vie privée bibliothèques

L'idée est presque lumineuse et l'on se demande comment personne ne l'a eue auparavant : et pourquoi ne pas recourir aux lecteurs directement pour critiquer des livres qu'on leur enverrait gratuitement ?

Thomas Nelson, qui a déménagé à Édimbourg et propose une vaste gamme de livres religieux, a à sa tête Michael Hyatt, qui a vu une possibilité gigantesque pour assurer la promotion de son catalogue d'éditeur chrétien.

Depuis août, Hyatt a mis en place sur son blog la possibilité pour les lecteurs de publier une critique « positive, négative ou entre les deux ». Mais il a par la suite perfectionné son système. Car depuis la semaine dernière, il offre gratuitement un livre, toujours contre 200 mots de critique, mais cette dernière doit également être publiée sur la page d'Amazon.

Numéro de téléphone, adresse, ect...

Autre petite contrainte, la personne doit s'inscrire au programme Book Reviewer Blogger, en donnant son nom, son adresse, numéro de téléphone et ses centres d'intérêt. Et Hyatt projette que près de 10.000 blogueurs s'inscriront à ce projet. Et au grand étonnement général, la gratuité des livres a largement séduit le public, et les blogueurs se sont précipités. Que ne sacrifierait-on pas sa vie privée contre un livre gratuit : à croire que les bibliothèques n'existent pas...

Oh, quelques détracteurs se sont manifestés, soulignant que les contraintes étaient tout de même singulières, que l'engagement était considérable et que cela ressemble beaucoup à de l'achat de publicité à bon compte...

Acheter la blogosphère ?

Mais Hyatt ne s'est pas démonté, et lors de la première journée 605 personnes ont adhéré. Pourtant, qu'en est-il de la suite des événements : l'éditeur réclamera-t-il 200 mots de plus à l'avenir ? Les commentaires négatifs seront-ils publiés, ou simplement, les critiques négatives recevront-elles encore des livres ? Son idée sera-t-elle suivie par d'autres ?

La blogosphère, si indépendante parfois et si libre, abandonnera-t-elle ses forces au marché ?

Chaque samedi, nous vous proposons de retrouver le meilleur de l'actualité. Sur l'ensemble de la semaine, nous vous offrons de retrouver les sujets choisis par nos lecteurs, suivant leurs préférences et des thèmes traités les plus sollicités. Ce choix ne se veut pas une liste exhaustive, mais bien plutôt une sorte de condensé de ce qui a marqué la semaine à travers les thématiques que nous abordons, littérature, éducation nationale, bibliothèques, etc.

Quand une ex-chanteuse des Spice Girls se lance dans la littérature pour enfants, cela laisse le public plutôt sans voix...

Thélès avait accusé un blog de contrefaçon : ce dernier réagit et décide d'affirmer son bon droit contre l'éditeur.

Sordide affaire en Corse, où un directeur d'école primaire de Bonifacio est accusé d'inceste.

Mardi

138 ans après sa parution, on retrouve un texte écrit par le poète Arthur Rimbaud et publié dans Progrès des Ardennes.

Hachette met un pied dans l'édition numérique et surtout le contenu type ebook, en rachetant Numilog.

Alapage n'est finalement plus hors la loi : la Cour d'appel a rendu son verdict, les frais de port peuvent être gratuits...

Mercredi

Antidote, le célébrissime logiciel de correction orthographique met une correction à ses concurrents. Largement plébiscité par le public, il est en tête des ventes de logiciels de sa catégorie.

Wikipédia pratique-t-elle la diffamation ? C'est en tout cas ce qu'un agent littéraire tente de faire accroire. Explications.

Rowling a obtenu gain de cause : les photos de son fils ne seront pas publiées au nom du respect de la vie privée.

Jeudi

Les messageries instantanées seraient à la base d'un véritable et authentique nouveau langage. Ce sont des chercheurs qui l'ont dit.

Le modèle Iliad de la société iRex est disponible dans un nouvel habillage et se voit distribué en Angleterre par Borders.

Un conte mettant en scène deux papas pingouins homosexuels défraie la chronique aux États-Unis.

Vendredi

Érudit vient de sortir sa bibliothèque numérique réunissant une base d'informations considérable.

Dans un procès qui l'opposait au FBI, le site Internet Archive triomphe et parvient à faire reculer la National Security Letter, extension du Patriot Act.

L'écrivain Stephen King revient sur ses déclarations : affirmer que l'armée, c'est bon pour les illettrés méritait peut-être d'être mieux développé.

Quand Pat Schroeder a parlé, en janvier dernier, de l'espoir pour l'industrie américaine de l'édition, de voir arriver un démocrate à la Maison Blanche, elle a affirmé également que la révision totale du Patriot Act était une priorité. En accord avec d'autres organisations d'écrivains, elle a appelé le Congrès à modifier cette législation pour qu'elle rende une vie privée aux lecteurs.

Différents groupes, comme l'Association of American Publishers l'American Booksellers Association (ABA), l'American Library Association (ALA) ou le PEN (qui avait hier, manifesté son indignation concernant le refus de laisser Sebastian Horsley entrer sur le territoire américain), ont signé une lettre ouverte, publiée dans le Capitol Hill, pour appuyer la transformation du Patriot Act.

Prenant appui sur la Campagne pour la protection de la vie privée du lecteur (Campaign for Reader Privacy, lancée en 2004), les quatres groupes cités luttent contre les mesures prises par ce décret. Il permet en effet au gouvernement fédéral de contraindre les bibliothèques et libraires à conserver dans leurs registres le détail des emprunts et achats de livres, selon le lecteur.

« Le FBI a violé la loi des milliers de fois depuis que le Congrès a étendu son pouvoir concernant les National Security Letters en 2001. » Ces dernières permettent en effet d'avoir accès à des informations privées sans passer par l'approbation de la Cour de justice. Les groupes plaident donc pour une National Security Letters Reform Act, plus respectueuse de ce que les Pères fondateurs ont établi.

La lettre, signée par Pat Schroeder (AAP), Avin Mark Domnitz ABA), Lorene Roy (ALA) et Francine Prose (PEN), est consultable à cette adresse, en anglais.