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Psychologie, psychanalyse

Psychologie sociale

Essentielle pour comprendre le monde qui nous entoure, la psychologie sociale éclaire les interactions entre les individus et la société. En se penchant sur les mécanismes qui régissent ces échanges, elle répond à de nombreuses questions d'hier et d'aujourd'hui : comment nos appartenances sociales influencent-elles l'image de soi et le comportement ? , pourquoi, face à une injustice, certaines personnes se rebellent alors que d'autres se soumettent ? , quand et pourquoi est-on prêt à secourir des personnes en détresse ? , est-il vrai que les médias contribuent à la violence ? ... Cet ouvrage, écrit par deux spécialistes du sujet propose une synthèse et une vision d'ensemble des différents travaux et contenus de la psychologie sociale. Une approche claire, pédagogique et progressive des trois grands domaines que sont la pensée sociale (jugement, perception, identité), l'influence sociale (la culture, les normes, attitudes, changements et comportements) et les relations sociales (relations intimes, processus de groupe) dans une approche à la fois historique et pratique. Un véritable guide et outil de travail pour l'étudiant en psychologie. Véritable panorama de la psychologie sociale et de ses approches européennes et anglo-saxonnes suivant les trois grandes thématiques : pensée sociale, influence sociale et relations sociales. Tout en couleurs, avec un appareil pédagogique riche. De la perception des groupes au conformisme, des leviers de l'influence à l'altruisme, ce manuel de psychologie sociale aborde les aspects essentiels de ce domaine en profonde mutation. Reflétant les avancées et les recherches les plus récentes, il expose la matière de manière claire et agréable : pour illustrer le coeur du propos, les expériences marquantes de la psycho sociale sont présentées et les thématiques sont complétées par de multiples figures et photos, tandis que les auteurs abordent également les questions de l'actualité la plus brûlante sous le prisme de leur discipline. Pour aider l'étudiant à maîtriser les notions les plus importantes, les termes-clés sont définis de manière immédiatement repérable, et chaque chapitre comporte un résumé, des questions de révision et d'approfondissement, de même qu'une représentation schématique de son sujet. Un must-have pour les étudiants de 1er et 2e cycle en psychologie ! Cet ouvrage propose un véritable panorama de la psychologie sociale, présentant à la fois les approches européennes et anglo-saxonnes. Les auteurs abordent successivement les trois grandes thématiques du champ : La pensée sociale (la perception des personnes, des groupes, du soi, ainsi que les représentations sociales et culturelles), l'influence sociale (les normes sociales, le conformisme, le changement d'attitude et la persuasion, les leviers affectifs de l'influence, comportement et manipulation) et les relations sociale (les relations interpersonnelles, agression et altruisme, les processus de groupe, les relations intergroupes). Un ouvrage de référence incontournable ! Pour aider l'étudiante à comprendre et maîtriser la matière, chaque chapitre comporte : une partie théorique exposant les enjeux et évolutions du sujet ; des cas pratiques (expériences et exemples) ; un résumé ; des questions de révision ; des illustrations et flash codes ; une carte mentale ; des suggestions de lecture. Pour aider le.la professeur.e : chaque chapitre correspond à une séance de cours ; des compléments en ligne ; un index des auteurs et des concepts ; une page Facebook dédiée.

12/2019

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Sciences politiques

Populisme smart. Le retour du «et#8201;peupleet#8201;» dans la politique et comment y répondre

Destiné en priorité aux étudiants, "? Populisme smart ? " décrypte deux défis contemporains majeurs, la crainte d'un déclassement de l'Occident par la Chine, et la vague populiste qui pose la question du sens dans nos démocraties industrialisées, désormais exacerbée par les mouvements de contestation historique de l'Occident (woke, cancel culture, etc.). Son originalité consiste d'une part à relativiser l'effet de la Chine en dressant un parallèle instructif avec la grande crainte du Japon dans la décennie 80-90, dont sont expliqués en détail les ressorts économiques, et d'autre part à réconcilier dans un même discours populiste smart des forces antagonistes dans le champ sociopolitique, à l'heure du divorce entre "? peuple ? " et élites dirigeantes. Sur fond de mutation écologique et de crise de l'immigration, il avance en effet l'idée qu'un populisme smart qui s'en approprie les causes plutôt que les démoniser, et explique avec recul les transformations (mondialisation, révolution technologique) qui les ont produites depuis 30 ans, est un discours pertinent dans le contexte politique actuel, en France et ailleurs. Il s'agit de répondre à la colère populaire qui sourde depuis des années en offrant un projet collectif d'équité sociale, d'appartenance nationale à la fois enracinée dans l'histoire - assumer le passé est nécessaire pour concevoir le futur - et universaliste, agile dans la mondialisation. L'ouvrage mêle aussi au style d'un essai des remarques où l'auteur partage avec le lecteur sa propre trajectoire comme étudiant pendant la période de référence, à un moment charnière qui vit entrer le monde dans une nouvelle période de l'Histoire (1989). Il met en exergue les choix personnels dans un contexte de profonde transformation, semblable à la période actuelle, à même d'éclairer ceux auxquels seraient confrontés des étudiants en partance pour l'étranger. L'ouvrage livre une perspective historique sur l'économie et la politique mondiales depuis le tournant décisif de 1989 pour expliquer/comprendre la situation contemporaine. Sa thèse est que le développement économique de la Chine souffre de faiblesses structurelles comparables à celles du Japon, que l'antagonisme avec le régime d'Etat-parti est fondamental et irréconciliable, et que la capacité d'innovation des Etats-Unis demeure inégalée parce qu'elle repose sur une société de liberté individuelle et l'Etat de droit. Soulignant en cela la valeur des principes qui assoient les démocraties industrialisées occidentales, l'auteur prévient contre les dérives culturalistes en vogue pour souligner le socle capital hérité de la pensée occidentale, et les risques de juger l'histoire sans en discerner les contradictions inhérentes. Avançant que la démonisation du "? populisme ? " méconnaît les ressorts de l'anxiété socioéconomique et culturelle qui frappe les classes moyenne et populaire depuis plus de 20 ans en Occident, il argue que les responsables politiques doivent au contraire s'approprier cette anxiété pour être en phase avec l'opinion et y apporter des réponses adéquates, sans a priori idéologique, mais en expliquant, comme le fait le livre, les facteurs de cette anxiété (libre - échange mal engagé/régulé, mondialisation, rupture digitale, productivité), et en montrant le chemin à suivre.

04/2022

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Histoire de l'art

Sous le regard de Méduse. De la Grèce Antique aux arts numériques

Figure incontournable de la mythologie grecque, Méduse a exercé son pouvoir de fascination sur de nombreuses générations d'artistes qui ont contribué à la création d'un répertoire d'images d'une richesse inouïe. Le catalogue est consacrée à l'évolution de ces représentations, des premières sources iconographiques de l'Antiquité jusqu'aux productions artistiques les plus récentes. Dans les premières versions écrites du mythe, Méduse est une divinité primordiale terrifiante, petite-fille de la Terre (Gaïa) et de l'Océan (Pontos), mentionnée sous le nom de Gorgone. Une première variation, introduite dès le 5e siècle avant notre ère, voit en Méduse non plus une divinité régnant sur l'univers, mais une mortelle, victime d'une monstrueuse métamorphose que lui inflige la déesse Athéna. Reconnaissable à sa chevelure grouillante de serpents et ses yeux écarquillés, Méduse est une figure particulièrement ambiguë et paradoxale : à la fois instrument de mort, par son regard pétrifiant tous ceux qui le croisent, et symbole de vie, puisque de sa tête sacrifiée naissent le cheval Pégase et le géant Chrysaor. Au cours des siècles, les lectures du mythe évoluent, faisant subir à Méduse de multiples métamorphoses qui font d'elle le reflet des peurs et des fantasmes de la société occidentale. Malléable et toujours en phase avec l'époque de sa création, la figure de Méduse se renouvelle constamment. Pour les Grecs, elle est d'abord l'incarnation de la terreur, une vision insoutenable de la mort. La période médiévale, marquée par la morale chrétienne associant sexualité et péché, assimile Méduse à une beauté séductrice. A la Renaissance, son visage horrifique devient une métaphore de l'Art et de sa puissance visuelle. Figure toujours changeante, Méduse développe un caractère mélancolique au 19e siècle. Pour les préraphaélites anglais puis pour les symbolistes, elle perd parfois de son aspect monstrueux et devient une jeune femme à la beauté rêveuse. L'univers dans lequel elle bascule témoigne de l'accablement qui gagne les artistes face à la modernité industrielle. Cette course effrénée vers le progrès entraîne la rupture progressive de l'Occident avec la culture gréco-romaine qui l'a nourri durant des siècles, et Méduse devient alors le témoin affligé d'un monde désenchanté. Les angoisses et les atrocités du 20e siècle redonnent à Méduse sa puissance mortelle, et c'est finalement à Hollywood et dans le jeu vidéo que celle-ci va trouver un nouveau terrain fertile où se renouveler, grâce aux spécialistes des effets spéciaux. Aujourd'hui, Méduse fascine toujours les artistes qui s'appuient, notamment, sur les outils numériques pour renouveler leur approche plastique. Mais quelles sont les mutations actuelles de Méduse ? Figure populaire et politique, elle pourrait bien incarner un principe d'insoumission à l'ordre aussi bien qu'un féminisme militant...

05/2023

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Sciences de la terre et de la

Arctica. Volume 3, Nunavut, Nunavik (Arctique central canadien et nord-québécois) Le peuple inuit prend en main son destin

Nunavut, Nunavik Arctique central canadien et nord-québécois Le peuple inuit prend en main son destin Le 24 juillet 1967, le Président Charles de Gaulle, invité à Montréal par le Premier ministre Daniel Johnson, prononce devant une immense foule quatre mots décisifs : " Vive le Québec libre ! " Cette célèbre exclamation, très controversée à Ottawa, marque le début d'une politique étroite de coopération scientifique et politique entre la France et la Province de Québec. Missionné les années suivantes par les deux gouvernements en tant que directeur d'un programme d'étude socio-économique dans le Nouveau-Québec, Jean Malaurie, au titre du ministère des Affaires étrangères français, engage une équipe de quatre spécialistes dans une vaste et ambitieuse enquête de terrain consacrée à l'examen de la condition inuit au sein de la région ; ce, dans la perspective de la création du territoire du Nunavik à laquelle Paris souhaite apporter toute sa coopération. Hasard des mutations politiques et des querelles institutionnelles : les analyses et recommandations du rapport général de cette Commission franco-québécoise, aux conclusions sévères pour les autorités dites favorables aux autochtones, ne furent jamais publiées dans leur intégralité. Elles sont présentées pour la première fois dans cet ouvrage historique, avec notamment la publication de deux rapports inédits (Daniel Nat : autonomie et autogestion des Inuit du Québec, Guy-José Bretonès : pédagogie du développement). A travers une sélection d'articles couvrant les années 1960 à nos jours, depuis Nunavut et les prémices de la Convention de la baie James et du Nord québécois (1975) aux préoccupations très contemporaines de la société Makivik, organisme inuit autonome dirigé actuellement par l'ancien sénateur inuit Charlie Watt, informateur et ami de Jean Malaurie, cet ouvrage permet de mieux connaître et comprendre les minorités arctiques menacées du Canada. Personnalité polaire majeure, Jean Malaurie est avant tout un scientifique, géomorphologue et géocryologue de formation. Il a participé par ses travaux au concept de Gaïa. Il est à l'origine du Centre d'études arctiques (CNRS-EHESS), érigeant en combat précurseur l'interdisciplinarité entre sciences humaines et sciences naturelles. Directeur émérite au CNRS et à l'EHESS, ambassadeur de bonne volonté pour l'Arctique à l'Unesco, directeur-fondateur de l'Académie polaire d'Etat à Saint-Pétersbourg, il est aussi le créateur d'un courant nouveau d'anthropologie réflexive porté par sa mythique collection " Terre Humaine " (Plon). J. G. Bartholomew & Co. , Dominion of Canada (détail : carte de la baie d'Hudson), in : The XXth Century Citizen's Atlas of the World, London, George Newnes Ltd. , 1903, p. 123-124. Masque kaniktuk, culture sugpiak, île Kodiak (Alaska), XIXe siècle. Musée de Boulogne-sur-Mer © Philippe Beurtheret Portrait de Jean Malaurie, Paris, v. 1985. © Jean Malaurie

