panneaux solaires énergie

Doigt d’honneur à la gueule de l’establishment, du capitalisme, des bien-pensants et des puissants de ce monde. Entre usine abrutissante et pub du samedi soir, dans la banlieue de Nottingham, Arthur Seaton déverse sa rage dans l’alcool, le sexe … et la pêche à la ligne.

Le perdant magnifique de ce père des Angry Young Men reste un classique, absolu, de la littérature anglaise de la deuxième moitié du XXe, donnant sa propre voix, engluée de chômage, de misère, de vide, d’énergie et de rage à la working class.

Voir réédité ce texte est une pure joie.

Hell Blade Tome 1 de Je-Tae Yoo nous plonge dans les ruelles sombres du Londres de 1888 sur les pas du terrible Jack l'Éventreur, mais attention : dans ce manhwa édité par Ki-oon, les apparences sont trompeuses.

Roy Johnson est un inspecteur chargé de l'enquête sur une série de meurtres effroyables commis par celui que l'on commence à nommer Jack l'Éventreur. Il a beau mettre toute son énergie dans son travail, l'enquête n'avance pas d'un pouce. Pire, quand il trouve enfin un témoin celui-ci tient des propos incohérents sur des démons et Londres qui « brûlera dans les flammes de l'Enfer ». Quant à sa vie personnelle, il est obligé de la tenir secrète car il fréquente une veuve, Susan, dont l'ex belle-mère est une vraie furie.

Les textes prennent parfois des chemins de traverse pour être lus. Drole. Saugrenu. Impertinent. Mélancolique. Tendre. Acide.

Touchant. De ces textes que vous savez parfait à offrir, comme une bulle d’air emplie d’énergie et d’intelligence, qui touche juste quoi qu’il arrive.

La maison Actes Sud a fait le choix de créer une nouvelle collection de textes hybrides entre theatre et littérature, chez Papiers. Si certes à l’origine le texte était destiné aux planches , son adaptation inaugure donc la nouvelle collection Au singulier.

On baguenaude de saynètes en saynètes pour suivre le lent cheminement du deuil de son père par le personnage, entre épisodes familiaux, sa vie sexuelle, ses considérations sur comment va le monde monsieur , son ailurophilie (il comprendra). En funambule.

Si j’étais encore libraire, il serait en pile de 10 sur la table littérature. Vous savez ce qu’il vous reste à faire.

Le premier héros de cette histoire est vraiment un ours. Il vit seul et entend bien que ça dure! Il interdit l'entrée de qui que ce soit dans sa petite maison douillette et confortable. Les autres, c'est sûr, ne peuvent être que des importuns, des parasites, bref: des enquiquineurs! Et pour dissuader ceux qui auraient l'aplomb de s'aventurer jusqu'à sa porte, le panneau qui s'y trouve cloué est très clair: ne pas déranger! Mais c'est sans compter sur le second personnage de cette petite aventure, une petite souris persévérante et malicieuse, la fameuse enquiquineuse, qui va s'évertuer à s'incruster chez notre ours bourru et renfrogné. Elle s'invite, propose joliment qu'on lui offre un petit bout de fromage, un bon thé fumant, suggère que l'on fasse un feu de cheminée pour agrémenter ce goûter d'une ambiance chaleureuse. Elle ne se décourage jamais, revient à peine chassée et finira par vaincre l'hostilité de l'ours…

Cette jolie fable sur les rapports humains, les différences, les formes saugrenues et surprenantes que peut prendre l'amitié séduira les plus ours des lecteurs… Le texte de est simple, drôle, aussi malicieux que la souris et servi par les illustrations ravissantes de , pleines de clins d'œil et de subtilités. L'ours et l'enquiquineuse est donc la promesse d'un bon moment partagé, pourquoi pas autour d'un petit bout de fromage, un bon thé fumant. Et même devant un feu de cheminée, pour l'ambiance…

Gavin est un Exceptionnel. Pas un petit gars avec des pouvoirs et tout, juste un ado un peu différent des autres. Un élève prêt à entrer dans sa sixième exceptionnelle avec Mike, Thom, Fil, Vincent, dans un collège avec les Normaux comme dit Gavin. Les beaux habits sont de sortie pour l'occasion et les petits « trous » de Gavin, comme il les appellent, le démangent dans la tête, fourmillent dans ses jambes, les rendent toutes de coton, son ventre l'asticote.

