Quatre comédies où pleuvent les coups, quatre farces où les masques passent de mains en mains. Il ne s'agit plus, pour Molière, de dénoncer l'hypocrisie mais d'en savourer le fumet : résignation burlesque à une vanité qui n'épargne personne. A quelle bizarre maxime peuvent bien obéir des personnages comme Scapin ou Sbrigani ? Escrocs de haute moralité, ces coquins-là n'agissent jamais par intérêt. Dans Monsieur de Pourceaugnac, Sbrigani, "homme d'intrigue" , roule impitoyablement, de manière désintéressée et pour le compte d'un amoureux, un paysan qui prétend épouser une jeune fille. Dans Les Fourberies, Scapin extorque malicieusement de l'argent à deux vieillards... pour le remettre à son maître. Sagesse du pitre qui n'ignore plus que les intrigues, de bourses ou de coeurs, ne se nouent qu'à la faveur de l'ennui et ne se jouent que pour y échapper. Spadassins imaginaires, médecin habilité à coups de bâtons... Molière débusque un monde où titres et fonctions ne sont que le prolongement de la farce par d'autres moyens.
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