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Economie

À Armes égales, citoyens ? La stratégie du looser !

"Se battre à armes égales" , l'utopie française ! Il y a trois catégories d'acteurs dans les guerres commerciales : les gagnants, les perdants et les mauvais perdants, qui prétendent qu''ils ne se sont pas battus à armes égales. Ces derniers pensent d'ailleurs que les armes les plus efficaces, ce sont les leurs ; il ne leur viendrait pas du tout à l'esprit de se battre avec celles de l'adversaire !!! De grands noms s'emploient à mettre en avant ces "grands mots" , qui, dans la pratique, finissent par devenir de grands maux. En nous demandant de nous battre "à armes égales" , les promoteurs de ce concept séculaire en arrivent à justifier toute défaite et à la faire accepter d'une manière honorable, celle-ci étant présentée comme la meilleure solution dans un grand nombre de cas. De plus, la plupart voudraient nous convaincre que perdre, c'est gagner ! Au regard de notre culture, ces promoteurs du combat à armes égales se font soudainement humanistes, loyaux, justes, bons ... des anges en quelque sorte ! Qu'en est-il exactement ? Penser qu'il faut "se battre à armes égales" , n'est-ce pas un handicap dans le cadre de la mondialisation ? Nous verrons que la France est victime de ce fléau intellectuel, alimenté et entretenu par nos concurrents et, ce qui est plus grave, par des élites ignorantes, en mal d'ego, qui se donnent bonne conscience sur le dos des Français. Le combat à armes égales est une utopie, une illusion. Encore faudrait-il connaître toutes les armes de l'adversaire et savoir comment il les utilise. Or, il ne vous le dira pas ! En effet, la surprise est l'une des clés de la victoire... . La mondialisation a engendré une guerre économique et commerciale sans merci, dans laquelle c'est le plus puissant, le plus rusé, le plus retors qui l'emporte. Notons que les vainqueurs possèdent toujours un avantage sur leurs adversaires ou leurs concurrents. C'est pourquoi nous vous proposerons de nous battre "à volonté égale" . Notre état d'esprit est notre seule et notre meilleure arme ! Changeons de logiciel dans la conquête des marchés. Puisque le marché a changé, que la vie a changé, adaptons-nous ! Dans cet essai, nous verrons comment nous en sommes arrivés là et nous vous proposerons des solutions pour sortir de cette utopie ! Attention : ne pas se battre à armes égales ne signifie pas tricher !

05/2015

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Droit des sociétés

Le guide de la gouvernance des sociétés. Edition 2023-2024

Toutes les bonnes pratiques de la gouvernance des sociétés. La gouvernance des sociétés est encadrée par des règles de plus en plus complexes. A la norme juridique proprement dite, législative et jurisprudentielle, s'ajoute le droit souple (soft law), ensemble de bonnes pratiques regroupées dans des codes élaborés par des organisations professionnelles et complétées par les attentes des investisseurs nationaux et internationaux. - Le propos est largement consacré aux sociétés cotées, mais ne se limite pas à elles. Peu nombreuses, elles font l'objet d'une réglementation particulièrement complexe. Elles ont développé et codifié les bonnes pratiques de gouvernance qui complètent le droit des sociétés. Les sociétés non cotées - groupes familiaux, mutuelles et coopératives, entreprises de taille intermédiaire et même sociétés du secteur public - s'inspirent de ces règles pour organiser leur propre gouvernance. Les caractéristiques et les règles spécifiques à ces dernières catégories sont aussi abordées. Des indications sont également données sur les grands principes applicables à la matière dans les droits de certains pays européens. - Le présent ouvrage est issu de l'expérience du certificat d'administrateur de sociétés créé en 2010 par l'Institut français des administrateurs (IFA) et SciencesPo. Il s'adresse aux administrateurs de sociétés en poste, à ceux qui souhaitent le devenir ou sont appelés à, et à ceux (secrétaires de conseils, avocats) qui les assistent. Il vise à mettre en perspective des notions qu'ils pratiquent au cours de leur vie professionnelle. Il s'adresse aussi à tous ceux (magistrats, enseignants, étudiants) qui sont amenés à analyser la gouvernance des sociétés. - Pascal Durand-Barthez, avocat spécialisé dans les questions de gouvernance, a été notamment directeur juridique et secrétaire du Conseil d'administration d'Alcatel avant de rejoindre le barreau comme avocat Of Counsel auprès du cabinet Linklaters (2007-2013). Il a été secrétaire général du Haut comité de gouvernement d'entreprise (Afep-Medef). Diplômé de SciencesPo et docteur en droit, il a écrit sur des questions de droit des affaires internationales. Pierrick Le Goff, avocat en droit des affaires, il intervient en arbitrage international, en grands projets d'infrastructures, et en compliance. Au sein du Groupe Alstom, il a notamment été directeur juridique et directeur juridique du secteur transport. il a également occupé plusieurs postes dans le secteur énergie en Angleterre, Allemagne et Suisse alémanique.

07/2023

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Théâtre - Pièces

La Sainte-Recommence. Pièce en un acte

Une maman attentive s'occupe de son fils quadragénaire : elle le loge, lui prépare à manger, veille à ce qu'il prenne son traitement, respecte ses routines et le dissuade efficacement de quitter ce cocon rassurant. Le monde extérieur est tellement menaçant... L'alternative aux routines semble être la crise, alors la mère et le fils planquent leurs fragilités sous la force de l'habitude. Ils parlent et déparlent, les rôles flottent, la logique s'estompe, mais les deux s'en tiennent à un salvateur bon sens : pour que rien ne change, il faut que rien ne change. Autrement dit, il faut que tous les jours on fête la Sainte-Recommence ! Pour l'instant, ça tient. Avec cette pièce en un acte, au décor minimaliste, Emmanuel Venet nous plonge au coeur d'un huis-clos entre deux êtres cabossés qui poursuivent un simulacre de dialogue dans lequel les mots, comme frappés d'insignifiance, servent la logique aliénante de la routine en oubliant la potentialité libératrice de la parole. Pour avoir longtemps exercé la psychiatrie à l'hôpital public, Emmanuel Venet a fréquenté de près la folie – celle des patients comme celles des institutions – et son inspiration ne peut complètement s'abstraire de cette expérience bouleversante, à bien des égards. "La Sainte-Recommence" s'ajoute à une série de proses littéraires nourries de ce parcours : "Ferdière, psychiatre d'Antonin Artaud" (Verdier 2006) ; "Plaise au tribunal" (La Fosse aux ours 2017) ; "Observations en trois lignes" (La Fosse aux ours 2020) ; "Schizogrammes" (La Fosse aux ours 2022). A ces écrits purement littéraires, il faut ajouter un texte plus technique, "Manifeste pour une psychiatrie artisanale" (Verdier 2020), qui dénonce l'évolution vers une psychiatrie protocolisée, numérique et de moins en moins relationnelle. Cette récurrence de l'inspiration psychopathologique dans l'oeuvre d'Emmanuel Venet reflète non seulement sa position critique envers les pratiques soignantes, mais aussi un principe d'incertitude qui devrait, d'après lui, guider les théoriciens comme les cliniciens. "La Sainte-Recommence" donne à ce principe une illustration chatoyante : malgré les rôles assignés, il est vite clair que chaque personnage entretient avec la réalité des relations à la fois extravagantes et ordinaires – entrelacs qu'aucune sémiologie médicale ne saurait épingler dans ses catégories. Il en surgit une poésie de l'indécidable, un humour baroque et un coup de chapeau malicieux à la complexité de l'âme humaine.

01/2023

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Sociologie

Universalisme

Repenser l'universalisme classique, ce n'est pas réveiller le démon du particularisme, de la pureté biologique et des passions fascistes. Ce n'est pas non plus tomber dans le piège de l'identité comme fondement de toute légitimité, ni couper la République en deux. C'est, tout au contraire, chercher le chemin d'un humanisme à la mesure du monde. Partout, des plateaux de chaînes info aux tribunes des grands hebdomadaires, des interviews présidentielles aux phénomènes de librairies, on dresse le même constat : l'universalisme, indissociable de l'esprit français, pilier de la République, ferait face à un péril mortel. Dans le storytelling qui structure le discours politico-médiatique en France, l'antiracisme présentable d'antan, validé par les partis de gauche pour son ambition universaliste - lutter en même temps contre toutes les haines collectives en intégrant tout le monde - se verrait supplanter par un antiracisme " décolonial ", " indigéniste " et " catégoriel ", dont la grille de lecture serait " racialisante ". Si ce nouvel antiracisme est perçu comme une menace pour l'universalisme, c'est parce que ses promoteurs joueraient avec le feu communautariste. L'antiracisme 2. 0 serait ainsi un racisme déguisé, utilisant des concepts essentialisants qui ne valent guère mieux que les théories de la suprématie blanche. Idiots utiles du soft power américain ou apprentis-sorciers de la gauche radicale, ses idéologues formeraient avec l'extrême droite une " tenaille identitaire " visant à renverser l'ordre républicain, en déclenchant rien moins qu'une guerre des races. Mais de quel universalisme parle-t-on ? Dans quelle mesure le concept fait-il l'objet d'un monopole intellectuel ? Pourquoi ceux qui se pensent et se disent universalistes sont-ils convaincus qu'il n'en existe qu'une seule forme - celle qu'ils professent ? Et comment expliquer l'équivalence morale entre racisme et antiracisme qui sous-tend leur axiomatique ? Telles sont les questions qui sous-tendent cet essai qui se veut à la fois une critique de la raison pseudo-universaliste et une approche de l'universalisme postcolonial, ou créolisé. Repenser l'universalisme classique, ce n'est pas réveiller le démon du particularisme, de la pureté biologique et des passions fascistes. Ce n'est pas non plus tomber dans le piège de l'identité comme fondement de toute légitimité, ni couper la République en deux. C'est, tout au contraire, chercher le chemin d'un humanisme à la mesure du monde.

