Orsenna auteurs

C'est officiel et la conférence de presse réunissant les trois acteurs Sony, Hachette et Fnac.com a mis les points sur les i numériques : la distribution du Reader, le lecteur de livres électroniques peut commencer en France, à partir de fin octobre, et devrait être immédiatement accessible ne préréservation sur le site du distributeur.

Tous les téléchargements des livres se feront sur le site de la Fnac, qui durant 6 mois aura en exclusivité la distribution du lecteur, depuis un catalogue de près de 2000 documents sélectionnés par le groupe Hachette Livre.

Avec des maisons d'édition comme Fayard, Jean-Claude Lattès, Grasset, Le Livre de Poche, Hachette Littératures, Armand Colin, Calman-Levy, Marabout et des partenaires comme Albin Michel, l'offre devrait très vite prospérer. Au rang des auteurs numérisés, on compte déjà Michel Onfray, Max Gallo, Érik Orsenna, Benoîte Groult, Bernard-Henri Levy, Boris Cyrulnik, Katherine Pancol et Éric-Emmanuel Schmitt.

Et des nouveautés

Mais des romans de la rentrée littéraire sont également accessibles, avec Le fait du Prince de Nothomb, Miserere, de Jean-Christophe Grangé ou Ce que nous avons eu de meilleur de Jean-Paul Enthoven. Pour le moment, nous ne savons pas sous quel format les livres seront proposés par Hachette, ni s'ils intégreront des DRM, ces tue-l'amour du numérique. De même, quid de l'achat de livres via le magasin de Sony ou encore les problèmes de vente liée, soulevés par Virgin.

L'association d'un puissant de l'édition en France, d'un distributeur historique et du constructeur espère avant tout faire décoller le marché du lecteur électronique, et de l'ebook, dans un contexte qui, en France, n'est pas encore pleinement acquis à la cause.

Disponible pour 300 €, le Reader saura-t-il convaincre ?

Dans un récent entretien, l'admirable Érik Orsenna revient sur l'évolution des technologies en matière de livre électronique et tout particulièrement du Cybook, qu'il avait lancé avec Jacques Attali en 2000.

Malgré la faillite de son entreprise, il reste confiant en l'avenir, persuadé que « l'e-book va révolutionner le secteur. Prenez les livres juridiques. Sous forme papier, ils peuvent contenir jusqu'à 8000 ou 9000 signes par page, ce qui les rend quasiment illisibles. De surcroît, ils ne sont jamais à jour : il y a toujours un décret qui est dépassé. Le livre électronique permet d'éviter ces inconvénients majeurs ».

Un secteur peut-être trop ciblé, mais qui sera valable également pour la littérature puisque « vous avez tous les livres dans un seul livre. C'est le rêve de Borges qui devient réalité : une bibliothèque de Babel à portée de la main, que vous soyez au large du cap Horn ou au fin fond du Kamtchatka ».

Et pour ce qui est de l'avenir du livre de papier ? Eh bien « les éditeurs devront revenir à de belles maquettes, de beaux papiers, offrir un vrai service ». Mais selon lui, le premier touché devrait être le livre de poche, concurrent direct du « Hibou, avec un Q », comme disait Alain Rey. Et pour ce qui est du charme de l'objet, Érik ne s'arrête pas à si peu.

De la Sensualité de l'Hibou-Q

« Les éditeurs ont longtemps prétendu que l'e-book ne marcherait jamais parce que ce n'était pas fait pour un public cultivé, que ce n'était pas “sensuel”. Pour moi, un SMS, c'est aussi sensuel qu'une lettre ». Le contenu reste primordial, et l'emporte largement sur le contenant, ajoute l'écrivain.

En revanche, pas d'inquiétude, on ne doit pas parler d'une crise même si « des gens vont très probablement pirater dans tous les sens » et qu'il « faudra être très vigilant sur les questions de droits d'auteur ». Et de rappeler que la télévision n'a pas tué la radio.

Non. Mais salement amoché, peut-être...

Ce petit livre, léger et joyeux, est la suite du best-seller La Grammaire est une chanson douce. Nous nous retrouvons encore dans l’archipel des mots en compagnie de Jeanne et Thomas, deux jeunes adolescents perdus dans ce mystérieux pays tombé aux mains du terrible dictateur Nécrole. Depuis le premier opus, paru en 2001, nos deux jeunes héros ont quelque peu grandi. Cette fois-ci Jeanne, qui se demande toujours « Qu’est-ce que l’amour ? », après des aventures plus rocambolesques les unes que les autres, part à la découverte de l’île du Subjonctif en compagnie d’un cartographe assez loufoque.

Au milieu des habitants de cette île mystérieuse, elle découvre un aspect du langage bien moins complexe qu’on ne le croit souvent mais au combien riche de possibilités. Le subjonctif, c’est le mode du désir, de l’imaginaire sans quoi rien ne se construit, sans quoi rien n’a de sens dans ce monde. D’ailleurs, son frère Thomas ne s’y trompe pas, lui qui a décidé de rester dans cette île pour y faire fortune.

Ce petit conte enchanté est aussi bien ludique que poétique ou philosophique. Au travers de petites phrases simples, Erik Orsenna ouvre des fenêtres de réflexion sur le langage et ses rouages. Nous avons même droit à une petite étude comparée des emplois du subjonctif dans différentes langues. Pour auréoler tout ceci, le livre est parsemé d’illustrations colorées dans les tons pastel. L’univers presque onirique de cette écriture vient ainsi se retrouver dans les dessins proposés par l’illustrateur Bigre ! Un livre à conseiller aux petits et aux grands enfants…

Si vous souhaitez, après la lecture de cet ouvrage, continuer l’aventure, vous pourrez retrouver avec plaisir tout l’univers d’Erik Orsenna sur son site internet . Des informations sur l’auteur sont disponibles mais aussi des pistes pour aller plus loin dans la lecture de ses oeuvres pour les grands et les petits. Je vous invite vivement à faire un tour sur ce site qui offre une interface aussi plaisante qu’agréable en parfait accord avec l’imagination débordante d’Erik Orsenna. On peut même y écouter le premier chapitre de chacun de ses livres.