15. Qu'est-ce que la chienne ligneuse chez les Locriens ?

07/2002

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Beaux arts

Magritte tout en papier. Collages, dessins, gouaches

L'oeuvre de Magritte est internationalement reconnue comme un des moments essentiels de l'art du XXe siècle. De nombreuses rétrospectives et plusieurs monographies lui ont été consacrées à travers le monde ces quinze dernières années. Mais jamais jusqu'ici on n'avait étudié une facette peu connue de son oeuvre à savoir : les gouaches, dessins, lettres et croquis. Or l'oeuvre sur papier, chez Magritte, constitue une plongée originale dans le laboratoire d'une pensée subversive. Fruit d'un travail de recherche réalisé au sein du Centre de Recherche René Magritte de l'Université libre de Bruxelles, l'ouvrage doublé d'une exposition à la fondation Maillol à Paris puis au Boijmans Museum de Rotterdam, présentera lettres, croquis, esquisses sur papier, dessins préparatoires, études à la gouache, préparations mises au carré, gouaches tirées de peintures, collages et objets peints. En même temps qu'une réelle rétrospective de l'oeuvre à travers ces mediums - premières pensées ou transcriptions de ses images désormais classiques - cet ouvrage permet de mettre en évidence plusieurs aspects méconnus de la création chez Magritte. D'abord une pensée en forme de collage. Procédé essentiel de la culture moderniste, au coeur de la démarche magritienne, le collage introduit une rupture dans le principe même de la représentation. Il en a radicalement transformé le langage. On touche ici un élément essentiel de la poétique surréaliste. Le dessin ensuite s'impose comme écriture de la pensée. Ce volet couvre l'ensemble de l'oeuvre. Des esquisses aux croquis introduits dans les lettres, Magritte a construit l'image tout en testant l'idée selon un travail qui fait de tout dessin un récit en action. Il s'agit de recomposer le processus créateur de l'artiste en montrant comment il a joué des supports et des techniques. De la lettre à l'image, le laboratoire de l'oeuvre se compose à l'instar d'une pensée en perpétuel mouvement. L'activité de copies, variante et dérivés, constitue un autre chapitre dans lequel on voit que la gouache a toujours eu pour Magritte une valeur promotionnelle. On s'en rendra compte en partant des travaux publicitaires du peintre réalisés dans les années 20. Rassemblés ici, ils introduisent les copies qui ont été réalisées en gouache à des fins commerciales. Par ce biais, Magritte brise la valeur unique de l'oeuvre sans pour autant que cette dernière perde son aura. La gouache permet de renoncer au tableau comme pratique conventionnelle. Désormais celui-ci vaut comme "idée poétique" vouée à être répétée, reprise, modulée, transformée par la gouache. Michel Draguet aborde ici ce jeu de variation auquel Magritte n'a cessé de se livrer avec liberté et ironie. Enfin, directement déduite des travaux publicitaires, la pratique de la gouache passe par une affirmation de la couleur comme lumière. Ce sens, Magritte l'a expérimenté dans une forme d'opposition à sa propre peinture à l'huile aux tonalités sombres et tragiques. La gouache a au contraire parti lié avec le soleil ; elle a aussi nourri la virulence de la période vache. La confrontation des deux séries rend compte d'horizons différents. De l'une à l'autre, deux valeurs chromatiques - postimpressionniste déduite de Renoir ou expressionniste et fauve - de la gouache influent Magritte dans sa recherche de redéfinition de l'imaginaire surréaliste. Toutes les gouaches ne sont pas que des variantes. Magritte a développé dans cette technique des oeuvres sans équivalents en peinture. La gouache apparaît ainsi comme un moyen d'expression en soi au même titre que certains dessins à la plume.

03/2006

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Poésie

Le Galaté au Bois. Edition bilingue français-italien

- Andrea Zanzotto : " Le Galaté au bois " (Il Galateo in bosco) Le titre, pour partie néologistique en français, emprunte au célèbre traité des règles de savoir-vivre de Monsignor Della casa, intitulé en italien Galateo, oppose culture (les règles sociales) et nature (bois touffu). Il s'agit du premier volet (1978) de la trilogie de la maturité du poète que le plus grand critique italien du siècle dernier, Gianfranco Contini a tenu à présenter. C'est aussi le seul recueil de cet ambitieux projet poétique à ne pas être aujourd'hui disponible en français. Les deux autres pans dudit triptyque, " Idiome " (1983) et " Phosphène "s (1986), sont tous deux présents en librairie. L'ouvrage prend pour thème un lieu défini, celui de la forêt du Montello situé au sud du bourg où le poète est né. Cette région s'avère particulièrement riche en sédiments historiques, échos, réseaux et figures. Là se dressent, par exemple, les ruines d'une grande abbaye où vécu Monsignor Della Casa, dans ces mêmes parages évolua la poétesse de la Renaissance Gaspara Stampa. Ce fut aussi un champ de bataille durant la première guerre mondiale et, de tout temps, un refuge pour les marginaux. Ces éléments, ici rapidement évoqués à titre indicatif, campent un sud et son histoire érodée reconduite à ses bribes surnageant dans l'histoire locale sous forme de fourmillantes historiettes, citations mémorables, épiphanies diverses. Cet enchevêtrement de temporalités dissemblables détermine un mélange stylistique familier aux lecteurs italiens : celui d'un plurilinguisme dont le Dante de la " Divine Comédie " est l'épigone. Autrement dit, la rencontre de styles diversifiés appartenant à des âges différents, tous dûment déhiérarchises dans une promiscuité généralisée mêlant mémoire littéraire, onomatopées, oralité : du sublime au trivial. Cet encyclopédisme langagier se révèle comme le juste rendu stylistique d'une histoire s'offrant tout à tour comme enfouissement et surrection, survivance et oubli, dont la faille périadriatique traversant de part en part la géographie concernée est aussi une métaphore seyante. Une syntaxe inattendue en résulte dans laquelle l'articulation est dévolue non au mot mais, le plus souvent, à des séquences verbales hétérogènes : accidenté, seul leurs heurts, chevauchements, juxtapositions, télescopages assoit le sens. L'histoire littéraire s'en trouve remaniée d'autant : paradoxalement, des styles distincts appartenant à des ères différentes finissent par y tenir un seul et même discours. Les styles mis en oeuvre sont ainsi arrachés à leur historicité pour vérifier la circulation du symbolique qu'ils viennent vérifier par-delà toute prétendue clôture : de langues en langages irréductibles. D'un italien d'une littérarité soutenue à un dialecte simplement parlé, par exemple. La critique italienne y a vu non seulement l'oeuvre maîtresse du poète de Vénétie mais également le chef-d'oeuvre le plus original de la poésie cisalpine du XXe siècle, qui en compte pourtant beaucoup d'autres. Au-delà, on peut tenir pareil recueil pour " généalogique " (dans une acception non nietzschéenne du terme) dans la mesure où prenant conscience du caractère suranné d'une tradition, l'européenne à travers l'italienne, ce recueil opère, idéalement et réellement, une synthèse de toutes les traditions précédentes, un peu comme Rabelais en son temps vis-à-vis de la tradition médiévale, et, cela, rien que pour donner un futur au genre poétique. Au reste, sa temporalité n'est-elle celle d'un futur antérieur (titre d'un célèbre poème de " Phosphènes " : " Futurs simples - ou antérieurs ") ? (Philippe Di Meo)