02/2022

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Archéologie

La vaisselle céramique de Bibracte. De l'identification à l'analyse

La vaisselle en céramique constitue une très large part du mobilier archéologique recueilli lors des fouilles de Bibracte, avec plus de 300000 éléments enregistrés dans la base de données du site — en omettant les fragments d'amphores, deux lois plus nombreux. Constituées de productions régionales ou plus largement "de tradition gauloise" et d'importations méditerranéennes particulièrement diversifiées, ces céramiques sont très riches en enseignements sur les échanges économiques et culturels entre la Gaule Chevelue et le monde romain durant le dernier siècle avant notre ère. Ces récipients apportent également des informations fondamentales concernant l'évolution de la vie quotidienne de la population de l'oppidum, caractérisée par une romanisation progressive, mais aussi par une forte persistance de traditions gauloises. Parfois signé parle fabricant ou porteur d'un graffite donnant le nom du propriétaire, ce mobilier peut également permettre d'approcher de manière intime les individus, hommes et femmes, qui ont résidé à Bibracte ou alimenté le site de leurs productions. Malgré ce potentiel historique et anthropologique, les céramiques de Bibracte n'en ont pas moins, avant tout, un intérêt chronologique. Présente dans presque tous les contextes, au contraire d'autres marqueurs de plus faible effectif comme les monnaies ou le petit mobilier métallique, la vaisselle céramique constitue assurément notre principal outil de datation, aux cotés des amphores, grâce à des importations précisément datées ainsi qu'a des productions régionales standardisées, dont l'évolution typologique est désormais clairement définie. Ce sont quatre faciès successifs qui peuvent être discernés, de la fin du IIe siècle avant notre ère au début du 1er siècle de notre ère. La description et la datation des 45 catégories techniques et groupes de production, comme celles des quelque 350 types morphologiques répertoriés sur le site constituent le coeur du présent ouvrage. Fruit de plus de trois décennies de recherches, il a été conçu comme un manuel destiné à faciliter l'identification, la datation et l'interprétation des céramiques de Bibracte. La volonté de produire un ouvrage utile aux étudiants nous a conduit à le compléter par un rappel des principales méthodes employées en céramologie (approches statistiques, notamment) à partir d'exemples pris sur le site et à le conclure par des réflexions sur les apports de ce mobilier pour l'histoire socio-économique et culturelle de la Gaule interne h l'articulation entre Protohistoire celtique et Antiquité gallo-romaine.

05/2021

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Beaux arts

Voir double. Pièges et révélations du visible

Ce livre se propose d'explorer le vaste champ constitué par l' " image double " sur une période qui va de l'Antiquité à nos jours. L'expression désigne des catégories variées : image composite, image cachée, image naturelle, image potentielle, anamorphose, etc. A travers une centaine d'exemples, le livre envisage la manière dont les artistes ont exploité, selon les situations historiques et culturelles, les possibilités formelles et sémantiques des images doubles. En s'opposant à la doxa, ces images visent à surprendre, intriguer et solliciter le spectateur. La période couverte compte des temps forts - la Renaissance et la période contemporaine - qui correspondent aux moments et aux lieux où le recours à l'image double a été d'une intensité et d'une importance particulières. Dans l'art de la Renaissance, la présence fréquente de l'image double renvoie à une pensée marquée par l'analogie et l'anthropomorphisme, par le goût pour le paradoxe et l'énigme, par la réflexion morale sur les apparences trompeuses. A l'époque moderne et contemporaine, l'utilisation de l'ambiguïté et de la polysémie visuelles manifeste une réflexivité de l'image et participe d'une transformation de la communication esthétique, au terme de laquelle ce sont, selon la formule célèbre de Duchamp, les regardeurs qui font les tableaux. La sélection propose un éventail d'images et d'objets très divers non seulement par leur date et leur provenance mais aussi par leurs fonctions et statuts originels, de l'image de culte à la caricature en passant par le tableau de cabinet : comment rendre justice à ces différences tout en mettant au jour les modèles, les procédés, voire les mécanismes qui les traversent ? L'ouvrage propose d'analyser, outre des exemples inédits, quelques chefs-d'oeuvre envisagés pour la première fois sous l'angle de l'image double : La Mort de saint François de Giotto, la Madone Bardi de Botticelli, L'Escamoteur de Jérôme Bosch, la Vénus de Goltzius, Le Nu allongé de Bonnard, Le Rêve de Picasso. Spécialistes de périodes et aires culturelles variées - arts premiers, Antiquité, Moyen Age, Renaissance, période moderne, art contemporain -, les auteurs ont récemment réorienté le débat sur ce type d'images en l'envisageant dans une perspective historique et théorique large. Les essais introductifs de Michel Weemans, Dario Gamboni et Jean-Hubert Martin abordent les mécanismes de perception mis en oeuvre par l'image double, sa récurrence à travers les époques et les cultures.

09/2016

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Education de l'enfant

L'oracle des petits magiciens. Libération des états émotionnels de mon enfant. Avec 44 cartes

Un oracle magique et enchanteur pour aider les enfants, et l'enfant intérieur des adultes, à se libérer de manière ludique de leurs blocages émotionnels et s'épanouir vraiment ! Tous les enfants sont doués et possèdent des pouvoirs magiques, mais certains blocages énergétiques et émotionnels accumulés tout au long de leur vie les empêchent de se réaliser pleinement et de suivre leur intuition et leurs rêves. Les premiers blocages surviennent au cours la période intra-utérine, car l'enfant commence à ressentir les peurs et les émotions à travers sa mère. Chaque chagrin, chaque peur, chaque élément bouleversant de sa toute petite vie aura laissé une empreinte émotionnelle dans sa mémoire cellulaire. Ces sentiments étant récents, un simple tirage de l'oracle permettra de libérer la plupart d'entre eux. Ce coffret, créé sous l'impulsion de nombreux parents qui utilisent déjà les oracles de nettoyage cellulaire et de libération énergétique de Stéphanie Abellan, guidera les enfants pour les aider à s'épanouir. Les 44 cartes sont réparties en trois catégories afin de permettre à l'enfant de conscientiser de manière ludique le cheminement de libération de son blocage : 16 cartes "Le chapeau magique", qui symbolisent la parade de protection utilisée par votre enfant pour masquer une souffrance, par exemple la timidité, ou encore la colère ; 12 cartes "Le tour de magie" qui proposent des exercices pour faire disparaître le blocage. Certaines libérations seront plus axées sur l'écriture, d'autres sur la parole, d'autres la danse ; 16 cartes "La transformation" : en quel super-héros vais-je me transformer ? Pour chaque carte, un mantra ainsi qu'un personnage puissant a été soigneusement étudié et choisi pour guider votre enfant vers sa libération. Pour découvrir la magie de libération des 44 cartes et du livre tout en couleurs, les enfants devront être accompagnés par un adulte, garantie de moments complices ! Vous trouverez dans le livre toutes les explications nécessaires à ce travail avec votre enfant : comment tirer les cartes, à partir de quel âge, à quelle fréquence, pourquoi faire accompagner les enfants par un adulte... Mais l'Oracle des petits magiciens n'est pas destiné qu'aux enfants, car il agit aussi sur l'enfant intérieur des adultes. Conçu pour aider à lâcher prise sur les blocages énergétiques et émotionnels, il apaisera les souffrances passées jamais libérées, permettra des changements et des transformations bénéfiques dans la vie du consultant.

10/2021

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Philosophie des mathématiques

Pour Cavaillès

Mathématicien et philosophe, Jean Cavaillès (1903 - 1944) a compris en toute clarté que la philosophie n'est ni maîtresse ni servante des mathématiques et des sciences, mais qu'elle peut être leur amie. Elle n'a pas à s'arroger la fonction magistrale de vérifier à leur place la solidité de leurs fondements ni à contrôler ou exploiter leurs résultats pour la plus grande gloire de Dieu ou de la Cause. Elle n'a pas non plus à s'asservir aux mathématiques ou aux sciences comme sources uniques de vérité, justice ou justesse. Une philosophie amie des sciences entretient avec elles un dialogue à bénéfice mutuel : elle s'instruit auprès d'elles et peut, en retour, procurer aux mathématiciens et scientifiques une conscience plus claire de leur propre pratique, s'ouvrant avec eux à l'histoire de cette pratique. Observer la pensée scientifique, dans son travail, ses difficultés et ses succès, et l'aider à s'observer elle-même : tâche aussi libératrice que difficile qui vise l'impérissable idéal aristotélicien de la pensée de la pensée. Voilà la haute et rayonnante ambition de Cavaillès. C'est cet héritage que les cinq auteurs de ce livre ont voulu transmettre et commencer à faire fructifier. Et il fallait pour cela : - libérer Cavaillès des interprétations unilatérales, souvent enjeux de pouvoir universitaire, telle celle qui en fait le héraut d'une "science sans cogito" ; - retrouver la pluralité de ses inspirations philosophiques. Refusant aussi bien filiation que rupture définitive, il a une lecture critique-productive de Descartes, Leibniz, Kant, Hegel, Husserl, Brunschvicg... Spinoza, explicitement évoqué par lui à propos de son engagement dans la Résistance, est une de ses références possibles quand il traite de l'auto-développement des mathématiques ; - respecter la diversité de ses centres d'intérêt mathématiques. Il s'intéresse, on le sait, à l'axiomatisation et à la formalisation de la théorie des ensembles, mais tout autant ou plus à son surgissement chez Dedekind et Cantor, à la construction des ensembles finis à partir des ensembles infinis, à l'hypothèse du continu, etc. - mettre ses catégories emblématiques (paradigme et thématisation) à l'épreuve d'autres moments essentiels de l'histoire des mathématiques que celui de l'essor de la théorie des ensembles ; - pratiquer un dialogue amical entre mathématiciens et philosophes dans des études d' "épistémographie" entrelaçant histoire fine et philosophie. Aux lecteurs de juger si l'héritage est entre de bonnes mains.

