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Religion

Rennes

Si l'actuel diocèse de Rennes trouve son unité administrative avec le Concordat de 1801, il puise ses forces et son originalité dans une géographie antérieure et complexe : celle des trois diocèses d'Ancien Régime : Rennes, Saint-Malo et Dol, un moment métropole religieuse de la Bretagne. D'un inconvénient manifeste qui résulte des chevauchements institutionnels, l'équipe des jeunes historiens attachés à cette étude a su tirer avantage en passant du cadre strict de la circonscription ecclésiastique à celui de la « région » interdiocésaine. A cette « région » comprise dans ses diversités de tempéraments, de traditions religieuses, de folklore, d'options idéologiques, ils ont appliqué les techniques les plus modernes, notamment en sociologie et en ethnologie, pour lui restituer son âme éternelle et changeante. Bretagne éternelle qu'on a fini par identifier avec traditionalisme religieux et conservatisme. De fait, sur la longue durée, elle accuse volontiers un retard quasi-constant par rapport aux grands événements de l'histoire religieuse de la France. Elle se sépare encore d'elle par la faiblesse de l'implantation des églises romanes en raison d'un lent essor économique, par une fidélité « romaine » que ne vient pas perturber le Concordat de 1516, jamais appliqué en Bretagne. Mais Bretagne changeante qui surprend par l'accélération soudaine, quand l'événement l'atteint. Tantôt dramatisé dans la fureur des Guerres de Religion ou dans la crise révolutionnaire, tantôt amplifié clans la ferveur de la piété tridentine, à son apogée au XIXe siècle. Bretagne caricaturée, enfin, dans la complaisance à opposer les « Blancs » aux « Bleus ». Ce ne sera point la moindre surprise que de découvrir une Ille-et-Vilaine qui, de 1789 à 1960, s'éprend d'un christianisme fervent, mais républicain, pendant qu'ailleurs les autorités ecclésiastiques jugent les « Blancs » insoumis et pas plus pieux que les autres. On pressent déjà l'accueil de La Mennais et des abbés démocrates qui inaugurent les tensions des années 1960 entre une société « cléricale » et celle des laïcs formés par les Organismes d'Action Catholique, pépinières de militants syndicalistes ; deux sociétés, qui, sur des rythmes différents, n'en attestent pas moins une seule fidélité dans l'annonce de la Bonne Nouvelle.

01/1979

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Sociologie

Genres urbains. Autour d'Annie Fourcaut

Genres urbains est un ouvrage collectif de recherche en histoire urbaine dédié à une figure majeure de la discipline, Annie Fourcaut. Les différentes contributions proposent un état actuel de la recherche en histoire urbaine, un retour sur l'évolution de cette discipline et les pistes de recherche en cours. Genres urbains est un ouvrage collectif de recherche en histoire urbaine dédié à une figure majeure de la discipline, Annie Fourcaut. Historienne du fait urbain, elle a tracé un parcours exemplaire d'enseignante et de chercheure en histoire. Après Femmes à l'usine (1981) puis Bobigny, banlieue rouge (1986) elle a publié chez Créaphis La banlieue en morceaux (2000). Ces trois ouvrages ouvrent des voies qui conduisent de l'histoire sociale et politique - telle qu'on la pratiquait dans les années 1970 dans le sillage de l'histoire économique " labroussienne " (Ernest Labrousse) -, à une nouvelle histoire urbaine enrichie des recherches dans le domaine culturel et notamment des études visuelles (photo et cinéma). Le livre propose un retour sur cette évolution et une exploration des pistes de recherches qui la prolongent dans autant de " genres " de l'histoire urbaine. Le titre est un clin d'oeil à une librairie parisienne (qui porte ce nom au singulier) dont l'engagement en direction de la valorisation des études urbaines est déterminant depuis des années. Les textes rassemblés ont des statuts divers - synthèses de travaux accomplis, témoignages ou projets nouveaux - qui portent eux aussi la marque de sa dédicataire. Ils émanent de personnalités académiques ou professionnelles de l'urbain, d'anciens étudiants, de chercheurs. Les auteurs sont pour la plupart des historiens mais des contributions d'urbanistes, de sociologues, de politistes et de géographes, d'architectes, d'acteurs et de décideurs de la ville (élargie aux métropoles comme le Grand Paris) apportent à l'ouvrage une dimension pluridisciplinaire. Ainsi, chaque partie se clôt sur un texte plus sensible, témoignage de l'influence d'Annie Fourcaut sur la pensée de leur auteur ou manifestation d'un compagnonnage intellectuel ou institutionnel. Genres urbains s'adresse ainsi à un public diversifié d'observateurs du changement urbain et social.

06/2019

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Religion

Dieu peut-il mourir en Afrique ? Essai sur l'indifférence religieuse et l'incroyance en Afrique noire

Il faut s'en persuader, même si cela va à l'encontre du discours habituellement tenu : l'étude objective des traditions connues révèle que les Africains ne croient pas tous en un Dieu unique, créateur, rémunérateur et vengeur. La croyance à l'au-delà n'est pas aussi évidente qu'on le dit souvent. Il y a des cas d'incroyance dans les sociétés traditionnelles, et il existe une tradition de pensée critique à l'égard de la religion que l'on trouve dans un grand nombre de contes. L'indifférence et l'incroyance se rencontrent aussi dans certaines sociétés contemporaines, non seulement parmi les lycéens, les étudiants et les intellectuels, mais aussi parmi les cadres, les commerçants, les employés. Les devoirs religieux sont habituellement négligés, la religion a peu de place dans les préoccupations de la vie quotidienne, les vérités de foi fondamentales sont mises en question. Il n'est pas rare que romanciers, sociologues, philosophes d'obédience marxiste ou non, présentent la religion comme une mythologie périmée, un frein au progrès de l'humanité, un instrument de domination et d'exploitation ou, tout simplement, comme une absurdité. L'effondrement des régimes communistes ne signifie pas nécessairement la mort de la pensée de Marx. Curieusement, le message final du Synode africain (mai 1994) ne souffle mot de l'indifférence religieuse et de l'incroyance en Afrique. On pense, bien à tort, qu'elles ne concernent pas l'Afrique et qu'à tout prendre il ne s'agit que d'importations étrangères tant il va de soi que l'Africain est doué d'" un sens naturel de la présence de Dieu ". Et si ça n'était pas le cas ? Certes, il ne s'agit pas dans cet ouvrage d'opposer à la thèse d'une Afrique incurablement religieuse, celle d'une Afrique irreligieuse. Il s'agit en fait d'aller au-delà des traditions les mieux assurées et de poser clairement un certain nombre de questions, qui paraîtront peut-être à certains inopportunes, mais dont la vie quotidienne des villes et des campagnes africaines révèle dès aujourd'hui l'urgence. L'étude du phénomène religieux en Afrique noire est bien moins avancée qu'il n'y paraît et le chantier est immense.

04/2013

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Philosophie

De Marx et du marxisme

Du génie effervescent de Kostas Papaioannou, mort à cinquante-six ans, en 1981, les historiens qui feront un jour l'histoire intellectuelle des années soixante retiendront en priorité, avant les beaux travaux sur la philosophie et l'art grec, sur la peinture byzantine, sur Hegel, sur Baudelaire et la modernité, la grande série d'essais régulièrement publiés pendant dix ans dans Le Contrat social, la revue de Boris Souvarine, et qui ont fait de lui l'un des savants les plus avertis de Marx et du marxisme et l'un des philosophes de premier plan engagé dans la critique du phénomène totalitaire. C'est cette série qu'en cette année du centenaire de la mort de Marx on trouvera ici réunie, précédée d'une importante présentation de Raymond Aron, et classée dans un ordre qui lui donne toute son actualité. Un premier groupe concerne le Marx philosophe des célèbres écrits de jeunesse. Un second porte sur les classes et la lutte des classes, cœur de la sociologie de Marx, qui constitue, aux yeux de l'auteur, la part centrale de son oeuvre, l'histoire et la logique conduisent ensuite aux relations entre léninisme au pouvoir. Les articles sue la politique étrangère, qui tournent autour de la russophobie de Marx et de l'expansion planétaire du capitalisme, apportent une sorte de conclusion. Le Marx qui se dégage de ces études ne se laisse pas enfermer dans une formule ou un slogan - et c'est là leur vertu. Sous leur apparence scientifique, elles sont inspirées, comme le souligne Raymond Aron, par la conscience angoissée de notre époque et l'inlassable dénonciation de la transfiguration de Prométhée en dieu protecteur de la société du mensonge, " transfiguration dont Marx ne fut ni tout à fait innocent ni le seul responsable. " C'est cette tension qui donne aujourd'hui encore tout son à-propos à cette vie de travail : la confrontation savante et passionnelle au " noir gaillard de Trèves ", comme l'appelait Engels, de celui dont Octavio Paz, dans le poème qu'il lui a consacré, célébrait " la conversation de grand fleuve et le rire de réconciliation ".

