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Altered Carbon

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Energie

Paysages et énergies. Une mise en perspective historique

En avons-nous conscience ? Nos paysages, en France comme ailleurs dans l'Europe et dans le monde, sont imprégnés d'énergie. Les hautes éoliennes qui fleurissent dans les champs depuis vingt ans n'en sont que les manifestations les plus visibles. Les barrages hydroélectriques, les centrales nucléaires, les terminaux pétroliers et gaziers, le charbon, ont entièrement façonné le cadre et le mode de vie de régions entières, recréant des reliefs, des sols et des milieux, faisant surgir des usines et des villes, traçant des voies ferrées et des routes. Quant aux moulins à eau et à vent qui ont précédé les révolutions industrielles, ils ont intensément redessiné les bords de rivières, les silhouettes des collines et même les remparts des villes pendant des siècles. A ces paysages de la production s'ajoutent ceux du transport et, plus prégnants encore, ceux de la consommation : ils ont été profondément remodelés par la quantité d'énergie fossile et fissile consommée depuis soixante-dix ans : lignes et postes électriques, routes et autoroutes, boulevards et rocades, hypermarchés et zones artisanales, champs agro-industriels et sites touristiques de masse... sont l'expression tangible de notre rapport à cette énergie profuse et pas chère, qui nous permet de nous déplacer et de consommer sans compter - ou presque. L'histoire des relations entre énergies et paysages reste cependant méconnue. Cet ouvrage propose d'en esquisser une dans la longue durée : d'abord en bousculant certaines idées reçues et en révélant quelques écueils, car pour paraître évidente, une telle histoire est tout sauf un long fleuve tranquille qui nous ferait passer des forces naturelles aux énergies fossiles et à la fée électrique ; ensuite en faisant halte dans une dizaine de territoires répartis à travers la France, de façon à montrer comment cette relation entre énergie et paysage s'est nouée et a évolué au fil du temps. Ces mises en perspective révèlent à quel point la transition énergétique du XXIe siècle ouvre un nouveau chapitre de cette histoire passionnante avec un redoutable défi : réinventer un paysage énergétique désirable du quotidien pour mieux réduire nos consommations et produire sainement. Cet ouvrage vient opportunément offrir un éclairage aux débats souvent passionnés relatifs au paysage.

06/2021

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BD religieuses

Enquêtes sur Dieu - Les indices pensables Tome 12 : L'empreinte transfigurée. Vingt énigmes du linceul de Turin

Si l'analyse au carbone 14 avait dit le dernier mot du fameux linceul de Turin, il ne serait plus question de s'y intéresser. Mais il y a du nouveau. Ce grand drap de lin n'a pas fini de nous surprendre, lui qui conserve depuis des centaines d'années l'empreinte d'un homme qui a subi une passion exactement identique à celle du Christ, jusque dans son identité de Roi des Judéens affichée sur la croix par Ponce Pilate, qui lui a valu la couronne dont témoignent les évangiles et le linceul. Pour la première fois une bande dessinée relate les différentes étapes de cette grande enquête encore ouverte. Elle révèle 20 énigmes pour l'intelligence qui constituent - non pas des preuves - mais autant d'indices qui permettent au lecteur de 13 à 93 ans, de se faire sa propre idée de la question. En progressant dans cette quête, nous avons la surprise de découvrir les réponses éclairantes apportées par la recherche à d'autres questionnements essentiels où foi et raison sont en dialogue. AUTEUR Les recherches menées par Brunor pour la première saison de cette série l'ont conduit à être nommé chargé de mission pour le diocèse de Paris afin de former à sa méthode d'enquête de nombreux enseignants et responsables d'aumônerie de lycées et collèges, depuis 2012. Il a assuré également une formation au Collège des Bernardins pour des étudiants. Il donne de nombreuses conférences pour tous publics sur Foi et Raison, Bible et sciences... Bien connu des lecteurs de La Croix où il a dessiné durant 17 ans et ceux de Famille Chrétienne, ses derniers titres ont été salués par la presse et de nombreux sites et l'ont conduit à s'exprimer régulièrement sur KTO, RCF, Radio Notre Dame, RMC. Sur le site de Zénit, il publie des chroniques sur sciences et foi, très suivies par les internautes et qui ont donné lieu à la collection de petits livres sans bulle pour ceux qui ne sont pas lecteurs de Bd : les Book-indices pensables.

09/2021

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Ecologie politique

Mémoires terrestres

"Mes souvenirs d'enfance les plus intimes sont les images et les sons, les goûts et les odeurs des forêts de l'Himalaya où j'ai grandi ; elles sont devenues mon berceau physique et intellectuel. Je ressens un lien ombilical profond avec les forêts de rhododendrons, de chênes et de déodars, ainsi qu'avec les ruisseaux de montagne". Depuis les forêts himalayennes de son enfance jusqu'aux tribunes de l'ONU, Vandana Shiva offre pour la première fois le récit de son combat pour la vie et pour la Terre. Dans une écriture à la fois sensible et rebelle, elle revient sur près de cinquante années de lutte contre la déforestation et contre l'accaparement de l'eau et des semences. Défenseuse infatigable de l'autonomie alimentaire, des connaissances indigènes et de la démocratie directe, elle établit par ses actes et sa pensée les liens entre crise écologique, patriarcat et capitalisme. Lutte contre les OGM, catastrophe de Bhopal, mouvement Chipko : ces Mémoires terrestres nous font retraverser un demi-siècle de résistances planétaires en faveur de l'écologie et de la Terre-Mère. Par son destin hors du commun, la militante indienne incarne l'idée, aux côtés de tant d'autres, que les femmes sont "les véritables gardiennes des connaissances liées à la biodiversité" . Vandana Shiva s'impose ici comme une héritière des luttes menées par Gandhi et Rachel Carson. Née en 1952, Vandana Shiva est une militante écologiste et écoféministe indienne dont l'influence est mondiale. Elle dirige la Fondation de recherche pour la science, la technologie et l'écologie, et a fondé l'ONG Navdanya qui se consacre au développement de l'agriculture biologique. Elle a écrit plus de 20 livres, dont 1 % : reprendre le pouvoir face à la toute-puissance des riches et Restons vivantes : femmes, écologie et lutte pour la survie aux éditions Rue de l'échiquier, ainsi que Monocultures de l'esprit aux éditions Wildproject. Elle a reçu en 1993 le prix Nobel alternatif "pour avoir placé les femmes et l'écologie au coeur du discours sur le développement moderne" .

10/2023

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Droit des affaires

Finance d'entreprise. Edition 2022

La référence absolue des professionnels et des étudiants de la Finance, qui allie précision, fiabilité et exhaustivité depuis 1974. Ecrit par deux, ancien ou actuel, banquiers d'affaires, investisseurs, professeur à HEC Paris, "Le Vernimmen" est le manuel de gestion couvrant l'ensemble des domaines de la finance d'entreprise en partant à la fois de l'analyse des données comptables et des techniques de marché pour conduire à une analyse rigoureuse de toute décision financière sous ses aspects théoriques et pratiques. Véritable outil pédagogique, chaque chapitre de l'ouvrage est suivi d'un résumé, de questions et d'exercices actualisés avec leurs corrigés, et d'une bibliographie sélective. Finance d'entreprise 2022 tient compte des dernières actualités et évolutions ayant des effets sur l'économie, les marchés et la pratique de la finance d'entreprise, tels que la sortie de la pandémie de covid-19 (mise en place des prêts participatifs, remboursement reporté des PGE, etc.) ou encore les effets continus de la finance verte, durable et responsable (explosion des émissions d'obligations durables, qui surpassent les obligations vertes, prise en compte des coûts des émissions de carbone dans les résultats des entreprises...). Egalement, la totalité des tableaux statistiques annuels sont renouvelés. Les exemples sont également renouvelés en tenant compte des dernières évolutions de marché. Avec plus de 200 000 exemplaires vendus, une parution annuelle garantissant une mise à jour de l'ensemble des nouveautés fiscales, juridiques, financières, boursières et comptables de l'année écoulée et de ses tableaux statistiques, le Vernimmen 2022 est plus que jamais la référence absolue pour les professionnels et les étudiants de la finance. Bénéficiez également de la version numérique en mode feuilletable à tarif très préférentiel de l'ouvrage Finance d´entreprise et bénéficiez de services additionnels : l'actualisation de l'édition annuelle, un moteur de recherche par mot-clés, 20 années d'archives de la newsletter mensuelle, des nouveaux podcasts des cours de finance d'entreprise dispensés à HEC Paris par les auteurs et de leurs Moocs et l'accès en avant-première aux nouveaux millésimes.

