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Lettres de prison à Lucette Destouches et à Maître Mikkelsen. 1945-1947

Louis-Ferdinand Céline

Après avoir dormi pendant quelque quarante années dans les archives de son avocat danois, Maître Mikkelsen, puis dans celles de la fondation qui porte son nom, les lettres écrites de prison par Céline à sa femme et à son avocat voient enfin le jour grâce au travail de François Gibault et au soutien de Lucette Destouches et des Editions Gallimard. Ce sont autant d'émouvants documents écrits par Céline pendant les jours les plus sombres de son existence alors que, détenu au Danemark à la demande des autorités françaises, il faisait l'objet d'un mandat d'arrêt pour trahison, crime alors passible de la peine de mort. Ces lettres, qui sont autant de cris lancés par un homme traqué, témoignent de sa fureur de vivre, de sa révolte face à l'injustice et de sa tendresse pour les seuls êtres qui lui restaient au monde, sa femme, Lucette Almansor, sans laquelle il n'aurait sans doute pas survécu, et leur chat Bébert, qui fut tout au long de ces années douloureuses leur affectueux et fidèle compagnon d'infortune. Ces lettres témoignent aussi du génie littéraire de Céline, par leur vaillance, leur poésie et leur drôlerie. Elles constituent, avec toutes les autres correspondances, déjà publiées ou à venir, une part importante de son oeuvre.

Par Louis-Ferdinand Céline
Chez Editions Gallimard

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Genre

Critique



 

 

 

 

 

CHRONOLOGIE

 

 

 

1945

 

 

Janvier. Georges Bidault est ministre des Affaires Étrangères ; François de Menthon ministre de la Justice.

5 janvier. En France, le ministère de la Guerre invite les libraires à retirer de la vente les trois pamphlets de Céline.

6 février. Exécution de Robert Brasillach.

22 février. Jacques Doriot est tué près de Sigmaringen.

6 mars. Décès de Marguerite Destouches à Paris.

16 mars. Suicide de Pierre Drieu La Rochelle.

18 mars. Céline et sa femme obtiennent un visa pour le Danemark.

24 mars (à dix-neuf heures trente). Ils quittent Sigmaringen par le train, via Ulm, Augsbourg, Hanovre, Hambourg, Altona et Flensburg.

27 mars. Entrée au Danemark. Logent à l'Hôtel d'Angleterre de Copenhague.

Début avril. Sont hébergés par Hella Johansen à Straby Egede (à 50 km de Copenhague), puis s'installent dans l'appartement de Karen Marie Jensen (alors en Espagne) au 20, Vedstranden. – Céline s'est laissé pousser la barbe et se fait adresser son courrier au nom de « Courtial ». Lucette va s'inscrire au cours de danse de Birger Bartholin.

6 avril. Les autorités danoises renouvellent, pour un an, le passeport allemand de Céline.

19 avril. À Paris, le juge d'Instruction Alexis Zousman lance un mandat d'arrêt, pour trahison, contre Céline.

21 avril. Entrée des troupes françaises à Sigmaringen (le 26, Philippe Pétain rentre en France).

5 mai. Libération du Danemark par l'armée anglaise.

8 mai. Capitulation allemande.

16 mai. Céline fait appel à Me Thorvald Mikkelsen pour obtenir un permis de séjour au Danemark.

1er juin. Premières démarches de Mikkelsen qui répond de son client auprès de la Police nationale.

19 juin. Marcel Déat, exilé en Italie, est condamné à mort par contumace.

20 juin. Céline est entendu par la police danoise.

4 juillet. Abel Bonnard est condamné à mort (peine commuée en dix ans de détention en 1960).

23 juillet. Procès de Philippe Pétain (jusqu'au 15 août) devant la Haute Cour de Justice.

15 août. Céline achève une version, probablement pour la scène, de Foudres et flèches dont la traduction danoise sera confiée à Herman Dedichen.

29 (ou 30) septembre. Une dénonciation anonyme informe la légation de France de la présence de Céline à Copenhague ; celle-ci transmet l'information au ministère français des Affaires Étrangères.

9 octobre. Écho qui localise Céline à Oslo (L'Aurore).

10 octobre. Exécution de Joseph Darnand.

11 octobre. Exécution de Jean Hérold-Paquis.

15 octobre. Exécution de Pierre Laval.

25 octobre. Céline serait en Suède, après un bref passage au Danemark (Le Figaro).

1er décembre. « Si Céline a pu soutenir les thèses socialistes des nazis, c'est qu'il était payé. Au fond de son cœur, il n'y croyait pas : pour lui il n'y a de solution que dans le suicide collectif, la non-procréation, la mort. » (J.-P. Sartre, « Portrait de l'antisémite », Les Temps modernes.)

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15/05/1998 402 pages 29,00 €
Scannez le code barre 9782070737116
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