05/2021

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Histoire internationale

L'identité joola en question. La bataille idéologique du MFDC pour l'indépendance

Depuis les grandes monographies de Louis-Vincent Thomas en anthropologie et de Paul Pélissier en géographie humaine parues dans les années 1960, les sociétés joola ont fait l'objet de multiples travaux : historiens, ethnologues, sociologues, géographes, linguistes, juristes se sont succédé sur le terrain pour en explorer tour à tour telle ou telle facette, telle ou telle micro-région. Dès les années 1970, une première génération d'intellectuels natifs de la région réfléchissait sur les institutions, les traditions orales et les rituels villageois. Le conflit casamançais qui a éclaté en 1982, en focalisant l'attention de nombreux chercheurs sur les ressorts de la rébellion et la représentation des différentes populations au sein du MFDC, a semblé renvoyer à d'autres lunes l'intérêt et l'opportunité de poursuivre des recherches ethnographiques. Par la voix des idéologues du mouvement indépendantiste se répandait une nouvelle vulgate, construite sur des héros historiques, un royaume et une onomastique. Depuis 2002, date à laquelle Paul Diédhiou a soutenu sa thèse, d'autres travaux ont enfin exploré la question de la construction historique et politique d'une " identité joola ". Du lutteur, dont l'intellectuel natif du village est devenu la figure alternative comme porte-flambeau du village, Paul Diédhiou a toute la pugnacité. Ainsi s'attaque-t-il de front aux discours identitaires postulant une sorte d'identité essentielle et d'unité commune à tous les Joola, en les soumettant à une double critique : il rapporte ces arguments aux trajectoires sociales de leurs auteurs, villageois diplômés et émigrés en ville, d'une part, et, de l'autre, à la manière dont les habitants définissent eux-mêmes la nature et les limites de leurs appartenances. L'originalité et la véritable pertinence de son travail sont précisément de mettre en regard les conditions historiques de l'émergence de cette entité " joola " avec les modes locaux d'identification et de différenciation. C'est en partant des catégories endogènes, à commencer par l'interdit de crime sanglant entre co-villageois, et des modalités instituées d'inter-relations entre unités villageoises (coopération rituelle vs guerre) qu'il redessine les frontières, toujours mouvantes, entre identité et altérité. Loin de jouer au héraut villageois ou de faire valoir sa position de chercheur " issu du milieu ", il analyse avec une grande lucidité les fractures et les oppositions, ravivées par la guerre, entre habitants de la région.

01/2011

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Histoire de France

Le devoir de révolte. La noblesse française et la gestation de l'Etat moderne (1559-1661)

Se proclamer " Mécontent ", c'était pour les nobles, pendant le siècle troublé qui sépare les règnes de Henri II et de Louis XIV, se prévaloir d'un statut quasi officiel d'opposant à la politique royale. En l'absence d'institutions vraiment efficaces permettant de s'exprimer légalement, le recours à la violence apparaissait comme un moyen normal de faire entendre sa voix : les Mécontents qui avaient à se plaindre du roi ou de ses conseillers " prenaient les armes " pour faire pression sur lui et alerter l'opinion. Ces révoltes ambiguës ont rassemblé des hommes issus de catégories sociales variées, mais leurs chefs ont été des gentilshommes, parmi lesquels on comptait les plus grands noms de la noblesse. Ceux-ci poursuivaient un but commun, par-delà la diversité de leurs convictions religieuses : il s'agissait pour eux de promouvoir une plus grande participation des sujets _ dont ils s'estimaient les porte-parole naturels _ au gouvernement. Leurs prises d'armes ont été un effort désordonné et souvent désespéré devant l'évolution " absolutiste " de la monarchie, pour faire triompher une autre conception, tout aussi cohérente, du pouvoir et des hiérarchies sociales : pour eux, se révolter était un devoir. La connaissance de ces révoltes, de leurs animateurs, l'examen attentif des écrits _ théoriques ou de circonstance _ publiés à leur occasion, est indispensable pour bien saisir la portée de l'évolution politique de l'âge classique auquel on est condamné à ne rien comprendre si on ne la situe pas dans la perspective des combats qui l'ont précédé. Après la Fronde se dégagera lentement une théorie politique plus ouverte sur la recherche de moyens institutionnels susceptibles d'incarner durablement l'idéal politique de la noblesse, ou du moins de la partie la plus riche et la plus éclairée d'entre elle. Au carrefour de l'histoire politique, de l'histoire sociale et de l'histoire des idées, cette démarche apporte une contribution décisive à l'étude des relations entre pouvoir et société dans la France d'Ancien Régime. Professeur à l'université Paul-Valéry de Montpellier, Arlette Jouanna est spécialiste du XVIe siècle en général, et de la noblesse de cette période en particulier. Elle a publié en 1977 Ordre social. Mythes et hiérarchies dans la France du XVIe siècle.

02/1989

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Philosophie

Spirituel et rationnel. Les alliances paradoxales

Foi et Raison : dans les débats autour de la laïcité, de la place du religieux ou du sacré dans les sociétés contemporaines, ces catégories sont convoquées de façon si tranchée qu'elles semblent vouées à entretenir une guerre de position interminable. A la raison universelle qui ne s'occupe que de savoir, d'expliciter et de contrôler les raisons de ce savoir, on oppose la foi aveugle, incommunicable, de ceux qui croient sans voir. Comment sortir de ce jeu à somme nulle ? Les auteurs de ce volume formulent un pari : mieux qu'un régime de coexistence pacifique, mieux qu'un redécoupage des frontières, ils proposent d'aborder spirituel et rationnel à travers les alliances qui, depuis l'aube de l'humanité, n'ont cessé de se nouer entre eux. Alliances paradoxales, sans doute, puisque chacun des termes s'y trouve poussé jusqu'à ses limites, au risque de se perdre. Ainsi la raison inspirée peut devenir déraisonnable, sans basculer pour autant dans l'irrationnel : c'est ce que les Grecs ont vu, au-delà du partage proclamé entre logos et mythos. Le fait mystique invite à dépasser l'alternative entre foi et raison en dénouant le lien qui assimile couramment foi et croyance. Il conduit à envisager l'objet du spirituel et les oeuvres de la foi du point de vue d'une rationalité élargie, capable de faire communiquer par un effort d'intuition et de création les plans disparates de l'expérience : le moi et le monde, la nature et la surnature. La philosophie elle-même, et jusqu'à un certain point la psychanalyse, peuvent se définir dans un rapport à des "exercices spirituels" où le sujet est directement engagé, affecté, altéré par le travail de la pensée. Au coeur des formes de sagesse ou d'éthique qui ont fait de la connaissance et de la transformation de soi leur enjeu principal, on trouve l'idée que la raison peut s'approfondir par degrés et atteindre par elle-même, en elle-même, des vérités d'ordre spirituel. Au terme de cette enquête qui traverse les pensées de Platon, saint Augustin, saint Jean de la Croix, Corneille Agrippa, Spinoza, Emerson, Thoreau, Freud, Lacan, Bergson, Ostad Elahi, se dessine une perspective nouvelle : celle d'une spiritualité rationnelle, solidaire d'une raison ouverte au spirituel.

09/2011

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Littérature française

Les ténèbres du dehors

C'est dans une extravagante ripopée, un inénarrable melting-pot de cultures que vont se dérouler les années d'apprentissage d'Emma, l'héroïne de ce roman. Sa mère, Mme de Duran, grandiose personnage de théâtre, à la fois grotesque et sublime, est d'origine allemande. Son père, officier espagnol, a disparu dans la débâcle de la République après avoir combattu dans les rangs des gouvernementaux contre les insurgés franquistes. Mme de Duran et ses trois enfants, Emma, Alejo et Segismundo, ont fini par échouer à Bruxelles juste avant la déclaration de la Seconde Guerre mondiale. Mais qu'on ne s'y méprenne pas. Le roman d'initiation d'Emma n'est pas un recueil de souvenirs d'enfance. L'enfant, nous y est-il montré de page en page, est une invention des sociétés d'abondance. Dans le monde de la misère, de l'exil ou, si l'on préfère, dans les situations extrêmes, les catégories usuelles n'ont pas cours. Or tout ici est extrême, parce que tout est amplifié par l'acuité d'une vision où l'on chercherait en vain la fausse innocence que, dans le monde dit civilisé, on prête si volontiers au petit de l'homme. Qu'Emma observe les démêlés burlesques de sa famille avec la pauvreté, qu'elle raille l'espagnolisme exacerbé de ses frères, qu'elle daube, de façon fort incivile, la grandiloquence du discours des bien-pensants, qu'elle fasse mine de s'effarer devant l'énergie, toute germanique, avec laquelle sa mère somme le chancelier Adolf Hitler de la tirer des griffes de la Gestapo ou, trahie par son amant, Léon van Roodebeek, s'acharne à ranimer, chez cet écrivain raté, une ardeur depuis longtemps éteinte, la diabolique lucidité de la narratrice ne manquera pas de méduser le lecteur. Mais, du même coup, celui-ci sera entraîné, malgré qu'il en ait, à partager la passion inconditionnelle des Duran pour la folie, l'humour noir, la démesure. Car ce roman picaresque, terriblement espagnol, est aussi une ouvre où l'auteur, à travers ses divers truchements, semble avoir pris à tâche d'épuiser toutes les ressources de la langue française et toutes les combinaisons de la technique romanesque. Les personnages, le lecteur et l'auteur lui-même se trouvent interpellés, agressés, remis en cause à chaque instant dans un jeu d'esquive et d'illusion qui comblera l'aficionado littéraire.