08/2021

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Arbres

Le parfum des forêts. L'homme et l'arbre, un lien millénaire

Exploitation, préservation, plantations, sanctuarisation, les forêts sont au coeur des contradictions de notre civilisation. En un peu plus d'un siècle, les hommes en ont coupé la moitié, donnant une accélération mortifère à notre rupture avec la nature sauvage, commencée il y a quatre mille ans. Le même paradoxe existe depuis l'invention de la hache : en coupant du bois, l'homme se sédentarise et abat toujours plus d'arbres jusqu'à se mettre en péril. Grâce à ses multiples vies, de bûcheron à sourceur de parfum, Dominique Roques nous raconte l'histoire des arbres et de leur exploitation, la fragilité du lien qui nous unit et l'urgence de se réconcilier avec ce dernier refuge contre le bruit et la fureur des hommes. A travers ses voyages, il nous narre le destin de forêts exceptionnelles, liées par les parfums des arbres, intenses et jamais éteints. Les mythiques cèdres du Liban, qui sont à l'origine de l'épopée de Gilgamesh et servirent à ériger le temple de Salomon. Les hêtres d'Europe, symboles de mystère et de danger, exploités pour le précieux charbon de bois. Les séquoias géants de Californie, plus grands arbres au monde, au coeur de l'émergence d'une conscience écologique en Amérique. La forêt équatoriale de Bornéo, convertie en une plantation de palmiers à huile et, au Paraguay, l'histoire du gaïac, le bois bleu et " saint " , dont le sublime parfum pourrait le sauver de la déforestation. A travers ses récits, Dominique Roques nous montre que tout sépare l'arbre, programmé pour une forme d'éternité, et l'homme, sur terre pour un court instant. Quoiqu'il leur arrive, coupées, brûlées, les forêts repoussent, elles ne sont pas rancunières, elles tissent inlassablement ce que nous déchirons. En ignorant leur inestimable beauté, en maltraitant les arbres, c'est avant tout à nous-mêmes que nous faisons du mal. Dans ce livre d'une écriture magnifique, il appelle, à la façon de L'homme qui plantait des arbres, à protéger les forêts sauvages, restaurer celles qui sont dégradées, et replanter, pour faire naître une épidémie de lucidité, un besoin irrépressible de sauver ce qui peut l'être encore.

05/2023

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Littérature française

Parole d'acteur. Suivi de double peau

Présentation par l'auteur : "J'ai la chance d'être depuis de longues années au Théâtre du Soleil qui est un royaume, un rêve pour les acteurs puisque nous passons un nombre incalculable d'heures en scène ou en répétition. Le théâtre épique que nous pratiquons a besoin de temps. Il se trouve que souvent, en allant me mettre en place derrière le rideau, en sortant de scène, en me maquillant, en me démaquillant, j'ai et suis encore traversé par des réflexions, des visions. Ces sensations chroniques me viennent de la scène même. Le jour est venu où je me suis dit qu'il fallait transmettre, partager cette intimité, cette membrane fragile du moment où l'acteur devient l'autre, le personnage. Je n'ai pas choisi la voie la plus simple en demandant à Maïa, ma fille qui avait à l'époque vingt ans, de me poser des questions. Mais cela m'a permis de me situer dans un dialogue. Le flot des paroles a jailli et s'est naturellement organisé, en chapitres. Cette confrontation m'a autorisé dans Parole d'acteur à aborder les doutes, les pièges, les contradictions auxquels l'acteur se confronte et à raconter par écrit et sur scène mon chemin initiatique à la recherche d'une famille artistique. Quant à Double peau, il s'agit d'un texte imaginaire qui prend sa source dans la réalité, notamment en 1982. Avec Ariane Mnouchkine, nous avons créé une pièce. J'y interprétais le rôle d'Antonio, un personnage au destin tragique dans une comédie. Pendant les deux années où nous jouions la pièce, régulièrement, une spectatrice écrivait des cartes postales à Antonio, mon personnage, qu'elle envoyait au théâtre du Soleil. Elle lui parlait d'elle, se confiait à lui, cherchait un dialogue qui ne pouvait pas exister. Je ne savais pas et n'ai jamais su qui elle était. Trente ans plus tard, au fond d'un carton, j'ai retrouvé certaines de ces cartes postales. En les relisant, j'ai réalisé le courage, l'audace et le cadeau de cette spectatrice à un jeune acteur. Cette étrange correspondance m'a donné une clef pour travailler sur la frontière entre le théâtre et la vie".

11/2023

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Théâtre

La scène aux ados. Tome 13

Les 15 volumes disponibles de La scène aux ados et de Tous en scène regroupent 80 pièces originales d'environ 30 minutes, jouables notamment par des groupes d'adolescents et de jeunes adultes. Ils favorisent aussi le plaisir de lire le théâtre à l'école. Certaines pièces (convenant à tous les comédiens et publics) ont par ailleurs, adaptées ou non, fait l'objet de créations amateures et professionnelles. Le présent volume propose : Les mots silencieux, Céline De Bo - Dans son foyer nouvellement recomposé, Christian invite sa famille à rencontrer sa compagne Irène et son beau-fils Lucas, sourd de naissance. Rien ne se passe comme prévu : les jumeaux claques sont insupportables, Julien ne lève pas le nez de son smartphone et Lucas s'est enfermé dans une boîte en carton au milieu du salon ! Une pièce à l'humour grinçant qui fait écho à nos différences. #CUNNM #communouveaunouveaumonde, Catherine Daele - Une fable moderne où six transportés et leurs sublimes nous font découvrir un nouvel espace-temps au rythme de leurs connexions et de leurs rencontres. Un récit qui transporte le lecteur au coeur de cette immense toile que sont les réseaux sociaux, qui renferment bien souvent notre grande faille intérieure et celle de notre monde. Une année de bonheur pour 12 êtres humains de cette terre, Valériane De Maerteleire - Madame Lilly a un projet super qui va enchanter la vie des participants : réunir, les samedis après-midi, six résidents de la maison de repos Les Primevères et six élèves de La Sagesse. Juste les réunir… la magie fera le reste. Une pièce pétillante qui aborde la question de l'âge et des rapports intergénérationnels avec humour et justesse. La guerre civile, Jean-Pierre Borlon - Le 30 juin de cette année-là, il y a eu un coup d'Etat militaire dans le pays. Dans une langue simple mais efficace, un jeune raconte sa version de la guerre civile qui a frappé son pays et les événements dramatiques qui en ont découlé : sa fuite, avec sa famille, son enrôlement de force comme enfant-soldat, puis sa libération. Un texte qui s'inscrit dans l'actualité.

04/2017

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Economie

Le business sera humaniste ou ne sera pas

Ce nouveau livre de Sir Richard Branson fera date. Lui qui a créé sa première entreprise à l'âge de 16 ans pour se retrouver aujourd'hui à la tête de l'empire Virgin dresse un constat sans concession : dans un monde où la moitié des individus est condamnée à survivre avec un dollar par jour, sur une planète qui se meurt du réchauffement climatique, il est urgent de se mettre en ordre de bataille pour relever les grands défis du XXIe siècle. Nous n'avons plus le choix. La course folle aux profits est responsable de déséquilibres économiques qui conduisent à des drames humanitaires et à des problèmes écologiques majeurs. Puisque seul le capitalisme a les moyens de réparer les dégâts dont il est responsable, les entrepreneurs sont les mieux placés pour le faire. Ils y parviendront dans des structures où se mêleront entreprises, associations caritatives et pouvoirs publics. Si leur démarche humaniste est bien pensée, elle sera rentable. Qu'ils soient à la tête d'entreprises familiales ou de groupes gigantesques, ceux qui n'ont pas hésité à bouleverser leurs méthodes de gouvernance pour assurer un mieux vivre aux citoyens du monde ont déjà vu leurs résultats s'améliorer de façon spectaculaire. Richard Branson passe au crible de nombreuses expériences tentées partout dans le monde. Il témoigne avec la franchise qu'on lui connaît de la façon dont le pouvoir est partagé depuis que notre monde est connecté et que les réseaux sociaux prennent de plus en plus d'importance. Il nous invite aux réunions de travail des experts scientifiques de son Cabinet de guerre contre le carbone, véritable outil pour lutter contre le changement climatique. Il nous fait rencontrer les plus grands dirigeants et patrons du monde. Il nous entraîne d'un bout à l'autre de la planète avec le conseil mondial des Global Eiders - Nelson Mandela, Aung San Suu Kyi, Kofi Annan, Jimmy Carter et quelques autres des plus grands penseurs de la paix - qu'il a créé et qui travaille sans relâche pour lutter contre la misère, au-delà des clivages politiques. De quoi retrouver optimisme et espoir dans ce monde qui va si mal !

