À l’occasion de la parution de l’édition 2021 du fameux dictionnaire de la langue italienne « lo Zingarelli », l’éditeur scolaire Zanichelli organise la distribution gratuite et à domicile d’un million de cartes postales racontant les étymologies des mots.

Un éditeur scolaire à la tête d’un projet innovant
On serait tenté de le voir comme un formidable coup marketing, mais il s’agit aussi d’une importante initiative culturelle. Conçu pendant le confinement, #ciboperlamente a démarré avec le lancement de l’édition 2021 de « lo Zingarelli », un des plus renommés dictionnaires de la langue italienne, qui prend son nom du linguiste Nicola Zingarelli, auteur des premiers fascicules sortis en 1917 et créateur du projet.
Publié ensuite par Zanichelli, ce dictionnaire est le symbole de cette maison d’édition historique, fondée à Bologne en 1859 et aujourd’hui parmi les meneurs du secteur scolaire. Si on devait penser à un équivalent dans le panorama français, on pourrait la comparer à la maison d’édition Larousse, ayant une production et une approche pédagogique similaires.
En effet, spécialisée dans les dictionnaires, Zanichelli publie aussi une vaste gamme de manuels scolaires et universitaires, pour tous les niveaux et dans toutes les disciplines, ainsi que quelques essais. La promotion de la culture et de l’éducation semble donc être inscrite dans son ADN.
#ciboperlamente : des cartes postales pour nourrir l'esprit
Ce projet novateur, dans l’air du temps, a pour objectif de diffuser la connaissance de la langue italienne à travers la livraison extraordinaire et gratuite d’un million de cartes postales dans sept villes italiennes (Milan, Turin, Gênes, Bologne, Florence, Rome et Cagliari), de septembre à novembre 2020. Il s’agit plus précisément d’un paquet de 21 cartes postales expliquant 21 étymologies (de A à Z), illustrées par Fernando Cobelo, illustrateur vénézuélien qui a travaillé, entre autres, pour le New York Times, les Nations unies et Penguin Random House.
Qui veut être sûr de recevoir ces cartes postales devra les commander directement via la plateforme ciboperlamente.zanichelli.it. En plus de l’offre de 3 mois de dictionnaires numériques gratuits (anglais, français, espagnol, italien), l’utilisateur pourra réserver le paquet de son choix. Il en existe en effet plusieurs, customisés en fonction des exigences et des goûts du client, et appelés mots-menus : menu traditionnel, menu innovation, menu enfant, menu du jour, menu touristique, menu exotique et menu du chef.

Un engagement social et écologique
Mais comment sont composés ces menus ? Par un choix de 21 mots parmi les 400 sélectionnés en raison de leurs étymologies particulièrement significatives. En effet, les organisateurs sont conscients de l’importance civile et sociale de cette initiative : « Quand on connaît l’étymologie d’un mot on l’utilise de la manière la plus appropriée et on apprend à l’aimer. » Sensibiliser donc les Italiens au bon usage de leur langue, pour une meilleure communication qui réduise les incompréhensions et, en conséquence, les conflits.
Une démarche sociale à laquelle s’accompagne d’ailleurs un fort engagement écologique, comme en témoigne le partenariat avec Comieco, le Consortium national pour la valorisation et le recyclage des emballages. Dans le respect de l’environnement, les cartes postales sont en effet imprimées et emballées avec du matériel recyclé et les livraisons sont effectuées en vélo, en collaboration avec des entreprises qui respectent les droits des livreurs.
Un choix inédit qui amène aussi à une réflexion sur la possibilité d’intégrer ces nouveaux « travailleurs des applis » dans des projets valorisants et originaux.
Un clin d’œil à l’inclusion sociale
Enfin, à l’intérieur des cartes postales, on peut trouver l’explication de mots comme « compàgno » (copain), « en latin médiéval companio, qui mange le même pain, composé de cŭm “avec” et pānis “pain” », mais aussi de mots qui n’ont pas une origine latine ou grecque, comme « yoga », qui vient du sanskrit, « ce qui, dans l’hindouisme, signifie à proprement parler “union” (entre l’individu et l’Être suprême), de la voix verbale yunákti “lier” ».
L’objectif est donc de considérer la langue dans sa richesse et sa complexité, en soulignant son ouverture aux apports étrangers. Ce qui semble d’ailleurs renvoyer aux valeurs de l’intégration et de la tolérance.
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