Mais comme il l'écrit dans son journal de bord, son petit journal d'humeur qui lui permet de supporter les petites contrariétés, de considérer les petites réussites, les petites joies, il tient une vraie chance d'en découdre avec sa drôle de nature qui ne lui rend pas à lui et son entourage la vie simple et facile. Il est comme Percy Jackson, le voleur de foudre du roman, un particulier qui va prouver sa valeur et son courage face à la bataille pour dompter les mots et ses humeurs de foudre.

Gavin est un Big Big Boss, il le sait !

 met à l'honneur avec ce roman les élèves en difficultés, aux comportements singuliers, qui reprennent le circuit traditionnel suivant des efforts et moyens adaptés.

Petit jeu d'esprit, d'humour et d'inspiration avec cette jeune professeure Andréa Dédale qui porte un nom plus que symbolique et d'ailleurs sert de guide dans ce programme tortueux vers l'apprentissage, les fait entrer aussi dans l'imaginaire héroïque des Mythologies Grecques. Gavin apprend à profiter des lectures qui lui sont proposer, à s'exprimer de façon posée, à'ordonner ses idées, à se poser des questions, à satisfaire sa curiosité et à travailler dur comme n'importe quel bon élève. Les passages de cahier d'humeur sont assez bien vu, volontairement fourre-tout émotionnel qui permettront aux jeunes lecteurs de s'identifier à notre Gavin et d'entrer dans son quotidien.

Le personnage, turbulent malgré lui, est adorable, volontaire devant la tâche, sensible à l'attention et la confiance qu'on lui porte. Il raconte sa nouvelle vie aussi avec sa maman et son nouveau petit ami, la vie suit son court. Les enfants grandissent, les adultes vivent leur vie d'adultes et continuent d'aimer aussi.

Une chouette lecture ! 

Tim est un petit chat plein d'énergie, qui a mille idées pour s'occuper et plein d'amis avec qui vivre des tas d'aventures. Sur terre, sous l'eau et dans les airs, Tim, Léo, Souris, Zoé et M. et Mme Jarret de Porc explorent le monde, et expérimentent la vie. Avec une succession de petites histoires amusantes, nous emmène dans son univers joyeux et loufoque.

Dans cet album (presque) sans texte, la narration se fait par l'image et la dynamique de la page. L'ouvrage offre au jeune lecteur une première approche des codes graphiques et narratifs et l'entraîne dans son propre imaginaire. Nul doute que les enfants vont adorer raconter l'histoire !

Les illustrations de John Martz sont très tendres, les couleurs claires et les personnages arrondis, tout en douceur. Le lecteur attend avec plaisir la chute de chaque mini-histoire, toujours légère et rigolote.

Tim le chat et autres histoires est un album à découvrir, qui marie avec talent l'humour et l'aventure. Un grand moment de partage avec les plus jeunes. 

Un OVNI un peu passé sous les radars que ce Gogue au sang, et pourtant quel plaisir de lecture !

Jacob Ørsted et Søren Mosdal racontent les aventures trash et déjantées des journalistes Freddy et Fessor. Délirantes, oniriques, brutes et transgressives, ces histoires n’ont ni queue ni tête, mais sont absolument réjouissantes.

Les auteurs poussent l’idiotie (aussi bien des personnages que du récit lui-même) à un paroxysme qui n’aurait pas déplu à Jean-Yves Jouanais, et on pense à Cowboy Henk, l’élégance en moins, à Pierre la Police, l’élégance en moins, ou encore à Gérald Poussin, la fougue graphique en plus.

#[pub-1]

G.A.S n’est pas parfait, un peu foutraque, malhabile parfois et inégal graphiquement. Mais justement, cette fragilité fait du bien, communique une énergie, une envie de faire malgré tout qui contraste avec les publications qui aujourd’hui s’offrent dans un parfait aboutissement.