11/2012

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Littérature française

Le passé défini. Tome 1, journal 1951-1952

Etre à la fois célèbre et inconnu, voilà le paradoxal destin de Jean Cocteau. Nombre de ses écrits - notamment ses "journaux" de différentes périodes - s'efforcent de rétablir la vérité sur ce qu'il était : "J'aurai eu cet étrange privilège d'être le plus invisible des poètes et le plus visible des hommes. Il en résulte qu'on tire sur l'homme et que le poète n'est jamais atteint. Comme les poètes deviennent visibles à la longue et à la longue les hommes invisibles, peut-être les choses s'arrangeront-elles un jour.
Par chance, je ne serai plus là pour assister au phénomène, s'il se produit". D'abord, ce fut un travailleur acharné. Le "journal" de cette période - premier volume d'une série qui nous conduira jusqu'en 1963, l'année de sa mort - nous le montre composant sa pièce Bacchus, qui lui vaudra une retentissante querelle avec François Mauriac et un triomphe outre-Rhin (cette pièce luthérienne "qui retourne à son idiome") ; publiant La Nappe du Catalan, Le Chiffre sept, Journal d'un inconnu, Appogiatures, son essai sur Apollinaire et ses souvenirs sur Gide ; rééditant Reines de la France, Opéra, Carte blanche ; illustrant Le Bal du comte d'Orgel ; imaginant des tableaux vivants et dessinant des masques pour la reprise d'Odipus Rex avec Stravinski ; filmant La Villa Santo Sospir et sa partie de 8 x 8, bande collective de Hans Richter et Marcel Duchamp ; peignant La tentation du Christ et Ulysse et les Sirènes ; élaborant le carton de la tapisserie Judith et Holopherne, et projetant une Apocalypse pour Hindemith.
Or il trouve encore le temps de participer à des réunions syndicales, de s'intéresser aux soucoupes volantes et de voyager (on l'accueille avec une grande chaleur à Hambourg, à Düsseldorf, à Vienne, à Munich), de naviguer en mer Egée (son journal de Grèce et de Crète est agrémenté de dessins prestes et mordants). Il relit Dumas ; il "rerelit" sans complaisance son ami Proust et lui consacre de longues pages où se pressent les souvenirs : "Cette oeuvre me hantera comme une morte".
Il lit le Saint Genet de Sartre : autres réminiscences, autres impressions...

10/1983

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Littérature française

2084 : L'enchantement au-delà du pire

L’an 2084, nous y sommes presque ! Ce titre «2084» fait écho au livre «1984» de George Orwell. Ce roman (science-fiction) décrit notre monde un siècle plus tard, un monde en dérive, menacé par le bouleversement climatique, la pollution des mers et des continents, une démographie urbaine pléthorique, des conflits de civilisations, et l’insécurité. Les ressources s’épuisent, la biosphère se dégrade, l’air n’est plus respirable. Guerres et sectes religieuses se multiplient. Le principal acteur de ce roman, Florian, jeune écologiste, émigre aux Etats-Unis pour continuer ses études, et se fera très rapidement noyauté par une secte qui a pour objectif la genèse d’humains, d’intelligences supérieures (transhumants), dépourvus de pulsions agressives et destructrices, et dont la mission est de fonder une nouvelle civilisation respectueuse de l’environnement. Au cours de sa conversion, il tombe amoureux d’une jeune militante du mouvement, Angèle, avec laquelle il aura un enfant. Lors d’une tentative pour sortir de la secte et retrouver sa liberté, Florian est la victime d’un complot et meurt empoisonné au bacille du charbon. Angèle, horrifiée par les circonstances de la mort de son ami Florian, décide à son tour de quitter la secte et s’enfuie à l’étranger. Dans le même temps, les grands parents de Florian, vivant à Paris, doivent faire face à une démographie urbaine explosive qui fait vivre les vieux dans la terreur. Le grand-père de Florian, malade et jugé par les autorités trop coûteux pour être maintenu en vie, sera kidnappé et finira dans un mouroir. Sa femme, craignant de subir le même sort, profite d’un passeur pour quitter la France et émigrer en Finlande, où la rejoindra plus tard Angèle. Le désarroi psychique des acteurs de ce roman, déchirés entre l’amour, le désir de faire le bien, et la haine, le désespoir nihiliste, illustre le drame d’une civilisation en crise. Jusqu’à l’apparition d’un événement exogène, fortuit, presque ludique, indépendant de la volonté des humains, qui permet de sauver la planète et de retrouver foi en l’avenir.

01/2015

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Industrie et techniques

Une histoire de la conquête de l'énergie jusqu'au XXIe siècle. La France à la croisée des chemins

L'histoire de l'énergie est une des plus anciennes de l'Univers si ce n'est la première. L'homme a su la domestiquer et la détourner à son profit jusqu'à la déraison. Puisant sans vergogne dans les richesses de la planète pour les transformer en chaleur avec des rendements outrageusement faibles. Mais ce gaspillage n'a pas été perdu pour tout le monde, l'atmosphère de la planète s'en est enrichie sous la forme de dioxyde de carbone (CO2) opaque aux infrarouges venus du sol et qui ne peuvent s'échapper vers l'espace, créant un effet de serre qui empoisonne aujourd'hui notre planète en rompant à grande vitesse les équilibres naturels qui ne se modifiaient que lentement sur des périodes s'étendant sur plusieurs millénaires. Ces équilibres ont été bousculés en quelques décennies et donnent naissance à des phénomènes météorologiques de plus en plus violents et de plus en plus fréquents. Mais parallèlement nous prenons conscience de la finitude de ce que l'on vole à la planète qui est loin d'être inépuisable. Ce sont deux murs qui se sont dressés sur notre chemin dans la conquête de l'énergie, la finitude de ce que l'on arrache à la Terre, sans pouvoir lui rendre, et l'empoisonnement de notre atmosphère par leur combustion. La plupart des pays sont sur la voie de l'abandon de ces énergies fossiles et ont déjà choisi de recourir aux énergies renouvelables venant du Soleil, de façons plus ou moins directes, et non productrices de CO2. Les outils dont on a besoin ne font qu'emprunter à la Terre ce qui est nécessaire pour capturer ces différentes formes d'énergies naturelles, sans le transformer en chaleur. L'alternative c'est le nucléaire qui bien que n'étant pas émetteur de CO2 transforme son " combustible ", l'uranium, en chaleur sans résoudre le problème de sa finitude. Quelle route allons-nous prendre ? La France est à la croisée des chemins, mais avons-nous le droit de nous tromper, de tromper nos enfants et même nos petits-enfants, car certains choix vont impacter notre avenir jusqu'au XXIIe siècle ?