04/1981

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Sociologie

Dire les guerres. Performance & Création

Ce livre s'adresse à ceux qui s'intéressent aux manières inventées par les hommes pour dire et penser les guerres, et qui ne jugent ni suffisantes, ni satisfaisantes, les catégories usées de l'indicible, de l'inexprimable, de l'irreprésentable, qui concourent à bloquer l'exercice de la pensée critique. Des chercheurs en Sciences humaines se prêtent ici à l'exercice consistant à examiner le fait de "dire les guerres" dans ses dimensions de performance et de performativité. Relevant de diverses disciplines - philosophie, psychanalyse, études théâtrales, Performance Studies, recherches sur l'Inde ancienne -, ils ont pour point commun d'avoir la littérature et le théâtre en partage. Leur regard critique se porte sur ce qui s'effectue par les actes de dire, d'écrire, de former des concepts, de créer des manières d'exprimer l'expérience extrême de la guerre et de résister aux dévastations psychiques et sociales qu'elles entraînent. Certains d'entre eux furent proches de Nicole Loraux, dédicataire de ce livre. Les travaux de cette helléniste et anthropologue de la Cité grecque témoignent en effet d'une attention très vive portée à l'efficacité des mots pour dire ou nier les guerres, et à celle des écrivains pour inventer des manières de lutter contre l'oubli. Table des matières Prologue / Martin Mégevand, Avant-propos. Performance, performativité et création Première partie : Guerre, création, performativité Charles Malamoud, La nuit du cauchemar Jean-Michel Rey, Le terme de la guerre Patrice Loraux, Polemos / Logos. ? Sur l'oeuvre de Nicole Loraux Françoise Davoine, La Trilogie de Pat Barker, une performance cérémonielle Jacqueline Rousseau Dujardin, Paroles et musiques pendant la guerre de 14-18 Seconde partie : Guerre, théâtre, performance Eric Eigenmann, La guerre comme matériau de performance : Par-dessus bord de Michel Vinaver Josette Féral, Violence et allégorie dans la performance : la guerre sous observation Eliane Beaufils, Battre la guerre avec ses propres armes ? La guerre performative de Jelinek, Schlingensief et des Superamas Chloé Déchery, "The Living Protect The Dead" . Rejouer / exhumer / re-montrer l'Histoire : la pratique du performance re-enactment Marvin Carlson, Le phénomène des "War re-enactments" dans la modernité : un aperçu historique Martin Mégevand, Epilogue. Nés de la guerre. / Hommage à Nicole Loraux Index des noms et des thèmes majeurs 192 pages | 230 x 265 mm | illustrations couleurs broché à rabats | gaufrage | ouvrage imprimé à petit nombre par la maison bortolazzi à vérone | isbn 978-2-86742-282-9 prix public : 32 euros

09/2019

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Mathématiques (notions fondame

Algèbre linéaire et géométrie

Cet ouvrage, issu de cours donnés à l'université de Moscou, est consacré aux fondements de l'algèbre linéaire. Il commence par un exposé des propriétés proprement algébriques des espaces vectoriels (calcul matriciel, dualité, sommes et quotients, structure des endomorphismes) et se poursuit par une étude détaillée des espaces vectoriels pourvus d'une géométrie par le truchement d'un "produit scolaire", c'est-à-dire d'une forme bilinéaire ou sesquilinéaire (espaces euclidiens ou hermitiens, espaces symplectiques). L'ouvrage propose ensuite une introduction à la géométrie affine et à la géométrie projective, agrémentée de quelques échappées (programmation linéaire, polynôme de Hilbert d'une variété algébrique). Il se termine par une présentation à la fois théorique et pratique de l'algèbre tensorielle. L'exposé est sobre au sens où il évite les lourdeurs de notation, les excès de formalisme ou les raffinements accessoires. Il s'attache non seulement à présenter les notions et à démontrer les résultats en toute rigueur, mais aussi à les expliquer et à leur donner chair. De ce souci d'explication relève la discussion systématique d'exemples liés à la physique (symétries de l'espace euclidien tridimensionnel, symétries de l'espace-temps en relativité restreinte, principes fondamentaux de la mécanique quantique), traités à la fois en tant qu'applications et en tant qu'éléments de compréhension de la théorie. Sous ce rapport, comme récrivent les auteurs, la notion de "produit scalaire", centrale dans une partie de l'ouvrage, "peut servir à mesurer les angles dans des espaces euclidiens abstraits. Mais le mathématicien qui ignore que cette même notion permet de mesurer des probabilités (dans des modèles de la mécanique quantique), des vitesses (dans l'espace de Minkowski de la théorie de la relativité restreinte) et les coefficients de corrélation de variables aléatoires (en théorie des probabilités) se prive non seulement d'élargir son horizon, mais aussi de nourrir son intuition proprement mathématique." Tout en gardant un caractère élémentaire, le livre aborde, présentés de façon concise, des thèmes qu'on trouve rarement à ce niveau : langage des catégories, algèbres de Clifford, métrique kählérienne, produits tensoriels en mécanique quantique, etc. Il s'agit à la fois d'un ouvrage d'initiation à l'algèbre linéaire destiné aux étudiants en mathématiques (de licence ou des classes préparatoires) et d'un ouvrage de référence qui intéressera tant les étudiants en physique que les agrégatifs et les enseignants de mathématiques.

03/2021

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Insectes et oiseaux

Oiseaux des jardins. Chercher, observer, reconnaître, identifier

70 espèces d'oiseaux communes dans les jardins, les parcs et la campagne cultivée dans un guide d'identification spécialement conçu pour les enfants. Grâce à son petit format, ils pourront facilement l'emporter sur le terrain et l'avoir toujours sur eux lors de leurs balades-découvertes. Une structure qui répond à la méthode d'identification Ce qui fait la qualité de ce carnet et le rend particulièrement pertinent, c'est qu'il est organisé de manière à faciliter l'identification : les oiseaux sont regroupés sur une ou plusieurs doubles pages en 12 catégories, en fonction du caractère dominant de chaque espèce (forme du bec, posture, mode de déplacement, silhouette, couleur...), c'est-à-dire la première chose que l'on remarque quand on observe un oiseau sur le terrain. Pour chaque oiseau, plusieurs indices de reconnaissance sont indiqués. C'est leur ensemble qui peut permettre une identification juste : la période de l'année durant laquelle ils sont visibles, la taille, le régime alimentaire. Un ou deux éléments caractérisent l'oiseau (forme, comportement, habitat...). Si mâle et femelle sont différents, les deux sont représentés. Sur les dessins, de petites légendes soulignent les caractères essentiels à regarder pour comparer les espèces entre elles. Enfin, des encadrés aident à comparer les espèces proches en vol et font découvrir leurs petites manies pour mieux les identifier. Apprendre à reconstituer un puzzle On sait reconnaître un rouge-gorge ou un merle noir, parce que l'on se souvient de leur silhouette et de leurs couleurs. Eh bien, on peut identifier bien d'autres espèces de manière analogue, en mémorisant les critères indispensables à leur détermination. Pour identifier un oiseau, il faut d'abord savoir l'observer et le décrire. Il s'agit de se poser plein de petites questions comme pour reconstituer un puzzle à partir de ses différentes observations : la silhouette, la taille, la tête, le bec, la queue, les pattes, la posture, le vol, les ailes, la façon de se déplacer au sol. Ce carnet, suivant cette méthode, fournit pour chaque oiseau tous les critères qui vont permettre à l'enfant de le reconnaître, avec des textes simples, clairs et concis qui vont à l'essentiel, et des illustrations naturalistes de grande qualité, très fidèles à la réalité. Un petit plus : le calendrier des observations, car, chaque mois, il se passe quelque chose de nouveau du côté des petits oiseaux. Ouvrez l'oeil !

04/2023

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Littérature française

La Philosophie dans le boudoir ou Les Instituteurs immoraux. Un roman de Marquis De Sade

La Philosophie dans le boudoir ou Les Instituteurs immoraux est un ouvrage du marquis de Sade, publié en 1795. Le sous-titre en est Dialogues destinés à l'éducation des jeunes demoiselles. Résumé L'ouvrage se présente comme une série de dialogues retraçant l'éducation érotique et sexuelle d'une jeune fille de 15 ans. Une libertine, Mme de Saint-Ange, veut initier Eugénie de Mistival "dans les plus secrets mystères de Vénus" . Elle est aidée en cela par son frère (le chevalier de Mirvel), un ami de son frère (Dolmancé) et par son jardinier (Augustin). Etude de l'oeuvre Un enseignement en alternance Le livre n'est pas qu'une longue description de gestes et d'actions. Il est construit (surtout le troisième dialogue) sur l'alternance entre dissertation philosophique et application concrète des préceptes évoqués. La théorie alterne avec la pratique. Le titre du livre évoque déjà cette dualité puisque le boudoir est une petite salle disposée généralement entre la chambre et le salon, c'est-à-dire, entre la pièce consacrée aux ébats amoureux et la pièce consacrée à la conversation. La théorie "Pornographie et philosophie ne se distinguent pas catégoriquement à l'ère des Lumières. [... ] la critique sociale et politique [... ] passe par le dévoilement de ses effets obscurs sur les corps et leur économie. Parler, écrire, mettre en scène le sexe et ses catégories, c'est parler de beaucoup plus que du sexe. Les désordres, les régulations des corps individuels engagent ou trahissent ceux du corps politique et social1". On comprend mieux alors qu'au-delà de la crudité du texte et de son thème libertin, on trouve un discours philosophique, presque appel aux armes, mettant de l'avant les idées du Marquis par rapport à la liberté, la religion, la monarchie, et les moeurs. Intitulé "Français, encore un effort si vous voulez être républicains" , l'appel public qui s'insère avant le cinquième dialogue présente les mêmes idées que celles qui figurent dans les onze "opuscules politiques" de Sade publiés entre 1790 et 1799. La réflexion de Sade s'inscrit parfaitement dans celle de son époque. Elle prolonge les débats philosophiques sur le concept de Nature et sur le rôle de la société par rapport à cette Nature ainsi que sur l'influence de cette dernière sur les comportements humains.