07/2020

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Photographie

Daido Moriyama

Daido Moriyama, né à Osaka en 1938, n'est pas seulement un des plus grands artistes japonais contemporains ; son oeuvre photographique, ses écrits, la radicalité de sa démarche font de lui un des chefs de file du renouvellement international du langage photographique à partir des années 1970. A lire quelques-uns des noms ou titres qui jalonnent la carrière de Moriyama, on devine que son parcours artistique échappe aux conventions : Provoke (une revue), Scandalous (une exposition), Hysteric (une publication)... Ces termes ne renvoient pourtant en rien à une oeuvre niaisement sulfureuse ou complaisamment provocatrice, mais résonnent à la manière d'un manifeste postmoderne. Ainsi, à propos de Farewell Photography, livre majeur qu'il publie en 1972, Moriyama précise : "Certains trouveront ce titre sarcastique, mais en réalité il exprime mon animosité et mon discours d'adieu à une photographie trop satisfaite d'elle-même pour mettre en question sa propre signification. Cette photographie-là passe à côté de la réalité." Et la réalité que désigne ici l'artiste n'est pas celle assignée de longue date à la photographie, mais le substrat des violentes mutations que l'histoire du Japon a connues, de l'après-Deuxième Guerre mondiale aux dernières heures du XXe siècle. Graphiste de formation, Moriyama s'initie à la photographie auprès de Eikoh Hosoe, mais décide, dès l'âge de vingt-trois ans, de devenir photographe indépendant et de faire de Tokyo sa ville d'élection. Avec son ami le photographe et critique Takumi Nakahira, il fonde la revue Provoke, foyer de protestation politique et culturelle et laboratoire de recherches et d'expérimentations nouvelles pour la photographie. Exacerbant les pistes et les orientations que certains précurseurs, parmi lesquels William Klein et son célèbre Tokyo dont il reconnaît l'influence, avaient défrichées, Moriyama développe une esthétique dure et crue où la narration et l'illustration n'ont plus cours. Images fortement contrastées, flous, épreuves granuleuses, cadrages "sauvages", la photographie de Moriyama semble traversée par une pulsion vitale extrême qui scelle un refus absolu des normes établies de la prise de vue. Il affirme "prendre ses photographies plus avec le corps qu'avec les yeux" et renonce même parfois à l'obligation de la visée comme dans Hunter, série de paysages prise depuis sa voiture. Car l'oeil de Moriyama est nomade, il dérive au fil de la marche urbaine et saisit sans relâche des apparitions soudaines : visages, animaux, scènes de rue, façades, écrans vides, graffitis, tout fait signe pour composer une poétique abstraite et déroutante. Cette esthétique de l'instantané alliée à une volonté farouche de penser et vivre la photographie comme une expérience intime, une pratique quasi existentielle, ont ouvert des champs nouveaux et suscité une forme de libération de l'acte photographique que de très nombreux artistes savent devoir à Daido Moriyama.

11/2012

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Décoration

Quand la nuit tombe sur le Berlin des années folles. Avec 1 CD audio

C'était l'époque des bals costumés, de Metropolis et de Josephine Baker ; des découvertes scientifiques cruciales, de la verve littéraire et du chaos politique engendré par la République de Weimar. Après le succès fracassant de Hollywood dans les années 1930 et Jazz. Dans le New York des Années folles, l'illustrateur Robert Nippoldt s'est associé à l'auteur Boris Pofalla pour évoquer la métropole trépidante et libre qu'était Berlin dans les années 1920. Composé comme une visite touristique de la ville à travers le temps, La nuit tombe sur le Berlin des Années folles raconte la dimension urbaine et les épisodes complexes d'une décennie de mutations, des longues artères illuminées par le nouveau réseau d'éclairage électrique aux planchers qui vibrent dans toute la ville au rythme du fox-trot et du tango. Faisant montre de sa maîtrise graphique de la lumière, de l'ombre et de l'expression, grâce à la patine que confère le tirage argentique, Nippoldt alterne portraits et paysages pour montrer le décor changeant et les centres dynamiques de cette capitale en plein essor et en pleine industrialisation, ainsi que les personnages extraordinaires qui peuplaient ce vivier artistique, scientifique et idéologique. Animé par une curiosité sincère pour les excentriques et marginaux, qui façonnèrent cette époque entêtante, autant que pour les "puissants" , Nippoldt dresse le portrait de personnalités comme Lotte Reiniger, Christopher Isherwood, Albert Einstein, Kurt Weill, Marlene Dietrich et George Grosz, mais aussi de Thea Alba, "la femme aux dix cerveaux" , de Magnus Hirschfeld, le "Einstein du sexe" , et du fameux criminel local Adolf Leib. C'est ainsi que le livre pose un regard particulier sur certains des phénomènes culturels et politiques les plus marquants de l'époque, et s'attache aux plus grandes vedettes du grand écran ou à l'atmosphère chaotique engendrée par le gouvernement de Weimar. Au-delà des protagonistes et des lieux, le livre saisit surtout l'esprit incomparable et ineffable d'un endroit et d'un moment, d'une époque suspendue entre deux guerres mondiales et d'un pays tiraillé entre l'audace de céder à la joie de vivre et la noirceur envahissante du national-socialisme. Avant que la nuit tombe, Nippoldt nous montre tout : le feu des projecteurs et les murmures en coulisses, les usines qui sortent de terre et la physique théorique, le rugissement des stades et le silence feutré des théâtres, les chansons des Comedian Harmonists, les satires de George Grosz et l'icône Marlene Dietrich, qui ébranle les caractéristiques du genre avec sa cigarette, son chapeau haut-de-forme, son smoking, et son fameux regard aguicheur. Edition allemande disponible à l'automne 2017. Parution des traductions prévue au printemps 2018.

07/2018

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Revues de psychanalyse

Essaim N° 48, printemps 2022 : Variants américains de l'épidémie freudienne

Comment, plus d'un siècle après la conférence de Freud à la Clark University et plus de 40 ans après la dernière intervention de Lacan dans les universités nord-américaines, s'est propagé le virus de la psychanalyse et dans quelles mesures est-il encore actif sur le sol américain ? Comment s'est développée et implantée la psychanalyse sur la côte Est, puis, différemment, sur la côte Ouest ? Comment se distribue-t-elle dans les champs disciplinaires universitaires ? Quelle est désormais la politique des associations et des écoles de psychanalyse, notamment en regard de la question de l'analyse profane dont on connaît le désaccord historique avec Freud ? Freud comme Lacan craignaient que la psychanalyse trouve aux Etats-Unis son antidote qui l'éradiquerait une fois pour toutes. Freud y voyait d'un mauvais oeil le succès d'Adler, signe d'une édulcoration de la sexualité dans une morale sexuelle civilisée subordonnée aux valeurs du protestantisme. Lacan rejoignait Freud sur ce point, apercevant dans la psychanalyse nord-américaine une éclipse des termes les plus vivants de son expérience, comme l'inconscient, la sexualité et, bien sûr, le champ de la parole et la fonction du langage ; leur éclat spécifique s'affadissant derrière une conception de la cure moins orientée vers l'assomption de la castration et l'avènement d'un désir inédit que par le souci d'optimisation des capacités et du potentiel de l'individu en vue de son adaptation à son entourage social. Ce human engineering trouvait dans les années 1950 son plein accomplissement dans les courants de l'ego psychology mais aussi du culturalisme, que Lacan considérait comme ce qu'il y a " de plus discutable dans le développement de la psychanalyse aux Etats-Unis ". Ces critiques sont-elles de nos jours caduques ? Si tel est le cas, comment la psychanalyse aux usa aurait-elle surmonté les impasses que Freud et Lacan avaient jadis identifiées en ce qui la concerne spécialement ? En revanche, si ces critiques gardent toujours leur pertinence, quelles sont les formes contemporaines américaines de ces déviations, leur degré d'extension et les raisons actualisées de leur succès dans des courants plus ou moins dominants ? Au mot célèbre de Freud entrant aux Etats-Unis - " ils ne savent pas que nous leur apportons la peste " -, Lacan avait ajouté une inquiétude qu'il ne faut pas méconnaître : et si la Némésis avait alors renvoyé à Freud son propre message en lui adressant " un billet de retour de première classe ". En d'autres termes, peut-on penser que l'épidémie freudienne, affaiblie par ses mutations américaines, ait pu à son tour se propager hors des frontières des Etats-Unis et, pourquoi pas, contaminer l'Europe ?

05/2022

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Manga

Vie de Mizuki Tome 1 : L'enfant

Shigeru Mizuki est né en mars 1922 à Sakai-minato, petite ville côtière du sud-ouest du Japon. Il connaît dans cette province tranquille une enfance libre et heureuse, période faste dont il s'inspirera à de nombreuses reprises dans ses mangas. Très tôt, il montre des aptitudes étonnantes pour le dessin, talent encouragé sans réserve par ses parents. Il a à peine vingt ans lorsque la guerre du Pacifique vient interrompre ses espoirs de carrière. Enrôlé dans l'armée impériale japonaise, il est envoyé dans la jungle de Nouvelle-Guinée, où il va vivre un véritable cauchemar: il contracte rapidement la malaria, assiste à la mort de ses camarades et perd le bras gauche dans un bombardement... Détenu sur place à la fin de la guerre, il se lie avec les membres d'une tribu locale, amitié qui le sauvera de la famine, de la maladie et de la folie. Ce n'est finalement qu'en 1957, après une vie déjà trop riche de souvenirs et de blessures, qu'il entame la carrière de mangaka qui a fait de lui l'un des plus grands raconteurs d'histoires de son pays. Auteur singulier et généreux, il ne cesse d'explorer tout au long de son oeuvre les univers qui se cachent derrière notre monde pour mieux dire sa profonde compréhension de l'âme humaine, et communiquer à ses lecteurs l'empathie qu'il éprouve pour toutes les formes de vie. Après NonNonBâ et Opération Mort (Fauves du Meilleur Album et du Patrimoine en 2007 et 2009 au festival d'Angoulême), les éditions Cornélius présentent avec Vie de Mizuki un autre chef-d'oeuvre et une nouvelle facette de ce géant du manga. Le succès sans commune mesure de la bande dessinée au Japon, son ancrage dans la société, sa forme unique et ses thèmes de prédilection, s'expliquent une fois placés en regard de l'Ere Showa (1926-1989). Les biographies des pionniers du manga, de Vie et Mizuki de Shigeru Mizuki à Une vie dans les marges de Yoshihiro Tatsumi, témoignent autant de l'explosion d'un art populaire que de cette période parmi les plus complexes de l'histoire du Japon. La Vie de Mizuki rappelle qu'en un peu plus d'un siècle, cet archipel presque exclusivement constitué de villages de pêcheurs s'est mué en l'une des plus grandes puissances industrielles mondiales. Entre-temps, un élan de modernité et de nationalisme a emporté ses hommes vers la guerre, avant de rapatrier les survivants sur une terre occupée, en perte d'identité, en marche d'industrialisation forcée, démunie de son armée et de son besoin de produire de l'énergie. Cette société qui n'aurait plus besoin de se défendre ni de se nourrir allait accoucher d'une forme d'expression naturellement enfantine, mais d'une richesse indéniable: le manga. Shigeru Mizuki, cet artiste qui a ressuscité le goût du folklore au Japon, incarne plus que quiconque cette édifiante réaction artistique face au poids de l'Histoire: celle d'un homme qui a perdu un bras au combat et rentre dans son pays pour donner vie à un courageux fantôme à qui l'on a volé un oeil. Récit d'un destin hors du commun, témoignage unique sur la mutation d'un monde, Vie de Mizuki est une extraordinaire fresque romanesque qui embrasse un siècle de chaos et d'inventions.

