passion partage livre

Il y a quelques mois, ActuaLitté s’est fait l’écho de l’idée originale de Danièle GAY, libraire de son état dans le petit village charentais de Saujon (Charente Maritime). Dans la librairie « Lignes d’Horizons », sur la Place de l’Eglise, à deux pas de la Seudre qui coule ses eaux tranquilles vers le bassin de Marennes-Oléron, Danièle a décidé de ne pas rester tranquille du tout et déploie toute son énergie pour faire partager sa passion des livres et de la lecture. C’est ainsi qu’elle a eu l’idée de créer un Prix Littéraire ! Un autre ? Encore, direz-vous ! Ben, oui ! Mais un Prix un peu particulier. Écoutez plutôt...

Danièle GAY a ainsi proposé un « menu » de cinq ouvrages à tous les candidats spontanément désireux de se lancer dans une expérience très originale, faire partie d’un jury littéraire :

Autant d'ouvrages que ActuaLitté a eu l’occasion de vous présenter ces derniers mois. Car c’est aussi l’ambition d’encourager les « petits éditeurs » qui a guidé le choix de Danièle GAY.  Vous pouvez vérifier, vous ne trouverez aucun de ces ouvrages, qu’elle a choisi de soumettre au verdict des candidats-lecteurs, au catalogue des grandes maisons ayant pignon sur rue. J’ai même eu, pour certaines, quelques difficultés à les trouver sur le net !…

Lancé au printemps, l’appel à candidature des membres du jury a profité de l’été pour faire son bonhomme de chemin. Les « consignes » sont claires. À l’issue de la lecture de chacun des cinq romans, il convient de leur attribuer une note sur vingt selon quatre critères définis d’égale importance :

les qualités de fabrication (choix du papier, de la typographie, de la mise en page, de la couverture…)

le libre arbitre et la sensibilité personnelle des lecteurs.  

 Et c’est ainsi que samedi 8 novembre à 16 heures 30 très précises, une quarantaine de personnes a convergé vers l’ancienne École de Filles de Saujon, Cours Victor Hugo, pour participer à la découverte des livres, des éditeurs et, bien sûr, au verdict.

Bien plus qu’une anodine remise d’un Prix parmi tant d’autres, c’est à la découverte d’un travail extraordinaire que Danièle GAY a convié l’assistance.

Donnant la parole aux éditeurs encore plus qu’aux Auteurs, Danièle a ainsi offert aux lecteurs présents les moments merveilleux de la découverte de gens totalement passionnés qui ont présenté les chemins sinueux qui les ont amenés à ce qu’ils souhaiteraient bien, malgré tout, voir devenir autre chose qu’un sacerdoce…

Les éditeurs se déplacent en masse

Car, que ce soit Claude ROUQUET (L’Escampette) qui, seul sur sa chaise, a annoncé qu’il était venu avec tout son staff ( :::), ou Charles-Henri LAVIELLE qui a avoué un effectif, énorme en comparaison, de 2 personnes (…) et demie ( !), c’était un vrai bonheur d’écouter ces passions s’exprimer, ce travail s’étaler au grand jour pour raconter que sur les 60.000 ouvrages paraissant chaque année (une inflation galopante puisqu’il n’y en avait que 20.000, il y a seulement une vingtaine d’années), ils ne sont finalement justiciable que d’une dizaine chacun environ !

Philippe Vallet, c'est le monsieur Livres de France Info et pour la Foire d'automne, qui se déroule Porte de Versailles du 7 au 16 novembre, il ouvre une librairie extraordinaire en proposant un programme plutôt chargé.

Près d'une trentaine de célébrités, ce qui tombe justement bien, l'établissement temporaire se nomme Librairie des célébrités, se retrouvera devant son micro pour assurer une série d'émissions et « partager expériences et passions... »

Au menu, on retrouvera le programme suivant  :

11 H 00 – Jean-Pierre FLEURY
Réalisateur depuis 30 ans et créateur de la chaîne Seasons, il est sûrement le " premier écolo " français. Son nouveau livre « Le roman de mes chemins buissonniers » (Editions du Rocher) est un cri d’amour à la nature.