03/2023

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Littérature française

Le Vicomte de Bragelonne

Le volet central de la trilogie des Mousquetaires était intitulé Vingt ans après. Le Vicomte de Bragelonne est sous-titré "Dix ans plus tard". Alexandre Dumas est un romancier du temps. Du temps historique : l'un des sujets du roman, le principal peut-être, est la prise du pouvoir par Louis XIV et la consolidation de son règne personnel. La disgrâce de Fouquet et l'ascension de Colbert, sur lesquelles se greffe la romanesque affaire du Masque de fer, sont au coeur du livre. Du temps individuel aussi : les mousquetaires ont pris de l'âge. Dumas peint leur vieillissement et leurs déchirements. Car leurs routes divergent, et le "tous pour un" prononcé trente ans plus tôt n'est plus qu'un souvenir. Le romancier de l'avenir et du présent devient celui du passé et de la mémoire. "Ce que je cherche, surtout, ce que je regrette avant tout, ce que mon regard rétrospectif cherche dans le passé, c'est la société qui s'en va, qui s'évapore, qui disparaît". Le charme puissant qui émane de Bragelonne confirme que cette évaporation est un très grand sujet romanesque. Ce qui est vrai des sociétés l'est aussi des hommes : il ne fait pas bon vieillir. Les héros ne sont plus ce qu'ils étaient. Mais le souvenir de ce qu'ils furent nous rend sensibles à ce qu'ils deviennent. Aramis est désormais évêque de Vannes. Un secret découvert, celui du Masque de fer, fait de lui le général des jésuites, fonction dans laquelle il redouble d'intrigues. Il y survivra, ce qui n'est pas le cas de ses compagnons. Enrichi, entiché de noblesse, Porthos se laisse berner et entraîner par son prélat d'ami ; sa mort dans l'effondrement de la grotte de Locmaria - "Trop lourd ! " - est celle d'un titan. Athos, comte de La Fère, le plus âgé des quatre, jouit du bonheur d'être père puis meurt de la mort de son fils. Quant à d'Artagnan, resté mousquetaire, il a pris du galon, est devenu plus politique, mais songe parfois à tout quitter. Un boulet le renverse sous les murs d'une ville assiégée au moment où on lui apporte le bâton de maréchal de France. "Des quatre vaillants hommes dont nous avons conté l'histoire, il ne restait plus qu'un seul corps. Dieu avait repris les âmes". Et Bragelonne ? Le jeune Raoul, qui est le fils naturel d'Athos, tient le rôle-titre. Mais il arrive, dans les romans, que les amoureux soient fades. Mlle de La Vallière, dont le jeune homme est épris, est désirée en plus haut lieu ; la faveur du roi lui fait oublier l'amour de son ami d'enfance. La mort de Raoul, qui ressemble à un suicide, n'a pas la dimension mythologique de celle de Porthos. Disparaître dans une guerre lointaine, d'un point de vue romanesque, c'était sans doute simplement ce qu'il avait de mieux à faire. Mélancolique roman des générations, de l'échec et du souvenir, Le Vicomte de Bragelonne est l'un des grands livres du XIX ? siècle et le chef-d'oeuvre de Dumas. Non pas, comme on le dit souvent, son Temps retrouvé. Mais son Temps disparu.