10/2012

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Seinen/Homme

Saisi par la nuit. (Oeuvres 1975-1981)

Né en 1937 à Tokyo, Yoshtham Tsuge connaît une enfance difficile marquée par la pauvreté. Quittent l'école à quatorze ans, il enchaîne les petits boulots et cherche à échapper à son milieu familial, fuyant la violence d'un beau-père qu'il exècre. A dix-huit ans, il entame une carrière de mangaka en réalisant des histoires pour les librairies de prêt qui fleurissent dans le Japon d'après-guerre - un système aujourd'hui disparu à mi-chemin entre bibliothèque et librairie : A cette époque, on reconnait dans son style l'influence d'Osamu Tezuka, ainsi que celle du gekiga, un mouvement tout juste créé sous l'impulsion de Yoshihiro Tatsumi, qui souhaite faire évoluer le manga vers des sujets plus réalistes. L'originalité de son écriture le fait rapidement, remarquer et il est contacté en 1965 par Katsuichi Nagai, le fondateur du légendaire magazine Garo. Il commence à publier dans la revue la même année. Les premières réactions des lecteurs sont négatives. Sujet à la dépression, Tsuge publie peu et devient l'assistant de Shigem Mizuki. Cette collaboration lui redonne de l'assurance. En 1968, sa nouvelle Neji "La vis", dans laquelle il relate un de ses rêves, maque profondément les esprits et devient un classique instantané. Son style évolue vite et se construit autour d'une inspiration hybride, qui méfie registre intime et forme onirique. Il donne ainsi naissance à un nouveau genre proche de l'auto-fiction. Sa production se ralentit au cours des années 1980 et il cesse de publier après L'homme sans talent (Atrabile). L'intérêt pour l'oeuvre de ce génie ne s'est cependant jamais affaibli et il reste l'une des figures majeures de son art. En 1975, Yoshtharu Tsuge a considérablement réduit son rythme de parution et il ne publie plus qu'au compte-gouttes. Il voudrait pouvoir quitter le milieu du manga. Il rêve de changer de métier, il se voit devenir bouquiniste ou brocanteur. Son mariage et la naissance de son fils l'ont recentré sur son foyer et il se contente des droits d'auteur qu'il perçoit depuis son départ de Garo ; il se plaît dans une forme de dilettantisme. Mais alors qu'il approche de la quarantaine, la dépression le gagne progressivement. Lorsqu'il apprend que sa femme est atteinte d'un cancer, il bascule dans une intense détresse et se retire de la vie publique, assailli par des ténèbres intimes. La nécessité le pousse cependant à reprendre le travail. Mais son inspiration est entravée par son état émotionnel. Il se tourne alors vers les recettes qui ont fait son succès : les carnets de voyage, les croquis du quotidien et les récits oniriques. Il parvient toutefois à éviter la répétition, renouvelant ses procédés et poursuivant la recherche d'authenticité qui le guide. Tsuge, même dans ce moment d'extrême abattement, ne perd rien de son exigence. Une nouvelle fois, Tsuge se montre imprévisible et démontre le caractère insaisissable d'un talent en perpétuelle mutation. Alors que la noirceur le submerge et que les visions cauchemardesques semblent sur le point de dominer son oeuvre, il surprend encore en livrant des récits à la légèreté délicieuse, que lui-même ne pensait pas être en capacité de produire. De manière plus discrète, Tsuge entreprend de boucler les cycles qu'il avait entamés des années auparavant, dans un accomplissement esthétique qui laisse admiratif.

09/2021

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Jazz, Blues, Soul, Rap, Reggae

Jazz rock en 150 figures

150 figures qui ont tous fait la grande aventure du jazz rock, de Miles Davis à Weather Report, Herbie Hancock et Jean Luc Ponty. Un beau libre ou l'on croise aussi Carlos Santana et John McLaughlin... Fils du jazz, amant du rock électrique, le jazz-rock doit sa paternité au grand Miles Davis, sans contestation possible. C'est lui qui introduit de la musique amplifiée dans son jazz en pleine mutation à la fin des années 1960, trouvant une résonance dans les mouvements culturels et politiques afro-américains. Il va s'entourer d'une pléiade de jeunes musiciens qui vont à leur tour prendre leur envol et développer leurs propres formules de ce que l'on appelle également le jazz-fusion : John MacLaughlin, Tony Williams, Herbie Hancock, Chick Corea... Cette impulsion poussera par ailleurs toute une génération de vénérables vétérans du post-bop à se laisser tenter par l'expérimentation : Sonny Rollins, Herbie Mann, McCoy Tyner... Le rock lui-même cherche de nouvelles voies, de nouveaux apports artistiques. Aux Etats-Unis, les musiciens s'intéressent de près au jazz, et en donne leur version du jazz-rock : Chicago, Blood Sweat And Tears, Frank Zappa, Larry Coryell, Tim Buckley... Quant à la musique afro-américaine, elle prend appui sur la musique de Miles Davis et Herbie Hancock pour se tourner vers une extension du jazz-fusion, le jazz-funk, dont Hancock est l'un des pionniers avec ses Headhunters. Ils s'appellent Joe Farrell, Tom Scott, Carlos Santana, John Abercrombie, George Duke... et vont eux aussi alimenter la grande marmite musicale initiée par Miles Davis. En Grande-Bretagne, la musique de Miles Davis trouve aussi de l'écho, en même temps qu'est toujours ardemment admiré John Coltrane, décédé en 1967. Le rock, le blues et le jazz s'entrecroisent, parfois avec un soupçon de psychédélisme, et vont donner naissance à une scène riche : Nucleus, Soft Machine, Keef Hartley Band, Isotope, Allan Holdsworth, Colosseum... Simultanément, l'Europe suit le mouvement. La France offre Magma, Jean-Luc Ponty... L'Allemagne et la Scandinavie, Terje Rypdal, Jan Akkerman, Kraan... Le jazz-rock perdure durant toutes les années 1970. Avec le rock progressif, il est le symbole de la liberté d'expression artistique et du bouillonnement créatif de cette époque. Il n'y a pas de limite ni de durée, ni de genre musical. Le public s'enivre d'improvisations électriques, de ces grandes odyssées sonores jouées par Mahavishnu Orchestra, Weather Report, Return To Forever... Une nouvelle génération voit même le jour au milieu des années 1970 aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne : Brand X, Hummingbird, John Scofield, Dixie Dregs, Marcus Miller... Et puis, alors que le formatage généralisé de la musique mainstream semble toujours limiter un peu plus l'horizon sonore, une nouvelle génération fait à nouveau revivre l'esprit du jazz-rock et sa liberté artistique et intellectuelle : Causa Sui, Kanaan, John Dwyer... Julien Deléglise a sélectionné 150 noms, musiciens ou groupes, qui auront tous contribué à la grande aventure du jazz-rock, de la fin des années 1960 à aujourd'hui. Chaque entrée bénéficie d'une biographie, et d'une sélection de un à plusieurs disques que l'auteur considère comme essentiels, de manière absolument subjective mais argumentée.

12/2022

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Droit des affaires

Le droit des affaires, instrument de gestion et de sortie de crise. Les entreprises à l'épreuve de la pandémie

Le 12 mars 2020, la France, frappée par la Covid-19, s'est endormie sur injonction présidentielle. Les ménages se sont calfeutrés. Les activités dites présentielles ont été stoppées, les usines, les écoles et les facultés se sont fermées, les chantiers ont été arrêtés, les commerces - sauf alimentaires - ont tiré leurs rideaux. Les familles, confinées au sein du foyer, ont dû recentrer leur activité pour gérer, de façon plus ou moins heureuse, la coexistence du suivi scolaire ou de la turbulence des enfants présents à la maison et de l'éventuel télétravail des parents. Pour nombre de citoyens français, l'année 2020 aura été celle de la suractivité, au premier rang de ceux-ci les professionnels de santé, qui étaient contraints de rester sans relâche sur leur lieu de travail, confrontés à l'angoisse de l'inconnu, des manques et des surcharges. Les responsables politiques et les gouvernants tentaient par tous moyens d'enrayer cette crise inédite, d'origine sanitaire mais aux conséquences économiques jamais imaginées. Les entreprises, lourdement affectées pour la plupart, découvraient brutalement les vertus - toutes relatives - du télétravail, du chômage partiel, des aides gouvernementales et... des myriades de textes successifs auxquels il fallait se plier. Pour les juristes, chaque jour passé marquait la découverte de nouvelles lois et ordonnances, nouveaux décrets et arrêtés, annulant parfois le lendemain ce qui avait été publié la veille. C'était le temps venu de fiévreuses recherches, de la remise en lumière de grandes notions oubliées ou délaissées, force majeure, imprévision, fait du prince... et de l'analyse des productions textuelles issues de l'état d'urgence sanitaire. Plus tard viendraient l'époque de la reprise, du déconfinement, l'ouverture des soupapes estivales, une insouciance, trop tôt adoptée, puis la rechute automnale ! Comment faire pour ne pas oublier tout cela, pour ne pm laisser le temps faire son oeuvre et niveler le sable de la mémoire ? Comment agir au mieux ? Comment tirer les leçons humaines et juridiques de cette crise inédite ? C'est la question que s'est posée, à l'initiative de son président, le conseil d'administration de l'Association Droit et Commerce, société savante qu'il n'est point besoin de présenter. La réponse est donnée dans cet ouvrage collectif, totalement inédit, image d'une époque en perpétuelle mutation, riche d'enseignements. Il réunit les plumes, les témoignages et les analyses de 45 contributeurs éminents (chefs d'entreprise, chercheurs, hauts fonctionnaires, universitaires, avocats), consacrés à cette période de pandémie, ses données factuelles, l'analyse juridique de ses conséquences, pour permettre, à qui le souhaitera, d'y puiser les bases de sa réflexion, aux juristes et aux praticiens d'y trouver leur inspiration, à l'Histoire d'y trouver ses marques et à tous d'en tirer leçon ! Ses six chapitres constituent un large éventail partant de l'historique de la crise et des témoignages de certains de ceux qui l'ont vécue, en passant par l'affectation de la vie contractuelle des entreprises, de leur vie sociale, de leur gouvernante, de leur actionnariat et de leur raison d'être, des bouleversements des relations individuelles ou collectives du travail, de solutions innovantes générées par la crise, du traitement des litiges des entreprises dans la crise et de celui de leurs difficultés économiques, pour aboutir à une conclusion implacable "les masques nous ont ouvert les yeux ! " A lire sans réserve, que vous soyez étudiants, universitaires, professionnels... même si vous n'êtes pas juristes !

03/2021

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ouvrages généraux

L'Amérique en guerre. 1933-1946

Le géant se réveille : les Etats-Unis dans la Seconde Guerre mondiale. Les Etats-Unis, bien que sortis renforcés de la Première Guerre mondiale, se sont repliés sur eux-mêmes à l'issue, laissant l'Asie et l'Europe s'embraser tour à tour. On imagine donc que la guerre ne s'immisce véritablement dans les pensées et le quotidien des Américains qu'à compter du 7 décembre 1941, date de l'attaque japonaise contre la base navale de Pearl Harbor. En réalité, le processus commence beaucoup plus tôt. Hasard de l'Histoire, en effet, Roosevelt et Hitler arrivent au pouvoir en 1933 à quelques semaines d'intervalle. Or, le président démocrate, qui observe avec inquiétude la montée des périls à l'échelle du globe, prépare mentalement, politiquement et militairement son pays à les affronter, alors même que celui-ci ne s'est pas encore remis de la crise économique de 1929. Les forces américaines peaufinent donc très tôt leur programme de réarmement et leurs plans de guerre. Aussi l'économie, l'industrie et l'armée pourront-elles entamer une profonde mutation en un temps record à partir du déclenchement des hostilités : les navires, les avions, les chars, les canons et les fusils sortent par milliers des usines de défense construites en quelques mois, permettant d'équiper leurs propres hommes et ceux des alliés. La société civile soutient à bout de bras l'effort de guerre et les soldats envoyés combattre aux quatre coins du globe. Ainsi naît l'image de " la bonne guerre américaine " - the good war - dénuée de toute ambiguïté, qui a prévalu pendant de longues décennies. Avec le temps, les histoires se sont transformées en mythes, les soldats et les ouvriers en héros, participant ainsi à la grandeur de la nation américaine qui s'est sentie investie d'une mission universaliste. Mais savons-nous réellement comment cette jeune nation a relevé les défis qui se sont présentés à elle ? Qui sont ces citizen soldiers qui ont accepté d'endosser l'uniforme pour servir voire mourir pour leur pays en terre étrangère ? Se battaient-ils par conviction ou bien par obligation ? Comment se comportaient-ils avec les populations étrangères ? Il montre aussi que l'alliance anglo-américaine, qui semble aussi sincère qu'inébranlable, est certes une réalité sur le plan politique, mais qu'elle est plus chaotique sur le plan militaire. Et encore que le principe du Germany First, si cher aux responsables militaires américains, n'est entériné qu'au moment où le rapport de force s'inverse entre les deux pays : c'est bel et bien la guerre contre le Japon qui occupe une place prépondérante, une réalité qui échappe encore trop souvent au public européen. Christophe Prime montre enfin que si la machine de guerre possède des atouts indéniables, elle possède aussi des faiblesses structurelles et commet des erreurs d'appréciation qui coûtent de nombreuses vies humaines, comme en Normandie ou encore à Peleliu. Du bureau ovale du Président à la War Plans Division, de la chaîne de montage de l'usine Ford de Willow Run aux entrailles d'un sous-marin de la Navy dans le Pacifique en passant par un plateau de tournage de Hollywood, du camp d'internement pour Nisei de Manzanar à l'univers contraint d'un GI recroquevillé dans son trou d'homme quelque part en France, Somewhere in France, la véritable histoire de " la bonne guerre américaine " ne manquera pas de surprendre.

