C’est connu, les politiques ont régulièrement un train de retard, malgré leur proximité avec la société. Une candidate au Congrès, Leslie Cockburn, a choisi de s’en prendre à son concurrent, de la plus maladroite des manières. Et par conséquent, a remis au goût du jour la littérature érotique dite Bigfoot.
Le 01/08/2018 à 10:59 par Nicolas Gary
Publié le :
01/08/2018 à 10:59
Oui, le légendaire Homme des Neiges, créature vivant au Canada ou/et aux États-Unis, en tout cas pas encore expulsée par Donald Trump, fait recette. Et plus spécifiquement dans la catégorie littérature érotique – option personnages bien membrés. Quid ?
Cette tendance littéraire apparue principalement dans l’autopublication en 2013 avait fait long feu. Elle suivait de près le dino-porn, lui-même dans la mouvance des licornes aux rapports sexuels étonnants.
Mais comment passe-t-on de rivalités politiques, à des littératures gentiment (ou pas) pornographiques ? Facile : l’adversaire de Leslie Cockburn, Denver Riggleman, a été photographié avec un suprématiste de la race blanche.
Et de le présenter comme un prophète d’un Bigfoot érotique, avant de conclure : « Ce n’est pas ce dont nous avons besoin au Capitole. »
My opponent Denver Riggleman, running mate of Corey Stewart, was caught on camera campaigning with a white supremacist. Now he has been exposed as a devotee of Bigfoot erotica. This is not what we need on Capitol Hill. pic.twitter.com/0eBvxFd6sG
— Leslie Cockburn (@LeslieCockburn) July 29, 2018
Cette attaque, des plus saugrenues, provient manifestement ce qu’une page Facebook met en vedette un livre autopublié, intitulé Bigfoot's Mating Habits and Why Women Want It. Récemment supprimée, elle apparaissait sur la propre page du candidat, comme s’il en assurait la promotion lui-même.
Et que Riggleman en a récemment parlé dans un entretien accordé au Washington Post. Il indiquait alors qu’il s’agissait d’un « livre anthropologique de parodie et de satire ». D’ailleurs, précise-t-il, cela fait partie des plaisanteries de caserne que l’on se fait régulièrement à l’armée.
« Je ne crois pas que Bigfoot soit réel, mais je ne voudrais pas m’aliéner les électeurs qui soutiennent son existence », poursuit-il en rigolant.
Mais lui-même niait tout intérêt lubrique ou lascif pour cette créature issue des légendes urbaines. En réalité, il affirme qu’il ignorait tout des reprises pornographiques de ce personnage. « Je pensais que c’était une blague, et que personne ne serait assez idiot pour penser que c’était réel. »
S’en sont suivis les commentaires les plus aguicheurs, rigolards ou retors sur les réseaux, évidemment. Avec, en premier lieu, le jeu de mots prévisible sur le nom de la candidate — Cockburn : burn signifiant brûler, cock désignant, au choix, un poulet ou un pénis en argot...
*checks the internet*
*see bigfoot erotica is trending*
*logs off for good*
— James Breakwell (@XplodingUnicorn) July 30, 2018
Reste que cet intérêt renouvelé pour la littérature érotique à travers Bigfoot a relancé les ventes : devenue une tendance forte du moment sur Twitter, le thème s’est reporté sur Amazon, où l’ebook est commercialisé. Moralité, le livre remonte dans les classements de vente.
D'autres attendent impatiemment que l'industrie américaine commence à ouvrir des filiales désormais dédiées à cette littérature.
Avec impatience. Mais gare aux éditeurs précoces...
via Washington Post
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