01/2023

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XXe siècle

Little Louis

Chez nous, c'était la nouvelle Babylone, le royaume du crime et de la dépravation d ce qu'on disait Tout un bas monde se vautrait dons la fange. Mais en vérité, qui connaissait Storyville, à part ceux qui y vivaient ? Pas grand monde pour la bonne raison que le gratin n'y mettait guère les pieds. [... J Je n'ai jamais été malheureux dans ma ville. Nous, les gosses, on ne s'ennuyait pas. Du matin au soir, on cavalait à droite à gauche. Je crois bien n'être jamais resté en place plus d'une heure. Sauf quand j'écoutais jouer Joe Oliver. Là je ne mouftais plus.J'étais muet, sidéré. Il fallait le voir souffler dans son cornet, un martre. Papa Oliver m'a tant apporté. J'enregistrais mentalement ses gestes, son style, ses morceaux. Tout ce que je sais, c'est dons nos rues que je l'ai appris. La vie, ça se passe dans la rue, dans la pleine lumière ou d Io lueur d'un réverbère, pas derrière les persiennes des belles demeures. Nouvelle-Orléans, 31 décembre 1912. Tandis que fusent les traditionnels pétards du Nouvel An, Louis Armstrong, onze ans, tire des coups de feu en l'air avec un vieux pistolet chipé chez lui. Immédiatement arrêté, il est placé dans une institution pénitentiaire pour enfants noirs des rues. Pour le garçon qui travaille depuis l'âge de cinq ans afin d'aider sa mère, cette détention s'avère une planche de salut. Il intègre la fanfare dirigée par Peter Davis, qui devient son père de substitution et décèle vite son exceptionnel talent de cornettiste. A sa sortie, l'adolescent retourne pelleter du charbon le jour et jouer le soir dans les honky tonks, bouges du quartier chaud de Storyville où le jazz s'invente, entre prostituées et voyous. Ce récit à la première personne met en scène l'enfance terrible mais trépidante et joyeuse de Little Louis jusqu'à son départ pour Chicago à vingt ans. Histoire d'un miracle, d'un sauvetage par l'art. Ou comment, dans un contexte ultra-violent de ségrégation et de misère, un enfant radieux s'apprête à défier l'ordre établi par les Blancs et à embrasser le monde.

03/2021

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Littérature française

Grip

Grip est un récit qui se tisse autour de trois écuries de Formule 1, Mercedes, McLaren, Red Bull, et de leurs pilotes. Ces pilotes n'ont pas de nom, ce ne sont pas des hommes, mais certains de leurs traits sont masculins. Ce choix ne vise pas à féminiser dans l'écriture de fiction un domaine sportif encore majoritairement masculin, mais plutôt à manipuler les caractéristiques physiques et psychologiques attribuées à la virilité à travers des personnages, des situations et des descriptions. Ces pilotes ont été pensées comme des assemblages entre plusieurs pilotes actuel. les et historiques : Lewis Hamilton, Max Verstappen, Ayrton Senna, Michèle Mouton (pilote de rallye), Nigel Mansell, Alain Prost, Tatiana Calderon. A travers la F1, il s'agissait de retrouver le récit sportif, ses séries successives d'échecs, de succès, de rédemptions, de styles contrariés qu'Elsa Boyer avait déjà eu l'occasion d'explorer dans Mister du côté d'un entraîneur de football. Mais cette fois le point de vue est plus diffracté, il ne concerne pas seulement le pilote et s'articule plutôt autour de la voiture comme pivot autour duquel faire coexister les dimensions technique, humaine, psychologique et financière de la Formule 1. Grip cherche à faire tenir ensemble dans le texte les différents acteurs qui participent à une course de Formule 1, aussi bien les pilotes, les véhicules que les team manager, les mécaniciens et les ingénieurs. La technicité de la F1 était aussi une façon de renouveler le travail d'écriture et son rythme. Les ajustements constants entre le pilote et la voiture, l'association entre le groupe propulseur et le châssis, les modifications aérodynamiques imposées par le règlement, les défaillances mécaniques, le vocabulaire technique, le trio que composent le véhicule, le pilote et l'équipe sont la matrice principale à partir de laquelle expérimenter la façon de construire les personnages, le récit mais aussi la structure des phrases. Les logiques mécaniques, le vocabulaire de la ligne et de la trajectoire sont autant de manières d'écrire les émotions en les mêlant aussi bien aux états corporels qu'aux matériaux des véhicules et du circuit. En ce sens, Grip se situe entre les muqueuses et la fibre de carbone.

04/2023

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France et généralités

La France à vélo. Nos plus beaux itinéraires

En complément de sa collection à succès sur le cylotourisme, Le Routard vous propose une sélection des plus belles balades à vélo à faire en France, réunie en un seul ouvrage ! Près de 50 itinéraires, à faire en famille, ou entre amis, à un rythme tranquille, à la journée ou le temps d'un week-end, pour découvrir la France autrement. Des parcours taillés sur mesure pour des escapades de rêve. De la Bretagne à la Normandie, en passant par la vallée du Lot, l'Alsace, la vallée de la Loire, et même la traversée de Paris... Ces escapades sont à la portée de tous les mollets et musardent pour la plupart sur des pistes cyclables et des voies vertes bien fléchées. Elles vous feront découvrir les véloroutes les plus célèbres comme La Loire à Vélo, La Vélodyssée, Le canal des deux mers à vélo, La Viarhôna... Mais aussi des itinéraires plus secrets comme la merveilleuse vallée du Loir, des parcours au bord de l'eau (bassin d'Arcachon, lac d'Annecy), ou bien encore sur des îles de rêve (île de Ré, Oléron, Belle-île ou l'île aux Moines...). Nos balades sont toutes accessibles en train pour contenir votre bilan carbone tout en faisant le plein d'oxygène. Et pour les moins sportifs, l'émergence des VAE (vélos à assistance électrique) ne donne plus aucune excuse ! Enfin, elles sont truffées de bonnes adresses, pour ne rien manquer en chemin et reprendre des forces ! Restaurants, spots de pique-nique, chambres d'hôtes... Mais aussi toutes les bonnes adresses pour louer ou réparer son vélo sur les parcours sélectionnés. Dans ce livre, pour chaque itinéraire : - une belle carte illustrée - les infos techniques sur la durée, le kilométrage et la difficulté - le déroulé et le descriptif étape par étape - les bonnes adresses pour reprendre des forces - toutes les infos pratiques pour se lancer (location de vélo, réparation, gare d'accès, sites internet, etc). - Le parcours intégral géolocalisé téléchargeable par QR code sur votre smartphone ! A mi-chemin entre le beau-livre et le livre pratique, cet ouvrage, joliemement illustré, sera l'indispensable pour choisir votre prochaine escapade. Tous en selle !

04/2022

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Romans, témoignages & Co

Show devant

Mikey est un entrepreneur-né, petit-fils d'un self made man, qu'il voudrait tant rendre fier. Mais gérer ses affaires depuis le garage de la maison familiale, qui sert aussi de buanderie, n'est pas chose facile... Surtout quand on doit faire ses devoirs pour le collège, ignorer une petite-soeur extrêmement pénible et faire face à un crush ! Après la destruction par une tempête de sa première entreprise (une boutique de bonbons en carton) et la faillite de sa deuxième affaire (une école pour apprendre à jouer au croquet), Mikey est à la recherche d'une idée à succès et rentable. Aussi, lorsque Julian, un garçon de son collège, se présente dans le bureau/garage de Mikey car il recherche un agent artistique pour promouvoir son numéro d'ado drag queen, Mikey n'hésite pas un instant : il lui fait de suite signer un contrat. Avec un tel client dans son carnet d'adresses, Mikey entrevoit immédiatement le potentiel de cette activité et se lance à la recherche de talents émergents en organisant un casting au collège. Il recrute Stuart, un garçon en fauteuil roulant qui a des talents d'imitation de super-héros ; Charvi, qui interprète les rêves ; Sadie, une fillette dont le chien aveugle à trois pattes, nommé Fifi, fait des tours ; et Brad, un as des blagues et des vannes. Mikey est bien décidé de faire de cette entreprise un succès. Et il met toute son énergie pour ce faire. Mais il se heurte à des difficultés au collège : d'une part, rien n'est prévu pour les entrepreneurs comme lui au collège pour lui permettre de mener ses affaires pendant les heures de cours ; d'autre part, les brutes du collège ne cessent d'ennuyer Mikey et ses protégés, sous prétexte que ce sont "des monstres" ; et enfin, Mikey, qui n'a dit qu'à ses parents, sa soeur Lyla et à ses deux meilleurs amis, Trey et Dinesh, qu'il pense être gay, est totalement bouleversé par l'arrivée d'un nouvel élève, Colton, qui aide Julian pour sa chorégraphie de drag queen...