15 H 00 – Edward MEEKS
Edward Meeks est né aux États-Unis, dans l’Arkansas mais a grandi dans le Michigan. C’est en France, où il est venu pour ses études, qu’il débute une longue carrière d’acteur aux côtés de Gabin, Ventura et Delon dans « Le clan des Siciliens » ou de Funès dans « L’homme orchestre »… « Les Globe-trotters : ma grande aventure » (Presses de la Renaissance), est une autobiographie qui fait restitue avec bonheur un monde insouciant et optimiste.

16 H 30 – Jacqueline MONSIGNY
Actrice, animatrice de télévision, scénariste et romancière internationale à la carrière exceptionnelle, Jacqueline Monsigny aime l’Histoire. Ses romans sont traduits en vingt-deux langues. Avec « La Viking » (Alphée), elle entame une nouvelle série dans la meilleure tradition de ses sagas historiques.

11 H 00 – Françoise LABORDE
Journaliste, présentatrice du journal télévisé de 13h et de Télé-Matin sur France 2, Françoise Laborde est également Vice-Présidente du Press Club de France et membre du Haut Conseil à la Coopération Internationale (HCCI). Écrivaine, elle a publié neuf ouvrages dont le plus récent « Ca va mieux en le disant... » (Fayard).

15 H 00 – Richard BOHRINGER
Comédien, dramaturge, éditeur, scénariste, producteur, musicien et chanteur, Richard Bohringer est le plus singulier des artistes français. Dans son nouveau livre « Bouts Lambeaux » (Arthaud), il poursuit sa quête fiévreuse.

16 H 00 – Françoise DORIN
Fille du célèbre chansonnier René Dorin, Françoise Dorin a écrit pour Aznavour les paroles de « Que c’est triste Venise » et donné ses plus belles chansons aux plus grandes vedettes de la scène : Régine, Dalida, Mireille Mathieu, Claude François, Marie Laforêt, Danielle Darrieux, Line Renaud, Michel Legrand, Tino Rossi… Ses derniers livres sont « En avant toutes ! » (Plon) et avec Jean Piat « Quand les mouettes nous volent dans les plumes... : Petits dialogues de plage » (Plon)

17 H 00 – Danièle EVENOU
Actrice de cinéma et de télévision, comédienne de théâtre, Danièle Evenou, a vécu entre deux mondes opposés : le spectacle et la politique ! Elle a aimé des hommes aussi différents que Jacques Brel, Jacques Martin ou Georges Fillioud, ancien ministre de François Mitterand avec qui elle partage aujourd’hui sa vie. Mais cette existence masque des drames intimes qu’elle raconte dans « Rire pour ne pas pleurer » (Calmann-Lévy).

11 H 00 – Louis BERIOT
Homme de communication et écologiste de la première heure (il a créé son émission « La France défigurée » dans les années 70) Louis Bériot a dirigé France 2. Il est l'auteur d’une vingtaine de livres (romans, essais et pamphlets) et d'une dizaine de scénarios pour la télévision qui ont remporté d’immenses succès. Son livre « Un coup de foudre éternel » (Le cherche Midi) est un récit tonique, joyeux, émouvant, incandescent, d'une fulgurante beauté.

15 H 00 – Patrick de FUNES
Fils aîné de l’immense comédien Louis de Funès, Patrick de Funès, a décidé de retracer son parcours de radiologue dans « Médecin malgré moi » (Le Cherche Midi). Un ouvrage unique en son genre qui offre une vision iconoclaste et irrévérencieuse de la médecine et de ses travers. Son livre est n°1 des ventes dans la catégorie Non-Fiction depuis sa sortie en avril 2008.

16 H 00 – Michel TAURIAC
Michel Tauriac est le plus grand biographe du général de Gaulle. Homme de radio, journaliste et romancier, il est l'auteur, avec l'amiral Philippe de Gaulle (Plon, 2003-2004) de l’extraordinaire succès de librairie « De Gaulle, mon père », en deux volumes. Son nouveau livre, « Vivre avec de Gaulle : Les derniers témoins racontent l'homme » (Plon), dresse un portrait inattendu du fondateur de la Ve République.