11/2023

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Biographies

Charles de Foucauld, homme de science

Assassiné le 1er décembre 1916 alors qu'une insurrection de grande ampleur avait soulevé la majeure partie des populations du Sahara et du Sahel contre l'occupant français, Charles de Foucauld a inspiré dès avant sa mort les fabricants de littérature sulpicienne. Leur représentant le plus encombrant reste René Bazin, qui a publié en 1921 Charles de Foucauld, explorateur du Maroc, ermite au Sahara, monument de componctueuse et fate médiocrité dont Louis Massignon devait écrire dans une lettre du 16 septembre 1959 à Jean-François SixA : " Foucauld coule dans le gouffre de la bondieuserie S. A Sulpice. [... ] Il y a des jours où je regrette de n'avoir pas été réquisitionner pour sa "Vie" Louis Bertrand au lieu du mélibéen René Bazin. [... ] Il nous aurait épargné les bonbons de candi bénit de la rue de Sèvres. A " Le grand arabisant se faisait quelques illusions sur Louis Bertrand, si l'on en juge par un lamentable Saint Augustin publié en 1913. Quant à Jean-François Six, sirupeux et prolixe biographe de Foucauld, s'il a complaisamment rapporté la mise en garde de Massignon dans son Aventure de l'amour de Dieu (1993), il n'a pas su l'entendre. Le flot sulpicien ne s'est jamais tari jusqu'à aujourd'hui, charriant année après année des ouvrages qui ont épaissi plutôt qu'éclairci l'énigme d'une âme qu'on devine hantée par la mélancolie, la haine de soi, l'intransigeance et une sombre démesure. Quelques procureurs leur ont fait face, beaucoup moins nombreux mais pas plus respectueux des faits. On pouvait espérer que les choses changeraient une fois la béatification acquise, puisqu'il n'était dès lors plus besoin ni de défendre ni d'attaquer une cause désormais entendue, mais il n'en a rien été. La célébration du centenaire de sa mort a même transformé la cohorte des thuriféraires en une légion où le mélibéen a voisiné avec le savonarolesque. Plus récemment, les procureurs, jusque-là relativement discrets, ont vu leur zèle avivé par la vogue actuelle de déboulonnage de statues et la perspective de la canonisation prochaine de l'ermite de Tamanrasset. A en croire certains d'entre eux, Foucauld aurait été le " défenseur d'une guerre totale contre l'Allemagne lors de la Grande Guerre " ; pour d'autres, il aurait eu une " implication directe dans les opérations militaires coloniales contre les tribus rebellesA " et aurait été " l'auxiliaire incomparable " de Laperrine, commandant supérieur des territoires sahariens jusqu'en 1910. Il y a aussi ceux selon lesquels il aurait avancé des " idées en faveur d'une désorganisation des structures sociopolitiques touarèguesA ". Foucauld " défenseur de la guerre totale " ? Plaisante formule. Totale, la guerre l'était, et Foucauld ne pouvait qu'en prendre acte. Il est un fait qu'il envoyait des lettres exaltées à ses amis engagés sur le front, mais son exaltation restait épistolaire, car l'essentiel de son temps était consacré à la mise au net de ses travaux linguistiques. Ses journées de travail duraient souvent plus de onze heures, et le résultat en est une oeuvre dont il est difficile d'affirmer comme le font certains qu'elle est " indissociable de la conquête coloniale ". Car, dans les faits, elle s'en dissocie parfaitement. Ses lettres à ses amis sur le front, tout comme ses relations avec les officiers sahariens, font partie de l'époque et elles sont banales une fois remises dans leur contexte. En revanche, ses travaux linguistiques, c'est-à-dire, pour l'essentiel, les deux tomes de ses Poésies touarègues et les quatre tomes de son Dictionnaire touareg-français, sont encore une référence pour tous les spécialistes, y compris touaregs. C'est pour une bonne part à cette oeuvre qu'est consacrée le présent ouvrage. Quant à l'implication " directe " dans les opérations militaires, c'est une pure invention. Et les lettres à Laperrine ne justifient pas le qualificatif d'" auxiliaire incomparable " que Foucauld s'est vu décerner après leur parution. Surtout si l'on songe qu'elles datent d'un temps où Laperrine, revenu en France, n'avait plus aucune responsabilité au Sahara. L'ermite avait l'habitude d'informer ses amis officiers de la situation du Sahara, mais il n'était guère en cela qu'une sorte de gazetier dont les " renseignementsA ", qui mettaient plusieurs semaines à arriver à leurs destinataires, n'étaient ni exploitables ni d'un grand intérêt opérationnel. De plus, affirmer comme nous l'avons lu récemment que " ses renseignements fournis à l'armée coloniale ont influencé la stratégie de conquête du "pays touareg"A " est un anachronisme. Lorsque Foucauld atteint le pays touareg en février 1904, le chef et futur amenûkal Mûsa ag Amastan vient de signer un traité avec les militaires. En d'autres termes, la " conquête " était déjà chose faite avant même son arrivée sur place. Les seuls auxquels il est difficile de donner totalement tort sont ceux pour qui il aurait songé à désorganiser les structures sociopolitiques touarègues. Sauf à remarquer cependant, comme Paul Pandolfi le fait observer dans sa contribution, que les officiers qui seuls auraient été en mesure de procéder à cette réorganisation était d'un avis contraire, qui seul a prévalu. D'une manière générale, il n'avait guère d'influence sur ses amis militaires. Ainsi, le plan d'organisation de l'annexe du Tidikelt qu'il avait échafaudé est resté lettre morte, comme le remarque là encore Paul Pandolfi. De même, lorsque le sous-lieutenant Constant voulut donner suite aux propositions de Foucauld pour le réaménagement du fort Motylinski, il fut désavoué par son supérieur, le capitaine de La Roche, pour qui tout cela n'était qu'" hérésie tactique ". De même encore, la correspondance du lieutenant-colonel Meynier laisse deviner son scepticisme à propos de renseignements d'ailleurs très vagues transmis par Foucauld en août 1914. De toute façon, ni Foucauld ni ses supérieurs religieux n'avaient alors un quelconque pouvoir décisionnaire. Il ne pouvait que s'ouvrir de ses idées à ces intermédiaires, ces acteurs de terrain qu'étaient les officiers qui intervenaient alors dans l'Ahaggar. Mais, même dans les quelques cas où ces derniers relayèrent ses demandes, les autorités supérieures, tant à Alger qu'à Paris, y opposèrent une fin de non-recevoir. Voilà de quoi relativiser le rôle et l'influence politique de Foucauld. Voir en lui une sorte de maître à penser de la politique saharienne de la France et le lointain inspirateur de cette éphémère Organisation commune des régions sahariennes (OCRS) que la France créa en 1957 est manquer du sens des proportions. Pour ce qui est des idées coloniales, il les a assurément partagées. Mais ses avis tranchaient sur la bonne conscience alors de mise. C'est ainsi que, dans une lettre de 1912, il conseillait à Mûsa ag Amastan de faire apprendre le français aux siens, pour qu'ils " puissent, au bout d'un certain temps, jouir des mêmes droits que les Français, avoir les mêmes privilèges qu'eux, être représentés comme eux à la Chambre des députés, et être gouvernés en tout comme euxA ". Il ne concevait certes pas l'avenir des Touareg ailleurs que dans un ensemble français, mais au moins leur y assignait-il, à terme, celui de citoyens à part entière. En février 1956 encore, un président du Conseil s'est fait conspuer par les ultras d'Alger pour beaucoup moins que ça. Il écrivait aussi en cette même année 1912 : " Si, oublieux de l'amour du prochain commandé par Dieu, notre Père commun, et de la fraternité écrite sur tous nos murs, nous traitons ces peuples [colonisés] non en enfants, mais en matière d'exploitation, l'union que nous leur avons donnée se retournera contre nous et ils nous jetteront à la mer à la première difficulté européenne. A " Sans doute ne voit-il là dans les colonisés que des enfants, mais étaient-ils nombreux, en 1912, ceux qui considéraient que, même dans les colonies, la "fraternité écrite sur tous nos murs" ne devait pas rester un vain motA ? Que Foucauld ait été un homme de son temps, nul ne songe à le nier. Il est toujours utile de détailler ce trait du personnage, et les contributeurs du présent ouvrage, notamment Jean-Louis Marçot et Jacob Oliel, ne s'en sont pas faute. Mais en faire un " ultraA " de la colonisation est absurde. Foucauld avait pourtant suscité quelques authentiques travaux d'historiens, qui depuis deux ou trois décennies ont répandu de lui une image plus complexe et plus humaine que l'icône assez plate accréditée jusque-là par les tâcherons de l'hagiographie. De portées et d'inspirations très diverses, tous ces travaux s'accordent au moins à reconnaître que, quels que soient par ailleurs ses titres à l'admiration et même à la ferveur, quelles que soient également les réserves qu'ils puissent susciter aujourd'hui, cet homme dont l'oeuvre linguistique est utilisée aujourd'hui encore par tous les spécialistes aura été une figure majeure des études berbères. Parmi tous ces travaux, une place particulière doit être faite à ceux du regretté Antoine Chatelard. C'est pourquoi, avec l'aimable autorisation de la revue qui l'avait d'abord publié, nous avons choisi de republier ici (sous sa forme d'alors) un texte datant de 1995 et qu'on doit tenir pour fondateur puisque c'est le premier texte où le travail linguistique de Foucauld ait fait l'objet d'une étude proprement scientifique. Mentionnons également, du même Antoine Chatelard, La mort de Charles de Foucauld (2000) ouvrage où, d'une part, il s'efforçait de reconstituer les circonstances de la mort de Charles de Foucauld et où, d'autre part, il jetait une intéressante lumière sur la façon dont la légende de " Foucauld martyrA " avait pu se construire. Mentionnons aussi par ailleurs le livre sobre et remarquablement documenté de Pierre Sourisseau (Charles de Foucauld. Biographie, Paris, Salvator, 2016), dont on regrette seulement que les travaux linguistiques de Foucauld et ses interrelations avec les Touaregs n'y ont peut-être pas tout à fait la place qu'elles mériteraient. L'article d'Antoine Chatelard est suivi ici de deux textes où Dominique Casajus a tenté de le prolonger sur un ou deux points, tandis que, de son côté, Aurélia Dussere s'est attachée au travail de Foucauld comme explorateur du Maroc et que Marc Franconie propose un commentaire de quelques-uns des croquis qu'il a dressés au cours de son voyage d'exploration ainsi qu'un aperçu de son travail de météorologue. Le volume s'achève par deux contributions, dues à Emmanuel Alcaraz et à Dominique Casajus, qui entendent donner un aperçu de l'image, souvent infondée, que certains milieux se font aujourd'hui de Charles de Foucauld. L'étude historique du " casA " Foucauld doit se poursuivre, et le dossier présenté ici veut être une contribution à ce cette tâche. Et, en historiens que nous essayons d'être, notre rôle n'est pas de déboulonner des statues, ni, du reste, d'en édifier. Et l'image parfois floue que nous avons essayé de recomposer n'est ni tout à fait noire, ni tout à fait blanche.

