Ernest Powys Mathers a dû beaucoup s’amuser : son livre contient six meurtres, 100 pages et des millions de combinaisons possibles. Sauf qu’une seule est correcte. Véritable puzzle, ou casse-tête dans le monde du polar, l’auteur avait signé son livre Torquemada. Une publication considérée comme la plus diaboliquement difficile à décrypter… depuis 1934.

Amateur de mots croisés particulièrement tordus, Edward Powys Mathers officiait à l’Observer avant dans se lancer dans l’écriture d’un roman. Mais les pages ont été volontairement imprimées dans un ordre totalement aléatoire. Seuls une logique à tout crin, une lecture d’une extrême vigilance et un tri méthodique pouvaient permettre de relier les six morts à leurs six meurtriers…
En l’espace d’une centaine d’années, nombreux sont ceux qui se sont cassé les dents sur Cain’s Jawbone, ou La Mâchoire de Caïn (traduction plausible…), et l’on ne connaissait que deux lecteurs parvenus à résoudre l’intrigue.
Powys Mathers assurait à ses lecteurs que l’impression catastrophique de son livre « ne fait guère honneur à qui que ce soit ». Et s’excusant pour cette maladresse qu’il était impossible de réparer, il invitait alors tout à chacun à remettre de l’ordre « et si les lecteurs veulent bien s’en donner la peine, de les réorganiser correctement pour eux-mêmes ».
Piège habile, dont le scénariste de comédie John Finnemore assure avoir triomphé. Il entre dans la légende, et remporte donc le prix de 1000 £ que l’éditeur Unbound avait mis en jeu. Contrainte : y passer moins d’une année.
Le livre avait été réédité en septembre 2019, après un financement participatif plus que largement réussi : 212 % des besoins remplis. Et des centaines de frustrés désormais…

Quatre mois de confinement, mais pas à temps plein assure-t-il, auront été nécessaires pour résoudre l’intrigue. Et comme il se doit, suivant la tradition désormais instaurée, le résultat ne sera pas communiqué, pour assurer aux générations futures de pouvoir se prendre la tête avec allégresse.
Et qui sait, on vient d’entrer dans le second confinement : peut-être appréciera-t-on l’effort à mener pour le troisième, le quatrième et ceux d’après…?
via Guardian
crédit photos : Unbound
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