17 H 00 – Daniel PICOULY
Après avoir présenté « Café Picouly » sur France 5, Daniel Picouly anime depuis la rentrée « Café Littéraire » sur France 2. Avant d’écrire et de devenir un homme de télévision, il enseigné la comptabilité. Dans son nouveau roman « 68 mon amour » (Grasset), il raconte la journée la plus incroyable des évènements de cette année qui aura marqué une génération : le 9 mai, jour de la disparition de de Gaulle…

11 H 00 – Ysabelle LACAMP
Coréenne par sa mère, fille du journaliste écrivain Max Olivier-Lacamp, Ysabelle Lacamp est l'auteur de nombreux succès de librairie. Dans son nouveau roman, « Le jongleur de nuages » (Flammarion), elle met en scène un juif chinois dans le Paris de 1917, celui de la guerre, des luttes ouvrières, des grisettes et des fumeries d’opium.

15 H 00 – Romain SARDOU
Issu d’une longue lignée d’artistes, Romain Sardou, né en 1974, se passionne très jeune pour l’opéra, le théâtre et la littérature. Son nouveau roman, « Délivrez-nous du mal » (XO Editions), best-seller de la rentrée 2008, est un thriller médiéval éblouissant.

16 H 30 – Alexandra LAPIERRE
Fille de Dominique Lapierre, auteur de « La cité de la joie » et coauteur avec Larry Collins des best-sellers mondiaux « Paris brûle-t-il, » et « O Jérusalem », Alexandra Lapierre a notamment publié « Fanny Stevenson » (Grand Prix des Lectrices de ELLE)... Dans son nouveau roman, « Tout l'honneur des hommes » (Robert Laffont), elle nous entraîne au cœur d’une des plus mystérieuses régions du monde : le Caucase.

11 H 00 – Daniel JOUVANCE
Fondateur des laboratoires de biologie marine qui portent son nom, Daniel Jouvance, fils d’Yves Rocher raconte son histoire dans « Le bonheur est un art subtil » (Panama).

15 H 00 – Janine BOISSARD et Malek CHEBEL
Passionnée de littérature, Janine Boissard écrit à 19 ans son premier roman, « Driss», dans le plus grand secret. Son nouveau livre, « Malek » (Fayard) raconte l’itinéraire du célèbre intellectuel algérien Malek CHEBEL.

16 H 00 – Jean-Claude MORCHOINE
Jean-Claude Morchoine est l’un des plus brillants caricaturistes français. Son style, souvent copié, est inimitable. Caricaturiste pour le quotidien Les Échos, à France 2 et Canal +, il a mis en scène Nicolas Sarkozy et son gouvernement dans « La Bande à Sarko » puis ses adversaires dans « La gauche voit rouge » (Editions Hors Collection).

17 H 00 – Bernard WERBER
Des « Fourmis » au « Cycle des Dieux », Bernard Werber est devenu un phénomène de librairie. Il a vendu plus de 6 millions de livres en France, 10 millions dans le monde ! Dans son nouveau livre, « Paradis sur mesure » (Albin Michel), il est fidèle aux sujets qui le préoccupent : l’avenir de l’homme, de la planète, l’inconscience de notre monde.

11 H 00 – Allain BOUGRAIN DUBOURG
Président de la Ligue pour la protection des oiseaux, Allain Bougrain Dubourg compte parmi les personnalités marquantes dans le domaine de la protection des espèces animales. Dans son livre « Sales bêtes ? Respectons-les... » (Arthaud), il mène l’enquête sur les trafics de chiots, dénonce le braconnage qui se pérennise, condamne les pratiques de poules confinées dans des batteries et s’alarme des abeilles menacées par des produits chimiques...

15 H 00 – Jacques CHANCEL
Producteur et animateur de l'émission mythique « Radioscopie » sur France-Inter (plus de 2000 émissions), le journaliste Jacques Chancel a produit les plus prestigieuses de la télévision : « Grand Amphi », « Le Grand Échiquier ». Il a publié de nombreux livres, « Radioscopie » (cinq volumes), « Le Temps d'un regard » ou « Tant qu'il y aura des îles » (Prix des Maisons de la Presse). Il publie régulièrement son journal aux éditions du Rocher, « Les années turbulentes : Journal 2005-2007 » (dernier titre paru)

16 H 30 – Vladimir FEDOROVSKI
Romancier et essayiste à succès, Vladimir Fédorovski est un courageux combattant de la liberté. Ancien porte-parole de Gorbatchev, il a été l’un des premiers à s'engager dans la démarche de la « Perestroïka ». Mais Fédorovski est aussi à la manière russe un grand raconteur d’histoires. Il a accepté dans « Secrets et Confidences » (Le Rocher) de se confier à Isabelle Saint Bris. Un portrait qui bouscule les idées reçues et dévoile les mystères des années cruciales de la fin de l’URSS et de la guerre froide sur fond de rencontres extraordinaires. Conseiller historique au Mémorial de Caen, Vladimir Fédorovski dirige par ailleurs la célèbre collection « Le Roman des lieux magiques » aux éditions du Rocher.

