#Essais

Douze ans de journal posthume. Le Passé défini de Jean Cocteau

Pierre Caizergues, Pierre-Marie Héron

Sous le titre Le Passé défini, Cocteau a tenu de 1951 à sa mort en 1963 un journal personnel d'emblée placé dans la perspective du posthume. Commencée en 1983, l'édition en huit volumes de cet énorme opus de quatre mille cinq cents pages imprimées s'est terminée en novembre 2013, pour le cinquantenaire de la mort du poète. En se lançant après 1950 dans l'écriture d'un journal au long cours, Cocteau n'est pas étranger à l'esprit de l'époque : après l'acte médiatique majeur de Gide publiant de son vivant en 1939 une version arrangée de son Journal dans la Pléiade, un Jouhandeau, un Green, un Claude Mauriac, d'autres encore traitent leur journal comme une oeuvre ou le matériau privilégié d'une oeuvre littéraire, portés par une évolution plus générale de la littérature au no" siècle vers les écritures du moi. Cependant Le Passé défini veut aussi contredire la "mode lancée par Gide" "qui consiste à publier son "journal" de son vivant" (22 février 1953). Ecrire pour la postérité, voilà qui donne au poète la liberté d'être lui-même et le courage de tout dire, dans des années où, fatigué de lutter contre l'époque pour s'imposer, il semble résigné à tenter de " gagner en appel " (27 avril 1962).

Par Pierre Caizergues, Pierre-Marie Héron
Chez Presses universitaires de la Méditerranée

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Critique littéraire

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08/11/2019 155 pages 19,00 €
Scannez le code barre 9782367812984
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