02/2024

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Montagne

Lucien Briet. Voyageur photographe

De 1889 à 1911, Lucien Briet photographie la montagne et ses habitants autour de Gèdre et de Gavarnie, ainsi que le Haut Aragon et ses canyons, versant espagnol. Il participe à l'essor de l'aventure photographique dans les Pyrénées Centrales. Si les Aragonais ont très vite compris le rôle majeur que Lucien Briet avait eu dans la naissance du Parc national d'Ordesa, il aura fallu plusieurs décennies pour que les Pyrénéens du nord redécouvrent son immense travail. Et pourtant, le regard que Lucien Briet porte sur les Pyrénées n'en finit pas de nous étonner et de nous révéler une beauté parfois trop quotidienne pour être appréciée à sa juste valeur. Ce que nous montre Lucien Briet, ce sont des paysages extraordinaires et leurs habitants, une société qui, avant la première guerre mondiale, vit une forme d'apogée d'une histoire commencée des siècles plus tôt. C'est une histoire de bergers, d'artisans et de villageois qui inventent, en s'adaptant aux contraintes montagnardes et en mettant en valeur un relief, un territoire très attachant. Ce territoire est fait de sommets, de cols, de travail, d'échanges et de mythes... L'oeuvre de Lucien Briet, débutée à la fin du 19 siècle, est aussi un témoignage fondamental de l'évolution des paysages. Les marques des changements climatiques que nous sommes en train de vivre y sont par exemple, parfaitement lisibles avec la fonte des glaciers. La société agro-sylvo-pastorale que Lucien Briet découvre au tournant du siècle a connu de profondes mutations. Son travail nous donne la mesure de ce que le 20e siècle a apporté de changements dans un paysage que nous pensons immuable mais qui reste extrêmement fragile. Le Parc national des Pyrénées oeuvre avec passion depuis plus de cinquante ans à la protection des sites et des paysages de la partie centrale des Pyrénées. Ces missions en faveur des patrimoines ne se concentrent pas uniquement sur la faune, la flore et les milieux. Pour bien comprendre un lieu, une approche paysagère et culturelle est aussi fondamentale. C'est elle qui ancre l'action, dans la réalité du terrain. L'engagement essentiel du Parc national aux côtés du Musée pyrénéen de Lourdes et de l'association Montagnes Cultures Avenir de Gèdre est la preuve tangible de la nécessité de ces partenariats pour une action au service du territoire. Parce qu'il a su révéler aux Pyrénéens la beauté et la fragilité des milieux qu'ils habitent et travaillent, parce qu'il nous permet de mesurer aujourd'hui l'évolution des milieux et la fragilité de la vie montagnarde, parce qu'il a permis de fédérer des initiatives locales en un projet partenarial au service des patrimoines, il était juste que le Parc national des Pyrénées concoure à ce projet de valorisation de l'oeuvre de Lucien Briet.

06/2019

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Humour

Croquis d'Histoire

Michel Iturria est de retour avec un troisième album de dessins d'humour ! Il nous propose de revisiter l'Histoire de France et d'ailleurs à travers 80 dessins de la préhistoire à aujourd'hui, sans oublier quelques clins d'oeil à l'avenir ! Un 3em opus très réussi qui ravira les fans du coup de crayon de notre dessinateur made in Sud-Ouest préféré. Quand nous avons proposé une nouvelle collaboration à l'illustrateur Michel Iturria, celui-ci nous a répondu un grand OUI et avec une proposition de sujet très prometteuse : l'Histoire de France et d'ailleurs ! Comme vous le savez l'Histoire est un de nos sujets préféré aux éditions Cairn et nous sommes absolument fan du coup de crayon d'Iturria et de son univers ! Ce nouvel album, très attendu, est prévu pour septembre 2021 avec en tout 80 dessins allant de la préhistoire à aujourd'hui, en passant par le Moyen-âge, la Renaissance et les grandes périodes qui ont marqué l'Histoire de France mais aussi du monde en général. Des dessins qui posent des questions, qui amusent, qui dénoncent, qui sont aussi le reflet de l'admiration du dessinateur pour les grands personnages qui ont fait le monde d'Aujourd'hui. Un livre à offrir aux amateurs de dessins humoristiques, de caricatures et bien sûr à tous les lecteurs friands d'Histoire. 4e de couverture : Gamin, Iturria voulait devenir dessinateur d'humour et à l'école il aimait surtout l'Histoire. Un jour, c'est sûr, il allait se délecter à passer l'Histoire au tamis du dessin d'humour. Ferme partisan d'une histoire chronologique, il s'attache d'abord à percer quelques mystères de la préhistoire : saviez-vous que " l'inventeur " du feu s'appelait Jean- Fabrice Lataillade et qu'il était fortement déprimé ? que la cueillette des cèpes et autres girolles entraîna la découverte de la méthode expérimentale, de la science donc ? ... Plongeant dans les périodes obscures, Iturria va nous apprendre qu'Attila n'était pas forcément le mauvais bougre et qu'Ivan-le-Terrible pouvait se révéler, par certains côtés, un sympathique modéré à tendances socialisantes. Moyen Age oblige, il a gardé une affection particulière pour l'époque où " les Anglais vendangeaient l'Aquitaine " et explique pourquoi ils continuent obstinément à rouler à gauche ! Un peu plus loin, il éclaire d'un jour nouveau les rapports entre Louis XI et l'ostéopathie, et montre comment Napoléon, aspect ignoré de son oeuvre gigantesque, privilégiait le tourisme vert, ou bien encore comment les soucis matrimoniaux de Jean- Sébastien Bach ou de Karl Marx influencèrent leurs oeuvres respectives. Dans l'époque bouleversée que nous vivons, porteuse de mutations diverses, ces 80 dessins espiègles qui courent du paléolithique à la conquête de Mars, nous rappellent cette maxime gravée dans le marbre : " Lorsque tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens. " ...en souriant... "

08/2021

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Industrie et techniques

La betterave à sucre : essor agricole et industrialisation rurale. Réalités françaises et perspectives internationales : de Marggraf à Berlin (1747) à la conférence de Londres (1937)

Depuis l'Antiquité, la canne est connue pour le sucre qu'elle contient. Introduite à la fin du XVe siècle en Amérique, cette plante croit en particulier dans les plantations des Antilles. Elle fournit en sucre le marché européen. A la fin du XVIIIe siècle, les aléas de la vie politique handicapent ces zones de production et entrainent la raréfaction des arrivages de sucre en Europe. De leur côté, après les travaux d'Olivier de Serres publiés en 1600 qui évoquent la betterave et son sucre, Andreas Marggraf, en 1747 à Berlin, puis son disciple Franz Karl Achard, à la fin du XVIIIe siècle, s'emploient à extraire du sucre de la betterave et reçoivent les encouragements des rois de Prusse. La mémoire collective française retient davantage les incitations en faveur de la betterave de Napoléon Ier en 1811-1812, qu'accompagnent des injonctions de l'administration impériale. Il s'agit là, pourtant, d'un cinglant échec. Fait souvent méconnu, le véritable décollage de la betterave s'amorce vers 1828 et devient d'une telle ampleur que, à la fin du XIXe siècle, la betterave détrône la canne pour la production saccharifère. Au cours de cette montée en puissance, les améliorations successives dans la sélection des semences imposent l'expression de betterave à sucre. Par ses emblavements, cette plante révolutionne les campagnes septentrionales. En effet, outre le sucre qu'elle recèle, elle favorise la suppression de la jachère, améliore les productions agricoles qui lui succèdent dans les assolements et offre un fourrage apprécié pour le bétail. Dans le Nord, le Pas-de-Calais, la Somme, l'Aisne et l'Oise, les espaces ruraux betteraviers se couvrent de fabriques de sucre qui, au fil du temps, deviennent de véritables usines avec des ramifications par la construction de distilleries et de râperies. L'essor de ces entreprises, favorisé par le recours au charbon ainsi que le développement de canaux et de voies ferrées, atteste une réelle révolution industrielle au coeur des campagnes qui repose sur la betterave à sucre, véritable pierre angulaire de ces mutations. La Grande Guerre dont les combats dans la partie occidentale du continent européen se déroulent dans des terres betteravières neutralise largement la production sucrière mais, surtout, souligne la dépendance à l'égard des approvisionnements en graines allemandes. Le sucre de canne tire profit de cette conjoncture qui débouche, au milieu des années 1920, sur une surproduction lorsque les nouvelles usines édifiées après les destructions du conflit, modernes et compétitives notamment sur le plan énergétique, fonctionnent à plein régime. Les productions pléthoriques de sucre entrainent la constitution d'importants stocks. Cette situation conduit finalement à conclure des accords internationaux, les premiers du genre, afin de réguler le marché sucrier au plan mondial dans le cadre d'un traité signé, lors d'une conférence tenue à Londres en 1937, par la majeure partie des pays acteurs de la filière saccharifère.

09/2021

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Montagne

L'Alpe N° 88 : Refuges. De l'abri de fortune au tourisme d'altitude

Abri pour la nuit, havre de réconfort et de convivialité, les refuges alpins sont des lieux emblématiques de la moyenne et haute montagne. Des repères pour les alpinistes chevronnés comme pour les randonneurs d'un jour. Ce numéro accompagne l'exposition "Refuges alpins. De l'abri de fortune au tourisme d'altitude" que le public est invité à découvrir au Musée dauphinois à Grenoble du 4 juin 2020 au 21 juin 2021. Trouver un lieu où passer la nuit en sécurité, telle est la première fonction du refuge, celle-là même des hospices implantés sur les grands cols qui accueillaient les voyageurs au Moyen Age et les dérobaient au froid, à la neige et à la peur de la mort. Avec la naissance de l'alpinisme et la création des clubs alpins, l'arc alpin se couvre peu à peu de refuges de toutes tailles et de toutes sortes (cabanes non gardées, refuges " gardiennés ", " hôtels " d'altitude, etc.). Ces dernières années, nouveau bouleversement, les refuges se métamorphosent ici en ateliers culturels, là en observatoires du changement climatique, ailleurs en lieux touristiques, devenant même le but de certaines randonnées (et non plus seulement une étape). Ce sont toutes ces mutations que ce numéro de L'Alpe va examiner à la loupe. AU SOMMAIRE DE CE NUMERO DE PRINTEMPS : - De l'abri au tourisme Dans son exposition, le Musée dauphinois se penche sur l'histoire des refuges, réfléchit à leurs usages et à l'imaginaire qu'ils véhiculent. - Système débrouille Les cabanes de bergers, prisées aujourd'hui, n'ont longtemps été qu'un abri spartiate. - Un laboratoire architectural Depuis la fin du XVIIIe siècle, combien de structures ont été expérimentées pour abriter alpinistes et randonneurs ? - Des modèles de durabilité ? Comment construire un abri dans les conditions extrêmes de la haute montagne avec le moins d'impact sur l'environnement ? - (Ré)inventer l'inventaire ? L'Inventaire du patrimoine a lancé une campagne photographique atypique sur les refuges des Alpes françaises. - Un p'tit coin d'paradis Formidable, cet (autre) inventaire sur les... toilettes en montagne (! ) entrepris par le photographe suisse Marco Volken. - Chroniques des hauteurs Les livres d'or des refuges sont une source précieuse pour suivre l'évolution des pratiques. - Le casse-tête du casse-croûte Le refuge du col de la Vanoise accueille une centaine de visiteurs par jour. Une foule incertaine qu'il faut nourrir. - Gardienne du Temple (Ecrins) Marie Gardent est gardienne. Elle évoque son quotidien là-haut... - Portfolio : Uli Wiesmeier Quarante ans de photographie. Un regard respectueux et corrosif, lumineux et sombre. - La nouvelle vie des refuges Buts de randonnées, pôles culturels, échappatoires pour urbains en mal d'authenticité ou écoles de la montagne : quelles seront les fonctions des refuges demain ? - Brèves de refuges Guide, Claude Gardien a fréquenté les bat-flanc de centaines de refuges et y a glané des petites tranches de vie.