07/1997

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Policiers

Le motel du voyeur

Le 7 janvier 1980, Gay Tales reçoit à son domicile new-yorkais une lettre anonyme en provenance du Colorado. Le courrier débute ainsi : "je crois être en possession d'informations importantes qui pourraient vous être utiles." ; homme, Gerald Foos, confesse dans cette missive un secret glaçant : voyeur, il a acquis un motel à Denver dans 'unique but de le transformer en "laboratoire d'observation". Avec l'aide de son épouse, il a découpé dans le plafond l'une douzaine de chambres des orifices rectangulaires le 15 centimètres sur 35, puis les a masqués avec de fausses cilles d'aération lui permettant de voir sans être vu. Il a ainsi épié sa clientèle pendant plusieurs décennies, annotant ans le moindre détail ce qu'il observait et entendait - sans jamais être découvert. A la lecture d'un tel aveu, Gay Talese e décide à rencontrer l'homme. Au travers des notes et des carnets du voyeur, matériau incroyable découpé, commenté et reproduit en partie dans l'ouvrage, l'écrivain va percer peu à peu les mystères du Manor House Motel. Le plus troublant 'entre eux : un meurtre non résolu, digne d'une scène de psychose, auquel le voyeur assisterait, impuissant. Le voyeur exige l'anonymat ; l'écrivain, soucieux de toujours livrer les véritables identités de ses personnages, s'en tient aux prémices de son enquête. Trente-cinq ans plus tard, Gerald Foos se décide à rendre publique sa machination et Gay Talese peut enfin publier ce livre dérangeant et fascinant. Le Motel du Voyeur interroge aussi, à travers la figure de Gerald Foos, étrange double pervers de l'auteur, la position du journaliste qui scrute le réel en observateur - en voyeur. Au-delà du fait divers, cette plongée hallucinante dans la psyché américaine, parcourt une sociologie criminelle des moeurs, et s'avère être le plus parfait des romans noirs, à mi-chemin du chef d'oeuvre de Truman Capote, De sang-froid et du journaliste et 1'Assassin de Janet Malcolm. Gênant, passionnant, troublant, autant le dire, roman ou enquête, vous n'avez jamais lu un tel livre.

09/2016

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Religion

La sexualité, une affaire d'Eglise ? De la contraception à l'homosexualité

L’auteur avait proposé en 2008 une première étude sur l’affaire de l’encyclique Humanæ vitæ qui, en 1968, avait condamné la contraception. Des questions déjà anciennes ne pouvaient plus être éludées : l’église catholique a-t-elle peur de la sexualité ? Celle-ci est-elle de son ressort ? Une nouvelle édition, complétée et enrichie, s’imposait au moment où on assistait à la mobilisation du Vatican et de l’épiscopat français contre le mariage homosexuel. On sait que Humanæ vitæ a provoqué la désertion des églises par nombre de catholiques, en particulier de femmes et parfois même aussi de prêtres. On sait moins qu’elle a été suivie par des déclarations des épiscopats du monde entier, certains, comme en France, l’interprétant pour tenter d’en atténuer la portée. Mais, paradoxalement, le magistère romain en a fait le point de départ d’une reconquête de son autorité sur l’Église tout entière. En imposant Humanæ vitæ, Paul vi, puis Jean-Paul II et Benoît xvi ont entrepris de mettre au pas les épiscopats comme les théologiens. Ils n’ont fait qu’accentuer le fossé qui sépare l’Église de la société moderne. Au moment où une rupture de pontificat révèle les incertitudes qui parcourent l’église catholique, il faut bien constater que le sexe ne cesse de constituer un terrain majeur de l’affirmation catholique traditionnelle et d’interpeller la prétention de celle-ci à incarner une « loi naturelle ». C’est tout l’enjeu de ce livre stimulant qui poursuit le débat sur des positions trop souvent superficielles. Martine Sevegrand, historienne, est spécialiste du catholicisme français contemporain et membre associée au Groupe de sociologie des religions et de la laïcité (CNRS). Elle a déjà publié : Les enfants du bon Dieu. Les catholiques français et la procréation au xxe siècle, Albin Michel ; L’amour en toutes lettres. Questions à l’abbé Viollet sur la sexualité (1924- 1942), Albin Michel ; Vers une église sans prêtres. La crise du clergé séculier en France (1945- 1978), Presses universitaires de Rennes ; Vatican II (1959-1965). Feuilleton d’un concile en 34 épisodes, Ed. Golias.

04/2013

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Religion

Rennes

Si l'actuel diocèse de Rennes trouve son unité administrative avec le Concordat de 1801, il puise ses forces et son originalité dans une géographie antérieure et complexe : celle des trois diocèses d'Ancien Régime : Rennes, Saint-Malo et Dol, un moment métropole religieuse de la Bretagne. D'un inconvénient manifeste qui résulte des chevauchements institutionnels, l'équipe des jeunes historiens attachés à cette étude a su tirer avantage en passant du cadre strict de la circonscription ecclésiastique à celui de la « région » interdiocésaine. A cette « région » comprise dans ses diversités de tempéraments, de traditions religieuses, de folklore, d'options idéologiques, ils ont appliqué les techniques les plus modernes, notamment en sociologie et en ethnologie, pour lui restituer son âme éternelle et changeante. Bretagne éternelle qu'on a fini par identifier avec traditionalisme religieux et conservatisme. De fait, sur la longue durée, elle accuse volontiers un retard quasi-constant par rapport aux grands événements de l'histoire religieuse de la France. Elle se sépare encore d'elle par la faiblesse de l'implantation des églises romanes en raison d'un lent essor économique, par une fidélité « romaine » que ne vient pas perturber le Concordat de 1516, jamais appliqué en Bretagne. Mais Bretagne changeante qui surprend par l'accélération soudaine, quand l'événement l'atteint. Tantôt dramatisé dans la fureur des Guerres de Religion ou dans la crise révolutionnaire, tantôt amplifié clans la ferveur de la piété tridentine, à son apogée au XIXe siècle. Bretagne caricaturée, enfin, dans la complaisance à opposer les « Blancs » aux « Bleus ». Ce ne sera point la moindre surprise que de découvrir une Ille-et-Vilaine qui, de 1789 à 1960, s'éprend d'un christianisme fervent, mais républicain, pendant qu'ailleurs les autorités ecclésiastiques jugent les « Blancs » insoumis et pas plus pieux que les autres. On pressent déjà l'accueil de La Mennais et des abbés démocrates qui inaugurent les tensions des années 1960 entre une société « cléricale » et celle des laïcs formés par les Organismes d'Action Catholique, pépinières de militants syndicalistes ; deux sociétés, qui, sur des rythmes différents, n'en attestent pas moins une seule fidélité dans l'annonce de la Bonne Nouvelle.

