La BBC, en collaboration avec Amazon, a fait savoir en aout 2019 qu’elle se lançait dans une adaptation du roman d’Agatha Christie, The Pale Horse, d’après un scénario de Sarah Phelps. Or, le roman entretient des liens étranges avec le réel, comme le rappelle Kathryn Harkup, journaliste au Guardian, dans un article publié ce lundi 10 février. Il fut rattaché à de macabres histoires d'empoisonnement, dont celle impliquant Graham Frederick Young (1947-1990), fameux tueur en série.
Le 14/02/2020 à 08:52 par Clara Vincent
Publié le :
14/02/2020 à 08:52
Paru pour la première fois au Royaume-Uni en 1961 chez Collins Crime Club (aujourd’hui Harper Collins), The Pale Horse sera publié aux États unis ainsi qu'en France l’année suivante. Dans sa version française, sous le titre Le Cheval Pâle, il paraît chez JC Lattès-Le Masque, dans une traduction de Janine Lévy.
Résumé de l’éditeur :
Dans un café de Chelsea, l’écrivain à succès Mark Easterbrook est témoin d’une violente querelle opposant deux amies. À des kilomètres de là, le Père Gorman est assassiné. On retrouve dans sa chaussure une liste de noms parmi lesquels figure celui d’une des deux protagonistes de la dispute. Peu après la presse annonce le décès brutal de la jeune femme. Choqué, Mark Easterbrook décide d’en savoir plus. Plusieurs éléments le conduisent au Cheval Pâle, une bien mystérieuse auberge.
Comme le mentionne la page de Wikipedia citée par la journaliste du Guardian, Le Cheval Pâle a été salué pour avoir sauvé au moins deux vies, après que deux de ses lecteurs ont reconnu les symptômes d’empoisonnement que décrivait Agatha Christie.
La première affaire date de 1975 : une femme vivant en Amérique latine a pu sauver une concitoyenne d’un empoisonnement au thallium... provoqué par son mari. Deux ans plus tard, c’est au tour d’une infirmière, Marsha Maitland, de sauver de la mort un nourrisson de 19 mois souffrant d'un mystérieuse maladie.
Aux antipodes de ces interventions salutaires, le roman a été soupçonné de plus tristes répercussions. Le Cheval Pâle aurait été la source d’inspiration de l’un des tueurs en série ayant sévi en Grande-Bretagne au cours de la seconde moitié du XXe siècle, Graham Frederick Young – connu sous le nom de l’empoisonneur de thé.
Les coïncidences étaient nombreuses entre ses méthodes et celles décrites par la reine du crime, en littérature. Le genre d'accusations dont la fiction écope souvent – les mangas en ont eu plus que leur part. Surtout que le premier meurtre imputé au tueur en série contre sa belle-mère date d’un an après la parution du livre. #NousSachons ! Mais en réalité, rien du tout
Ce n’est qu’en 1971, lors de son procès, que le tueur déclara n’avoir jamais lu Le cheval pâle. Graham Young avait en effet, et depuis l'enfance, développé une fascination pour la toxicologie. Il devint l'un élève des plus brillants en chimie, et quelques années plus tard, l’un des plus célèbres empoisonneurs du pays.
Si Graham Frederick Young a pu échapper pendant une dizaine d’années aux soupçons, poursuit la journaliste, c'est parce que ses empoisonnements se confondaient avec les symptômes d’autres maladies. Ce sera finalement sa propre imprudence, faute de n'avoir pu s'empêcher d'étaler au grand jour ses connaissances en toxicologie, qui mit les enquêteurs sur sa piste.
Or, là encore, ce dénouement de l'histoire de l'empisonneur de thé prolonge son analogie avec l’œuvre d’Agatha Christie. La vantardise de l'écrivain Mark Eastrbrook, dans Le Cheval Pâle, et une découverte presque fortuite, conduiront à découvrir l'identité du tueur... Troublante littérature...
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