03/2020

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Droit des sociétés

Droit des sociétés commerciales. 8e édition

Instruments juridiques au service du développement économique, les sociétés commerciales font naturellement l'objet d'une initiation pour le juriste débutant, en seconde ou troisième année de licence. Mais la densité et la complexité des règles qui en fondent l'organisation rebutent souvent au seuil de l'étude dont le domaine paraît ainsi réservé aux spécialistes. Une approche adaptée de ces règles permet de lever l'obstacle qui n'a rien d'insurmontable. Elle emprunte à la méthode des comparatistes et fait une large place à la mise en perspective des éléments qui composent les différents régimes des sociétés commerciales. Le présent ouvrage exploite les ressources de cette méthode appliquée à un contenu pédagogique soigneusement sélectionné et illustré. Après une introduction favorisant une immersion progressive du lecteur au coeur de la matière, se trouve placé sous son regard, en chacun des thèmes abordés, l'exposé exhaustif des mécanismes propres aux diverses catégories de sociétés commerciales ordonné selon une construction simple et claire : L'existence de la société commerciale Le fonctionnement de la société commerciale Les mutations de la société commerciale A jour au 1er juillet 2021 L'ouvrage est à jour des nombreuses réformes qu'a subies la matière et décrit les chantiers législatifs en cours issus, en particulier, de la loi n° 2019-486 du 22 mai 2019 relative à la croissance et la transformation des entreprises (loi PACTE) : - Ordonnance n°2019-1169 du 13 novembre 2019 relative aux marques de produits ou de services prise en application du I de l'article 201 de la loi n° 2019-486 du 22 mai 2019 - Ordonnance n° 2019-1234 du 27 novembre 2019 relative à la rémunération des mandataires sociaux des sociétés cotées prise en application de l'article 198 de la loi n° 2019-486 du 22 mai 2019 - Ordonnance n° 2020-115 du 12 février 2020 renforçant le dispositif national de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme mettant en oeuvre l>article 121 de la loi n° 2019-486 du 22 mai 2019 - Décret n° 2020-292 du 21 mars 2020 relatif aux commissaires aux comptes - Décret n° 2020-946 du 30 juillet 2020 et décret n° 2021-300 du 18 mars 2021 portant application de l'article 1er de la loi n° 2019-486 du 22 mai 2019 - Ordonnance n° 2020-1142 du 16 septembre 2020 portant création, au sein du Code de commerce, d'un chapitre relatif aux sociétés dont les titres sont admis aux négociations sur un marché réglementé ou sur un système multilatéral de négociation prise en application du paragraphe II de l'article 75 de la loi n° 2019-486 du 22 mai 2019 - Décret n° 2021-462 du 16 avril 2021 modifiant le décret n° 2012-1547 du 28 décembre 2012 relatif à l'insertion des annonces légales portant sur les sociétés et fonds de commerce dans une base de données numérique centrale - Proposition de loi n°610 du 12 mai 2021 visant à accélérer l'égalité économique et professionnelle L'ouvrage renferme également les dernières décisions rendues par le juge de cassation sur des questions sensibles.

09/2021

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Manuels d'économie

Economie générale. 8e édition

PLAN DE L'OUVRAGE : SOMMAIRE CHAPITRE 1 : Histoire des faits marquants en matière économie et sociale. Thème 1 : La révolution industrielle Thème 2 : La crise de 1929, la montée du protectionnisme et la réponse apportée par le new deal Thème 3 : Des trente Glorieuses aux chocs pétroliers et à l'entrée en crise Thème 4 : L'effondrement du bloc soviétique, la généralisation du modèle de marche (fin XXe siècle) et la montée en puissance de la chine et de l'inde (début XXIe siècle) CHAPITRE 2 : HISTOIRE DE LA PENSEE ECONOMIQUE Thème 1 : le courant fondateur des classiques Thème 2 : Les grands courants de la pensée économique contemporaine Thème 3 : Analyse des divergences et des convergences et orientations théoriques récentes. CHAPITRE 3 : Microéconomie : l'offre, la demande et le comportement des acteurs Thème 1 : La loi de l'offre et de la demande et la détermination des prix Thème 2 : La microéconomie du consommateur Thème 3 : La microéconomie du producteur CHAPITRE 4 : Structures de marché et formation des prix Thème 1 : La concurrence pure et parfaite Thème 2 : Les marches de concurrence imparfaite et les modes de fixation de prix spécifiques Thème 3 : La théorie des marchés contestables et la question des externalités et des biens publics CHAPITRE 5 : Introduction à la macroéconomie : circuit économique, acteurs et opérations Thème 1 : Le circuit économique et les principaux enjeux de la macroéconomie Thème 2 : Les agents économiques Thème 3 : Les opérations des agents économiques CHAPITRE 6 : L'analyse de la consommation, de l'épargne et de l'investissement Thème 1 : l'étude de la consommation et de l'épargne Thème 2 : L'étude de l'investissement CHAPITRE 7 : Les fondamentaux de la croissance, l'analyse conjoncturelle et la dynamique des marchés Thème 1 : Les déterminants de la croissance Thème : Les théories de la croissance Thème 3 : Analyse conjoncturelle et dynamique des marchés CHAPITRE 8 : Economie monétaire et financière Thème 1 : Monnaie, création monétaire et politique monétaire Thème 2 : Le rôle des marchés financiers dans le financement de l'économie CHAPITRE 9 : Le rôle économique de l'Etat, les politiques économiques conjoncturelles et structurelles Thème 1 : Les mutations de la place et du rôle de l'Etat dans l'économie et la décentralisation Thème 2 : Le budget de l'Etat et la politique économique conjoncturelle Thème 3 : La politique économique structurelle : déséquilibres concurrentiels, politiques industrielles et de réglementation concurrentielle CHAPITRE 10 : L'inflation et le chômage Thème 1 : L'équilibre du revenu national - le modèle demande agrégée/offre agrégée et l'inflation Thème 2 : Emploi, plein emploi et chômage CHAPITRE 11 : Commerce international, division internationale du travail et stratégies internationales des entreprises Thème 1 : La mesure des échanges internationaux Thème 2 : Les théories des échanges internationaux Thème 3 : La division internationale du travail et les traits contemporains des échanges internationaux CHAPITRE 12 : Le système financiers international et la création de l'euro Thème 1 : le change Thème 2 : L'analyse des flux financiers internationaux et leur évolution Thème 3 : La construction européenne et la création de l'euro Annexes Correction des applications Index

11/2021

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objets deco & tendances

Le grand rythme de la vie - cd

"Ils ont travaillé longtemps, sans relâche et sans espoir. Leurs mains sont devenues épaisses et rugueuses. Alors, peu à peu, ils ont pénétré le grand rythme de la vie". Placés par Jehan Alain en tête de son Deuxième prélude profane, ces mots font entrevoir la nature poétique de son message et la vie comme ligne directrice de toute son oeuvre. Suite Préludes profanes Petite pièce Trois danses Aria L'orgue de Notre-Dame d'Auteuil Jehan Alain écrivait : "remercions Cavaillé-Coll qui nous a légué plus qu'un splendide héritage sonore, mais une véritable esthétique de l'orgue... Ne disons-nous pas d'un orgue récent : il sonne comme un Cavaillé". Il était donc évident de faire entendre ces grandes pages sur un orgue d'Aristide Cavaillé- Coll mais il fallait aussi leur offrir la nécessaire ouverture vers l'orgue ancien. En ce sens, le grand orgue de Notre-Dame d'Auteuil représente une sorte d'évidence : construit par Cavaillé-Coll en 1884, il est agrandi en 1937 par Georges Gloton sous la supervision d'Albert Alain (le père de Jehan) qui veille notamment au respect de l'orgue primitif. En partie dénaturé par la suite, il a été presque entièrement restauré entre 2015 et 2018 par Denis Lacorre selon son état de 1937 en rétablissant notamment les pressions et le Plein-jeu de Cavaillé-Coll et en retrouvant les apports de Gloton dans toute leur timbre, leur poésie et leur justesse (Plein-jeux scintillants, mutations douces...). Thomas Monnet Né en 1979 à Reims, il a débuté ses études musicales au CNR de cette ville. Il se perfectionne ensuite à Saint-Maur-des-Fossés puis au CNSMD de Lyon. Il étudie l'orgue, la basse continue, la musique ancienne et l'improvisation ; disciplines dans lesquelles il a notamment reçu l'enseignement d'Hélène Dufour, Eric Lebrun, Loïc Mallié, Louis Robilliard et Pierre Pincemaille. Il se distingue à plusieurs reprises lors de concours nationaux ou internationaux : Grand Prix d'Orgue de l'Académie des Beaux-Arts en mai 2003 à Angers ; puis en avril et octobre 2005, Grand Prix André Marchal d'Interprétation au 7e Concours international d'Orgue de la Ville de Biarritz et Premier prix au 9e Concours International d'orgue Xavier Darasse à Toulouse. Interprète reconnu pour l'engagement de ses programmes et l'audace de sa pensée musicale, il manifeste, à l'intérieur du vaste répertoire qu'il pratique, une préférence pour la musique du XIXe siècle à nos jours. Invité de nombreux festivals en Europe, on a pu l'entendre sur France-Musique, YLE (Finlande) ou dans le projet de Fugue State Films : The Genius of Cavaillé-Coll. En 2014, à l'occasion du dixième anniversaire de la disparition du compositeur français Jean-Louis Florentz, il signe la première intégrale discographique de son oeuvre d'orgue pour Hortus, label avec lequel il collabore pour un disque consacré aux musiciens de la Grande Guerre et une monographie Franz Liszt. Titulaire de l'orgue Cavaillé-Coll de Saint-Maurice-de-Bécon à Courbevoie, Thomas Monnet a oeuvré pendant de nombreuses années afin d'en obtenir la restauration qui s'est tenue de 2013 à 2015.

12/2019

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Littérature française

Baron Rouge 19-59

Le narrateur de ces pages se veut le Baron Rouge d'un voyage identitaire dans le troisième millénaire. De Jules à Julio, en passant par Julien, le Je se risque à un récit de soi à la fois spatial et temporel. Hawaï, Louisiane et Belgique se découpent sur la cartographie d'une identité morcelée, patchwork de vie que tisse le fil rouge d'une écriture mosaïcale. L'écriture se fait coruscante et odorante dans la luxuriance d'une nature hawaïenne indomptable. Le narrateur devient aussi le témoin d'une Louisiane mutilée et pantelante, se relevant péniblement des blessures infligées par la rageuse Katrina. L'intertextualité belge se plaît, quant à elle, à moucheter le paysage identitaire, déposant çà et là de petites touches sarcastiques colorées d'humour et de tendresse. Tout cela sur fond de décor temporel où passé et futur se conjuguent dans un plus-que-présent amovible. Le Moi, dans ce roman-mosaïque, ne rencontre pas seulement son double, il le multiplie dans le fantasme prismatique d'une triple rencontre spéculaire, avec soi et aussi l'autre en soi. Triple identité, donc, dans un personnage qui se découvre le privilège magico-surréaliste de traverser le temps, prenant du plaisir à brouiller les pièces du puzzle, de 59 à 19. Et le lecteur, séduit, d'entrer dans le jeu, se laissant emporter avec délice dans les tourbillons des Sept piscines sacrées. Geneviève De Clerck Il nous créolise, Freddy De Pues, un plat de plat pays... un belgo-gombo aux fruits de volcan, assez piquante, cette cuisine... et que vous ne comprendrez que trop bien. Oufti, cher, mais ça paume en Waikiki ! Voici une histoire qui voyage tout doucement comme dans un U-HAUL Gentle Ride Van avec le lecteur comme complice-passager, songeur du bagage en arrière avec les bouleversements petits et grands. Mais malgré les embouteillages des cités obscures, ainsi que l'ennui infernal des autoroutes vides de sens, le chauffeur arrive à livrer ses métamorphoses intactes. C'était un bon moment pour rouler ; c'était au temps où Freddy De Puesait. Dans Baron Rouge 19-59, on devine les visages de réalités voilées telles que dans Les Amants de Magritte. Comme des pétales d'un magnolia japonais, on déplie un origami mutuel de vies embaumées dans une sensualité étourdissante. Dans les affres des siroccos locaux, on meurt à la Thomas Mann devant une décadence exquise, pas à Venise cette fois, mais alors dans le 17th Street Industrial Canal d'une Orléans dégoûtée de se faire encore une fois nouvelle. Et dans l'exotica d'un Hawaï sans serpents où la terre frissonne de mutations sublimes, on improvise le langage d'amour transcendantal exprimé dans un pidgin local mais profondément personnel. Freddy De Pues nous sert son pays plat du jour, bombé de nuit, dans une voix franche et d'une perspective à vue d'oiseau où la prose plane à la hauteur des nuages. Voilà une oeuvre qui par ses hélices poétiques, transcende bayous et lagons où l'évolution ne fait qu'embêter les espèces. Voilà u

