Les Éditions Alexandrines s'attachent à faire découvrir la capitale française sous un nouvel angle avec leur collection Le Paris des écrivains. Pour cette rentrée, c'est le poète et écrivain Louis Aragon qui est mis à l'honneur, avec un ouvrage rédigé par Olivier Barbarant. Voici 4 suggestions de rendez-vous parisiens, si vous souhaitez suivre le chemin du poète...
Louis Aragon (date et auteur inconnus, domaine public sur Gallica)
Adresse : 2e arrondissement, entre le boulevard Montmartre au nord et la rue Saint-Marc au sud
Plus ancien passage couvert de la capitale, le passage des Panoramas occupe, comme celui de l'Opéra aujourd'hui disparu, une place cruciale dans la vie et l'oeuvre de Louis Aragon, notamment dans Le Paysan de Paris, publié en 1926, où il les identifie comme un « [d]écor où se complaît [s]a sensibilité ». Plus généralement, Aragon sera toujours très attiré par les passages parisiens. « Les passages forment une ville au carré, dont le vertige saisit d'autant plus que, dans les boyaux de ces immeubles percés de rues inattendues, les repères habituels vacillent. [...] C'est de cette instabilité fondamentale que se dégager une poésie », explique Olivier Barbarant dans Le Paris d'Aragon.
Le passage des Panoramas (Guilhem Vellut, CC BY 2.0)
Adresse : pointe nord-ouest de l'Île Saint-Louis
C'est sur cette île, dont une place porte le nom du poète depuis 2012, que Louis Aragon vécut « l'histoire d'amour la plus déchirante de sa vie, auprès de Nancy Cunard », rappelle Olivier Barbarant dans Le Paris d'Aragon. Cette traductrice, éditrice et militante anti-fasciste britannique habitait au 1, rue Le Regrattier et Aragon, son amant, s'inspirera de son appartement pour celui du personnage éponyme du roman Aurélien.
« On était au-dessus de ces arbres larges et singuliers qui garnissaient le bout de l'île, et on voyait sur la gauche la Cité où déjà brillaient les réverbères, et le dessin du fleuve qui l'enserre, revient, la reprend, et s'allie à l'autre bras, au-delà des arbres, à droite, qui cerne l'île Saint-Louis. » Louis Aragon, Aurélien
(Emily Jackson, CC BY-ND 2.0)
Adresse : 1er arrondissement, 18 Rue de la Sourdière
Louis Aragon et Elsa Triolet vécurent pendant 25 ans dans un petit « deux pièces et demie » selon Jean Cocteau, au deuxième étage de ce bâtiment du XVIIIe siècle. « L'espace faisait cruellement défaut. Elsa savait l'agencer selon les besoins du jour. Tantôt de longues planches posées sur des tréteaux formaient un plan de travail [...] Tantôt les planches, debout dans un angle de la pièce, laissaient place à des fauteuils de rotin », se souvient la poétesse Juliette Darle dans sa « Note sur la rue de la Sourdière ».
(Lionel Allorge, CC BY-SA 3.0)
Adresse : 9e arrondissement, 8, rue du Faubourg-Montmartre
Elsa Triolet disparaît en 1970 et Aragon perd avec elle un usage partagé et relativement apaisé de la ville. Les dernières années de la vie du poète prennent un tour différent avec l'affirmation de son homosexualité : cette dernière oriente « les pas d'Aragon dans la cartographie du Paris gay tel qu'il s'organisait à l'époque », souligne Olivier Barbarant dans Le Paris d'Aragon. Et notamment vers Le Palace, ce haut lieu de la vie nocturne parisienne. Ce « dernier Paris » d'Aragon est évoqué notamment dans Théâtre/Roman et Les Adieux.
Retrouvez tous le Paris d'Aragon dans le livre d'Olivier Barbarant, Le Paris d'Aragon, publié par les éditions Alexandrines.