Le mois d'octobre est toujours synonyme de frayeurs, recherchées ou subies... Mais il n'y a pas que les déguisements ou les films d'horreur pour se faire peur, ou une pandémie : quelques textes ont su à merveille nous faire frissonner. Mais une illustration répugnante, un dessin horrifique ou une estampe suggestive sont toujours les bienvenus... À l'occasion d'Halloween, voici notre petite sélection en la matière...

Halloween dans sa forme moderne est une fête assez récente, évidemment. Mais cohabiter avec les morts, ou plutôt la mort, est une préoccupation centenaire. La danse macabre devient ainsi un véritable genre artistique à la fin du Moyen-Âge, utilisée tantôt pour moquer la vanité humaine, pour dédramatiser et habituer à la mort ou encore à des fins de critique politique et sociale.
On trouve sur Gallica de fameux exemples de ces danses macabres, notamment un manuscrit du XVe siècle, sur vélin, qui propose plusieurs planches illustrées montrant des responsables religieux ou politiques accompagnés par un squelette pas franchement très frais...
D'autres exemples sont visibles sur Gallica, notamment le Miroir salutaire, remontant à 1486, qui présente des illustrations en noir et blanc, cette fois, et une bande de macchabés musiciens... Ces textes si particuliers s'adaptaient à leurs lecteurs cibles, en témoigne cette Danse macabre des femmes, datée de 1491...

Les cartes médiévales font apparaître sans honte différents monstres, dans des lieux inexplorés ou sujets de rumeurs et de légende. Cette mode qui allie exotisme et légendes horrifiques se retrouve au XIXe siècle, avec le développement de la presse et de l'impression à plus grande échelle. Un recueil, intitulé Monstres et animaux fabuleux, publié entre 1837 et 1846, propose quelques exemples.
Tremblez devant le « poisson-monstre », créature cornue au visage d'homme, aux oreilles d'âne, dotée d'ailes de chauve-souris, couverte d'écaille et munie de deux queues, dont l'une se termine sur un dard venimeux... Cette bestiole aurait été capturée « sur les bords du lac de Fagua, au royaume de Santa-Fé, province du Chili, au Pérou ». Elle a depuis, semble-t-il, disparu...
Au XIXe siècle toujours, le succès des contes d'Edgar Allan Poe suscite une nouvelle vague d'intérêt pour l'horreur et le macabre. Et plusieurs artistes se proposent de donner corps aux visions provoquées par les récits de l'écrivain américain : citons notamment Gustave Doré, qui illustre Le Corbeau, ou Édouard Manet, qui interprète visuellement la même nouvelle.
Difficile de faire l'impasse, lorsque l'on évoque l'horreur illustrée, sur Francisco de Goya : le peintre et graveur s'est imposé comme un maître en la matière, en témoigne son seul terrifiant tableau Saturne dévorant un de ses fils, peint dans les années 1820. Dans Los Caprichos (Les Caprices), il propose de dépeindre la vanité et les travers de ses contemporains, mais dérive dans une seconde partie vers l'étrange et le dérangeant. Difficile de rester de marbre...
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Francisco de Goya, Los Caprichos, vers 1790

Le Corbeau d'Edgar Allan Poe, illustré par Édouard Manet, 1875

Le Corbeau d'Edgar Allan Poe, illustré par Gustave Doré, 1883

Monstres et animaux fabuleux, 1837-1846

Miroir salutaire, 1486

La Danse Macabre, 1400-1501
Dessinateur de presse et peintre français, Jean Veber signe quelques scènes horrifiques, parfois teintées d'un aspect comique assez plaisant, comme Les Sorcières (ou Tandem). Il réalisera un grand nombre de portraits d'écrivains, signant notamment une saisissante (et effrayante) représentation de la psyché de Baudelaire pour une édition des Fleurs du Mal. Il est connu pour ses estampes d'une autre horreur, la Grande Guerre, à laquelle il participera en tant que soldat.

La Dame inexorable, Jean Veber, vers 1907
Pour poursuivre ce voyage dans les ténèbres, il est possible de se tourner vers des dessinateurs, illustrateurs et auteurs contemporains. Citons par exemple, du côté des Américains, Stephen Gammell, qui a notamment illustré Scary Stories in the Dark (Alvin Schwartz), Richard Corben, ou encore Bernie Wrightson. Plus proches de nous, Nicole Claveloux, Tanxxx ou encore les auteurs de la série Doggy Bags, du Label 619, sauront prolonger le cauchemar...
Réaction en chaîne - Nicole Claveloux
Commentaires
Jujube, le 30/10/2020 à 19:00:54
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Jujube, le 30/10/2020 à 19:52:56
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Jujube, le 30/10/2020 à 22:39:16
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