Les affinités littéraires de la ministre de la Culture s’expriment : alors qu’une pétition diffusée par Le Point demande la panthéonisation de Verlaine et Rimbaud, Roselyne Bachelot y apporte son plein soutien. Mais comme seul Emmanuel Macron est habilité à choisir qui rentre ou sort, éventuellement, des lieux, la route est encore longue.
Qui pour déclamer : « Entrez ici, Arthur et Paul ! » Ils sont quelques-uns — une centaine — à y croire et soutenir l’initiative portée par Jean-Luc Barré, éditeur, Frédéric Martel, journaliste et Nicolas Idier, écrivain. « Ce ne serait que justice de célébrer aujourd’hui leur mémoire en les faisant entrer conjointement au Panthéon, aux côtés d’autres grandes figures littéraires : Voltaire, Rousseau, Dumas, Hugo, Malraux », écrivent les auteurs du texte, dans leur adresse au président de la République.
Et de s’interroger, alors que Verlaine git au cimetière des Batignolles à Paris, dans un caveau familial et que Rimbaud, amputé, a été enterré à Charleville-Mézières, où il naquit : « Est-ce ainsi que la France honore ses plus grands poètes ? » Après tout, Paris a bien rendu hommage au premier, et une statue a été érigée par les autorités carolomacériennes au second.
Alors oui, les deux hommes furent accusés d’homosexualité et Verlaine écopa également de 555 jours de prison, pour son rôle dans la Commune.
Au Point, Roselyne Bachelot indique qu’elle est signataire de la pétition, parce que les deux hommes comptent « parmi les cinq plus grands » poètes français. Ayant enduré l’homophobie de l’époque, ils incarnent aussi des symboles tout autant littéraires que sociétaux. « C’est pour cela que le fait de faire entrer ces deux poètes qui étaient amants, oui, ensemble, au Panthéon aurait une portée qui n’est pas seulement historique ou littéraire, mais profondément actuelle », indique la ministre.
Alors, Rimbaud, contestataire et fugueur, abrité par le Panthéon, ne serait-ce pas là une hérésie ? La ministre considère qu’il s’agit avant tout de mémoire, et d’hommage par les vivants aux défunts. « Les semelles de vent de Rimbaud continuent à le rendre libre, même après sa mort. »
photo : "L'Homme aux semelles devant", par Jean-Robert Ipoustéguy. Musée de la Sculpture en plein air - Quai Saint-Bernard Paris - ActuaLitté, CC BY SA 2.0
Commentaires
Tybalt, le 09/09/2020 à 19:12:33
Répondre
koinsky, le 10/09/2020 à 06:17:46
Répondre
circeto, le 11/10/2020 à 14:43:43
Répondre
Jan Schaal, le 13/09/2020 à 00:50:15
Répondre
Poster un commentaire