En ces temps d'ultralibéralisme, la poésie apparaît aussi bien absurde, obsolète, inessentielle, qu'inutile. Mais qu'elle reste donc, inutile, qu'elle soit et reste superflue, une infructueuse occupation d'irréductibles oisifs. N'est-ce pas finalement mieux ainsi, qu'elle soit structurellement non mercantile, improductive et qu'elle reste l'ultime "privilège" des inadaptés à notre monde ? Qu'elle modèle et irise donc nos bulles de survie. Qu'elle gonfle l'hélium notre imagination et qu'elle emplisse d'éther nos bouées existentielles. Lesquelles aideront certainement certains d'entre nous à surnager dans les eaux tumultueuses vers lesquelles nous précipite notre naufrage collectif.
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