11/2015

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Musique

Spectres n° 03. Fantômes dans la machines

L'expression "fantôme dans la machine" a trouvé naissance dans un contexte particulier, celui de la critique du dualisme cartésien séparant l'âme et le corps, renouant ainsi avec un certain matérialisme mécaniste. Pour le dire simplement, cette approche nie l'existence d'une âme indépendante (le fantôme) qui serait véhiculée par un organisme corporel (la machine). Elle affirme, au contraire, que "l'âme" n'est qu'une manifestation du corps et ne fait qu'un avec lui. Si cette question est encore délicate à trancher, risquant à tout moment de glisser dans le registre des croyances, elle se réactualise à présent autour de l'émergence des intelligences artificielles : est-ce qu'une telle intelligence existe ? Ne se réduit-elle pas à la somme des opérations binaires qui la génère ? Et qu'est-ce au juste que l'artificiel ? L'artificiel porte toujours en lui un fantasme d'émancipation, d'autonomie et de rupture avec un ordre supposé naturel des choses. Il est subversif. L'IA, en tant, justement, qu'artificielle, embrasse une telle subversion, hybridant les mythes prométhéen et faustien, augurant tout autant de promesses que de dangers potentiels, poussant les enjeux aussi haut que la survie ou l'extinction de l'humanité. A ce titre, le domaine de la création musicale fait figure d'avant-poste. Il est à la fois un terrain d'exploration des applications possibles de l'IA et un domaine possédant déjà une histoire assez longue dans l'intégration des machines et leur puissance de calcul dans le processus de création. De la composition algorithmique aux méthodes de resynthèse, de l'approche logique à la création de systèmes cybernétiques, de la naissance de l'informatique musicale aux réseaux de neurones, la musique, depuis plus d'un demi-siècle, a entamé un dialogue ininterrompu avec l'univers binaire des flux d'électrons et des systèmes de plus en plus complexes qui les gouvernent. Les textes réunis ici racontent, chacun à leur manière, une face différente de ce prisme étrange que forme une telle alliance. Ils projettent chacun un spectre particulier, révèlent un fantôme, et évoquent une apparition composite d'idées, d'électricité et d'opérations. Ce livre ne se destine donc pas à essayer de trancher le noeud gordien que constitue la question des possibles devenirs et mutations de la logique binaire, et notamment de son dernier avatar, l'IA. Il propose au contraire d'apporter un éclairage multiple sur les manières possibles de s'en emparer, des rêves, des promesses et des doutes que ces devenirs soulèvent, qu'ils s'actualisent dans la création de codes et de programmes pour chevaucher les sons, qu'ils insufflent tout un projet compositionnel, qu'ils révèlent l'algorithmique chez l'humain ou encore qu'ils s'emparent directement de la rédaction du texte lui-même, se hissant à la hauteur de l'auteur. Mais plus que tout, l'enjeu, ici, est d'établir en quoi ces devenirs peuvent résonner et comment cela se manifeste, au travers de toutes ces démarches, de tou

10/2021

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Histoire internationale

Mballo Dia Thiam - L'indomptable combattant du SUTSAS. Biographie

C'est l'histoire et la trajectoire d'un homme. Cette histoire et cette trajectoire épousent celles du plus grand syndicat de la santé du Sénégal mais aussi celles de celui qui en a tenu le gouvernail ces dernières années, contre vents et marée. Nous sommes au début des années 1980. Léopold Sudar Senghor, frappé par l'usure du pouvoir, cède les rênes du pays à son dauphin Abdou Diouf. Celui-ci tente une ouverture démocratique en suscitant le multipartisme intégral. Pour autant, le pays n'en mène pas large. La culture de Parti unique reste tenace, le monde syndical est sous la coupe de la CNTS, prolongement du Parti au pouvoir, chantre de la Participation Responsable, sorte de syndicalisme caviar, cautère sur une jambe de bois qui préfère le conformisme à la confrontation. Les leaders de ce syndicalisme sont généralement des cadors du parti au pouvoir. C'est à fleurets mouchetés que les acquis du peuple laborieux se décident. Il s'agit davantage d'un cimetière des revendications des masses laborieuses. Le monde de la santé (...) est un exemple saisissant et pathétique, de ce que précarité veut dire. Parmi les mieux instruits, les agents de la santé sont paradoxalement frappés d'une indécente indigence. On eût dit que cette noblesse faisait en même temps office de caste d'Intouchables. En effet, après avoir fait menacer son fond de culotte d'escarres, l'infirmier ne touche pas plus de 58 000 FCFA et le médecin et son Bac + 8 ne voit inscrire sur son bulletin de salaire qu'un net de 70 000 FCFA. Mais ces agents si différents des autres font face à un dilemme : se syndiquer, faire grève, faire planer sur les populations la menace d'un mal qui s'aggrave, d'un handicap irréversible, de la survenue de l'irréparable parce qua un moment, l'urgence est suspendue sur un piquet de grève ; ou se mettre, contre vents et marée, debout devant des autorités qui ne connaissent que le rapport de force, pour préserver leur dignité, s'assurer (.. j le minimum pour vivre décemment. Ils sont nombreux, à l'aube de ces années 1980 à choisir le second terme de l'alternative. Mballo Dia Thiam, en poste à Ziguinchor fait déjà office, avec d'autres, de pionnier et de chef de file de ce Germinal des damnés de la souffrance humaine. Réunions syndicales, prises de paroles devant des militants parfois sceptiques, souvent déterminés, nuits blanches, privations, désinformation, intimidations, tentatives de corruption n'y feront rien. Aux quatre coins du Sénégal, les sections s'organisent fédérant le Professeur Agrégé de Médecine, l'infirmier, le travailleur social et le manoeuvre. Le SUTSAS obtient son récépissé en 1982. Les fers de lance ont pour nom Bakhao Seck, Awa Marie Coll Seck, Salif Guindo, Fangaly Diouf, Mballo Dia Thiam, Abdel Kader Badji. Le SUTSAS se lance alors dans sa première grève qui marquera les annales du mouvement syndical du pays. Tous les corps de métier de la santé y prirent part et toute la pyramide sanitaire s'en trouvàt ébranlée. Cet ouvrage remarquablement écrit par une des plus belles plumes sénégalaises du moment raconte avec l'art sublime du conteur ce qu'a été le SUTSAS mais aussi les mutations récentes et profondes de la vie syndicale et politique sénégalaises.

10/2019

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Cirque

Nouma Hawa, Reine des fauves. La véritable histoire de la première dompteuse du monde

Cet essai relate le parcours invraisemblable d'une petite lingère ardéchoise dévorée d'ambition qui va faire de sa propre vie un roman d'aventures digne d'un conte des mille et une nuits. Maîtresse de son destin comme un auteur déciderait de celui de son héroïne, elle se crée de toutes pièces un personnage spectaculaire, exotique et fascinant. Se jouant des conventions sociales, elle devient dompteuse de fauves puis propriétaire de sa propre ménagerie. Une maîtresse femme qui ne se laissera pas plus intimider par la domination masculine qui règne dans le monde forain que par les crocs du redoutable tigre du Bengale. A la scène comme à la ville, Nouma Hawa aura été une femme libre - en un temps où l'émancipation féminine n'est encore qu'un horizon. Mariée plusieurs fois, elle a connu les divorces, la solitude (si malvenue pour une femme mûre de l'époque) et même, selon certaines rumeurs, un libertinage assumé. Sur l'arène, elle alimente les fantasmes les plus troubles de ses contemporains, frêle sylphide parmi les bêtes sauvages, intrépide amazone face à des dangers souvent mortels, étendant l'empire de sa séduction jusqu'à réduire à des matous les fauves les plus féroces de son seul regard de braise. C'est la femme fatale à tous égards, faisant sienne sans sourciller la lourde réputation des premières dompteuses, qui seraient à la fois sauvages, dépravées et dominatrices. Apanage qui toucherait au vulgaire si notre héroïne n'avait su en faire, précisément, ses armes et sa parure, et disons-le, jusqu'à son bouclier médiatique. Née en 1845 (et morte en 1925), la belle Nouma Hawa va vivre "de plein fouet" le virage du XIXème au XXème siècle, période de profondes mutations qui se répercutent évidemment sur le monde du cirque. Tout d'abord, l'Exposition internationale d'Electricité (1881) ainsi que l'Exposition universelle de 1889 marquent un tournant dans l'économie du spectacle ambulant. On y découvre les inventions les plus révolutionnaires, notamment le phonographe et le kinétoscope, ainsi que d'autres créations de Thomas Edison comme l'ampoule et les générateurs électriques, dont les forains vont profiter pour développer des attractions originales et innovantes et des équipements modernisés afin de prendre en marche le train du progrès. De même, l'apparition du cinématographe (dont la popularisation devra beaucoup au monde du cirque) va bouleverser la conception des numéros qui sauront ingénieusement intégrer des projections filmées. L'industrie du cinéma, précédant de peu la Première Guerre mondiale, s'empare très vite elle-même de l'image des fauves qui ont le don de faire voyager les spectateurs (mobilisant par conséquent nombre de conseillers animaliers, souvent d'anciens dresseurs). Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si, en 1924, la Metro-Goldwyn-Mayer, l'un des plus anciens studios de cinéma, choisit pour emblème un lion rugissant, image acccompagnée bientôt du son (enregistré sur gramophone en 1928). Quant à Nouma Hawa, son sens inouï de l'adaptation, son intelligence et son inventivité en termes de stratégies commerciales ainsi que son génie dans l'utilisation des médias - et dans la médiatisation de sa propre vie - feront d'elle une star à tous les âges de son existence. Elle finira ses jours à Genève dont elle a marqué des générations d'enfants et de leurs parents magnétisés par celle que ses contemporains surnommèrent à juste titre "la Reine des fauves" et qui fut sans conteste la dompteuse la plus populaire de la Belle-Epoque.

11/2023

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Bibliothéconomie

La Revue de la BNU N° 26

Dans la suite du précedent, ce numéro aurait pu s'intituler "La fabrique de l'art", tant les divers usages commentés dans les pages qui suivent documentent, à différents degrés et suivant plusieurs étapes, la réalité du processus créatif. Les carnets d'artistes sont aussi des "musées de papier" et à ce titre, renvoient de façon plus générale à la fonction même des bibliothèques dont l'ouverture, toute récente, de ses espaces muséaux par la Bibliothèque nationale de France dans le "quadrilatère Richelieu" témoigne de façon éclatante. On y voit certes davantage de manuscrits que de carnets – l'étape ultérieure, au fond, du processus créatif ; mais on sait l'importance que ceux-ci ont pu avoir chez des auteurs aussi divers qu'Hugo, Flaubert, Valéry ou encore Butor... pour nous limiter à l'espace francophone, car on aurait tout aussi bien pu évoquer les carnets d'Hermann Lenz ou de Peter Weiss, ou encore les 14 000 pages noircies par Joyce pour la préparation de Finnegans Wake. Griffonner dans un petit carnet, une activité qui peut donc avoir plus de signification qu'elle n'en a l'air... et dont il nous semble important de rendre compte, car elle n'est peut-être plus évidente pour tous. A l'ère des iPhones, smartphones et autres tablettes numériques, le carnet d'artiste, d'écrivain ou de chercheur a-t-il encore une signification ? Pis encore, que représente-t-il dans l'imaginaire collectif alors que, dans le monde académique, l'expression "carnet de recherche" renvoie plutôt, aujourd'hui, aux blogs mis en place par l'infrastructure OpenEdition et qui sont, eux, totalement numériques. Dans ce cas aussi, les profondes mutations à l'oeuvre nous imposent de prendre le temps de réfléchir et de questionner la place que doit prendre, dans la valorisation de notre patrimoine, celle de nos "musées de papier". Car l'intelligibilité d'une oeuvre ne va pas de soi. De même qu'il n'y a pas de beau absolu, chaque époque et chaque civilisation créant régulièrement les siens, de même on ne saurait parler d'intelligence absolue, qui survivrait de façon mécanique et en dépit des convulsions chroniques du monde. Un savoir évident, intégré, qu'une époque donnée (et une génération donnée) va considérer comme un acquis définitif peut finir par disparaître ou ne devenir que l'apanage de quelques-uns : on ne saurait jurer que (par exemple) les tragédies de Corneille fassent encore partie du bagage obligé de l'étudiant en lettres, ni que le même étudiant soit encore en capacité de comprendre la langue de cet auteur. On ne saurait jurer non plus (pour revenir à l'histoire de l'art) que l'importance pour celle-ci du patrimoine religieux du 20e siècle soit véritablement un sujet d'appropriation collective, quand on constate l'état souvent préoccupant des églises de banlieues et de quartiers construits après la Seconde Guerre mondiale. C'est pourquoi il est nécessaire de s'intéresser à la "fabrique de l'art", de sonder ainsi le processus créatif et de voir comment les artistes, les écrivains ou les penseurs se sont nourris à la fois d'un dialogue avec leurs pairs comme d'une fréquentation des oeuvres du passé – pour mieux inventer le langage de leur temps.