01/1979

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Droit

Histoire de vie, récit de vie. Une famille de robe nancéienne au XVIIIe siècle : les Marcol

En 1698, lors du retour de Léopold, avec le rétablissement de la Cour souveraine, la plus haute instance judiciaire de Lorraine et Barrois, de belles possibilités de carrière s'offrent aux familles récemment anoblies ayant prouvé leurs compétences ; parmi elles, à Nancy, les Marcol. En effet, le Parlement, puissant levier d'ascension, leur a permis, en quelques générations, de se hisser au sommet de la robe après avoir donné à la Cour plusieurs conseillers et deux procureurs généraux. Histoire de cette famille et de sa remarquable réussite entre la fin du XVIIe siècle et la Révolution, ce livre est aussi un "récit de vie" tel qu'il figure dans les "Journaliers" rédigés par trois membres du lignage, entre 1672 et 1786 : un texte multigénérationnel qui court sur trois générations, le fils François-Pascal, conseiller en 1737, et le petit-fils Pascal-Joseph, procureur général en 1757, poursuivant la rédaction initiée par l'ancêtre Pascal Marcol. En France et en Europe, depuis les années 1980-2000, ces écritures du for privé suscitent un nouvel engouement chez les historiens comme chez les sociologues et les anthropologues, tous sensibles à l'air du temps qui magnifie l'individu et valorise le témoignage. Aussi, le parti est-il pris de faire de ces écrits privés, documents mémoriels et proclamations identitaires, la source première de l'analyse ; précieux pour saisir les représentations, ils disent les façons dont ces magistrats pensent leur propre réalité et celle de leur lignée. Toutefois, textes souvent très allusifs, ils sont chemin faisant confortés par d'autres documents (actes notariés, archives judiciaires...) afin de cerner leurs auteurs, leurs pratiques, leurs conduites, leurs croyances, sans négliger leur entourage et les réseaux relationnels dans lesquels ils s'insèrent. Du magistrat, acteur public, ici, il sera peu question. L'individu privé est au coeur de l'étude avec les naissances qui s'égrènent et les deuils qui surviennent, les déboires et les satisfactions professionnelles, les fêtes qui mobilisent la parentèle, les crises qui activent les solidarités et les conflits qui, quelquefois, les mettent à mal. Des fragments d'existence qui, parfois, se mêlent à la grande Histoire...

12/2019

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Philosophie

Ecrits politiques

Est-il légitime de s'engager lorsqu'on est un savant ? Oui, affirme Marcel Mauss (1872-1950) au tournant de ce siècle, mais c'est en homme de science qu'il convient de le faire. Autrement dit, s'il lui revient bien d'éclairer les grands enjeux sociaux et politiques et de dire aux sociétés si elles font bien, pratiquement et idéalement, de poursuivre dans la voie qu'elles ont choisie, le scientifique ne saurait renoncer, en élargissant son public, aux principes qui le guident dans l'exercice de son métier : probité, rigueur, refus du prophétisme. Cette nouvelle conception de la responsabilité du savant, le pionnier des sciences sociales et humaines en France la met en pratique dès les années 1890 alors qu'il est étudiant à Bordeaux, fréquentant le Groupe des étudiants socialistes, adhérant au Parti ouvrier français, tout en s'attachant à définir les fondements d'un socialisme humaniste. L'Affaire Dreyfus (il s'engagera vivement aux côtés des dreyfusards) puis la Première Guerre mondiale (le pacifiste internationaliste qu'il est se portera volontaire après l'assassinat de Jaurès) marqueront de façon décisive l'intellectuel et le militant. Et tandis que, jusqu'à sa mort, Mauss s'attachera à percer le mystère du lien social, mobilisant l'histoire des religions, l'ethnographie, la philologie, la sociologie pour comprendre comment les sociétés se constituent et comment elles se reproduisent, il multipliera les interventions politiques (dans L'Humanité avant 1920, Le Populaire ensuite, telle ou telle revue savante, à travers aussi son engagement dans le mouvement coopératif, les cours qu'il dispense à la Bourse du travail ou ailleurs) pour expliquer qu'il n'est pas de démocratie sans vie associative dynamique et sans morale fondée sur la solidarité et la réciprocité. Dans la fidélité à Jaurès, l'adhésion au parti socialiste SFIO ira pour lui de soi, tout comme la participation au journal L'Humanité dès 1904. A l'heure de la montée des périls, il observera sans complaisance la révolution d'Octobre et s'engagera dans le combat antifasciste. Les écrits politiques de Marcel Mauss, on l'aura compris, font partie intégrante de son œuvre. Ils sont ici présentés par Marcel Fournier, l'auteur de la biographie de référence (Marcel Mauss, Fayard, 1994).

11/1997

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Sociologie

Se former aux métiers du travail social. Etudes de textes et concepts sociologiques - Questions liées aux situations de travail

Ce livre répond à la demande née de la refonte des référentiels de formation, accentuant la réflexivité sur l'action. Propose des études de textes sociologiques portant sur les concepts et situations à étudier en formation et des questions d'entraînement. Ce livre s'inscrit dans la réponse aux nouveaux besoins pédagogiques nés de la refonte des référentiels de formation de cinq métiers du travail social (assistant de service social, éducateur spécialisé, éducateur technique spécialisé, éducateur de jeunes enfants, conseiller en économie sociale et familiale). Les professionnels doivent être formés à la réflexivité sur l'action, au sens des politiques publiques, à la conduite de projets de développement social et sensibilisés aux évolutions de la société. Dans cet objectif, les auteurs proposent un recueil d'extraits de textes issus du champ de la sociologie. Cette discipline se donne pour objet de rompre avec les prénotions et de comprendre le social, qu'il s'agisse, entre autres, des pratiques sociales ou des modes de vie des individus. En lien avec les exigences des nouveaux référentiels, les textes ont été regroupés en grands thèmes : la connaissance de la société contemporaine, celle des publics, les politiques publiques et sociales, les pratiques professionnelles, le fonctionnement des organisations, la méthodologie et la démarche de recherche. Les études citées se penchent sur les concepts et situations devant être traités durant la formation (représentations sociales, parentalité, handicap, délinquance, immigration, conduites à risque, projet, évaluation, etc.). Un index permet au lecteur un accès aisé aux définitions données dans l'ouvrage. Pour faciliter les apprentissages théoriques et pratiques, les extraits sont suivis de questions de compréhension des textes et de questions en lien avec les situations de travail. Il s'agit ainsi d'aiguiser la réflexion individuelle et en groupe de formation, ainsi que les réflexes en stage. Cet ouvrage bénéficiera autant aux formateurs en travail social, disposant ainsi d'un support pédagogique, qu'aux étudiants qui y trouveront des repères. Il répond à l'objectif de l'universitarisation de la formation et de la professionnalisation. Pouvoir mobiliser des savoirs en contexte est essentiel, mais il importe aussi de renforcer les dispositions à agir en vertu de certaines valeurs, au service des personnes accueillies et accompagnées.

02/2019

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Communication - Médias

Gérer les crises avec les média sociaux ? Une approche pluridisciplinaire et professionnelle

Lors d'un évènement majeur, les citoyens mobilisent les media sociaux pour obtenir ou partager des informations, prendre des nouvelles de proches, exprimer leur solidarité ou encore organiser une réponse à la crise. En France, les attentats du 13 novembre 2015, l'incident de Lubrizol en 2019 ou les crues soudaines dans les Alpes Maritimes en 2020 ont mis en lumière ces nouvelles pratiques, notamment par l'utilisation de hashtags spécifiques sur Twitter ou encore la création quasi simultanée d'une page Wikipédia relative à l'évènement. L'intégration de ces pratiques citoyennes complexifie le travail des gestionnaires de crise et les institutions publiques en charge, et ces nouveaux outils nécessitent également de nouvelles compétences et une acculturation en matière de communication de crise. Le projet MACIV (Management of Citizens and Volunteers : the social media contribution to crisis management) financé par l'Agence Nationale de la Recherche a pour objectif d'étudier les flux d'information et les initiatives citoyennes sur les media sociaux lors d'un évènement majeur afin d'accompagner les acteurs de la gestion de crise à les intégrer dans leurs pratiques. Il vise également le développement d'un module dédié à la gestion des volontaires et des initiatives citoyennes au sein d'une plate-forme dédiée. En étroite collaboration avec les principaux acteurs institutionnels français en charge de la gestion de crise (DGSCGC du Ministère de l'Intérieur ; Secrétariat général de la Zone de défense et de sécurité de Paris ; Service d'Incendie et de Secours du Var ; Association citoyenne VISOV), les quatre années du projet ont permis l'observation de situations de crise réelles dont la crise sanitaire, la mise en place d'exercices de sécurité civile : elles ont mis en lumière et discuté les enjeux de ces nouvelles pratiques. Rédigé par des chercheurs en sciences de l'information et de la communication, en sciences informatiques et en sociologie et par les partenaires institutionnels du projet, cet ouvrage présente une synthèse des résultats des travaux et fait le point sur les connaissances, les méthodologies et les enjeux à venir pour la recherche et la gestion de crise en France.

