Le maldéveloppement actuel des pays africains au sud du Sahara vient essentiellement de la crise des systèmes sociopolitiques et institutionnels en présence et/ou de leur dualité persistante. Cette dualité est la conséquence de théories raciales qui ont servi de base à toutes les formes de gouvernance coloniale. Si ces théories ne sont plus officiellement d'actualité, plusieurs formes de gouvernance auxquelles elles ont donné naissance sont encore fortes, notamment en matière de gestion des écosystèmes dans les anciennes colonies. La forme de protection moderne étatique "importée et imposée" de l'extérieur a ignoré les connaissances techniques locales et/ou les traditions collectives des communautés et a cherché à réduire à sa plus petite expression le système traditionnel pluriséculaire. L'analyse de cette situation dans le contexte de l'écosystème de Mafou montre que les pratiques et politiques introduites dans un premier temps parle colonisateur et, dans un second temps, parles élites nationales se sont révélées inappropriées. Les services publics, responsables des désordres actuels, au même titre que les organisations traditionnelles qu'ils ont démobilisées, sont aujourd'hui individuellement incompétents à mettre en place un mode de gestion adéquat des écosystèmes.
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