CNLMusique – L’exercice du silence emprunte la voie et la tradition d’une poésie « pensante » dans la lignée d’un Roberto Juarroz, d’un Gaspard Hons ou d’un François Jacqmin. Pour autant, le trajet que le recueil effectue tend à s’éloigner d’une poésie du concept et de l’abstraction, d’une méta-physique, pour s’approcher du réel et de sa simple évidence mystérieuse.
« Faire remonter le mot jusqu’à la chose : impossible étymologie ».
Le livre est constitué par une sorte de combat avec l’Ange, un combat pour rallier le réel. La vue, le silence, les choses les plus simples comme les plus pauvres, le banal et le quotidien font dans ces pages des incursions décisives. Davantage qu’apparaître, celles-ci déterminent le monde donné à lire par l’auteur. Le livre est en quelque sorte parcouru par une narration, la traversée vivante du poème.
Au bout des mots, l’entièreté du silence.
L’eau suit la pente : mots aimantés par le silence.
Tirer l’épuisement des mots du vertige auquel on a cédé.
Dans la prolifération du texte, les mots, censés combler un vide, ne
parviennent qu’à en élargir la béance.
Regarder les choses
et voir la mise en acte du silence.
Préférer les choses à leur nom :
construire le silence
Extraits
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