C'est une curiosité rarissime qu'il est possible de retrouver dans les étagères virtuelles de Gallica, la plateforme numérique de la Bibliothèque nationale de France. Offices propres à l'usage de l'église paroissiale de Vincennes, ouvrage signé par un certain Cousin, n'a peut-être rien d'un best-seller, mais son mode de fabrication en fait une exception : il a été entièrement réalisé avec des pochoirs.

Sur Twitter, Frédéric Manfrin, conservateur à la Bibliothèque nationale de France et chef du service Histoire au sein de la direction des collections, a partagé quelques photographies de l'exemplaire de l'ouvrage conservé à la BnF. « Attention rareté et curiosité ! Manuscrit ? Imprimé ? Aucun des deux ! Ce livre de 1804 est intégralement fait au pochoir ! », explique-t-il.
Attention rareté et curiosité ! Manuscrit? Imprimé ? Aucun des deux ! Ce livre de 1804 est intégralement fait au pochoir ! Il y en a quelques uns à @laBnF, dans des départements très différents : nos ancêtres ne savaient pas trop quoi en faire notez le parchemin de remploi :) pic.twitter.com/DdMVxPlWvE
— Frédéric Manfrin (@fred_manfrin) June 19, 2019
La technique du pochoir est ancienne, et apparait plusieurs siècles avant le développement de l'impression mécanique : elle est l'une des premières techniques de fabrication « en série » des documents écrits. Les pochoirs étaient particulièrement utilisés pour les ouvrages religieux, à la mise en page particulière ou aux dimensions inhabituelles.
L'usage des pochoirs dans l'édition n'a pas disparu du jour au lendemain : après l'impression en noir et blanc des gravures dans les pages des premiers livres imprimés, il arrivait que des pochoirs soient utilisés pour y ajouter des couleurs. Mais cette opération reste particulièrement coûteuse et fait grimper le prix de l'ouvrage. À partir de la seconde moitié du XIXe siècle, le pochoir devient au contraire un moyen de colorer plus rapidement et de manière économique des ouvrages populaires.
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Selon Frédéric Manfrin, le recours au pochoir, dans ce cas précis, s'explique par un manque de moyens : « Cela coute très cher de faire graver une partition », explique-t-il.
L'ouvrage pourra être consulté en intégralité sur Gallica.
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