10/2022

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Critique littéraire

Histoire de la poésie française. Tome 2, La poésie du XVIe siècle

Au début du XVIe siècle, le Moyen Age est encore présent : depuis Eustache Deschamps, les modèles varient peu. Au cours de cette première période, la poésie est soumise par Crétin, Jean Marot, Jean Bouchet et les autres rhétoriqueurs, à toutes les jongleries, à toutes les acrobaties. Paul Eluard saura considérer les recherches d'André de La Vigne, Jean Parmentier, le navigateur, introduit à la poésie du voyage. A la fête des fous, de grands bals sont donnés avec Pierre Gringore, modèle anachronique d'Hugo, Pont-Alais le bateleur, toute une cohorte de curieux, bohèmes, macaroniques, tandis qu'un novateur, Jean Lemaire de Belge, ouvre grand les portes d'avenir. Fidèle à leur art, Clément Marot apporte cependant une première révolution. Auprès du poète de cour cohabite un poète engagé, tourmenté, qui situe la poésie au plus haut niveau. Humaniste, premier renaissant, il est l'homme du combat. Tandis que les princes (François 1er, Marguerite de Navarre) se mettent à l'école des poètes, dans l'entourage de Marot des disciples apparaissent : Saint-Gelais, Eustorg de Beaulieu, tout un fourmillement duquel émerge un " invité de marque ", François Rabelais. A Lyon la savante, capitale de la Renaissance, les poètes sont maîtres du savoir : néo-latins, français comme Maurice Scève qui édifie La Délie, joyau éclatant du pétrarquisme et du platonicisme, le Microcosme, modèle de poème encyclopédique, comme Louise Labé qui unit culture et passion, souffrance et sensualité, comme Pernette du Guillet, feu sous la cendre, comme Etienne Dolet, poète et martyr, le curieux Claude de Taillemont et son système orthographique, grand rêve renaissant, plus que jamais actuel. Après la révolution pacifique de Marot, celle doctrinale de Du Bellay et de Ronsard. Manifestes, écrits théoriques, rejet du Moyen Age, propagandes. Ces théoriciens sont des créateurs : Ronsard, souvent victime d'un enseignement limité, parcourt tous les champs de la poésie, non seulement dans les Odes et les Amours ô combien admirables mais aussi dans les Hymnes, les vers de militant national ou de chercheur scientifique ; Du Bellay, auto-analyste, auteur d'un livre de bord poétique, malheureux, révolté, romantique. Les autres astres, étonnants à des titres divers, dépassent l'idée limitée laissée par les anthologies : Baïf, Jodelle, Belleau nous surprennent ; il faut aussi agrandir la constellation, visiter Magny, Tahureau, Passerat, La Péruse, La Taille, nous arrêter à Jacques Peletier, le poète de Science. Sous des signes précieux ou baroques, se dégagent Desportes et Bertaut, cent ronsardisants, quand arrive, de plume et d'épée, Agrippa d'Aubigné. En ces temps de guerres de religions, les protestants ont un apport poétique prodigieux. Les Tragiques forment, puissantes, véhémentes, tumultueuses, un des plus grands poèmes français. Puis, Du Bartas convie la poésie aux fêtes baroques ; en proie aux objets du monde, il recense, il encense, il anime la nature dans une profusion de gestes, de sons, de couleurs. Science et poésie mariées. On visite quelques " grotesques ", quelques amis des forêts, des " singuliers ", d'Antoine Arena et Alione d'Asti à Marc de Papillon, dit " le capitaine Lasphrise " , ou à Etienne Tabourot, seigneur des Accords, tandis que des poètes rimaillent autour d'une puce, que les Occitans tentent leur survie. A la charnière de deux siècles se prépare la révolution malherbienne. Sponde, Chassignet, Béroalde de Verville, La Ceppède ont épuré la poésie sans rien lui ôter de ses pouvoirs, de sa chaleur. Malherbe, présent, prépare sa réforme. Il faudra tourner la page. Nous aurons visité la poésie du siècle le plus conquérant, le plus ardent, le plus intelligent, le plus divers. La poésie fut prête pour répondre à toutes les exigences. On y fut voluptueux et courageux, courtisan et soldat, pédant et adepte de vraie science, gourmand de mots et respectueux du langage, enfin, par-delà les artifices, en accord avec la nature. Le recours aux œuvres citées ici conduira le lecteur à n'en plus finir de boire à la coupe renaissante : elle est inépuisable !

