Suite à la propagation, d’origine indéterminée, sur les réseaux sociaux d’une vidéo filmée lors de l’Assemblée générale du Syndicat national de l’édition, plusieurs articles ont été publiés sur ActuaLitté. Le Syndicat avait alors vivement réagi sur son compte Twitter, alléguant que notre média avait eu recours à « un procédé illégal ». Non seulement le message avait provoqué un flot de réactions, mais surtout, ActuaLitté avait été interloqué par son caractère diffamatoire. Convaincus qu’il ne pouvait s’agir là que d’une maladresse, nous avons proposé au SNE de revenir sur sa communication.
D’une part, nous étions totalement étrangers à la diffusion originelle de la vidéo en question, d’autre part, la condamnation par le SNE dépassait de toute évidence la pensée de son bureau — pour ne pas dire qu’elle ne représentait pas celle de ses membres adhérents.
Après quelques échanges, le SNE a diffusé le message suivant :
Depuis plusieurs jours, le SNE est au cœur d’une controverse sur Twitter, déclenchée par la diffusion de vidéos extraites de son assemblée générale. Nous tenons à rappeler que l’assemblée générale du SNE est réservée uniquement à ses adhérents.
Par notre réaction sur Twitter, notre objectif était d’attirer l’attention sur la diffusion de contenus non autorisés par le SNE, et non bien sûr de mettre en cause la responsabilité d’ActuaLitté.
Si ce tweet a pu heurter la sensibilité de certains, c’était involontaire.
Le SNE, par essence, est profondément attaché à la liberté de publication, à la liberté d’expression et à la liberté de la presse.
Nous tenons à rappeler que le SNE a toujours été et demeure ouvert au dialogue avec l’ensemble des acteurs de la chaîne du Livre, au premier rang desquels les auteurs, en particulier dans le contexte de crise qui affecte tout le secteur.
Prenant acte de ces excuses, ActuaLitté renonce à toute poursuite en diffamation, qui aurait découlé des propos du SNE.
Reste que l'objectif de l'organisation a manifestement été très mal compris, alors que la diffusion de la vidéo originelle avait entraîné la création de hashtags évocateurs — #snegate et #sneleak. Le tweet avait provoqué un effet Streisand démultipliant les réactions indignées d’auteurs et d’internautes.
D’ailleurs avaient fleuri quelques vidéos sarcastiques d’auteurs, interpellant à leur tour le syndicat. La présidente de la Ligue des auteurs professionnels, Samantha Bailly, s’était également fendue d’un message adressé directement au président du SNE.
La présidente de la Ligue @Samanthabailly répond à @VincentMontagne à propos de l'AG du @SNEedition : nous demandons la reconnaissance de notre profession, l'encadrement de nos conditions de création, un véritable dialogue social https://t.co/7JC0ytXP1u
— Ligue des auteurs professionnels (@LigueAuteursPro) July 3, 2020
photo : Vincent Montagne, président du SNE - ActuaLitté, CC BY SA 2.0