01/2023

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Cirque

Nouma Hawa, Reine des fauves. La véritable histoire de la première dompteuse du monde

Cet essai relate le parcours invraisemblable d'une petite lingère ardéchoise dévorée d'ambition qui va faire de sa propre vie un roman d'aventures digne d'un conte des mille et une nuits. Maîtresse de son destin comme un auteur déciderait de celui de son héroïne, elle se crée de toutes pièces un personnage spectaculaire, exotique et fascinant. Se jouant des conventions sociales, elle devient dompteuse de fauves puis propriétaire de sa propre ménagerie. Une maîtresse femme qui ne se laissera pas plus intimider par la domination masculine qui règne dans le monde forain que par les crocs du redoutable tigre du Bengale. A la scène comme à la ville, Nouma Hawa aura été une femme libre - en un temps où l'émancipation féminine n'est encore qu'un horizon. Mariée plusieurs fois, elle a connu les divorces, la solitude (si malvenue pour une femme mûre de l'époque) et même, selon certaines rumeurs, un libertinage assumé. Sur l'arène, elle alimente les fantasmes les plus troubles de ses contemporains, frêle sylphide parmi les bêtes sauvages, intrépide amazone face à des dangers souvent mortels, étendant l'empire de sa séduction jusqu'à réduire à des matous les fauves les plus féroces de son seul regard de braise. C'est la femme fatale à tous égards, faisant sienne sans sourciller la lourde réputation des premières dompteuses, qui seraient à la fois sauvages, dépravées et dominatrices. Apanage qui toucherait au vulgaire si notre héroïne n'avait su en faire, précisément, ses armes et sa parure, et disons-le, jusqu'à son bouclier médiatique. Née en 1845 (et morte en 1925), la belle Nouma Hawa va vivre "de plein fouet" le virage du XIXème au XXème siècle, période de profondes mutations qui se répercutent évidemment sur le monde du cirque. Tout d'abord, l'Exposition internationale d'Electricité (1881) ainsi que l'Exposition universelle de 1889 marquent un tournant dans l'économie du spectacle ambulant. On y découvre les inventions les plus révolutionnaires, notamment le phonographe et le kinétoscope, ainsi que d'autres créations de Thomas Edison comme l'ampoule et les générateurs électriques, dont les forains vont profiter pour développer des attractions originales et innovantes et des équipements modernisés afin de prendre en marche le train du progrès. De même, l'apparition du cinématographe (dont la popularisation devra beaucoup au monde du cirque) va bouleverser la conception des numéros qui sauront ingénieusement intégrer des projections filmées. L'industrie du cinéma, précédant de peu la Première Guerre mondiale, s'empare très vite elle-même de l'image des fauves qui ont le don de faire voyager les spectateurs (mobilisant par conséquent nombre de conseillers animaliers, souvent d'anciens dresseurs). Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si, en 1924, la Metro-Goldwyn-Mayer, l'un des plus anciens studios de cinéma, choisit pour emblème un lion rugissant, image acccompagnée bientôt du son (enregistré sur gramophone en 1928). Quant à Nouma Hawa, son sens inouï de l'adaptation, son intelligence et son inventivité en termes de stratégies commerciales ainsi que son génie dans l'utilisation des médias - et dans la médiatisation de sa propre vie - feront d'elle une star à tous les âges de son existence. Elle finira ses jours à Genève dont elle a marqué des générations d'enfants et de leurs parents magnétisés par celle que ses contemporains surnommèrent à juste titre "la Reine des fauves" et qui fut sans conteste la dompteuse la plus populaire de la Belle-Epoque.

11/2023

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Musique, danse

Aube d'une vie musicale sous la Révolution.. La vie et l'oeuvre de Hyacinthe Jadin 1776-1800

Ce livre est né d'une rencontre : Je m'étais en effet intéressé depuis longtemps aux musiques pour piano de l'époque classique : " Mozart -Haydn -Beethoven ", bien sûr, mais aussi Méhul (dont la révélation vint plus tard, avec les symphonies), Rust, Wölf, Cherubini, Clementi, en allant jusqu'à John Field ou Hummel. C'est alors que Jean-Claude Pennetier publia chez Harmonia Mundi son merveilleux disque consacré à Hyacinthe Jadin. On y retrouvait bien entendu le langage classique et les formes bien connues, les idiomes pianistiques naissants et une certaine virtuosité. Mais avant tout, il y avait cette poésie particulière qui était là, bien à lui seul. Quelque chose qui passe par-dessus le classicisme viennois, et qui l'ignore, et qui semble presque plus proche du piano romantique des années 1820-1830. Un parfum particulier qui, comme chez Schubert, exprime complètement une époque donnée et un lieu, et qui en même temps paraît hors du temps. Je n'ai pas tardé à faire partager mon enthousiasme à un petit groupe d'étudiants du Conservatoire de Lyon, et lorsque Nathalie Castinel voulut étudier de plus près ce musicien, je ne pus que l'encourager. Suivre son travail, le conseiller et le guider en quelques occasions, m'apporta beaucoup de satisfactions tenu compte de son enthousiasme et de son acuité dans la recherche. Certaines de ses découvertes furent importantes. Par exemple l'acte de naissance du compositeur (1776) conduisit à jeter un nouveau regard sur cet artiste mort à 24 ans, et à l'inscrire dans cette catégorie exceptionnelle des génies prématurément disparus, comme Arriaga par exemple, quoique son œuvre qui comporte tout de même une cinquantaine de partitions paraisse d'une plus grande portée. Il y eut aussi des déceptions : ne trouver ni portrait, ni témoignage personnel sur l'homme et ne pouvoir mettre la main sur certaines partitions, comme son opéra. Ce fut aussi passionnant d'explorer ce monde assez peu connu de la musique de la révolution, d'en élargir la vision " militante " pour en deviner les bordures beaucoup plus existentielles à travers la musique d'un homme qui ne reste qu'une silhouette biographique, mais qui nous est si proche émotionnellement. Qu'a pu ressentir ce quasi-adolescent plongé dans le tourbillon exaltant de cette aventure unique de l'histoire. Personne ne peut dire, dans l'état actuel de nos documents, si Hyacinthe Jadin a vraiment été un fervent révolutionnaire, mais personne non plus ne peut soutenir le contraire : après tout, qu'est-ce qui l'obligeait à traîner son encombrant instrument au milieu des fêtes ou des barricades ! Comment ne pas faire le parallèle entre cette exaltation à composer et la révolution elle-même ? ces deux épopées en cinq années ! En définitive, il reste l'espoir que ce livre contribuera à déclencher d'autres recherches et, en général, aidera à la connaissance de ce compositeur. Puisse-t-il provoquer d'autres disques, d'autres concerts et d'autres études. J Dorival.

09/1991

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Histoire de France

Jean BALDACCI (1890 - 1914) A corps perdu. Une famille Corse en deuil face à la guerre de 1914

Les conséquences de la guerre 14/18 en Corse à travers la vie d'une famille. Prix du livre corse catégorie "Essais" 2014. Le 27 septembre 1914, à l'attaque du bois de Géréchamp (Meuse), le lieutenant Saint-Cyrien Jean Baldacci (promotion des Marie-Louise 1911-1913) tombe à la tête de la première compagnie qu'il commandait, tous les autres officiers (commandant, capitaines, lieutenants) ayant été tués ou blessés. Chevalier de la Légion d'honneur à titre posthume (1920), croix de guerre avec palmes, son corps a été inhumé dans le petit village de Xivray (Meuse) -une centaine d'habitants- à côté de Bouconville par l'autorité militaire et son avis de décès -dressé aux armées- est expédié en 1916 à la mairie de Nice où stationnait son régiment jusqu'à la veille de la déclaration de guerre. Son père, Michel Baldacci (Bastia 1859-Marseille 1926), inspecteur régional des Postes et Télégraphes, et sa mère Marie Devoti-Lusinchi (Bastia 1868-Marseille 1955) apprennent son décès par la presse (l'Eclaireur, le Petit Marseillais), décès confirmé peu après par le maire de Marseille, mais l'avis de décès parvenu en 1916 à la mairie de Nice ne sera expédié à sa mère veuve qu'en 1930 et sous forme d'extrait seulement. Les différents témoignages récoltés auprès de ses compagnons d'armes (tué le 27 septembre, le 28, ou le 29 -jour où sa compagnie n'était point de service-, voire le 5 octobre d'après ses états de services conservés au Service Historique de l'Armée de terre), tué sur son cheval en criant sabre au clair "Allons-y les Enfants" , ou empêtré en franchissant des barbelés face à une tranchée bavaroise en criant "Attention, à la baïonnette" ont engendré un désordre archivistique tel que ce jeune officier né à Bastia en 1890, et mort pour la France, a un décès qui n'a jamais été enregistré ni sur les registres d'état-civil de Xivray, ni sur ceux de sa ville natale et qu'il ne figure pas sur le Monument aux morts de Bastia, alors qu'il est mentionné sur celui de Nice où casernait son régiment, le 163e d'infanterie. Sa soeur Lucie Franceschi, née Baldacci (1891-1974), a jusque sur son lit de mort mené un inutile combat pour réparer ces oublis. De 1914 à 1974 ce "corps perdu" a engendré entre elle et les autorités une importante correspondance : avec les ministres de la Guerre puis de la Défense, les Présidents des Anciens combattants, les maires de Bastia, les Directeurs du service historique des Armées, les maires de Nice et de Xivray, les généraux commandants l'Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr, les présidents de l'Association la Saint-Cyrienne. Chacun a fait son devoir mais Jean Baldacci ne figure toujours pas sur le monument aux morts de sa ville natale. Petit-fils d'Antoine et Lucie Franceschi, Michel Vergé- Franceschi publie aujourd'hui ici le dossier.