Au cynisme et à l’absurde triomphants, les auteurs opposent une subversion expérimentale.

À lire le cœur bien accroché !

Quand on est jeune, notre papa est plus grand que nous. Quand on est grand, notre papa fait la même taille. Mais plus le temps passe, et plus notre papa rétrécit, jusqu'à parfois adopter des comportements enfantins.

Avec Mon petit Papa, sorti chez Sarbacane, Davide Cali et Jean Jullien livrent une histoire pleine d'humour et de tendresse sur l'amour filiale et sur la vieillesse. À travers ce récit, les auteurs racontent la sénilité, les dégénérescences qui accompagnent le grand âge, mais aussi les responsabilités et les affections qu'impliquent de tels états.

Malgré la gravité d'un tel sujet, ils évitent avec subtilité le pathos et proposent une fable étonnamment réjouissante.

Les dessins de Jean Jullien comptent pour beaucoup dans la bonne humeur qui plane sur l'album. Allant à l'efficacité, l'auteur ne s'encombre pas de décor et ressère les images sur la relation entre un fils et son père. Son trait vibrant, tremblant et matiéré, confère aux images une belle énergie et traduit un plaisir de faire palpable et communicatif.

"Mon petit Papa" est un album plein de vie qui aborde avec originalité et douceur une thématique peu traitée dans l'album jeunesse et pourtant si essentielle car touchant beaucoup de nos aînés.

Justin a 15 ans et travaille dans une usine parisienne en compagnie de ses frères et soeurs. Mais le jeune homme aspire à une autre vie, loin de son quotidien ouvrier : il rêve de devenir journaliste. Mais nous sommes en 1910 et pour quelqu'un de sa condition son rêve parait chimère.

C'était sans compter sa découverte du corps sans vie de sa tante au détour d'une ruelle, un exemplaire de L'Echo de France posé à côté. L'enquête peut commencer.

est un grand amateur des romans-feuilletons d'antan et cela se sent dès les premières lignes de son Crimes à la une.

Description du monde ouvrier et des petits travailleurs parisiens rythme cette enquête qui prend place pendant la grande inondation de Paris.

Le héros, dans l'adversité et les dangers qui semblent le guetter, met toute son énergie dans l'accomplissement de ses aspirations malgré ses origines très modestes et ses lacunes.

Il connaitra également son premier amour et découvrira des secrets de famille enfouis au fond de la mémoire de ses parents.

Une enquête mené tambour battant sur laquelle plane l'ombre du célèbre Rouletabille mais aussi de Eugène Sue et qui ravive un genre de romans autrefois plébiscité, avec talent.

Dans les mains de May, se trouvait un saphir !
Elle venait de tirer du fleuve de la Tamise un énorme brochet sans l'aide de personne et, en nettoyant ses entrailles, elle venait d'y trouver cette pierre taillée, énorme comme sa main.
Quelques années plus tôt, un vieux forgeron extirpait des parois rocheuses du lointain Cachemire une énorme pierre bleue, mal dégrossie, grosse comme le poing. La bonne Fortune ou l'heureux hasard lui permirent d'échapper à la mort les minutes suivantes.

La course du saphir ne cesse de filer son chemin entre l'Inde et Londres, dans des circonstances différentes, étranges ou scandaleuses. Source de malchances ou de malveillances ?
Le Merveilleux est aussi un « précieux » qui peut faire perdre la tête.

Avec ces nombreux personnages qui se succèdent, conçoit son Merveilleux comme un voyage dans l'âme humaine.

Ce saphir détient l'ensorcelante beauté de révéler le meilleur comme le pire dans des sociétés de traditions au XIXe siècle qui souffrent déjà de leurs repères de justice et d'équité.

Un peu conte philosophique, le Merveilleux nous fait entrer dans des cultures, des modes de pensées redoutables parfois, où se dessine une forme de chaîne alimentaire humaine, réglée par le poids du savoir, du mépris ou du couteau . Comme le précieux anneau du « Seigneur des Anneaux » de Tolkien, nombreux vont se laisser tenter, du pêcheur qui troque au forgeron la pierre pour « une bouchée de pain », du policier qui ravit la pierre sur le lieu du crime à son enfant qui s'en débarrasse de peur d'être supplanté dans l'amour de sa maman.