05/2022

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Histoire internationale

L'exploration du monde. Une autre histoire des Grandes Découvertes

Voici une histoire par dates du VIIe au XXe siècle, riche en surprises, qui rend compte des profonds renouvellements qui ont transformé notre vision de ce qu'on appelait autrefois les "Grandes Découvertes". Les dates "canoniques", revisitées à l'aune d'une réflexion critique sur les raisons de leur élection par les chronologies officielles, alternent avec les dates "décalées" qui font surgir des paysages et des personnages méconnus. ll est ici question de détricoter le discours qui, associant exploration du monde et "entrée dans la modernité", en réserve le privilège et le bénéfice à l'Europe, et, pour ce faire, de documenter d'autres voyages au long cours extra-européens. Il est également question, prenant le contre-pied d'une histoire héroïque des expéditions lointaines qui en attribue le mérite à quelques singularités, de rappeler qu'il faut beaucoup d'illusions, et plus encore d'intérêts, pour faire un "rêve", et que Christophe Colomb n'aurait jamais appareillé sans les vaisseaux des frères Pinzón. Il s'agit ainsi de substituer des lieux, des instants et des visages aux cultures en carton-pâte et aux croyances en papier mâché ; de donner à voir les échecs autant que les réussites, les naufrages dans les estuaires de la même façon que les entrées triomphales dans les cités soumises ; d'inclure amiraux ottomans, navigateurs chinois, interprètes nahuatls et pilotes arabes dans le musée imaginaire de l'histoire globale ; de mettre en lumière tout un petit peuple d'assistants et d'auxiliaires, de sherpas et de supplétifs (que seraient Magellan sans le Malais Enrique ou Cortés sans la Malinche ? ) ; de passer outre une histoire au masculin en rendant droit de cité aux voyageuses et aux exploratrices ; et enfin de prêter une égale attention aux êtres et aux choses, sachant que, s'il faut une nef pour traverser un océan, une vague ou un bacille suffisent à la vider de ses occupants. Ce sont donc à la fois une autre histoire du monde et une autre histoire de l'Europe qui se dévoilent au fil des 90 récits d'aventures proposés par 80 des meilleurs historiennes et historiens de ces questions.

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Théâtre

L'Amateur de théâtre

L'expérimentation a été la constante de la création dramatique de Jean Tardieu. Chaque " essai " apportait sa pierre à la construction d'un instrument neuf où il estimait retrouver la racine même de l'art théâtral. Les commentaires dont il ne manquait pas de les accompagner, notes, préfaces, à-propos, les reprises de son argumentation, les nuances de forme qu'il leur prêtait soulignent son souci d'en éclairer, d'en préciser le sens, et d'abord auprès des " amis-censeurs, écrivait-il, les quelques-uns dont l'opinion importe seule pour moi ". Il avait besoin d'obtenir leur adhésion et ressentait la difficulté de voir justement comprise son " entreprise ". Dans ses " Cahiers de jeunesse ", de seize à vingt ans, apparaissaient aussitôt la préoccupation et la volonté de rompre avec la " convention figurative et académique " du siècle et d'ouvrir des pistes. Il dénonçait le manque de vérité théâtrale qui avait choqué son esprit d'enfant spectateur devant les décors de carton-pâte du Châtelet. Lui, si ouvert aux novations contemporaines de la peinture et de la musique, était frappé par le retard de l'art dramatique sur les autres arts, " l'espèce de banalité, de faux réalisme, de formalisme académique de la comédie moderne ". La pratique quotidienne de la critique à partir de 1944, la fréquentation, d'un soir à l'autre, des salles parisiennes de boulevard accusèrent ce sentiment. Sans doute discernait-il le moyen d'échapper à toute esthétique réaliste, comme, plus tard, dans ses " essais " ou " gammes ", il partirait d'un " objet, emprunté à l'arsenal des "effets " de théâtre, " en laissant toujours entrevoir autre chose, à travers les actes et les paroles en apparence les plus naturels ". Suggérer la pensée secrète sous les discours de circonstance, établir des niveaux différents de réalité, jouer de la double perspective du cauchemar et de ce qu'il peut refléter de l'état de veille, le rendre sensible par des déformations vocales et insolites du langage, par le choix de mots courts et de monosyllabes. Autant d'esquisses d'une dramaturgie un quart de siècle avant de lui donner forme en scène.

09/2003

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Fantasy

Les flammes de la nuit

La dernière édition intégrale du cycle des Flammes de la nuit date déjà d'il y a 22 ans (comme le temps passe ! ), chez J'ai Lu. La précédente édition était chez Denoël. Il est donc plus que temps de faire redécovrir cette oeuvre - nous avions prévu de la rééditer juste avant la crise covid, d'ailleurs. C'est dans notre format "collector", les volumes cartonnés toilés à dos rond, que nous avons choisi de proposer cette intégrale, afin de rendre bien remarquable et attirante cette édition. S'emparant des archétypes des contes de fées, des chansons de geste et de la fantasy à la Disney, Michel Pagel s'amuse à les distordre, construisant l'une des oeuvres les plus originales du genre, une pierre majeure dans la construction de la fantasy en France. Les personnages et les faux-semblants, ce qui est creusé et ce qui reste très volontairement du carton-pâte, la violence et son rejet, et jusqu'au serpent mamba empruntant son phrasé à Audiard. Qu'il s'agisse de vivre le conte de fées ou de le critiquer à fond, on marche. On peut ajouter que les possesseurs des volumes originaux gagneront à acheter cette version et à comparer. A cause non de l'ajout de termes archaïques, même s'ils ne sont jamais lourds, mais d'un travail de suppression de lourdeurs ou de redondances qui n'apparaissaient pas comme telles, parce qu'on était emporté par l'histoire, mais dont l'élimination polit encore le texte, nous rappelant que Pagel est excellent écrivain et remarquable traducteur, et inversement, et fournissant une leçon d'écriture (Asphodale) L'Enchanteur, énigmatique immortel, rêve d'un monde plus juste. Pour atteindre son but, il transforme Rowena en une toute puissante sorcière, qui l'aidera à combattre l'obscurantisme des Fées, à travers un récit épique, échevelé, farci d'intrigues, de meurtres et de batailles. Un récit qui démarre comme un conte de fées et se transforme peu à peu en tragédie shakespearienne, créant au passage quelques personnages charismatiques. Comme ceux de la famille Héros - Femme - Fou, dont le singulier mode de vie est à découvrir. (24 heures)

02/2023

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Sciences politiques

Les coulisses de l'Entente cordiale

Après six ans d'un déchainement de fureurs nationalistes de part et d'autre de la Manche, un tour de force diplomatique permit à la France et à la Grande Bretagne, de mettre officiellement fin à leurs querelles et à leur rivalité coloniales. Le 8 avril 1904, le roi d'Angleterre Edouard VII, Théophile Delcassé, Ministre français des affaires étrangères, Paul Cambon, ambassadeur de France à Londres et Lord Lansdowne, secrétaire d'état aux affaires britanniques, pouvaient enfin se féliciter d'avoir mené à bien les négociations d'une entente dont les prolongements politiques allaient se faire sentir bien au-delà de la première guerre mondiale... Qu'y avait-il de commun entre un prince qui avait suivi son appentissage de roi pendant 59 ans, un républicain ariégois, fils d'un modeste commercant monté à Paris, un petit bougeois parisien poussé par l'ambition maternelle et un aristocrate anglais dont la longue généalogie remontait à l'invasion de l'Irlande par les Normands ? Que devaient-t-ils concilier ? Le point fondamental : légitimer la présence anglaise en Egypte et celle des Français au Maroc, alors que les Français avaient une antériorité en Egypte et que les Espagnols convoitaient le Maroc... Les aspects sensibles : la question de Terre Neuve, depuis 1713, les pêcheurs français ne pouvaient s'y approvisionner en appâts. La question du Siam : la France, installée au Tonkin en Annam et en Cochinchine, avait des prétentions sur la vallée du Mékong. Les intérets commerciaux britanniques au Congo français. Le statut des nouvelles Hébrides, découvertes deux siècles après le passage des Portugais par Bougainville en 1768, puis enregistrées sur carte par Cook en 1774. La question des sphères d'influence française au Niger, anglaise au Nigéria entre le lac Tchad à l'est et Sokoto à l'ouest, la Gambie entourée de territoires français, l'annexion pur et simple de Madagascar, et les Français qui ne répondaient pas aux protestations des Anglais... Echanges, concessions, marchandages, ces quatre hommes de coeur ont magnifiquement oeuvré, avec le soutien de l'opinion publique, pour équilibrer leur spères d'influence sans nuire au commerce, et donner à chacune des nations le sentiments de n'avoir pas perdu la face.