11/2022

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Autres troubles du comportemen

Le pervers narcissique. Un phénomène de société

On parle aujourd'hui beaucoup de harcèlement et de perversion narcissique. Certains sociologues - et non des moindres - font du narcissisme le mal du siècle. Des psychologues nous indiquent que ceux qui se sentent "harcelés" sont de plus en plus nombreux. Or nous savons que la notion de harcèlement a été "introduite" en France par MF Hirigoyen, qui s'inspirant des travaux de Racamier, a transformé le pervers narcissique en harceleur. Sous un angle clinique le harceleur et le pervers ne sont qu'une même personne. Que dissimule le succès de cette notion au point de justifier, tout récemment une intervention officielle du président de la république française à son sujet ? Pourquoi voyons-nous partout des "harceleurs" et des pervers ? Pour l'auteur du texte, nous sommes ici en présence d'un phénomène de société en ce qu'il révèle quelque chose de profond sur notre monde. Le harcèlement et la perversion ne sont pas que des maux sociologiques et psychologiques, ce sont des maux politiques et donc philosophiques. Mais que sont ces maux ? Dans le Politique, Aristote assimilait le pervers à celui qui était dominé par son corps et qui avait l'âme fragile. Pour lui, la cité mal gouvernée était précisément celle qui était gouvernée par son corps ? En sommes-nous là ? La thèse qui est soutenue ici est que ces pathologies sont en lien avec nos fantômes et le mythe du vampire et que ces fantômes sont eux-mêmes la marque de nos fragmentations internes et externes. Que sont ces fragmentations ? Elles sont des failles ou des tensions entre des vérités contradictoires qui paraissent également vraies et qui ne trouvent pas de médiation et de médiateurs pour les accorder. L'accroissement de la perversion narcissique et du harcèlement sont donc bien des réalités de notre monde qui révèle que celui-ci est en guerre contre lui-même et à l'intérieur de lui-même. C'est cette guerre que nous cherchons à explorer et que nous cherchons à mettre en évidence avant d'éviter qu'elle ne conduise à notre implosion comme cité et comme société. Relecture et correction du manuscrit par staka. fr

01/2023

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Sociologie

L'opinion et la foule

Non seulement la foule est attirante et appelle irrésistiblement son spectateur, mais son nom exerce un prestigieux attrait sur le lecteur contemporain, et certains écrivains sont trop portés à désigner par ce mot ambigu toutes sortes de groupements humains. Il importe de faire cesser cette confusion et, notamment, de ne pas confondre avec la foule le Public, vocable susceptible lui-même d'acceptions diverses, mais que je vais tâcher de préciser. On dit : le public d'un théâtre, le public d'une assemblée quelconque ; ici, public signifie foule. Mais cette signification n'est pas la seule ni la principale, et, pendant que son importance décroît ou reste stationnaire, l'ère moderne, depuis l'invention de l'imprimerie, a fait apparaître une espèce de public toute différentes, qui ne cesse de grandir, et dont l'extension indéfinie est l'un des traits les mieux marqués de notre époque. On a fait la psychologie des foules ; il reste à faire la psychologie du public, entendu en cet autre sens, c'est-à-dire comme une collectivité purement spirituelle, comme une dissémination d'individus physique¬ment séparés et dont la cohésion est toute mentale. D'où procède le public, comment il naît, comment il se développe ; ses variétés ; ses rapports avec ses directeurs ; ses rapports avec la foule, avec les corporations, avec les Etats ; sa puissance en bien ou en mal, et ses manières de sentir ou d'agir : voilà ce que nous nous proposons de rechercher dans ces étude. Le public, est une foule dispersée, où l'influence des esprits les uns sur les autres est devenue une action à distance, à des distances de plus en plus grandes. Enfin, l'opinion, résultante de toutes ces actions à distance ou au contact, est aux foules et aux publics ce que la pensée est au corps, en quelque sorte. Et si, parmi ces actions d'où elle résulte, on cherche quelle est la plus générale et la plus constante, on s'aperçoit sans peine que c'est ce rapport social élémentaire, la conversation, tout à fait négligé par les sociologues.

09/2021

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Autres philosophes

Psychologie des esprits associés

Voici les différentes conférences que Carlo Cattaneo a tenues à l'Institut Lombard de Sciences et Lettres à la fin de sa vie, entre 1863 et 1866, ainsi que les résumés et les notes qu'il a rédigés pour les préparer. On mesure ainsi le soin que Carlo Cattaneo a apporté à l'expression de ce qu'il a voulu comme la synthèse de ses innombrables travaux antérieurs - une synthèse de nature indéniablement philosophique, chez un esprit accusé trop longtemps, et non sans équivoque, de vouloir faire passer le concept derrière ce que l'on doit à la pluralité du monde humain ? ; mais il se peut que le temps écoulé lui ait, à cet égard, donné raison. L'important pour Cattaneo est de montrer les procédures à travers lesquelles se sont formées la connaissance et la pensée, non pas comme des idées innées ou comme le résultat exclusif de la réflexion d'individus singuliers, mais à l'intérieur même des sociétés - envisagées dans leur diversité et leurs oppositions, au titre d'un regard comparatif - et au cours de l'histoire. Sa nouveauté et son intérêt tiennent essentiellement à une conviction inébranlable, remontée de l'étude des expériences humaines menée sur les données les plus considérables ? : "? l'édifice de la science ? " est l'oeuvre "? non de l'esprit solitaire ? ", mais "? des esprits associés ? ", c'est-à-dire de la confluence, dans le processus de connaissance et d'accès à la civilisation, d'une multiplicité d'éléments alimentée par des peuples et des cultures diverses, selon le mélange toujours poursuivi d'apports nouveaux, d'acquisitions imitatives, de compléments issus du hasard, de rencontres, de corrections incessantes, etc. La célébrité de ce texte en Italie tient à cette association entre le postulat moral de départ - l'égalité des hommes en tout temps et en tout lieu, affirmation remarquable en un siècle souvent traversé de convictions et d'idéologies opposées - et l'enquête que nous dirions aujourd'hui historico-sociologique qui donne à ce postulat la consistance de traductions sociales effectives au cours de l'histoire. Le lecteur pourra y trouver notamment un remarquable usage du concept d'"? analyse ? ", et bien des éléments prémonitoires de notions développées par la sociologie qui suivra, telle celle de "? mémoire collective ? ".

03/2023

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Ethnologie et anthropologie

Terrains et idéologies. Théorie et pratique

Epistémologie des sciences sociales. Pratique et théorie, tentait, dans un premier volume, de montrer que la pratique de terrain des chercheur.euse.s, celle des individu.e.s et des groupes qu'ils et elles observent en recherche et les résultats obtenus exigent une rupture épistémologique, autrement dit une rupture avec la doxa, l'opinion sur le matériau recueilli, et une première théorisation de l'objet de recherche étudié. De multiples recensions faites sur des ouvrages de sociologie et d'anthropologie témoignaient, dans ce premier ouvrage, de l'exigence de cette théorisation. Il s'agit, dans ce second volume, intitulé Terrains et idéologies. Théorie et pratique, de montrer par des recensions d'ouvrages sur des objets de recherche divers qu'une Théorisation élaborée en sciences sociales à partir de théorisations déjà faites, exige un retour au terrain pour erre validée ou infirmée. Mais ce n'est pas seulement le matériau de terrain qui la validera — un chiffre par exemple, n'a jamais eu valeur de vérité même approximative, mais seulement d'exactitude. Une nouvelle théorisation invalidera ou confirmera les premières théorisations. Des approches comportementalistes de la pénibilité du travail, un chercheur montre l'insuffisance par une analyse approfondie qui tient compte de la subjectivité, en l'occurrence de la souffrance au travail en entreprise. De multiples recensions portent sur des objets de recherches souvent déjà connus et théorisés : pays, villes, individus, institutions. Une réflexion juridico-sociale et éthique sur les châtiments corporels infligés aux enfants mène à une première théorisation en sciences sociales sur l'illégitimité sociale, politique, psychologique de ces châtiments. L'extension de la théorie du don maussien permet de nouvelles théorisations sur des terrains et des objets de recherche laissés en jachère. Enfin, une anthropologie des mythes met en parallèle celle de Lévi-Strauss, structuraliste, et celle d'un chercheur comme Daniel Clément qui refuse le privilège absolu de la structure et donne toute son importance à la signification et au sens des éléments mythiques par rapport au corps et à l'environnement naturel. De la pratique à la théorie, de la théorie à la pratique, les sciences sociales suivent un chemin qui s'interrompt, se reprend sans cesse et qui ne s'achève jamais.