11/1979

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Littérature étrangère

Aristonomia

Aristonomia est le premier volet de la trilogie Album de famille, sorte de récit du XXe siècle russe au travers du prisme du destin d'une famille. Le premier volume est consacré aux années 1910, à la révolution et la guerre civile. Le second, aux années 1920 et le dernier aux années 1930. Mais Boris Akounine revendique également avec Aristonomia une entreprise littéraire expérimentale visant la synergie des deux vocations de l'écrivain : le dramaturge et l'érudit. Non pas un " projet commercial ", mais, dit-il, son " oeuvre la plus personnelle ", en gestation depuis son adolescence. D'affinité stendhalienne, cette oeuvre l'est d'autant plus qu'elle met en récit un Julien Sorel de la Russie du début du XXe siècle. Anton Kloboukov, personnage central écartelé entre les deux moitiés contradictoires de la nation : la rouge et la blanche, comme en écho à d'autres romans russes majeurs tels que Le Don paisible de Mikhaïl Cholokhov ou Le Docteur Jivago de Boris Pasternak. Avec, en filigrane, la quête philosophique d'un principe sublimatoire de la personnalité que le romancier-philosophe désigne par le terme d'aristonomie. Le roman s'ouvre à Petrograd, peu avant la chute de Nicolas II, pendant la révolution de février 1917. Le destin d'Anton Kloboukov, jeune étudiant en droit, fils d'un grand professeur, sera influencé par la rencontre avec deux anciens étudiants de son père : Pankrat Rogachov, bolchevique engagé, idéaliste, qui occupera des fonctions importantes dans la Tcheka, la police secrète de Dzerjinsky, et Piotr Berdichev, partisan de la cause blanche, fidèle au baron Wrangel, le dernier espoir des anticommunistes. Après la mort de ses parents, Anon vit une brève aventure avec Pacha, l'ancienne servante familiale. Mais leur relation passionnée s'achève lorsque, rentré après plusieurs semaines en prison, Anton est invité par elle à vivre dans un ménage à trois avec un de ses camarades bolcheviques. Il quitte la maison, cherche un emploi de gardien de nuit dans une maison aisée, mais il est soupçonné d'être un agent bolchevique. Avec l'aide de Berdyshev, vieil ami de la famille, Anton s'échappe en Finlande, passe par l'Allemagne et finit en Suisse. Il trouve du travail dans un hôpital à Zurich et gagne la confiance d'un chirurgien particulièrement talentueux qui le persuade de suivre une formation d'anesthésiste. Il tombe amoureux de Victoria, la compagne d'un jeune homme riche gravement malade, Laurence. Mais cette dernière l'éconduit. Il décide alors de rentrer, rongé par un sentiment de culpabilité. Il arrive à Sébastopol, au moment où l'Armée blanche est en retraite en Crimée et il y retrouve ses anciens amis. A leur contact, les convictions d'Anton vacillent et il finit par admettre que la force est parfois nécessaire et que les blancs auraient du mal à tenir tête aux rouges. Prisonnier des Polonais, il aidera un Cosaque rouge, grâce aux connaissances médicales acquises à Zurich. " C'est le moment le plus important dans ma vie ", pense Anton. La scène, très émouvante, n'est pas sans rappeler Platon Karataev et Pierre Bezoukhov dans Guerre et Paix, de Tolstoï. Peu de temps après, il assiste impuissant à un pogrome. Le roman s'achève sur une note de désespoir : Anton envisage une vie solitaire afin de se consacrer à rendre compte de ces événements tragiques. La construction du roman est particulièrement intéressante. Chaque partie " romanesque " (le roman d'Anton) est suivie d'une sorte de didascalie comprenant le point de vue de l'aristonome, sorte de pensée de l'" homme parfait " ; et le lecteur peut aisément faire lien avec Anton, le personnage central. C'est le moment où auteur et personnage ne font plus qu'un. Original, inattendu, risqué, le syncrétisme littéraire porté par l'auteur mérite à nos yeux de connaître un prolongement en version française.