03/2004

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Littérature française

Mes écarts ou ma tête en liberté

Personnage singulier entre tous, le Prince de Ligne plane comme une figure légendaire à l'écart et au-dessus du siècle des Lumières. Son génie entre en incandescence dans le temps même que ce siècle disparaît. Ayant attendu les vingt dernières années de sa longue vie pour devenir l'auteur des trente-quatre volumes que constitue son oeuvre, le Prince de Ligne dépose au milieu d'une époque qui n'est plus la sienne, au début du XIXe siècle, la puissante synthèse d'un monde tout juste révolu. Aristocrate né à Bruxelles en 1735 dans l'une des plus anciennes familles du Hainaut, il se doit à la carrière militaire et diplomatique, ce qui l'envoie partout en Europe et lui permet de cultiver un goût naturel pour le détachement : car il ne sera l'esclave d'aucune idéologie en un temps où prendre parti est une obligation autant qu'un divertissement. A l'agitation d'un siècle qui aboutit à la Révolution le Prince accorde une réconciliation dans un style, une attitude et un sourire dont aucun de ses prédécesseurs ne sut trouver l'apaisante tonalité. Emblème de son esprit, de sa sagesse comme de ses sentiments, l'ouvrage qui réunit ses maximes, Mes Ecarts, et qui est aussi éloquemment intitulé Ma tête en liberté, regroupe la somme de ses pensées et dresse le portrait d'une âme autant que le système d'un esprit. Souvent publiés par bribes alors qu'on n'a jamais vraiment pu les lire depuis leur première parution, les Ecarts sont ici édités en entier. Le Prince de Ligne est l'ultime grand moraliste de langue française : Ma tête en liberté porte à son dernier mot le génie d'une tradition inaugurée par La Rochefoucauld. Mélange " sentimentaire " d'un militaire paradoxalement empli de préciosité, d'un rêveur alliant métaphysique et fantaisie, Ma tête en liberté est l'oeuvre d'un auteur classique dont la pensée veut se constituer à l'écart de ce qu'il a vu et qu'il a connu, dont il a tiré une éthique de la hauteur de goût et une morale de l'élégance sans implication. Maxence Caron.

10/2016

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Beaux arts

Architecture : mettre en forme et composer. Volume 11, Vues et lumières : parcours spatiaux-temporels - Planches

La vue et la lumière sont des facteurs difficilement dissociables qui s'exercent simultanément. La vue est principalement dépendante de l'observateur avec ses composantes subjectives et objectives, alors que la lumière existe indépendamment de lui ; elle ne peut être appréciée que par lui, un phénomène qui nous ramène au sujet qui observe et explore visuellement l'espace bâti et habité, en position fixe ou en se déplaçant. Percevoir une forme par les se,s et la représenter, graphiquement ou en maquette, est un processus actif qui implique une interprétation mettant en jeu mémoire et intellect. Cela résulte d'une suite d'opérations en partie conscientes et réfléchies, en partie spontanées, avec fréquemment une interprétation qui anticipe le phénomène de perception proprement dit. est abordé ensuite le thème des parcours spatio-temporels caractéristiques de certains dispositifs classiques de l'architecture occidentale tels que les enfilades et les séquences urbaines " à plusieurs mains ", comme on peut l'expérimenter en traversant un secteur du centre historique de Paris qui s'étend des anciennes Halles centrales jusqu'à la place de l'Odéon. Le jardin d'agrément offre quant à lui un vaste domaine de références de procédés scéniques exploités. Il offre un exercice, au-delà de l'utile, où l'on peut juger de la capacité d'imagination symbolique et du sens pratique de leurs concepteurs. Trois exemples canoniques sont étudiés : un jardin de la Renaissance tardive, la Villa d'Este à Tivoli, réalisé au milieu du XVe siècle dans la lignée du Songe de Poliphile. Il exploite le thème de l'eau domestiquée sous toutes ses formes ; les subtilités d'un jardin de tradition sino-japonaise, l'ermitage de Katsura, unique en son genre, autant par les suites de maisons de thé qu'il propose dans un parcours autour d'une grande pièce d'eau que dans la disposition de la résidence qui les commande, par décalages obliques dits en " vol d'oies " ; un jardin préromantique d'inspiration anglo-chinoise, très à la mode au cours des dernières décennies des Lumières parisiennes, en symbiose avec la maison Caron de Beaumarchais aménagée au voisinage de la Bastille.

04/2019

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Beaux arts

Architecture : mettre en forme et composer. Volume 10, Vues et lumières : parcours spatiaux-temporels

La vue et la lumière sont des facteurs difficilement dissociables qui s'exercent simultanément. La vue est principalement dépendante de l'observateur avec ses composantes subjectives et objectives, alors que la lumière existe indépendamment de lui ; mais elle ne peut être appréciée que par lui, un phénomène qui nous ramène au sujet qui observe et explore visuellement l'espace bâti et habité, en position fixe ou en se déplaçant. Percevoir une forme par les sens et la représenter, graphiquement ou en maquette, est un processus actif qui implique une interprétation mettant en jeu mémoire et intellect. Cela résulte d'un suite d'opérations en partie conscientes et réfléchies, en partie spontanées, avec fréquemment une interprétation qui anticipe le phénomène de perception proprement dit. Est abordé ensuite le thème des parcours spatio-temporels caractéristiques de certains dispositifs classiques de l'architecture occidentale tels que les enfilades et les séquences urbaines " à plusieurs mains ", comme on peut l'expérimenter en traversant un secteur du centre historique de Paris qui s'étend des anciennes Halles centrales jusqu'à la place de l'Odéon. Le jardin d'agrément offre quant à lui un vaste domaine de références de procédés scéniques exploités. Il offre un exercice, au-delà de l'utile, où l'on peut juger de la capacité d'imagination symbolique et du sens pratique de leurs concepteurs. Trois exemples canoniques sont étudiés : un jardin de la Renaissance tardive, la Villa d'Este à Tivoli, réalisé au milieu du XVe siècle dans la lignée du Songe de Poliphile. Il exploite le thème de l'eau domestiquée sous toutes ses formes ; les subtilités d'un jardin de tradition sino-japonaise, l'ermitage de Katsura, unique en son genre, autant par les suites de maisons de thé qu'il propose dans un parcours autour d'une grande pièce d'eau que dans la disposition de la résidence qui les commande, par décalages obliques dits en "vol d'oies " ; un jardin préromantique d'inspiration anglo-chinoise, très à la mode au cours des dernières décennies des Lumières parisiennes, en symbiose avec la maison Caron de Beaumarchais aménagée au voisinage de la Bastille.

04/2019

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Théâtre

Plein coeur

C'est une histoire inventée, dictée par les courants. Une histoire enfouie au creux des océans. Celle de Joy, fleur de pavé en mal de douceur, arrachée à son bitume pour être envoyée là où elle ne gênera plus, vers ces Antilles aux parfums de vanille qui, elle l'espère, lui ouvriront grand les bras comme une Mama créole. Celle de Caron, passeur de peu de mots qui met le cap sur les îles malgré l'ombre du kraken, le chant des sirènes et le souffle des noyés pour y livrer sa cargaison. C'est l'histoire d'un face-à-face. D'un voyage entre deux eaux. Le dernier. Mais ça, Joy ne se l'avoue pas vraiment. Elle préfère s'accrocher à la promesse d'une vie plus belle, à cet amour qui l'attendra, elle en est sûre, au terme de la traversée. Alors, seulement, ses racines repousseront... C'est une pièce sur l'exil. La solitude. Les quotidiens à réinventer et les proches qu'on laisse derrière soi. C'est une pièce sur la joie. Les souvenirs qui tiennent chaud et les rêves qui donnent la force de continuer. C'est une pièce sur l'enfance. Comme elle fait mal... Comme nous aspirons pourtant à la retrouver. C'est une pièce sur les femmes, leur talent pour la vie, leur soif de liberté. La nécessité de faire des choix et d'être la seule à savoir ce qui est bien pour soi. C'est une pièce sur les mots et leur pouvoir autoréalisateur. Comme ils nous détruisent... Comme ils savent si bien nous rafistoler. C'est une pièce sur les faiseuses d'anges, les ailes qu'on déploie et les âmes qu'on dit soeurs. Les regards dont on s'éprend et les rencontres qui chamboulent une vie. C'est une pièce sur tout ce que nous avons en commun. Nous, êtres humains. Quels que soient la couleur de notre peau, notre âge, genre, culture, religion, revenu et sexualité. C'est une pièce sur la vie. Et la fin du périple. Là-bas, de l'autre côté

