Les défis du gouvernement démocratique en Afrique subsaharienne depuis 1990

Voilà un livre qui pose des questions judicieuses ! Longtemps considérée comme une terre d'élection des dictatures du développement, l'Afrique noire, pressée par ses populations et ses partenaires techniques et financiers occidentaux, a entamé sa mue démocratique depuis 1990, le ton étant donné par la conférence nationale souveraine du Bénin organisée en février 1990. Trente ans après le début de cette évolution historique, le moment semble propice pour tenter de dresser un bilan exhaustif de l'adhésion de l'Afrique subsaharienne au gouvernement démocratique. Le tableau est en demi-teinte. Aucun pays n'échappe au vent de la démocratie. Partout ont fleuri des constitutions libérales fondées sur l'Etat de droit et la démocratie libérale. Mais derrière le poids des mots, le choc des maux. Rares, en effet, sont les pays qui, à la veille du trentième anniversaire du Renouveau démocratique, paraissent avoir acclimaté le gouvernement démocratique : l'Afrique du Sud, le Bénin, le Botswana, le Ghana, le Sénégal... paraissent d'heureuses exceptions. Encore faut-il ne pas trop gratter le vernis démocratique de peur de découvrir une réalité peu satisfaisante. Partout ailleurs, c'est le tumulte des manipulations constitutionnelles, des crises électorales, des refus d'alternance, des violations massives des Droits de l'Homme. L'Afrique noire refuse-t-elle la démocratie ? Possède-t-elle encore les capacités nécessaires pour relever le défi de la démocratisation ?