09/2017

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Science-fiction

Les Maitres de l'orage - Tome 2. Le Vertige du Rhombus

70 ans séparent les faits décrits dans ce deuxième tome des Maitres de l'orage. Les récentes découvertes pourraient éclairer les zones d'ombres qui entourent les aventures de Marwen sur l'Ile Verte... Mars 1942. Anne et James de Tréharec quittent Paris sous les bombardements pour se réfugier sur l'Ile Verte, siège ancestral de leur famille. Mais l'île est occupée par les Allemands, et d'étranges disparitions alimentent les pires interprétations. Pour retrouver les disparus, Anne, James et Marwen devront affronter l'abominable Rhombus. En 2012, Arnaud de Tréharec, en vacances dans le château familial de l'Ile Verte, fait la rencontre d'un jeune Allemand, Sieg, avec qui il se lie immédiatement d'amitié. Alors que de terrifiants phénomènes naturels se déchaînent sur l'île, la découverte d'un vieux cahier et de lettres jamais postées vont propulser les deux garçons au centre d'événements dramatiques, fruits de ceux qu'ont vécus Anne et Marwen cinquante ans plus tôt... Entre passé et présent, découvez sans plus attendre le deuxième volet de la saga Les maitres de l'orage dans lequel la jeune génération va devoir faire face aux événements dramatiques du passé. EXTRAIT ¿ Mais c'est quoi ce truc ? s'exclama Arnaud. Il venait d'extirper d'une gangue de boue la chose sur laquelle il avait trébuché. Il la faisait passer d'une main à l'autre en l'observant sous toutes les coutures. On aurait dit un morceau de bois terni qui avait vaguement la forme d'une petite toupie pour enfants. Arnaud avait marché sur l'extrémité pointue et, bien que son pied ne soit pas blessé, une douleur extrême l'avait terrassé. Il avança son doigt vers l'extrémité en pointe et à peine l'eût-il touchée qu'une décharge électrique lui fit lâcher l'objet et pousser un cri de douleur. ¿ C'est du délire ce truc ? Depuis quand le bois est-il devenu conducteur d'électricité ? Les sourcils froncés, il entreprit de gratter l'objet avec une pierre. Y avait-il du métal là-dessous ? Malgré ses efforts renouvelés le bois était étonnamment résistant et la pierre ne l'entamait pas. Pourtant, malgré sa solidité, on voyait bien qu'il avait été endommagé et que sa base à l'origine était attachée à autre chose. Arnaud fouilla la poche de son short et en sortit un mouchoir. Il le secoua pour l'ouvrir et y déposa l'objet étrange avec soin. En faisant attention à ne pas toucher son bout pointu, il l'enveloppa du mieux qu'il put puis le fourra dans sa poche, la pointe "électrique" orientée vers l'ouverture. Il se releva, les genoux et les coudes maculés de boue. Il ne sentait ni les bleus ni les égratignures. Il ne remarquait ni le vent qui se levait, ni les grondements de l'orage tout proche. Les pieds nus dans l'herbe mouillée, les cheveux balayés par le vent, il souriait. CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE Entre l'Histoire, l'aventure, la science et les légendes, sans oublier le tumulte des émotions, je vous conseille vivement cette lecture pour découvrir le vertige du Rhombus... - Dubruit dans les oreilles A PROPOS DE L'AUTEUR Véronique David-Martin est d'origine bretonne mais vit en Grande-Bretagne depuis une trentaine d'années. Docteure en littérature comparée, lectrice vorace depuis sa plus tendre enfance, elle se nourrit d'histoires, de mythes universels et de légendes celtiques, ainsi que de récits de famille sur la Seconde Guerre mondiale, intérêts qui l'ont évidemment inspirée dans l'écriture des Maîtres de l'orage.

05/2019

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Rock

Iggy Pop and The Stooges

Un beau livre présentant l'ensemble de la discographie des Stooges, groupe culte et père du punk, et de son leader Iggy Pop au cours d'une carrière solo légendaire. Un histoire profondèment rock'n'roll. Iggy Pop est l'incarnation du Wild Man Of Rock'N'Roll. Torse nu, musculeux, son corps se déforme sous la férocité de la performance, qu'il veut toujours ultime. Son oeuvre commence avec les Stooges en 1967 après quelques balbutiements garage. Avec les frères Asheton, Ron et Scott, Il viole tous les codes du rock de l'époque avec leurs deux premiers albums, The Stooges en 1969 et Fun House en 1970. Les Stooges engendre une musique dont la vibration physique est la transcription sonore de la violence urbaine de la ville industrielle de Detroit. Trop radicaux, trop en avance, les Stooges se séparent une première fois en 1971, avant de se réincarner en 1972 grâce à l'aide de David Bowie. Iggy And The Stooges publient le dernier volet du tryptique historique : Raw Power en 1973. La carrière des Stooges se terminent dans la poudre, la misère et l'alcool en 1974 après une tournée des plus cahotiques. Oublié de tous, Iggy Pop ne sait pas que la musique de son groupe est en train de devenir l'un des piliers majeurs d'une nouvelle génération appelée Punk qui surgira dès 1976. Une petite communauté de passionnés français, journalistes, disquaires, et fans, va alimenter la flamme du mythe Stooges et Iggy Pop jusqu'à son grand retour en 1977, encore une fois grâce à David Bowie. C'est le début d'une carrière solo riche de dix-neuf albums studio, balayant de vastes territoires musicaux : new-wave, hard-rock, blues-rock, electro-rock, et même chanson française. Iggy Pop s'essaie à de nombreuses expériences sonores tout en gardant une éthique rock inflexible. C'est que l'homme est devenu une figure de l'histoire du rock, presque un personnage de bande dessinée que l'on retrouve aussi au cinéma ou dans des publicités où il n'hésite pas à se parodier lui-même. Toutefois, sa légende comme son coeur a toujours battu pour ses Stooges incompris et mal-aimés. Il brisera ainsi son éthique de ne jamais revenir en arrière pour reformer les Stooges avec les frères Asheton en 2003, puis avec James Williamson en 2010. Comme une rédemption, Iggy Pop offre à ses anciens camarades l'occasion de connaître une reconnaissance méritée. Pour lui, c'est la consécration d'une existence à porter une musique originale et sans concessions, quels que furent ses éventuelles maladresses. Littéralement revenus d'entre les morts après des années d'excès, Iggy Pop et les Stooges sont aujourd'hui unanimement salués par tous les fans de rock. Il y a toujours un album que l'on aime chez Iggy Pop, quels que soient vos goûts musicaux dans le domaine. Ce livre revient sur l'ensemble de la discographie des Stooges et d'Iggy Pop, ainsi que celles des membres de ce groupe mythique (Ron Asheton, Scott Asheton, James Williamson, Jimmy Recca). Les discographies officielles, mais aussi celle parallèle des Stooges avec ses nombreux bootlegs, sont étudiées. Plusieurs interviews fleuves d'Iggy Pop rares et inédites, ainsi que celle d'Alain Lahana, son tourneur français historique et ami, permettent de cerner l'homme Iggy Pop. Des documents photographiques rares et inédits des Stooges, d'Iggy Pop, et de Ron Asheton sur scène et à la ville, ainsi que de la memorabilia rare issue des archives du Iggy Pop Fan Club français offrent une riche iconographie d'un artiste et d'un groupe des plus visuels et séminaux de ces cinquante dernières années.

