Emma Smreker, professeure de français dans l'Oklahoma, aux États-Unis, aime évidemment les livres : pour assouvir sa soif de lecture, elle va souvent chercher du côté de l'occasion. Et trouve de temps à autre des artefacts entre les pages de ces livres qui ont connu beaucoup de propriétaires. L'un d'entre eux, un poème manuscrit daté de 1893, l'a particulièrement interpelé : elle a commencé l'enquête pour retrouver les descendants de son auteur.
Le 04/03/2019 à 11:15 par Antoine Oury
Publié le :
04/03/2019 à 11:15
Emma Smreker admet désormais que cette pratique est devenue une sorte de hobby : cette jeune professeure de français adore trouver des artefacts entre les pages des livres d'occasion, autant d'indices laissés, souvent par inadvertance, par leur ancien propriétaire. Cet intérêt soudain, mais puissant est né après une première découverte, celle d'un simple ticket de caisse.
« Cela m'a fait penser à l'histoire d'un livre lorsqu'il passe d'une personne à une autre », explique-t-elle à la Lancaster Eagle Gazette. « Je n'avais pas vraiment d'idées derrière la tête, mais je suis devenue un peu obsédée », explique la professeure de français. Smreker a donc pris l'habitude d'un peu plus feuilleter les ouvrages avant de les acheter, mais aussi de partager ses trouvailles sur un compte Instagram, dédié, @inusedbooks.
Marques-pages, évidemment, mais aussi des fleurs et feuilles séchées, des dédicaces, des articles de journaux, des partitions, des cartes postales et des lettres, des photographies, des origamis... C'est bien connu, tout ce qui se cale entre deux pages peut servir à marquer l'endroit où la lecture s'est arrêtée, et les posts du compte Instagram de la professeure de français sont donc assez variés.
Quelques jours avant Noël 2018, Emma Smreker tombe sur un ouvrage de poésie dans un marché aux puces, dans lequel elle découvre une lettre manuscrite signée Ed Ruffner, de West Rushville (Ohio), et datée du 1er juin 1893. « Ce qui m'a d'abord frappé, c'était l'écriture. Je savais qu'elle était ancienne. J'ai essayé de lire le texte, pour me rendre compte que c'était de la poésie. C'était beau, et particulièrement bien écrit », explique Smreker.
Le courrier était adressé à une rédaction ; Ruffner souhaitait, a priori, que le poème soit publié au sein de la Lancaster Gazette, journal qui existait déjà à l'époque. Sauf que, de toute évidence, il n'a pas pu, ou pas osé, envoyer son courrier.
Emma Smreker s'est alors lancé dans la rechercher des descendants d'Ed Ruffner, pour pouvoir leur remettre le document : à sa grande surprise, en moins d'une heure, en s'aidant des réseaux sociaux et autres sites sur la généalogie, elle réussit à contacter une arrière-petite-fille de l'auteur du poème, qui réside en Californie. Cette dernière, qui connaissait les talents de poète de son arrière-grand-père, a bien sûr été ravie de découvrir un nouveau poème signé de sa main.
Et, 125 après sa finalisation, le poème a bien sûr été publié par la Lancaster Gazette, ravie de pouvoir afficher ce petit morceau d'histoire dans ses pages...
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