Avec internet, deux problèmes majeurs surgissent pour les oeuvres culturelles. D'abord, l'application de cette doctrine qui veut que tout ce que le net touche devienne gratuit. L'autre, c'est l'utilisation de procédés comme le spamming, profitant de tout ce qui est bon pour tenter d'arnaquer le chaland.
Le 04/04/2011 à 17:01 par Clément Solym
Publié le :
04/04/2011 à 17:01
Il suffit de se pencher sur le sujet un instant pour comprendre combien le livre numérique sera prochainement l'un des vecteurs de ces arnaques. Jusqu'à lors, il était banal de recevoir des emails racontant la vie d'une princesse nigériane dont le père décédé fraîchement avait laissé en gage une fortune colossale. Et qu'avec un peu de bonne volonté, cette pauvrette n'ayant que vous, destinataire de cet email, vous pourriez en profiter, à condition de lui donner quelques gages...
Le système est connu.
Dans le domaine du contenu à proprement parler, l'arnaque consiste à reproduire des textes présents ailleurs, pour parvenir à générer un certain trafic, et profiter ensuite des publicités, généralement les liens sponsorisés de Google, pour créer de la richesse. L'autre méthode consiste à créer des articles, répondant aux demandes des internautes, mais sans grande qualité du tout.
On appelle cela des Content farms, ou fermes de contenus, en ce qu'elles cultivent des produits de manière complètement artificielle - contrairement à un site d'information qui publie des articles rédigés par l'esprit, et les petites menottes de son rédacteur.
Or, le livre numérique, sans devenir un outil de scam ou de spam, pourrait faire les joies des prochaines générations de Content farms. Car avec l'avènement de l'autoédition, il est incroyablement simple de reproduire un contenu tiers et de le vendre sous un autre titre, tout en générant de l'argent, par les ventes réalisées. La boucle est bouclée, nous sommes bien dans l'arnaque typique d'internet... Impact media pose d'ailleurs cette nouvelle solution comme la base des fermes à venir.
Et preuve à l'appui, montre que ces fermes ne se développeront plus sur des sites, mais directement dans des ebooks, qui seront des copier-coller d'autres ouvrages, reproduisant honteusement et frauduleusement le contenu de tiers. L'étude du cas fait d'ailleurs froid dans le dos.
D'autant plus que, si Google a mis à jour son moteur de recherche pour parvenir à limiter les résultats renvoyant vers des fermes, le livre numérique échappera complètement au regard du tout-puissant moteur. Google ne peut pas scanner l'intérieur d'un livre vendu sur Amazon, et ledit ebook vendu, s'il ne présente pas d'extraits, ne permet pas d'être comparé avec d'autres ouvrages.
En l'absence de contrôle exercé de la part des marchands, des vagues de mécontents se feront bientôt jour, si le problème n'est pas endigué dès la source. Avec la vente d'ouvrages numériques à des montants de 99 cents, la monétisation de ces contenus contrefaits est largement plus intéressante que toute campagne de spamming proposant de faire confiance à une illustre inconnue qui ne sait même pas écrire français...
(via Read Write Web)
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