11 H 00 – Alexandre MOIX
Ecrivain, journaliste, réalisateur, Alexandre Moix est le frère cadet de Yann Moix, l’auteur de « Podium ». Après son premier roman, « Second Rôle », succès public et critique, il a réalisé deux courts-métrages primés dans plusieurs festivals. En ce moment il adapte son premier roman pour le cinéma. Il vient d’entamer une série de romans d'aventure, « Les Cryptides » (Plon) des thrillers scientifiques pour adolescents.

15 H 00 – Sylvain AUGIER
Journaliste, animateur et producteur Sylvain Augier est Président de la Fondation Sylvain Augier pour la Préservation des Paysages créée en 2006 sous l'égide de la Fondation du Patrimoine. Dans son livre « L’instant où tout a basculé » (Editions Carnets Nord), il raconte son terrible accident de parapente. Ce jour-là il aurait du mourir. Le destin en a décidé autrement mais comment se reconstruire après un miracle qui vous laisse handicapé ? Sylvain Augier montre que par la volonté, tout est possible.

16 H 30 – Laurent CABROL
Il est vrai que la Terre se réchauffe et que « le temps » change. Mais qui est responsable ? Star de la météo depuis vingt-cinq ans, Laurent Cabrol s'insurge dans son livre « Et si la Terre s'en sortait toute seule ? » (Le Cherche Midi) contre la pensée unique.

11 H 00 – Philippe POLLET-VILLARD
Directeur artistique d’une agence de publicité, Philippe Pollet-Villard a commencé sa carrière de réalisateur avec des clips vidéo, notamment Les Négresses Vertes. Parallèlement, le cinéaste publie un premier roman « L’Homme qui marchait avec une balle dans la tête », et ensuite « La Fabrique de Souvenirs » (Flammarion), Prix Marcel Pagnol.

15 H 00 – Mylène DEMONGEOT
« Sexe symbole de la blonde » dans les années 60, Mylène Demongeot a joué dans plus de 90 films de cinéma et de télévision. Nommée deux fois aux Césars comme meilleur second rôle, elle a décidé d’expliquer avec Isabelle Sokolow, médecin alcoologue, dans « Le piège » (Flammarion), pourquoi l’alcool est une maladie qui atteint aujourd'hui 10% de la population française et ne cesse d'augmenter, surtout parmi les jeunes.

16 H 30 – Gilles PUDLOWSKI
Restaurants, hôtels, artisans de bouche, cavistes, charcutiers, fromagers, pâtissiers... Une kyrielle de virtuoses qui portent haut les couleurs de la France du goût, dans sa richesse et sa diversité. Une fois encore, Gilles Pudlowski, le plus brillant des chroniqueurs gastronomiques et journaliste au Point, offre avec son équipe de passionnés le résultat de ses pérégrinations savoureuses. « Le Pudlo Paris 2009 », vient de sortir des presses. On y ajoutera cette année « Le Pudlo France 2008 », et le tout nouveau « Pudlo Bretagne 2008 » (Editions Michel Lafon). Des guides nouveaux où maîtres et élèves rivalisent dans la recherche de l'excellence, à tous les prix et à tous les niveaux.

11 H 00 – Claude HALMOS
Psychanalyste formée par Jacques Lacan et Françoise Dolto, Claude Halmos est aujourd'hui une spécialiste de l'enfance. Chroniqueuse sur Canal + et France Info, collaboratrice de Psychologies Magazine, elle a fait publié de nombreux best-sellers (« Parler, c'est vivre » ou « Pourquoi l'amour ne suffit pas ». Avec la journaliste et mère de famille, Hélène Mathieu, longtemps rédactrice en chef de Marie-Claire, et rédactrice en chef de Psychologies Magazine, elle vient de sortir « L'autorité expliquée aux parents » (Nil Editions), une réflexion sur la nouvelle autorité parentale.

