Au bout du chemin il reste pourtant ce paradoxe en finir avec les croyances, mettre à nu le mal qu'elles incarnent, et croire quand même en la poésie sans que cette croyance aussitôt ne la tue. Ce dont témoignent à leur façon les derniers rôles que s'octroie Joseph Brodsky en ses poèmes : chanteur désincarné, enquêteur rendu fou par la splendeur des couchants, débris rêveur, ou charogne devenant apothéose de particules. Le XXe siècle n'aura pas peu contribué à liquider les illusions des voyants. Qu'importe, écrit le poète : Sur ma rétine il y a une pièce d'or, Elle suffira pour toute la longueur des ténèbres.
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