06/2021

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Histoire de l'art

Création plastique d'Haiti. Art et culture visuelle en colonie et post colonie

Ce livre étudie l'univers de la création plastique d'Haïti dans la durée, depuis l'arrivée, en 1492, des premiers conquérants espagnols sur ce territoire, tiers occidental de l'île qu'ils avaient rebaptisée Hispaniola. Pour mener son enquête, Carlo A. Célius interroge, déborde et renverse les discours et les représentations énoncés depuis l'Europe occidentale, qui ont, en continu, qualifié et classé toute création artistique non européenne à l'aide de critères propres au domaine des beaux-arts. L'histoire des modes de figuration proposée ici est aussi celle de l'accaparement, de l'exploitation et de la transformation d'un territoire, une histoire de migrations, de sujétion et d'extermination de populations. C'est une histoire de luttes, de libération et de reconfiguration sociétale ; une histoire des images et des imaginaires, de leurs échanges et de leurs confrontations. Dans cette enquête historique au long cours, qui emprunte tour à tour à l'histoire de l'art, à l'esthétique, à l'anthropologie et à la sociologie, l'auteur nous propose une approche plurielle de la figuration en colonie et postcolonie qui, au-delà des seuls beaux-arts, prend en compte l'ensemble de la culture visuelle. Du portrait aux dessins rituels du vodou et à l'iconographie catholique, des illustrations publiées dans la presse aux marques de scarification sur le corps des captifs africains réduits en esclavage, il met en lumière la complexité et les enjeux du visuel, les conflits qu'il génère, les phénomènes d'appropriation et de réappropriation. Carlo A. Célius démontre comment a pu s'édifier une hégémonie des beaux-arts dans un tel contexte et comment, à un moment donné, celle-ci a été ébranlée. Cet ouvrage revisite la notion d'art : il historicise les échelles de valeurs qui la constituent et les dynamiques sociales, politiques et culturelles à partir desquelles elle évolue. A l'aide d'un cadre conceptuel renouvelé, les lectrices et lecteurs pourront (re)découvrir les principales caractéristiques des courants artistiques du xxe siècle haïtien et apprécier quelques traits distinctifs de la nouvelle scène.

05/2023

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Management

L’autruche et le curieux. C.R.AF.T. : Vers une refécondation de la pensée managériale et des organisations

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, jamais la fracture entre les enjeux stratégiques des organisations et les aspirations des individus n'a été aussi marquée. Cet écart affecte autant la performance et la pérennité des institutions, qu'il explique le nombre aujourd'hui grandissant de désengagements, de mal-être, de burn-out et de reconversions. Pourquoi alors, malgré ce constat partagé par différents acteurs, rien ne change fondamentalement ? Derrière le maquillage des derniers concepts à la mode, la majorité des organisations (de l'entreprise à l'école) adopte la politique de l'autruche et reste centrée sur une vision tayloriste et capitalistique du travail, pour imposer des modes de fonctionnement rigides et contreproductifs basés sur une conception erronée et négative de la nature humaine. Quelles alternatives s'offrent à nous ? S'appuyant sur cinq ans de recherches multidisciplinaires (psychologie de la motivation, économie, sociologie des organisations, théorie des talents...) et sur une expérience multiculturelle et internationale dans l'industrie et le sport, Fabrice Gatti nous invite à considérer une nouvelle approche (C.R.A.F2.T..) pour recréer le pont nécessaire entre les enjeux des entreprises et les besoins des individus. Après un diagnostic des modes de fonctionnement actuels des organisations et de leurs conséquences sur l'individu, l'entreprise et la société, l'auteur propose de déconstruire la pensée mécaniste actuelle pour oser une alternative organique : un environnement favorable à la motivation autonome, à l'épanouissement et à la performance individuelle et collective. Au-delà de l'approche proposée, l'auteur nous invite également à reféconder notre pensée et à agir pour permettre l'éclosion d'une société plus équilibrée et plus responsable. Ce livre ne s'adresse pas seulement aux managers, mais à quiconque a des responsabilités vis-à-vis d'autrui. Directeurs, parents, enseignants, entraîneurs, sportifs, employés, chacun est acteur au sein de son entreprise, de son travail et de la société, et peut participer à l'éclosion d'un environnement favorable à reféconder les organisations. C.R.A.F2.T. est l'anacronyme pour cCompétence – rRelation – aAutonomie – fFinalité/fFrame – tTalents.

04/2023

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Monographies

Picasso, l'étranger

Picasso est longtemps resté otage des beaux-arts. C'est par le prisme des sciences sociales que le catalogue Picasso l'étranger aborde sa relation avec la France. Dans une polyphonie inattendue, à côté des oeuvres et des documents exposés, sont convoquées ici des voix plurielles (droit, géographie, anthropologie, sociologie, histoire) complétant les analyses des historiens d'art. En s'attaquant, souvent pour la première fois, à l' "objet Picasso" , elles dévoilent - paradoxe majeur - que le peintre aujourd'hui mythique a été considéré comme un paria pendant ses quatre premières décennies en France. Stigmatisé ou ostracisé parce queétranger, engagé, artiste d'avant-garde, le jeune Picasso vécut dès 1901 sous la constante surveillance de la police : autant de dates consignées, d'empreintes digitales répétées, de photos d'identité sur lesquelles il semble un repris de justice. Mais Picasso ne subit pas, il explore, il avance et construit avec obsession son oeuvre magistrale, immédiatement célébrée dans le monde occidental mais rejetée par l'Académie des beaux-arts, attachée à préserver le "bon goût" français. A quelles stratégies l'artiste a-t-il recours pour naviguer dans un pays secoué par des vagues de xénophobie et entravé par des institutions souvent obsolètes ? Comment construit-il ses réseaux pour imposer les normes de son propre univers - inclusif, innovant, subversif ? Au-delà de son génie artistique, Picasso révèle d'impressionnants talents de stratège politique. En habitant sa position d'étranger et d'artiste global, il devient un puissant vecteur de modernisation de la France. Avec ses multiples "sphères d'appartenance" , c'est comme si, en pionnier des modèles du xxie siècle, il faisait exploser les frontières traditionnelles des Etats-nations, en annonçant les nouvelles formes cosmopolites contemporaines. L'odyssée de Picasso étranger en France ne fait-elle pas écho à la renaissance de nos xénophobies ordinaires ? Ne résonne-t-elle pas aujourd'hui pour toutes ces existences subalternes qui se heurtent au rejet de l'autre ? En croisant outils et notions au carrefour de plusieurs disciplines, ce catalogue installe Picasso au coeur de nos préoccupations les plus contemporaines.

11/2021

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Musicologie

La fonction de la couleur dans la musique. Timbre, musique et peinture, Wagner, Strauss et autres essais

Le thème unificateur de ce volume d'écrits de T. W. Adorno - la plupart tardifs - est celui de la couleur dans la musique, le mot Farbe en allemand ayant donné celui de Klangfarbe, qui désigne le timbre. Il faut l'entendre de deux façons : d'une part, Adorno explore, dans plusieurs des textes réunis dans ce volume, les relations qu'entretiennent musique et peinture, réfléchissant aussi bien sur la singularité propre aux deux arts que sur leurs échanges. C'est le cas notamment des cours sur la couleur dans la musique donnés à Darmstadt et inédits en français. D'autre part, dans les essais consacrés à Wagner et Richard Strauss, il s'attache à des musiques dans lesquelles la question du timbre, le caractère évocateur, voire illustratif, de la couleur sonore, est une dimension importante. Elle est liée, chez ces deux compositeurs, aux genres de l'opéra et du poème symphonique. En revenant sur Wagner, auquel il avait consacré un livre extrêmement critique, et en développant une réflexion très approfondie sur la musique de Strauss, qui s'articule à celle, centrale chez lui, sur Schönberg, Berg et Webern, Adorno dévoile de nouveaux aspects de sa pensée. Dans les notes consignées de 1940 à 1969, année de sa mort, il tente de pénétrer l'Idée du phénomène musical dans la fulgurance de fragments apparentés à des aphorismes, ces notes se présentant tel un laboratoire des essais et monographies consacrés à la musique. Ainsi, dans l'Allemagne de l'ouest des années 1960, Adorno fait entendre une voix discordante, refusant de dissocier la destinée de la culture allemande des événements politiques qui se sont succédé, notamment de l'expérience du national-socialisme. Si certains des textes de ce volume ont fait l'objet d'une traduction aujourd'hui introuvable, la plupart sont inédits en français. Une grande partie d'entre eux se trouvent dans le volume 16 des oeuvres complètes publiée en Allemagne. Cet ouvrage fait suite à la publication par Contrechamps de trois autres livres d'Adorno : Introduction à la sociologie de la musique, Figures sonores (Ecrits musicaux I) et Moments musicaux.

