William Shakespeare en fumeur de joints, la théorie n’a rien de nouveau. Mais consommateur de cocaïne, voilà qui est nouveau. Des recherches menées par un laboratoire médico-légal d’Afrique du Sud ont passé au crible 24 pipes à tabac du XVIIe siècle. Ces dernières ont été retrouvées dans des régions où Shakespeare a vécu. Certaines furent même déterrées dans le jardin de sa maison, à Stratford-upon-Avon. Et confirmerait l’idée que William tirait Marie-Jeanne.
Le 10/08/2015 à 11:51 par Nicolas Gary
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10/08/2015 à 11:51
Harry (Howard) Potts, CC BY 2.0
Une étude dévoilée par Frances Thackeray, directeur de l’Institute for Human Evolution, basé dans l’université Witwatersrand à Johannesburg, l’affirmait : Shakespeare était un drogué qui fumait du haschich au lieu de boire du pinard. L’idée de prélever un morceau d’ADN que l’on analyserait confirmerait la nouvelle. Mais depuis juin 2011, le projet semble avoir fait long feu.
Puisque l’on ne pouvait pas ouvrir la tombe du Barde, les scientifiques ont opté pour une autre approche. Frances Thackeray, toujours lui, a dirigé des fouilles et exhumé des pipes à tabac, analysée par un appareil de chromatographie en phase gazeuse-spectrométrie de masse. Et des traces de cocaïne, de cannabis se retrouvaient au côté de celles de tabac.
Selon Frances Thackeray, il faut revenir à certaines phases d’exploration, où deux contemporains de Shakespeare sont partis vers le Nouveau Monde. Sir Francis Drake et Sir Walter Raleigh, favoris de la cour de la reine Elizabeth, ont longtemps été associés à l’introduction du tabac, suite à leurs voyages. Et Drake aurait également pu rapporter de la cocaïne de son périple au Pérou.
Or, Thackeray travaille depuis près de 20 ans sur les liens entre le cannabis et Shakespeare. En 1999, il publiait un premier document, « Hemp as a source of inspiration for Shakespearean literature ? » – l’herbe comme source d’inspiration pour la littérature shakespearienne...
Les nouvelles recherches vont toujours dans ce sens : quatre des tuyaux de pipe dénichés dans le jardin de la maison du Barde indiquaient des traces de cannabis. Pour le chercheur, Shakespeare aurait « préféré le cannabis comme dopant qui a des propriétés stimulantes pour l’esprit ». Mieux : « Shakespeare aurait pu avoir connaissance des effets délétères de la cocaïne, en tant qu’étrange composé », écrit Francis.
Certainement après avoir regardé Requiem for a Dream...
Frances relève cependant que dans le Sonnet 76, il se trouverait des références aux drogues, selon le scientifique. Le terme « weed » utilisé dans le texte ferait référence directement à l’herbe – c’est d’ailleurs un terme aujourd’hui employé pour désigner le cannabis à fumer, sous sa forme végétale.
Et le chercheur, dans son document, de rappeler que des analyses littéraires, cumulées à des recherches chimiques « peuvent être mutuellement bénéfiques, en rapprochant les arts et les sciences, ensemble, dans un effort pour mieux comprendre Shakespeare et ses contemporains ».
Ou alors, Frances cherche désespérément à faire de Shakespeare un junkie, pour tenter de justifier sa consommation, aux yeux de ses parents ?
Sans oublier que William a également été accusé, par contumace, d’avoir pratiqué la fraude fiscale.
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