01/2023

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Essais généraux

Le débat public : pour quel "développement durable" ? Pour la transition écologique ! 2e édition revue et augmentée

L'essai réédité aujourd'hui a été écrit en 2010. Il tire les leçons des dizaines de débats et concertations organisés par la Commission Nationale du Débat Public (CNDP), en application de la loi sur la démocratie de proximité de deux mille deux. Ainsi construit, par inférence sur un matériau fait des multiples traces, orales et écrites, laissées par ces quelques dizaines d'exercices de participation instituée par la loi, il s'adresse aux deux questions qui sont naturellement venues à l'esprit de tous après la création d'un dispositif si nouveau et si original : "Est-ce que ça marche ? " Et plus encore "A quoi ça sert ? " . Dix années après les réponses données tiennent toujours : Oui, ça marche, à certaines conditions, et ceci se voit confirmé, dix ans après, tant par les échecs que les réussites enregistrées par la CNDP. Mais pour quel développement durable ? Le développement durable, celui que les maîtres d'ouvrage prenaient pour objectif, ne ralliait pas les écologistes. D'où le point d'interrogation du sous-titre. Il semblait qu'un développement durable plus exigeant, voire la transition écologique, qu'annonçaient certains, seraient plus conformes à leurs attentes. Ce mouvement des attentes écologiques, décelé en 2010, se voit, aujourd'hui, non seulement confirmé, mais vivement approfondi, accéléré et étendu. On ne parle plus de développement durable, fut-il exigeant, et à peine de transition écologique. A écouter ce qui remonte de la place publique, on devrait parler du "basculement écologique" . Et pourquoi la Covid19 n'en serait-elle pas le déclencheur ? Ce mouvement s'est amplifié, mais c'est bien celui que les premiers débats publics ont permis d'identifier. Il a fait un pas de géant, mais sur la même trajectoire. C'est pourquoi cette deuxième édition est composée du texte de 2010, réédité tel quel, car il n'est en rien contradictoire avec ce que l'on constate depuis. Cette réimpression est augmentée d'une postface, qui suit la logique inductive de l'essai. Elle actualise les constats, ajuste l'interprétation, et, surtout, fait une proposition plus ambitieuse et plus nette. En contraste avec les précautions de l'essai, cette postface s'engage pleinement. Elle pose un nouveau concept, englobant le débat public institué, la "fabrique sociotechnique des projets" , dont l'idéal devrait être de construire une, ou des, alternatives au projet, au sein d'un groupe d'expertise plurielle, en réponse à la critique du débat. La délibération et la décision du Maître d'Ouvrage ne devraient intervenir qu'après, et en considération de ce travail. Comment réussir un tel idéal ou s'en approcher ? Outre les précisions qu'elle développe pour cela sur la manière de conduire les deux phases de la fabrique sociotechnique, sous l'égide de la CNDP, le débat public puis la concertation garantie de convergences, la postface propose deux mesures stratégiques : une mission de régulateur, confiée à la CNDP, et une mutation du métier de fabriquant de projet, du ressort d'une politique publique résolue. Vue de l'esprit ? Irénisme ? Que de croire à un compromis possible entre l'urgence ressentie par les uns devant l'imminence de l'effondrement écologique et développement économique et social toujours prioritaire pour les autres ? Ou réalisme à considérer que tout gouvernement, quels que soient ses positions de départ, sera contraint à une synthèse entre écologie, social et économique, même s'il bascule l'ordre des priorités suivies jusqu'ici entre ces trois impératifs ? Et encore réalisme à considérer que, notamment après la pandémie que nous vivons, et le ralentissement qu'elle va imprimer, les projets des maîtres d'ouvrage ne seront pas aussi "pressés" qu'ils l'étaient, et qu'on aura le temps de leur fabriquer, autrement, des alternatives ? Auteur : Georges Mercadal Après avoir été au service du logement social, l'auteur a terminé sa carrière comme vice-président de ce qui est aujourd'hui le Conseil général de l'environnement et du développement durable, et l'a prolongée comme vice-président de la Commission nationale du débat public. Il a ainsi été mêlé à l'élaboration de la loi de 2002 qui a créé le cadre du débat public, puis à sa mise en oeuvre tant sur le terrain qu'au plan national. Ce livre est le fruit de cette expérience.

04/2021

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Football

How the Red Army conquers Europe. Les glorieuses victoires internationales des Reds de Liverpool de Bill Shankly à Jurgen Klopp 1973-2019

Avec 3 Coupes d'Europe de l'UEFA et surtout 6 Ligues des Champions conquises, les Reds de Liverpool sont l'un des cinq clubs les plus titrés d'Europe avec le Real Madrid, le FC Barcelone, le Milan AC et le Bayern Munich. Sur la scène anglaise, les Reds virent d'abord s'affirmer des formations comme Sheffield Wednesday, Newcastle United, Sunderland, Aston Villa, Arsenal et leur rival local les Blues d'Everton. Bill Shankly posa les bases de l'hégémonie des Reds sur le football anglais, ses successeurs, Bob Paisley, Joe Fagan et Kenny Dalglish, bénéficiant de son excellent travail. Le période 1973-1990 fut l'âge d'or des Reds, qui sur 18 éditions du championnat d'élite anglais, remportèrent 11 titres, terminèrent six fois deuxième, le plus mauvais classement étant une cinquième place. Cette période correspondit également à l'âge d'or de Liverpool sur la scène européenne. Les Reds conquirent 2 Coupes d'Europe de l'UEFA en 1973 et 1976 et surtout 4 Coupes d'Europe des clubs champions en 1977, 1978, 1981, 1984, en moyenne une tous les deux ans, l'exclusion durant six années de Liverpool des compétitions européennes (1985-1991), consécutivement à la tragédie du Heyzel à Bruxelles le 29 mai 1985, empêchant peut-être les Reds de garnir encore plus leur salle de trophées d'autres victoires européennes. Cet âge d'or sportif des Reds est d'autant plus paradoxal qu'il intervint dans un contexte où l'économie des clubs anglais était plus pauvre que ses concurrents italiens, espagnols et allemands, et que la ville de Liverpool connut une très grave crise économique consécutive aux profondes mutations économiques que connut le Royaume-Uni. La Grande-Bretagne se désindustrialisa en raison de la très forte concurrence des nouveaux pays industriels, la Chine et les pays d'Asie, le Brésil, ainsi que de l'arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher qui, inspirée par les dogmes économiques ultra-libéraux de Friedrich Von Hayek et de Milton Friedman, mena une guerre à mort à la classe ouvrière britannique afin de mettre en place une nouvelle économie dominée par la finance dont le symbole est sa place forte : la City de Londres. Liverpool connut un très fort déclin économique et industriel, un très fort chômage, une tentative d'éradication par l'establishment et l'amie du général Pinochet de sa culture industrielle et ouvrière. Entre 1990 et 2020, Liverpool perdit l'hégémonie du football anglais au bénéfice de son grand rival le Manchester United d'Alex Ferguson, mais également des Gunners d'Arsenal de George Graham et Arsène Wenger, du Chelsea de José Mourinho, Carlo Ancelotti et Antonio Conte, du Manchester City de Pep Guardiola, les Reds se contentant de plusieurs victoires en FA Cup et en Coupe de la League. Cependant, sur la scène européenne, les Reds maintinrent leur statut. Avec l'arrivée à l'automne 2015 de l'excellent et charismatique coach allemand Jurgen Klopp, les Reds aspirent à rétablir leur hégémonie sur le football anglais et continental. Après trente années d'attentes, les Reds ont enfin remporté le dix-neuvième championnat de leur histoire avec brio au cours de la saison 2019-2020 malgré la Covid-19. Sur la scène internationale, le Liverpool de Jurgen Klopp a atteint la finale de la Ligue Europa en 2016, la finale de la Ligue des Champions en 2018, a conquis la sixième Ligue des Champions de l'histoire du club, la Supercoupe d'Europe de l'UEFA, la Coupe du monde des clubs devant le Flamengo de Jorge Jesus. Avec Jurgen Klopp sous contrat jusqu'en 2024, les Reds aspirent à conquérir plusieurs championnats et au moins une ligue des champions.

05/2021

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Science-fiction

Système solaire Tome 2 : Jupiter. Le berger des astéroïdes

La mission exploratoire se poursuit : découvrez une planète géante faite de gaz ! Après s'être posé sur Mars, le vaisseau extraterrestre à bord duquel se trouvent nos six scientifiques approche maintenant d'un disque aux proportions gigantesques. L'équipage veut explorer une à une toutes les planètes du système solaire. Un rêve inatteignable, devenu réalité ! C'est le tour de Jupiter, mais le plus gros corps céleste du système solaire ne possède pas de sol puisqu'il est essentiellement composé de gaz. Comment l'explorer puisqu'on ne peut s'y poser ? Qu'à cela ne tienne, grâce à la technologie de la civilisation de Clarke, deux Terriens s'enferment dans une navette capable de résister aux pressions les plus fortes et ils plongent pour nous les faire découvrir dans les entrailles orageuses et tourbillonnantes de l'astre ! La nouvelle collection SYSTEME SOLAIRE, composée de huit tomes offre autant de voyages initiatiques pour découvrir chaque planète, ses spécificités, sa place singulière dans le système solaire et ses étonnants secrets grâce à la force des images et du récit d'une bande dessinée. Comme sur Mars dont la beauté sanguine des paysages ou les aurores magnétiques fascinent, chaque volume de la collection sera l'occasion de vivre à la fois une aventure extraordinaire, mais aussi de mener une exploration authentiquement scientifique, présentant le plus complètement possible chaque planète et permettant aux lecteurs de se confronter à ses mystères. Car tout ce que nos scientifiques observent ou mesurent est rigoureusement exact - et dûment vérifié par des astronomes qui ne laissent aucun répit aux auteurs. Pourtant au final, le lecteur aura avant tout l'impression d'avoir vécu aux côtés des personnages un voyage merveilleux, en prise directe avec les planètes qui clignotent au-dessus de nos têtes de petits Terriens... Un complément didactique réalisé chaque fois par un astronome reconnu permettra de synthétiser et approfondir les connaissances propres à chaque planète. Alors même que notre petite planète douée du miracle de la vie met en danger l'humanité avec les mutations de son climat, l'Homme n'a jamais été autant fasciné par le cosmos. Et si les planètes qui nous accompagnent dans notre ronde autour du Soleil nous aidaient elles aussi à raconter notre histoire ? Nous prenons conscience que nos origines sont dans les poussières des étoiles et il est temps d'en savoir plus sur nos extraordinaires voisines : Mars bien sûr qu'on rêve de conquérir, mais aussi Mercure ou Vénus, et les lointaines planètes gazeuses que sont Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune. Autour de ces géantes, tournent des satellites qui recèlent peut-être la vie, dans des mers intérieures d'eau liquide, sous de profondes couches de glace... Et si le système solaire demain devenait une nouvelle malle aux trésors pour y puiser les matières premières, l'eau qui va manquer, l'hydrogène dont nous aurons un besoin vital ? Pour y circuler, la collection Système Solaire répond à toutes les questions qui nous assaillent dès que nous levons les yeux vers les étoiles... Savez-vous à quelle distance de la Terre se trouve la planète Mars ? Pourriez-vous nommer les autres planètes qui composent notre système ? Et plus difficiles encore : leurs satellites qui sont des centaines ? Qu'est-ce qu'une " géante gazeuse " et quel rôle celles-ci ont-elles joué dans la formation de la Terre et des autres planètes rocheuses ? Où se trouve le plus grand volcan du Système Solaire ? Saturne est-elle la seule à posséder des anneaux et de quoi sont-ils faits ? Où peut-on voir des aurores boréales plus spectaculaires encore que celles de la Terre ?