10/2021

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Ouvrages généraux

L'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Cinquante ans entre utopie et réalités (1971-2021)

Au 1er janvier 1971 naissait un établissement d'enseignement supérieur issu de l'ancienne Université de Paris, la Sorbonne, sous le nom "Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne". A l'origine de cette création, des juristes et des politicien, des économistes, des gestionnaires et des mathématiciens, des philosophes, des historiens, des géographes, des artistes et des plasticiens, des archéologues et des historiens de l'art, des démographes et des sociologues, des linguistes et des sportifs unissaient leurs forces afin de bâtir une grande université de sciences humaines et sociales qui soit à l'image de la société et de le culture de leur temps : plus autonome dans son rapport à l'Etat ; plus démocratique dans la gouvernance de l'institution ; pluridisciplinaire par le croisement des savoirs et l'imbrication des parcours ; internationale par son recrutement et la multiplicité de ses liens avec l'Europe et le monde : professionnalisante, enfin par son insertion dons l'univers du travail et de la formation. Ce volume retrace un demi-siècle d'histoire de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne née du grand ébranlement de 1968. Ses fondateurs entendaient réaliser les promesses les plus fructueuses et les ambitions les plus nobles de la loi Edgar Faure sans renier ses héritages issus de la Sorbonne et de la Faculté de droit : une université en phase avec son époque, pluridisciplinaire qui donne aux étudiants et aux étudiantes voix au chapitre (par la participation aux conseils), mais aussi soutien et encadrement par des groupes de travaux dirigés à taille humaine. Paris 1 a su aussi s'ouvrir à des domaines inconnus largement des anciennes facultés comme les arts plastiques, les mathématiques et l'informatique, le sport, la formation permanente et fédérer en outre des composantes originales, comme les instituts. Cette histoire fut pleine de conflits et de difficultés (en matière de locaux, budgets, structures) affrontées dans un esprit constructif mais fidèle au projet initial par douze équipes présidentielles. L'ouvrage montre comment malgré tensions et crises, et face à des ministres pas toujours à l'écoute des demandes, Paris 1 a réussi à faire exister une communauté humaine massive et de plus en plus diverse tout en restant au coeur des innovations intellectuelles et professionnelles dans les sciences humaines, sociales, économiques et juridiques.

01/2022

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Religion

Le temps des congrès catholiques. Bibliographie raisonnée des actes de congrès tenus en France de 1870 à nos jours

Cet ouvrage rend compte de la pluralité des acteurs et de la prodigieuse multiplicité des " oeuvres " durant le grand siècle français des congrès catholiques (1870-1970). L'étude des congrès prolonge une réflexion plus générale sur la modernisation du catholicisme et sur ses effets induits, entre instrumentalisation tactique de la modernité et changements en profondeur, assumés ou subis. Les congrès constituent, en même temps, un territoire spécifique de l'histoire du mouvement catholique contemporain, notamment de l'apostolat des laïcs, acteurs majeurs de la vie de l'Eglise.Les congrès sont regroupés en cinq périodes distinctes, trois avant 1914 (les débuts, de 1870 à 1880 ; 1880-1900 ; 1900-1914), deux après 1918 (l'entre deux guerres et l'après seconde guerre mondiale). Une place à part est faite aux congrès diocésains qui explosent, en réaction à la Séparation. Une autre, aux congrès marials et surtout eucharistiques, pour lesquels on a voulu identifier les différents niveaux auxquels l'activité congressiste se manifeste, de l'international au local.Ce livre se présente comme un indispensable instrument de travail réunissant une " Bibliographie raisonnée des actes des congrès ". Il est l'aboutissement d'une enquête menée depuis une quinzaine d'années dans les bibliothèques françaises voire étrangères et particulièrement dans les fonds de la Bibliothèque nationale de France. La récente mise en ligne des fichiers de ces bibliothèques, qui a permis son achèvement, a rendu plus urgente encore cette publication qui s'accompagne d'un cd-rom pour en faciliter l'usage.Cet ouvrage tout à la fois permet de rendre compte d'une pratique sociale longtemps dominante et propose des pistes nouvelles d'enquête en révélant des secteurs d'activités jusque là peu connus ou mal explorées.Claude Langlois, directeur d'études émérite à l'Ecole pratique des Hautes études, a été élu sur la première chaire d'histoire et de sociologie du catholicisme contemporain. Il a présidé la section des Sciences religieuses et dirigé le GDR 1095 Histoire du Christianisme du CNRS.Christian Sorrel, professeur d'histoire contemporaine à l'Université de Lyon (Lyon 2), est spécialiste de l'histoire religieuse de la France. Il a travaillé en particulier sur les crises du début du XXe siècle (Congrégations, Séparation des Eglises et de l'Etat, Modernisme).

01/2012

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Ethnologie

Essais d'anthropologie philosophique

Arnold Gehlen (1904-1976) est l'un des principaux représentants de l'anthropologie philosophique allemande apparue au début du XXe siècle. Le premier article de ce recueil la définit comme la science de l'être humain, de concert avec la morphologie, la physiologie, la psychologie, la linguistique, la sociologie, etc. Science philosophique systématique et interdisciplinaire, elle est fondée sur des hypothèses exemptes de toute métaphysique ". L'homme. Sa nature et sa position dans le monde (1940) présente les plus fondamentales. Deux articles publiés en 1951 et en 1968 leur ajoutent des éléments du pragmatisme anglo-américain et des éléments de la psychanalyse freudienne. L'idée essentielle de Gehlen est que " l'action et les transformations prévues du monde, dont la quintessence porte le nom de "culture", font partie de l"essence" de l'être humain, et [que], à partir du point d'approche que constitue l'action, on peut en construire une science globale ". Influencé par Kant, Herder et Fichte, mettant ses pas dans ceux de Jakob von Uexküll et de Konrad Lorenz, l'homme est selon lui une créature qui se maintient en vie par la transformation et l'amélioration permanente des données de la nature. Sa défectuosité biologique est compensée par l'invention technique. Dépourvu de " niche écologique ", il s'adapte à tous les milieux, il est capable en dépit d'une pression intérieure immédiate d'ajourner son action; cette espèce d'hiatus lui permet de la planifier, d'anticiper l'avenir. Ces thèses ont nourri la réflexion de Jürgen Habermas, Hans Blumenberg, Ernst Tugendhat, Theodor Adorno. Mais elles n'ont guère retenu l'attention de la France. Son indifférence à l'oeuvre d'Arnold Gehlen s'explique en partie par le fait qu'il a adhéré dès 1933 au Parti national-socialiste et que, jusqu'à sa mort, ses positions ont été très réactionnaires mais aussi par son désintérêt traditionnel pour l'anthropologie philosophique en général. Quand les pollutions, le dérèglement climatique, etc., menacent l'avenir de l'humanité, mais quand aussi s'expriment partout le souci de sa préservation, alors il est temps de découvrir l'anthropologie d'Arnold Gehlen.

02/2010

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Critique littéraire

Europe N° 1034-1035, juin-juillet 2015 : Pierre Klossowski

Ecrivain, peintre et traducteur, Pierre Klossowski est né à Paris en 1905 dans une famille d'artistes. Frère aîné de Balthus, il a fréquenté dès ses jeunes années Rainer Maria Rilke et André Gide, puis Georges Bataille auprès duquel il participa au Collège de sociologie et à la revue Acéphale. Dans les années trente, sa rencontre avec les écrits de Sade marqua une étape déterminante dans son cheminement placé à la fois sous le signe de la discrétion et de l'excès. Pierre Klossowski apparaît comme l'une des figures capitales de la culture française du XXe siècle. Celui qui affirmait n'être «ni un écrivain, ni un penseur, ni un philosophe - ni quoi que ce soit dans aucun mode d'expression», aura tout de même laissé derrière lui une oeuvre considérable : des textes littéraires comme Les Lois de l'hospitalité, Le Bain de Diane et Le Baphomet, des études sur Sade et sur Nietzsche, mais aussi quelques scénarios, de nombreuses traductions du latin et de l'allemand (Virgile, Nietzsche, Kafka, Wittgenstein...), ainsi qu'une abondante production de dessins de grand format. Autour du concept de «simulacre», son oeuvre traite autant de la mythologie que de la théologie antique, de l'érotisme ou de l'économie générale. De Gilles Deleuze à Michel Foucault, de Giorgio Agamben à Jean-François Lyotard, plusieurs penseurs contemporains se sont intéressés de près à ses travaux. Les études réunies dans ce numéro d'Europe, ainsi que les nombreux inédits qui ont été recueillis, témoignent de l'extraordinaire diversité de l'oeuvre de cette figure atypique dont Georges Perros disait : «Cet homme semble venir de très loin. Pas seulement d'Europe centrale, pas seulement de la Rome impériale, pas seulement de Tübingen. Sous ce drôle de crâne, au front plus haut que nature, se battent, s'étreignent, se haïssent, font l'amour et la mort, comme nuages dans un ciel en difficulté, une multitude de cibles des héros de la mythologie aussi bien que ceux de Kafka, de Nietzsche, d'Hofmannsthal, de Rilke, tous véritables habitants de l'aujourd'hui des siècles et des siècles. Nous ne sommes pour cet homme hanté, cet homme d'extase, que contemporains de hasard.»

