Tristan et Iseut ne se mourront plus d'amour...? Un projet d’arrêté a mis les enseignants en branle. Et en émoi. Ce dernier, visé par le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, entend supprimer la littérature médiévale du programme du Capes de Lettres. Une pétition est lancée, avec pour intention ferme que recule le baudet.

Anne Carlier, Professeure à Sorbonne Université, Présidente de la Société internationale pour la Diachronie du Français et membre de l’Académie royale de langue et littérature françaises de Belgique, rien que cela, a adressé une lettre ouverte au ministère. Elle constate « que les textes médiévaux sont désormais écartés du programme de l’épreuve disciplinaire appliquée, étant donné que les textes seront choisis dans la période allant de la Renaissance à nos jours ».
Pour les étudiants envisageant de passer le CAPES de Lettres modernes, donc, fini les Lais de Marie de France, et tout ce qui s’inscrit entre la chute de l’Empire romain jusqu’à la Renaissance florentine. Entre la fin du Ve et la fin du XVe siècle, donc.
Exeunt, donc, des Pierre Abélard, des Thomas d’Aquin, ou encore tout l’amour courtois et le Roman de Renart.
Dans son courrier, la professeure déplore que la France « ne valorise plus, à travers l’enseignement, ce pan de sa littérature nationale, qui a été une source d’inspiration pour les littératures de l’Occident au moyen âge ». Le ministère resterait-il insensible à « la beauté des textes médiévaux » ? Tout porte à le croire.
Mais quid de cette disparition alors, de textes médiévaux qui font « partie intégrante du patrimoine culturel et intellectuel » ? Tant par l’analyse grammaticale de ces œuvres, que de par la valeur littéraire, il semble difficile d’occulter un pan au profit d’un autre. Cet enseignement doit continuer « à faire partie du bagage disciplinaire du professeur de Lettres du second degré et, partant, aussi du programme du concours destiné à le recruter », indique le texte.
La pétition est à retrouver à cette adresse, pour que l’on laisse « à la langue et la littérature médiévales la place qu’elles méritent ».
La littérature médiévale avait déjà subi les assauts ministériels, quand, en 2005, l'Inspecteur général Philippe Le Guilloux avait opté pour une réduction de moitié le nombre de spécialistes de grammaire à l'oral de l'agrégation externe de Lettres modernes.
illustration : manuscrit Tristan et Iseult
Commentaires
Simonet Annie-Claude, le 01/11/2020 à 13:56:44
Répondre
Lynn, le 01/11/2020 à 15:01:54
Répondre
bleue, le 03/11/2020 à 11:14:06
Répondre
Joce, le 01/11/2020 à 21:59:56
Répondre
geryposte, le 02/11/2020 à 04:17:25
Répondre
Guy D'eau, le 02/11/2020 à 07:56:05
Répondre
Bohy, le 04/11/2020 à 15:48:03
Répondre
Poster un commentaire