15 H 00 – Pierre BONTE
Créateur sur Europe 1 de l’émission mythique « Bonjour Monsieur le Maire » (15 ans de succès, Pierre Bonte a fait partie de l'équipe du Petit Rapporteur de Jacques Martin. Producteur, réalisateur de séries documentaires sur la France pour TF1, France 2 et France 3, Pierre Bonte a publié de nombreux livres. Son nouvel opus, « C'était le bon temps! » (Albin Michel) est un hommage à Jacques Martin.

De grands moments de radio en perspective, non ?

Eternel curieux, Hubert Reeves vient de publier aux éditions du Seuil, un nouvel ouvrage au titre affirmatif : Je n’aurai pas le temps. Dans la chanson du même titre, Michel Fugain chantait :

Et pourtant, de ce côté-là Hubert Reeves n’est pas le moins mal loti. Du pays, il en a vu. Dans ce livre en forme de mémoires, l’astrophysicien revient sur les expériences de sa prime jeunesse dans la nature canadienne. Celles qui ont forgé sa passion pour le cosmos. Il s’interroge aussi sur les enthousiasmes et les déceptions de sa formation scientifique qui l'ont amené au désir de partager son savoir.

Dans sa quête philosophique, se sont mêlées par la suite la philosophie, la religion, la musique. Les rencontres d'autres grands esprits ont orienté le sien. Ses voyages autour de la planète l'ont amené à en devenir un défenseur fervent. C'est la vie exemplaire et singulière d'un chercheur d'aujourd'hui que Hubert Reeves nous raconte à la première personne. Avec photos et documents personnels.

Le quêteur témoigne pour susciter des vocations :

Le titre de son ouvrage ne fait même pas place à un conditionnel. Hubert Reeves est certain de manquer, mais aussi certain d’avoir beaucoup appris de cette planète. Peu de regrets en somme. Pour la première fois, l’homme se raconte, parle de son enfance au Québec, de ses engagements écologiques, de sa carrière scientifique.

Comme un contemplatif en haut de la montagne, il pose un regard clair sur ses semblables et sur la planète qu’ils habitent. Ce travail de mémoire relève d’une demande. Et pendant douze ans, Hubert Reeves a rassemblé les souvenirs dans l’espoir d’intéresser les jeunes à la vie scientifique. « C’est du moins ce qu’on m’a demandé au départ. » Entre ses mains, il tient ce qu’il voit aussi comme des archives, un témoignage sur les avancées scientifiques des dernières décennies.

Je n'aurai pas le temps, d'Hubert Reeves, Éditions. du Seuil, 2008, 340 pages, 19 €.

Babelio proposait déjà de gérer votre bibliothèque en ligne en utilisant une webcam ou encore d'attribuer des notes et des critiques aux ouvrages de votre collection. Dans l'optique d'un internet communautaire, le site permet d'échanger son avis avec les autres bibliophiles de la communauté.

Toujours dans un souci de rapprocher les membres de sa communauté, Babelio vient de créer une nouvelle fonctionnalité pour les détenteurs de bibliothèques en ligne. Cette amélioration permet de voir « un nuage personnalisé de lecteurs proches » de l'utilisateur.

Plusieurs critères rentrent en ligne de compte comme la taille de la bibliothèque, les goûts littéraires, le nombre d'ouvrages en communs, d'auteurs en communs, les notes données ou bien encore la rareté des livres.

L'utilisateur pourra même accéder à un classement des autres lecteurs en fonction de leur proximité avec lui. Une façon de trouver à travers son amour commun des livres, un ami, un frère ou peut-être même l'âme soeur. Rappelons également que l'initiative Masse Critique de Babelio vous offrait déjà de partager votre passion, en lisant des livres que le site offre.

À l'occasion de la journée mondiale du livre et du droit d'auteur qui aura lieu le 23 avril, l'asbl texto organise pour sa 7e édition « Je lis dans ma commune ».

Chaque commune de Wallonie et de Bruxelles est invitée à y participer. Le principe est simple, les communes participantes doivent proposer entre un et quatre projets d'animations autour du livre et que du livre. Ils doivent en outre porter sur le thème, cette année, de « Terre Commune » (ou en d'autres mots le développement durable) et s'adresser au plus grand public possible. Les animations prévues par ceux-ci se dérouleront du 19 au 27 avril. Les projets peuvent être créés par tous, associations, écoles, groupes de particuliers mais doivent être relayés par un échevin ou un bourgmestre.