06/2015

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Droit

Robes noires, années sombres. Avocats et magistrats en résistance pendant le Seconde Guerre mondiale

Ignoré de l'historiographie et absent des analyses sociologiques, l'engagement d'avocats et de magistrats dans la Résistance se révèle pourtant un sujet passionnant pour qui veut comprendre à la fois les années sombres et le rôle politique de la justice dans l'histoire contemporaine de la France. Au-delà de l'exemple souvent évoqué du juge Didier, qui refusa de prêter serment au Maréchal, des dizaines d'avocats et de magistrats choisirent d'entrer dans l'illégalité alors que leur profession les associait à l'application de la loi. Avocats organisateurs de filières vers l'Angleterre, juges d'instruction détruisant certains de leurs propres dossiers, substituts du procureur contribuant à l'évasion de leurs détenus, juristes praticiens associés à leurs collègues du monde académique dans la rédaction de textes démontrant l'illégalité de Vichy : ce sont quelques-uns des aspects de cette résistance qui sont ici reconstitués à l'aide d'archives jusque-là délaissées. Réinscrivant la période de l'Occupation dans une socio-histoire des milieux judiciaires allant de l'entre-deux-guerres à la fin des années 1940, ce livre éclaire d'un jour nouveau les relations entre droit et politique. L'étude de la résistance d'avocats et de magistrats révèle les potentialités d'action de ces professionnels, dont la force subversive apparut à travers ceux qui choisirent la dissidence au sein d'une institution judiciaire dotée d'un rôle central dans la répression mise en œuvre par Vichy. Elle propose aussi une interprétation nouvelle de l'engagement résistant, grâce aux outils de la sociologie de l'action collective. Soumis aux mêmes contraintes que leurs compagnons d'armes d'autres secteurs (clandestinité, recrutement, risque, secret, communications difficiles...), magistrats et avocats durent néanmoins trouver les ressources nécessaires à l'invention d'une action clandestine spécifique, fondée en particulier sur le droit et ses institutions. L'exemple de la résistance judiciaire démontre également que la portée politique du droit ne doit pas être négligée dans l'histoire du combat entre Vichy et la Résistance, qui peut être relu comme un affrontement entre des définitions et des mises en œuvres rivales de la légalité et de la légitimité politique.

08/2005

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Histoire internationale

L'économie morale. Pauvreté, crédit et confiance dans l'Europe préindustrielle

L'air du temps, chez les économistes, les sociologues, voire les historiens, est à la réflexion : existe-t-il une alternative à cette forme nouvelle d'ensauvagement qu'est devenu le libéralisme économique, pour lequel tout peut désormais s'échanger, y compris la vie, comme des biens ordinaires ? Réponse la plus courante : le retour à l'économie du don et le développement du microcrédit, observé dans les pays du tiers monde. Aidant les êtres à se désengluer de la misère plutôt qu'à faire fructifier l'argent sur le marché de la spéculation financière, le microcrédit est aujourd'hui paré des atours d'une économie morale, parce que solidaire. Ces deux formes d'activité économique ont déjà existé dans l'Europe moderne. L'économie, fondée sur la confiance et le crédit, est alors encastrée dans des enjeux sociaux qui la dépassent. Loin de consolider un cloisonnement, le crédit et sa toile embrassent toutes les hiérarchies - groupes sociaux, institutions et régions - dans des dépendances où chacun - les hommes et les femmes selon des modalités spécifiques - se trouve être à la fois prêteur et endetté. Se tissent ainsi des réseaux d'obligations en cascade, donc de pouvoir, dans les espaces géographiques et sociaux les plus variés. La relation de confiance entre créanciers et débiteurs, prêteurs et emprunteurs, constitue un lien social fondamental. Deux cultures économiques - la féodale et la capitaliste - se côtoient, chacune portée par des valeurs spécifiques, s'affrontent mais également s'influencent au point de se transformer. Restituer le champ des expériences possibles ou communes rend, du même geste, les multiples tensions qui traversent les sociétés : au niveau collectif, entre des sociétés d'ordre et de statut et le développement parallèle de rationalités économiques ; au niveau individuel, entre les exigences contradictoires des diverses appartenances des individus, leurs aspirations et la réalité éprouvée de leur expérience ordinaire. Des allers-retours entre hier et le plus contemporain, servis par le sens de l'exemple, de l'anecdote et de la narration, Laurence Fontaine en use à la manière de Marc Bloch - comme d'une baguette de sourcier -, pour l'intelligence de la réalité passée, telle qu'elle peut être reconstituée, et la préfiguration utopique d'un univers plus humain.

09/2008

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Philosophie

Les grandes questions existentielles (la vérité, Dieu, le sens de la vie). Pour une civilisation post-matérialiste

- Quelle est votre philosophie personnelle de la vie ? La connaissez-vous ? Savez-vous quoi répondre à vos enfants lorsqu'ils vous questionnent sur le sens de l'existence, le bien, le mal, le vrai, le faux, l'injustice, l'amour, l'origine du monde, Dieu ? Cet ouvrage propose un itinéraire de résolutions des grandes questions existentielles. II peut être consulté selon votre envie, votre curiosité ou vos besoins. Il intéressera tout particulièrement les personnes en quête d'une spiritualité cohérente, désireuses de sortir des impasses du matérialisme outrancier qui détruit actuellement les les âmes et la planète.Une nouvelle spiritualité libre et naturelle est possible, qui réconcilie les sciences et la sagesse, le coeur et la raison, tout en retenant des religions traditionnelles ce qu'elles ont de meilleur à offrir, sans verser pour autant dans un syncrétisme naif.... Des sagesses orientales on retiendra tout particulièrement les remarquables notions de ''karma'' et de ''Dharma'', bien souvent raillées par les intellectuels occidentaux, mais qui offrent cependant d'incomparables solutions philosophiques pour comprendre la vie humaine et ses mystères (causes de la souffrances, avenir de l'humanité, sens de l'univers...) Cet ouvrage s'adresse également à tous ceux que les sociologues appellent les ''Créatifs Culturels'', qui ont dores et déjà adopté dans leur vie quotidienne de nouvelles façons de vivre (médecines douces, développement personnel, nouvelles spiritualités, véganisme, droits des animaux...) et qui ressentent le besoin de donner à leurs convictions une assise intelllectuelle solide et un fondement philosophique clair, afin de bâtir une société plus respectueuse des dimensions sacrées de l'univers... Plus largement encore, cet ouvrage se propose d'affranchir les sciences humaines contemporaines du joug de l'idéologie matérialiste, qui domine l'intellectualité occidentale depuis des décennies, pour les refonder sur un nouveau paradigme résolument spirituel et holistique. Il en ressort une nouvelle conception de la psychologie,de la médecine, des sciences de l'éducation, des sciences morales et même de l'histoire mondiale, qui se conclut par diverses propositions politiques véritablement ''révolutionnaires'', afin de faire advenir la civilisation ''post-matérialiste'' à laquelle se consacrent dores et déjà des millions de personnes dans le monde, pour apporter des réponses positives aux inexorables mutations planétaires qui s'annoncent.

