Avant-propos
« Mon papa, c’est ma maman. »
Luigi, cinq ans.
Tout est parti de cette phrase de mon fils.
C’est vrai que j’étais une véritable caricature… de papa ! Je bossais beaucoup, je rentrais tard, l’autorité, c’était moi. Mon mari, lui, soignait les bobos, faisait les câlins, allait le chercher le soir à l’école, l’accompagnait aux sorties scolaires.
Cette phrase, je la tourne et la retourne depuis dans ma tête de maman et de journaliste. Mais qu’est-ce qu’il a bien pu vouloir me dire, mon petit gars ? Que j’étais une mère indigne ? Ou était-il simplement un enfant bien dans ses baskets taille 27, qui faisait avec la nouvelle donne des parents de notre génération ?
Autour de moi, spécialistes de la petite enfance, amis ou parents, personne n’était vraiment d’accord sur l’interprétation de cette phrase. Et pour cause, elle en soulève, des questions ! C’est vrai que les modes de parentalité ont beaucoup évolué et ne permettent plus d’appréhender la notion de famille aussi simplement qu’avant.
Bien sûr, les enfants seront toujours des enfants, et les parents, toujours des parents. Mais c’est cela qui est intéressant : on ne réinvente rien, on ajoute à chaque génération des nouvelles pistes d’interprétation, selon une société qui change, parfois à toute vitesse. Mais à quoi ça ressemble, un parent en 2014 ? En devenant animatrice de l’émission Les Maternelles sur France 5, j’ai eu l’occasion de me faire une idée sur la question.
J’ai rencontré des familles traditionnelles, des familles à deux papas, des familles à deux mamans, des familles à six enfants, des familles recomposées, des familles prématurées, des familles sur le tard.
J’ai rencontré des familles émouvantes, des familles étonnantes, des familles amusantes, des familles impressionnantes, des familles courageuses.
J’ai rencontré des familles de toutes les couleurs, de toutes les croyances, de tous les horizons, de toutes les convictions.
Je me suis toujours demandé quel était ce dénominateur commun qui nous unissait, nous, les parents de notre génération.
L’œil hagard qui, le matin, succède aux nuits en pointillés ? Peut-être. Ce sentiment que l’insouciance est derrière nous, et d’être responsable de quelqu’un pour toujours ? Sûrement. La fierté à chaque nouvelle découverte de notre enfant ? Sans doute.
Ce qu’il y a d’infiniment fort quand on parle du lien parents-enfants, c’est que l’on aborde des questions fondamentales. Parler de ce lien, c’est parler de la transmission. C’est parler de la vie.
Alors, je suis allée à la rencontre de parents célèbres, d’anonymes aux histoires extraordinaires, et de spécialistes qui sont aussi des parents. Et j’ai alors compris que ce qui nous rassemble, finalement, ce sont toutes ces questions, ces doutes, et cette nécessité de s’adapter en permanence aux situations nouvelles, à cet enfant qui ne cesse de grandir et à cette société qui bouge.
Extraits
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