12/2021

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Religion

Fécondité de la foi abrahamique. Une contribution à la lutte contre la pauvreté morale et à la construction de la paix Tome 1

La foi est un sujet si sensible que peu de personnes osent y prêter leur plume de peur d'écrire des banalités ou de choquer des communautés. L'on ne cessera pourtant pas d'en débattre car elle est inductrice de normes de la vie, et la vie humaine ne saurait se passer de normes, que celles-ci proviennent de la Prophétie et de la Révélation, ou qu'elles proviennent des conventions humaines. L'unité dans la religion est la mission fondamentale dévolue au dernier des prophètes, restaurateur et unificateur de la foi abrahamique. La foi dans la destination du dialogue interreligieux qui m'habite repose essentiellement sur ce socle enfoui en moi et le désir de partager largement une réflexion sur le sujet tire sa source dans le fait que, seulement récemment, juste après qu'elle eut appréhendé un danger dans l'expansion de l'islam à long terme en Europe, l'Eglise catholique romaine invite les Chrétiens à respecter l'islam et les Musulmans, et elle leur en fait même un devoir. Ce pas prodigieux de l'Eglise catholique romaine vers l'Islam qui implique que l'on renonce à toutes les affirmations polémiques et négatives tenues à propos du prophète Muhammad et des Musulmans dans le passé est déjà une grande réforme et pourrait être un facteur dynamisant du dialogue interreligieux, un préalable à la reconnaissance du fait que la religion est un processus dont le début et le parachèvement est la soumission au Dieu unique, c'est-à-dire l'islam. L'humanité s'achemine de plus en plus vers la soumission au Dieu unique au point qu'il peut s'avérer inutile de publier, à ce stade, un livre sur l'islam. L'ouvrage qui est ici soumis à l'attention du public exalte l'autre volet de l'islam qui est la promotion de la paix, paix non seulement entre les humains, mais aussi paix entre Dieu et eux. Il examine non seulement les trois monothéismes avec le même égard, mais il met aussi en exergue le fait que les similitudes décelables entre eux recèlent de preuves éloquentes qu'ils ne sont pas apparus ex-nihilo, mais qu'ils ont bien emprunté leurs conceptions à une même source. Il invite aussi à une relecture rigoureuse des Ecritures qui permet de déceler que le prophète Jésus est une réalité et nulle part divinisé. Il incite surtout au retour à cette foi primordiale dont le combat du prophète Abraham est l'expression exemplaire. Il indique amplement ce que Le Coran recèle et qui en fait le support de restauration et d'unification de la foi abrahamique puis finalement un guide pour l'humanité. IL est en effet désormais bien admis que c'est par leur foi que les Musulmans ont apporté la plus riche contribution à la science universelle et Le Coran en est le meilleur témoin. C e n'est pas un homme de lettres, encore moins un théologien ou un philologue qui soumet ici à l'attention du public un livre qui traite, à première vue, de la religion. C'est le sens aigu de l'explication et du raisonnement acquis tout au long de sa formation intellectuelle et de sa carrière professionnelle qui a inspiré ce professeur de mathématiques appliquées à compiler les matériaux devant instruire sur la fécondité de la foi abrahamique. En se référant à Dieu, aux Prophètes, à l'Histoire, à la Morale, et la Science comme étant les principaux thèmes qui balisent le cheminement de l'humanité, son quatrième livre, à l'instar du Coran qui embrasse quasiment tout le champ de l'investigation intellectuelle, est fondamentalement un ouvrage de culture générale.

06/2013

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Religion

Fécondité de la foi abrahamique. Une contribution à la lutte contre la pauvreté morale et à la construction de la paix Tome 2

La foi est un sujet si sensible que peu de personnes osent y prêter leur plume de peur d'écrire des banalités ou de choquer des communautés. L'on ne cessera pourtant pas d'en débattre car elle est inductrice de normes de la vie, et la vie humaine ne saurait se passer de normes, que celles-ci proviennent de la Prophétie et de la Révélation, ou qu'elles proviennent des conventions humaines. L'unité dans la religion est la mission fondamentale dévolue au dernier des prophètes, restaurateur et unificateur de la foi abrahamique. La foi dans la destination du dialogue interreligieux qui m'habite repose essentiellement sur ce socle enfoui en moi et le désir de partager largement une réflexion sur le sujet tire sa source dans le fait que, seulement récemment, juste après qu'elle eut appréhendé un danger dans l'expansion de l'islam à long terme en Europe, l'Eglise catholique romaine invite les Chrétiens à respecter l'islam et les Musulmans, et elle leur en fait même un devoir. Ce pas prodigieux de l'Eglise catholique romaine vers l'Islam qui implique que l'on renonce à toutes les affirmations polémiques et négatives tenues à propos du prophète Muhammad et des Musulmans dans le passé est déjà une grande réforme et pourrait être un facteur dynamisant du dialogue interreligieux, un préalable à la reconnaissance du fait que la religion est un processus dont le début et le parachèvement est la soumission au Dieu unique, c'est-à-dire l'islam. L'humanité s'achemine de plus en plus vers la soumission au Dieu unique au point qu'il peut s'avérer inutile de publier, à ce stade, un livre sur l'islam. L'ouvrage qui est ici soumis à l'attention du public exalte l'autre volet de l'islam qui est la promotion de la paix, paix non seulement entre les humains, mais aussi paix entre Dieu et eux. Il examine non seulement les trois monothéismes avec le même égard, mais il met aussi en exergue le fait que les similitudes décelables entre eux recèlent de preuves éloquentes qu'ils ne sont pas apparus ex-nihilo, mais qu'ils ont bien emprunté leurs conceptions à une même source. Il invite aussi à une relecture rigoureuse des Ecritures qui permet de déceler que le prophète Jésus est une réalité et nulle part divinisé. Il incite surtout au retour à cette foi primordiale dont le combat du prophète Abraham est l'expression exemplaire. Il indique amplement ce que Le Coran recèle et qui en fait le support de restauration et d'unification de la foi abrahamique puis finalement un guide pour l'humanité. IL est en effet désormais bien admis que c'est par leur foi que les Musulmans ont apporté la plus riche contribution à la science universelle et Le Coran en est le meilleur témoin. C e n'est pas un homme de lettres, encore moins un théologien ou un philologue qui soumet ici à l'attention du public un livre qui traite, à première vue, de la religion. C'est le sens aigu de l'explication et du raisonnement acquis tout au long de sa formation intellectuelle et de sa carrière professionnelle qui a inspiré ce professeur de mathématiques appliquées à compiler les matériaux devant instruire sur la fécondité de la foi abrahamique. En se référant à Dieu, aux Prophètes, à l'Histoire, à la Morale, et la Science comme étant les principaux thèmes qui balisent le cheminement de l'humanité, son quatrième livre, à l'instar du Coran qui embrasse quasiment tout le champ de l'investigation intellectuelle, est fondamentalement un ouvrage de culture générale.