10/2018

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Poésie

A la vitesse des nuages. Précédé de Un champion de mélancolie

La ville, chez Daniel Fano, est "sale comme un rêve inachevé" . Le monde aussi, et le lecteur ne sait pas sur quel pied danser. Pas plus que les personnages d'ailleurs, fragments imaginaires d'histoires plus grandes, désossés des vieux polars américains, qui confondent la fin du monde avec la prochaine danse. On navigue entre le crime et le cartoon, la vivacité de la bande-dessinée et la profonde mélancolie des closing-times. On saute d'un continent et d'une époque à l'autre, en changeant de vers, on fait de grands voyages, dictés par la seule logique de la fantaisie, dans une forme de tendresse poétique ; le décousu comme une approche du monde. Et tout semble se passer au même moment, dans une tranquille équivalence, les drames comme les broutilles, l'extinction des espèces et une robe froissée ; on sait maintenant "que la mémoire est une folie de plus" . Fano déploie des dizaines de narrations simultanées, où apparaissent brièvement, parfois en souvenir, parfois en ricochets d'évocation, parfois en figures clownesques de carton-pâte, les visages de Catherine de Médicis, Cy Twombly, Barack Obama, Serge Gainsbourg, Steve Reich, Eric Dolphy, Usain Bolt ou Claude Debussy. C'est un bombardement de flegme, de soie, puisé dans la mythologie des films noirs et des romans d'espionnages. Ces poèmes sont des coffres à jouets débordants de femmes fatales, de détectives un brin ratés, d'hommes d'affaires et de dictateurs, dans un bazar de révolutionnaires et de sex-symbols. C'est plein de pierres précieuses, de feutres mous et de Berreta, de Cadillac et de films pornos. Tous ces personnages soudain pris sous les projecteurs des télévisions, en flagrant délit de crime irrésolu : celui de la condition humaine. Car le monde tourne rond, mais à une allure folle, à la vitesse des nuages, et toutes les histoires se valent : ce n'est pas un parc d'attraction, c'est la vie même, mais éclairée par une lumière de dancing et on ne sait plus très bien qui appartient vraiment à la fiction. C'est la vie avec ses personnages découpés dans les journaux à scandale, et rassemblés dans un collage géant, par un démiurge facétieux qui s'accroche à ses fantaisies avec une joie féroce, sur le tableau d'une époque de la mémoire totale qui a "tué l'histoire" .

09/2019

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Littérature française

Jerada, ce lieu

Jerada est une ville minière située dans le Maroc oriental, à 60 km au sud de la wilaya d'Oujda, près de la frontière algérienne. La région a hérité des charbonnages d'un patrimoine d'une valeur inestimable. La ville elle-même est témoin d'une histoire industrielle et sociale particulière qui remonte au protectorat français. Au début des années 1950, Jerada était divisée en quatre parties distinctes : la cité européenne, le quartier des ingénieurs, la cité des agents ou "cité des évolués" (chefs porions, contremaîtres, ingénieurs assimilés...) et le village ou "cité marocaine" , celle des ouvriers et des mineurs. Jerada est composée de petites maisons cubiques et uniformes, alignées le long des rues tracées au cordeau. Selon qu'ils étaient mariés ou célibataires, zoufria , les ouvriers logeaient dans la zone qui correspondait à leur statut familial. Les mineurs et les ouvriers marocains venaient de différentes régions du pays. A la jonction des quatre zones est fondée la "cité indigène" à côté des bâtiments des Affaires indigènes ou zai et des Kissaria, des galeries dans lesquelles s'organisait l'espace commercial. Les Européens - encadrement et maîtrise - habitaient une résidence à part, avec ses pavillons et ses immeubles aux toits à doubles pentes en tuiles rouges rappelant l'architecture et l'urbanisme des villages européens. Cette juxtaposition des quartiers renforçait leurs caractères différenciés, ce qui en faisait des villes dans la ville. En 2000 la mine fut fermée et la cité ouvrière entièrement démolie. Frappée par la crise Jerada s'est peu à peu vidée de sa population (environ 60. 000 habitants). Parmi ceux qui n'ont pu quitter la ville, beaucoup sont astreints à des pratiques dangereuses de survie comme l'exploitation clandestine du charbon. A travers ce récit, Abdelkader Benhar décline l'importance de cette cité minière particulière par une ballade en son coeur et en son histoire : Hassi Blal, la Maison des mineurs, le Cercle des ingénieurs, le hammam, le four de Moussa, le cinéma... comme il s'interroge sur les conséquences de la fermeture de sa mine. Jerada, ce lieu est une mine d'information importante pour ses enfants, tous ceux qui ont vécu et travaillé dans cette cité, et tous ceux qui s'intéressent à ce patrimoine et plus généralement au Maroc. Ouahib Mortada (traducteur)

09/2017

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Religion

Une odyssée monastique. Une communauté cistercienne en exil en quête d'un lieu d'accueil

Au printemps de 1989, la « Bibliothèque Beauchesne » accueillait l'ouvrage de Mère Marie de la Trinité KERVINGANT ocso, Des moniales face à la Révolutionfrançaise (B.B. / 14). Sur la couverture, une reproduction colorée mettait en scène un épisode de la longue errance des fils et des filles de dom Augustin de Lestrange à travers l'Europe, durant les années qui vont de 1798 à 1816. On y distingue, voguant sur le Danube, deux embarcations où se pressent, dans l'une des moines, dans l'autre des moniales, en coules blanches, chantant l'Office divin comme en deux chœurs. D'où venait cette aquarelle ? Elle appartient à un ensemble, sorte de bande dessinée disposée en tableau, voici un demi-siècle, par une moniale anglaise, pour narrer par l'image l'étonnante aventure dont était issu son propre monastère, parmi d'autres de même provenance, où l'esprit de Cîteaux allait revivre après la tempête. Le tableau est réalisé sur carton. Il semble avoir été peint à la seule intention de la communauté de Holy Cross Abbey (Angleterre), hors de laquelle on ne le connaissait guère. L'originalité de cette œuvre, à laquelle l'éditeur de Moniales face à la Révolution française avait eu l'inspiration d'emprunter la vignette de couverture, a fait germer l'idée de publier la série tout entière dont la fraîcheur naïve mérite qu'on la tire de l'ombre. Son auteur, Sis -ter Clare NASH, était née le 15 juin 1900 en Angleterre, à Crick, près de Matlock, dans le Derbyshire. En 1930 elle est reçue dans l'Eglise catholique. Elle entre sept années plus tard au monastère de Holy Cross, alors à Stapehill (Dorset). Douée d'un grand sens de l'humour, d'un grand sens de la couleur comme en témoignent ses aquarelles, et d'un grand amour de la famille monastique qui l'avait accueillie pour toujours, elle termine sa course en la fête de la Toussaint 1988, sans se douter du sort réservé à son tableau. L'album présente, sur la page de gauche, le titre de la vignette (français-anglais) et un extrait des Moniales face à la Révolution française en rapport avec l'histoire évoquée, Sur la page de droite, vignette en couleurs avec l'explication de l'histoire évoquée.

01/1992

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Beaux arts

Van Gogh

Voici LA grande biographie de Van Gogh, complète, magistrale et définitive, qui, malgré la somme de livres et de films qui lui sont consacrés, se lit avec un plaisir tout neuf. On y retrouve la figure fascinante du peintre maudit à l'oreille coupée, la vie d'écorché vif d'un génie solitaire et incompris, qui mourra à 37 ans d'une balle dans la poitrine. Mais pas seulement, et pas tout de suite : c'est là l'une des grandes qualités du livre. Contrairement à Pialat, par exemple, qui se focalisait sur les derniers mois de la vie du peintre, Naifeh et Smith commencent par le commencement. Sans céder pour autant à l'illusion rétrospective (où l'enfance expliquerait tout), ils nous montrent qui était Vincent avant d'être Van Gogh : le mythe (et le carcan) familial, les années de pensionnat vécues comme un rejet insupportable, la passion et la rivalité envers Theo, la première confrontation au monde de l'art, dans l'atelier de son oncle et la constitution d'un musée imaginaire, l'exil à Londres, la tentation mystique... La fin du livre a fait "scoop" lors de sa parution, les auteurs remettant en cause la thèse du suicide de l'artiste. Après dix ans de recherches, en un tissage exemplaire de la narration et des citations, des événements et de la psychologie, du contexte historique et d'analyse de tableaux, les auteurs nous ouvrent les clés de la constitution d'une personnalité et d'une oeuvre. Quelques grands thèmes prennent tout leur sens : l'abandon, la solitude, l'échec, la recherche éternelle d'une famille, d'une appartenance par Van Gogh, tandis que la disgrâce des siens s'installe et se creuse, les figures du voyageur, du semeur, du fils prodigue... Les images, d'ailleurs, se superposent à la lecture et l'on garde en tête comme un portrait du peintre pour chaque époque : le gamin revêche, tignasse rousse, souliers défaits et filet de pêche à la main ; le jeune commis élégant et chapeauté, un carton d'estampe sous le bras ; le fou malade, amaigri, asocial de la fin... Jamais bavard, d'une rigueur et d'une précision absolues, à juste distance du sujet (ni empathie excessive ni froide objectivité), c'est là le formidable récit d'un destin génial et tragique.

