Le français est peut-être parlé par plus de 300 millions de personnes sur les cinq continents, à travers 106 pays et territoires, mais il serait en recul dans l’Hexagone. Le français technique périt sous les coups de l’anglais, et ce par l’irresponsabilité affichée des grandes entreprises. Aux armes et au Bescherelle, citoyens !
La République tremble sous les assauts répétés des forces d’invasion linguistique anglosaxonnes : il ne suffit plus de devenir une start-up nation, il faudra bientôt le clamer. Le député Michel Larive (France insoumise - Ariège) avait ainsi interpellé le ministre de la Culture sur plusieurs points troublants, que relevait l’association Courriel.
Le Collectif unitaire républicain pour la résistance, l'initiative et l'émancipation linguistique lutte en effet contre l'anglophonisation de la France.
Une langue française malmenée
Par le menu, façon Prévert, cette dernière listait de multiples entorses : PSA et Renault qui font basculer leur documentation en anglais, ou encore la French Bank, service lancé par La Poste. De même l’apparition de In Annecy Moutains, pour désigner le Grand Annecy, jusqu’au OuiGo de la SNCF et sa variante, le InOui.
Dans le même temps, précisait-il, l’Éducation nationale impose l’enseignement en anglais de matières dès l’école primaire. Et ce, alors que l’article 2 de la constitution fixe le français comme langue de la République — ce que complétait la loi Toubon de 94 en soulignant que le français est la langue de l’enseignement.
La rue de Valois est sensible à ces problématiques et assure d’une mobilisation « au quotidien pour garantir l’emploi de la langue française dans la vie économique, sociale et culturelle ». Et pour y parvenir, de multiples contrôles ont lieu, effectués tant par la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, le ministère du travail, le conseil supérieur de l’audiovisuel, que l’autorité de régulation professionnelle de la publicité.
Les services de l'État sur le pied de guerre
Et d’appeler à une « vigilance constante pour soutenir l’usage et la présence de la langue française face au risque d’uniformisation linguistique ». Lorsque le 20 mars dernier, le président Emmanuel Macron a lancé son plan Une ambition pour la langue française et du plurilinguisme, rappelle Franck Riester, c’est avec l’intention d’une exemplarité dans l’emploi de la langue.
De son côté, la DGLFLF (Délégation générale à la langue française et aux langues de France) s’attache à ce que les personnes publiques ou privées, avec des missions de service public, évitent le dépôt de marque en langue étrangère.
Ainsi, la filiale de La Poste, Ma French Bank, devrait être rebaptisée. De même, la SNCF s’est vu interdire d’user de l’expression Work and station, pour les espaces connectés en région francilienne.
Au niveau des collectivités locales, d’autres interventions ont cours : la Ville de Paris, pour sa candidature aux Jeux olympiques s’est fait remonter les bretelles pour avoir employé Made for sharing. De même, la DGLFLF, sur demande du ministre, a fait le ménage dans les désignations de services de mobilité parisiens — Moov’in Paris ou Free2Move.
La capitale s’est pliée aux demandes, « soucieuse de favoriser le recours à des dénominations en français, dans le respect du principe de la liberté du commerce et de l’industrie et du droit de la propriété intellectuelle ».
Enseigner l'anglais, dès le plus jeune âge
En revanche, pour ce qui touche à l’Éducation nationale, l’enseignement de l’anglais vise avant tout à renforcer les capacités linguistiques des jeunes pousses. Plus malléables à cet âge, elles afficheraient de plus grandes dispositions qu’à des périodes plus avancées de leur scolarité. Mais que l’on se rassure, « la langue française reste assurément celle des apprentissages dans les écoles de la République ».
Commentaires
NAUWELAERS, le 03/01/2019 à 22:28:21
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NAUWELAERS, le 16/01/2019 à 17:41:27
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