01/2014

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Sociologie

La querelle du sacre

Pour ou contre le sacré? La passion des prises de position montre que la question touche au vif, dans ces obscures régions de l'essentiel où il semble que tout se fonde ou s'écroule. Encore faut-il pouvoir s'en expliquer, au lieu de seulement sentir et affirmer. Deux hommes ici se rencontrent, partageant une même foi, mais combien différents. Pierre Antoine, jésuite, professeur de philosophie, qu'un article qu'il publia dans les Etudes fit passer aux yeux de beaucoup pour un dynamiteur de cathédral. Emile Martin, oratorien, musicien connu, auteur d'un essai sur La Musique et le Sacré, et dont les concerts spirituels, en l'église Saint-Eustache, réunissent les foules dans la communion mêlée d'une ferveur religieuse et d'une émotion esthétique. Un dialogue sinueux, comme tout vrai dialogue, et dont l'amicale franchise n'est pas toujours sans rudesse. Un parcours où les deux interlocuteurs se cherchent, se tâtent, se heurtent, se croisent, se retrouvent et parfois se fuient. Un texte qui révèle, tantôt en filigrane, tantôt dans une gravure aux traits accusés, une large part des questions fondamentales qui sous-tendent la querelle du sacré. Un document humain et spirituel qui ne peut laisser indifférent. Opposition de deux tempéraments : le coeur et la raison, l'artiste et le dialecticien ? Approches complémentaires de l'actualisation de la Parole de Dieu : celle des signes et des symboles, et celle du langage clair, avec des mots ? Interprétations contradictoires du fait de la sécularisation et du défi qu'il lance à la conscience chrétienne ? Ou bien deux façons divergentes de saisir l'essentiel du christianisme, de comprendre, de vivre et d'exprimer sa foi ? Jalons du dialogue POURQUOI LA QUERELLE DU SACRE ? LES MOTS ET LES CHOSES L'EGLISE DOIT-ELLE CHANGER DE LANGAGE ? LA NOTION DE SACRE EST-ELLE UNE CATEGORIE FONDAMENTALE DE LA THEOLOGIE CHRETIENNE ? LES INTERROGATIONS MODERNES SUR LE SACRE LE COUR ET LA RAISON UNE PRATIQUE RELIGIEUSE COUPEE DE LA VIE L'HOMME EN FACE DE LA MORT LA TRANSCENDANCE DE DIEU ET LE SENS DU SACRE NOTRE RAPPORT A DIEU ET LA MEDIATION DU CHRIST AVONS-NOUS ENCORE DES TEMPLES ? L'EUCHARISTIE ET LE SEIGNEUR DE GLOIRE LE SENS DU SACRE ET LE SENS DU PECHE Emile Martin. Né le 7 mai 1914 à Cendras (Gard). Premières études littéraires et musicales sous la direction de son oncle, ancien maître de chapelle de la cathédrale de Nîmes. Etudiant à la Faculté des Lettres de Montpellier, puis à la Sorbonne et à l'Institut catholique de Paris pour la théologie. Diplômé de Grec biblique et docteur ès lettres avec une thèse en Sorbonne sur L'évolution des rythmes dans la lyrique grecque monodique. Membre de l'Oratoire de France depuis 1947. Fondateur et directeur de la Société des Chanteurs de Saint-Eustache (1945), maître de chapelle de l'église Saint-Eustache. Chargé de cours et de conférences aux Universités de Québec, Montréal, Ottawa (1953-1954).

04/1997

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Revues

Eidôlon N° 133 : L’art du jugement dans et sur les arts

Une même notion originale (le jugement), prise dans tous ses sens possibles (pas seulement de goût), est déclinée selon les trois approches du titre : le jugement comme art, le jugement dans les arts, le jugement sur les arts, du Moyen Age à nos jours. Ce volume, issu du projet quadriennal HRSM The Exercise of Judgment in the Early Modern Period, financé par le Ministère autrichien de l'Education, de la Science et de la Recherche, se propose d'étudier l'impact de la notion de " jugement " sur le champ des arts (dont, bien sûr, l'art d'écrire) dans un arc de temps allant du Moyen Age à nos jours. Dans la tradition rhétorique, le iudicium regarde la faculté de l'orateur d'évaluer une situation donnée et de s'y adapter pour convaincre ou agir avec succès. L'acception du terme couvre, d'un côté, la capacité de (bien) juger comme qualité de l'esprit et, de l'autre, l'exercice de cette faculté intellectuelle comme action portant à un résultat. Cette catégorie, issue à l'origine de la sphère du droit, change d'aspect au début de l'époque moderne, c'est-à-dire au moment où, dans un nouveau régime épistémique, se pose le problème de l'autorité de celui qui exerce sa capacité de juger. Avec l'établissement des sciences, le jugement se réduit à un jugement pur, exempt de toute passion et fondé sur la raison, qui tend à se libérer de l'autorité de l'Eglise, vicaire de Dieu. En même temps, à l'opposé des scientifiques et des experts qui jugent au nom de la raison, les particuliers s'arrogent le droit de se prononcer sur toutes sortes de sujets librement choisies et d'envahir, par la libre pratique du bon sens, la sphère publique. Cet exercice du jugement a fini par devenir un droit inaliénable, fondement des sociétés civiles modernes qui garantissent à tous les citoyens la liberté d'opinion et d'expression. Pour une étude de l'exercice du jugement, le champ artistique présente un terrain particulièrement fécond, parce qu'il invite à adopter une double perspective, en distinguant le jugement dans l'art du jugement sur l'art, même si l'un est lié à l'autre de bien des façons. D'une part, les auteurs du volume demandent comment le jugement est représenté à travers l'ensemble des textes et des images, de l'autre, ils interrogent l'application du jugement dit de goût aux oeuvres concernées dans l'histoire. L'intérêt porte moins sur les théories du jugement esthétique, qui ont leur point de fuite dans la Critique du jugement de Kant, qu'à ses diverses pratiques dans les domaines de la littérature et des arts. Enfin, on voit émerger de certaines de ces pratiques un art spécifique, un véritable art du jugement lui-même.

11/2022

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Football

How the Red Army conquers Europe. Les glorieuses victoires internationales des Reds de Liverpool de Bill Shankly à Jurgen Klopp 1973-2019

Avec 3 Coupes d'Europe de l'UEFA et surtout 6 Ligues des Champions conquises, les Reds de Liverpool sont l'un des cinq clubs les plus titrés d'Europe avec le Real Madrid, le FC Barcelone, le Milan AC et le Bayern Munich. Sur la scène anglaise, les Reds virent d'abord s'affirmer des formations comme Sheffield Wednesday, Newcastle United, Sunderland, Aston Villa, Arsenal et leur rival local les Blues d'Everton. Bill Shankly posa les bases de l'hégémonie des Reds sur le football anglais, ses successeurs, Bob Paisley, Joe Fagan et Kenny Dalglish, bénéficiant de son excellent travail. Le période 1973-1990 fut l'âge d'or des Reds, qui sur 18 éditions du championnat d'élite anglais, remportèrent 11 titres, terminèrent six fois deuxième, le plus mauvais classement étant une cinquième place. Cette période correspondit également à l'âge d'or de Liverpool sur la scène européenne. Les Reds conquirent 2 Coupes d'Europe de l'UEFA en 1973 et 1976 et surtout 4 Coupes d'Europe des clubs champions en 1977, 1978, 1981, 1984, en moyenne une tous les deux ans, l'exclusion durant six années de Liverpool des compétitions européennes (1985-1991), consécutivement à la tragédie du Heyzel à Bruxelles le 29 mai 1985, empêchant peut-être les Reds de garnir encore plus leur salle de trophées d'autres victoires européennes. Cet âge d'or sportif des Reds est d'autant plus paradoxal qu'il intervint dans un contexte où l'économie des clubs anglais était plus pauvre que ses concurrents italiens, espagnols et allemands, et que la ville de Liverpool connut une très grave crise économique consécutive aux profondes mutations économiques que connut le Royaume-Uni. La Grande-Bretagne se désindustrialisa en raison de la très forte concurrence des nouveaux pays industriels, la Chine et les pays d'Asie, le Brésil, ainsi que de l'arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher qui, inspirée par les dogmes économiques ultra-libéraux de Friedrich Von Hayek et de Milton Friedman, mena une guerre à mort à la classe ouvrière britannique afin de mettre en place une nouvelle économie dominée par la finance dont le symbole est sa place forte : la City de Londres. Liverpool connut un très fort déclin économique et industriel, un très fort chômage, une tentative d'éradication par l'establishment et l'amie du général Pinochet de sa culture industrielle et ouvrière. Entre 1990 et 2020, Liverpool perdit l'hégémonie du football anglais au bénéfice de son grand rival le Manchester United d'Alex Ferguson, mais également des Gunners d'Arsenal de George Graham et Arsène Wenger, du Chelsea de José Mourinho, Carlo Ancelotti et Antonio Conte, du Manchester City de Pep Guardiola, les Reds se contentant de plusieurs victoires en FA Cup et en Coupe de la League. Cependant, sur la scène européenne, les Reds maintinrent leur statut. Avec l'arrivée à l'automne 2015 de l'excellent et charismatique coach allemand Jurgen Klopp, les Reds aspirent à rétablir leur hégémonie sur le football anglais et continental. Après trente années d'attentes, les Reds ont enfin remporté le dix-neuvième championnat de leur histoire avec brio au cours de la saison 2019-2020 malgré la Covid-19. Sur la scène internationale, le Liverpool de Jurgen Klopp a atteint la finale de la Ligue Europa en 2016, la finale de la Ligue des Champions en 2018, a conquis la sixième Ligue des Champions de l'histoire du club, la Supercoupe d'Europe de l'UEFA, la Coupe du monde des clubs devant le Flamengo de Jorge Jesus. Avec Jurgen Klopp sous contrat jusqu'en 2024, les Reds aspirent à conquérir plusieurs championnats et au moins une ligue des champions.