10/2013

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Littérature étrangère

Un petit roman Lumpen

Dans ce court roman, Roberto Bolaño abandonne les territoires qui ont marqué son parcours et son imaginaire personnel pour se déplacer vers la ville de Rome. C'est le décor où plusieurs personnages excessifs déambulent, tendus entre l'inquiétude et la folie. Après la mort soudaine de ses parents dans un accident de voiture, Bianca, la jeune protagoniste, commence en effet une véritable descente aux enfers, côtoyant la délinquance et le mal. Elle se rappelle sa vie avec son frère, tous deux adolescents au moment de la mort brutale de leurs parents. Livrés à eux-mêmes, ils abandonnent rapidement leurs études et vont essayer de survivre : Bianca, la narratrice, travaille dans un salon de coiffure, son jeune frère se fait engager dans un gymnase où il fait la connaissance de deux individus étranges, le Bolognais et le Libyen. Ces derniers finissent par proposer à la jeune fille de se prostituer à un ancien acteur de péplums, Maciste, afin de pouvoir le voler. De la même manière que le titre du roman est un écho ironique aux trois petits romans bourgeois de l'écrivain chilien José Donoso, Rome et son passé, ici rappelé par le personnage de Maciste, héros de péplum, ancienne figure du nationalisme et du fascisme italien, n'apparaissent que sous leurs aspects les plus défaits. Il n'y a plus rien d'épique, Maciste est aveugle, sa gloire n'est même plus un souvenir et il n'apparaît que parce que les deux personnages indifférenciés - le Libyen et le Bolognais - veulent le voler (est-il vraiment riche, le lecteur en doute). Bolaño recycle donc cette fin de l'épopée, du grand récit (de carton pâte), se rappelle sans doute de la prostituée fellinienne qui erre dans les Nuits de Cabiria, affirmant une nouvelle fois que l'expérience de la difficile frontière entre le bien et le mal est faite par les personnages à la marge, pasoliniens pour rester en Italie, pris entre la terreur à la solitude extrême et l'impérieuse nécessité de l'affection, comme le dit Patricia Espinosa. Le titre modeste et ironique de Petit roman lumpen ne doit pas tromper le lecteur : nous sommes bien face à une œuvre, la dernière publiée du vivant de l'auteur, où, une fois de plus, sont rassemblés des personnages touchants, luttant pour leur survie, cherchant l'amour, en équilibre au bord d'un abîme.

03/2012

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Développement durable-Ecologie

L'Afrique, l'ultime réserve pétrolière du monde face à la transition énergétique. Un zoom sur les matières premières minérales énergétiques et le développement de l'Afrique

En plus de ses importantes ressources minières stratégiques (diamant, or, coltan, cobalt, nickel, cuivre, fer, métaux technologiques, métaux précieux), l'Afrique regorge aussi d'abondants gisements de pétrole, de gaz, de charbon et d'uranium. Ses matières premières minérales hommes norme en font l'ultime recours et le dernier bastion énergétique du monde face à la transition énergétique qui s'impose progressivement et sûrement dans notre société, à la difficulté d'approvisionnement en hydrocarbures des Etats occidentaux et des multinationales pétrolières au Moyen-Orient avec la montée en puissance du terrorisme et en Amérique latine avec le nationalisme prononcé de ses pays. L'Afrique détient 15% des réserves pétrolières du monde selon la carte publiée en 2018 parla Central Intelligence Agency (CIA). Du golfe de Guinée au Sahel en passant parle Sahara, la corne de l'Afrique, le golfe d'Aden, la mer Rouge, la mer Méditerranée, le delta du Niger, le delta du Nil, le canal de Suez, le Darfour, le canal du Mozambique, le désert du Kalahari et la région des Grands Lacs, les régions pétrolières de l'Afrique sont nombreuses, toujours peu explorées et décrites dans ce livre. Certes, l'Afrique est un continent potentiellement riche en ressources pétrolières et gazières comme ce livre le démontre mais elle n'a jamais pu profiter de tous ses atouts géologiques uniques sur le plan économique et géopolitique pour la prospérité de ses populations, de plus en plus conscientes et émancipées. Ainsi, alors que tous les experts et toutes les organisations internationales prédisent depuis des décennies que l'Afrique est le dernier grenier énergétique du monde, sera-t-elle enfin à la hauteur des espérances fondées sur ses ressources naturelles, humaines, économiques ? En découvrant les réponses à cette question fondamentale dans cet ouvrage, retenez d'ores et déjà que la transition énergétique, également au coeur de ce livre, passe par l'Afrique. Cependant, elle ne se fat pas sans conséquence car elle entraîne dans sa course des transitions démocratiques, démographiques, numériques, économiques, monétaires, bancaires, sociales, environnementales et écologiques complexes qui modifient la stabilité et l'ordre mondial d'autant plus que la population de l'Afrique, la plus jeune du monde, passera de 1,3 milliard de personnes en 2020 à 2,5 milliards en 2050.

12/2020

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Histoire de France

Madame Geoffrin. Femme d'influence, femme d'affaires au temps des Lumières

Lieux de sociabilité certes, mais surtout lieux de pouvoir à travers lesquels de nouvelles élites, celles de la finance et de l' " industrie ", s'affirmèrent socialement, les salons des Lumières ont joué un rôle historique capital. En lançant les écrivains et les artistes, en répandant les idées nouvelles, en faisant et défaisant la réputation des hommes d'Etat, en drainant vers la Ville (et non plus vers la Cour) l'Europe de la création et de la pensée, les maîtresses de maison de cette époque ont écrit une page fascinante de l'histoire des femmes, car elles ont brisé le modèle qui les réduisait à l'état de pourvoyeuses de dots et de génitrices. Mme Geoffrin est certainement celle qui est allée le plus loin dans cette voie. N'ayant pour elle ni la naissance (elle devait son opulence à son mariage, à quinze ans, avec un barbon, caissier " de la Manufacture des Glaces de Saint-Gobain), ni l'esprit de galanterie, ni la culture (son orthographe est très approximative), elle usa, pour supplanter ses rivales, notamment Mme du Deffand, de sa force de persuasion, de son entregent, de sa capacité à se servir des uns pour attirer les autres. Vaniteuse bien sûr, fière de ses prises de guerre et soucieuse de toucher les gens importants, elle visait à gagner la confiance des décideurs politiques, par exemple pour faire renouveler le privilège royal de Saint-Gobain ou consolider sa position d'actionnaire principale. Peut-être même s'est-elle faite femme d'influence pour être meilleure femme d'affaires... Ses liens avec Catherine de Russie ou avec le roi de Pologne Stanislas Poniatowski, en tout cas, semblent l'avoir mobilisée davantage que sa familiarité avec Fontenelle, Montesquieu ou Van Loo. De la même façon, ses relations orageuses avec sa fille, Mme de La Ferté-Imbault, qui tenait salon avec elle et qui prit plus tard sa suite, ne furent jamais dépourvues d'arrière-pensées financières. Femme de tête intelligente et énergique, Mme Geoffrin méritait bien cette biographie entièrement nouvelle. Exploitant avec une science et un talent littéraire exceptionnels une masse d'archives absolument inédites, Maurice Hamon renverse bien des idées reçues sur son héroïne et plus généralement sur le XVIIIe siècle. Son livre modifie en profondeur notre vision et dissipe nombre d'erreurs et de mièvreries colportées par une historiographie paresseuse.

11/2010