Ils devaient être remis au plus tard le 10 février pour être examinés par un jury. Les communes dont les projets d'animations ont été retenus par le jury se sont vues attribuer un certain nombre de chèques lire à distribuer sous forme de récompenses tout au long des manifestations du 19 au 27 avril. Les chèques d'une valeur de 10 euros sont échangeables dans plus de 700 librairies contre... des livres, bien sûr. En tout 409 projets ont été retenus et 14 500 chèques lire ont été attribués.

Une bien belle initiative en tout cas, dont vous pourrez trouver toutes les modalités sur le site «Je lis dans ma commune», et qui donne envie de lire et de faire partager cette passion. À quand l'édition française ?

En Corée, on vit des drames sentimentaux comme partout dans le monde. Suna a perdu son premier amour Yonu, son âme soeur, son aimé. Et pendant deux ans, elle a réappris à vivre sans lui. Et à vivre sans lui pour le reste de ses jours à elle. Elle reprend donc ses cours d'art plastique à l'université, pour ne pas faire la même erreur que sa mère, morte alors qu'elle était encore enfant. Pendant ce temps, à la maison, son père se fait malmener par une belle-mère acariâtre. Bref, Suna nage dans le bonheur.

Mais elle retrouve Junso, ami d'enfance de Yonu, et qui s'occupe des étudiants à l'université. Il va lui révéler des parties entières d'un passé dont elle ignorait tout. Et raviver les souvenirs d'amour douloureux.

Alternant entre flash-back et présent, multipliant les allusions au passé, ce manga coréen s'adresse vraiment à des fans du genre. Par son histoire, comprenons-nous bien. Parce qu'au niveau du dessin, on trouve à la fois une tension et une émotion rare : cela n'a rien à voir avec la production japonaise ou d'imitation japonaise. Le trait asiatique se retrouve évidemment, mais on se laisse emporter par des visages presque naturellement expressifs.

L'histoire, elle, bon... c'est un peu Bridget Jones qui aurait mal tourné. Très mal. Mais on y sent des notes d'espoir, des intrigues amoureuses nouvelles, et une charge de passion contenue par la pudeur coréenne. Des incrustations de photos retravaillées ajoutent au charme de l'ensemble et franchement, on ne reprochera rien à ce premier tome : les personnages sont vivants, réels, leurs histoires sont humaines et leur vie semblable aux nôtres.

Bref, un excellent travail d'adaptation de la part de Kim In-ho. C'est Casterman qui publie cela, pour 12,50 € depuis quelques jours maintenant. En attendant avec impatience le tome 2...

Ronal Segal, fondateur de la Bibliothèque Africaine Penguin et auteur de plusieurs travaux révolutionnaires à propos de questions internationales est mort du cancer à l’âge de 75 ans. Son soutien indéfectible à la lutte anti-apartheid avait atteint un apogée spectaculaire durant l’état d’urgence en 1960 quand il traversa en exil la frontière sud-africaine aux côtés du chef du Congrès National Africain, Oliver Tambo. Toutefois, même s’il s’était affilié au mouvement de libération pendant ses difficiles années d’exils, il n’acceptait pas pour autant aveuglément toute la politique du parti.

Dès son plus jeune âge, il s’était proclamé socialiste, affirmant qu’il ne voulait pas être millionnaire. Il n’avait pourtant pas le choix. Son père était le copropriétaire de Ackerman’s, le géant des chaînes de vêtements à bas prix. Dans leur résidence située sur les pentes de la Tête de Lion de Cape Town, ses parents sionistes divertissaient les dignitaires en visite. À huit ans, Il lut Parti Avec le Vent et une biographie de Disraeli. Ses proches le pensaient précoce ; se faisant réprimander par son oncle pour avoir dépensé ses six pennies pour des bonbons, Segal demanda alors s’il aurait dû investir dans l’immobilier.

Il fut admis à l’université à 16 ans après son lycée à Seat Point, et arriva en Angleterre avec l’espoir d’enter à Oxford. Cependant, même une lettre d’un contact de la famille Viscount Samuel, Haut Commissionnaire pour la Palestine et visiteur de Balliol College ne lui permirent d’éviter un examen d’entrée pour lequel son éducation sud-africaine ne l’avait pas préparé. C’était tant mieux.

