La question ne devrait même pas se poser : un livre numérique n'a aucune vocation à devenir un fichier truffé de verrous sécuritaires – qui n'ont d'ailleurs aucune efficacité. Pourtant, le DRM, proposé par la société Adobe, est devenu, par paresse, la solution aujourd'hui largement admise dans l'édition. À tort. Sincèrement.
Le 05/03/2015 à 14:00 par Nicolas Gary
Publié le :
05/03/2015 à 14:00
Une récente présentation du projet du consortium Readium LCP (Lightweight Content Protection) a amplement démontré le côté néfaste du DRM Adobe. Accusée de ralentir l'adoption du format numérique, tout en étant particulièrement chère, la technologie d'Adobe est une réelle plaie.
D'un autre côté, il y a le nouveau contrat d'édition, qui contraint l'éditeur à publier son ouvrage « dans un format numérique non-propriétaire ». Or, l'introduction du DRM Adobe rend le fichier EPUB illisible sur plusieurs plateformes. Logiquement, l'éditeur devrait donc être obligé de vendre un fichier sans DRM : en cas de refus, l'auteur serait en mesure de dénoncer son contrat.
Et puis, cela a été largement dit : les contraintes du DRM, de l'identification chez Adobe et tout le reste, poussent les lecteurs à adopter... un Kindle. Autrement dit, le format propriétaire d'Amazon, qui est bien plus simple d'accès et d'utilisation.
Enfin, s'il fallait prendre l'avis des professionnels, retenons celui du syndicat des éditeurs et libraires allemands, qui appelle ses membres à se débarrasser des DRM. Le Börsenverein expliquait en effet : « Mais, à notre avis, les responsables devront renoncer aux systèmes de DRM dur, là où c'est possible. »
Dans ce contexte, voici que le Web prend la campagne du Syndicat national de l'édition à contre-pied. Puisque le MEDEF du livre a décidé de sensibiliser la Commission européenne aux questions de fiscalité, autant en profiter pour sensibiliser le SNE aux effets néfastes des DRM. Le SNE a choisi de communiquer avec les réseaux pour expliquer que le livre est un livre, qu'il soit en format numérique ou papier.
Avec un DRM, un fichier numérique #ThatIsNotABook
Détournant le hashtag qui sert à la campagne du SNE, ThatIsNotABook, le web a invité le Syndicat a balayer devant sa porte, en comprenant qu'un ebook avec DRM n'est pas plus un livre. Il devient un fichier verrouillé, contraignant, et légèrement humiliant pour le consommateur.
On retrouvera de multiples images à cette adresse, qui serviront à diffuser plus largement le fameux message. Elles sont toutes reproduites dans le carrousel ci-dessous.
Le principe est simple : diffuser le plus largement possible l'une de ces illustrations, avec le hashtag #ThatIsNotABook sur les réseaux. Et espérer qu'il parvienne à faire que le Syndicat invite chacun à quitter officiellement le côté obscur de la protection du droit d'auteur, en affirmant et recommandant, par exemple, l'usage du watermarking.
Voire pire : faire confiance à l'utilisateur, en ne mettant aucun modèle de contrôle... Seigneur !
Mais l'abandon des DRM, ce sera déjà bien.
@SNEedition C'est également notre droit de manifester notre mécontentement concernant leur choix...
— Team AlexandriZ (@TeamAlexandriZ) 5 Mars 2015
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