#Roman francophone

Combien en mourront encore ?

Joël Assiga

"Santana avait commencé à s'épuiser physiquement, au moment où le porte-monnaie constamment sollicité de Ntamack s'était déjà considérablement amenuisé. La mère de Santana ne se fit pas prier. Elle prit le relais et déballa ses économies. Même si l'argent dont elle était en possession ne lui appartenait pas, elle se mit à l'idée que la santé de sa fille qui n'avait pas de prix en dépendait. Malgré ces efforts, l'état de la jeune fille se dégradait visiblement. En dehors de ses trois proches impuissants, personne en ce lieu qui semblait plus un mouroir qu'un hôpital, ne voyait la jeune fille se battre pour échapper à la mort et donner vie". Né en 1983 à Ekouda, Joël Assiga grandit dans les quartiers sensibles de la capitale camerounaise, dont il garde les stigmates. Désormais, il est professeur de lycée et doctorant à l'université de Yaoundé I.

Par Joël Assiga
Chez Editions Baudelaire

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Genre

Littérature française

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4 Commentaires

 

Appolon

28/06/2022 à 07:34

C'est une occasion de parcourir les frustrations sournoises et non assumées que subissent les patients dans certains hôpitaux .

Simone Belise AMOUGUI

28/06/2022 à 08:48

Joël ASSIGA dans cet ouvrage touche les points sensibles qui asphyxient la société camerounaise d'aujourd'hui. Le sort qui est réservé à ceux qui ont les poches moins fournis dans des formations sanitaires publics de notre pays;La pauvreté ; les problèmes des familles reconstituées...

Renaud Étienne

13/10/2022 à 12:18

Je viens de lire avec beaucoup d'admiration ce premier bébé qu'offre le compatriote Joël ASSIGA par ailleurs collègue dans la fonction d'enseignant. Sa plume est semblable à celle de Charles ATEBA EYENE. Pourquoi maquiller le réel lorsqu'on sait que nos sociétés croupissent dans la déréliction ? Dans Combien en mourront-ils encore ? l'auteur pose une problématique sérieuse,celle observée et vécue par toute personne qui fait un tour dans nos hôpitaux ou des morgues. La lenteur dans la prise en charge des patients, le mépris du personnel médical (p.34), surfacturation des médicaments, l'indisponibilité des médecins spécialistes dans leur lieu de service, la superstition due aux échecs de la médecine traditionnelle, la violence verbale qui caractérise le personnel médical (indice d'une grande masse de l'administration camerounaise), les erreurs de diagnostics médicaux «sujet tabou» (p.70), la corruption «pratiques gombotiques», l'arnaque même dans les lieux les moins soupçonnés comme la morgue, l'état pitoyable de nos morgues... Une litanie de maux qui donnent une nausée. D'aucuns pourront le taxer d'opposant puisque chez nous, toute prise de position est affiliée à un parti politique. Or, il ne fait que présenter la société d'aujourd'hui, un véritable miroir ce roman.
Un style bien dosé et accessible à tout lecteur. Le biotope est bien connu, espace référentiel: l'Afrique, le Cameroun

Takam Audrey

20/07/2023 à 05:26

C'est un véritable délice littéraire. L auteur peint peint très subtilement le malaise qui prévaut dans la sphère sanitaire des pays du tiers monde. Entre mépris et mal gouvernance, le malade est pris au piège de son statut social parfois très précaire. Ce qui peut aboutir à une débâcle fatale, comme nous le voyons bien dans ce chef d'oeuvre, illustré et très digeste.

03/06/2022 106 pages 13,50 €
Scannez le code barre 9791020342164
9791020342164
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