Ici, le doute s'installe aussi dans l'adversité, les personnages se découvrent. Journal intime, récit de voyage, récit policier, Chabas livre avec richesse un propos sur le racisme et l'égoïsme avec un peu de merveilleux dans les mains. Talent et profondeur. Un véritable bijou, ce merveilleux !

Bonnie a treize ans et vit dans un petit appartement avec sa mère divorcée et sa grand-mère. Indécise quand il s'agit de sa propre vie (Se réveiller ou rester au lit ? Routine ou aventure ?) mais sûre de ses choix quand elle les couche sur du papier, Bonnie a une passion : l'écriture. Et quand elle est sélectionnée pour participer à la finale d'un concours d'écriture en compagnie du séduisant Carl, les questions ne manquent pas d'envahir son esprit de collégienne ! A Bonnie de trouver les réponses…

est un formidable petit livre plein de vie. Bonnie se pose d'innombrables questions, et on la comprend bien ! Entre ses deux grands-mères un peu loufoques, la famille recomposée de son père et les ennuis que ne manquent pas de lui fournir le collège, sa vie quotidienne est bien remplie. Entre tracas adolescents et interrogations plus complexes, Bonnie se pose à chaque chapitre une nouvelle question qui nous entraine dans le tourbillon de son quotidien.

L'écriture simple et touchante de Susie Morgenstern associée aux illustrations tendres et amusantes d'Albertine, transporte sans difficulté le lecteur aux côtés de la jeune héroïne. Drôle et pleine d'autodérision, Bonnie ne manque pas d'idées et a une sacrée énergie à revendre. Un roman savoureux, facile à lire, coloré et plein de fraicheur.

Si vous êtes aventurier (ou fou), vous aurez envie de passer vos vacances à Darkmouth, village isolé et battu par les vents de la côte irlandaise. Vous vous engagerez dans des chemins étroits et sombres, puis dans un long tunnel sans lumières au bout d'une forêt oppressante. Et quand vous en sortirez enfin, vous découvrirez un panneau bordé de fleurs indiquant « Bienvenue à Darkmouth ». Mais si vous avez un peu de bon sens, vous ferez immédiatement demi-tour.

Les Légendes, monstres sanguinaires qui veulent envahir la Terre, sévissent ici depuis des siècles. D'ailleurs, les habitants en arrivent à se demander pourquoi ils n'apparaissent plus qu'ici. Darkmouth est le dernier Village Maudit, dans lequel vit le dernier Chasseur de Légendes. Heureusement son fils de douze ans, Finn, est là pour assurer sa succession. Enfin, ça, c'est ce qu'il espère... Parce qu'en réalité, Finn est le pire Chasseur de Légendes que le monde ait connu, et les monstres passent à l'attaque. Bienvenue à Darkmouth !

Ce premier volume de * connaît un grand succès depuis sa sortie en mai. On comprend pourquoi : le personnage de Finn est attachant et drôle, l'intrigue connaît de nombreux rebondissements et l'univers proposé est plein d'originalité. Shane Hegarty, qui vit en Irlande, décrit par ailleurs avec beaucoup d'humour et d'imagination le village où se situe l'intrigue. Par exemple, le brouillard et la pluie caractéristiques des côtes irlandaises deviennent ici des phénomènes surnaturels, qui accompagnent l'ouverture d'un passage entre le monde des Légendes et le nôtre… Et pour couronner le tout, les magnifiques illustrations de James de la Rue ponctuent le roman. 

« La Légende commence », premier tome d'une série qui en comptera 6, est déjà traduit en 16 langues et les droits cinématographiques ont été vendus à un studio d'Hollywood.  Nous attendons la suite avec impatience, pour en savoir plus sur cet univers et continuer de redécouvrir les créatures mythologiques du monde entier. Minotaures, Hogboons et autres Manticores, attention, les lecteurs arrivent ! 

* Parution française du volume 2 de Darkmouth, « Les mondes explosent » : octobre 2015.