05/2021

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Droit

Justice, constitution et droits fondamendaux au Japon

L'objet de la thèse est de préciser la vision qu'ont les Japonais du Droit et la manière dont ils la conçoivent, en expliquant comment la Constitution japonaise, base du système politique du Japon, s'intègre dans la vie quotidienne des citoyens japonais. La première partie s'intitule " Structure fondamentale de la Constitution du Japon Les principes de base de la Constitution japonaise sont le respect des droits fondamentaux de l'Homme, le pacifisme et la souveraineté de la nation, ces principes étant le reflet des regrets du pays pour son action durant la Seconde Guerre mondiale. Les droits des citoyens n'étant pas suffisamment garantis sous la Charte de Meiji, la garantie des droits fondamentaux de l'Homme est devenue le pilier de la nouvelle Constitution. Les Japonais sont conscients du fait que la paix est la condition essentielle de la garantie des droits de l'Homme. La deuxième partie s'intitule " Organisation judiciaire et règles générales du procès Cette partie présente le système juridique japonais, sur le plan du pouvoir judiciaire, des différentes catégories de procès et de tribunaux ainsi que du personnel qui y travaille. Sont également soulignées les tendances caractéristiques des procès japonais, telles que les magistrats qui suggèrent souvent un arrangement à l'amiable ou encore la préférence des parties impliquées pour une solution à l'amiable plutôt qu'une solution découlant d'un jugement. La troisième partie a pour titre " Contrôle de constitutionnalité et théorie des standards " Au Japon, le contrôle de constitutionnalité s'exerce contre tous les actes de l'État par tous les tribunaux en cas de besoin. Les caractéristiques de ce système se résument comme suit : le contrôle a posteriori, par voie d'exception, par la saisine individuelle ayant effet relatif. Mais l'étrange particularité qui affecte la justice constitutionnelle japonaise est le manque de dynamisme dont fait preuve la Cour Suprême vis-à-vis des décisions d'inconstitutionnalité. Le plus grand reproche adressé à la Justice japonaise réside dans le fait que plus d'un tiers des juges de la Cour Suprême sont des magistrats de carrière. A tout ceci, s'ajoutent les normes régissant les " actes de gouvernement ou la " marge d'appréciation du législateur souvent invoquées dans les tribunaux, et qui sont utilisées pour gêner le fonctionnement de la justice constitutionnelle, qui, ainsi, ne peut pleinement se développer. Au total, les sources du blocage du mécanisme de la justice, y compris celui de la justice constitutionnelle elle-même, reflètent les tensions et paralysies structurelles de la société japonaise, et révèlent combien il est essentiel d'éveiller les citoyens à la conscience du Droit.

03/2010

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Paramédical

Manuel de diagnostics infirmiers. 15e édition

Cette nouvelle édition du Manuel de diagnostics infirmiers de Carpenito s'appuie sur la version de NANDA-I 2015-2017. Il contient aussi 26 problèmes à traiter en collaboration. C'est un guide pratique et facile à utiliser autant par l'étudiante infirmière que par l'infirmière. La première partie de l'ouvrage est scindée en deux sections qui portent respectivement sur les diagnostics infirmiers focalisés sur des problèmes et ceux de type risque puis les diagnostics de promotion de la santé. Pour chacun des diagnostics infirmiers on trouve la définition les caractéristiques et les facteurs favorisants ou les facteurs de risque s'il y a lieu. Pour chacun on a aussi des exemples tirés de la Classification des résultats de soins infirmiers (CRSI) et de la Classification des interventions de soins infirmiers (CISI) assortis d'objectifs et d'indicateurs qui permettent d'orienter les interventions et de mesurer leur efficacité. Les interventions générales ou particulières à certains types de patients sont présentées en fonction des objectifs visés. Dans la deuxième partie de l'ouvrage les 26 problèmes à traiter en collaboration exposés ont été choisis en raison de leur incidence élevée. Ils sont regroupés en 9 catégories génériques et comprennent des précisions de l'auteure ainsi que des épreuves diagnostiques nécessaires pour le suivi. Pour chacun des problèmes on trouve la définition les populations à risque les objectifs poursuivis en collaboration avec des indicateurs de stabilité physiologique. Les interventions destinées à détecter et à atténuer le problème avec d'autres professionnels de la santé y sont décrites ainsi que leurs justifications scientifiques. La troisième partie de l'ouvrage se compose de groupements de diagnostics infirmiers et de problèmes à traiter en collaboration en fonction de situations cliniques courantes. Avec ses Notes de l'auteure Mme Carpenito apporte des éclairages précieux sur les diagnostics infirmiers et sur la façon de poser un diagnostic juste. Dans cette nouvelle édition l'auteure apporte des données additionnelles sur certains diagnostics infirmiers ou problèmes à traiter en collaboration soit pour mettre l'emphase sur des principes de soins soit pour relever des statistiques en rapport avec le problème ou alors pour soulever une question d'éthique. De plus des alertes cliniques sont mises en évidence dans certaines situations. La terminologie des diagnostics infirmiers et des problèmes à traiter en collaboration qui figure dans cet ouvrage de même que les connaissances qui s'y rattachent constituent des outils indispensables à l'infirmière qui doit consigner ses jugements cliniques et ses directives dans le plan de soins et au dossier du patient.

01/2019

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Pléiades

Oeuvres

Alliant le classicisme du style et la modernité de la méthode, l'oeuvre de Claude Lévi-Strauss est à la fois pensée du monde, expérience de soi, et expérience sur soi. "Pourquoi et comment devient-on ethnologue ? " "Qu'est-ce qu'un style ? " "Que peut-il y avoir de commun entre un oiseau - l'Engoulevent -, l'art de la poterie, et la jalousie conjugale ? " En quoi la mythologie indienne a-t-elle favorisé la conquête de l'Amérique par l'homme blanc ? ... Questions surprenantes, mais qui sont pourtant à la source des enquêtes menées par Lévi-Strauss. Le ton est donné. Son oeuvre relève à la fois de la science et de la littérature, dirait-on, si de telles catégories pouvaient rendre compte de la singularité de son propos. Mais chez Lévi-Strauss, le cloisonnement n'est pas de mise, et le penseur fait "flèche de tout bois". Ainsi le souvenir d'un tableau de la Renaissance sert-il de point de départ à une théorie de la structuration du sensible. Ainsi peut-on retrouver Totem et tabou dans un mythe jivaro. Ainsi la métaphysique bororo éclaire-t-elle d'un jour nouveau la figure de notre Père Noël. Lévi-Strauss est à la recherche des correspondances, au sens baudelairien du terme, entre l'esprit et sa manifestation matérielle. Il met en scène les affinités qu'il perçoit entre les différents objets, le fil caché qui les relie. L'objet de l'analyse se dérobe ; il ne contient aucun message qui soit immédiatement communicable. Car un objet, mythe ou autre, n'existe pas en soi mais dans le rapport, les correspondances, qu'il entretient avec les autres objets. Passerelles, rapprochements inattendus, résurgences, tels sont les jeux d'esprit auxquels invite la lecture de ces oeuvres, qui ébranlent notre vision du monde. La présente édition réunit sept ouvrages choisis par l'auteur : Tristes tropiques, remémoration des expériences de terrain de la fin des années 1930 qui resurgiront dans toute l'oeuvre à venir ; Le Totémisme aujourd'hui et La Pensée sauvage, charnières entre la réflexion sur la parenté et l'étude des mythes ; La Voie des masques, La Potière jalouse et Histoire de Lynx, les trois "Petites mythologiques" qui, sur le ton de l'énigme, proposent une version accessible de l'analyse structurale ; Regarder écouter lire, enfin, poursuite de la réflexion anthropologique sur le terrain esthétique. Des textes inédits sont proposés en appendice. Au-delà de leur fonction figurative et documentaire, les illustrations, environ deux cents, en noir et blanc et en couleurs, donnent une forme visuelle à la pensée.

05/2008

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Autres

Philosophia scientiae vol.26/3. Psychologie philosophique et Gestalts praxéologiques

Au début du 20e siècle, un certain nombre de philosophes ont développé et formé leur propre pensée en dialogue avec les écrits de la psychologie de la Gestalt. Ces engagements ne sont pas seulement essentiels au développement de leur pensée, mais ils ont eu des effets d'entraînement importants, conduisant à un changement de perspective significatif au sein des sciences cognitives, de la linguistique, de la psychologie sociale, de la sociologie et des théories de la perception. La question fut alors - et est toujours - de saisir les caractéristiques les plus saillantes et les plus spécifiques de ce qui fait l'humain, et cette quête a souvent été inspirée par des positions philosophiques, scientifiques, anthropologiques et même politiques très différentes. La publication récente de textes moins connus ou précédemment non disponibles d'auteurs clés met en évidence la complexité des engagements philosophiques, et jette une lumière nouvelle sur les dialogues entre psychologie, philosophie, études du langage et sciences. Nous nous intéresserons principalement à la façon dont les idées de la psychologie de la Gestalt ont été reprises par des philosophes ayant des agendas et des prédilections philosophiques différents, mais aussi par des psychologues sociaux et des sociologues. Et en philosophie justement, la réception de la psychologie de la Gestalt passe notamment par Aron Gurwitsch, D. W. Hamlyn, Maurice Merleau- Ponty et Ludwig Wittgenstein. Les engagements de ces penseurs avec la psychologie de la Gestalt auront une influence sur nombre de disciplines et seront à l'origine de plusieurs mouvements très actifs aujourd'hui : en psychologie, grâce aux travaux de James Gibson sur la perception et de Roger Barker sur la théorie des sites comportementaux (Behaviour Setting Theory) en psychologie écologique ; en sciences cognitives, avec le développement des approches nouvelles de la cognition (e- cognition : embodied, embedded, enactive, and extended ; cognition incorporée, integrée, énactive, étendue) et l'énactivisme ; et en sociologie et psychologie sociale, avec le développement de l'ethnométhodologie et d'autres versions de l'interactionnisme. Chacune de ces perspectives est redevable à la psychologie de la Gestalt, et elles le sont à travers les philosophes qui l'ont abordée. Ces engagements philosophiques ont souvent conduit à des analyses qui ont pris leurs distances par rapport à des explications cognitives et neuroscientifiques au sein de la psychologie, pour aborder les phénomènes de la Gestalt de manière constitutive (Gurwitsch), écologique (Gibson), existentielle (Merleau-Ponty), praxéo-grammaticale (Wittgenstein) et praxéologique (Garfinkel). Dans certains cas, des nouvelles catégories ont été proposées, comme les "Gestalts praxéologiques" de Garfinkel.