09/2019

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Ethnologie

Je suis née sous une bonne étoile... Ma vie de femme tsigane en Slovaquie

"Je ne peux plus courir autant qu'avant, mais j'ai du moins plus de temps pour réfléchir, pour faire le bilan de ma vie, pour comprendre ce qui était juste et ce qui ne l'était pas. Je pense de toute façon que je suis née sous une bonne étoile - Ul'il'om tel bachtal'i cerchen. Si je pouvais renaître, je voudrais naître à nouveau romani, je voudrais vivre comme j'ai vécu et faire ce que j'ai fait. J'espère qu'avant de mourir, j'aurai encore le temps d'aider les Roms, d'aider les gens. J'aimerais écrire une bonne parole sur la valeur du cœur romani. Et je suis convaincue que je le verrai recevoir une bonne parole du monde." La vie d'Ilona Lackovà traverse le siècle, depuis son enfance en Slovaquie orientale, dans un village tsigane, jusqu'à ses périples dans le pays pour proposer la colorisation de photos, en passant par son activité d'auteur de théâtre, son diplôme à l'Université de Prague, son activité de fonctionnaire, sa fréquentation des plus hautes autorités. Récit fascinant de la vie d'une femme luttant pour une meilleure entente entre des mondes qui ne se comprennent pas. La vie d'Ilona Lackovà a toujours été régie par le romipen - la tradition, la culture et la langue romani - qui lui a permis, quelles que soient les circonstances, de rester forte et indépendante. Le monde est ici vu par un regard tsigane, lucide et critique. L'ironie décapante permet au lecteur de ressentir la vie sociale et culturelle des Roms, les joies et les peines, les fêtes et les drames, les difficultés de logement, de travail, de scolarisation, la Seconde Guerre mondiale et les pratiques politiques dans un contexte de rejet et de racisme. Ce récit recueilli dans la langue tsigane est le résultat de dix années de travail d'Ilona Lackovà avec Milena Hübschmannovà. Il traverse des questions d'histoire, d'ethnologie, de sociologie, de politique, de pédagogie et bien d'autres encore, mais il est avant tout une magnifique œuvre littéraire, qui permet à tous de plonger dans l'univers tsigane.

05/2000

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Economie

Evolution économique de Bouaké de 1858 à 1939

La ville de Bouaké, désormais perçue comme une cité attractive majeure, c'est-à-dire comme un véritable centre d'impulsion et de diffusion de la croissance, des richesses naturelles et des biens de consommation sur l'ensemble du territoire ivoirien et, partant, dans quelques pays voisins de l'espace ouest-africain, sera particulièrement sollicité par la métropole (la France). Et, pourtant, la région de Bouaké, point focal de notre intérêt, est une zone de savane arborée aux sols non propices aux cultures d'exportation traditionnelles (le café et le cacao), socles de l'économie ivoirienne. De plus, Bouaké et sa région sont éloignées de la zone côtière où, grâce à l'océan Atlantique, Abidjan et certaines villes prospèrent, du fait du commerce maritime. Enfin, les peuples baoulé autochtones de ladite région ne sont pas des commerçants. Ils sont originellement attachés aux activités de la terre. Comment alors expliquer le poids économique de Bouaké depuis la fondation de Gbêkêkro en 1858 jusqu'à la veille de la Seconde Guerre mondiale ? De cette curiosité générée par la contradiction ci-haut exprimée découle toute une série d'interrogations qui ouvre des pistes pour la compréhension du sujet : Comment expliquer la transition de l'économie de Bouaké du mode de production précoloniale à l'institution d'une économie coloniale de marché urbain ? Les rôles économiques ont-ils été depuis toujours les traits dominants de l'ensemble des caractéristiques de Bouaké ? Si oui, quels sont les différents atouts qui, sur le plan naturel et sur le plan des politiques économiques et des stratégies commerciales ayant régenté la ville, donnent à Bouaké sa légitimité de deuxième ville économique de la colonie après Abidjan ? Les questions relatives à la vie précoloniale à Bouaké, les motivations et les conditions de la création de la ville, ainsi que, le rapport immigration-émergence socio-économique, sont autant de questions objectives qui intéressent, au premier chef la critique historique, l'anthropologie, la sociologie et l'économie. En définitive, nous osons poser, à partir de cette étude, un problème intégré à l'histoire des grandes cités marchandes d'Afrique en général, et de celles de la Côte d'Ivoire en particulier.

02/2016

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Gestion de production

Anatomie des outils de gestion

Les outils de gestion sont la "vérité nue" du management, la manière dont la gestion se présente concrètement aux acteurs dans les organisations. Pourtant, ils restent des "technologies invisibles" , des objets si banals et si évidents qu'on ne les remarque plus guère. Délaissant les modèles managériaux, déjà bien connus et décrits, ce livre examine cette multitude d'artefacts qui fourmille dans les organisations : le simple protocole qu'un salarié prévoyant a pris soin de rédiger, le tableau Excel recensant les employés qui se complexifie à mesure qu'une PME grandit, l'application sur le smartphone d'un chauffeur-livreur ou encore un planning affiché dans une salle du personnel, etc. Face à cette grande diversité d'artefacts, comment proposer une anatomie globale et cohérente ? En les considérant comme des textes écrits par un concepteur qui imagine son futur utilisateur, nous nous inspirons des sémioticiens spécialistes de l'analyse des textes, et particulièrement d'Umberto Eco et de sa théorie du lecteur modèle. Elle permettra de proposer une théorie originale et globale de la manière dont les outils de gestion sont conçus et utilisés, souvent de manière inattendue et surprenante. Dans ces situations de gestion complexes, on rencontrera un concepteur souvent anonyme, un utilisateur idéal imaginé par l'outil, et un utilisateur réel qui s'entêtera à ne pas s'y conformer. Cet ouvrage est aussi pratique : six exemples de dissection fournissent une méthode de déconstruction et de conception des outils de gestion et s'adresse directement à trois publics : -les chercheurs, et particulièrement ceux impliqués dans une étude de terrain (sciences de gestion, sociologie, etc.) ; il sera particulièrement utile aux doctorants et aux jeunes chercheurs qui ont besoin d'une revue de littérature complète et récente sur les outils de gestion et d'une grille d'analyse pour étudier les outils sur le terrain ; -les praticiens : de nombreux exemples concrets permettent d'analyser et de réfléchir à la conception d'outils de gestion adaptés aux besoins des utilisateurs ; -les enseignants en école de management : la méthode et les cas concrets d'analyse peuvent être facilement utilisés en classe comme études de cas.

03/2023

ActuaLitté

Sociologie

Pour l'intersectionnalité

Non le concept d'intersectionnalité ne représente pas un danger pour la société ou l'université, ni ne fait disparaître la classe au profit de la race ou du genre. Bien au contraire, cet outil d'analyse est porteur d'une exigence, tant conceptuelle que politique. Une synthèse nécessaire, riche et argumentée, pour comprendre de quoi on parle Les attaques contre les sciences sociales se font de plus en plus nombreuses. A travers elles, ce sont certains travaux critiques qui sont particulièrement visés, notamment ceux portant sur les discriminations raciales, les études de genre et l'intersectionnalité. A partir d'un article de 2019, devenu référence et paru dans la revue Mouvements, entièrement revu et actualisé, voici, pour toutes et tous, une synthèse salutaire et nécessaire sur ce qu'est réellement la notion d'intersectionnalité. Les autrices, sociologues, s'attachent d'abord à rappeler l'histoire du concept élaboré il y a plus de trente ans par des théoriciennes féministes de couleur pour désigner et appréhender les processus d'imbrication et de co-construction de différents rapports de pouvoir - en particulier la classe, la race et le genre. Il s'agit ensuite de s'interroger sur les résistances, les " peurs ", les discours déformants et autres instrumentalisations politiques que l'intersectionnalité suscite particulièrement en France. Mais justement, défendre les approches intersectionnelles, n'est-ce pas prendre en compte, de manière plus juste, les expériences sociales multiples et complexes vécues par les individues, et donc se donner les moyens de penser une véritable transformation sociale ? Pour l'intersectionnalité : " Qui nos institutions académiques accueillent-elles et quels savoirs valorisent-elles et font-elles éclore sont donc deux questions indissociables. Et ce n'est qu'en tentant d'y répondre et en donnant toute sa place à des travaux potentiellement porteurs de transformation sociale pour les groupes marginalisés que l'enseignement supérieur et la recherche pourront continuer de jouer un rôle politique et social en France, car elles produiront une recherche scientifique qui renouvelle notre compréhension du monde social et le donne à voir dans sa complexité. " Eléonore Lépinard et Sarah Mazouz.

05/2021