Comme prévu, les lecteurs-correcteurs se sont rassemblés ce mardi 9 janvier devant le siège du Syndicat national de l'édition ou presque, les forces de l'ordre les attendant devant la porte du SNE. C'est quelques mètres plus loin que les revendications se feront donc entendre : les « Deliveroo de l'édition », comme ils se nomment eux-mêmes, dénoncent la précarité qui touche leur métier, et des négociations qui patinent. Nous reproduisons ci-dessous leur tribune en intégralité.

Communiqué du Collectif des correcteurs précaires
Nous, Deliveroo de l’édition, coursiers de la langue française, sommes aujourd’hui mobilisés pour revendiquer nos droits les plus fondamentaux, droits qui nous sont refusés depuis des décennies. Nous ne sommes pas, bien que travaillant à domicile, des sous-salariés de l’édition, nous œuvrons au cœur de l’édition. Sans préparateurs, sans correcteurs compétents et formés comme nous le sommes, les livres ne peuvent être publiés, tout éditeur le sait, et vous le savez.
Cette discrimination que nous subissons par rapport aux salariés sur place a assez duré. Nous cumulons un tarif horaire dérisoire, des cadences infernales et une précarité sans nom : nous sommes en CDI, mais nous pouvons avoir des mois à zéro heure et donc sans aucun revenu ; nous cotisons au chômage, mais nous n’y avons pas droit lorsque l’on ne nous fournit aucun travail. Qui peut accepter cela ?
Par ailleurs, notre activité a considérablement baissé depuis quelques années, puisque la plupart d’entre vous confient, à des tarifs dérisoires, le travail à des autoentrepreneurs, et nous dénonçons haut et fort ce salariat déguisé, cette ubérisation de l’édition, que vous pratiquez en toute impunité, comme il y a encore peu de temps vous pratiquiez le paiement des correcteurs en droits d’auteur.
Nos principales revendications sont, depuis le début de notre mobilisation, la fin de la précarité, un revenu fixe et mensuel.
Or, sur ce point, la fin de la précarité, la révision de l’annexe IV patine.
À l’heure du télétravail, et comme les télétravailleurs, nous prétendons aux mêmes droits en termes de rémunération et de formation, de temps de travail, de jours fériés payés, de protections sociales, de tickets restaurant, etc.
Nous voulons être mensualisés avec un revenu fixe puisque, comme tous les salariés de l’édition, nous n’avons pas à payer les aléas de la production éditoriale.
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