11/2022

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Gestion de patrimoine

L'assurance vie à l'épreuve des crises. Résilience ou résignation ?

Cet ouvrage analyse le comportement du secteur de l'assurance vie et de la finance en période de crise profonde ; comment ce secteur de marché a-t-il su profiter des opportunités et bénéficier d'effets de levier durant la crise économique ? Plus que jamais, l'assurance vie aura montré sa faculté de résilience en se réinventant en permanence et en bénéficiant d'accélérateur de tendances. Nombre d'acteurs du secteur financier ou patrimoniale prédisaient que l'assurance vie, placement préféré des français, soit si ce n'est chahuté peut-être même disqualifiée au vu des performances des fond sen euros, en baisse chronique ; or, c'était sans compter que la crise, sanitaire puis économique, allait rebattre les cartes et allait démontrer la résilience du secteur de l'assurance vie, structurellement adaptée pour combattre la crise ou y faire face en bénéficiant d'effets de lever ou accélérateurs. En effet, une crise avec une telle ampleur, une telle soudaineté et une telle violence a permis de révéler certains phénomènes, tel un accélérateur de tendances, avec l'émergence et la prégnance de sujets ou de thématiques liés à l'économie verte ou solidaire d'une part ou liés à des investissements dans l'économie réelle d'autre part. L'assurance vie s'est ainsi révélée comme étant un réceptacle redoutablement efficace en matière de faculté d'adaptation et de capacité d'évolution avec un fonds en euros qui n'est certes désormais plus porté par le triple paradigme performance / sécurité / liquidité et n'étant plus désormais un contributeur à la performance mais ayant muté vers un rôle de contributeur à la stabilisation des allocations d'actifs. Si l'économie a dû évoluer avec son temps, ...elle s'est même fait d'ailleurs dépassée par son temps et son environnement, l'assurance vie a bien assumé, quant à elle, sa mission d'anticipateur sur son marché en intégrant de nouvelles modalités de gestion, de nouvelles catégories de support financiers de nouvelles fonctionnalités de suivi et de gestion de son contrat. Contrairement à certaines idées reçues, l'assurance vie fait sûrement désormais partie des véhicules financiers les plus élaborés et les plus modernistes, constituant alors la colonne vertébrale de la construction ou de la gestion patrimoniale. La "vieille dame" se renouvèle en permanence et sait parfaitement exploiter les opportunités de marché, à la fois issues de l'environnement financier (car les crises créent des opportunités) et de la technologie (car les crises permettent d'accélérer les tendances).

07/2021

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Thèmes photo

Alltagsfantasie

AlltagsFantasie est une performance illustrée dans laquelle l'artiste utilise le médium photographique. Il s'agit d'une oeuvre impressionnante qui nous invite à reconsidérer nos idées sur l'identité, les rôles de genre et l'autodramatisation. Elle aiguise le regard que nous portons sur nos quêtes d'autonomie individuelle et collective, et ouvre la voie à un examen critique des structures et des normes de pouvoir existantes. Une publication qui devient elle-même une oeuvre d'art : Une ode à l'autonomie sexuelle, une célébration de la sensualité féminine qui entreprend de remettre en question les structures patriarcales. Au cours d'un long processus de création qui a débuté en 2010 et s'est poursuivi jusqu'en 2021, Joanna Szproch a mis en forme bien plus qu'un extrait décisif de sa biographie : elle s'est attachée à condenser les couches temporelles, mettre en scène les croyances et façonner une oeuvre d'art qui transcende les catégories conventionnelles. Le livre qui a émergé de ce processus complexe peut ainsi être considéré comme un autoportrait étendu, aux couches se démultipliant. Il reflète à la fois un moi profond et un moi qui émerge dans le contexte de relations sociales et culturelles. Parmi les différents mediums de l'autoportrait, la photographie occupe une place particulière. Dans notre monde marqué par l'usage intensif des selfies sur les réseaux sociaux, la simultanéité trompeuse des rôles devient aujourd'hui évidente. Il est possible d'être à la fois muse, modèle et créateur. Cependant, il reste impossible de porter un regard objectif sur sa propre personne, tant nous portons nous-mêmes nos masques. C'est précisément dans ces mondes intermédiaires du "regard féminin" et du "regard masculin", ces frontières entre le soi et l'extérieur, que Joanna Szproch explore sa fantaisie quotidienne. Plus qu'une pure et simple évasion : comment un fantasme devient une forme. "Chacun d'entre nous a le droit, la possibilité, de s'inventer dans son quotidien. Si une personne ne s'invente pas, elle sera de toute façon inventée. Il est donc sage d'avoir l'audace de s'inventer soi-même." Maya Angelou Six ans après l'explosion du mouvement #metoo, des militants des droits de l'homme pourtant influents continuent de suggérer que le viol n'est pas un crime contre les femmes elles-mêmes, mais un simple problème de respect de la propriété. Au milieu de l'inhumanité de ces débats, Joanna Szproch combat quotidiennement, par ses fantasmes, un système archaïque et dysfonctionnel. Il s'agit de livrer bataille contre une ignorance particulièrement tenace, et lutter encore et encore pour obtenir les nécessaires changements.

09/2023

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Informatique

L'impensé informatique : Critique du mode d'existence idéologique des technologies de l'information et de la communication. Tome 1, Les années 1970-1980

Dire qu'il existe un " impensé informatique" ce n'est pas dire qu'un silence serait tombé sur l'informatique. C'est dire que ce qui est en question c'est la possibilité même de la questionner dans ses enjeux de société. Autrement dit, soutenir l'existence d'un tel impensé c'est montrer que cette possibilité s'est refermée, sinon totalement, du moins suffisamment pour que le questionnement reste marginal/marginalisé (voire, marginalisant) et n'inquiète guère l'informatique telle qu'elle se fait. On peut s'en réjouir. On peut également s'en inquiéter et essayer de comprendre ce qui se passe. Il s'agit dès lors de s'interroger sur les conditions de possibilité et les modalités d'exercice de ce dispositif de verrouillage. Par quels mécanismes sociaux en vient-on à bloquer le processus du questionnement, alors même que notre démocratie devrait justement fonctionner sur le mode du doute et de la question ? L'enjeu politique se révèle dès lors considérable puisqu'il s'agit aussi de comprendre comment peuvent se construire et s'imposer des évidences qui résistent à la critique, quand elles n'en viennent pas à la disqualifier voire à en oblitérer le site. Ces mécanismes sont d'abord discursifs, car c'est à travers le discours que se révèlent et se construisent les catégories à travers lesquelles notre société se représente ses techniques et singulièrement son informatique et ses TIC : mobilise-t-on les notions de "société" ou d'homme, développe-t-on une approche en termes politiques ou moraux, valorise-t-on la centralisation ou la décentralisation, comment pense-t-on la rationalisation ou la sécurité technique, comment intervient le droit, une idéologie de la communication est-elle à l'oeuvre, quel rapport veut-on construire entre technique et pouvoir... voilà quelques-unes des questions que met en scène le corpus d'articles de presse qu'interroge cet ouvrage. Il existe ainsi un techno-discours global en ce sens qu'il parcourt la société en son entier ou résonne en elle. Il n'offre pas forcément les clés d'une meilleure compréhension des enjeux de société de l'informatique. Il permet peut être, au contraire, de ne pas les poser comme question légitime ou si peu et si difficilement. Bref, il pose le cadre du mode d'existence idéologique de l'informatique. C'est tout l'enjeu de ce livre que d'essayer d'en décrypter le mode de fonctionnement et de l'interpréter.

10/2012

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Pléiades

Les Mots. Et autres écrits autobiographiques

Chez Sartre, l'écriture "personnelle" est longtemps restée souterraine. Héritage social ou familial ? "J'appartiens à une période où la littérature personnelle était peu estimée, du moins par les lecteurs bourgeois et petits-bourgeois dont étaient mon grand-père et les gens qui m'entouraient". Ou volonté, propre à l'écrivain engagé, d'écrire pour son époque plutôt que pour soi ? Les Mots est le seul livre publié du vivant de Sartre qui relève de l'autobiographie, et encore son appartenance au genre a-t-elle été discutée : les catégories sont toujours trop étroites pour les grands textes. En 1964, lors de sa sortie, on y voit évidemment un récit d'enfance (une enfance à laquelle "Poulou" "n'a rien compris", selon la mère de l'intéressé) et un splendide adieu à la littérature, mais on parle aussi d'un essai, d'un pamphlet, d'un livre de moraliste, d'une analyse critique ou philosophique. Une "espèce de roman", ajoutera Sartre, plus tard. Les Mots, à vrai dire, est sui generis. C'est un chef-d'oeuvre, peut-être le chef-d'oeuvre de l'autobiographie au XX ? siècle, et son auteur ne lui donnera jamais de suite. Ce sont des publications posthumes qui viendront révéler l'importance qu'eut pour lui l'écriture autobiographique et la diversité des formes qu'a prises sous sa plume cette veine longtemps réservée aux proches : des carnets de guerre qui sont comme le laboratoire de l'oeuvre à venir, des lettres en forme d'autoportrait, le journal d'un voyage en Italie, des notes prises dans les années 1950 à la relecture des carnets de guerre, les différentes versions et esquisse qui, composées de 1953 à 1963, aboutirent aux Mots de 1964, les textes brefs demeurés épars et ici publiés pour la première fois, sans oublier ces autoportraits partiels, obliques que sont les lumineux "tombeaux" écrits pour les amis, Merleau-Ponty, Paul Nizan. Oblicité : le mot définirait assez bien l'oeuvre autobiographique de Sartre. C'est évident à la lecture des portraits de Nizan et de Merleau-Ponty. Ce n'est pas moins clair dans Les Mots, où l'ironie autorise un jeu complexe entre l'enfant dont il est question et l'adulte qui parle et observe : "Je tiens mon passé à distance respectueuse". Les écrits autobiographiques dont ce volume met au jour la trajectoire secrète ne sont donc pas des écrits pour soi. Se peindre, très bien, mais pour se séparer de soi.

03/2010