À l’université de Cape Town, il sortit diplômé d’anglais et de latin et appris les rudiments de la vie politique. S’en suivit Trinity College, Cambridge où il fut plus influencé par Enid Welsford, directeur d’études sur les moralistes anglais que par FR Leavis. Un mémoire sur le Paradis Perdu lui valut une bourse universitaire à l’Université de Virginie, mais il trouva que Charlottesville ressemblait à « un monde musée ». En l’espace de six mois, en 1956, il était de retour à Cape Town pour lancer le magazine Africa South. Ce serait donc la politique.

L'homme qui dérange

Segal avait accès à une fondation familiale, car la publicité s’avérait difficile, d’autant plus qu’il ne pouvait pas compter sur les anciens partenaires de son défunt père. Africa South arrivait durant une période dangereuse, titillant un régime qui souffrait de moins en moins de critiques. Il donna une voix aux communistes, aux socialistes, aux libéraux (dont Alan Paton), à l’église et à d’autres personnes n’appartenant à aucune idéologie. L’économie, le travail des esclaves dans les fermes de blancs, le statut de l’Afrique du Sud-Ouest, la révolution : tout était traité ou encouragé. C’était un homme de conviction, mais pas entêté. Ses éditoriaux étaient tranchants, mais toujours pleins de bon sens. Il fut par exemple très dur sur l’invasion russe en Hongrie.

Il devint l’homme à abattre, sa tournée sur les campus américains dans lesquels il clamait avec passion la nécessité d’un boycott économique ne l’aidant pas. Son arrestation une nuit dans une municipalité africaine en possession d’une arme à feu et de pamphlets, appelant à un boycott des entreprises des Afrikaners ne l’aida pas non plus. Il perdit son passeport et fut expulsé en tant que « communiste ».

Après les fusillades de Sharpeville et son expulsion, tous les ennemis d’état étaient en détention. Tambo fut choisi pour diriger le gouvernement de l’extérieur. Segal le conduisit au Bechuanaland britannique (le Botswana actuel) avec la Vauxhall de sa mère afin de lui éviter l’arrestation. Finalement, ils arrivèrent tous les deux en Angleterre.

Deux ans plus tard, Segal épousa Susan Wolff. Quelques numéros supplémentaires d’Africa South sortirent de l’extérieur du pays pour jusqu’au jour où Pretoria coupa les vivres. Ensuite, Tony Godwin, rédacteur en chef des Livres Penguin demanda à Segal de lancer la série des Africa. Après Sharpeville, le public avait soif d’information et pendant une génération, les 65 titres, dirigés par Basil Davidson et Ruth First, comblaient ce besoin.

Écrivain de talent et passionné

Pendant tout ce temps, il écrivit aussi des livres. Après son autobiographie « En exil » (1963), il s’immergea en Inde, aux États-Unis, au Moyen Orient et sur une biographie de Trotski. Sa grande qualité était son engagement pour comprendre les choses à sa façon, son regard sur ces pays n’était pas conventionnel. Plus tard, il collabora avec Michael Kidron sur un atlas mondial qui fut réédité plusieurs fois. Son plus ambitieux projet serait aussi le dernier : un set d’accompagnement sur la diaspora noire, comprenant l’histoire du rôle de l’Islam dans l’esclavage en Afrique d'est en ouest.

La famille Segal vécut dans un manoir à Walton-on-Thames, autrefois la demeure de Justice John Bradshaw, qui probablement signa l’ordre d’exécution de Charles Ier dans son salon. Son implication au niveau international s’accompagna de la même envie au niveau local et par le biais d’une association de résidents, il gagna les sièges du district de Elmbridge.

Entre tous ces voyages, Segal était un passionné de littérature et de musique classique. Il collectionnait les 1res éditions, en particulier Henry James, George Orwell et Graham Greene. Sa bible restant le marxiste Joe Slovo.

Quand son expulsion fut levée par le gouvernement sud-africain, Segal retourna dans son pays natal de nombreuses fois, y compris pour un accueil en héros en 1992 quand il partagea l’estrade avec Mandela, Tambo, Slovo et d’autres pour donner un discours particulièrement brillant à l’inauguration du prix de journalisme commémoratif pour Ruth First pour son rôle après la mort de cette activiste suite à un colis piégé en 1982.

Il laissa derrière lui, Susan, Olivier et ses filles Miriam et Emily. Ronald Michael Segal, éditeur, auteur activiste, né le 14 juillet 1932; décédé le 23 février 2008.