06/2013

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Economie

L'Occupation du monde. Tome 2, Généalogie de la morale économique

Dans le prolongement de l'Occupation du monde paru en 2018, Généalogie de la morale économique expose quelques-unes des voies par lesquelles s'est constitué l'imaginaire économique qui gouverne les sociétés occidentales et entrave l'appréciation de la catastrophe environnementale produite par l'expansion du capitalisme industriel et financier. Cet imaginaire forme une idéologie d'autant plus oppressante qu'elle se présente comme pure expression d'une nature humaine. Sous couvert de neutralité, elle constitue une morale inflexible qui enjoint à chacun de prendre une part active dans le cycle des opérations économiques. La démarche généalogique permet de restituer les dynamiques culturelles et sociales à travers lesquelles s'est formé, dans la longue durée, cette figure très particulière de l'humanité qui en vient à détruire méthodiquement les conditions de possibilité de sa survie. Il y a plus de 130 ans, Friedrich Nietzsche vitupérait la morale bourgeoise et ses hypocrisies, issues d'un christianisme déclaré "ennemi de la vie" . A l'âge de l'opulence, il n'y a plus guère de motif de faire porter la critique sur les conséquences délétères des "idéaux ascétiques" . La question qui se pose est plutôt de comprendre ce que signifient les idéaux économiques et le cheminement souterrain qui a fait procéder les seconds des premiers. Nous avons à déchiffrer, pour parler comme Walter Benjamin, l'affinité qui a permis au capitalisme de proliférer comme un parasite sur le christianisme Le livre se compose d'une douzaine d'études, distribuées en deux parties. Dans un premier temps, il sera surtout question d'explorer les mythologies chrétiennes liées au travail, en premier lieu celle qui sont issues du livre de la Genèse. En observant l'apparition d'une iconographie médiévale d'Eve filant la laine après l'expulsion, ou l'interprétation du verset (Gn 2, 15) qui indique qu'Adam a été placé au jardin d'Eden "pour le cultiver et le garder" , on verra comment s'est formée l'idée que l'être humain, homme ou femme, est naturellement destiné à accomplir un travail productif, histoire dans laquelle saint Augustin et Luther marquent des inflexions notables, mais qui débute avec la rédaction de la Genèse au VIIe siècle avant notre ère. L'obsession d'un usage efficace du temps, qui est au coeur de "l'esprit du capitalisme" décrit par Max Weber, dérive d'une très ancienne structuration monastique de la temporalité, occupée à la prière et au travail manuel, qui a été puissamment relayée à l'échelle de la société entière par la pastorale du Moyen Age central. Le bon usage de ce temps, par la vertu de l' "industrie" , fait apparaître l'histoire plus complexe d'une dimension qualitative du travail qui s'appauvrit brusquement au XVIIIe siècle, quand l'industrie s'applique, non plus à l'invention et l'habilité humaine, mais à l'action des machines. Le second volet du livre est consacré à l'examen d'une série de notions et d'institutions fondamentales pour les pratiques et l'analyse économique contemporaines, dont l'histoire remonte souvent au Moyen Age central. La mise en évidence de leur profondeur historique permet de mieux faire sentir les sous-entendus qu'elles véhiculent. On s'intéressera en particulier à l'histoire du concept de valeur, néologisme du XIe siècle, thématisé pour la première fois par Albert le Grand. L'ensemble du réseau notionnel qui lui est lié dans l'analyse scolastique du juste prix (utilité, rareté, besoin) permet de rectifier le préjugé habituel d'une émergence de la pensée économique à l'époque des Lumières. A titre de confirmation, on verra que l'imaginaire du "choix rationnel" est une reformulation de la théologie chrétienne du libre-arbitre. Les notions de "capital" et de "risque" qui émergent dans le commerce méditerranéen du XIIe siècle, sous la plume de notaires pisans, sont également liées à une notion de responsabilité individuelle. L'histoire de l'institution monétaire conduit elle aussi à identifier une origine médiévale, associée à l'émergence d'une conception de la souveraineté territoriale au XIVe siècle. Une relecture des débats sur l'usure permettra de comprendre que, loin de représenter un archaïsme dépassé, l'interdit permet d'exprimer l'existence d'une sphère de moralité supérieure, faite de rapports fondés sur la bienveillance et la gratitude, sans laquelle la sphère inférieure de l'échange utile et intéressé serait tout simplement invivable. Sur la base d'une critique historique de la conceptualité et de l'imaginaire économique, il sera possible formuler, en conclusion, quelques propositions en faveur d'une morale écologique, qui subordonne la recherche de l'efficacité économique à la préservation des milieux de vie et de la justice sociale. Ce travail d'histoire intellectuelle de longue durée, englobant l'ensemble du second millénaire chrétien (avec une excursion ponctuelle dans l'histoire biblique et patristique), mené selon les canons de la recherche érudite, assume une orientation explicite vers la formulation d'une philosophie politique écologique adaptée aux conditions de la crise actuelle.

11/2020