03/2024

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Archéologie

Shillourokambos. Un établissement néolithique pré-céramique à Chypre - Les fouilles du secteur 3

SHILLOUROKAMBOS Les fouilles du secteur 3 The excavations in sector 3 Après être apparue sur le continent asiatique à partir du Xe millénaire av. n. -è. , la " néolithisation " s'est largement propagée. Le site de Shillourokambos à Chypre fait référence pour comprendre les tout débuts de ce processus de diffusion et la première extension des caractères néolithiques en Méditerranée. Fondé vers le milieu du IXe millénaire av. n. -è. , il a été occupé jusqu'à la fin du VIIIe, soit sur une durée d'environ 1500 ans, couvrant tout le Néolithique pré-céramique B du Levant (PPNB). Les zones fouillées entre 1991 et 2004 par la mission " Néolithisation ", avec l'appui de l'Ecole Française d'Athènes, se présentent en deux parties : l'une, au Nord, dénommée " secteur 1 ", l'autre, au Sud, dite " secteur 3 ". La seconde a été fouillée essentiellement entre 1999 et 2003. C'est cette aire qui est aujourd'hui publiée, là où les vestiges des étapes moyenne et récente de l'occupation étaient les mieux attestés et pouvaient se prêter à une certaine analyse spatiale. Elle permet une étude détaillée des périodes évoluées du site, entre 7600 et 7000 av. n. -è. et une approche de ces moments essentiels dans la formation de la culture qui s'épanouira au VIIe millénaire à Khirokitia. Outre l'introduction de certaines espèces animales (le daim, le mouton et probablement le renard), l'émergence massive de l'élevage ovin et bovin et le développement de l'agriculture au tournant des IXe-VIIIe millénaires, on y repère les mutations techniques dans la construction, les outillages lithiques, osseux ou les productions symboliques. C'est dans ce secteur 3 que fut découverte la plus ancienne preuve connue de la domestication du chat. D'importantes informations concernent les perspectives économiques perçues à partir de l'évolution des faunes et des artéfacts. Est aussi abordé l'état sanitaire des populations de l'établissement. Après la publication du secteur 1 en 2011, la communauté archéologique dispose désormais de l'ensemble des données documentaires issues des fouilles de la mission " Néolithisation " à Shillourokambos. After it appeared on the Asian continent from the 10th millennium BC onwards, Neolithisation spread widely. The site of Shillourokambos in Cyprus is a reference to understand the very beginnings of this diffusion process and the first extension of the Neolithic wave in the Mediterranean. Founded around the middle of the 9th millennium BC, it was occupied until the end of the 8th millennium, i. e. over a period of about 1, 500 years, covering the entire Pre-Pottery Neolithic B of the Levant (PPNB). The areas excavated between 1991 and 2004 by the "Neolithisation' project, with the support of the French School at Athens, are presented in two parts : one, in the north, "sector 1', the other, in the south, "sector 3'. The latter was excavated mainly between 1999 and 2003, and it is this area which is now being published. Here, the remains of the middle and recent phases of occupation were best attested and could lend themselves to spatial analysis, enabling a detailed study of the more recent periods of the site, between 7600 and 7000 BC, and of the essential moments in the formation of the culture that flourished in the 7th millennium in Khirokitia. In addition to the introduction of certain animal species (fallow deer, sheep and probably foxes), the massive emergence of sheep and cattle breeding and the development of agriculture at the turn of the 9th-8th millennia, we can also see technical changes in construction, lithic and bone tools and symbolic productions. It is in sector 3 that the earliest known evidence of cat domestication was discovered. Important information concerns the economic perspectives perceived from the evolution of the fauna and artefacts. The health status of the populations in the establishment is also documented and discussed. After the publication of sector 1 in 2011, the archaeological community now has all the documentary data from the excavations of the "Neolithisation' project in Shillourokambos. Ci-dessus : Figurine de picrolite représentant une souris (longueur = 4, 3 cm). En couverture : Vue générale de la fouille du secteur 3 en 2001.

04/2021

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Beaux arts

Les Cahiers de l'Agart N° 2 : Machine

Avant-Propos au seuil du visible ses propres dispositifs discontinus : montage, déplacement, épinglage, techniques mixtes etc. : le brouillon et la bouillie. La technique s'installe dans la forme : forme et technique s'assemblent en une "bouillie" où Deleuze voyait l'action propre au dispositif. Je d irai p lutôt u ne "émulsion" : u ne p art résiduelle de la forme, proprement technique et fonctionnelle qui n'accède pas au visible, poursuit sa course au coeur de la durée processuelle : elle a une vie propre et peut donc déployer ainsi un mode d'exposition autonome, en soi. En ce sens dispositifs et machines occupent la place de "l'esquisse" à ceci près que leur destination n'est pas d'être simplement au service du projet mais de créer un lieu nouveau de l'oeuvre, entre l'oeuvre elle-même et les conditions de sa réalisation. Ils sont ainsi une "nouvelle expression artistique" , ni dessin, ni peinture, ni sculpture, ni photo, ni cinéma, mais un lieu commun à toutes ses disciplines : à la fois "machine à comprendre" (expériences de Brunelleschi) et "machine à voir" (le Modulateur spatial de Moholy-Nagy). La mémoire, par sa nature même est le modèle intégrécomplexe de tout dispositif. Sa mécanique s'exerce depuis la plus ancienne antiquité, depuis Simonide de Céos jusqu'à Giordano Bruno, dans l'art de la rhétorique. Au Moyen- Age la Machina Memorialis e st un outil e ssentiel pour la pensée théologique ou philosophique, pour l'histoire, l'art et la poésie. Elle est sans doute la raison, en grande partie perdue aujourd'hui, de ce qui dans l'enluminure trame la lettre à l'image. Le collage adopte un grand nombre de ses fonctions, articulations, découpages, ainsi que sa structure faite de couches superposées. Il est aussi contemporain de l'invention de la psychanalyse et de La Recherche du temps perdu, deux modes de réactualisation de l'ar t de la mémoire. Le collage serait un troisième mode : l'inscription de la Machina Memorialis d ans le corps d e peinture. "Méditatif : Il est (tisonne-t-on), un art, l'unique ou pur . . ". . Mallarmé, "Crayonné au théâtre" . "Le mouchage de torche est la trace charbonneuse laissée par l'homme préhistorique après avoir frotté la torche sur les parois pour enlever la partie carbonisée qui asphyxiait la f lamme et la raviver". Si le dispositif est selon Deleuze "l'unité artificielle... d'un ensemble multilinéaire" , i. e. au minimum le lien construit (imposé par décision ou s'imposant de lui-même, par sa nature) entre au moins deux effets diffractés à partir d'une source commune, ne faudrait-il pas voir dans le "mouchage" le paradigme du dispositif pictural : une marque laissée sur une paroi de grotte avec la seule intention de ranimer le tison, et perçue dans un second temps comme trace, c'est-à-dire comme déjà du dessin ? Et si le dessin, tout au long de l'histoire, éclaire à sa manière, par la distinction des formes, c'est qu'il conserve en lui à travers son outil, le fusain et sa trace charbonneuse à la surface de la paroi, la mémoire du feu dont il est une mutation. A l'autre bout de l'histoire Matisse renouvelle la scène primitive dans une chambre, qui est une sorte de grotte, où, alité, on le voit tracer au plafond les figures de ses petits-enfants à l'aide d'un fusain attaché à une perche. On voit un même phénomène inaugural, la terre et l'eau pour médium cette fois, avec les traces de doigts creusant l'argile molle des parois de la grotte : d'abord une empreinte de la main posée accidentellement puis par insistance et répétition, par plaisir, le glissement de l'index dans l'épaisseur de la matière molle, poussant en avant et abandonnant sur ses bords le léger relief qui comme un talus ou les rives d'un ruisseau encadre sa marche en avant au but indécis. On retrouve ce doigt errant avec Miss Froy dessinant son nom dans la buée d'une vitre de wagon-restaurant. Ce nom -fantôme, apparaissant ou disparaissant selon le degré d'humidité ou de ventilation de la pièce est l'objet énigmatique de Lady vanishes d'Hitchcock. Le dispositif minimum conserve la "multilinéarité" qui a présidé à sa construction : il est maintenant le pivot de récits multiples que seule la résolution de l'énigme va réunir en un seul. Sans doute aussi la parole a erré longtemps dans le labyrinthe des sons purs et des onomatopées, jusqu'au Livre de Mallarmé. Face à ces dispositifs minimums fondamentaux et quasi originaires, à portée de mains, le collage introduit, historiquement et stratégiquement, une complexité maximale qui pulvérise la traditionnelle et antique unité et homogénéité du geste pictural en laissant affleurer

06/2019

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Sciences politiques

Bruxelles ne sera pas la capitale européenne de l'islam. Comment éviter les dérives de l'islamisme

Cet ouvrage résulte d'une profonde analyse du problème de la gestion politique de l'islamisme depuis de nombreuses années. Il souligne les points faibles de nos démocraties, lesquels s'appliquent aux démocratie libérales et en particulier à la situation complexe de la capitale de l'Europe, cosmopolite et confrontée à une gestion qui tient compte de paramètres qui peuvent donner à penser à un manque de vision pragmatique du vivre ensemble libres. Composé de deux parties, ce livre se termine par un " appel " à soutenir les démocrates musulmans contre l'islam politique. La première partie de l'ouvrage est un survol historique. Les auteurs y affirment que la trilogie "islam - immigration - intégration", est devenue toxique, qu'il faut bien voir d'où l'on vient et où l'on aboutit. La deuxième partie du livre aborde très largement les opportunités qu'offre 2024, avec sa cohorte d'élections. Dans une Europe qui a déjà abondamment souffert du radicalisme islamique sous toutes ses formes, l'émergence d'un mouvement de démocratie musulmane, à l'instar de la démocratie chrétienne, serait une planche de salut. La conviction des auteurs est que, certes, il n'existe pas encore de mouvement de démocratie musulmane doté d'une doctrine politique et d'une organisation structurée, mais en revanche, il existe bel et bien des démocrates musulmans, que chacun côtoie tous les jours dans les villes d'Europe. Cela concerne nombre de pays, dont la France. L'évolution de la société et le multiculturalisme sont en mutation. Autant les gérer au mieux en paix. A titre illustratif, en 1974, à la demande des Saoudiens wahhabites, riches en pétrodollars, la Belgique a cédé aux pressions de ses milieux d'affaires, attirés par cette manne, et a reconnu l'islam, l'organisation du culte et des cours de religion. En France, république laïque, la place de l'islam allait peut-être plus de soi, au nom de la liberté. Mais, il s'est agi d'une reconnaissance dépourvue de débat sur le sujet délicat de la place de la charia dans un Etat de droit, une démocratie libérale. Les auteurs de ce livre estiment qu'il est urgent de soutenir nos concitoyens démocrates musulmans qui ont le courage et le mérite de concilier leur islamité avec la citoyenneté et de soutenir un islam européen, libéral et humaniste, débarrassé des théologiens de la charia et du djihad. Ils en appellent à promouvoir un " Mouvement européen de solidarité avec les démocrates musulmans ", persuadés que le choix d'un soutien à "l'islam politique" ou encore à la "démocratie musulmane" ne sera plus possible bien longtemps. Des crispations de plus en plus tendues se ressentent. A titre d'exemple, en réponse à ceux qui qualifient Bruxelles de "trou à rats islamistes" faisons ensemble de notre capitale le "berceau européen de la démocratie musulmane". Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait ! (citation attribuée à Mark Twain). En Europe, les flux migratoires et l'évolution de la structure sociétale imposent une vision pacifique compatible avec les valeurs démocratiques, à long terme. Points forts : Les positions politique occidentales au regard de l'islamisme - Réforme de l'islam - l'islam rationaliste - Relations religions-Etat - Neutralité ou neutralisation de l'Etat - Discriminations - Démocratie musulmane - islamité - citoyenneté - démocratie libérale - lois du peuple souverain - foi - liberté de conscience - Modernité - Vivre ensemble - Institutions démocratiques - Evolution sociétale. L'ouvrage est coédité par les Editions regards, Paris, et par Les Editions La Pensée et les Hommes, Bruxelles. Les coauteurs : 1/ Chemsi Cheref-Khan. Docteur en droit et licencié en sciences sociales, il a fait l'essentiel de sa carrière professionnelle en tant qu'administrateur de sociétés. Son engagement en faveur de la défense des droits de la minorité kurde lui a valu de demander l'asile politique en Belgique. Membre actif de La Pensée et les Hommes depuis près de quarante ans, membre fondateur du Comité de Ni Putes Ni Soumises, membre fondateur du RAPPEL (Réseau d'Actions pour la Promotion d'un Etat laïque), il a activement oeuvré pour la promotion d'un islam belge, libéral et humaniste, éthique et spirituel, débarrassé des théologiens du djihad et de la charia venus d'ailleurs, en un mot, à la promotion d'un islam intégré dans notre démocratie libérale, un islam respectueux de l'Etat de droit et de ses valeurs fondatrices. 2/ Martine Rifflet-Devleeschouwer. Martine Rifflet-Devleeschouwer. Traductrice de l'Anglais et de l'Espagnol, professeure d'Anglais des affaires dans l'enseignement supérieur de niveau universitaire. Epouse de feu Jacques Rifflet, elle a contribué à la conception et à la réalisation de ses ouvrages " Les mondes du sacré ", connus en Europe, " L'islam sans tous ses états " et " Plus est en nous ". Promotrice d'un islam apaisé loin des dictats des théologiens de la charia.

03/2024