Il enseigne l’italien et le latin à Rome. Cet enseignant originaire des Abruzzes né en 1979 professe depuis 12 ans maintenant. Il organise également des événements culturels, à l’occasion. Un peu moins ces derniers temps. Passionné de Gabriele d’Annunzio et de Dante, il refuse la morbidité ambiante. De la plus belle des manières.

Quand en France, la porte-parole du gouvernement injurie publiquement les professeurs — on dirait pudiquement qu’elle sucre les fraises… –, un enseignant italien s’est souvenu : chaque 25 mars, l’Italie consacrera sa journée à Dante, en vertu du Dantedì.
Certes, la période incite plus au confinement qu’à l’expansion, mais pour Pierluigi Di Clemente, qu’importe : le souvenir d’un vers de la Divine comédie l’a convaincu de puiser dans son amour pour ce texte fondateur. Et de quoi offrir aux Italiens un message de solidarité.
« Diverse voci fanno dolci note ». Différentes voix rendent les nuits douces. Le professeur s’explique auprès de l’agence Ansa : « En ces jours atypiques, la culture peut nous garder unis. » Et son projet est simple : reprendre Dante et réciter un chant, « comme si nous n’étions qu’une seule voix ».
L’écran du smartphone, par lequel les participants sont invités à se filmer, devient non plus un instrument d’isolement ou d’évasion, mais de partage.
Une solution assurément provisoire, pour pallier l’essentiel, l’urgence, car l’éducation pas plus que la pédagogie « ne sont qu’une simple question de transmission d’informations », poursuit-il. Certaines approches sont repensées dans les circonstances actuelles, mais la présence est irremplaçable.
C’est précisément « ce qui manque aux jeunes actuellement, ces derniers jours : le dialogue, maintenu, le droit de lever la main pour dire que l’on n’a pas compris. L’empathie de l’enseignant, l’étincelle qu’aucun écran, même de loin, ne pourra allumer ».
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Marie, le 28/03/2020 à 09:30:18
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