#Polar

Juillet de sang

Joe R. Lansdale

Parce que Richard Dane a dû se défendre, il a fait un énorme trou dans la tête d'un homme qui se trouvait dans son salon. Le cambrioleur lui a tiré dessus sans une hésitation. Richard a pour lui la légitime défense, la pénombre de la nuit et la protection de son fils qui dormait dans une pièce mitoyenne. Les flics comprennent très bien. Ce que ne sait pas encore Richard c'est que s'ils sont à ce point " sympas ", ce n'est pas simplement pour soigner leur image auprès du contribuable. Derrière le fait divers se cache une tout autre histoire totalement invraisemblable. Qui était ce type venu de nulle part ? Que cache la mansuétude des enquêteurs et pourquoi le FBI s'en mêle-t-il ? Richard, bouleversé par sa propre vulnérabilité, sidéré par ses instincts révélés, va devenir à son tour une cible, car s'il a défendu son enfant, le cambrioleur aussi était le fils de quelqu'un...

Par Joe R. Lansdale
Chez Editions Gallimard

0 Réactions |

Genre

Policiers

Joe R. Lansdale, auteur culte régulièrement récompensé aux États-Unis, est né en 1951 au Texas. Conformément à la tradition américaine, il a exercé de nombreux métiers (chercheur d'or, charpentier, plombier, fermier...) avant de se vouer pleinement à l'écriture. Si L'arbre à bouteilles ou Bad Chiliinauguraient la série consacrée aux deux Texans atypiques et indéfectiblement potes que sont le Blanc hétéro Hap Collins et le Noir homosexuel Leonard Pine, Les marécages ou Juillet de sang s'inscrivent davantage dans la veine du thriller où Joe R. Lansdale s'est imposé comme un formidable raconteur d'histoires.

Ce roman est dédié tendrement et respectueusement à la mémoire de mon ami et agent, Ray Puechner. C'était un homme d'une rare qualité et il me manquera.

Celui qui affronte les monstres devra veiller à ce que, ce faisant, il ne devienne pas lui-même un monstre.

NIETZSCHE

Cette nuit-là, Ann fut la première à entendre le bruit.

Je dormais. Mon sommeil laissait à désirer depuis un certain temps, à cause d'ennuis au travail et parce que notre fils de quatre ans, Jordan, avait été malade les deux dernières nuit, toussant sans arrêt et nous réveillant en permanence pour aller vomir. Mais cette nuit-là, il dormait profondément et j'en profitais pour récupérer.

Je sentis le coude d'Ann s'enfoncer dans mes côtes.

– Tu as entendu ? chuchota-t-elle.

Je n'avais rien entendu du tout, mais son ton m'indiqua clairement qu'il s'agissait d'autre chose que du chant d'un oiseau ou d'un chien qui fouillait les poubelles dehors. Ann n'était pas du genre trouillarde et elle était dotée d'une ouïe remarquable, sans doute pour compenser sa mauvaise vue.

Je me retournai sur le dos et tendis l'oreille. Un moment plus tard, je perçus un bruit. Ça venait de la porte vitrée à l'arrière de la maison, celle qui donnait sur le salon. Quelqu'un était en train de la refermer doucement. Ann avait dû entendre le type forcer la serrure. Je pensai aussitôt à Jordan, assoupi dans la chambre à l'autre bout du couloir, et un frisson glacé me parcourut l'épine dorsale jusqu'au sommet du crâne.

J'approchai mes lèvres de l'oreille d'Ann et murmurai :

– Chhhut.

Je sortis du lit et, machinalement, enfilai ma robe de chambre qui était suspendue au montant. La veilleuse du jardin était visible par une fente entre les rideaux et je pus sans problème atteindre l'armoire, l'ouvrir et descendre de l'étagère du haut une boîte à chaussures. Je la déposai sur le lit et ôtai le couvercle. À l'intérieur se trouvaient un .38 à canon court et une boîte de munitions. Je chargeai l'arme précipitamment. Quand j'eus fini, je ressentis un léger vertige et m'aperçus que je n'avais pas cessé de retenir ma respiration.

Depuis que Jordan avait été malade, nous avions pris l'habitude de laisser la porte de notre chambre ouverte afin de pouvoir l'entendre s'il nous appelait en pleine nuit. Je pus ainsi me glisser plus facilement dans le couloir, le revolver contre la jambe. Je regrettai alors de ne pas habiter en ville plutôt qu'à l'écart de la route, sur nos deux cents petits acres. Nous n'étions pas à proprement parler isolés, mais dans une situation de ce genre, cela revenait au même. Notre plus proche voisin se trouvait à cinq cents mètres et notre maison était entourée par une épaisse forêt de pins et des taillis touffus qui retenaient les ombres.

Commenter ce livre

 

trad. Claro
21/06/2007 309 pages 8,70 €
Scannez le code barre 9782070338894
9782070338894
© Notice établie par ORB
plus d'informations